• il y a 6 mois
Mawa McQueen, femme française qui a fait fortune en lançant un commerce de crêpes aux Etats-Unis, est l'invitée de Léa Salamé à 9h20. Elle publie sa biographie, "Une ambition sans limite", aux éditions MCQ.

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Transcription
00:00 - Et à Salamé, vous recevez ce matin une chef !
00:02 - Une chef franco-ivoirienne qui, elle aussi, s'y voyait déjà en haut de l'affiche !
00:07 Bonjour Mahoua Makouine, merci d'être avec nous ce matin !
00:11 - Bonjour, merci de me recevoir !
00:13 - Si vous étiez un continent, un personnage historique et une recette de cuisine, vous seriez qui ? Vous seriez quoi ?
00:19 - Un continent, je dirais aujourd'hui l'Amérique. Dans le futur, ce sera l'Afrique.
00:25 Et puis l'autre question ?
00:27 - Un personnage historique ?
00:28 - Rosa Park.
00:30 - Oui, évidemment.
00:33 - Et une recette de cuisine ?
00:34 - Le mafé.
00:36 - Oscar Wilde disait "Vivre est la chose la plus rare du monde, la plupart des gens se contentent d'exister".
00:43 Qu'est-ce que vous en pensez de cette phrase, vous qui vivez à mille à l'heure ?
00:46 - C'est génial parce que j'ai repris cette phrase dans mon livre.
00:49 Parce que je ne veux plus exister, je veux vivre,
00:56 je veux croquer la vie à plein de dents.
00:59 - Vous l'avez toujours croqué à plein de dents.
01:02 Quelle histoire incroyable que la vôtre quand même, Maho McQueen.
01:05 On a du mal à y croire tellement ça semble surréaliste votre histoire.
01:08 Vous êtes née dans une famille très pauvre d'Abidjan, en Côte d'Ivoire, dans un village à côté d'Abidjan.
01:14 Vous avez passé votre adolescence à Trappes, en banlieue parisienne,
01:17 avant de partir avec une détermination et une volonté de faire aux Etats-Unis il y a 20 ans,
01:21 où vous avez fait fortune dans la restauration, dans la station de ski la plus chic des Etats-Unis,
01:25 à Spen, avec des crêpes de luxe dont les Américains raffolent.
01:28 Vous avez aujourd'hui 4 restaurants, 120 employés.
01:31 Vous allez encore développer des restaurants un peu partout aux Etats-Unis, des franchises.
01:36 Vous êtes invitée sur tous les talk-shows américains.
01:38 Vous vous êtes construite toute seule, sans famille, sans héritage pour vous aider.
01:42 C'est une leçon de vie que vous racontez dans ce livre, dans votre autobiographie.
01:46 Une ambition sans limite parue dans votre maison d'édition, MCQ,
01:49 parce que vous avez votre propre maison d'édition, c'est comme ça aux Etats-Unis.
01:53 Et on le trouve, on le commande en le lisant sur internet.
01:56 Votre destin part d'une phrase que vous avez entendue enfant,
01:59 quand vous étiez à Abidjan encore et que vous regardiez la série The Cosby Show.
02:02 Le Cosby Show, cette famille noire américaine qui était riche, qui avait réussi.
02:07 Vous la regardiez à Abidjan et il y a cette phrase,
02:09 "Je ne veux pas devenir une statistique". Qu'est-ce que ça veut dire ?
02:12 - Ah, pour moi, je ne voulais pas être la norme.
02:15 Je ne voulais pas être dans les...
02:18 En disant que je suis née à Trappes, il faut que je vive là,
02:23 il faut que je mange là, il faut être dans les normes.
02:26 Non, je ne voulais pas, je voulais être en dehors des statistiques.
02:30 - En dehors des statistiques ? - Ah oui, absolument.
02:32 Pour moi, c'était avoir une autre vie, avoir une autre option de vie.
02:38 - Et c'est ce que vous racontez dans votre livre,
02:39 vous donnez tout un tas de conseils pour y arriver.
02:42 Je vais y venir, mais d'abord votre histoire, parce qu'elle est vraiment formidable.
02:45 Vous naissez donc il y a 50 ans.
02:47 - Presque, presque, hein ? - Presque, 49 et demi.
02:49 - Ah, 49 et demi, jusqu'au mois de juillet.
02:52 Dans un village près d'Abidjan, votre mère est chrétienne, elle a 18 ans,
02:55 votre père musulman, il a déjà deux femmes.
02:57 Ces deux êtres n'avaient rien à faire ensemble, écrivez-vous.
03:00 D'ailleurs, ils se séparent et ne peuvent pas s'occuper de vous.
03:02 Ils vous confient à une tante lointaine.
03:04 Vous réécrivez "J'ai été balottée d'un foyer à l'autre.
03:07 Nous avions à peine un repas par jour.
03:09 Enveloppée dans un vieux pagne, je dormais sous la table et j'ai appris à me taire,
03:13 à devenir invisible et à me fondre dans le décor,
03:16 car je me sentais indésirable et abandonnée."
03:20 - Oui, à l'époque, oui.
03:21 Ça a vraiment été ça, vos dix premières années ?
03:23 - Oui, absolument, parce que c'est des sentiments que j'ai eus.
03:30 Et c'était assez traumatique, je dirais.
03:38 - Vous vous sentiez mal aimée ?
03:41 - Je me sentais mal aimée parce que je ne savais pas où me mettre
03:45 et j'avais l'impression que j'étais indésirable.
03:47 Je n'avais pas de père à l'époque parce que je ne le connaissais pas.
03:50 Ma mère était chrétienne, mais je ne la voyais pas.
03:54 Il y a quelqu'un d'autre qui m'élevait.
03:58 - Qui vous élevait ?
04:00 Non, c'est bon, le français ça va !
04:02 Ça fait 25 ans que vous êtes aux Etats-Unis, mais ça va quand même.
04:05 Votre quotidien s'améliore un peu à l'âge de 9 ans,
04:07 quand votre père vous reprend à sa charge, mais ça ne va durer que 3 ans.
04:10 Et à l'âge de 12 ans, on vous envoie en France,
04:12 où habite désormais votre mère, à Trappes, donc en banlieue parisienne,
04:15 où elle a refait sa vie.
04:17 Et là, vous découvrez des frères, des demi-frères et soeurs
04:19 que vous n'avez jamais vus de votre vie.
04:21 Et vous comprenez vite qu'on vous a envoyés là-bas pour vous en occuper.
04:24 Vous écrivez « Imaginez 12 personnes entassées comme des sardines dans un 3 pièces,
04:28 où je devais cuisiner, faire le ménage, m'occuper de mes demi-frères et soeurs
04:32 que je n'avais jamais rencontrées jusqu'alors.
04:34 J'ai 12 ans et je suis déjà la bonniche. »
04:38 - Quelque part, oui.
04:39 Mais c'était un bon training pour moi.
04:43 Avec le recul, je me dis...
04:45 C'est vrai qu'on voit les choses différemment avec le recul.
04:48 Avec le recul, c'était un droit de passage, je dirais.
04:52 Et à l'époque, on le faisait sans...
04:54 C'est quelque chose avec quoi on ne discutait pas.
04:57 Je suis la grande, donc je dois m'occuper de mes frères et soeurs.
04:59 Et je le faisais.
05:01 - Vous ne vous disiez pas que c'était un juste mot ?
05:03 - Non, à jamais !
05:05 Je crois qu'en fait, quelque part, j'étais la bosse, quoi.
05:09 Déjà !
05:10 Déjà, je le faisais avec...
05:14 Fierté et avec...
05:17 Discipline !
05:18 - Et pourtant, vous dites que vous détestiez faire le ménage.
05:21 - Je déteste faire le ménage, oui.
05:24 Mais le côté bosse, je l'avais déjà.
05:29 J'aimais diriger les gens.
05:31 - Et c'est là, en tout cas, que vous apprenez à cuisiner ?
05:32 - Ah oui !
05:33 - Gamine à 12-13 ans, parce qu'il faut faire à manger à vos frères et soeurs.
05:35 - Bien sûr, bien sûr !
05:37 Après, les parents travaillent, donc qu'est-ce que tu fais ?
05:40 Tu t'occupes de tes frères et soeurs, quoi.
05:42 Et puis, vous faites un lycée pro, vous faites un CAP au lycée hôtelier de Saint-Quentin-en-Yvelines.
05:46 Vous commencez des petits boulots dans les restaurants.
05:48 Vous racontez...
05:49 Il y a un extrait sur les blessures du corps.
05:53 - Je les ai toujours !
05:54 - Vous les avez toujours.
05:54 Vous dites "je ne compte plus les coupures, les brûlures causées en cuisine dont mon corps peut encore témoigner".
06:01 "Ces blessures sur mon corps sont devenues mon insigne d'honneur et de discipline".
06:06 - Oui.
06:07 - Malgré les souffrances, malgré les rejets, vous gardez votre rêve,
06:10 qui se résume au fond dans une chanson de Black Mamba,
06:12 une chanson que vous adorez, qui est sur votre compte Instagram.
06:15 "Je m'arrache au soleil, mon existence d'avant, je la raye".
06:18 - Je m'arrache au soleil, mon existence d'avant, je la raye.
06:21 Je serai jamais plus loyale, je serai jamais pareil.
06:24 - Alors, vous ne vous arrachez pas au soleil, mais aux Etats-Unis, à Aspen,
06:29 grâce à un coup de chance incroyable, là aussi.
06:31 Vous êtes jeune fille au pair à Londres.
06:33 Vous gagnez le visa américain, la green card, dans une loterie
06:36 à laquelle votre petit copain de l'époque vous avait inscrite.
06:40 - Correct.
06:41 - Oui, comment c'est possible, ça ?
06:43 - Mais c'est fou, parce que franchement, je ne savais même pas que ça existait.
06:49 Et je ne pensais même pas.
06:51 J'étais désespérée.
06:53 Ça fait dix ans que j'essayais d'aller aux Etats-Unis et il ne se passe rien.
06:57 Les gens ne veulent pas de moi.
06:58 J'ai appris l'anglais, je suis bilingue maintenant,
07:02 j'envoie toujours des CV et c'était lourd.
07:05 - Personne ne vous répond, personne ne veut.
07:07 - Ah oui, je me suis dit mais ce n'est pas possible.
07:09 - Et vous d'ailleurs vous dites que vous faites une vraie dépression à ce moment-là,
07:12 parce que vous vous dites que vous ne allez pas vous en sortir.
07:13 - Oui, mais moi je me suis dit que je m'en fous, je vais continuer.
07:17 Et mon petite amie à l'époque, qui était très gentille,
07:21 qui m'envoie cette coupure de presse, qui me dit
07:25 « Ah, tu vois, il y a la loterie pour les Etats-Unis. »
07:28 Je dis « Mais attends, mais mal à lui.
07:31 Si je savais, je l'aurais fait.
07:33 Et si ça existait, je l'aurais su.
07:35 Je croyais que je savais tout.
07:36 Mais on ne s'imagine même pas que ça existe ce truc-là.
07:41 Et je lui dis « C'est bon, moi je ne paye pas 30 pounds pour ça. »
07:47 Et c'est lui qui a joué.
07:48 - Et il vous a payé ?
07:49 - Oui.
07:50 - Et vous avez gagné ?
07:50 - Oui.
07:51 Et il m'a largué aussi.
07:52 - J'ai envie de vous dire « Tant mieux ! »
07:55 Parce que l'avion pour les Etats-Unis, là vous arrivez dans votre rêve.
08:01 Toujours le Cosby Show où vous rêviez, vous vous êtes dit « Ce sera là-bas ».
08:05 Il y a une autre série que vous regardez, « Enfants, attrape ! »
08:07 C'est « Les feux de l'amour », l'après-midi sur TF1.
08:10 Et les feux de l'amour, ils vont à Aspen.
08:13 Aspen, c'est la station la plus huppée, la plus chic.
08:16 Et c'est là où vous débarquez, vous travaillez dans des petits restos.
08:18 Vous faites la plonge, vous faites la serveuse, vous faites tout ça.
08:21 - Tout !
08:21 - Tout.
08:22 Et vous devenez...
08:24 Et puis à un moment, vous lancez votre business.
08:26 C'était il y a 18, 20 ans.
08:28 - Chef privé.
08:29 - Et vous comprenez que là, les Américains très riches sont prêts à payer des fortunes
08:34 pour la gastronomie française dont ils raffolent.
08:35 Et vous avez l'idée de génie qui est la crêpe.
08:38 Et vous...
08:39 Parce qu'il faut quand même savoir que vous faites payer 148 dollars une crêpe au caviar.
08:43 Non mais c'est du délire !
08:45 - Non, c'est pas du délire parce qu'en fait, ça va très bien avec le marché.
08:48 Il faut connaître son marché.
08:50 C'est des gens qui vont payer pour des choses.
08:52 Le caviar, ça coûte cher.
08:54 Même sans la crêpe, ils vont payer 200 dollars pour le caviar.
08:59 Alors pourquoi pas la mettre dans la crêpe ?
09:01 - Ouais.
09:02 Et alors la crêpe ?
09:03 Comment vous avez l'idée de la crêpe et comment ça marche ?
09:05 - En tant que française, je me suis dit qu'on ne peut pas être dans une station de ski
09:11 sans avoir une crêperie.
09:13 Mais c'est quoi ce truc-là ?
09:15 Et donc je me suis dit "je vais faire une crêperie".
09:20 Et c'est comme...
09:22 Le mien c'est "Starbucks mixed crêperie".
09:26 - Starbucks mixed...
09:28 Mélange avec crêperie.
09:29 - Voilà.
09:29 - Et ça donne ça.
09:30 - Ça donne "Mawas Chicken" et maintenant ça a changé, ça devient "The Crêpe Shack".
09:35 - "The Crêpe Shack".
09:35 - "The Crêpe Shack" parce que c'est petit.
09:37 Et donc vous dites "je mélange toutes mes influences africaines, françaises, américaines
09:42 dans vos crêpes".
09:43 Vous proposez toutes les crêpes possibles et imaginables.
09:46 Et ça cartonne.
09:47 Mais vous avez eu des revers.
09:48 Il y a des restaurants qui n'ont pas marché.
09:49 Il y a des projets qui ont coulé pendant le Covid.
09:51 Vous avez pris cher.
09:52 Vous n'avez jamais perdu la pensée positive dont vous parlez dans ce livre ?
09:56 - Mais j'ai pas le choix.
09:58 Pour moi, il faut que ça marche.
10:00 Il n'y a pas...
10:01 Qu'est-ce que je vais faire d'autre ?
10:03 - Mais quand vous ratez ?
10:04 - Quand je rate, je pleure, je me relève et puis j'y vais.
10:06 Je dis "non mais il y a quelque chose que j'ai dû mal faire donc il faut se relever".
10:10 Justement, je peux...
10:12 - Toujours pour vous relever ?
10:13 - Toujours.
10:14 - Et quand on vous a dit des milliards de fois, on vous a dit "tu ne vas jamais y arriver"
10:17 ?
10:18 - Je leur dis "mais attendez, vous êtes malade, c'est moi qui décide".
10:21 Personne...
10:22 Jusqu'à maintenant, c'est moi qui décide.
10:24 J'investis à moi.
10:25 Moi, on m'a dit "à Aspen, il n'y a pas de place pour toi".
10:28 Je suis allée à 10 minutes.
10:30 Je ne suis pas dans Aspen, je suis à 10 minutes.
10:34 Mais je l'ai fait.
10:36 - Et le racisme que vous avez connu ?
10:38 Vous êtes la première chef noire à Aspen.
10:41 Vous racontez au début, même en France au début, pour vous dire à quel point j'étais
10:45 conditionnée par le racisme, j'allais voir des hôtels 5 étoiles, je postulais pour
10:48 faire le ménage parce que je suis noire.
10:50 Donc je suis noire, forcément je dois faire le ménage.
10:52 - Oui, parce que c'est l'idée qu'on vous met ici.
10:56 C'est vraiment le conditionnement, c'est mon expérience.
11:02 Peut-être que ça n'existe plus maintenant.
11:04 Mais c'est mon expérience.
11:06 Et donc c'est vrai que quand j'allais, je n'essayais pas de faire autre chose que ce
11:12 que j'étais conditionnée, surtout en étant étrangère.
11:15 Je suis étrangère aux Etats-Unis.
11:17 - Et en France, vous étiez aussi étrangère.
11:20 - Voilà.
11:21 - Vous avez quelle nationalité d'ailleurs ?
11:23 - Je suis africaine, française, américaine.
11:28 - Vous avez les trois passeports ?
11:31 - Non, j'ai les deux passeports.
11:32 - Françaises et américaines ?
11:33 - Oui.
11:34 - Vous n'avez pas pris le passeport ivoirien ?
11:36 - Il faut que je le prenne !
11:38 - Je me suis demandé si cette histoire, votre histoire folle sur Rêve Américain, aurait
11:42 pu avoir lieu en France.
11:44 - Oui, absolument.
11:45 Aujourd'hui, je le dis et je suis convaincue, c'est pour ça que je suis là d'ailleurs,
11:50 que ça aurait pu être en France.
11:54 Mais le problème, c'est qu'à l'époque, moi, en étant en France, on m'a vendu le
12:00 Rêve Américain et je ne voyais personne qui me ressemblait.
12:03 - Vous vous dites que vous n'avez pas de modèle noir en dehors du sport et du divertissement
12:06 français.
12:07 - Voilà.
12:08 - Et là, aujourd'hui, vous pensez que les choses changent.
12:10 Vous êtes allée à l'automne dernier dans votre collège de Trappes.
12:13 - Oui, il y avait un noir !
12:14 - Et oui !
12:15 - Je dis « Yes ! » Il y a des femmes, c'est totalement différent.
12:20 Mais aujourd'hui, l'expérience que les jeunes ont, c'est magnifique.
12:25 - Donc vous y croyez ? Il peut y avoir un Rêve Français comme il y a un Rêve Américain ?
12:29 - Il y a un Rêve Français.
12:30 Ce n'est même pas « il peut », c'est « le Rêve Français existe ». C'est parce
12:34 qu'on ne l'a pas encore pris.
12:35 On ne l'a pas encore fait.
12:36 Comme on dit, on ne l'a pas encore fait le nôtre.
12:39 - Oui.
12:40 Mais Maman McQueen, je vous ai posé la question dans le couloir.
12:43 Est-ce que vous aimez revenir en France ? Vous revenez une ou deux fois par an.
12:46 Et vous m'avez répondu « Maintenant, oui ».
12:50 - Maintenant, oui.
12:52 - Et pourquoi « avant non » ?
12:54 - Avant non, parce que j'avais des blessures.
12:57 Et il m'a fallu du temps pour comprendre que ça c'était à l'époque et maintenant
13:04 les choses ont changé.
13:05 - Il y a une femme qui a changé votre vie, elle s'appelle Oprah Winfrey.
13:08 C'est la star absolue des talk-shows américains.
13:12 « Pense comme une reine », elle dit.
13:14 Une reine n'a pas peur d'échouer.
13:16 Pense comme une reine.
13:17 Et elle donne ce conseil-là.
13:18 On l'écoute, Oprah.
13:19 - Vous devez avoir une sorte de vision de votre vie.
13:26 Même si vous n'avez pas le plan, il vous faut une direction dans laquelle vous choisissez
13:32 d'aller.
13:33 Je n'ai jamais été le genre de femme qui aimait monter dans une voiture pour simplement
13:37 faire un tour.
13:38 J'avais un petit ami qui me disait « Allons faire un tour ».
13:41 Mais moi je veux savoir, où est-ce qu'on va ? Est-ce qu'on a une destination ? Il
13:49 y a un plan ou juste on roule ?
13:52 Ce que j'ai appris, c'est que c'est une excellente métaphore de la vie.
13:57 Vous voulez être aux commandes de votre vie.
13:59 Car si vous ne l'êtes pas, c'est la vie qui vous conduira.
14:02 - C'est vrai.
14:03 - Tu dois avoir une direction, sinon c'est la vie qui te conduit.
14:08 - Ah oui, c'est vrai.
14:09 - Vous dites aussi dans votre livre, un des premiers conseils que vous donnez dans « Une
14:12 ambition sans limite », c'est « N'attends pas qu'on vienne te sauver, personne ne viendra
14:17 te sauver.
14:18 Tu te débrouilles tout seul.
14:19 » - Ah oui.
14:20 - À la fin, on est tout seul.
14:21 - À la fin, on est tout seul.
14:23 On est venu tout seul dans le monde et on finira tout seul.
14:25 - Dans sa confiance en soi et peu importe ce que disent les autres.
14:28 - Oui, dans tout.
14:29 - Les impromptus, vous répondez très rapidement, sans trop réfléchir.
14:31 Qu'est-ce que vous avez de français en vous ?
14:32 - La culture.
14:34 - D'américain en vous ?
14:36 - Vouloir tout réussir, vouloir réussir.
14:41 - Vouloir réussir.
14:42 La mentalité de gagnant, ce que vous appelez.
14:44 Dites-vous rien en vous d'africain.
14:46 - La musique.
14:49 - Votre crêpe préférée, elle est à quoi ?
14:51 - Poulet, champignons et pesto.
14:57 - Omar Sy ou Djamal Dabouz ?
14:59 - Omar Sy.
15:00 - La team de trap.
15:02 Martin Luther King ou Malcolm X ?
15:04 - Martin Luther King.
15:06 - Donald Trump ou Joe Biden ?
15:07 - Neither.
15:08 - Neither.
15:09 Ni l'un ni l'autre.
15:10 La dernière fois que vous avez pleuré ?
15:13 - Ah, il y a une semaine.
15:15 - Pourquoi ?
15:16 - Parce que j'ai fait du golf avec un des chefs que j'adore, Thomas Keller, et j'hallucinais
15:24 que moi je fais du golf avec ce gars-là dans un truc privé et c'était…
15:31 - Vous faites du golf maintenant ?
15:33 - Oui, mais attendez, j'aurais jamais cru de ma vie.
15:35 - Qu'est-ce qui vous met en colère encore aujourd'hui ?
15:37 - La stupidité des gens.
15:40 - Le temps qui passe, ça vous angoisse ?
15:42 - Pas du tout, je trouve que le temps, ça bonifie.
15:46 - Pizza ou blanquette de veau ?
15:48 - Blanquette de veau, bien sûr.
15:49 - L'amour, vous avez le temps ?
15:50 - Ah oui.
15:51 - Vous êtes amoureuse ?
15:53 - Oui, de mon mari qui est un homme magnifique.
15:57 - Jean Amber ou Hélène Darroze ?
15:59 - Hélène Darroze.
16:00 - McDo ou Burger King ?
16:02 - Ni un ni l'autre.
16:04 - Les Alpes ou les Rocheuses ?
16:06 - Les Rocheuses.
16:07 - L'argent fait-il le bonheur, Maho McQueen ?
16:10 - L'argent ne fait pas le bonheur mais il y contribue et il vous donne des options.
16:14 - Liberté, égalité, fraternité, vous choisissez quoi ?
16:17 - Liberté.
16:18 - Et Dieu dans tout ça ?
16:20 - Il est là, tranquillement.
16:22 - Une ambition sans limite, cultiver un état d'esprit propice au succès, c'est votre
16:26 livre qu'on peut trouver sur internet puisque c'est vous-même qui l'avez édité,
16:30 parce que vous l'écrivez tous vous-même, édition MCQ.
16:32 - Sur Amazon.
16:33 - Je ne voulais pas la faire avec vous mais c'est fait.
16:38 - On est encore en France !
16:41 - Merci Maho pour ce beau parcours de vie et belle journée à vous.
16:46 - Merci.
16:47 - Et merci Léa Salamé, vous nous aviez prévenu qu'on l'adorerait à la fin.

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