Signé Alouette - 1967 - Episode 04

  • il y a 4 mois
DB - 05-05-2024
Transcript
00:00Sous-titrage Société Radio-Canada
00:30Noël de Saint-Aigle, Dominique Dulac, Ali et leurs camarades de l'institution Ludovic
00:35ont découvert que leur nouvelle amie, l'aveugle qui vient souvent s'asseoir devant le collège,
00:39est un faux aveugle.
00:41Les enfants se persuadent qu'il appartient à une bande de gangsters
00:44qui prépare le hold-up de la bijouterie d'en face.
00:47Dominique décide, avec l'aide de Noël, de faire échouer leur plan.
00:51Le soir, à la sortie du cours, alors que les enfants discutent,
00:54un inconnu s'approche de Noël et l'invite à monter dans sa voiture
00:57où deux hommes sont déjà installés.
00:59Bientôt, Noël comprend qu'il a été kidnappé
01:01et reconnaît le faux aveugle parmi ses ravisseurs.
01:05Les gangsters font savoir à M. de Saint-Aigle que son fils lui sera rendu
01:08contre une rançon de 20 millions.
01:13Ah, non, M. de Saint-Aigle.
01:15Ah, non, Noël n'est pas chez nous.
01:17Ah, si, M. de Saint-Aigle, si, Dominique, lui, il est rentré.
01:21Ah, oui, M. de Saint-Aigle, ça fait déjà un moment.
01:25Oh, ça, c'est bizarre, par exemple.
01:30C'est bizarre, un bon petit comme Noël.
01:33C'est bizarre qu'il traîne encore dans la rue à cette heure-ci.
01:37Faut pas vous inquiéter, M. de Saint-Aigle, Noël va...
01:41Pardon ? Dominique ?
01:43Bien sûr, M. de Saint-Aigle, je vous l'appelle tout de suite.
01:46Ne quittez pas.
01:50Dominique !
01:53Dominique !
01:55Ouais ?
01:56Descends !
01:57Pour quoi faire ?
01:58M. de Saint-Aigle veut te parler au téléphone.
02:02Allez, allez vite.
02:05Qu'est-ce qu'il veut me dire ?
02:07Ben, va lui demander.
02:08Allez, va.
02:11Allô ?
02:13Bonsoir, monsieur.
02:15Noël ?
02:17Non.
02:18Ah, attendez voir.
02:20À la sortie du cours, il y a un monsieur qui est venu vers lui.
02:23Il lui a parlé.
02:25Et Noël est monté avec lui dans une voiture.
02:27Oui, monsieur, une déesse.
02:29Ah, j'en suis sûre, monsieur.
02:31Même qu'il y avait deux autres hommes avec.
02:34Ah non, je l'avais jamais vu avant, cet homme-là.
02:39Ben, bonjour, bien habillé.
02:42Vous savez, j'ai pas bien fait attention à lui, hein.
02:44J'ai bavardé avec Baba au rhum, alors...
02:46Baba, c'est un gars qui travaille chez nous à la plonge.
02:50Ah, non, monsieur.
02:53Ben, excusez-moi, monsieur, mais j'avais aucune raison de relever le numéro.
02:57De rien, monsieur.
02:59Oh, dites, allô ? C'était pas les gangsters, au moins ?
03:07Ah, elle a bien été enlevée.
03:12À mon avis, il faut avertir la police tout de suite.
03:14Le petit Dulac donnerait le signalement à ses individus et...
03:17Mais non, le petit Dulac ne nous aura pas prêté suffisamment attention...
03:20pour pouvoir les décrire utilement.
03:22Et de toute manière, je n'ai pas l'intention d'avertir la police, maintenant.
03:25C'est une sérieuse idée. Il me semble pourtant que la police...
03:28Oh, n'avez-vous pas vous-même prétendu à propos de Charles...
03:31qu'alerter la police serait le condamner à mort ?
03:33Ce qui est vrai pour Charles est vrai pour Noël, non ?
03:35Vous croyez tout ce que je dis dans un moment d'affolement.
03:38Une mère qui croit avoir perdu son enfant.
03:40Mais vous savez bien que ma fibre maternelle,
03:42aggravée par mon tempérament hyper émotif et par ma nature d'artiste...
03:46...
03:56Barnet ! Courez immédiatement chez un fleuriste.
03:59Achetez une botte de rose rouge. Bienvenue.
04:02Hubert !
04:03Quoi donc ?
04:04Vous acceptez de payer la rançon ?
04:05Bien entendu. N'aurai-je pas payé pour Charles ?
04:07Non, mais Hubert, ce n'est pas du tout la même chose.
04:09Mais quoi ? Un enfant adoptif, c'est tout de même un enfant, non ?
04:11Non, mais ce n'est pas ce que je veux dire, Hubert.
04:13Mais enfin, trouvez-vous pas que...
04:1520 millions, c'est un chantage énorme.
04:18Et si nous cédons à ce chantage, nous, dans notre situation,
04:21nous encourageons le crime.
04:23C'est positivement immoral.
04:25Enfin, amoral.
04:26Immoral ou amoral, comment dit-on au juste ?
04:29Tu n'as pas honte, Marielle.
04:31Pardon ? De quoi devrais-je avoir honte, Hubert ?
04:34Va te regarder dans ton miroir.
04:37Je te dirai peut-être, dans ton miroir, de quoi tu devrais avoir honte.
04:41Mon père, je crois qu'il m'aime bien.
04:43Et ta mère ?
04:44Marie-Hélène.
04:45Elle s'appelle Marie-Hélène ?
04:46Oui.
04:47Curieux, non ?
04:48Moins curieux qu'elle.
04:49Elle n'aime pas ?
04:50C'est elle qui a commencé.
04:51Elle me déteste.
04:52Ta mère te déteste ?
04:53Oui.
04:54Pourquoi ?
04:55Parce que ce n'est pas ma mère.
04:56Je suis de l'assistance publique.
04:58Sans blague.
04:59Comme je vous le dis.
05:01Et alors ?
05:02Tu n'es pas le fils de Saint-Aigle ?
05:04Non, je ne suis pas le fils de Saint-Aigle.
05:07Et alors ?
05:08Tu n'es pas le fils de Saint-Aigle ?
05:10Mes parents, je ne les ai jamais connus.
05:12Tu ne sais même pas comment ils s'appellent.
05:14Parait qu'on m'a trouvé dans la cabine téléphonique d'un café.
05:16Et on t'a appelé Noël ?
05:17Oui.
05:18Pierre, Noël.
05:19C'est drôle.
05:21Vous auriez trouvé plus drôle qu'on m'appelle Téléphone ?
05:23Mais non, ce qui est drôle, c'est que moi aussi je suis de l'assistance.
05:26Non !
05:27C'est comme je te le dis.
05:28Ça, c'est drôle.
05:29Tu vois que c'est drôle.
05:30Et vous non plus ?
05:31Vous n'avez jamais connu vos parents ?
05:32Non, jamais.
05:33On m'a collé deux prénoms à guise de noms.
05:35Puis avec ça, débrouille-toi dans la vie.
05:38Alors, tous les deux, c'est comme si nous étions collègues ?
05:41Et bien voilà, on est collègues.
05:43Salut, collègues !
05:51Allez, mange.
05:52Pas tort de te frapper.
05:53Ce n'est pas de ta faute.
05:54Si, c'est de ma faute.
05:55Je te dis que non.
05:56Je te dis que si.
05:57Tout est remonté par cette foutue partie de con à Maillard.
06:00Ça pouvait commencer par n'importe quoi.
06:02Si des anciens ont enlevé Noël, c'est pour exiger des pépettes.
06:05Alors, avec ou sans partie de con à Maillard, il aurait de toute façon kidnappé.
06:08Allez, mange.
06:09C'est de ma faute, je te dis.
06:11Change de disque.
06:12Tu ne peux pas comprendre.
06:14Cette partie de con à Maillard, c'est moi qui en ai eu l'idée.
06:16Et alors ?
06:17J'en ai eu l'idée exprès pour flanquer Noël dans les pattes de celui qui venait pour l'enlever.
06:20Tu ne pouvais pas savoir qu'il venait pour l'enlever ?
06:22Non.
06:23Mais maintenant, je le sais.
06:25Noël était gentil.
06:27Oh, il n'est pas encore mort ?
06:30Tu as raison.
06:32Noël est gentil.
06:34Ce qu'il n'a pas fait pour me faire plaisir, c'est maintenant que je m'en rends compte.
06:38Et moi qui le crétais comme une bille.
06:40Je l'ai fait de tous les noms, des noms d'oiseaux.
06:43Pas une seule fois, j'ai été chic avec lui.
06:45Tu sais ce que je suis, ma beau homme ?
06:47Tu es le grand chef.
06:48Non, je suis un salaud.
06:49Tu exagères.
06:50D'abord, ce n'est pas le faux aveugle qui a kidnappé Noël.
06:53Je suis sûr que si.
06:54Et puis, j'ai parti de la bande. J'en mets ma main au feu.
06:57Les messages secrets à la fenêtre, qu'est-ce que tu en fais ?
07:01Bon sang.
07:02Mais c'est vrai, les messages.
07:04Je n'y pensais même plus.
07:06Rappelle-toi le dernier.
07:07Lundi matin, 11h. Le haut de...
07:10Lundi matin, 11h.
07:11C'est pour préparer ça que le faux aveugle venait s'asseoir sur le banc.
07:14Pas pour kidnapper Noël.
07:17C'est vrai.
07:28Il n'y a pas d'électricité dans cette maison ?
07:30Si. Dans le jour, ça n'a pas d'importance.
07:32La lumière ne se voit pas de l'extérieur.
07:34Mais la nuit, c'est différent.
07:36Tu pensais à tout.
07:38Ce n'est pas moi qui pense.
07:40C'est Marceau, le chef.
07:42C'est tout de même une drôle de maison.
07:44Oui. Elle appartient à un ami...
07:47qui est en voyage.
07:52Oui, évidemment, on ne peut pas dire qu'il soit spécialement rigolard.
07:57A quel âge il t'a adoptée, Sainte-Aigle ?
08:01J'avais 4 ans.
08:02Mais ce n'est pas lui qui m'a adoptée.
08:04C'est sa femme.
08:05Marilène ?
08:06Non.
08:07La femme qu'il avait dans ce temps-là.
08:09Jeanne.
08:11Maman Jeannette.
08:12Elle t'aimait bien, celle-là.
08:14Oui.
08:15Et toi aussi ?
08:16Forcément.
08:17Il y a longtemps que Sainte-Aigle et elle sont séparées ?
08:20Non.
08:22Elle est morte.
08:23Il y a 6 ans.
08:25Juste le jour de mes 6 ans.
08:36Destin t'a fait un sale anniversaire, ce jour-là.
08:40Sans doute, parce que je pense à elle à chacun de mes anniversaires.
08:43Et de toute façon, je pense à elle tout le temps.
08:47Chaque fois que Marilène me regarde, que je regarde Marilène.
08:51Il y a longtemps que Sainte-Aigle est remariée ?
08:53Un an après la mort de Maman Jeannette.
08:56Marilène.
08:57Je demandais pas mieux que de l'aimer, elle aussi.
09:00Sans doute que tu n'étais pas dans ses opinions.
09:03Non.
09:04Celui qui est dans ses opinions, c'est Charles.
09:07Son fils.
09:08Il va sur ses 5 ans.
09:09Et elle lui passe tout à celui-là.
09:11Il est si petit.
09:13Moi, je vois ça d'ici.
09:15Quand il joue du tambour...
09:16C'est de la musique.
09:17Mais moi, quand je joue du piano...
09:19C'est du bruit.
09:22Ah, collègues.
09:24On était tenés sous une bonne étoile.
09:26Mais c'était pas la nôtre.
09:29Vous êtes rudement costauds.
09:30Il ne s'agit pas de vous mettre en colère, vous.
09:32Ah, faudrait bien pas, collègues.
09:33J'ai été champion de catch.
09:36Parait que les malabars sont jamais méchants.
09:38Ah ben, forcément.
09:39On se fait peur à soi-même.
09:41On sent sa force, tu comprends ?
09:43Savoir qu'on peut tuer un bœuf d'un coup de poing...
09:46C'est rassurant pour personne.
09:48Moi, je trouve que le petit maigre...
09:50Il est bien plus inquiétant que vous.
09:53Vincent.
09:55Je suis là.
09:56T'as raison.
09:58Celui-là, il est né avec un scorpion en creux de la main.
10:00Et il adore donner des poignées de main.
10:04En tout cas, je peux te dire une chose, petit Père Noël.
10:06Tant que je serai là, tu n'auras rien à craindre.
10:08Tu m'entends ?
10:09Rien à craindre.
10:12Oh, mais dis donc, j'y pense.
10:14Mais les vinbriques de la rançon leur ont poussé des ailes.
10:16Hop ! Envoie-les.
10:19Pourquoi ?
10:20Parce que t'es pas le fils de Saint-Aigle.
10:22Oh, faites pas de mauvais sens pour ça.
10:24Il les donnera.
10:25Mais Marilène ne voudra jamais.
10:27Mais ce n'est pas Marilène qui commande.
10:32Tiens.
10:33Il y a les manèges de la fête qui se mettent en route.
10:35Quelle fête ?
10:36Il y a une fête foraine dans le coin.
10:37Ah oui ?
10:38Où sommes-nous ?
10:39En banlieue ?
10:41Top secret.
10:44Excuse-moi, collègue.
10:49Où est-ce ?
10:50T'es sûre ?
10:51Sûre.
10:52Je peux te faire confiance.
10:54Mais les vêtres, quand il s'agit de bagnoles,
10:56je crois que c'est pour nous.
10:58Faut s'associer.
11:00Comme tu dis.
11:09Tabou.
11:11Tu vas pas dire la nourriture, comme tout le monde.
11:13Tiens.
11:14Tu as détaché le gosse ?
11:16Quand Marceau sera sain.
11:18La porte est fermée à clé.
11:19La clé est dans ma poche.
11:20Il va quand même pas passer à travers les murs, non ?
11:22Et le baillon ?
11:23Tu lui as enlevé le baillon.
11:24Je lui ai donné sa parole de ne pas crier.
11:25Sa parole ?
11:26Sa parole d'honneur.
11:27Et l'honneur pour un gosse, ça compte.
11:29Ferme-le.
11:32Un jour, tu te feras accueillir par un gosse, Saint-Aigle.
11:35Quoi de neuf ?
11:37Les roses sont sur la fenêtre de Saint-Aigle.
11:40Des roses ?
11:41Et pour quoi faire ?
11:42Pour fêter notre succès.
11:44Idiot.
11:46Marceau a téléphoné à Saint-Aigle de mettre des roses sur sa fenêtre,
11:49s'il était d'accord pour cracher.
11:51Et quand ?
11:52Quand ?
11:53Ah, ça.
11:54Marceau n'a pas rappelé Saint-Aigle ?
11:56Si.
11:57Il l'a rappelé pour lui dire qu'il avait vu des roses sur la fenêtre.
12:00C'est tout.
12:01Non.
12:02Il l'a rappelé pour lui dire qu'il la rappellerait.
12:04C'est ça.
12:05Il l'a rappelé pour lui dire qu'il la rappellerait.
12:07Oui.
12:08Décidément, il fait joujou avec le téléphone, celui-là.
12:10Tu n'as jamais entendu parler d'une action psychologique ?
12:13Explique.
12:14Il s'agit de faire grimper la tension.
12:16La tension ?
12:17Oui, la tension, la peur, la frousse, quoi.
12:20Grâce à l'action psychologique du patron,
12:22Saint-Aigle va mijoter toute la nuit dans des fiures froides,
12:25et demain, quand le patron téléphonera,
12:28Saint-Aigle sera à point comme Myroton.
12:30Tu as compris ?
12:31Non.
12:32Non, tu n'as pas compris ?
12:33Non.
12:35Myroton, puis ça mijote.
12:37Meilleur, c'est ?
12:53Je pars.
12:55Allez, ciao.
12:59Je repasserai demain,
13:00voir si le gosse ne t'a pas mis KO,
13:02ou bien s'il ne t'a pas fait fondre la cervelle avec ses problèmes,
13:04tu sais, les fameux problèmes de la jeunesse.
13:13Je vais te dire que c'est ça qui donne la fièvre à la police.
13:17La terreur des enfants.
13:19La terreur en peau de lapin.
13:23Ça n'empêche que tout s'arrange bien, collègue.
13:26Pour toi, pour nous.
13:28Ton père accepte, c'est parfait, ça.
13:30Si ça se trouve, tu seras lundi au collège,
13:33et tu n'auras même pas manqué un seul cours.
13:35Ce n'est pas formidable, ça ?
13:39Dites-moi, qu'est-ce qu'on aurait fait si M. de Saint-Aigle...
13:42Enfin, si mon père n'avait pas voulu payer la rançon ?
13:49Qu'est-ce qu'on t'aurait fait ?
13:53Les autres m'auraient tué.
13:55Oh, dis ! Oh, je suis là !
13:57Demande-moi plutôt ce que je ferai à les autres.
13:59Si l'idée leur venait de toucher un seul de tes cheveux.
14:02Qu'est-ce que vous feriez ?
14:07Ça.
14:09Coups de feu
14:28Dominique ?
14:30Oui ?
14:33Tu peux pas dormir, mon grand chef ?
14:35Non, je peux pas.
14:37T'as fini la planche ?
14:38Oui, oui.
14:39N'empêche que tout est de ma faute.
14:41Encore ?
14:43Quand nous avons vu les messages,
14:45toi-même, tu m'as dit d'aller voir le commissaire.
14:47Et Noël aussi me l'avait dit.
14:49Et profite d'un choix.
14:51Moi, tout ce que j'ai su faire, au lieu de vous écouter,
14:53c'est de faucher une paire de menottes américaines
14:55pour capturer un gangster.
14:57Complètement.
14:59Complètement dingue, je te dis.
15:01T'exagères ?
15:02Complètement dingue.
15:03Si nous avions tout raconté au commissaire,
15:05il aurait planqué les inspecteurs devant le collège
15:06pour surveiller la maison du joaillier.
15:08Et alors ?
15:09Alors ils auraient empêché le kidnapping.
15:10Ah non, pas sûr.
15:12Pas sûr, mais peut-être.
15:13Ou bien ils auraient repéré l'homme
15:14ou relevé le numéro de la déesse.
15:16Ils auraient fait quelque chose, en tout cas.
15:18Tout est de ma faute.
15:22Si tu veux, demain matin,
15:24on pourra aller le voir, le commissaire.
15:26T'as raison, ma beau-rome.
15:28C'est ce qu'il faut qu'on fasse,
15:29demain matin, à la première heure.
15:30Ben, dors maintenant.
15:31Couche-toi et dors.
15:33Bonne nuit, Ali.
15:34Bonne nuit, grand-chef.
15:38Vivement, demain matin.
15:40Oui.
15:43Qu'est-ce que j'aurais la fouille, moi,
15:44si ça m'était arrivé.
15:46Pourvu qu'on lui ait donné un lit.
15:50Est-ce qu'il a seulement dîné ?
15:53Non d'un chien.
15:55Il n'a même pas de brosse à dents.
15:59Mais enfin, madame, c'est invraisemblable.
16:01Depuis hier, et vous ne m'avez pas prévenu.
16:04Attendez-moi, je vous prie,
16:05je me range, et vous, immédiatement.
16:06Alors, c'est vrai ?
16:08Pas croyable, mais vrai.
16:10Si ça continue,
16:12nous serons obligés de lire
16:13tous les faits divers dans les journaux,
16:14votre enseigné.
16:16Et vous, James Van Der Poelapind,
16:18si vous voulez,
16:19je vous en prie,
16:21je vous ai fait suivre.
16:22Et vous, James Van Der Poelapind,
16:24si vous m'avez prévenu tout de suite,
16:26je vous aurais fait suivre, moi,
16:27votre fausse aveugle.
16:29Et à l'heure actuelle,
16:30toute la bande serait sous les verrous.
16:32À propos,
16:33que disait le dernier message ?
16:34Il disait...
16:35Permettez !
16:36C'est moi que M. le commissaire interroge.
16:38Le dernier message disait,
16:39lundi, 11 heures.
16:40Quel rapport peut-il y avoir
16:41entre ces messages
16:42et l'enlèvement de ce gosse ?
16:43Tu poses très bien les questions,
16:44maintenant que tu devrais
16:45t'entraîner à y répondre.
16:47Tu cours demain?
16:48Oui, monsieur. De 9h30 à 10h30.
16:50Bon, eh bien, tu passeras le mois.
16:52Et toi aussi, j'aurai besoin de vous.
16:54Pour attraper les vincères?
16:56Pour attraper un coup de pied derrière, parce que maintenant, j'ai pas le temps de vous le donner.
17:00Tâche de tirer le maximum de renseignements au sujet des fausses aveugles.
17:03Et transmets le signalement à PJ.
17:05Si ça se trouve, il est fiché au sommier.
17:18Est-ce que vous vous rendez compte que si votre petit copain n'en sort pas vivant, ça sera de votre faute?
17:25Oui, monsieur.
17:27Mais il faut qu'il en sorte vivant, monsieur. Je vous en prie, monsieur.
17:30Oui, monsieur.
17:31On verra.
17:37Et maintenant, faites actionner vos ménages.
17:41Comment était-il, ce faux aveugle?
17:48T'as senti?
17:49C'est des pastilles?
17:50Oui.
17:51C'est bon?
17:53T'as pas à me faire croire que t'en as déjà bu?
17:55Oh non, jamais.
17:56Alors, comment tu sais que c'est bon?
17:58Ben, comme ça, à la couleur.
17:59C'est du poison.
18:00Je peux goûter?
18:01Ah non, surtout pas.
18:02Ça rend fou.
18:04Enfin, y a du fouet.
18:06Tiens, trempe tes lèvres.
18:09Et hop, suffit.
18:11Maintenant, je peux le dire?
18:12Oui.
18:14Et hop, suffit.
18:16Maintenant, je peux le dire?
18:17Quoi donc?
18:18Que c'est bon?
18:19Ah non, je te demande de taire.
18:21Tu vas pouvoir passer pour éducateur dénaturé.
18:24Même aux yeux de ton père.
18:25Je tiens à son estime.
18:27A son estime?
18:29On ne sait jamais.
18:30Enfin, je tiens toujours à la mienne.
18:32Promis.
18:33Je ne dirai rien à personne.
18:35Même si vous me donnez une cigarette.
18:37Je ne dirai rien à personne.
18:40Une cigarette, dit-il.
18:41Monsieur Noël parle de cigarette.
18:44Mais vous êtes un débravé, mon collègue.
18:47Allez, une bouffée.
18:49Hé, hé, j'ai une bouffée.
18:51Pas de con à tracer la cheminée de locomotive.
18:53Allez, bois.
18:56Hé, oh, oh, j'ai dit bois.
18:58J'ai pas dit siffle.
19:01Ah, ben, mieux.
19:12Allô?
19:14Qui?
19:16Non, madame, non, c'est une erreur.
19:20Mais non, madame, je ne fabrique pas de porte-clés.
19:24Porte-clés.
19:26D'ici à ce que cette saleté de téléphone soit en dérangement.
19:28Mais voyons, Hubert, conservez votre sang-froid.
19:30Oh, mon sang-froid.
19:31Marilène, vous me prenez pour un batracien.
19:36Combien de temps laisse-t-il mijoter les gens dans ces cas-là?
19:38Je connais des gars où ça durait des semaines.
19:41Oh, mon Dieu, comme ça tombe mal,
19:42juste en ce moment où nous avons des invitations pratiquement tous les soirs.
19:45Il va falloir nous décommander partout.
19:47Si ça peut vous consoler,
19:49songez, madame, qu'en société, ce sont les absents qui en marquent le plus.
19:54En y réfléchissant, il y a quelque chose de vrai dans ce que vous dites.
20:09Et pour le ramassage des briques, ça se passera comment?
20:11Tu ne vois pas que je réfléchis?
20:13Je te jure.
20:14Pour travailler avec un intellectuel, il faut de la patience.
20:17Gratte-moi dans le dos.
20:18Quoi?
20:19Gratte-moi dans le dos, ça me démange.
20:25Non.
20:27Je veux qu'il fait rendez-vous à Saint-Aigle,
20:29au bois de Boulogne, à droite.
20:31Où ça?
20:32Sur l'homoplate.
20:33Il devra être seul et à pied.
20:36Seul et à pied.
20:37Nous, on sera en voiture.
20:39Je lui ferai un petit signe de joint avec un journal.
20:41Tu vois le topo?
20:42Avec un de ces journaux à lui, ça lui fera plaisir.
20:46Il devra poser sa valise sur le trottoir
20:49et nous tourner le dos bien gentiment.
20:52Ce qui me plaira à toi, Marceau, c'est que tu fignoles.
20:55Après...
20:56Tu raseras le trottoir au ralenti
20:58et je cuirerai la valise au passage.
21:01Tu vois le topo?
21:03Comme si j'y étais, Marceau.
21:07J'y pense.
21:10Il va photographier le numéro de la voiture?
21:12Le numéro?
21:19Qu'est-ce qu'il a, Marceau, ça ne va pas?
21:21Je réfléchis.
21:24On est tout de même mieux ici qu'à côté,
21:26avec ces horribles masques.
21:28Pourtant, l'air maigre, c'est beau.
21:30Vous trouvez?
21:31Il ne s'agit pas de ce que je trouve,
21:32il s'agit de ce qui se dit.
21:35Remarquez qu'ici, c'est encore autre chose.
21:37Ces meubles.
21:38On dirait des fantômes.
21:40Pourquoi y a-t-il des housses dessus?
21:42Parce que le propriétaire de la maison
21:43est conservateur des eaux et forêts.
21:45Alors tu comp...
21:46Qu'est-ce qu'il y a?
21:48Top secret.
21:49Vous n'avez pas le droit de le dire.
21:50Tu veux que je te dise quelque chose, moi?
21:52Je n'ai rien entendu.
21:53C'est ta parole.
21:55Vous ne m'avez rien dit.
21:56Parfait.
21:57Continuez à ne rien entendre,
21:58moyennant quoi je continuerai à ne rien te dire.
22:00Voilà, le conservateur en question
22:01habite ici six mois tous les deux ans.
22:04Ce qui explique les housses.
22:05Et les masques.
22:06Pourquoi les masques?
22:07Parce que 18 mois sur 24,
22:09il va faire pleurer les crocodiles
22:10et tirer les moustaches des tigres en Guinée.
22:12Ça l'amuse.
22:13Faut croire.
22:14Dans tous les cas, ça rend service à Marceau.
22:16Il a repéré le pavillon.
22:18La rue est tranquille, il n'y passe pas un chat.
22:20Les voisins sont discrets,
22:21c'est l'endroit idéal
22:22pour régler une affaire comme la nôtre.
22:24C'est pas bête.
22:25C'est pas bête, mais c'est moche.
22:27Ça, je dois dire que pour un conservateur,
22:29il a pas bon goût.
22:30C'est pas du décor que je parle.
22:32C'est de ce que nous y faisons.
22:34Évidemment.
22:35Y a pas de quoi vous inventer.
22:37Est-ce que je m'invente?
22:38Ben...
22:40Non.
22:41Écoute, petit Père Noël.
22:43Autant que tu saches
22:44que je ne suis pour rien dans cette affaire.
22:46Comment osez-vous dire une chose pareille?
22:48C'est vous qui m'avez baillonné,
22:50ficelé les mains derrière le dos,
22:52mis un bandeau sur les yeux.
22:54Et maintenant, vous venez me raconter
22:55que vous n'êtes pour rien dans mon enlèvement?
22:58Parlons d'autre chose.
23:00Ça vaudra mieux.
23:02T'as pas faim?
23:04Aussi.
23:12Il n'empêche que si vous ne réussissez pas
23:14à les arrêter,
23:15la vie de ce pauvre gamin...
23:17C'est tout de même le monde à l'envers
23:18des hommes comme vous, M. de Saint-Aigle,
23:20qui en arrivent à accorder plus de confiance
23:21aux gangsters qu'à la police.
23:23Mais enfin, si je verse ces 20 millions
23:25Vous les paierez pour tuer l'enfant.
23:27Réfléchissez donc.
23:29Noël peut fournir maintenant
23:30le signalement précis de ses ravisseurs.
23:32Dès lors que vous versiez l'argent ou non,
23:34c'est épouvantable.
23:35Mais que voulez-vous, mon pauvre ami?
23:36Nous avons affaire à des gens
23:37sans aucune éducation, à des rustres.
23:39Je suis certaine qu'ils en les feront d'anthropoïdes.
23:41Sans tenter que céder à leurs exigences
23:43équivaudrait à encourager le crime.
23:45Oh, comme je suis heureuse
23:46de vous entendre dire ça, commissaire.
23:48C'est mot pour mot ce que je me suis tué
23:50à lui répéter.
23:51Voyons, Hubert,
23:53des gens de notre classe, de notre rang
23:55ne peuvent en aucun cas donner dans l'immoralité.
23:58Ou dans la moralité, si vous préférez.
24:00Et dans quoi croyez-vous donner en ce moment?
24:03Dites-moi, je donne dans quelque chose?
24:05Franchement, commissaire,
24:07est-ce que je donne dans quoi que ce soit?
24:16Vous entendez?
24:18La fête fermée, ça.
24:19C'est dimanche.
24:21Il doit y avoir beaucoup de monde sur les manèges.
24:23Certainement.
24:25Être à la fête pour les gens, c'est tourner en rond.
24:27Moi aussi, je tourne en rond.
24:29Je ne suis pas à la fête pour autant.
24:32Écoutez.
24:34La chanson qu'on apprend justement en cours de didactique
24:36pour la distribution des prix.
24:38Chandelle n'aborde,
24:40ta naine arrive,
24:41que le radeau le nevade.
24:43Vous la connaissez aussi?
24:44Oui.
24:48Où l'avez-vous apprise?
24:50Cour Ludovic.
24:52Quoi?
24:54En même temps que vous tous.
24:56J'étais assis sur le banc.
24:58La chanson m'arrivait dans les oreilles
25:00en glissant par une fenêtre entre-ouverte.
25:02Chandelle n'aborde,
25:04ta naine arrive,
25:06que le radeau le nevade.
25:10Vous la chantez bien.
25:12Ce n'est pas moi qui la chante.
25:14C'est ma conscience.
25:16Il fait chaud.
25:18Enlève ta veste.
25:31Qu'est-ce que c'est que ça?
25:33Ce sont des...
25:34Des quoi?
25:36Je ne sais pas.
25:38Tu ne sais pas? Je vais t'apprendre.
25:40Ce sont des monotes.
25:42Vous croyez?
25:44Non, petit Père Noël. Tu te paies ma tête?
25:46Non, monsieur.
25:48Des monotes.
25:50Pourquoi parler pas le verbe? Ça y est, il y en a un.
25:56Avec ça,
25:58je vais savoir si tu mens.
26:00Explique-moi.
26:02Les monotes.
26:04Qu'est-ce qu'elles faisaient dans ta poche?
26:06C'est un copain qui les a trouvées.
26:08Sous le pied d'un cheval.
26:10Je les ai échangées aux copains
26:12contre un disque des Beatles.
26:14Et que voulais-tu faire d'une paire de monotes, s'il te plaît?
26:16Les échanger à un autre copain.
26:18Contre quoi?
26:20Contre un hélicoptère.
26:22Un quoi?
26:24Un colléoptère. Ou autre chose.
26:26Les copains, on ne sait jamais ce qu'ils ont dans leur poche.
26:28Tenez, si vous voulez,
26:30je vous les échange contre...
26:32Contre un quoi?
26:34Contre ce que vous voulez.
26:36Et même si ça vous fait vraiment plaisir,
26:38je vous les donne.
26:40Dommage.
26:42Ce genre de bracelet ne convient pas à mon style.
27:04Bon, eh bien, je vais vous laisser monter la faction devant ce téléphone.
27:06De toute manière, l'enfant ne craint rien pour l'instant.
27:08Tant que les bandits n'ont pas l'argent entre les mains,
27:10Noël ne craint rien.
27:12Seulement, quand ils vous auront passé un coup de fil,
27:14vous m'appellerez.
27:16Je compte sur vous, M. de Saint-Aigle.
27:18Vous m'appellerez, n'est-ce pas? C'est convenu.
27:22Mais certainement, commissaire.
27:24Mon mari vous rappellera.
27:26J'aimerais que ce soit M. de Saint-Aigle qui me le promette.
27:30Avez-vous des enfants, M. le commissaire?
27:32Non.
27:34Je l'aurais parié.
27:36Je vous en prie, Hubert. Noël...
27:38Noël est mon fils. Noël est devenu mon fils.
27:44Quoi que vous en pensiez,
27:46je vous comprends parfaitement, M. de Saint-Aigle.
27:48Et c'est précisément pour ça
27:50que je vous demande de me tenir au courant.
27:54Vous devez m'appeler, il le faut.
27:56C'est l'unique moyen pour vous de revoir votre fils
27:58vivant.
28:02Vous avez peut-être raison.
28:04Et croyez bien que je vous dis ça sans moindre orgueil.
28:06J'aurais souvent préféré avoir tort.
28:10A bientôt, M. de Saint-Aigle.
28:18Mes hommages, madame.
28:20Je vous accompagne, M. de Saint-Aigle.
28:28Ne craignez rien.
28:30Si mon mari ne vous appelle pas, c'est moi qui vous appelle.
28:34Merci.
29:04C'est moi.
29:06C'est moi.
29:08C'est moi.
29:10C'est moi.
29:12C'est moi.
29:14C'est moi.
29:16C'est moi.
29:18C'est moi.
29:20C'est moi.
29:22C'est moi.
29:24C'est moi.
29:26C'est moi.
29:28C'est moi.
29:30C'est moi.
29:32C'est moi.
29:34C'est moi.