• il y a 6 mois
Avec Morad Aït-Habbouche, fondateur de la plateforme 2 degrés de plus.
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##COMMENT_VA_LA_PLANETE-2024-05-12##

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Transcription
00:00 - Sud Radio, comment va la planète ?
00:03 - Bonjour Morada et Tabouche.
00:04 - Bonjour Jean-Marie.
00:05 - Réalisateur de la série "Sale temps pour la planète", c'est sur France 5.
00:09 Alors chaque semaine sur Sud Radio, vous sillonnez le pays et même le monde à la recherche
00:13 de ce qui vous remonte le moral dans la lutte contre le changement climatique.
00:16 - Ce qui me donne la patate, la banane, la pêche ce matin, ce sont des retraités qui
00:21 vivent pépères du côté du canal du Midi.
00:24 Nous sommes dans le département de l'Aude.
00:26 - Allez salut Georges.
00:27 - Hop salut.
00:28 - Comment tu vas ? - Ca va, ça va.
00:30 - C'est froid ce matin.
00:31 - Regarde, il y a la jolie blanche partout.
00:34 Un petit coup de sécateur, nos amis retraités ont la main verte.
00:39 Alain, Georges, Nathalie viennent chaque jour dans leur petit lopin de terre.
00:43 Il est situé à proximité de leur barre d'immeubles.
00:45 Ils sont 230 Jean-Marie membres et ils exploitent 6 hectares de terre pour produire des fruits
00:51 et légumes bio.
00:53 Et ce matin, vous garantie, ça caille, mais ils sont là.
00:58 - On va faire un petit café.
01:01 Et pendant qu'Alain nous prépare le café bien chaud, j'en profite pour lui demander
01:05 comment est née cette histoire de potager si singulière.
01:09 Pour tout vous dire, elle démarre pendant la guerre mondiale, la seconde guerre mondiale.
01:12 A l'époque, il fallait mettre du beurre dans les épinards.
01:16 En 1942, la SNCF demandait à ses cheminots d'utiliser les emprises autour des gares,
01:23 autour des triages, tous les terrains qui n'étaient pas utilisés pour que les cheminots
01:27 puissent avoir de quoi subsister.
01:29 Et aujourd'hui, il y a 85 centres comme celui-ci avec une petite fierté puisque celui de Narbonne
01:35 est le plus grand de France.
01:36 Tu veux boire un café ? On va partager.
01:39 - Ici, j'aime dire qu'on cultive plus le lien social que les légumes et c'est important.
01:47 Autour d'Alain, on parle évidemment de tomates, de carottes, d'astuces en tout genre, mais
01:52 sans jamais se prendre le chou.
01:54 Mais je ne vais pas vous raconter des salades, cher Jean-Marie.
01:57 Parfois, ça pique un peu, surtout qu'aujourd'hui, dans le coin, il pleut de moins en moins.
02:03 Alors, ils doivent ouvrir les vannes, mais seulement 48 heures par semaine, pas une seconde
02:08 de plus.
02:09 Alain prend alors la grosse clé.
02:12 Il nous emmène ici à l'endroit où il va pouvoir ouvrir les vannes.
02:16 - Il faut la mériter, cette eau.
02:18 - Oui, c'est sûr qu'on la mérite, mais qu'on en gaspille aussi.
02:26 Et donc, chaque litre qu'on prend dans le canal n'arrive pas au pied des plantes.
02:35 Et donc, c'est ce que j'appelle du gaspillage, alors qu'on est en manque d'eau.
02:41 Grâce à Alain, les membres ont compris qu'il fallait rationner l'eau qui ne coule plus
02:45 du tout comme avant.
02:46 Et encore, ici, les jardiniers ont de la chance, car ils disposent du canal de la Robine,
02:51 qui est un bras du canal du Midi, géré par les voies navigables de France.
02:56 - Un canal comme celui-ci, il est toujours plein, parce que VNF a besoin de le laisser
03:01 plein pour pas que les berges ne s'effondrent.
03:04 Mais ça veut pas dire qu'il y en a beaucoup de l'eau.
03:06 Ce canal, il est précieux, mais il faut qu'il le reste.
03:09 Allez, on va grattouiller un peu.
03:12 Il grattouille, mais ça gratte parfois.
03:16 Et oui, la terre est sèche par ici.
03:18 - Au mois de novembre, j'ai jamais vu ça.
03:20 En disant, on n'a jamais eu de restriction, mais c'est une période de l'année.
03:26 Ça sent un peu la fin des haricots.
03:28 Moins d'eau, moins de fruits et légumes, et les carottes sont cuites, ou presque.
03:32 Georges, en tout cas, lui, refuse d'imaginer le pire.
03:35 - Si un jour, il n'y a plus d'eau, on ne pourra plus venir au jardin.
03:38 Et là, franchement, ce sera un coup de poignard qu'on me donnera.
03:43 Parce que le jardin, pour moi, c'est...
03:46 Depuis 13 ans que j'y viens, j'y passe beaucoup, beaucoup d'heures.
03:51 Je viens tous les jours, j'ai beaucoup de plaisir à travailler la terre, à toucher la terre.
03:57 Ça m'a plu beaucoup.
03:59 Le jour où je ne pourrai plus revenir, je ne serai pas...
04:04 Rien que d'y dire, rien que d'en parler, ça me fout le poil.
04:08 Voilà. Je ne suis pas prêt à m'arrêter.
04:11 "Ça me fout le poil", c'est une expression que connaît bien notre ami Julien,
04:15 qui réalise cette émission.
04:16 Belle expression pour dire que ça lui fout un peu la trouille.
04:20 Mais heureusement, Alain le président a su ménager la chèvre et le chou
04:24 et éviter une guerre entre les différents usagers de l'eau du canal du Midi.
04:27 Il y a l'eau potable pour la population, l'eau de nos jardiniers amateurs
04:31 et celle pour nos agriculteurs.
04:35 - On doit changer les pratiques pour l'économiser, l'eau.
04:38 Et la guerre entre le voie navigable de France, les jardiniers amateurs, les agriculteurs,
04:45 on commence à se comprendre les uns les autres.
04:48 Avec les canicules, les sécheresses à répétition, les pratiques sont désormais plus responsables.
04:53 Elles apaisent même les tensions entre usagers.
04:55 Et une paix des braves avec les agriculteurs.
04:57 Chacun a mis de l'eau dans son vin.
05:00 C'est le cas de Christian Contour, le président de l'union locale des syndicats Vignerons,
05:04 qui vient ici à notre rencontre.
05:07 - Salut Alain.
05:08 - La poignée de main, vous étiez ennemi avant ?
05:11 - On ne va pas dire ennemi, on va dire qu'il y avait des tensions sur les consommations d'eau en général.
05:16 - Ce sont des partenaires, ce ne sont plus des adversaires.
05:22 Aujourd'hui, il faut qu'on travaille intelligemment et c'est ce qu'on a essayé de faire avec ces installations.
05:27 Les installations dont il parle, c'est un système qui permet le goutte à goutte dans toutes les parcelles.
05:32 - Alors ça, c'est la nouvelle manière d'irriguer.
05:35 On va prendre l'eau qui nous est amenée par le nouveau système avec la station de pompage le long de la robine.
05:42 On va pouvoir faire du goutte à goutte.
05:44 Mais pour que ça fonctionne, Jean-Marie, il faut une station de pompage.
05:49 Coup de l'opération, 10 millions d'euros, beaucoup d'oseille et de blé pour que ça fonctionne.
05:54 - Allez, ouverture du coffre-fort.
05:58 De ce côté, il y a toutes les pompes.
06:00 Et puis de l'autre côté, c'est des filtres parce qu'on a quand même des eaux un peu chargées.
06:05 Donc on a une pré-filtration pour envoyer dans le réseau une eau relativement propre, même s'il y a une filtration à la parcelle.
06:12 Cette centrale a été mise en place en partenariat avec les Voies navigables de France.
06:16 Leur crédo commun, considérer cette ressource comme un trésor.
06:20 - On économise à fond, même en hiver, puisqu'on est au mois de novembre.
06:25 On a les mêmes débits d'un lot de ce qu'on a au mois de juillet.
06:28 Christian, Alain, personne ici ne ramène sa fraise avec le réchauffement planétaire.
06:33 C'est sûr, c'est plus dur qu'avant.
06:35 - Quand on voit les moyens qu'il faut y mettre pour que la ressource, elle soit préservée.
06:41 On en prend encore plus conscience.
06:43 Surtout quand on voit, comme le dit le président, qu'en hiver, il n'y a pas d'eau ou très peu.
06:50 Là, maintenant, moi, je suis convaincu qu'il faut aller vers ça partout.
06:54 Partout, c'est-à-dire sur toutes les terres à proximité du canal.
06:57 1600 hectares, soit 2300 terrains de foot.
07:01 Christian Contour fait partie des viticulteurs qui peuvent disposer des eaux du canal.
07:06 Il nous emmène ici, dans ses vignes.
07:08 - Pour faire une plaisanterie, mine de rien, je ne suis pas Jésus.
07:12 Mais je marche sur l'eau.
07:14 Puisqu'en effet, la canalisation de la station, qui est à 4 km, passe ici et vient distribuer donc à la borne.
07:23 Et là, vous avez tout le dispositif de distribution aux différentes parcelles qui se trouvent là.
07:28 Et là, sur cette parcelle qui est irriguée, on s'aperçoit que je ne vois pas très loin, parce que la végétation est dense.
07:35 Ça veut dire que la vigne était en bonne santé, qu'elle a pu mûrir ses raisins correctement.
07:39 - Mais dans la parcelle, juste à côté de la sienne, les cépages souffrent.
07:43 Un jour, son voisin et sûrement d'autres producteurs de vins de la région devront arracher leur vigne.
07:48 Crève-cœur. Mais il y a peut-être des solutions.
07:51 Les chercheurs français travaillent pour mieux adapter les terroirs à cette réalité climatique en cours.
07:57 Et c'est tant mieux.
07:58 C'est le temps pour la planète.
07:59 - C'est le temps pour la planète.
08:00 Mais il y a une chose qui restera toujours belle, en tout cas, et c'est le canal du Midi.
08:04 Ça, c'est magnifique.
08:04 En tout cas, merci beaucoup.
08:06 - Mourad Haïtabouche, on peut retrouver tous vos reportages dans la série.
08:09 C'est le temps pour la planète.
08:10 C'est diffusé sur France 5.

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