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00:00 Simon Pierre arriva et entra dans le sépulcre.
00:07 Il vit les bandes qui étaient à terre, et le linge qu'on avait mis sur la tête de Jésus,
00:15 non pas avec les bandes, mais plié dans un lieu à part.
00:24 On dit que les progrès de la génétique sont si rapides qu'il sera bientôt possible de cloner des organismes biologiques complexes,
00:31 et ce, à partir d'une seule cellule sanguine.
00:35 Mais saurons-nous contrôler et encadrer notre irrésistible envie de jouer les apprentis sorciers ?
00:42 Et s'il nous prenait l'envie de cloner un autre Adolf Hitler, ou un nouveau Néron ?
00:47 Et pourquoi pas un autre Jésus ?
00:50 Pour ce faire, il nous faudrait bien sûr un échantillon biologique du Christ.
00:55 Et à en croire certains, cet échantillon nous l'avons déjà.
00:59 Il se trouverait en Espagne.
01:02 En sillonnant les routes d'Espagne du sud vers le nord, on ne peut qu'être frappé par le caractère particulier du pays,
01:14 un mélange d'influences romaines et arabes, héritage de son passé.
01:20 L'architecture et la décoration espagnole empruntent à divers styles intégrés si parfaitement qu'il devient difficile de les discerner.
01:29 Conquise par les Arabes en 711, l'Espagne sera musulmane pendant trois siècles.
01:37 Les Visigoths chrétiens qui l'occupaient jusque-là ont fui vers le nord du pays, devant la montée de l'Islam.
01:43 Mais eux, d'où venaient-ils ?
01:46 D'abord les Visigoths, ce sont les Gots de l'ouest.
01:50 Les Gots, ce sont des tribus germaniques qui sont parties de Scandinavie et qui se sont retrouvées sur les rives du Danube,
02:00 très à l'est, ce qui leur a permis de se frotter pendant plusieurs décennies, même peut-être des siècles, avec la civilisation romaine.
02:11 En particulier, les Gots, les Visigoths ont été christianisés.
02:16 Donc les Visigoths pénètrent, après avoir servi Rome sur les frontières, sur le Limès, sur la limite avec le monde germanique,
02:26 pour éviter que d'autres peuples attaquent Rome, pénètrent à l'intérieur de l'Empire et ils se partagent.
02:34 L'Occident, en particulier les Ostrogoths, restent en Italie et les Visigoths restent dans la péninsule ibérique, dans ce qu'on appelle alors l'Espagne.
02:45 Puis, à partir des Asturies au nord, les chrétiens Visigoths vont reconquérir l'Espagne.
02:52 L'Espagne ne redeviendra chrétienne qu'en 1492, année où Christophe Colomb allait partir à la découverte d'un nouveau monde.
03:01 Plus au nord, les routes d'Espagne me conduisent vers les régions demeurées chrétiennes à la fin de l'Empire romain, ayant résisté à l'avancée musulmane.
03:12 Les églises et les abaillis s'y succèdent, jusqu'à Oviedo.
03:17 La ville d'Oviedo se situe donc dans le nord de l'Espagne, dans la province des Asturies.
03:25 Fondée au 8e siècle sur une colline que les romains de l'antiquité appelaient Ovetao, son agglomération compte aujourd'hui quelques 220 000 habitants.
03:34 Sur une grande esplanade au centre de la ville trône la cathédrale San Salvador.
03:46 Construite dès le début de la conquête musulmane, la cathédrale d'Oviedo est désignée sous le vocable "Sancta Ovetensis", titre qui fait référence à la qualité et à la quantité des reliques qu'elle contient, dont un petit voile énigmatique, le "Saudarion".
04:02 Plusieurs modifications se sont succédées depuis le premier édifice de 757.
04:09 La cathédrale que l'on admire aujourd'hui est caractéristique du style gothique flamboyant.
04:14 Faute de financement durant sa construction, la cathédrale ne possède qu'une seule tour.
04:19 Cette tour unique est cependant la plus importante d'Europe.
04:23 En pénétrant à l'intérieur de la cathédrale, tout comme des milliers de fidèles qui la visitent, je n'ai pu m'empêcher d'être émerveillé par l'architecture et la décoration incroyables.
04:35 Mais surtout, par la présentation de tant de reliques richement préservées dans des reliquaires chargées d'histoire.
04:42 Parmi tous ces trésors de la foi chrétienne, au sous-sol dans la "Camera Sancta", la chambre sainte, se trouve le but de ma visite, l'énigmatique "Saudarion", le sphère d'Oviedo.
05:02 [Musique]
05:09 Le "Saudarion" d'Oviedo est un linge en lin, mesurant 84 cm sur 53 cm, et qui est conservé dans la ville d'Oviedo, une petite ville du nord de l'Espagne, située pas très loin de Saint-Jacques-de-Compostelle.
05:26 Le voile d'Oviedo est ce linge qui aurait été retrouvé dans le sépulcre, plié dans un lieu à part, pour reprendre la description des évangiles.
05:35 Il est couvert de plusieurs tâches ensanglantées, et rappelle une autre relique tout aussi énigmatique, le sphère de Turin.
05:43 La relique originale est soigneusement conservée dans un coffre, loin du regard des fidèles.
05:48 Néanmoins, une copie du voile est offerte à la contemplation.
05:52 [Musique]
05:55 Alors, il y a souvent une confusion. On parle du sueur pour le linceul de Turin, alors que le linceul, c'est un linceul, un linge mortuaire, et le sueur existe.
06:03 Il est mentionné dans Saint-Jean, Passage de la Résurrection, il y avait le linceul d'un côté, et le sueur plié de l'autre côté, ou roulé, selon les traductions.
06:12 En fait, ce sueur, c'est un linge à essuyer la sueur. Donc, c'est une pièce de lin que les orientaux ont pour s'essuyer.
06:21 Quand il fait très chaud, ils transpirent, donc on s'essuie. C'est ça.
06:24 Or, la pose du sueur était une obligation légale, imposée par le Temple.
06:29 Quand quelqu'un mourait de mort violente, il fallait lui cacher le visage avec un sueur.
06:34 Donc, le Christ, sur la croix, dès qu'il a été mort officiellement, c'est-à-dire après le coup de lance,
06:40 pas quand il est mort.
06:42 Quand on a demandé la dépose de la croix, les soldats sont venus, ils ont constaté que Jésus était mort, ils ont donné le coup de lance.
06:49 Ça, c'est comme on fusille les gens, on donne un coup de grâce dans la tête, comme ça, c'est l'acte officiel.
06:55 Donc, quand Jésus a reçu le coup de lance, on lui a mis un sueur sur la tête,
06:58 et ce sueur, bien sûr, il est resté sur la tête de Jésus le temps qu'on le dépose et qu'on le mette au tombeau.
07:05 Donc, c'était l'obligation.
07:07 Alors, pendant ce temps-là, Joseph de Rimaci est parti acheter un acel, ils sont revenus et ils l'ont enterré.
07:13 Ils l'ont mis en tombeau très très vite, parce que le sabbat arrivait.
07:16 Par son tissage archaïque, le sudarion d'Oviedo est semblable à d'autres étoffes datant de l'Antiquité.
07:23 Son histoire est un mélange de traditions et de faits avérés.
07:28 Après la résurrection du Christ, le voile aurait été conservé par ses disciples dans un coffre de cèdre.
07:35 On peut même remonter, d'après certains historiens, avant l'année 614, où il se trouvait encore en Palestine.
07:43 En fait, on n'a pas de traces de sa présence à Jérusalem d'une manière très précise,
07:49 puisqu'il semblerait que tous les linges s'épulqueront, parce qu'il n'y a pas eu que le linceul,
07:54 il y a eu des bandelettes qui ont servi à attacher le linceul pour bien border le corps.
07:58 Il y avait certainement d'autres toiles qui étaient prévues pour la sépulture,
08:03 puisque le jour de Pâques, les Saintes Femmes sont revenues faire la sépulture.
08:07 C'est-à-dire nettoyer le corps, couper les cheveux, couper la barbe, il y avait cette abduction rituelle.
08:12 Et ensuite, changer le linceul, en mettre un autre, il y avait plusieurs linceuls.
08:15 Donc, tout ceci était certainement présent.
08:17 Donc, ça a été conservé par les apôtres.
08:19 Et les témoignages que l'on a, même à partir du IVe siècle, notamment d'un évêque qui s'appelle Hercule,
08:26 qui nous dit, voilà, les linges sépulchraux sont dans un coffre, et il donne à peu près, il donne un certain nombre de détails.
08:34 Donc, on sait qu'ils étaient là dans un coffre.
08:36 La relique aurait ainsi été gardée à Jérusalem jusqu'en 614, année où la ville tomba aux mains des Perses.
08:45 Les Perses avaient déjà pris Edesse, et ils attaquent Jérusalem.
08:50 Alors, qu'est-ce que l'on fait ? On met les reliques en sécurité.
08:53 Alors, les reliques ont certainement été dispersées.
08:56 C'est ce que l'on fait, comme ça, s'il en tombe aux mains de l'ennemi, tout n'est pas perdu.
09:00 Et donc, une partie des reliques est mise dans un coffre et envoyée à Alexandrie, en Égypte.
09:04 Donc, le soudario, le suaire, se trouve dedans.
09:07 On raconte qu'un prêtre nommé Philippe aurait réussi à s'enfuir en emportant le coffre à Alexandrie, en Égypte.
09:20 Et ensuite, les Perses arrivent en Égypte, vers 630-640, et à ce moment-là, le suaire repart pour un exil.
09:28 Il traverse toute l'Afrique du Nord.
09:30 Bon, ça, c'est ce que nous dit la tradition.
09:32 Et il arrive en Espagne, à Cartagène.
09:34 À Cartagène, sur la côte orientale, les Perses sont en train de se débarrasser.
09:44 À Cartagène, sur la côte orientale, le coffre fut accueilli par l'évêque Désirat, saint Fulgence.
09:53 Alors, à partir de là, nous avons les éléments historiques.
09:59 Il arrive vers 640 à Cartagène.
10:01 Il est reçu par l'évêque saint Fulgence.
10:04 On a les traces.
10:05 Donc, il est gardé dans le sud de l'Espagne.
10:10 Un peu avant l'an 718, un nouveau coffre en chêne fut réalisé pour remplacer l'original devenu fragile.
10:17 Ce nouvel écrin fut probablement fabriqué en vue d'un nouvel exode du Sud-Aryen vers le nord de l'Espagne.
10:24 À cette époque, sous la pression de l'invasion arabe du sud de la péninsule ibérique,
10:29 les Visigoths émigrèrent vers le nord du pays, en emportant avec eux leurs précieuses reliques.
10:34 Pendant ce temps-là, les musulmans envahissent l'Afrique du Nord,
10:38 envahissent le sud de l'Espagne.
10:40 Le Suède est évacué devant cette menace musulmane, ou sa rasine,
10:45 est évacué jusqu'au nord de l'Espagne, dans les Asturies à Oviedo,
10:48 où il arrive là-bas en 812.
10:50 Le roi Alphonse II fit édifier dans la cathédrale une crypte spéciale,
10:56 la Camara Santa, la Chambre Sainte.
11:00 À partir de ce moment-là, Oviedo est devenu une importante ville étape pour les pèlerins
11:04 sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle.
11:07 Donc, il est reconnu en tant que Suire du Christ.
11:14 On construit une chapelle, on construit une basilique,
11:18 et, à partir de là, on a une grande ville.
11:22 On a une grande ville, on a une grande chambre,
11:25 on construit une basilique, et avec également le pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle,
11:32 puisqu'il se trouve sur le chemin, immédiatement, il y a un afflux de pèlerins.
11:35 Le 14 mars 1075, le roi Alphonse VI fit rédiger un acte d'ouverture du reliquaire
11:42 et dresser un inventaire.
11:45 Ce document existe encore de nos jours,
11:48 et confirme officiellement la présence du Sudargon à Oviedo.
11:53 Aujourd'hui, le Sudargon est considéré comme la plus importante relique d'Espagne.
11:59 Certains spécialistes croient qu'il pourrait un jour permettre de confirmer l'authenticité du célèbre linceul de Turin,
12:05 voire même nous révéler des détails insoupçonnés sur le Christ lui-même.
12:10 Le Sudargon d'Oviedo est une relique intéressante, mais très différente du Suire de Turin.
12:16 Par exemple, le Suire d'Oviedo est beaucoup plus petit que le Suire de Turin.
12:21 Il fait 4 mètres de long sur 1 mètre de large environ.
12:25 Sur le Suire d'Oviedo, il y a beaucoup de traces de sang, mais aucune image n'est visible.
12:31 Les deux reliques, le Sudargon et le Suire,
12:34 pourraient peut-être permettre un jour de mieux comprendre le personnage du Christ.
12:38 Historiquement parlant, Jésus de Nazareth est une énigme.
12:42 D'entrée de jeu, disons qu'il n'existe aucun acte officiel des autorités romaines se rapportant à Jésus.
12:48 Mais cela n'a rien de surprenant quand on pense à la situation politique de l'époque.
12:53 En fait, Rome, quand même, c'est la capitale du monde.
13:00 C'est un peu l'Amérique aujourd'hui.
13:03 La culture vient du monde romain, la richesse vient du monde romain,
13:07 l'intelligentsia vient du monde romain, pas seulement de Rome, mais du monde romain.
13:12 Les Romains n'ont jamais accepté que la Palestine, c'est-à-dire la Judée, résiste.
13:21 Donc, aussi pour d'obscures raisons économiques, les Romains regardaient plus loin, en arrière,
13:28 donc ils ont dit la Judée, elle obéit ou on rase.
13:32 La Judée, occupée par les Romains, était considérée comme une province éloignée et sans grande importance.
13:39 Peu de documents administratifs de ces régions éloignées ont survécu jusqu'à nos jours.
13:45 Il faut également se rappeler que l'affaire Jésus a beaucoup plus été un problème religieux,
13:50 opposant le Sanhédrin à Jésus, qu'un problème judiciaire romain.
13:54 Il vaut mieux, c'est plus prudent, voir le phénomène Jésus historique assez modeste.
14:01 Bon, il vient de Galilée avec des disciples, qui, combien, évidemment le texte rappelle qu'ils sont douze.
14:08 Il faudrait encore vérifier, enfin, ne peut pas vérifier.
14:11 Il arrive avec ses amis, avec les gens qui l'a fasciné, les gens qui le suivent, les gens qui l'écoutent,
14:18 les gens qui disent, attention c'est dans le texte, il va à Jérusalem avec nous pour rétablir le pouvoir politique avec lui,
14:27 et nous allons être ministre.
14:29 Donc, ils ont une ambition politique.
14:32 Donc, ils ne savent pas encore que ça va se terminer mal.
14:35 Enfin, bon, ils arrivent à Jérusalem à quelques-uns, quelques ambitieux et quelques mystiques.
14:40 Cela dit, en dehors des Évangiles, il existe néanmoins des sources laïques,
14:46 qui confirment l'existence historique du personnage de Jésus.
14:50 En dehors des Évangiles, il existe très peu de témoignages qui attestent de l'historicité de Jésus.
14:59 En réalité, il y en a un qui vient de l'historien aristocrate Flavius Joseph, dans les Antiquités juives.
15:09 Alors, il en parle deux fois et il nomme Jésus.
15:13 Il va en parler en lien avec Jacques, qui est exécuté par le grand prêtre Ananus.
15:21 Alors, il va parler de Jacques, frère de Jésus.
15:24 Il va en parler une autre fois, un beau témoignage, où il dit que Jésus était un homme sage,
15:31 qui faisait des prodiges, qui donnait un enseignement qui était bien accueilli par les siens,
15:36 et que ceux qui l'ont aimé avant sa mort, continuent à l'aimer après sa mort.
15:42 Et Flavius Joseph va dire, cette tribu chrétienne demeure jusqu'à nous.
15:49 Les spécialistes de la fin du 19e siècle, les historiens de Flavius, ont dit, non, ça c'est un apocryphe de Joseph.
15:57 Ça a été rajouté par des chrétiens qui voulaient enfoncer le coin du côté de l'historicité, ils voulaient un texte.
16:05 Alors ici, même dans la maison, vous avez des gens, des gens très très savants,
16:09 qui défendent l'historicité du paragraphe Jésus dans Joseph.
16:13 Moi je crois qu'on n'a pas besoin.
16:17 Un autre document important, dans une lettre écrite aux alentours de l'an 112,
16:22 l'écrivain et homme politique romain Pline le Jeune mentionne les activités d'une secte religieuse,
16:28 dont les membres ont fait le serment de ne jamais voler, de ne jamais mentir, et de ne jamais être adultère.
16:35 Vers 110-112, on retrouve Pline le Jeune, un gouverneur,
16:44 qui écrit à l'empereur Trajan pour lui rendre compte de la façon dont il traite les chrétiens qui se disent de Christ également.
16:53 Et un troisième témoignage, Tacite, les annales de Tacite vont évoquer l'incendie de Rome sous Néron,
17:02 et puis il va parler de ces gens méprisables qui ont été accusés par Néron d'avoir mis le feu,
17:09 puis il va parler des supplices qu'ils leur ont fait subir, et il va dire, ça c'est intéressant,
17:16 parce qu'il va dire que ce personnage-là a été exécuté sous Ponce-Pilate en Judée, à Jérusalem.
17:25 Alors, donc, pour ces auteurs romains, il n'y a pas de... on ne met pas en doute l'existence de Jésus.
17:34 De leur vivant, les auteurs de ces textes, Flavius Joseph, Pline le Jeune et Tacite,
17:39 ont eu la possibilité de rencontrer des gens qui avaient personnellement connu Jésus,
17:44 ou à tout le moins les fils ou les filles de ceux-ci.
17:48 Mais pour les historiens, la meilleure preuve de l'existence de Jésus ne réside pas dans ses documents,
17:53 mais dans l'histoire elle-même.
17:57 Après la crucifixion de Jésus, toute la Palestine a été bouleversée par l'expansion rapide du christianisme.
18:04 Pour les experts, cette situation ne s'explique que par une amorce historique,
18:08 laquelle amorce ne peut être que le ministère et la crucifixion de Jésus.
18:14 Dans le premier siècle qui a suivi les événements, les événements ont fait tant de bruit,
18:21 se sont répandus si rapidement qu'on peut quand même difficilement dire que ça repose sur rien.
18:29 Il y a certainement un Jésus quelque part.
18:32 Évidemment les évangiles décrivent le ministère de Jésus.
18:36 Mais à quel moment les évangiles ont-ils été écrits, et par qui?
18:41 Le Nouveau Testament a-t-il une valeur historique, ou ne s'agit-il que du récit d'un mythe religieux?
18:49 Un évangile n'est pas une chronique, c'est-à-dire quelqu'un qui aurait assisté ou pris des notes en suivant Jésus,
18:55 en notant ce qu'il dit, et qui à la fin, le Jésus mort, ressuscité éventuellement,
19:01 se met à rédiger ses souvenirs d'après ses notes.
19:04 Non, c'est pas du tout cela. En fait, il faut faire attention, un évangile ne contient pas beaucoup d'histoire,
19:10 c'est pas historique, c'est théologique.
19:13 Donc quand on a dit cela, bon, les gens sont un peu désorientés.
19:17 Alors, c'est pas historique, non, c'est théologique, c'est-à-dire, c'est un enseignement, ça veut dire quelque chose.
19:22 On veut dire quelque chose à quelqu'un.
19:24 Alors, en fait, les évangiles, l'école biblique fait cela depuis un siècle,
19:29 on essaie de voir quelles sont les différentes couches, comme un gâteau, fraise, crème, biscuit, etc.,
19:35 qu'il y a dans les évangiles.
19:37 Alors, on dit, je crois, et ça peut être vrai, on peut changer de théorie,
19:41 mais enfin, en gros, on dit que ce sont des communautés qui vivaient leur foi qui ont formé le texte.
19:49 Ils ont choisi des sermons, ils ont choisi des souvenirs, ils ont choisi surtout des liturgies
19:55 qui ont fait que, soudain, on organisait une espèce de fin de vie de Jésus
20:02 avec des événements qui, eux, alors, parlaient aux fidèles.
20:07 Mais c'est pas un récit historique.
20:09 Cela dit, nul doute que les textes ont été rédigés sur la trame d'événements factuels,
20:14 dont plusieurs ont été confirmés par l'archéologie récente,
20:17 telle la découverte du tombeau de Caïphe, grand prêtre du Sanhédrin et principal accusateur de Jésus.
20:23 Chaque évangile se réclame d'un auteur unique, Luc, Matthieu, Marc et Jean.
20:33 Néanmoins, les historiens pensent qu'il s'agit plutôt de petits récits écrits par de nombreux auteurs anonymes
20:39 et regroupés dans la deuxième moitié du premier siècle.
20:42 On m'y connaîtrait complètement le sens, la fonction ultime des évangiles.
20:51 C'est pas une espèce de... Un évangile n'est pas une chambre froide où on conserve des mots.
20:56 Un évangile est vivant.
20:58 Vous avez des évangiles, quatre, pour l'Église d'aujourd'hui, mais vous avez eu plusieurs évangiles.
21:05 Vous avez l'évangile de Judas, qui a fait parler de lui d'ailleurs,
21:08 vous avez l'évangile de Thomas, vous avez l'évangile de Jacques, etc.
21:12 L'Église, au fur et à mesure des siècles, les ont un peu rejetés.
21:17 Mais vous avez l'évangile de Thomas, par exemple, qui raconte le grand voyage de Jésus aux Indes.
21:24 Donc ça, c'est la fonction du texte, c'est la fonction de l'évangile.
21:29 Les gens ont toujours voulu, les chrétiens ont toujours voulu actualiser ce qu'ils disaient.
21:34 L'évangile de Marc est aujourd'hui considéré comme le plus ancien.
21:40 Il est traditionnellement attribué à Marc ou à Jean-Marc,
21:44 qui aurait été le confident de l'apôtre Simon-Pierre.
21:48 À partir du début, il y a des enseignements, des recueils de paraboles, de miracles de Jésus,
21:55 et le rédacteur d'un évangile va regrouper cela, et le premier c'est Marc.
22:02 Il aurait été écrit entre les années 66 et 70, durant la première guerre juive.
22:09 Mathieu et Luc vont utiliser l'évangile de Marc, ils vont l'utiliser presque au complet,
22:15 mais il y a juste une autre source, une source qu'on appelle le document Q, qui est inconnue de Marc.
22:20 Donc ce sont des rédacteurs qui vont mettre en forme un texte final,
22:26 mais qui s'inspirent de traditions déjà existantes.
22:30 Ils ne créent pas de toutes pièces.
22:32 L'évangile de Jean, considéré comme le plus énigmatique des quatre,
22:38 est associé à l'apôtre Jean, une filiation que les historiens croient vraisemblable.
22:44 D'une certaine perspective, il serait le seul des évangiles à avoir été écrit par un disciple
22:49 ayant connu directement Jésus.
22:51 Ces textes qui forment les évangiles dits « canoniques »,
22:56 c'est-à-dire officiellement reconnus et acceptés par l'Église,
22:59 ont été adoptés dans leur forme actuelle en l'an 367.
23:03 Mais ils ne sont pas les seuls textes religieux à évoquer la vie de Jésus.
23:09 D'ailleurs, également aux évangiles canoniques vont apparaître des évangiles dits « apocryphes »,
23:14 pas seulement des évangiles, des actes de Pilate, des actes de Paul.
23:19 Donc des écrits dits « apocryphes ».
23:21 Il faut faire bien attention, on utilise beaucoup,
23:24 on se réfère beaucoup à ces récits-là aujourd'hui, comme des récits mystérieux.
23:28 C'est vrai qu'« apocryphe » signifie « secret caché »,
23:32 mais c'est par opposition aux écrits qui ont été retenus dans le canon des Écritures.
23:37 Ce n'étaient pas des écrits auxquels seulement les initiés avaient accès,
23:43 mais c'étaient des écrits qui commencent à prendre forme au IIe siècle, IIIe, IVe siècle,
23:51 qui sont le reflet de la religion populaire.
23:55 Ces écrits, même les plus controversés, ne sont pas condamnés par l'Église.
24:02 Au contraire, le Vatican reconnaît l'authenticité de plusieurs d'entre eux.
24:06 De façon générale, en tenant compte des évangiles et des textes laïcs,
24:10 que savons-nous exactement de Jésus ?
24:13 Peu de choses, en définitive.
24:17 En l'absence de toute description des traits de Jésus,
24:20 beaucoup de chrétiens de l'Antiquité tardive et du Moyen-Âge
24:24 se sont tournés vers les reliques pour se représenter le Christ.
24:27 Et dans certains cas, ces reliques ont donné réponse à leur quête.
24:32 À en croire une certaine littérature, au moins deux reliques portant l'empreinte du visage du Christ
24:37 auraient survécu jusqu'à nos jours.
24:39 La plus célèbre demeure le linceul de Turin en Italie.
24:43 Le sueur de Turin est une pièce de tissu de lin de 4,36 m de longueur sur 1,10 m de large,
24:52 qui est conservée depuis 1578 dans la ville de Turin.
24:56 Selon la tradition, il s'agirait du linceul de Jésus de Nazareth.
25:02 On aperçoit une image en négatif d'un homme qui est barbu, chevelu,
25:09 et qui a subi le martyr de Jésus tel qu'il est décrit dans les Évangiles.
25:15 Le linceul de Turin est un des plus grands reliques de l'Histoire.
25:22 Il est décrit dans les Évangiles.
25:26 L'autre relique portant l'image du Christ est beaucoup plus mystérieuse et méconnue.
25:32 Il s'agit du voile de Véronique.
25:36 À en croire la tradition chrétienne, Jésus serait tombé à trois reprises sur le chemin du Golgotha.
25:42 C'est après sa première chute qu'une femme, Bérénice,
25:45 aurait essuyé son visage couvert de soeur et de sang.
25:49 Le visage du Christ s'y serait imprimé de façon miraculeuse.
25:54 On parle alors d'une Bérénice et non d'une Véronique.
25:59 Le visage sur le voile de Véronique, vénéré à Rome, est bien sûr une peinture.
26:05 Cependant, ce portrait peint ressemble très pour très au visage de l'homme que l'on retrouve sur le sueur de Turin.
26:14 Quand on superpose les deux images, et c'est la même chose pour d'autres icônes anciennes retrouvées au Sinaï et ailleurs,
26:23 il y a de très nombreux points de concordance entre les deux images.
26:29 En fait, le prénom de Véronique se serait imposé au fil des siècles, dérivant des mots "Veram icon",
26:35 ce qui veut dire "image véritable".
26:39 Nous possédons une description écrite par Monseigneur Duval, faite il y a plus de cent ans.
26:43 Monseigneur Duval a eu l'opportunité d'observer en détail le voile de Véronique.
26:47 Il a noté qu'il ne reste plus sur le voile original que des taches sombres encore visibles.
26:52 Cette observation a été confirmée lors d'une conférence faite par Monseigneur Hubbard, à laquelle j'ai assisté il y a près de trente ans.
26:59 Cela ne signifie pas que l'image était aussi imprécise à l'origine.
27:03 Dans le passé, le voile ressemblait aux nombreuses reproductions peintes au Moyen-Âge.
27:07 Mais le visage sur le voile a toujours été foncé, presque noir.
27:11 Ce n'est pas une caractéristique inhabituelle, puisque nous retrouvons cet attrait pour les visages peints en noir sur de nombreuses écombes anciennes.
27:18 Jusqu'au VIe siècle, l'histoire du voile de Véronique reste nimbée de mystères.
27:23 Tantôt à Rome, tantôt en Palestine, les pérégrinations de la Sainte-Image sont difficiles à suivre.
27:30 Le premier document écrit que nous avons retracé mentionnant le voile de Véronique a été écrit par un moine au XIe siècle.
27:39 Ce manuscrit relate que le pape Jean VII, un grec, a ordonné en 705 la construction d'un oratoire, d'une chapelle, portant le nom de Véronique à l'intérieur de la Basilique Saint-Pierre.
27:51 Dans cette chapelle, le manuscrit mentionne que le voile de Véronique y demeura conservé, jusqu'à ce que l'ancienne Basilique Saint-Pierre fût remplacée par la construction de la nouvelle basilique.
28:03 Il est écrit que durant la construction, le voile portant la Sainte-Image du Christ fut transféré dans l'un des quatre piliers soutenant la grande coupole de la nouvelle basilique.
28:15 Ce pilier fut nommé pilier Saint-Véronique.
28:18 En 1608, la vieille basilique Saint-Pierre est démolie pour permettre l'érection de la nouvelle basilique.
28:24 Dans l'inventaire des reliques réalisées à cette occasion, le Véronique a été mentionné.
28:30 Le registre le décrit comme un voile portant l'image du Christ.
28:35 Pour les pèlerins, le voile de Véronique était l'attraction principale de la basilique.
28:41 Ce voile est même devenu le but des pèlerinages à Rome.
28:44 À cause des travaux, la tombe de Saint-Pierre n'était pas accessible au public, mais les fidèles pouvaient contempler et adorer quelque chose d'encore plus important que la tombe de Saint-Pierre.
28:53 Le visage du Christ lui-même sur le voile de Véronique.
28:57 Tous les croyants qui se rendaient à Rome se procuraient en guise de souvenir une médaille frappée de la représentation du voile de Véronique.
29:05 Ils fixaient la médaille sur leur bâton de pèlerin ou la cousaient sur le bandeau qu'ils portaient au front.
29:10 Ainsi, ces pieux fidèles pouvaient affirmer avoir vu la lumière véritable, le Saint-Visage du Christ, que les autres ne pourront contempler qu'au paradis le jour de leur mort.
29:22 On sait qu'au 17e siècle, au moment de la réfection de la basilique Saint-Pierre, de nombreuses copies du Véronica ont été réalisées.
29:30 On prétend que l'original serait aujourd'hui conservé dans une niche secrète à l'intérieur du pilier de Sainte-Véronique, l'un des quatre piliers qui soutiennent le dôme de la basilique.
29:40 Contrairement au voile de Véronique, le Sudarion d'Oviedo a fait l'objet d'importantes études.
29:50 Par son tissage archaïque, le Sudarion d'Oviedo est semblable à d'autres étoffes datant de l'Antiquité.
29:57 On trouve sur ce voile plus de 60 taches de sang qui sont disposées de façon symétrique.
30:04 Vraisemblablement, le voile a été replié, un peu à la manière des dessins que font les écoliers avec une tache d'encre en pliant la feuille de papier.
30:14 Apparemment, le Sudarion a été plié en deux lorsqu'il a été placé sur le visage d'un homme.
30:20 On a pu repérer comment il avait été plié, le voile, vous pourrez le voir dans le livre, sur le visage du Christ, et probablement appliqué à trois reprises.
30:32 La première fois, probablement, même avant le découloument de la croix, puisque d'après la loi juive, on doit recouvrir le visage de quelqu'un dès qu'il est diffiguré ou ensanglanté.
30:44 Donc, il est probable que c'était un des premiers gestes de piété fait.
30:47 Le sabbat, c'est à 7h03. On ne s'en somme pas, on connaît la date, on sait l'heure du coucher du soleil.
30:53 Au coucher du soleil, le sabbat commence une demi-heure après, c'est-à-dire quand les trois étoiles de première grandeur apparaissent et les temples sonnent des trompes pour indiquer que le sabbat, c'est maintenant.
31:04 Donc, il s'était pressé. Mort à 3h l'après-midi, le sueur mis, mettons, vers 4h, le temps de l'achat du linceul, mis en tombeau à 19h environ, ou un petit peu avant.
31:15 Donc, 3h sur la tête, il a eu le temps de s'imprégner des tâches, des tâches de la couronne d'épines, mais aussi, je vous ai dit que Jésus était en crise cardiaque et en crise pulmonaire,
31:27 c'est-à-dire qu'il y avait un liquide pulmonaire absolument épouvantable qui empêchait de respirer.
31:32 Donc, tout ceci, à sa mort, est ressorti par la bouche, et surtout par le nez, puisque la langue faisait un peu obstruction, il avait une langue très gonflée.
31:41 Ce qui est extraordinaire, c'est qu'on voit même très nettement que l'on a essayé à 3 reprises d'arrêter le sang coulant par les narines.
31:51 Il a dû y avoir beaucoup de sang coulé par les narines, parce qu'à ce moment-là, on a exercé une pression avec les doigts, et alors l'écoulement s'est arrêté.
31:59 Si vous voulez, quand le sang coule, il a tendance assez vite à l'air libre à sécher, donc il forme un cerne.
32:04 Or, on a 3 cernes successifs, correspondant à 3 écoulements qui ont dû se faire et que chaque fois on a essayé d'arrêter.
32:11 Lorsque survient l'asphyxie d'un crucifié, on sait que du liquide pleural s'épanche dans les poumons.
32:19 On retrouve toutes ces traces de sang de la couronne d'épines, et ce linge s'est imprégné de taches, et à chaque fois que le corps a été manipulé, il s'est de nouveau imprégné de taches.
32:28 Il contient des taches qui se sont surexposées en vagues après un certain temps de séchage.
32:34 Donc on sait que c'est un liquide pleural qui provient des poumons, mélangé à du sang dans une proportion de 1 à 6, et évidemment, il n'y a que des taches dessus.
32:43 Et il a toujours été reconnu comme étant le sueur du Christ qui était posé sur sa tête.
32:48 Et alors, ce qui est extraordinaire, c'est qu'avec des systèmes très compliqués, je pourrais vous montrer ça dans les livres,
32:55 une tête en cristal avec des canons intérieurs correspondant à la circulation sanguine,
33:01 façon à voir comment les écoulements ont pu se faire selon les différentes positions de la tête.
33:07 Et il y a du sang qui a dû couler avant la mort du Christ même, donc on a dû récupérer aussitôt après sa mort,
33:13 et puis il y a du sang qui a coulé post-mortem, après sa mort.
33:17 Alors les caractéristiques à l'analyse ne sont pas les mêmes.
33:21 Pour ce qui a trait au sang lui-même, un chercheur attaché à l'école de médecine de Madrid a établi de manière certaine qu'il s'agissait d'un type AB,
33:30 le même que celui des échantillons de sang prélevés sur le linceul de Turin.
33:35 D'autres analyses scientifiques ont également été effectuées plus récemment sur cet objet.
33:42 Le groupe sanguin a été défini, il s'agit du groupe sanguin AB,
33:47 et je crois qu'il n'est pas inutile de rappeler que c'est le même groupe sanguin qui a été trouvé sur le sueur de Turin,
33:53 ainsi que sur une autre relique qui se trouve près de Paris à Argenteuil, la fameuse tunique d'Argenteuil.
34:00 Une autre étude en tenant compte cette fois de la forme des tâches et de leur position,
34:05 a fait ressortir les caractères sémites de l'homme dont le visage a été en contact avec le sou d'Arion.
34:10 Dans la foulée, les chercheurs ont superposé les tâches du sou d'Arion au visage de l'homme du linceul de Turin.
34:17 Dans la dernière décennie, des recherches ont été entreprises.
34:23 Ces recherches se poursuivent plus particulièrement par un groupe de chercheurs de l'université de Turin dont je fais partie.
34:30 Ces chercheurs se sont intéressés à recréer un modèle informatique à trois dimensions,
34:37 basé sur tous les paramètres géométriques et les caractéristiques des tissus des reliques,
34:43 dans le but de comparer les traces de sang retrouvées sur le sueur d'Oviedo et celui de Turin,
34:49 et ce, afin de comparer les différences et les similitudes.
34:53 C'est un travail très complexe, car on doit tenir compte des mouvements dynamiques de ces reliques lors de la crucifixion.
35:01 Le résultat a été surprenant.
35:07 Les tâches permettent de définir la morphologie du visage avec des dimensions,
35:12 et cette morphologie correspond à la morphologie de la tête de l'image du linceul de Turin.
35:18 On a repositionné et on s'est rendu compte que les tâches du sueur se juxtaposaient très bien,
35:25 très fortement avec celles qu'on retrouve sur le linceul de Turin.
35:29 Donc, sur le plan scientifique, on peut affirmer, sans se tromper,
35:35 que ce linge a été posé sur la tête du même cadavre qui a été dans le linceul de Turin.
35:40 Non seulement les tâches du soudarion et celles du linceul se superposent-elles parfaitement,
35:47 mais les traits de l'homme du linceul correspondent exactement aux arêtes marquées par les tâches du soudarion.
35:54 Il est presque certain que le soudarion d'Oviedo et le linceul de Turin ont tous deux été utilisés pour couvrir le même homme.
36:03 Les chercheurs ont aussi été autorisés à prélever sur la surface du soudarion des poussières et des bolènes.
36:14 Parmi les résidus végétaux, plusieurs ont été identifiés comme provenant d'arbres indigènes de la Palestine.
36:21 Le Quercus, la Pistacia palestina et le Tamarex.
36:26 La première correspondance a commencé bien avant, toujours par Max Frech, qui a analysé les bolènes du linceul,
36:34 et a donc analysé les bolènes du suer d'Oviedo,
36:37 et il a trouvé que ces bolènes correspondent exactement au trajet historique du suer, c'est-à-dire par l'Afrique du Nord,
36:45 et il a retrouvé deux bolènes typiques de Palestine que l'on retrouve sur le linceul de Turin.
36:51 Des bolènes alophytes, exsérophiles, c'est-à-dire des bolènes de plantes qui ne poussent que dans la vallée du Jourdain
36:58 ou que dans la mer Borde, sur les rives de la mer Borde, donc en zone désertique et en zone salée.
37:03 Des plantes qui ne poussent nulle part ailleurs dans le monde.
37:05 On les a retrouvées sur le linceul de Turin, ce qui montre son origine orientale, comme le tissage.
37:09 Le suer d'Oviedo, on retrouve les mêmes bolènes, le trajet donc a une convergence.
37:14 Alors bien sûr, le tissage est un tissage ancien, analogue à part les chevrons analogues au tissage du linceul de Turin.
37:24 Comment expliquer les extraordinaires similitudes qui existent entre le linceul de Turin et le sud-arion d'Oviedo ?
37:33 Comment expliquer ces points de correspondance trop nombreux et précis pour être imputables au hasard,
37:39 si l'une ou l'autre de ces reliques n'est pas authentique ?
37:44 Aussitôt ces résultats connus, des critiques ont questionné la datation au carbone 14.
37:49 Il y a lieu de se poser des questions et on s'est posé beaucoup de questions.
37:55 D'ailleurs, les scientifiques ont été heurtés de l'attitude des laboratoires, qui étaient anti-idéontologiques.
38:00 Le directeur du laboratoire d'Oxford a reçu un million de livres sterling pour être remercié d'avoir montré que le linceul était un faux.
38:08 Il y a eu de quoi s'étonner quand même.
38:10 Le refus de communication des mesures, les tests statistiques pour voir si les analyses étaient bonnes n'étaient pas des tests utilisés habituellement.
38:19 C'était des tests qui étaient abandonnés parce qu'ils n'étaient pas justes.
38:22 Et ensuite on avait bougé les paramètres des tests à Paris en 1989 au symposium.
38:26 On a essayé de faire le point de comprendre ce qui s'était passé jusqu'à 2014.
38:30 Et là on a entendu quelque chose qui a fait hurler les gens parce que l'analyse était annoncée étant en aveugle.
38:34 On prend un échantillon, on le met dans un tube, on met un numéro, on donne ça, on ne dit pas à quoi correspond le numéro, c'est en aveugle.
38:41 Et dans les coulisses, c'est-à-dire dans la sacristie de Turin, on entend dire le numéro 1 c'est l'échantillon de Nuby, le numéro 2 c'était l'échantillon, le numéro 3, le numéro 4 c'est l'échantillon du linceul de Turin.
38:53 Donc l'analyse n'a pas été faite en aveugle.
38:56 Alors on leur a dit écoutez vous nous avez menti, pourquoi avez-vous menti ?
39:00 Écoutez on ne fait jamais d'analyse en aveugle, c'est pour crédibiliser l'opération auprès du public.
39:06 Ça c'est officiel.
39:09 Et pourquoi ne font-ils pas d'analyse en aveugle ?
39:11 Parce qu'un élément archéologique a pu être conservé dans l'humidité, dans la terre, donc il subit des pollutions, un linge encore plus facilement.
39:21 Et donc il est nécessaire d'enlever ces pollutions parce que ces pollutions vont fausser les dates.
39:26 Il y a les micro-organismes aussi qui se déposent, les champignons, les levures qui se déposent sur les linges en particulier, rajeunissent les dates.
39:32 Parce qu'il y a un enrichissement isotopique, il suffit d'un enrichissement de 17% pour rajeunir de 1200 ans.
39:38 Donc ce qui fait qu'on a eu plein de choses anormales qui permettent de jeter le plus grand doute sur ces analyses.
39:51 La présence de sang sur certaines reliques de la Passion, comme sur le Soudarion de Viedo ou le Linceul de Turin,
39:57 a amené plusieurs auteurs à spéculer sur un projet de cloner le Christ.
40:02 À partir d'échantillons fragmentaires, pourra-t-on vraiment redonner vie à Jésus de Nazareth ?
40:08 S'il s'agit bien entendu de son sang.
40:12 L'idée est à la fois enivrante et inquiétante.
40:19 Imaginons un instant une véritable copie carbone de Jésus, identique tant sur le plan physique que psychologique.
40:27 Que penserait-il de nous ?
40:31 Il y a fort à parier qu'il serait déçu.
40:34 Déçu par ses mondes perpétuellement en guerre, toujours prêt à faire sauter la planète pour quelques paris de pétrole,
40:40 ou pour assurer leur hégémonie sur leurs voisins.
40:44 Déçu par l'iniquité de la distribution des richesses mondiales,
40:48 et surtout déçu par ces sociétés plus soucieuses du prix de l'essence à la pompe
40:53 que de ces dizaines de milliers d'enfants qui meurent chaque jour de malnutrition.
40:58 Nous devons nous faire à l'idée que nous ne savons pas tout.
41:04 Nous avons beaucoup à apprendre.
41:07 Nous devons chercher des indices sur le sens de nos vies,
41:10 sur l'importance de l'apprentissage de l'amour,
41:13 et sur le sens de la souffrance personnelle aussi,
41:16 même sur le phénomène du rejet.
41:19 Nous devons réapprendre les vertus du silence.
41:23 L'homme du sueur est un homme silencieux et en paix.
41:28 Nous devons apprendre à nous arrêter,
41:31 à tenir compte de la réalité,
41:34 à être responsables de nos frères et de nos sœurs, même dans la souffrance,
41:38 comme d'autres réussissent à le faire.
41:42 Les plus grands sont ceux et celles qui ont servi les autres malgré leur souffrance.
41:47 Dans les grandes histoires d'amour,
41:50 la souffrance n'est-elle pas toujours nécessaire pour accomplir l'amour idéal?
41:55 Pourrions-nous cloner la pensée du Fils de Dieu,
42:01 nous qui l'avons déjà crucifié?
42:05 Il faut croire que 2000 ans n'ont pas suffi
42:08 pour faire son message d'amour et de compassion.
42:12 Sous-titrage Société Radio-Canada
42:15 [Musique]