• il y a 7 mois
Du lundi au jeudi, rendez-vous, dès 6h30 avec Thomas Sotto et Marie Portolano. Et du vendredi au dimanche, c'est au tour de Damien Thévenot et Maya Lauqué de dynamiser le réveil.

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Transcription
00:00 Il est là ce matin avec nous, c'est Alain Chantfort. Désolé Alain, on n'a pas pu résister à mettre Manu Reva, on la connaît toutes par cœur.
00:08 Ça va, ça va, j'accepte.
00:09 Vous avez l'habitude, je m'achine. Vous êtes avec nous ce matin, merci d'être là. C'est pour nous présenter l'Impermanence, c'est votre nouvel album.
00:17 Il est en vert.
00:18 Non, c'est celui-là. C'est comme ça qu'il faut le mettre.
00:20 Ah d'accord.
00:21 Voilà, vous voyez ?
00:22 Oh, dis donc.
00:23 Ah non, c'est comme ça. Non, pas du tout, c'est comme ça.
00:25 Bon bref, il s'appelle l'Impermanence, c'est un très bel album.
00:27 C'est votre nouvel album, le 16e, alors il paraît que c'est le dernier, c'est vrai ?
00:31 Oui, oui, c'est une décision que j'ai prise. Je ne sais pas si j'ai bien réfléchi, mais je crois que je vais m'y tenir quand même.
00:36 Pourquoi ?
00:37 Parce que j'ai un peu l'impression qu'il ne faut pas faire l'album de trop déjà. Non, celui-là me satisfait. Le précédent était déjà bien accueilli, etc.
00:46 Et puis, c'est vrai que les gens écoutent la musique autrement aujourd'hui, plutôt sur les...
00:53 Vous savez qu'il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis, donc on espère que vous changerez d'avis quand même.
00:56 Non, parce qu'il y a d'autres manières, il y a d'autres supports. Il y a des EPs...
01:00 Ah oui, vous continuerez à composer quand même ?
01:02 Ah oui, bien sûr.
01:03 Ah oui, d'accord, d'accord.
01:04 Le dernier album.
01:05 Ça change quelque chose de travailler sur un album en disant "Celui-là c'est le dernier" ou pas, dans votre approche ?
01:08 Ah bien bien sûr.
01:09 Ça change quoi ?
01:10 Ça aussi, ça a compté beaucoup sur l'idée de ce qu'on mettait dessus, la thématique des chansons.
01:17 C'est un album qui vait un chlore, une succession d'albums qui, comme c'est le dernier, tous les thèmes sont liés un peu à la finalité des choses.
01:26 L'impermanence, excusez-moi, mais ça veut dire quoi ?
01:29 L'impermanence, c'est un concept bouddhiste, disons que tout est en mouvement tout le temps.
01:36 Tout, nos vies, le monde, les événements, la matière, tout est en mouvement, rien n'est jamais stable.
01:44 Donc il faut vivre avec cette idée-là.
01:47 C'est valable aussi pour les sentiments, pour tout, personne ne vous appartient.
01:51 C'est un petit peu cette manière de pouvoir traverser un peu les événements en imaginant que s'ils sont là, c'est parce qu'ils vont être remplacés par d'autres après.
02:02 En tout cas, Alain, il y a un de vos copains qui a écouté l'impermanence en boucle ce week-end et il a un message pour vous regarder.
02:07 Il a ?
02:09 J'ai une toute petite question pour toi. Quel est ton plus beau souvenir pendant la création de cet album ? Je t'embrasse bien fort.
02:16 On a fait un album ensemble avec Frédéric, le précédent d'ailleurs.
02:23 Le meilleur souvenir dans la création de cet album, c'est quoi ?
02:35 C'est le moment de création, je crois. C'est le moment où on écrit les chansons et on a l'impression qu'elles nous correspondent, qu'elles expriment ce que vous êtes,
02:44 et que vous avez l'impression de ne pas vous trahir et d'être dans une sorte de vérité.
02:49 Et de se proposer ça après aux gens. Mais c'est vraiment le moment où je crois qu'on écrit.
02:54 La dernière chanson de ce dernier album s'appelle "La Grâce". En voici un extrait.
03:04 Non, c'est pas ça.
03:05 Non, non, ça c'est l'intermanence.
03:07 On peut l'écouter quand même.
03:09 Oui, on peut écouter les deux.
03:10 Voilà "La Grâce".
03:12 C'est quoi "La Grâce" quand on arrive, non pas au bout d'une carrière, mais en tout cas au bout d'un chemin comme vous l'expliquez vous-même.
03:32 Comment vous définiriez "La Grâce" aujourd'hui ?
03:34 C'était l'idée de définir ce moment. On a fait un clip pour l'illustrer.
03:39 Quand on est un créateur, enfin du moins quand on cherche à proposer une création, on cherche l'inspiration.
03:47 Alors on se met en état de disponibilité et on essaye d'être traversé par quelque chose qu'on entend ou qu'on joue, qu'on ne maîtrise pas totalement.
04:01 C'est un espèce de sentiment comme ça d'être juste traversé par quelque chose.
04:06 Ça s'appelle l'inspiration.
04:08 Je me demandais s'il y avait des recettes comme ça pour toucher les gens parce que vous nous touchez avec vos chansons.
04:14 Non, justement, il n'y a pas de recette.
04:16 Il faut juste être touché soi-même déjà parce qu'on entend ce qu'on produit ou ce qu'on raconte et penser que c'est une valeur un peu universelle.
04:26 Quand vous vous êtes touché par un de vos tubes, vous vous dites aux gens "ça va marcher". Est-ce qu'il y en a un ?
04:31 Je ne me dis pas que ça va marcher mais j'espère que ça va toucher les gens.
04:33 Il y a une chanson que vous avez faite et vous vous êtes dit "ça n'a pas marché" ou au contraire "ça a super marché" alors que vous n'y croyez pas ?
04:40 Manu Reva par exemple qui a marché très très fort.
04:43 Et très longtemps.
04:44 Je ne pouvais pas m'imaginer que ça marcherait autant que ça.
04:46 Mais elle me plaisait autant que les autres sur l'album. Elle n'avait pas pour moi une capacité de séduire beaucoup plus que les autres.
04:52 Ça, on ne maîtrise pas ces choses-là.
04:54 Vous avez l'air heureux. Il y a des artistes qui disent "oui, l'accouchement du disque a été difficile, j'ai souffert".
05:01 Vous, on a l'impression qu'il y a presque une joie de petit garçon de vous dire "je suis encore capable de faire ça, j'ai fait ça toute ma vie".
05:09 Oui, mais déjà, vous savez, j'ai commencé en 72 et ça fait du temps quand même.
05:15 Et je n'ai fait que 16 albums.
05:17 Donc, à chaque fois, j'ai le temps de m'y remettre. Ce n'est pas la course.
05:22 Et je n'ai jamais non plus essayé de faire les choses pour être…
05:27 Enfin, un petit peu, j'aurais bien aimé avoir plus de succès par exemple.
05:30 Mais je veux dire, je n'ai jamais fait les choses en…
05:31 Vous n'avez pas eu assez de succès parce que vous avez eu beaucoup de succès quand même.
05:34 Vous êtes une star, là, Jean-François.
05:35 Vous savez, on se compare toujours par rapport à ceux qui aiment mieux.
05:37 C'est toujours plus… essayer de toucher des choses qu'on ne connaît pas encore.
05:42 Mais je crois que j'ai une faculté de m'adapter à ce qui m'arrive.
05:46 Justement, j'ai une petite question à vous poser.
05:48 J'aimerais connaître votre rapport à votre époque actuellement
05:50 parce que j'ai écouté l'album ce matin dans la voiture.
05:52 Et on a à la fois des sonorités très électro dans ce que vous faites
05:56 et en même temps, par exemple, dans une chanson qui s'appelle "Vanité, vanité",
05:59 on a l'impression que vous êtes assez critique avec notre époque.
06:03 Ah, ben oui, on peut très bien… On n'est pas étranger.
06:07 On vit dans cette époque, on a un premier de l'aile.
06:09 On peut en même temps avoir une lucidité sur ce qu'elle est.
06:12 Pour autant, on ne s'en exclut pas.
06:16 On est à la fois observateur, en même temps, on y participe.
06:19 Vous parliez de ceux qui vapotent à côté de ceux qui fumaient des gauloises.
06:22 Ces phrases-là, vous m'en marquez.
06:23 C'était une image à Serge Gainsbourg.
06:25 Les vapoteurs à côté du grand fumeur de Gitane.
06:27 Oui, parce qu'il y a les vrais, puis il y a les copieurs, puis il y a tout ça.
06:32 En plus, c'est une espèce de point de vue, de bilan sur ce qui nous entoure
06:38 et sur la manière dont on y participe également, bien sûr.
06:41 Il est très, très beau ce bilan.
06:42 Et on part en beauté, précisément, qui est un des titres de l'album.
06:45 On se retrouve juste après la pub avec Alain Chanfort.
06:47 *Musique*