FRnOG 39 - Table-Ronde - Hardware startups in France, is it even possible ? avec Erfane Arwani (Biomemory), Franscesco Manegatti (NcodIN), Khaled Maalej (Vsora), Philippe Notton (SiPearl), Joel Courtois (P4S)

  • il y a 5 mois
FRnOG 39 - Table-Ronde - Hardware startups in France, is it even possible ? avec Erfane Arwani (Biomemory), Franscesco Manegatti (NcodIN), Khaled Maalej (Vsora), Philippe Notton (SiPearl), Joel Courtois (P4S)

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00:00 Philippe et Vincent Jardin m'avaient demandé de regrouper un certain nombre d'acteurs
00:10 des startups et du monde du hardware.
00:13 Alors bon, on a parlé pendant la conférence de choses de type serveurs,
00:19 box, etc.
00:20 au niveau éléments de réseau.
00:22 Mais là, on parle beaucoup plus bas au niveau composants.
00:26 Et l'ambition de la table ronde, c'est de partager un petit peu avec vous,
00:30 comme vous avez eu un avant goût par Khaled et Philippe, tout le cycle
00:36 de gestation et des composants jusqu'au moment où vous allez pouvoir les
00:44 mettre dans un data center, sur un réseau ou sur une infrastructure
00:49 quelconque et les utiliser d'un point de vue logiciel, prendre avantage
00:54 d'appui sur ces innovations. Et donc, le cycle est compliqué, le cycle
00:58 est long et tout le challenge, c'est de voir qu'est-ce qu'on peut faire
01:03 collectivement et surtout dans un contexte européen et français
01:07 en particulier, pour adopter et paralléliser les développements
01:13 hardware, logiciels.
01:14 Vous avez vu que les cycles sont très longs et comment peut-on faire
01:18 ce genre de choses et comment peut-on fournir des choses à la communauté
01:23 d'Ethernog pour faire avancer les choses et paralléliser les développements.
01:28 Donc, on a invité cinq acteurs français des différentes start-up
01:36 dans différents domaines.
01:37 Je vais les laisser se présenter.
01:41 Vous en avez vu deux qui ont été présentés, mais Cyperl, P4S, Vsora,
01:49 Encoding et BioMemory.
01:52 Donc, ils font des composants et des sous-systèmes qui sont de
01:56 différentes natures et donc chacun a son expérience et va les partager.
02:01 Je poserai différentes questions.
02:02 Si vous voulez vous présenter en une ou deux minutes et puis décrire
02:09 vos activités qui sont chacune très spécifiques, ça serait parfait.
02:12 Merci.
02:13 Vas-y, rapidement.
02:15 Donc, Khaled Malhage, moi je suis co-fondateur et CEO de Vsora
02:22 et en fait avant Vsora, j'ai co-fondé aussi une autre société qui s'appelait
02:25 Deepcom.
02:26 Je suis un peu dans le semi-conducteur maintenant depuis plusieurs années.
02:29 Le développement aussi du semi-conducteur a pas mal évolué pendant
02:35 les 20 dernières années en quelque sorte.
02:39 Et puis, on va peut-être en parler un peu plus tard.
02:42 Je laisse la parole à Philippe.
02:43 Philippe Toton, je vais me relever, je vais refaire les slides en fait,
02:47 comme ça, une picture de rappel.
02:49 Donc, pareil, 25 ans de métier en semi-conducteur dans pas mal de boîtes
02:52 différentes.
02:53 Mon plus gros projet, c'est Cyperl, du CPU.
02:57 Donc, clairement, calcul intensif et calcul générique, c'est-à-dire être
03:00 capable de digérer n'importe quelle workload, y compris inférence AI,
03:04 parce qu'on a énormément de calculs vectoriels dans le chip.
03:07 Bonjour, Erfan, CEO et co-fondateur de Biomémory.
03:14 Biomémory, c'est une spin-off de CNRS, Orban Université et nous,
03:18 on fait de l'informatique moléculaire par opposition à l'informatique
03:21 électronique.
03:22 En complément, en fait, l'électronique, c'est en gros des particules,
03:25 les électrons, vous mettez dans un système et vous l'utilisez pour faire
03:29 votre informatique.
03:30 Le problème de l'électronique, c'est que si on veut plus de puissance,
03:34 il faut plus paralléliser.
03:36 Pour plus paralléliser, on miniaturise et quand on miniaturise
03:39 beaucoup, on a de plus en plus de mal à le faire.
03:42 Ça se voit à peu près à tous les niveaux.
03:45 Et donc, avec le moléculaire, on peut davantage paralléliser
03:48 sans avoir les problèmes de l'électronique.
03:50 Et nous, ce qu'on fait en go-to-market, c'est une solution de stockage.
03:54 On cherche à mettre, pour la fin de la décennie, un exabyte pour 42U
03:58 dans vos data centers.
03:59 Ça marche.
04:03 Bonjour à tous, je suis Francesco Monegatti, CEO et co-fondateur
04:08 de la startup Encoding.
04:09 Nous sommes en spin-off du Centre de Nanosciences et Nanotechnologies
04:13 du CNRS et notre proposition de valeur, c'est de remplacer les
04:17 interconnections électroniques par des liens qui utilisent la lumière
04:20 convécue de l'information.
04:21 Nous avons développé une technologie de composants fortement
04:26 miniaturisés, capables de convertir un signal électronique en optique
04:29 et vice versa.
04:30 Et grâce à cette technologie, on permet à nos clients de débloquer
04:33 la pleine scalabilité de leur architecture des processeurs.
04:36 Sujet critique quand il s'agit de calculs de performance et
04:40 d'intelligence artificielle.
04:41 Bonjour, je m'appelle Joël Courtois, je suis le co-fondateur de P4S.
04:48 J'ai été pendant 25 ans le directeur général de l'EPITA.
04:51 Il y a des anciens de l'EPITA ?
04:52 Oui, normalement, il y a un B-Revent après, donc c'est normal,
04:56 il y en a quelques uns.
04:57 Aujourd'hui, P4S développe des équipements de télécom,
05:02 d'une toute nouvelle génération.
05:04 Si vous êtes dans l'OT, vous avez sûrement rêvé un jour d'avoir
05:07 un Ethernet déterministe.
05:08 C'est faisable.
05:09 Vous avez peut être rêvé d'avoir des équipements de télécom qui
05:12 soient totalement insensibles aux DDoS, qui sachent chiffrer dans le flux,
05:16 qui vous permettent de faire des firewalls sur chaque port.
05:21 J'ai amené le plus petit parce que les autres ne tenaient pas dans la poche.
05:23 Ce genre de petite bête, il y a un FPGA à l'intérieur, on en a
05:26 parlé précédemment.
05:27 Et avec ça, vous savez chiffrer dans le flux.
05:30 Ça, c'est du 1 gigabit.
05:31 A la fin de l'année, il y aura le 100 gigabit fibre et le 400 gigabit
05:35 dans quelques mois après.
05:37 Comme on traite la donnée dans le flux, il ne peut pas y avoir de DDoS
05:40 dessus et on a des firewalls spécifiques à chaque port.
05:45 Il y a des applications dans l'OT pour cette première gamme, dans l'IT.
05:49 Et puis, on est très ouverts à travailler avec tous ceux qui ont besoin
05:52 de performances de vitesse.
05:53 On en a vu dans les présentations tout à l'heure.
05:54 On est tout à fait prêts à travailler avec eux.
05:56 Nous, on ne traite pas ce qu'il y a dans la donnée, mais on traite la
05:59 donnée, son transport pardon.
06:01 - Justement, garde le micro parce que ce qui est intéressant, c'est
06:07 qu'il y a des startups qui ont déjà des produits et des startups qui
06:11 n'ont pas encore de produits et qui sont en cours de développement.
06:16 Donc, c'est votre cas.
06:17 Vous avez déjà un produit.
06:19 Vous avez déjà lancé des choses, engagé un certain nombre de clients.
06:23 C'est le cas aussi de Philippe dont il donnait l'exemple.
06:25 Une des questions, c'est quelle est votre expérience par rapport à ça?
06:30 À quel moment de votre développement vous avez pu engager avec un client?
06:35 Et puis, quel est votre retour d'expérience par rapport à ça?
06:39 Est-ce que vous pouvez partager?
06:41 - Dans notre projet, nous avons rencontré deux difficultés.
06:43 La première, c'est qu'on est dans ce qu'on peut appeler une innovation
06:47 de rupture.
06:47 On change complètement la donne.
06:48 On va mille fois plus vite que les meilleurs équipements de Cisco
06:50 ou de Huawei.
06:51 Quand vous dites ça à vos premiers contacts, on dit si c'était
06:55 possible, ça doit être encore un truc de labo, des chercheurs.
06:57 Effectivement, il y a 15 ans de recherche derrière ça.
06:59 Mais les gens ne vous croient pas déjà sur la faisabilité même de la
07:04 technologie.
07:04 Donc, ils vous renvoient au plot.
07:05 Alors, vous dites c'est pas grave, on va y aller quand même.
07:07 On va aller chercher les business angels.
07:08 Les business angels, vous commencez à leur expliquer ce que ça fait.
07:10 Et au bout de cinq minutes ou un quart d'heure selon leur capacité,
07:13 ils vous disent ah, mais c'est du hard.
07:15 Ah, quelle horreur du hard, surtout pas du hard.
07:17 Nous, il nous faut du time to money de six mois.
07:20 Dès qu'il y a du hard, c'est un an, deux ans.
07:22 Donc, on ne fait pas au revoir et merci.
07:24 Donc, c'est effectivement pas simple.
07:26 Les conseils, c'est effectivement de réussir à trouver les financements
07:29 pour sortir quelque chose.
07:30 On a créé la société il y a deux ans.
07:33 Au bout de deux mois de présentation de notre concept, de ce que l'on
07:36 voulait faire, j'ai dit on arrête tout, on arrête tout et on fait un
07:39 prototype.
07:40 Et on était au FIC il y a 2023, en avril, il y a un peu plus d'un an.
07:45 Et d'un seul coup, le fait de sortir un boîtier, alors c'était pas
07:48 celui-là, c'était la version un peu plus grosse, de sortir un boîtier
07:51 et de dire aux gens, on leur disait exactement la même chose que ce
07:53 qu'on leur disait six mois avant, mais on leur faisait voir une boîte
07:55 et d'un seul coup, on leur a pu mettre un kilo de sucre à l'intérieur.
07:58 C'était pareil.
07:59 D'un seul coup, ils voyaient la boîte, ils y croyaient.
08:01 Et à partir de là, on a pu commencer à lever un peu d'argent,
08:05 en love money, je vous rassure, les billets toujours pas, c'est du hard
08:08 surtout pas.
08:09 Et puis là, la donne commence à changer.
08:11 On a maintenant, un an après, on est passé du proto à la version
08:15 commercialisable.
08:16 Donc ces petites bêtes là, c'est vendable, ce sera sur le marché
08:19 à partir du mois de juillet.
08:21 D'un seul coup, ça change la donne et on voit des financiers arriver
08:25 en disant, ah bah oui, si c'est prêt, on veut bien vous soutenir.
08:28 Mais il y a une vraie difficulté dans le hard.
08:31 D'abord, le temps de développement.
08:32 On l'a indiqué tout à l'heure aussi, si vous faites un gros bug,
08:35 ils vous font un an de plus pour repartir sur une nouvelle version.
08:38 Donc, il y a cette peur des financiers du facteur temps et puis le fait
08:41 qu'on ne croit plus au hard en France.
08:44 D'accord.
08:45 Merci beaucoup.
08:46 Et puis, Philippe, si tu veux partager aussi ton expérience.
08:49 J'ai bien aimé tes propos.
08:50 Effectivement, personne ne veut faire de hardware pour mettre les pendules
08:53 à l'heure.
08:53 Nvidia, ça pèse quand même 2000 milliards, c'est plus que le CAC 40.
08:56 Et autant que je sache, c'est du hardware.
08:58 Ils sont bons en soft aussi.
08:59 Donc, on fait du hardware.
09:00 On a les mêmes problématiques, sauf que le projet c'est un projet
09:03 globalement supranational.
09:04 C'était trop gros pour être juste porté par la France.
09:06 Ça a démarré à Bruxelles dans le cadre d'un consortium que j'ai monté
09:09 en quittant Esté.
09:10 On n'a pas eu cette problématique de love money, etc.
09:13 Ça a démarré directement sur un grand européen.
09:15 J'ai pu réussir à avoir 6 millions d'euros de Bruxelles après trois
09:18 semaines d'existence de ma société pour démarrer et faire quelque chose
09:21 qui était hautement improbable que tout le monde, surtout en France,
09:24 considérait comme impossible.
09:26 C'est à dire que vous n'aurez jamais assez d'argent pour faire la
09:28 première plateforme.
09:29 Vous ne pourrez pas concurrencer les Américains.
09:31 En gros, Intel x86.
09:32 En fait, on a réussi vu que notre premier marché, c'était
09:36 Cyperl versus Intel.
09:38 Ça a failli rapide et on l'a gagné.
09:40 Si ce n'est qu'on n'est pas encore en production pour être transparent.
09:43 Mais ce qu'on fait est prévendu.
09:45 Donc là, on n'est plus sur une problématique d'exécution, de livrer
09:47 dans les temps avec les bonnes performances.
09:50 Mais effectivement, oui, le hardware.
09:51 Ça craint, ça ne marche jamais, ça coûte trop cher.
09:54 - A la fois par l'aspect financement, qu'est ce qui a déclenché le fait
09:57 que vous avez pu avoir la confiance de vos clients, en fait, pour
10:02 pré-vendre avant la production et s'engager en amont ?
10:05 - Dans le cas Cyperl, l'intérêt d'un consortium européen, c'est que
10:07 vous avez dans le même consortium, Cyperl qui fait le chip, des
10:11 clients directs.
10:12 Ato, c'est évident, le plus gros fabricant de super collecteurs
10:14 européens.
10:15 Et dans le consortium, il a été globalement payé par Bruxelles
10:18 pour développer des bleds sur la base de notre techno.
10:20 Donc, on n'a pas eu à expliquer aux premiers clients, essayer de
10:24 travailler avec nous, on va peut être vous aider à le faire,
10:25 voire vous payer pour le faire.
10:26 Ils sont directement payés par Bruxelles pour le faire.
10:28 Et les clients de nos clients, c'est à dire dans nos cas, par exemple,
10:32 CEA ou Jülich, quel centre de supercalcula allemand, fait
10:37 également partie du consortium, également payé par Bruxelles pour
10:40 travailler avec nous, et c'est même cette machine là qui est
10:44 payée par Bruxelles.
10:45 Donc, globalement, tout est dans ce petit écosystème, ce qui permet
10:48 d'amorcer la pompe.
10:49 - D'accord.
10:51 Erfan, tu veux partager un petit peu ce que vous faites en "very
10:55 early stage", côté utilisation de l'ADN chez un certain nombre
11:00 de clients que vous avez quand même engagés ?
11:02 - Oui, déjà, je ne crée pas de société s'il n'y a pas des investissements
11:08 tout de suite dans le mois.
11:09 On lève les fonds, on crée la société ensuite.
11:12 C'est juste un conseil, si vous créez une société, je vous conseille
11:14 de ne pas vous embêter à la créer trop tôt.
11:19 Et ensuite, effectivement, avoir un produit le plus tôt possible,
11:22 c'est quand même très bien parce que, au-delà de faire plaisir
11:24 aux investisseurs, vous avez la possibilité de challenger
11:27 votre R&D un petit peu.
11:28 Et nous, au lieu de faire des produits de stockage data center
11:33 immédiatement, on n'était absolument pas capable de faire ça,
11:36 ce qu'on livre ressemble à une livraison de sous-marins,
11:39 c'est assez complexe et long.
11:40 On arrive à produire des petites quantités d'ADN qu'on va copier
11:47 un grand nombre de fois.
11:49 Et on livre ça à des sociétés qui font de la lutte contre
11:52 la contrefaçon et on est capable de mettre de l'ADN qui porte
11:55 beaucoup de données sur et dans les objets, quels qu'ils soient.
11:59 C'est une manière de gagner de l'argent et d'apporter un peu
12:03 de garantie sur l'ADN qu'on produit.
12:05 - D'accord, merci beaucoup.
12:09 Peut-être si tu veux passer à ton voisin le micro.
12:14 Et puis, de votre point de vue, peut-être faire un petit tour
12:19 de table sur les freins que vous voyez à l'adoption en amont
12:23 avant d'avoir le produit.
12:25 Quels sont les gros freins ou les annébleurs que vous voyez
12:29 qui peuvent freiner ou accélérer l'adoption en amont avant que
12:34 vous ayez le produit en pleine production par les différents
12:39 acteurs qui sont vos clients potentiels ?
12:43 - Disons que dans le domaine de la photonique, alors c'est déjà
12:46 compliqué en électronique.
12:47 Imaginez avec la photonique, c'est un domaine en pleine
12:50 explosion et il y a deux sujets principaux.
12:52 C'est la reliability de la technologie, c'est-à-dire moi,
12:56 je vais bien l'utiliser, mais si une semaine après,
12:58 ça ne marche plus, c'est embêtant.
13:00 Du coup, il faut prouver ces choses.
13:03 Il faut prouver aussi que la production massive à terme sera
13:07 viable avec un rapport coût-performance,
13:10 je le répète, viable.
13:12 Aujourd'hui, on entend beaucoup parler de CPU, que package d'optics
13:17 dans les centres de données.
13:18 On remplace, on vire l'interface plaguée des modules pour
13:22 packager la photonique à côté des processeurs.
13:25 Simplement, ce n'est pas encore viable.
13:27 Il y a trop de freins.
13:29 La fibre optique, l'attaché à la puce, c'est simplement pas
13:34 reliable, ça coûte cher.
13:36 Et on parle d'environ entre 0,5 et 1 dollar par gigabit par seconde.
13:41 C'est juste pour l'instant.
13:42 - D'accord, ça c'est votre problématique interne, entre guillemets.
13:46 Je pensais plutôt à des freins vis-à-vis des développeurs
13:52 logiciels ou de l'adoption par l'écosystème.
13:55 C'est ça qui peut éventuellement déclencher une parallélisation.
13:59 C'était plutôt dans cette optique-là.
14:02 - Il s'agit de montrer des preuves des concepts, je dirais.
14:07 On démarre toujours par là.
14:09 Montrer que c'est quelque chose de faisable, qui respecte les
14:13 performances entendues.
14:13 Et c'est quelque chose qui passe par les partenariats.
14:16 La partie hardware qui collabore avec la partie logicielle pour
14:20 montrer que c'est quelque chose de faisable.
14:22 On avance étape par étape.
14:24 On ne peut pas faire un rush.
14:25 - Peut-être échanger s'il y a des autres techniques, peut-être.
14:30 Si tu veux parler un peu de plateforme virtuelle ou de
14:33 choses comme ça.
14:34 - Oui, alors nous, on est peut-être dans une situation un petit
14:36 peu différente.
14:37 C'est-à-dire qu'en gros, aujourd'hui, on a un marché qui est
14:39 à la recherche d'une solution.
14:41 Pour résoudre les deux problématiques que j'ai mentionnées
14:43 auparavant, les voitures autonomes, en fait, niveau 4.
14:47 Et puis ce déploiement de Generative AI en volume.
14:50 Les plupart de nos clients sont à la recherche d'une performance.
14:53 Et pour leur montrer un petit peu cette performance-là, on crée
14:57 toutes ces plateformes-là virtuelles pour leur montrer
15:00 effectivement que ça marche.
15:01 Que ça marche plutôt très, très bien.
15:03 Et aussi, en fait, leur donner accès à la plateforme de
15:07 développement.
15:07 Et ça, c'est vraiment un élément important pour nous, pour
15:10 convaincre.
15:11 En fait, on avance de phase avant l'arrivée du circuit intégré.
15:14 - Et donc, ces plateformes de développement, virtuelles, en
15:20 amont, pour des gens de développement logiciel ou
15:23 système, peuvent être déployées assez facilement ou...
15:27 - Alors oui, en fait, ça dépend de quelle plateforme.
15:31 Parce qu'en fait, en général, quand on est en face d'un client,
15:33 il y a plusieurs questions.
15:34 Il y a la question de la performance.
15:36 Donc là, on met en place, en tout cas, on met une plateforme
15:39 A pour résoudre cette question-là.
15:41 Il y a une deuxième question qui est plus au niveau de
15:42 l'intégration logicielle.
15:43 On va peut-être développer une autre plateforme.
15:45 Nous, ce qu'on a fait en plus, par exemple, on a développé une
15:49 plateforme à base de cloud FPGA.
15:51 Donc, ce qui permet vraiment à nos clients de voir un petit peu
15:55 les performances en termes de précision de calcul, des choses
16:01 de ce type-là.
16:02 Et ça, c'est facilement accessible.
16:04 Mais on ne peut pas adresser toutes les demandes avec une seule
16:06 plateforme en général.
16:07 On est obligé un peu de varier les plateformes.
16:09 - D'accord.
16:11 Et au niveau, peut-être tu veux commenter au niveau du produit
16:15 maintenant que vous avez, comment vous espérez un déploiement
16:19 accéléré par rapport à ça?
16:21 - Alors, il y a plusieurs façons.
16:24 Le produit, aujourd'hui, si on en a fait des versions,
16:27 j'allais dire physiques, ce n'est qu'une étape.
16:29 Ce qu'on espère aussi, c'est l'intégrer chez des partenaires,
16:33 des technologies, des partenaires.
16:34 Puisque aujourd'hui, si je prends l'exemple, ce n'est pas d'une
16:36 caméra de vidéosurveillance, aujourd'hui, une caméra 4K.
16:39 Pour les JO, on en a installé partout dans Paris.
16:42 Il y a plein d'opérateurs qui installent des caméras 4K.
16:44 Aujourd'hui, elles ne sont pas chiffrées.
16:45 Donc, si vous vous pluguez sur le réseau, c'est jackpot,
16:47 vous avez tout ce qu'on veut protéger.
16:48 Aujourd'hui, on met un petit boîtier derrière, la caméra
16:50 est protégée.
16:51 Mais c'est sûr que l'étape d'après, c'est d'intégrer la
16:52 techno dans la caméra.
16:53 Et le chip qui est dedans, bien entendu, ce sera une étape.
16:57 Il faut d'abord convaincre pour y aller.
16:58 Et c'est vrai que convaincre, il y a des publics pour lesquels
17:01 une démonstration suffit.
17:03 Il y a des gros opérateurs.
17:05 Dans les gros opérateurs français, il y a une mentalité qui est
17:07 complètement différente de la mentalité anglo-saxonne.
17:09 On était à un salon en octobre à Montréal.
17:13 La réaction des Américains et des Canadiens, c'était "Waouh !
17:16 Il est où le site Web ?
17:17 On en commande une dizaine pour voir comment ça marche.
17:19 Vous allez chez un grand opérateur français et vous dites "Oh là là,
17:22 on va voir si on peut trouver un financement à la DGA".
17:25 Et il y a vraiment des comportements extrêmement différents selon
17:30 les opérateurs.
17:32 Donc il faut y aller, il faut prendre son temps.
17:33 Justement, ça ouvre la question de...
17:35 OK, je suis un early adopteur, par exemple.
17:38 Qu'est-ce que ça m'apporte de prendre un risque avec vous ?
17:41 Qu'est-ce que je peux espérer ?
17:43 Bon, un peu de time to market, mais de la collaboration, etc.
17:50 Donc peut-être décrire ça par Francesco.
17:54 S'il y a quelqu'un qui s'engage avec vous, quelqu'un de système,
17:59 un de vos clients potentiels, qu'est-ce qu'il peut espérer en
18:04 bénéfice, en prenant ce risque de venir avec vous ?
18:07 Le bénéfice, c'est clairement sur le long terme, pour l'adoption
18:13 à volume.
18:14 Mais comme je disais tout à l'heure, il faut passer par des étapes
18:16 de preuve de concept, en adressant une use case spécifique.
18:19 On vérifie, vous révendiquez des performances très bien,
18:22 on va le co-développer, on va faire quelque chose ensemble
18:25 pour montrer qu'effectivement, c'est le cas.
18:26 Et on avance dans ces étapes.
18:29 Et après, en parallèle, il y a clairement des enjeux
18:32 d'industrialisation aussi.
18:33 Du coup, tout ça, ça se fait avec les grands groupes.
18:36 Chacun a ses contextes, comme vous voyez, on est vraiment en bas
18:40 de la food chain dans les composants.
18:42 Donc le challenge reste à comment gravir les étapes de maturité
18:47 le plus vite possible.
18:49 Et permettre aux gens qui vont utiliser ces composants
18:52 de les déployer.
18:53 Erfang, tu as un commentaire par rapport à ça, sur comment,
18:57 quelles sont les stratégies de déploiement le plus rapidement
19:02 possible et qu'est-ce qu'un early adopter, par exemple,
19:05 sur du storage, data storage DNA, pourrait avoir comme bénéfice
19:11 de travailler avec vous en amont ?
19:15 Clairement, on travaille sur un sujet qui fait d'énormes économies
19:20 d'énergie.
19:21 On parle de consommation 10 000 fois moindre que ce qu'on trouve
19:24 aujourd'hui en data center.
19:26 On parle de conservation des données pour plusieurs dizaines,
19:30 centaines de milliers d'années.
19:31 En fait, ce qu'on apporte à nos clients, qu'on engage sur le très
19:36 long terme, c'est des horizons 7, 10 ans, c'est d'aller dans cette
19:39 direction.
19:40 Et ils s'en servent pas mal, dans un premier temps, pour la
19:44 petite communication, pour rentrer dans les petits sujets
19:47 climat change, ces choses-là.
19:49 Et après, ce qu'ils espèrent en retirer, au-delà de la
19:52 communication à court terme, c'est des bénéfices énormes sur
19:57 leur cas d'usage.
19:58 Le fait d'arriver avant les autres, ça permet d'introduire
20:01 des paramétrages très spécifiques en fonction des cas d'usage.
20:05 Ça peut être des paramétrages télémétriques dans les data
20:09 center, des interfaces un petit peu spécifiques, privilégier
20:13 l'interface plus qu'une autre.
20:14 Et un hyperscalaire qui se positionne avant un autre va être
20:18 plus sur ses interfaces avec nous que sur les interfaces du
20:21 concurrent.
20:22 Et donc, ça lui permet de gagner 1, 2, 3 ans ensuite, si son pari
20:27 sur la technologie est bon.
20:28 Ils en font beaucoup des paris, les hyperscalaires.
20:30 - Et Philippe, peut-être tu peux compléter sur...
20:34 Bon, vous avez déjà un Orly adopteur.
20:37 Donc, mais je suppose qu'il y a des discussions avec de nombreux
20:43 autres.
20:44 Comment ils voient le bénéfice de s'engager avec Cyperl ?
20:51 - On va dire les très early adopteurs, ceux qui sont dans le
20:56 consortium, donc surtout organismes de recherche ou data
20:58 center, ils ont accès très vite au modèle virtuel.
21:01 Bon, alors ça, c'était un...
21:02 Je dirais sous NDA, parce que je dirais, travailler sur des données
21:06 non ARM, c'est pas...
21:07 Il fallait quand même quelques papiers à signer.
21:08 Ils ont démarré comme ça.
21:09 Donc, ça ne permet pas du tout de faire des gros charges de
21:11 calcul.
21:12 C'est vraiment pour tester ou faire des micro benchmarks ou ce
21:15 genre de choses.
21:16 On a une dizaine d'ingénieurs chez nous, ce sont les lucky guys
21:20 qui ont accès à l'émulateur.
21:21 Parce que vu la...
21:23 ça reste une machine très, très complexe.
21:25 Je veux dire, c'est 10 personnes sur une machine de 10 millions.
21:30 Donc, on attend le produit qui arrive à la fin de l'année pour
21:32 qu'ils puissent commencer à travailler sur du réel.
21:35 Mais d'autres partenaires aujourd'hui, y compris nos propres
21:37 gars en soft, comme dit, travaillent sur du Graviton 3.
21:40 Il suffit de louer une bled sur AWS.
21:42 C'est le même jeu d'instruction, c'est du 8.4.
21:44 Si ce n'est que le Graviton 3 est moins bien que ce qu'on fait,
21:46 parce qu'il n'y a pas d'HBM, mais ça a commencé déjà.
21:50 Ça permet de travailler en amont.
21:51 Et comme l'avantage pour nous, on ne prend pas de risques.
21:53 On dit, ils vont commencer à travailler chez un concurrent,
21:55 ils vont y rester.
21:56 Non, ils ne peuvent pas, parce que Graviton 3, c'est que pour
21:59 AWS.
22:00 Donc, à terme, il faudra que notre produit sera sur un marché
22:03 libre.
22:04 Ils pourront transférer leurs applications sur celui là.
22:06 D'accord, donc dès maintenant, les gens peuvent commencer à
22:09 développer du logiciel ou du moins de structurer les choses,
22:13 débuguer, tester des algorithmes critiques sur l'émulation
22:21 ou sur la simulation.
22:22 Emulation chez nous, parce que la machine est très chère.
22:26 On ne peut clairement pas la partager avec le monde extérieur.
22:28 Mais pour des charges standards qui vont tourner sur du ARM,
22:31 vous allez sur du Graviton 3, ça permet de démarrer.
22:33 Tout à fait.
22:34 En attendant que notre partie cloud soit disponible.
22:37 OK.
22:39 Et donc, toutes ces solutions qu'on a vues là, est-ce que vous
22:44 voyez des choses, si on parlait de levée de fonds, de startups,
22:49 etc.
22:50 Si les choses sont bien financées, est-ce qu'il y a des opportunités
22:54 de fournir des choses additionnelles pour accélérer encore ces
22:59 options, paralléliser le développement entre les composants,
23:03 les hardware, les boards, le logiciel, l'intégration système, etc.
23:09 Parce que bon, à la fin, comme vous le disiez, ça va aller dans
23:11 une voiture, dans un serveur.
23:12 C'est quand même un long chemin.
23:14 Tout ce qu'on peut faire pour accélérer ça et paralléliser ça et
23:18 le sécuriser serait très bien.
23:20 Oui, en fait, ça rejoint un peu ce que disait Philippe.
23:23 C'est-à-dire qu'en gros, si on a des plateformes d'émulation
23:25 qu'on peut mettre à disposition des clients et créer des équipes,
23:29 des ingénieurs qui vont l'utiliser, on peut accélérer et on peut
23:32 accélérer énormément.
23:33 Ceci étant, on peut déjà faire pas mal de choses avec des plateformes
23:36 simplifiées type TLM, System C, des choses comme ça.
23:39 Ça aide pas mal.
23:43 Ça ne permet pas d'aller jusqu'au bout de l'exercice.
23:46 Pour aller jusqu'au bout de l'exercice, il faut quand même ces
23:48 plateformes d'émulation et puis à terme, le hardware.
23:51 Et c'est sûr qu'investir sur cette partie-là, ça permettra
23:54 d'aider énormément.
23:55 Je pense, pour revenir un petit peu sur le positionnement pour
23:58 les adapteurs, ce qui est vraiment important pour eux, c'est de
24:02 toucher un peu à la technologie pour se positionner stratégiquement.
24:05 C'est-à-dire qu'en gros, ils savent très bien qu'à travers le monde,
24:09 il y a plusieurs start-up qui préparent des choses.
24:11 Ils ne sont pas au courant de tout.
24:12 Et le fait qu'ils soient impliqués dans un programme où ils ont accès
24:16 à la technologie en avance, ça leur permet déjà de savoir
24:19 qu'est-ce qu'ils vont faire d'ici deux ans, qu'est-ce qu'ils vont
24:21 faire d'ici un an et demi.
24:22 Et en général, quand ils acceptent ça, ils sont aussi prêts à
24:25 investir et à mettre des ressources pour aller dans ce sens.
24:29 - Tu voulais commenter ?
24:31 - Oui, c'est exactement ça.
24:33 En fait, les early adopters, ils ont une grande curiosité
24:36 intellectuelle, un peu comme vous.
24:37 Vous êtes très, très curieux et en fait, il faut les identifier,
24:41 ces gens-là, et leur raconter une jolie histoire avec beaucoup
24:44 de science, beaucoup d'ingénierie.
24:46 Et quand ça les intéresse bien, ils se déplacent.
24:50 Nous, on a la DGA qui est venue plusieurs fois.
24:54 C'est exactement ça qu'il faut faire.
24:56 C'est quoi ?
24:57 C'est 5% des gens, c'est un plutôt early adopters.
25:00 Il faut les trouver.
25:01 Et ensuite, il faut un peu les cuisiner pendant quelques mois
25:06 et doucement, ils vont convaincre les gens autour d'eux.
25:10 Et c'est là qu'on peut créer de l'engagement sur des produits
25:13 qui n'existent pas.
25:14 Au-delà de créer des plateformes de simulation, ce que nous aussi
25:18 on fait, il faut que je rende compte qu'il n'y a pas trop
25:21 de différence.
25:23 Au-delà de créer des prototypes hardware, j'en ai avec moi
25:26 des morceaux de ce qu'on fait.
25:29 On a créé le média de stockage sur ADN.
25:32 Ça ressemble à une carte bancaire.
25:33 C'est juste pour qu'on se figure que finalement, ce n'est pas
25:36 très éloigné de ce qu'on a déjà.
25:37 Au-delà de...
25:40 On fait un modèle d'appliance qu'on va mettre en visu à VivaTech.
25:45 Si vous venez à VivaTech, vous venez au stand CNRS.
25:47 Vous verrez une grande armoire noire avec de la lumière.
25:50 C'est notre appliance.
25:53 C'est tous ces jeux de montrer ce que ça va devenir, faire des
25:58 premiers produits, mettre une plateforme de simulation à disposition
26:02 pour que les gens puissent avoir un schéma mental de qu'est-ce que
26:06 ça va être, qui vont pouvoir l'utiliser parce que la distance
26:09 finalement n'est pas trop grande, à part la distance temporelle.
26:12 Et là, il faut les engager progressivement avec des milestones
26:15 tous les 18 mois, comme sur des programmes militaires.
26:17 C'est la même chose avec des grandes structures.
26:20 Merci beaucoup.
26:22 C'était un appel à candidature pour les early adopters ou les gens
26:26 intéressés par les différentes technologies présentées.
26:28 Je pense que s'il y a des questions de l'audience, on peut...
26:33 Est-ce qu'il y a des questions ?
26:35 Tout là-bas.
26:38 Bonjour, je suis Edouard Lafon, j'ai fourni une société dans
26:51 le Mercre responsable. J'ai une question pour aussi Pearl.
26:54 Vous avez parlé, en tout cas, vous avez exposé dans vos diapos
26:58 que c'est une solution low carbon en anglais.
27:02 Je voudrais savoir si vous avez fait une analyse de cycles de vie
27:07 qui va comprendre la fabrication de vos produits en passant par
27:11 la phase de désutilisation et éventuellement la phase de fin de vie,
27:15 donc recyclage et éventuellement mise au rebut.
27:18 Est-ce que ce genre de choses a été fait ou bien c'est quelque chose
27:21 qui est programmé ?
27:22 Alors, ça tombe bien parce qu'on est en plein bilan carbone,
27:25 parce que ça commence à être demandé par des investisseurs.
27:28 Vous ne pouvez pas passer leur porte si vous n'avez pas ou si vous
27:30 ne suivez pas toutes ces règles là ou ce qu'on appelle taxonomie.
27:33 D'où il fallait qu'on le fasse simplement pour gérer des raisons
27:38 standards.
27:39 On a une approche assez éthique là-dessus.
27:43 Troisièmement, nous, l'approche carbone, c'est l'efficacité
27:46 énergétique du produit.
27:48 Entre autres, ARM, j'ai ARM comme investisseur, donc mon discours
27:51 sur ARM est forcément un peu biaisé.
27:52 Ils viennent du monde smartphone.
27:55 Qui dit smartphone, c'est low power.
27:57 Ils savent gérer des batteries.
27:58 Alors là, quand vous avez un chip qui fait 400 watts et le prochain
28:00 qui va faire 700, ça tourne clairement pas sur batterie,
28:03 mais ils ont un jeu d'instructions, une architecture qui permet
28:06 quand même de faire énormément d'économies d'énergie,
28:10 c'est à dire pour un watt ou un mégawatt consommé à l'échelle
28:12 d'un supercalculateur, vous allez avoir un très bon rendement.
28:15 Et je dirais, je mettrais un dernier point.
28:17 Dans notre cas, alors, sans vouloir me défausser sur la
28:19 fab, on est fabless.
28:21 Aujourd'hui, 80 pour 80, 80% de mes effectifs sur les 200,
28:27 c'est clairement de la R&D.
28:28 Ils travaillent sur des stations, clairement sur des stations
28:31 de travail.
28:32 On a très peu de labos, donc tout se fait en simulation.
28:34 La production du chip, je ne veux pas dire que ça va être
28:37 la problématique de TSMC, mais dans le cadre de leur bilan
28:40 carbone, c'est eux qui nous fournissent ces aimants là.
28:42 Je dirais qu'est ce qu'il leur faut pour produire la durée
28:45 de vie, le recyclage du chip et ce genre de choses ?
28:48 Donc, il ne faut pas nous voir aujourd'hui comme une boîte
28:51 de service qui va faire que du soft parce qu'à terme,
28:53 on aura un produit, mais on est sans usine.
28:55 Donc, ça nous affranchit de pas mal d'éléments.
28:57 D'accord, parce qu'en fait, je pense que il n'y a pas
29:04 seulement des aspects bas carbone, il y a aussi des aspects
29:06 sur la consommation de l'eau, sur l'émission de radiations
29:09 ionisants, etc.
29:10 Je vous pose cette question parce que j'ai confondé
29:15 des associations qui portent sur l'économie circulaire
29:17 dans le domaine de l'électronique.
29:18 Et donc, on a déjà des discussions avec des fondations et aussi
29:22 avec quelques grands groupes.
29:23 Donc, on peut voir comment baisser l'empreinte écologique
29:26 dans ce secteur là.
29:27 La meilleure façon, c'est d'avoir les chips les plus efficaces
29:34 possibles, soit on arrête les usages de numériques et c'est
29:37 un peu dans certains cas, on se marche sur la tête,
29:39 entre autres, ce qui s'est passé avec STA Kroll où globalement,
29:41 leur projet d'extension d'usine est coincé parce qu'ils ont
29:45 toute la partie, on va dire, tous les groupes écologistes
29:49 de Grenoble et de Navarre sur le dos.
29:52 Notre contribution là-dessus, c'est comme dit, c'est avec
29:55 des architectures très efficaces, de façon à ce que les workloads
29:59 gérés consomment le moins possible.
30:02 Alors, il y a un peu une fuite en avant en termes de techno,
30:04 parce qu'une des façons de faire, c'est une très bonne
30:07 architecture, mais c'est également d'aller sur des
30:09 procès silicium de plus en plus avancés.
30:12 Parce que quand vous passez, par exemple, de 6 nanomètres à 3
30:15 nanomètres, ce qu'on fait entre notre génération 1 et
30:17 génération 2, par transistor, le coût énergétique va être
30:21 beaucoup plus bas.
30:22 Maintenant, paradoxalement, ce sont des composants qui sont
30:24 beaucoup plus chers à développer.
30:26 C'est la fuite en avant qu'il y a dans toute cette industrie.
30:29 Est-ce qu'il y a une dernière question là-bas ?
30:34 Merci.
30:41 Blankwaters, Architecte Réseau chez ESEO.
30:43 Est-ce que vous avez une idée avec tous ces nouveaux chipsacks
30:46 et compagnies en Europe ?
30:47 La fabrication des puces concurrentes en Europe, on est à
30:54 quel horizon ?
30:55 Je parle vraiment de la fab.
30:58 Je sais qu'il y a les Global Foundries en Allemagne, mais ce
31:01 n'est pas le dernier cri, etc.
31:03 Oui, tu veux répondre ?
31:06 Oui, c'est vraiment difficile à dire.
31:08 Ce que je peux dire, en fait, par rapport à ça, c'est que
31:11 construire une fab, ça prend un certain temps.
31:13 Construire l'IP pour pouvoir après faire des siliciums sur une
31:17 fab, ça prend encore quelques années de plus.
31:19 Et après, il faut encore quelques années pour designer un circuit
31:23 utilisant tout ça.
31:24 Donc, on parle en fait de 5, 6, 7 ans en général.
31:29 Maintenant, les gens qui s'occupent un peu de mettre en
31:32 place ces fabs-là, ils sont maintenant conscients de cette
31:34 problématique-là et ils essaient un peu d'accélérer le développement
31:39 de toutes les IP qui tournent autour de ça pour accélérer un peu
31:42 aussi le portage des solutions existantes vers ces fabs.
31:45 Je vais peut-être commenter sur une information.
31:48 Au niveau du cheap act, il y a eu deux décisions de prise au
31:54 niveau fabrication.
31:55 Une de faire ce qu'on appelle une méga fab, c'est une extension
31:58 de Kroll dont Philippe a un peu parlé avec Global Foundry.
32:02 Ça, c'est plus pour des composants jusqu'à 12 nanomètres.
32:05 Donc, c'est plutôt de l'analogue RF, ce genre de choses ou du
32:10 ultra low power au niveau digital portable type smartphone ou ce
32:14 genre de choses.
32:14 Quand on va passer en dessous sur des technologies plus avancées
32:19 qu'on appelle FinFET, la décision a été prise d'une fab commune,
32:26 TSMC, Intel et en Allemagne, qui est une extension des zones
32:29 de fabrication de Dresd en Allemagne, qui est targuétée à ma
32:34 connaissance à 2 nanomètres.
32:36 Voilà.
32:36 Après, combien de temps ça va prendre à le mettre en production ?
32:40 Ça, c'est quelque chose qui, typiquement, une nouvelle zone
32:44 de fabrication comme ça, avec des équipements les plus à la
32:47 pointe, il n'y a que deux fonderies à 2 nanomètres aujourd'hui.
32:51 Il y a quelques labos, mais c'est TSMC, Samsung, c'est tout.
32:56 Et TSMC est bien en avance.
32:58 Donc, le comment...
33:00 Je dirais comme ça, de mon expérience de sommet conducteur,
33:04 c'est au moins 5 à 7 ans pour être en production.
33:08 Le challenge, comme le disait Caled, c'est qu'il faut remplir
33:13 les fabs.
33:14 Ça coûte des milliards, mais il faut en mettre plein de plus
33:16 dedans et donc, il faut les fabriquer.
33:18 Et pour les fabriquer et les monter en volume, il faut qu'il y ait
33:22 des gens comme vous qui développent du logiciel et qui
33:24 ferment des systèmes avec ces puces.
33:26 Et c'est ça qui va remplir la zone de fabrication et faire le
33:30 retour sur investissement.
33:32 Donc, je pourrais rajouter, ça complète ce que tu as dit,
33:34 c'est ce qui fait la force du système américain et entre
33:37 autres dans le chips US.
33:39 Ce n'est pas le même budget que l'européen.
33:40 La relocalisation et le fait que TSMC s'installe aux Etats-Unis
33:44 ou dans l'Arizona, même s'ils n'arrivent pas à finir les
33:46 usines parce qu'ils n'ont pas assez d'ouvriers qualifiés,
33:50 etc.
33:50 Mais pourquoi ils peuvent le faire ?
33:51 Sur place, ils ont AMD, ils ont Qualcomm, ils ont Nvidia,
33:55 ils ont tous les GAFAM qui produisent leur propre chip.
33:58 Donc, ces usines, effectivement, ils peuvent les pré-remplir.
34:00 Aujourd'hui, des programmes hyper avancés en termes de
34:03 semi-conducteurs en Europe, il n'y en a pas beaucoup.
34:05 Ils sont là.
34:06 Bon, allez, il y en a encore quelques-uns à côté, mais ce
34:10 n'est pas de notre niveau, on est d'accord.
34:12 Maintenant, sans parler pour Aleth, c'est que si on prend nos
34:15 deux business plans cumulés, plein pot, super optimiste,
34:18 tout va bien.
34:19 Si on fait 1% d'une fab, voilà, ça serait bien.
34:22 Donc, ce n'est pas sur nous que tout peut reposer.
34:24 Et les 30 milliards pour faire une fab 3 nanomètres, il va falloir
34:28 aller chercher les financements ailleurs.
34:30 En attendant, on produit, on va produire à Taïwan.
34:33 On n'a pas trop le choix.
34:35 Ça répond à votre question.
34:36 Est-ce qu'il y a une toute petite dernière question ?
34:42 Ou sinon, on enchaîne sur...
34:46 Ah, tout là-bas, là-bas.
34:48 Tu peux te rapprocher.
34:51 Ce n'est pas que c'est la fin de la journée et tout ça, mais...
34:54 -Moi, j'ai une dernière question.
35:02 J'ai une phobie administrative et quand j'ai des subventionnements
35:07 européens, forcément, je dois justifier ce que j'en fais.
35:09 Et si je monte une startup dans le hardware, est-ce que vous jugez
35:13 qu'il y a une surcharge administrative pour juger ce que vous faites ?
35:16 Forcément, vu que c'est matériel, c'est quand même vachement visible.
35:20 Il faut justifier des investissements lourds pour fabriquer des choses.
35:24 Justement, quelle est la perte de temps, la perte de productivité
35:29 dans ce type de startup ?
35:30 -Bon, j'ai plusieurs casquettes.
35:35 Je suis ambassadeur de l'OIC pour la France.
35:37 L'OIC, c'est le plus gros fonds deep tech européen.
35:39 C'est des milliards qui sont mis, on en a bénéficié.
35:42 Cyper, ça a démarré dans un programme européen.
35:45 Alors, quand j'ai quitté ST en 2016, tout ce qui était paperasse
35:49 administrative, c'est quelque chose qui me faisait hurler.
35:51 Je ne voulais pas en faire.
35:52 Je ne voulais pas faire de politique non plus.
35:53 En fait, je fais que ça.
35:54 Maintenant, si vous trouvez une autre solution en Europe pour lever
35:58 6 millions d'euros en trois semaines, sans paperasse, je suis preneur.
36:04 J'ai monté une équipe dédiée qui ne fait que ça.
36:07 Ils aiment bien.
36:08 Ils sont spécialistes de ce qu'on appelle les programmes H20 et Horizon Europe.
36:11 À mon sens, ça vaut le coup.
36:13 Il y a énormément d'argent à Bruxelles.
36:17 C'est globalement un facteur 10 par rapport à ce qu'il y a en France.
36:20 Un des tropismes de la French Tech, c'est surtout pour financer du
36:23 software et des plateformes SaaS.
36:25 Si vous voulez faire du hardware en France, bon courage, ça ne passe pas.
36:30 Donc, le semi-conducteur, c'est considéré comme de la deep tech.
36:33 Ça va peut être changer, on va voir.
36:35 J'attends toujours de voir beaucoup de fonds français à part des fonds
36:38 publics, mais je dirais il ne faut pas hésiter.
36:39 C'est compliqué.
36:40 Il y a des problématiques de consortium.
36:42 Ça peut faire peur, mais c'est comme disait l'autre.
36:45 N'ayez pas peur.
36:46 Il faut tenter.
36:48 Vous aurez des conseillers pour vous aider.
36:49 Vous pouvez monter des équipes dédiées, mais ça se fait.
36:51 On n'est pas tout seul.
36:53 En fait, il y a plein de sociétés, plein de consultants qui peuvent
36:55 aider énormément et décharger de plusieurs tâches pour gérer ça.
37:01 Donc, il ne faut vraiment pas s'en priver.
37:02 Juste pour compléter, il ne faut pas avoir peur, comme on vient de le dire.
37:06 Et puis surtout, on est tous des amoureux de la techno.
37:08 Donc, on se fait plaisir quand même de la techno.
37:10 Et puis, quelque part, on a le sentiment de faire des produits souverains et
37:12 se dire qu'en permanence, on vit avec des équipements chinois,
37:15 américain, russe ou israélien.
37:17 Il y a un moment, ça va bien.
37:19 Si on pouvait avoir des équipements français et européens, on se sentirait
37:22 quand même un petit peu plus à l'aise.
37:23 Je dirais juste pour finir, au delà de l'aspect pas prasse,
37:29 administratif, etc.
37:30 Il y a un petit handicap, je dirais, en Europe qu'on vit.
37:34 C'est justement que, comme il y a un surdimensionnement des investissements
37:39 ou une éducation des investissements pas mal au niveau logiciel,
37:43 que ce soit les investisseurs ou les gros programmes d'investissement
37:46 européens mettent du temps à digérer les choses nouvelles et les
37:52 innovations hardware.
37:53 Beaucoup plus que les innovations logicielles en règle générale.
37:57 Il y a peut être un handicap à Bruxelles en étant français,
38:01 parce que les Français sont plutôt bons et gagnent beaucoup plus de
38:04 projets que les autres.
38:05 Je dirais la promo EIC dont on faisait partie, c'est à dire c'était
38:11 en décembre 2022, 99 sociétés européennes ont été awardées en
38:17 même temps, c'était 680 millions d'euros qui ont été distribués.
38:20 Il y avait sur les 99 qu'il y en avait 16 françaises, ce qui est
38:25 globalement un bon score.
38:26 Et ça peut poser des problèmes.
38:28 Les Français ont encore gagné.
38:29 Oui, mais c'est les meilleurs dossiers.
38:30 C'est un peu l'avantage de ce système là.
38:34 Après, c'est le défaut européen, c'est l'administratif.
38:41 L'agglomération, la paperasse en général.
38:43 Si vous voulez éviter ça et avoir d'autres problèmes,
38:45 il faut changer de continent.
38:47 Il y a plus d'argent aux USA et en Asie, mais il y a d'autres soucis.
38:51 Par exemple, quand vous recrutez des gens pour votre R&D aux USA,
38:56 sur des 6 levels, chez moi, c'est x2,5 en termes de salaire.
39:01 Je préfère faire un peu d'administratif ici.
39:09 2,5, pour moi, c'est quoi ?
39:10 Oui, c'est le trade-off.
39:16 Si vous ne voulez vraiment pas faire d'administratif du tout,
39:19 il faut être toujours amoureux de la technologie, mais employé.
39:23 Moi, j'avais besoin de créer des choses et on ne me laissait pas les
39:27 faire en tant qu'employé.
39:28 Donc, je fais les papiers.
39:30 Merci.
39:34 Je pense qu'au niveau des questions, on n'a plus le temps.
39:40 Est-ce que peut-être une petite conclusion de l'un d'entre vous ?
39:45 Open mic.
39:48 Allez-y.
39:50 Sujet imposé.
39:56 Conclusion de cette table ronde, je dirais.
40:01 Pour moi, la conclusion, c'est que j'espère qu'on a communiqué sur
40:05 la complexité et le long chemin qu'on a à parcourir dans le monde
40:09 du hardware pour mettre les choses à votre disposition et tout ce
40:13 qu'on peut faire pour avoir un dialogue avec les gens de logiciels,
40:20 les gens de systèmes, le plus tôt possible, pour guider et pré-adopter
40:26 les choses et accélérer tout ce momentum pour, à la fin, remplir
40:31 les fabs et ce genre de choses comme on a discuté.
40:33 C'est ça qu'il faut faire.
40:35 Ce n'est pas facile.
40:36 Il y a des risques et tout ce qu'on peut faire dans cette direction,
40:40 c'est la bienvenue.
40:42 J'espère qu'on a partagé avec vous tout ce qu'on pouvait, des petites
40:46 choses pratiques que les start-up françaises de hardware font
40:50 aujourd'hui.
40:51 Et vous êtes les bienvenus à les contacter autour de la bière qui
40:56 va suivre pour pouvoir en savoir plus et voir comment les choses
41:01 peuvent être adoptées le plus tôt possible.
41:03 Merci.
41:06 Merci à vous.
41:07 (Applaudissements)

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