• il y a 7 mois
Du lundi au jeudi, rendez-vous, dès 6h30 avec Thomas Sotto et Marie Portolano. Et du vendredi au dimanche, c'est au tour de Damien Thévenot et Maya Lauqué de dynamiser le réveil.

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Transcription
00:00 Ami Melloman, vous êtes au bon endroit, il manie la baguette et l'archer à la perfection,
00:05 il est né un 27 janvier comme Mozart, ça ne s'invente pas, il est sur le plateau de Télématin.
00:09 Bonjour Renaud Capuçon.
00:10 Bonjour.
00:11 Merci beaucoup d'avoir accepté notre invitation.
00:13 Le voici, votre dernier album, "Les choses de la vie, cinéma 2", c'est le deuxième opus,
00:18 6 ans après le succès du premier qui s'appelait "Cinéma 1", donc par définition, 6 ans.
00:23 Vous avez fait quoi pendant tout ce temps ? Pardon mais c'est long.
00:26 Les Maldives, tout ça quoi.
00:29 Oui, j'aurais bien aimé passer 5 ans à me reposer.
00:33 Je trouve que c'est un rendez-vous sympathique de tous les 5-6 ans d'avoir un disque de musique de film.
00:38 J'avais découvert ces musiques étant bien plus jeune et je m'étais toujours promis d'essayer de les jouer.
00:45 C'est ce que j'ai fait il y a 5 ou 6 ans et puis cette année, ce volume est plus sur les musiques françaises,
00:50 les compositeurs français de Lerue, Legrand, Cosma, avec des oeuvres absolument géniales
00:55 et c'était un grand plaisir de les enregistrer avec les siècles.
00:57 Vous évoquiez Michel Legrand, on va justement écouter un extrait de votre version des "Moulins de mon cœur".
01:25 C'est magnifique et vous nous disiez que c'est un rendez-vous que vous vous êtes fixé, c'est ça ?
01:29 Avec à la fois les compositeurs et ces souvenirs de musique de film.
01:32 Oui et aussi parce que ces répertoires peuvent agréger un public plus large.
01:37 Quand je joue Brahms ou comme mardi prochain au Théâtre des Champs-Élysées,
01:40 le camera concert de Alban Berg qui est une oeuvre de 100 ans mais qui est extrêmement moderne d'une certaine façon.
01:45 C'est vrai que je pense qu'un public qui ne connaît pas va plus facilement écouter ces musiques-là.
01:49 Donc je me suis dit que de temps en temps c'était bien, d'abord parce que moi j'ai beaucoup de plaisir à les jouer,
01:54 et puis que quand j'étais au conservatoire, quand j'avais 15 ans, la musique de film pour nous c'était quelque chose de...
02:01 On en parlait avec des pincettes, c'était vraiment pas pour nous, on était au-dessus de ça, ce qui est complètement ridicule et grotesque.
02:09 Et c'était aussi une façon de casser ce code un peu idiot.
02:14 C'est moins complexe évidemment qu'un concerto de Brahms, c'est une autre approche ?
02:17 Oui, c'est pas une question de moins complexe, c'est vrai que...
02:19 En tout cas, ce qui est formidable c'est que le public qui entend ça et qui n'est pas forcément un public qui connaît la musique classique,
02:24 va immédiatement s'approprier l'oeuvre par les souvenirs qu'il en aura du film qu'il a vu ou des images dont on aura parlé.
02:31 Donc il y a quelque chose de rassurant je pense.
02:34 L'inconscient collectif.
02:35 Absolument, c'est l'inconscient collectif.
02:37 Parmi les films dont vous jouez, les bandes originales, on peut retrouver les Feuilles Mortes de Joseph Kosma,
02:42 entendu dans Les Portes de la Nuit, il y a cette composition de Georges Delru parmi lesquelles les thèmes du Dernier Métro,
02:47 de La Passante, du Sans Souci ou encore la musique des Aventures de Rabi Jacob.
02:51 Alors là on parle d'inconscient populaire, on est quand même pile dedans et on l'entendra tout à l'heure.
02:55 Est-ce qu'il y a un film que vous appréciez plus que d'autres parmi tous ceux dont vous jouez la musique ?
03:00 C'est difficile.
03:01 Votre petite Madeleine de Proust à vous.
03:03 Ma petite Madeleine dans ce disque c'est peut-être la musique, le générique de Radioscopie.
03:09 Parce que j'étais tellement...
03:10 Vous êtes Jacques Chancel.
03:11 Voilà, j'adorais Jacques Chancel, on était très très amis et j'ai vraiment demandé à ce qu'on me fasse cette petite transcription de Radioscopie
03:16 en hommage à Delru et aussi bien sûr à Jacques.
03:19 Et à chaque fois que j'entends le début de Radioscopie, d'ailleurs on peut écouter en podcast énormément de Radioscopie qui sont sur Spotify
03:26 et d'entendre la voix de Jacques avec ses immenses personnalités, ça c'est un peu mon coup de cœur.
03:32 Qui n'est pas de la musique de film mais qui était une sorte d'hommage inconscient à tous ces gens que j'aime.
03:36 Vous parlez de Jacques Chancel, moi je vais vous parler de Jacques Martin.
03:39 Vous vous souvenez ?
03:40 Vous allez passer la...
03:41 Votre première télé ?
03:42 Vous vous en souvenez ou pas ?
03:43 Ah non !
03:44 Ça c'est les trucs...
03:45 C'est le bon ou la mauvaise nouvelle ?
03:46 Non mais j'étais très très très jeune, je sais pas à quoi je ressemblais.
03:48 Vous aviez 15 ans, c'était le 26 mai 1991 et vous interprétiez au violon évidemment, humoresque, Devorjac, écoutez.
03:56 Renaud Capuçon a 15 ans, accompagné au piano par Michel Dian, il donne ce matin son premier concert devant le public
04:07 et il nous interprète un tube, l'humoresque de Devorjac.
04:12 *Musique*
04:33 Et donc là c'est l'époque conservatoire ou pas ?
04:35 Deuxième année du conservatoire, je suis rentré à 14 ans, je me rends compte à quel point j'étais jeune.
04:41 Est-il possible d'avoir des lunettes plus grosses que celles que vous portez ?
04:44 A ma décharge, je dois dire que c'était la mode des grandes lunettes, très si grandes.
04:50 Je pense qu'on avait dû les prendre plus grandes au cas où ils grandissent.
04:53 Mais donc là oui c'était l'entrée au conservatoire.
04:57 Oui au conservatoire à Paris, j'ai eu la chance de rentrer pile au moment où la porte de Pantin a ouvert,
05:03 on est passé de la rue de Madrid à la porte de Pantin.
05:05 Et c'était une époque, là tout d'un coup j'ai plein d'images qui reviennent.
05:10 Et pour parler de Jacques Martin, c'était une époque assez bénie de la télévision pour la musique.
05:14 Il ne faut pas oublier que Jacques Martin faisait beaucoup pour la musique classique, Jacques Chancel et plein d'autres.
05:19 Après il y a eu Alain Duhaut, Evro Géré.
05:21 Et si je peux me permettre, je trouve que la place de la musique classique sur France Télévisions pourrait être un peu plus présente.
05:28 Quand on se souvient, ils font des choses bien sûr, plein de choses sont faites.
05:31 Mais je trouve que voilà, puisqu'on parle de cette époque.
05:34 Oui le message est passé, très bien.
05:35 Et vous êtes là ce matin, tous les 40 jours, et ça c'est chouette.
05:37 Et ça n'a rien à voir avec ma personne, je pense qu'il pourrait y avoir beaucoup plus.
05:40 La musique classique c'est quand même topissime.
05:42 On part en pause avec un extrait de Jean de Floret, musique signée.
05:45 Jean-Claude Petit, issu de votre album "Les choses de la vie" et on se retrouve juste après ça.
05:50 * Extrait de Jean de Floret *