Se répétant tous les 4 ans, le halving est un mécanisme automatique intégré dans le code informatique du Bitcoin et qui permet de contribuer à sa rareté. Le dernier en date ? Le 20 avril 2024, où son émission a été divisée par deux. Retour sur un évènement très attendu par l’écosystème crypto avec Salomé Tibloux-Galas, consultante blockchain partners chez KPMG.
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00:00On termine cette édition avec l'actualité des cryptos qui est présentée aujourd'hui par Salomé Thiblou Galas, bonjour.
00:13Vous êtes consultante Blockchain Partners chez KPMG et on va commencer avec quelques chiffres ensemble puisqu'il y a l'étude Web3 en France et en Europe qui a été publiée par l'ADAN.
00:24Qu'en est-il aujourd'hui de l'adoption de ces technologies ?
00:28Tout à fait, c'est la troisième année consécutive qu'on est mandatée par l'ADAN qui représente les acteurs Web3 en France et en Europe pour mener cette étude sur l'adoption des cryptos actifs
00:38qu'on fait également en partenariat avec l'institut de sondage IPSOS, c'est important de le préciser parce que c'est ça qui nous permet d'avoir une méthodologie vraiment robuste
00:45avec un panel de 2000 répondants en France et 1000 répondants dans les pays européens interrogés.
00:51Où en est l'adoption aujourd'hui ? On a une adoption qui progresse malgré une année 2023 un peu compliquée puisque du côté des cryptos, on a eu des valorisations des cours
01:01qui étaient assez bas par rapport à ces plus hauts historiques et du côté conditions financières plus traditionnelles, on a eu un retour de l'inflation et on a une remontée des taux d'intérêt.
01:12Donc malgré ces conditions-là qui ne sont peut-être pas les meilleures conditions pour investir en cryptos actifs, on a une adoption qui est passée de 9,4% à 12%, donc c'est plus de 30% par rapport à l'année dernière.
01:23Et donc on a un Français sur 8 aujourd'hui qui détient des cryptos actifs. Et qui est âgé en moyenne ? C'est ça qui est aussi important de noter, c'est qu'on a une tendance générationnelle
01:33qui est assez forte et qui se renforce d'année en année puisqu'on a 57% des détenteurs qui ont moins de 35 ans. Et chiffre encore plus marquant, on a un quart des détenteurs des moins de 35 ans qui détiennent des cryptos aujourd'hui.
01:48Alors le profil de l'investisseur, il a plutôt moins de 35 ans et c'est un homme aussi qui investit traditionnellement en bourse ? Est-ce qu'on reste sur ce profil traditionnel finalement de l'investisseur ?
02:04On reste sur un profil assez traditionnel, peut-être qu'en termes d'âge on a un profil plus jeune mais en effet les personnes qui investissent en cryptos actifs ont une propension plus élevée à également détenir des actions traditionnelles.
02:17On a effectivement aussi une sur-représentation des hommes puisqu'on a 70% des détenteurs qui sont des hommes. C'était 60% l'année dernière.
02:26Ça s'explique peut-être par une aversion au risque qui n'est pas exactement pareille et qui se matérialise d'autant plus dans une année comme 2023 où les cours étaient un peu bas et les conditions n'étaient pas forcément réunies.
02:37Par contre c'est un écart qui s'efface complètement chez les intentionnistes donc c'est intéressant de noter ça.
02:44Et peut-être un dernier point sur le profil de l'investisseur. La plupart des investisseurs investissent moins de 10% de leur épargne et font environ une à deux transactions par mois.
02:54Donc là aussi on se rend compte que c'est un vrai outil de diversification du portefeuille au même titre que le sont les actions traditionnelles et c'est pas forcément un profil de trader qui met l'intégralité de son épargne en crypto actifs.
03:07En France par rapport aux pays voisins en Europe, on se situe comment sur l'adoption du Web3 et des cryptos ?
03:16Si on compare la France à ses voisins européens, l'année dernière on avait un certain retard et on note cette année que si l'adoption se renforce en France, dans les autres pays européens, elle stagne voire elle baisse.
03:29Ce qui nous permet aussi de rattraper un peu notre retard. On est toujours à 17% d'adoption aux Pays-Bas, 16% au Royaume-Uni, 12% en Allemagne comme en France et 11% en Italie.
03:41Là encore, malgré les conditions de 2023, si ça a un impact un peu négatif sur l'adoption dans les autres pays européens, il y a peut-être une conviction plus forte, une tendance générationnelle plus forte en France puisque les gens continuent à investir et on a aussi de nouveaux investisseurs qui arrivent.
04:01Alors on va changer de sujet, on va s'intéresser au halving du Bitcoin. Alors ça c'était vraiment la grosse actualité très attendue. Donc ça consiste à diviser par deux la rémunération de ceux qui produisent finalement les Bitcoins, c'est ça ?
04:16C'est exactement ça. En effet, c'est un peu l'événement qui a attiré l'attention de toute la communauté crypto le week-end dernier. Qu'est-ce que c'est le halving ? Le halving, c'est un mécanisme qui est inscrit dans le protocole informatique de Bitcoin.
04:30Donc ça fait vraiment partie de son ADN depuis la création du Bitcoin et qui effectivement induit qu'à chaque nouveau bloc miné, on va diviser par deux le nombre de Bitcoins mis en circulation et qui se produit...
04:42À partir d'une certaine date, oui c'est ça ?
04:44Oui, exactement. Qui se produit tous les 210 000 nouveaux blocs minés et sachant qu'on a un nouveau bloc toutes les 10 minutes, ça correspond à peu près à tous les 4 ans.
04:53D'accord. Et donc là, on est en plein dans ce moment-là. Qu'est-ce que ça change ?
04:58Ce que ça change, c'est qu'on peut se demander en effet de l'impact que ça va avoir sur la demande, l'impact que ça va avoir sur le prix.
05:07Lors de tous les précédents halvings qui ont eu lieu, on a eu une forte augmentation du prix du Bitcoin dans les mois qui ont suivi. En tout cas, on a eu un dépassement de l'ATH qui est le plus haut niveau historique.
05:19Cette année, c'est peut-être un peu différent puisque pour la première fois, on a eu un pricing par anticipation, c'est-à-dire que le cours du Bitcoin a augmenté.
05:26Il était déjà très haut en fait, c'est ça ?
05:28Exactement. Il a déjà même dépassé son ATH avant le halving. C'est aussi dû aux demandes d'ETF spot Bitcoin qui ont été acceptées par la SEC au mois de janvier.
05:38Faites-nous une traduction de ce que vous venez de dire.
05:40Oui, bien sûr. On a des gros institutionnels, des gros asset managers comme BlackRock qui ont fait des demandes pour pouvoir proposer des ETF spot Bitcoin, c'est-à-dire une exposition indirecte au Bitcoin.
05:54On va passer par un asset manager au lieu de passer par un exchange par exemple. Et ces ETF qui étaient attendus depuis assez longtemps ont été acceptés par la SEC qui est le régulateur américain.
06:07Et le fait d'accepter ces ETF fait que forcément le BlackRock en question, par exemple, a besoin d'acheter du Bitcoin pour pouvoir proposer ses ETF.
06:16Et donc on va porter une demande plus élevée sur le Bitcoin. Donc nécessairement avec une demande qu'augmente, on a également un prix qu'augmente.
06:25Et donc après le halving, vu qu'on a une offre qui diminue, on a deux fois moins de Bitcoin qui sont mis en circulation.
06:31Et bien nécessairement par une mécanique d'offre et de demande, on a un prix qui augmente.
06:36Merci beaucoup pour vos explications. Salomé Thiblou Galas, consultante blockchain partner chez KPMG. Merci encore à vous de nous suivre.
06:44C'était Smartech. Vous nous regardez sur Bsmart à la télé mais aussi en podcast. Vous nous suivez et sur les réseaux sociaux.
06:51A très vite pour de nouvelles discussions sur la tech. Bonne journée.