Reda Belhaj, porte-parole Unité IDF, sur la délinquance des mineurs : «On commence à parler de couvre-feu dans beaucoup de villes en France, c'est malheureux d'en arriver là mais c'est pour nous une bonne nouvelle. On a l'impression d'être un peu moins seuls au monde».
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00:00 On commence à parler, alors pour les policiers ça fait plaisir
00:03 parce que plus ça va, plus les policiers ne sont pas très nombreux la nuit,
00:07 on commence à parler dans beaucoup de villes en France de couvre-feu.
00:09 J'ai envie de vous dire, c'est malheureux d'en arriver là,
00:13 mais c'est pour nous une bonne nouvelle,
00:14 parce qu'on a l'impression d'être un peu moins seul au monde
00:16 à pouvoir lutter contre ces jeunes-là.
00:18 Après, sur le sujet en lui-même, je pense qu'aussi,
00:22 il faudrait que la police de proximité ou la police de sécur au quotidien,
00:27 selon le parti politique, vous l'appelez comme vous voulez,
00:29 qu'elle soit juste respectée, mise en place.
00:31 C'est-à-dire qu'elle existe, mais ce n'est pas une priorité.
00:34 Aujourd'hui, au-delà des jeunes, ça c'est la partie pénale.
00:37 Nous, on a un peu, je ne dis pas qu'on baisse les bras,
00:40 mais on est tributaire de la justice.
00:42 Donc tant que nous on interpelle, on met à disposition,
00:45 si la justice derrière ne condamne pas ou ne prend pas des mesures préventives,
00:49 je ne sais pas, les envoyer travailler dans des fermes avec les agriculteurs
00:52 qui ont besoin peut-être de main-d'oeuvre,
00:55 je pense que ce serait une bonne idée.
00:57 Parce que, eux, je pense que dans les quartiers,
00:59 vous savez, l'amour propre, c'est très important.
01:01 Traire une vache quand vous venez d'un quartier,
01:04 je pense que pour certains, c'est marrant de le dire,
01:06 mais pour certains, c'est pire que la prison.
01:08 Parce qu'ils n'ont pas connu ça.
01:09 Quand vous voyez que vous êtes un chouf ou vous tournez à 100 euros par jour,
01:14 vous ne savez pas ce que c'est que travailler vraiment avec ses mains.
01:17 Ça, c'était la petite parenthèse.
01:18 Mais je pense qu'il faut que la police regagne ces quartiers-là.
01:23 Au moins pour ces gens-là, les gens qui ont témoigné,
01:25 le monsieur qui s'est fait agresser, que la police soit présente.
01:28 Aujourd'hui, il existe en France...
01:30 - Vous avez besoin de plus de moyens.
01:31 - Il existait, il existe en France des zones de non-droit.
01:33 Mais maintenant, on a l'impression que même le petit quartier,
01:36 parce que ça n'a pas l'air d'être une cité,
01:39 ou ça se trouve, c'est même une résidence privée,
01:41 ça n'a pas l'air d'être un pain chaud.
01:43 - Oui, ça semble être une résidence privée.
01:45 - Malgré ça, les individus, et qui sont très souvent mineurs,
01:48 agissent en toute impunité parce qu'il n'y a pas assez de police sur place,
01:52 parce qu'on n'est pas assez nombreux, tout simplement.
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