• il y a 6 mois

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00:00 [Musique]
00:25 Bonsoir. L'Empire du milieu est souvent cité en exemple
00:30 lorsqu'on parle des peuples les plus travailleurs au monde.
00:34 Et à propos des travaux, voici ce que conseille Confucius,
00:37 ancien ministre et surtout grand maître de la pensée et de la civilisation chinoise,
00:42 depuis le 5e siècle avant Jésus-Christ.
00:46 « Choisis, dit-il, un travail que tu aimes,
00:49 et tu n'auras pas à travailler un seul jour de ta vie. »
00:53 Une citation a médité en cette veille des célébrations de la journée internationale du travail.
00:58 Pour l'histoire, il peut être brièvement rappelé que cet événement n'avait rien de festif à sa genèse,
01:04 remontant au 1er mai 1886, il y a 138 ans, aux Etats-Unis d'Amérique.
01:13 Ce jour-là, les syndicats des travailleurs américains étaient entrés en revendication
01:18 afin d'obtenir la journée de 8 heures.
01:21 Ils avaient choisi alors le 1er mai, car la date correspondait
01:25 au premier jour de l'année comptable des entreprises.
01:29 Finalement, tout juste, 2000 travailleurs avaient obtenu gain de cause.
01:34 Les autres ont manifesté bruyamment partout dans le pays,
01:38 avec des affrontements ayant fait trois morts parmi les ouvriers à Chicago.
01:44 Au Cameroun, le déclic date du 1945,
01:47 année où une confrontation entre ce qu'on appelait alors
01:50 les colons de combat et les Camerounais, revendiquant leurs droits,
01:54 a tourné au massacre des manifestants à Douala.
01:58 Fort heureusement, ces temps sont désormais révolus,
02:02 d'autant plus que le chef de l'État, Paul Bia, qui est un mendiant de la paix,
02:06 demande au gouvernement de donner le primat au dialogue.
02:10 Une vertu vantée et recommandée cette semaine encore en Côte d'Inghe dans la Haute-Sanaga,
02:15 lors du lancement de la 138e édition de la fête internationale du travail.
02:20 La grande messe des travailleurs intervient après le décret du Premier ministre signé le 23 février dernier,
02:26 et qui porte à 43 969 francs le salaire minimum interprofessionnel garanti.
02:34 Malgré une rafale de mesures gouvernementales en faveur et en direction du monde du travail,
02:41 les revendications demeurent et le mal-être également.
02:46 Tant et si bien que plus de 6000 enseignants, médecins et infirmiers
02:51 auraient quitté la fonction publique au cours des 4 derniers mois
02:55 pour un saut dans l'inconnu à l'étranger,
02:58 et que le nombre de postulants à la loterie Visa qui délivre des visas d'immigrants
03:03 a augmenté au Cameroun de 70% seulement en 2023.
03:09 Pour voir ce qui est fait et ce qui se fera davantage pour que les Camerounais soient épanouis en exerçant au pays,
03:16 séance de travail avec un homme pour qui même le dimanche est un jour ouvrable,
03:22 la preuve, il est ici, dans le cadre de ses fonctions, en posture d'invité de cette édition d'actualité hebdo.
03:29 Cet homme-là, eh bien, c'est Grégoire Ronan, le ministre du Travail et de la Sécurité Sociale,
03:36 un homme politique d'altitude qui est depuis 1992,
03:41 Secrétaire Général Adjoint du Comité Central du RDPC.
03:45 Monsieur le ministre, bonsoir et bienvenue.
03:48 Bonsoir et merci de m'avoir invité, et c'est avec plaisir que j'ai accepté votre invitation.
03:56 Est-ce que vous avez également eu le plaisir et la chance de faire votre séance de sport matinale ce matin, avant l'émission ?
04:05 Malheureusement, je n'ai pas fait toute la séance de sport que j'aurais dû faire,
04:10 parce que j'ai eu une soirée, une journée déjà très difficile, avec une séance de sport inhabituelle,
04:19 c'était une grande marche qui a été organisée à Yaoundé, et aujourd'hui, ce matin, j'ai fait le service minimum.
04:27 Effectivement, on vous a vu hier en tête des lignes d'une marche sportive à travers les artères de la capitale.
04:33 Vous étiez donc en Côte d'Inghe en cours de semaine pour lancer la 138e édition de la Journée Internationale du Travail.
04:41 Pourquoi en Côte d'Inghe, dans la Haute-Sanaga ?
04:44 Écoutez, d'abord parce qu'en Côte d'Inghe, c'est au Cameroun,
04:48 et j'aimerais bien paraphraser le Président en disant qu'il n'y a pas d'endroit majeur, ni d'endroit mineur, ni d'endroit réservé.
04:59 On était dans une ville où on pouvait trouver du travail manuel par les ouvriers,
05:07 on pouvait trouver du travail commercial par la SOSUCAM, on pouvait trouver du travail industriel.
05:14 On avait un peu toutes les catégories de personnes dans l'agriculture, l'industrie, le commerce,
05:19 et ça nous permettait de passer un certain nombre de messages,
05:23 et surtout de voir les problèmes qui se posent et de pouvoir échanger avec des travailleurs.
05:31 Ce même jour-là, vous avez délivré un message qui a été diffusé, d'ailleurs, au journal télévisé de la CRTV,
05:39 un message donc en direction du monde du travail.
05:42 Aujourd'hui, qu'est-ce qu'on peut en retenir, surtout pour ceux qui n'ont pas suivi ?
05:47 Le message était surtout déjà d'encourager dans le sens du thème qui a été choisi,
05:53 et je le rappelle ici, c'est le dialogue social constructif,
05:57 qui est un facteur de promotion du travail décent et du progrès social.
06:05 Ça veut dire qu'en d'autres termes, on a voulu dire aux travailleurs que vous devez et vous pouvez
06:12 obtenir des avancées importantes à travers le dialogue social.
06:17 Et nous avons vécu, par exemple, en Cotin, un exemple d'une privatisation,
06:23 parce que la SOSUCAM, il faut le dire, a évolué.
06:27 Nous étions là en présent d'une des privatisations camerounaises qui a vraiment réussi.
06:34 Il y a eu des tentatives de grève par le passé, il y en a aujourd'hui,
06:40 mais on a voulu dire aux travailleurs que vous pouvez obtenir beaucoup de choses
06:47 sans avoir besoin de courir, de marcher, de casser,
06:51 mais à travers le dialogue entre les employeurs et les travailleurs,
06:57 vous pouvez obtenir des choses, parce que tous les murs d'incompréhension peuvent tomber,
07:04 et tous les murs de transparence dans l'entreprise peuvent se lever
07:10 pour qu'on puisse véritablement avancer ensemble en préservant l'outil de travail d'abord,
07:16 qui est l'entreprise, en gagnant beaucoup d'argent pour l'entreprise,
07:22 mais lorsque l'entreprise gagne de l'argent, nous souhaitons que cela se ressente aussi
07:29 dans les poches des travailleurs, qui sont une pièce maîtresse pour que l'entreprise
07:35 fasse des progrès et des bénéfices.
07:39 De votre posture, comment qualifiez-vous aujourd'hui le climat social entre le gouvernement
07:46 et ce que vous appelez les acteurs ou les partenaires sociaux ?
07:51 Le gouvernement compose, échange avec eux pour définir les directions
07:58 sur lesquelles nous devons avancer dans les voies de progrès, dans les voies de gains pour l'entreprise.
08:06 Comment je qualifie ce climat aujourd'hui ?
08:09 Je voudrais dire sans embâche qu'aujourd'hui le climat est sain,
08:15 mais dans certains secteurs, les entreprises et les travailleurs ont quelques inquiétudes,
08:22 parce qu'on observe quand même une certaine hausse du coût de la vie,
08:27 et cela inquiète les travailleurs qui se demandent jusqu'où ça va s'arrêter.
08:34 Et le gouvernement travaille pour arrêter cette inflation,
08:38 qui à un moment, on a cru galopante, mais qui est quand même en train de s'estomper.
08:43 Il y a une certaine maîtrise qui fait que nous avons un taux d'inflation,
08:50 je ne dirais pas correct, mais qui est supportable par rapport au coût de la vie au Cameroun.
08:55 Malgré ce climat disons sain que vous notez là,
09:00 on peut vous faire observer qu'il y a quand même des mouvements d'humeur, ça et là,
09:07 par exemple à la Sicam et au LaboGénie.
09:12 Forcément, lorsqu'il n'y aura plus de mouvements d'humeur,
09:18 j'ai envie de vous dire, nous n'existerons plus,
09:23 ce n'est pas pour prétendre que l'homme soit insatiable,
09:30 mais c'est un peu ça, l'homme a une tendance naturelle à améliorer son train de vie,
09:38 une tendance naturelle à améliorer ce qu'il y a autour de lui, ce qu'il crée.
09:45 Donc, on va toujours en demander plus, et je dis, c'est normal qu'on en demande plus.
09:52 Parce qu'en plus, permettez-moi de dire que c'est possible d'obtenir plus,
09:59 avec davantage de travail, avantage de discipline,
10:03 et le dialogue social que nous encourageons ne peut que permettre d'améliorer tout cela.
10:11 Vous avez cité des entreprises qui effectivement connaissent quelques difficultés,
10:19 mais le gouvernement est mobilisé, lui en particulier, il y a la semaine dernière,
10:25 non, cette semaine d'ailleurs, pour le cas de Sicam, il y a eu un conseil d'administration,
10:31 des mesures sont en train d'être prises pour que l'activité soit bien relancée.
10:38 Monsieur le ministre, l'atmosphère également a été un peu tendue ces derniers mois,
10:46 peut-être même ces dernières années, avec des secteurs comme l'enseignement,
10:51 comme les transports, mais aussi avec les personnels de santé,
10:55 est-ce que là-bas aussi, on peut considérer que la tension est tombée ?
11:01 Non seulement la tension est tombée, vous avez vu la mobilisation du gouvernement,
11:11 puisque les dossiers sont remontés même jusqu'au chef de l'État,
11:16 qui a donné des instructions précises, importantes,
11:20 et pour lesquelles le gouvernement s'est mobilisé.
11:23 D'abord la fonction d'enseignement est une fonction à laquelle nous devons faire très attention,
11:28 parce que nous sommes passés tous, aujourd'hui,
11:34 on ne pouvait pas être dans ce monde moderne sans avoir été à l'école.
11:39 Les enseignants doivent donc occuper, s'ils ne l'occupent pas encore,
11:43 une place, j'allais dire, prépondérante.
11:45 Ils avaient l'impression que leur position n'était pas reconnue,
11:50 et je crois que cette reconnaissance leur est donnée depuis le sommet même de l'État,
11:55 depuis le chef de l'État, qui, j'allais dire, a replacé un peu la balle au centre,
12:00 et des dispositions sont en train d'être prises.
12:03 Le mal a été assez profond, parce que nous avons pris du retard, il faut le reconnaître,
12:09 dans beaucoup de choses, et tout cela est en train d'être résorbé.
12:13 À la fonction publique, par exemple, les gens attendaient 3-4 ans pour être intégrés,
12:20 aujourd'hui ça se fait en quelques jours.
12:23 Donc je pense qu'il faut qu'on puisse apprécier les efforts qui sont en train d'être réalisés,
12:32 pas seulement par le gouvernement, mais par les travailleurs eux-mêmes.
12:37 Pour parler des enseignants que vous avez cités, eux-mêmes se sont impliqués,
12:45 et ont aidé à avancer le système en fournissant un certain nombre de voies de recherche,
12:52 en fournissant un certain nombre d'informations.
12:55 Nous pensons qu'en se mettant véritablement ensemble, en disant les choses sincèrement,
13:02 et avec toute la clarté qu'il faut, et en tenant compte des moyens qui sont ceux de notre pays,
13:13 nous allons atteindre les objectifs de sérénité, et surtout d'efficacité que nous recherchons.
13:20 Je souhaiterais vous entendre un peu sur cette hémorragie, disons, des ressources humaines.
13:26 Tous ces gens qui s'en vont à l'étranger, expression du mal-être, et on peut même dire du ras-le-bol,
13:34 face au quotidien du travail au pays, qu'est-ce que cela vous inspire comme réflexion au niveau gouvernemental ?
13:42 D'abord c'est l'occasion pour moi de dire que la journée du premier maître que nous célébrons,
13:49 doit être véritablement une journée de réflexion, ce n'est pas une journée de festivité,
13:56 c'est une réflexion, j'allais dire, pas seulement le premier mai,
14:00 mais c'est une réflexion que nous devons mener toute l'année.
14:04 Et cette hémorragie est préjudiciable au Cameroun.
14:10 Mais c'est aussi, il ne faut pas avoir ni honte ni peur de le dire,
14:16 mais c'est aussi la conséquence de la liberté que les Camerounais ont souhaité avoir.
14:22 Nous voulons la liberté, sachant que dans cette liberté, il y a la liberté d'entreprendre,
14:28 il y a la liberté de sortir, de venir et d'aller où on veut.
14:33 Donc les Camerounais ont trouvé des pôles plus attractifs que leur pays.
14:41 C'est à nous, le Cameroun, de rendre notre pays plus attractif pour retenir nos enfants au Cameroun.
14:48 Et c'est ce que nous essayons de faire.
14:51 Mais je voudrais dire que cette situation est très préjudiciable.
14:57 Pourquoi ? Parce que les autres pays sont quelque part, entre guillemets, en train de tricher.
15:06 Pourquoi ? Parce qu'ils sont en train de débaucher des Camerounais que les entreprises camerounaises ont formés.
15:15 Parce que vous prenez un ingénieur qui sort d'école, une entreprise camerounaise le forme pendant 4, 5, 6 ans.
15:24 Ça a un coût. Cela a un coût important.
15:28 Et puis un matin, une société X dans un pays Y lui dit "non, moi je te donne 100 000, 200 000, 300 000 de plus là où tu es".
15:38 C'est plus attractif. Mais il n'y a pas que le salaire qui conditionne, il y a d'autres choses.
15:44 Donc je pense que c'est une problématique qui est assez importante et assez grave pour le Cameroun.
15:50 Parce que nous perdons là une partie de nos compétences qui s'en vont à l'étranger.
15:55 Parallèlement, vous avez pas mal de Camerounais qui rentrent de l'étranger et qui viennent s'installer, qui viennent investir au Cameroun.
16:05 Donc je crois qu'il ne faut pas s'affoler parce que le mal a été fait pour certaines entreprises.
16:12 Parce que vous avez des entreprises qui sont venues nous voir, qui ont perdu 10 ou 15 personnes en 2 mois.
16:18 Qui étaient des ingénieurs, des techniciens de haut niveau qui sont partis comme ça.
16:25 Et cela interpelle aussi la droiture des Camerounais.
16:33 Parce qu'on ne quitte pas un employeur comme ça sans dire qu'on s'en va.
16:37 Ou bien on ne quitte pas un employeur en laissant des dettes derrière.
16:41 Parce que vous êtes là-dedans des fonctionnaires qui ont pris des prêts, des gens qui ont pris des crédits.
16:46 Et puis dans la nature, les banques ont ce problème aujourd'hui.
16:50 Comment on fait pour récupérer l'argent si les gens sont partis avec des crédits ?
16:54 Comment on va faire pour les rembourser ?
16:57 Donc je m'interpelle aussi sur ces Camerounais qui ont une façon de se quitter.
17:02 C'est un problème qui interpelle également le gouvernement qui était réuni cette semaine en Conseil du Cabinet.
17:09 Il était question d'adresser surtout un sujet, on va dire, assez surprenant.
17:17 7 millions de Camerounais sont sans acte de naissance.
17:22 Donc la problématique a mobilisé toute l'attention et la réflexion des ministres cette semaine autour du chef du gouvernement, Joseph Dionne Goutet.
17:31 Voici les idées principales évoquées lors de ce Conseil auquel vous avez vous-même pris part.
17:38 Laurentine Boccono.
17:40 Ils sont 1,412,128 enfants scolarisés sans acte de naissance pour l'année scolaire 2023-2024.
17:50 Parmi eux, il faut compter 59,163 en classe d'examen, à savoir le coût moyen d'eux est classique.
17:58 Dans le cas du programme d'appui à la réforme de l'éducation au Cameroun,
18:02 financé par la Banque mondiale à travers le ministère de l'Éducation de base,
18:06 des audiences foraines sont en cours sur le territoire national
18:10 afin de permettre aux enfants concernés d'obtenir des jugements supplétifs d'acte de naissance,
18:15 a indiqué le ministre d'État Laurent Esso.
18:18 Conçu pour être établi par les magistrats municipaux,
18:21 l'établissement de l'acte d'état civil ne peut rester en marge de la législation en vigueur et de l'évolution technologique.
18:29 Il s'agit de consacrer par la technologie l'authentification et la sécurisation de l'acte d'état civil.
18:37 Au jour d'aujourd'hui, la partie reflexive de ces opérations est terminée
18:42 avec le schéma directeur d'informatisation de l'état civil qui a été dressé en 2018
18:46 et qu'il faudrait actualiser sur quelques-uns de ses aspects.
18:51 Il s'agit maintenant de passer à la partie juridique.
18:57 La digitalisation s'entend que les actes qui sont générés de manière automatique
19:02 ou qui ont fait l'objet d'une prise en charge par l'antérorité est une valeur légale.
19:07 Le certificat de naissance étant l'acte de l'état civil attestant de la naissance d'un enfant,
19:12 ceci reste un devoir, voire une obligation pour les parents.
19:17 L'idée du MINPROF c'est d'amener les familles et les communautés à établir les actes de naissance aux enfants dès la naissance.
19:26 Nous avons reçu l'accord du premier ministre, chef du gouvernement, de la poursuivre.
19:30 Et nous sollicitons aussi la collaboration des maires qui doivent respecter le cahier de charge
19:36 afin de sortir ces enfants qui risquent de ne pas être inscrits à l'école, encore moins de présenter les examens officiels.
19:43 Tout bien considéré, l'homme n'est rien sans son acte de naissance.
19:48 Grégoire Ouna, je ne vous demanderai pas votre acte de naissance,
19:53 mais est-ce que vous vous assurez que dans votre village par exemple, en Gomezap,
19:59 les enfants ont automatiquement leurs actes de naissance ?
20:06 Est-ce que vous passez ce message-là au niveau des familles, ainsi de suite,
20:12 lors de vos rencontres politiques ou même tout simplement des rencontres familiales ?
20:17 C'est un problème très important et j'ai eu l'occasion de dire à monsieur le premier ministre
20:29 et à mes collègues lors de ce conseil de cabinet, ce que j'ai fait non pas pour l'arrondissement,
20:36 mais pour mon village, un petit village à Ankoabu, qui ne compte qu'à peu près 1500 habitants.
20:43 Mais nous avons recensé pour 1500 habitants près de 125 enfants et 4 ou 5 adultes
20:57 qui n'avaient pas d'acte de naissance il y a 7 ou 8 mois.
21:02 L'État a fait beaucoup d'efforts en attribuant des crédits aux municipalités.
21:10 Mais on signale qu'il y a des maires qui n'ont pas fait ce qu'ils devaient faire avec ces crédits.
21:17 Et ne soyons pas surpris demain si l'État frappe chez une interpellation qui nous est faite
21:25 et le premier ministre a donné des instructions fermes pour que les choses avancent dans ce domaine.
21:33 Les choses avancent également en ce qui concerne le salaire minimum interprofessionnel garanti.
21:39 Il a été revalorisé en 2024. C'est un pas qu'il faut saluer, mais il est insuffisant.
21:46 Deux questions rapides donc à propos. Pensez-vous sérieusement, monsieur le ministre,
21:51 ou vous au niveau du gouvernement, qu'on puisse vivre aujourd'hui au Cameroun de manière décente
21:56 avec 43 000 francs CFA et puis qu'est-ce qui vous empêche d'aller au-delà ?
22:01 Voilà, le problème du SMIC est un problème. Il faut peut-être que je vous donne une petite explication.
22:07 Le SMIC c'est le salaire minimum garanti dans une profession.
22:14 Et ce salaire minimum est une affaire qui se négocie entre les travailleurs et l'employeur,
22:23 c'est-à-dire celui qui paye. Le gouvernement a ses travailleurs aussi.
22:28 Ça se négocie entre les travailleurs de l'administration et le gouvernement.
22:35 Vous connaissez bien l'adage qui dit que la plus belle femme du monde ne peut donner que ce qu'elle a.
22:41 Donc c'est dans cette discussion qu'il s'agit de voir qu'est-ce qu'une entreprise peut faire,
22:48 qu'est-ce qu'elle ne peut pas faire. Et c'est pour ça que vous verrez qu'à travers le monde,
22:53 les employés sont de plus en plus représentés dans les conseils d'administration,
23:00 parce qu'il faut cette transparence pour que le chef d'entreprise ne dise pas toujours "je ne peux pas".
23:07 Ça se passe sur la base des chiffres discutés.
23:11 Et il ne s'agit pas que le gouvernement vienne dire à partir de demain matin le salaire sera de tant.
23:19 Le gouvernement enterrine ce qui sort de la négociation entre les deux.
23:27 Ce qui sort de la négociation entre les travailleurs et l'employeur
23:35 par un décret du premier ministre ou un décret du chef de l'État.
23:41 Si ces négociations ne favorisent pas le travailleur, pourquoi vous, le gouvernement, vous ne pouvez pas dire non
23:48 par rapport au coût actuel de la vie, revoyez un peu ce chiffre à la hausse ?
23:52 Ce n'est pas par rapport au coût de la vie qu'on détermine le SMIC,
23:57 mais c'est par rapport d'abord aux possibilités que peut l'entreprise.
24:02 Parce que si une entreprise ne peut payer que 1 000 francs, on ne va pas lui demander de payer 2 000 francs.
24:10 C'est ça qu'il est important d'abord de comprendre cela.
24:14 Ensuite, la deuxième chose que je voudrais qu'on comprenne, si nous parlons d'un salaire minimum,
24:23 cela ne signifie pas que la majorité des travailleurs dans les entreprises sont payés à ce salaire.
24:30 Et actuellement même, nous avons demandé aux employeurs, dans les négociations qui sont en cours,
24:37 de réfléchir dans le sens, surtout, de rehausser les salaires, parce que c'est de cela que le président a parlé,
24:45 de réviser le SMIC. Mais les employeurs sont dans une logique qu'en révisant le SMIC,
24:53 ils doivent réviser tous les salaires. Parce qu'il y a des gens aujourd'hui qui gagnent de très beaux salaires.
24:58 Vous avez même des sociétés, et elles sont très nombreuses, des secteurs entiers,
25:03 où vous ne trouverez, par exemple, pas un seul employé, y compris le dernier, le balayeur,
25:10 qui ne gagne pas moins de 150 000 ou 200 000 francs. Cela existe au Cameroun.
25:15 Des sociétés, ou même des secteurs entiers.
25:20 Cela veut dire que le gouvernement doit faire aussi des signes en faveur des employeurs, en faveur des entreprises ?
25:27 Mais le gouvernement fait des signes à travers les entreprises, et c'est pour cela que nous avons des discussions,
25:34 à travers les conventions collectives, où les salaires sont en train d'être révisés à la hausse, comme je vous dis.
25:44 Donc c'est un travail qui peut paraître un peu lent et long, mais c'est un travail nécessaire,
25:52 parce qu'aucun entrepreneur, je dis bien aucun, qu'il soit Camerounais ou étranger, n'investit pour les beaux yeux des employés.
26:04 Ils investissent pour gagner de l'argent, mais ce qu'on veut, c'est que s'ils gagnent de l'argent,
26:10 que les employés le ressentent aussi, dans leur poche.
26:14 Mais les patrons vous disent "d'accord pour cette augmentation, le gouvernement lui s'est aménagé une provision
26:23 en supprimant les subventions des produits pétroliers, et de manière à pouvoir supporter le relèvement du traitement des agents de l'État,
26:37 mais le patronat lui n'a rien pour...
26:40 - Non, effectivement il y a des patrons qui ont cet argumentaire, que nous avons écouté plusieurs fois,
26:47 mais il reste aussi que ce patronat, il continue de demander, quand ce n'est pas la baisse parfois, c'est la suppression de certains impôts.
27:00 Mais l'État doit rester l'État, et l'État doit vivre pour réguler la société.
27:06 Donc c'est un débat qui n'est pas très simple, mais qui se poursuit, et qui se poursuit, j'allais dire, dans les bonnes conditions.
27:17 Le patronat, une partie du patronat, qui s'était déjà érigé en opposition systématique du gouvernement,
27:26 je l'ai entendu dire il y a 3 ou 4 jours, sur vos antennes d'ailleurs, qu'ils vont maintenant se situer dans une collaboration avec le gouvernement,
27:40 pour qu'on puisse avancer ensemble.
27:42 - Vous parlez du président du GECAM ?
27:44 - Je crois, lorsqu'il était président du GECAM, puisque vous l'avez cité,
27:51 lorsqu'il était précédemment au GECAM, c'était l'opposition systématique,
27:56 au GECAM, il nous a annoncé qu'il va collaborer.
28:00 Donc nous poursuivons ces discussions avec le patronat, avec le GECAM, avec toutes les autres associations du patronat,
28:10 parce qu'il y en a une bonne dizaine d'associations du patronat.
28:14 Nous espérons arriver à des résultats.
28:17 On a déjà de très bons résultats, je vous disais qu'il y a des secteurs entiers où,
28:22 vous prenez le secteur des banques, vous aurez du mal à trouver un salaire en dessous de 180 000 aujourd'hui.
28:31 - Ce sont des banquiers.
28:32 - Voilà.
28:33 - Monsieur le ministre, savez-vous que les sociétés de gardiennage, par exemple,
28:37 beaucoup de ces sociétés, refusent d'appliquer le SMIC,
28:41 et dès qu'un gardien ose revendiquer quoi que ce soit, il est mis à la porte ?
28:47 - Non, je ne pense pas que ce soit vrai, parce que nous leur avons demandé de nous signaler ces sociétés.
28:52 - C'est vrai.
28:53 - Nous leur avons demandé, mais on n'est pas obligé de dénoncer ceux qui ont signalé.
28:59 - Mais vous n'effectuez pas des missions de contrôle ?
29:02 - Mais on effectue des missions, mais on ne peut pas mettre un inspecteur de travail derrière chaque société.
29:07 - Mais nous demandons de façon anonyme, et ça existe même déjà, de nous signaler de façon anonyme.
29:15 Là où il y a des irrégularités, nous envoyons des inspecteurs.
29:19 - Pour ces patrons qui virent les gardiens parce qu'ils ont fait des revendications,
29:23 qu'est-ce qu'il reste comme voie de recours à ces gardiens-là ? Qu'est-ce qu'ils peuvent faire ?
29:27 - Il reste le ministère du Travail d'abord, et la justice ensuite.
29:32 - Parlez-nous aussi de la couverture de la sécurité sociale des travailleurs du secteur informel. Est-ce qu'elle est effective ?
29:40 - En ce qui concerne les travailleurs du secteur informel, je voudrais vous dire qu'on a mis en place l'assurance volontaire,
29:55 qui consiste en des mots très simples à ce que l'assuré déclare jusqu'à quel montant il veut être assuré,
30:03 en cas de maladie, en cas d'accident de travail, en cas de décès, lui-même,
30:10 et il lui est calculé une prime qu'il peut verser trimestriellement, annuellement, mensuellement ou semestriellement.
30:19 - Ce mécanisme fonctionne déjà ?
30:21 - Ce mécanisme fonctionne très bien depuis plus de trois ans.
30:25 Ce mécanisme est donc mis en place, et aujourd'hui on compte quand même plus de 300 000 volontaires du secteur informel.
30:34 Mais c'est encore insuffisant.
30:37 - Très bien, M. le ministre, dans tout ce travail-là, le gouvernement est en général accompagné par des partenaires techniques et financiers,
30:46 et au rang de ces partenaires financiers et même techniques, il y a le Fonds Monétaire International, le FMI,
30:55 et le groupe de la Banque Mondiale, qui tenait donc récemment leur réunion de printemps.
31:02 Le ministre des Finances, lui, Paul Moutazé, il conduisait une délégation qui représentait le Cameroun.
31:09 Voici ce que nous pouvons retenir des intérêts du Cameroun et des retombées dans ce bilan de Cyril Kingembepe.
31:20 Une semaine riche pour la délégation du Cameroun à Washington DC.
31:25 Les réunions de printemps des institutions de Bretton Woods se sont achevées avec de bonnes perspectives pour l'économie mondiale.
31:31 La croissance 3,1 % en 2023 va s'améliorer pour se stabiliser à 3,2 % les cinq prochaines années.
31:39 Le niveau est encore bas, mais acceptable au regard des crises successives, disent les experts.
31:44 L'inflation va baisser jusqu'à 4,5 % en 2025, après les 6,8 % de 2023.
31:52 Pour le Cameroun, l'urgence est dans la préservation du climat avec des moyens conséquents.
31:57 La première chose que nous disons et que tout le monde dit, c'est que nous les pays les moins riches,
32:03 nous ne devons pas choisir entre les actions, le financement de la conversion de tous ces problèmes de climat et le développement.
32:12 Mais on est obligé de le faire parce que les ressources ne sont pas suffisantes.
32:16 Donc il nous faut suffisamment de ressources pour tout ce qui est changement climatique.
32:20 Avec les responsables de la Banque mondiale, la délégation camerounaise a passé en revue
32:24 les projets sous financement de cette institution en particulier, le barrage hydroélectrique de Natsigal et la route Babadjou-Baminda.
32:31 Nous avons fait beaucoup d'efforts, c'est vrai, mais ces efforts devraient être poursuivis
32:36 parce que sinon nous risquerions de retomber dans les difficultés que nous avons connues dans les années 2014-2015
32:43 et qui ont failli amener les États à dévaluer le France-Europe.
32:48 Le Cameroun va accueillir dans les prochains jours une mission du FMI qui va apprécier le niveau d'application des réformes des finances publiques
32:56 engagées par l'État qui est sous programme avec le FMI.
33:00 On a parlé de tous les aspects des finances publiques, notamment la gestion financière, la politique des dépenses,
33:07 la mobilisation des ressources, y compris l'administration fiscale et l'administration douanière.
33:13 À la fin des réunions de printemps du FMI et du groupe de la Banque mondiale, le Cameroun poursuit sa marche vers l'atteinte de ses objectifs de développement.
33:21 Des projets qui sont déjà approuvés par la Banque, mais qui ne sont toujours pas signés chez nous.
33:25 Et nous avons été satisfaits partout, on nous a dit qu'on n'avait pas grand chose à vous dire,
33:30 ça se passe bien, même s'il y a encore des petites corrections à faire par-ci par-là.
33:34 Nous avons d'ailleurs une revue du programme la semaine prochaine qui vient à Yaoundé.
33:40 Les hauts cadres du ministère de l'économie, de la planification et de l'aménagement du territoire
33:45 et ceux du ministère des finances reviennent à Yaoundé, convaincus que le plan de réforme en application est en bonne voie.
33:52 Grégoire Rouhona, je souhaite maintenant recueillir votre avis, disons d'hommes politiques et d'acteurs de l'espace public
34:01 sur un certain nombre de questions concernant la vie des Camerounais globalement.
34:08 D'abord la presse, après le 1er mai ce sera le 3 mai, journée internationale de la liberté de la presse.
34:16 Quel est aujourd'hui le regard que vous portez sur les médias camerounais,
34:21 notamment à propos du traitement de l'image des personnalités publiques et du rôle de cette presse-là dans le jeu démocratique ?
34:33 Vous me faites prendre un risque pour porter un jugement sur une presse qui est tellement large, tellement diverse.
34:43 Vous avez l'habitude de prendre des risques.
34:45 Elle n'est pas une presse, j'allais dire, uniforme.
34:52 Donc il y a là-dedans du très bon, il y a même de l'excellent, mais il y a aussi du moins bon et même du mauvais.
35:04 Je n'ai pas la peur de dire qu'il y a du très mauvais.
35:09 Je sais qu'ils vont me bondir dessus, mais je suis peut-être déjà habitué aussi.
35:17 Restons peut-être sur ce qui n'est pas bon, puisqu'il faut changer les choses.
35:21 Écoutez, la presse, à mon avis, elle ne peut pas être...
35:34 Elle est peut-être à l'image de notre société, notre société très diverse.
35:39 La presse aurait intérêt à se rapprocher davantage de l'éthique de la presse,
35:49 parce qu'il y a quand même un coup d'éthique dans la presse, d'une façon générale,
35:57 qu'elle soit cybernétique, qu'elle soit radio, audio, visuelle,
36:04 elle gagnerait vraiment à se rapprocher de l'éthique et de la déontologie professionnelle.
36:13 Ça, c'est ce que je pourrais dire.
36:16 Bon, il y a eu trop de dérives.
36:21 Et quand on va dans les réseaux sociaux, beaucoup de gens critiquent,
36:27 mais je dois dire qu'il y a trop peu de cas de dérives qui ont été sanctionnés.
36:34 À mon avis, il y en a trop peu et je ne voudrais pas en parler,
36:38 parce que moi, par exemple, je crois en la justice camerounaise.
36:42 Et je crois que c'est la justice qui peut nous aider à retrouver le droit chemin face à toutes ces dérives.
36:50 Donc j'aurai du mal à parler de cela, parce que je suis un des plaignants en ce moment en justice.
36:59 Je ne voudrais donc pas commenter, j'attends de voir,
37:03 parce que ça a été d'intérêt national, lorsqu'il a été publié par certains réseaux,
37:11 parce que je suis l'auteur de "Sang mort" en bancolo.
37:16 Parce que vous avez un lac au-dessus.
37:20 Est-ce que vous pouvez quand même, pour nos téléspectateurs, nous rassurer aujourd'hui que jamais vous n'avez eu ce lac ?
37:27 Non, je n'ai jamais eu de lac, il n'y avait pas de lac.
37:30 Et les gens ne se rendent pas compte de l'impact,
37:34 parce que lorsque votre petit enfant rentre de l'école et vous demande
37:40 "Est-ce que papy, tu as un deuxième domicile où il y a un lac ?"
37:47 Ecoutez, ça veut dire que...
37:50 Après le drame de Bancolo, octobre 2013.
37:54 Après le drame, ça veut dire qu'à l'école, on lui a dit "C'est ton papy qui a tué 100 personnes".
38:00 Il dit "Non, il n'y a pas de lac à la maison".
38:03 Il dit "Bah écoutez, il a certainement un deuxième domicile où il y a un lac".
38:07 Donc je dis, je ne peux pas commenter ça, mais il y a eu trop de dérises,
38:11 et il est bon que la justice saisisse de ces dossiers.
38:15 Parlons, glissons un peu vers un sujet qui vous passionne beaucoup, la politique.
38:21 Et on observe ces derniers temps un engouement spectaculaire des Camerounais pour l'inscription sur les listes électorales.
38:29 Est-ce que cela vous fait peur, comme au cas du RDPC ?
38:34 Non, cela ne nous fait pas peur, au contraire, cela nous rassure.
38:39 Parce que nous, depuis toujours, le RDPC, le chef de l'État a invité, à travers des circulaires du secrétaire général du comité central,
38:50 le vice-premier ministre Nkouté, à faire des inscriptions sur les listes électorales.
38:57 Nous avons commencé ça conformément à la loi, suivant la réglementation.
39:03 Les gens ont critiqué, les gens ont tout fait pour torpiller cela.
39:07 Aujourd'hui, ils se rendent compte que nous sommes dans une république et que la vérité doit passer par les urnes.
39:17 La seule logique qui vaille, c'est la logique républicaine du président Biya.
39:22 Prenons un dernier élément, c'est la chronique sociale, l'air du temps.
39:27 Un sujet qui choque et qui fait mal, il y a une semaine, disons, en Kosoa, ici à Yaoundé,
39:34 une dame a séquestré, molesté et, on va dire, assassiné un enfant de 9 ans.
39:43 Voici le récit des faits avec notre reporter Karese Sian.
39:50 Parti chercher du bois de chauffe pour allumer ce four à Kopo, le petit Billy ne retrouvera plus la chaleur de son foyer.
39:57 Il était en question que l'enfant vienne avec quelques bonnets de bois pour juste mettre là et allumer le feu.
40:04 Il faut parler.
40:06 Et aux environs de 19h, on entend que l'enfant a été brûlé.
40:14 Et celui qui a appelé la maman pour envoyer cette nouvelle, c'est le fils de la meurtrière.
40:21 Les témoignages recueillis sur le terrain racontent tous les longues heures de torture subies par l'enfant
40:27 qui est tout d'abord séquestré, tabassé, ébouillanté et finalement brûlé vif.
40:33 Ce sont les moutonnements qui ont aléaté la population.
40:36 Voyant un enfant, voyait une flamme sortir d'un couloir et tomber dans la rivole.
40:44 Et les boutiquiers qui sont en route à l'entrée de Chantilly ont essayé d'éteindre cette flamme.
40:51 Par la grâce de Dieu, cet enfant vivait encore.
40:54 Il est venu chercher les bandilles du bois à la menuiserie.
41:00 Parce que la dame en question est une menuiserie.
41:03 C'est là où le fils de la dame l'a arrêté et amené à l'intérieur de la maison.
41:09 Et remercie la maman, la maman l'a ligoté.
41:12 La présumée meurtrière serait en ce moment détenue dans les locaux du Secrétariat d'État à la Défense.
41:18 Après la colère et l'incompréhension, la famille de Billy espère surtout pouvoir la confronter.
41:24 Les autorités nous ont appelé, le gouvernement nous a appelé aux environs de 22 heures,
41:28 qu'ils ont arrêté la meurtrière.
41:32 J'étais là voicement de nos yeux, même à distance.
41:35 Voicement la personne qui a brûlé mon petit foyer vivant.
41:38 Dans l'attente des procédures judiciaires, le corps du jeune Gable Libi Julia est gardé à la mogue de l'hôpital Jammau de Yaoundé.
41:47 Monsieur le ministre, pourquoi notre société est devenue si cruelle ?
41:53 D'abord, je voudrais dire que c'est tout à fait condamnable.
42:00 Quand j'ai appris ça, j'étais sans voix.
42:03 Ce qui s'est passé est cruel et inadmissible.
42:07 Il faut que les familles fassent plus attention.
42:10 Il faut que les familles se reposent les bonnes questions,
42:16 parce que face à tous ces drames, je ne veux pas croire qu'il y en avait plus hier qu'aujourd'hui,
42:25 mais face à tout ça, il faut se reposer les mêmes questions et prendre nos responsabilités d'éducateurs.
42:31 Terminons, monsieur le ministre, par quelques considérations, disons, d'ordre politique et personnel.
42:37 D'abord, le RDPC, à la veille de 2025.
42:40 J'observe que vous n'avez toujours pas organisé de congrès depuis 2011.
42:45 Les appels fusent de toutes parts pour la candidature de votre président national à l'élection présidentielle,
42:51 même que vos textes sont clairs là-dessus.
42:55 Votre président national, qui lui-même est un grand maître du suspense,
43:00 ne vous facilite pas les choses puisqu'il vous renvoie à la fin de son mandat
43:05 pour savoir s'il reste ou s'il s'en va au village.
43:09 Les hauts cadres se livrent bataille lors des meetings et dans la presse.
43:14 Tout cela donne le sentiment que votre parti manque, disons, de sérénité et de certitude à la veille de 2025.
43:24 Est-ce que c'est un sentiment que vous partagez ?
43:27 D'abord, je ne partage pas votre sentiment parce que je ne sais pas si se livrent des batailles pendant des meetings,
43:35 mais pour le moment, je n'en ai pas entendu un seul dire qu'il souhaiterait être candidat à la présidence de la République.
43:43 Pour remplacer le président Biya, qui par ailleurs est un homme d'expérience,
43:50 est un homme rempli d'expertise, qui en plus est un sage reconnu à travers l'Afrique.
44:00 Je pense que s'il y a des gens qui aspirent, et je dirais que c'est normal,
44:05 s'il y a des gens qui aspirent à le remplacer ou à lui succéder,
44:10 ils vont se soumettre, ils doivent savoir qu'ils doivent se soumettre à un certain nombre d'épreuves.
44:17 Et il faut qu'ils se préparent à se soumettre à ces épreuves.
44:21 Je crois aussi que le président Biya a eu l'occasion de se prononcer plusieurs fois,
44:26 au moins deux fois qu'il a eu une interview à l'étranger, à une conférence de presse ici.
44:32 C'est normal, il a été élu pour sept ans, c'est normal qu'il attendait de faire ses sept ans
44:39 pour nous dire s'il renouvelle ou pas.
44:43 Donc vous faites certainement allusion à la classe politique à laquelle j'appartiens,
44:49 c'est de ma génération, qui peuvent élever la voix par-ci et par-là.
44:53 Je ne vous le fais pas dire.
44:54 Mais je me pose une question qui fera peut-être que certains tombent sur moi.
45:04 Sommes-nous sûrs que c'est notre génération qui pourrait remplacer le président Biya ?
45:10 C'est la nôtre alors ?
45:11 C'est une interrogation que je...
45:13 Vous préférez la nôtre ?
45:15 Je n'ai pas de préférence, je me pose la question.
45:20 Nous sommes une république, et les règles de la république sont claires.
45:25 Lorsque l'opposé est vacant, il peut l'être soit par la disparition du chef,
45:32 soit par la démission du chef.
45:36 Les institutions vont fonctionner.
45:40 Et le grand mérite à mon avis du président Biya,
45:44 c'est qu'il a mis en place toutes les institutions pour qu'elles puissent fonctionner le moment venu.
45:51 En attendant, il y a en face de vous l'opposition qui essaye de tisser des alliances
45:57 pour faire tomber le RDPC et prendre le pouvoir en 2025.
46:03 Est-ce que ces rapprochements-là sont une réelle menace pour le RDPC ?
46:09 Mais les alliances...
46:11 Bon, il faut déjà admettre que les alliances ne sont pas un parti politique,
46:15 mais elles peuvent se faire, les alliances, c'est normal.
46:18 Et puis, nous, on ne va pas lutter contre les alliances.
46:22 Tout le monde peut faire les alliances qu'il veut, qu'il estime nécessaires.
46:27 Et avec les moyens de communication que nous avons aujourd'hui,
46:31 10, 15, 20 ou 50 leaders politiques peuvent être chacun dans sa chambre
46:38 et se communiquer et dire tout ce qu'ils veulent.
46:41 Ils n'ont même pas besoin de faire des grands meetings, ils peuvent faire les alliances.
46:46 Mais c'est à nous de convaincre notre électorat, d'abord.
46:51 Ensuite, tous les Camerounais, que nous sommes les meilleurs,
46:56 que nous avons le meilleur camp, nous proposons des meilleures idées,
47:00 nous avons fait les meilleures réalisations,
47:03 nous avons eu certes des problèmes pour faire certaines choses,
47:07 mais que nous pouvons les continuer.
47:09 Donc, nous sommes dans un camp qui n'a pas besoin aujourd'hui...
47:14 La priorité n'est pas de lutter contre les alliances,
47:17 la priorité, à mon humble avis, de la position que vous m'avez annoncée
47:21 comme secrétaire général adjoint du vice-premier ministre en Kweitié,
47:26 la priorité pour nous, c'est de faire passer le bon discours,
47:31 de montrer que nous sommes les meilleurs,
47:34 et de montrer que le RDPC peut continuer
47:38 et peut le mieux accompagner le président Paul Billard,
47:42 s'il se représente, ou celui qui va lui succéder,
47:46 si ce n'est pas lui.
47:48 Votre parti semble désormais traverser, disons par deux courants au moins,
47:53 le biaïsme pour les conservateurs,
47:56 et le franquisme, inspiré par ceux qui estiment que,
48:00 après Paul Billard, c'est Franck Billard,
48:03 vous, vous appartenez à quel courant, à quel bord ?
48:07 Je vous répondrai franchement que
48:12 ce n'est pas une histoire de biaïsme ou de franquisme.
48:16 J'appartiens au RDPC.
48:19 Le RDPC a une politique... - Vous n'êtes pas biaïste ?
48:23 Laissez-moi répondre.
48:25 Le RDPC a une politique,
48:28 le RDPC a une doctrine,
48:31 une doctrine qui se remet en question,
48:34 qui se renouvelle, je ne vous informe pas,
48:38 nous avons lu il y a quelques semaines,
48:41 le président Billard a revu le libéralisme communautaire,
48:45 il y a eu une grande publication, l'ouvrage va sortir certainement dans les prochaines semaines,
48:51 il l'a enrichi,
48:53 donc il est capable de se remettre en question,
48:57 il est capable d'avoir des nouvelles visions pour porter le Cameroun.
49:03 Donc, ceux qui veulent devant tout ces ismes-là... - Vous parlez là du président Billard, mais je demande encore une fois,
49:10 quel est votre positionnement ?
49:12 Mon positionnement, c'est celui que je suis en train de vous décrire.
49:15 Mon positionnement, c'est d'être un bon RDPCiste,
49:21 qui défend aujourd'hui son président national, qui est Paul Billard,
49:27 et Paul Billard a une politique,
49:31 je ne suis pas sûr que c'est elle qui s'appelle le biaïsme,
49:35 mais je connais que cette politique s'appelle le libéralisme communautaire.
49:40 Maintenant, il y a eu une affaire qui s'appelle le franquisme,
49:45 qui est d'ailleurs née avant qu'on ne constate que M. Frank Billa,
49:51 parce que c'est de lui que vous parlez,
49:53 que M. Frank Billa adhère au parti politique,
49:58 donc les choses se sont passées au parti politique RDPC.
50:03 Donc, je vous dis clairement quel est mon positionnement.
50:08 Il ne vous satisfait pas, mais c'est ça la vérité.
50:13 Il ne s'agit pas de moi, il s'agit de nos téléspectateurs.
50:17 Chacun peut mettre un isme devant un patronyme,
50:22 qui peut être franquiste, qui peut être autre chose,
50:27 mais il faut regarder quelle est la pensée politique qu'il y a derrière tout ça.
50:33 Moi, je n'ai pas connu la pensée politique qui s'appelle le biaïsme,
50:38 j'ai connu M. Paul Billard.
50:41 J'ai connu le libéralisme communautaire,
50:45 et j'ai connu la politique qu'il a définie derrière lui et qu'il mène.
50:50 - Dites-moi un peu, M. le ministre, vous qui connaissez bien l'écosystème politique camerounais,
50:56 quel nom revient souvent, disons, dans vos milieux, dans vos causeries,
51:01 lorsque vous évoquez l'éventualité d'une transition à la tête de l'État ?
51:06 - On n'a pas un nom qui revient souvent, à ma connaissance.
51:11 On n'a pas un nom.
51:13 - Vous n'en parlez jamais ?
51:14 - Ce n'est pas qu'on n'en parle jamais.
51:16 Tout le monde parle de...
51:19 Mais vous savez, si la presse a posé la question au président,
51:24 ça veut dire que les gens en parlent.
51:27 Mais le problème, il n'est pas compliqué à régler.
51:31 Si le poste est vacant, les institutions en place vont fonctionner,
51:36 et nous aurons un remplaçant, un successeur, pour continuer.
51:43 - La paix...
51:46 - Vous n'êtes pas satisfait, je le sens,
51:49 mais je suis partisan pour voir fonctionner les institutions.
51:56 - Mais vous, avec le temps que vous avez mis dans ce système,
51:59 vous devriez voir venir quand même quelqu'un, quelque chose.
52:03 - Alors, si j'ai vu venir quelqu'un,
52:06 pourquoi vous voulez que je livre son nom ici ?
52:09 Pour qu'il soit abattu ?
52:12 - Vous préférez le protéger.
52:14 - Est-ce que les conditions pour sortir un nom seront réunies ?
52:20 Posez-moi la question, je vais vous dire ma préférence.
52:24 - Vous serez invité à ce moment-là.
52:26 - Je vous prendrai au mot.
52:28 - Très bien. Alors, dites-moi, la paix est-elle de retour en Gomezap,
52:33 votre giron, votre village,
52:35 notamment entre Mme Le Maire et certaines élites
52:39 qui n'hésitent pas, contrairement à tous les principes démocratiques,
52:43 qui n'hésitent donc pas à, disons, l'amuser,
52:48 et lui arracher la parole et le micro
52:51 lors des cérémonies publiques dans sa commune.
52:54 - Non, vous n'êtes pas gentil de poser cette question, M. Ngoc,
52:59 que je vous le dise. La paix règne en Gomezap.
53:03 Ce n'est pas une question de paix.
53:05 Il faut, c'est tout simple, nous voulons en Gomezap
53:09 une mairie qui fonctionne suivant les règles de fonctionnement d'une mairie.
53:17 Il n'y a pas de guet.
53:19 Alors, ma réponse est simple.
53:22 Envoyez des équipes sur le terrain en Gomezap.
53:27 Elles vont vous ramener comment fonctionne la mairie de Gomezap.
53:33 Et si vous êtes objectif, je vous prie de dévoiler à vos téléspectateurs
53:38 pour lesquels vous posez la question, je suppose,
53:41 qu'ils voient eux-mêmes comment fonctionne la mairie de Gomezap.
53:46 - Puisqu'on a la chance d'avoir une élite.
53:49 - Non ! La vie de l'élite que je suis,
53:52 qui n'est pas en compétition,
53:54 qui n'est en compétition avec personne en Gomezap,
53:58 la voix de l'élite que vous avez sera toujours partisane
54:05 en termes de problèmes locaux.
54:08 Donc envoyez une équipe dès demain matin.
54:11 Vous aurez une réponse complète
54:14 et vous nous diffuserez le reportage de la mairie de Gomezap.
54:19 Je ne peux pas être de la position que je suis.
54:23 Je vais parler de la mairie de mon village ici.
54:27 - Je termine donc par vous-même, Grégoire Rouronin.
54:31 Le rêve et l'aspiration, disons, légitimes de tout adjoint
54:36 est de supprimer ce suffixe pour occuper pleinement la fonction.
54:41 Vous qui êtes secrétaire général adjoint du comité central du RDPC
54:45 depuis juillet 1992, bientôt 32 ans,
54:49 est-ce qu'au fond, votre prière quotidienne aujourd'hui
54:53 et votre rêve de toutes les nuits,
54:55 ce n'est pas de devenir le grand patron de l'administration du parti,
55:00 c'est de devenir le secrétaire général ?
55:03 - Écoutez, d'abord, si j'avais rêvé d'être secrétaire général adjoint,
55:08 je crois que je ne l'aurais jamais été.
55:11 Aujourd'hui, avec toute l'expérience que j'ai acquise en politique,
55:16 je ne rêve plus.
55:19 Je suis réaliste.
55:21 - Vous vivez votre vie.
55:23 - Je vis ma vie et je cherche à bien la vivre.
55:26 Et dans mes fonctions de secrétaire général adjoint,
55:31 j'ai commencé par, malheureusement,
55:36 ce Joseph Chahoudoumba, qui est parti, perd son âme.
55:41 Certains d'autres de mes patrons, que je ne vais pas citer nécessairement,
55:45 et pourquoi pas, il y a eu le ministre Saadi,
55:49 il y a eu le vice-premier ministre en côté, sont vivants.
55:54 Si vous avez besoin de ma vie, vous pouvez le leur demander.
55:59 Moi, ma devise à moi, c'est d'être toujours le meilleur là où je suis.
56:07 Et c'est là-dessus qu'on peut me juger.
56:10 - Et vous ne souhaitez pas aller plus haut ?
56:13 - Si je ne souhaite pas aller plus haut,
56:17 je vais vous mentir que je ne serai plus un homme.
56:20 Un homme ne peut pas être sans ambition.
56:23 Mais je vous dis, moi, je travaille pour être le meilleur là où je suis.
56:29 Parce que je pense que mes patrons m'observent,
56:33 mes collègues m'observent, ils peuvent donner des avis sur moi.
56:37 Donc mon travail, c'est de bien faire ce que j'ai à faire aujourd'hui.
56:43 Rappelez-vous d'une indication que je vous ai donnée pendant cette émission
56:48 sur les générations qui peuvent aller plus haut.
56:51 Je vous remercie.
56:53 - Très bien, M. le ministre, nous vous souhaitons de rester toujours le meilleur
56:58 là où vous êtes, y compris là où vous serez plus tard.
57:02 Merci d'avoir accepté l'invitation du directeur général de la CRTV.
57:07 - Bien, c'est nous qui vous remercions pour cette fête,
57:10 cette célébration de l'affaire du 1er mai, de nous avoir invités.
57:15 Nous souhaitons que les travailleurs soient vraiment sereins
57:21 parce que le meilleur est à venir.
57:23 Et nous pensons que la réflexion sur le dialogue social,
57:27 le dialogue au sein des entreprises, au sein des organisations
57:30 que nous avons lancées, va devenir une réalité.
57:34 Et nous souhaitons que le Cameroun soit toujours plus prospère
57:42 et que cette prospérité se ressente dans notre vie de tous les jours
57:48 et dans nos poches aussi.
57:50 - Très bien. Nous recevions donc ce dimanche Grégoire Orona,
57:55 ministre du Travail et de la Sécurité sociale,
57:59 secrétaire général adjoint du comité central du RDPC.
58:03 Mesdames et messieurs, nous passons tous et tout passe,
58:07 mais le Cameroun restera.
58:10 Prenons donc grand soin de notre chère patrie,
58:13 notre terre chérie, le Cameroun. Bonsoir.
58:18 (Musique)