Var : la nature renaît toujours de ses cendres - Comment va la planète

  • il y a 6 mois
Avec Morad Aït-Habbouche, fondateur de la plateforme 2 degrés de plus.
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##COMMENT_VA_LA_PLANETE-2024-03-31##

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00:00 - Sud Radio, comment va la planète ? - Avec Morad Aïtabouche. Bonjour Morad !
00:05 - Bonjour Laurence ! - Présenteur, producteur de la série "Salton pour la planète" diffusée sur France 5.
00:11 Et ce matin, un petit sourire ? - Exactement Laurence, ce qui me donne la patate, c'est de voir que la nature est capable de se régénérer sans nous.
00:20 De toute façon, on le sait, nous survivra sûrement.
00:23 Ce matin, je vous emmène dans un lieu plus connu pour être un rendez-vous de la Jet Set Mondiale qu'un endroit où les écosystèmes, la nature s'éclatent.
00:32 Et je peux vous le dire, la nature s'épanouit ici et ça donne probablement les plus beaux paysages et panoramas de la planète.
00:39 Et oui Laurence, mais où suis-je donc allé ? Un petit indice ?
00:43 - Alors, ça sent le sud ça ! - Exactement, ça sent même la lavande, un parfum de Côte d'Azur.
00:50 Et voilà, je suis dans la presqu'île de Saint-Tropez, dans le département du Var.
00:58 Notre guide aujourd'hui, c'est Pierre Lacosse. Avec lui, nous montons en haut du phare de Camara.
01:04 Il nous promet de belles surprises.
01:06 - Alors vous verrez, quand on arrive en haut, ça va vraiment être spectaculaire.
01:12 - 65, 66, 67, 68, 69, 70, 84 !
01:22 Pour arriver à 130 mètres d'altitude.
01:26 Et ben voilà, là on est au sommet du phare de Camara.
01:31 On peut admirer ce magnifique panorama qui nous montre les îles là-bas au loin, Le Levant, Port-Croz.
01:37 Et puis Port-Croz qui est vraiment beaucoup plus à l'ouest, là-bas à droite, et qu'on ne voit pas d'ici.
01:43 Nous voici aux premières loges pour apprécier le grand spectacle de la nature.
01:48 À nos pieds, calandres, criques sauvages, plages de sable blanc et eau turquoise.
01:53 - Voilà ce magnifique bureau qui est le mien un peu tous les matins, là. Et qu'on s'emploie à protéger.
01:59 - Parce qu'il est menacé. - Alors il est menacé, oui, il y a des menaces.
02:04 - Il faut toujours veiller aux usagers, aux pollutions, aux incendies.
02:09 - Donc voilà, ça c'est notre travail quotidien.
02:13 Et voilà la nature qui part en fumée. Nous sommes au cœur du parc national de Port-Croz.
02:18 Pierre, lui, ne peut pas oublier cette journée de juillet 2017. Il lui arrive même d'entendre encore ce son.
02:25 - Là je vous emmène ici parce que le feu il a démarré là, dans ce vallon là.
02:33 - En 8 minutes, il était en haut de la crête et il nous débordait les secours. On savait qu'il allait tout brûler.
02:39 En moins de 48 heures, 550 hectares de pinettes disparaissent.
02:43 800 terrains de football un enfer où même les soldats du feu ont du mal à résister.
02:49 - Là c'est pas bon, là. On se barre, on se casse. Les gars, on se casse, on se casse.
03:01 - À ce moment-là, c'est très difficile parce qu'on ne peut pas agir et on sait ce qu'on est en train de perdre en fait.
03:06 Nous, on fait tout pour que ça n'arrive pas. Toute l'année, on travaille pour débroussailler, pour informer les gens, pour faire de la répression si besoin.
03:13 Et là, en quelques minutes, vous êtes en train de réaliser que vous allez perdre le bénéfice de décennies de travail en fait.
03:20 Et au lendemain, il n'y a plus rien. C'est la lune, c'est vraiment la lune quoi.
03:25 Tout est poussiéreux, tout est silence. En fait, la vie a déserté complètement cet endroit-là.
03:31 Alors que vous, vous travaillez pour la vie, pour la vie sauvage, pour la vie naturelle qui s'exprime là, dans la flore, dans la faune.
03:37 Et là, il n'y a plus rien, plus rien du tout quoi. Voilà. Et ça, c'est très très compliqué à vivre.
03:43 Il y a heureusement quelques zones épargnées, des résidences nichées dans les collines.
03:48 Les maisons, les bâtiments, tous les lieux habités, c'est la priorité évidemment des pompiers.
03:52 Mais à quel prix ? Parfois ici, au Cap-Lardier, il n'y a aujourd'hui que de rares villas.
03:57 Mais imaginez, ce site naturel aurait dû devenir un ghetto pour riches, avec des résidences luxueuses, une sorte de Beverly Hills de la Côte d'Azur.
04:06 Là, on est en train de rouler sur ces grandes pistes qui sont très larges là, celles qui font notre axe principal de circulation.
04:15 En fait, ce sont des pistes qui ont été créées au moment où il y avait un gros projet d'urbanisation sur le site du Cap-Lardier.
04:21 Et en fait, ça devait être la route principale qui desservait les différents lotissements et le port qui devait se trouver à Jova à la fin des années 60, début des années 70.
04:31 Et puis en fait, tout ce projet immobilier est tombé à l'eau. C'est le conservatoire du littoral qui a pu racheter pour le soustraire définitivement à l'urbanisation.
04:40 Depuis 78, le Cap-Lardier est protégé de l'appétit des promoteurs immobiliers, mais il reste toujours sous la menace des flammes.
04:49 Là, on avance avec Pierre sur des charbons éteints. Ça fait du bruit, surtout qu'autour, le silence est très pesant.
04:56 La nature a disparu, il ne reste que cette ambiance lunaire.
05:01 À ce moment-là, il y a une question qui m'obsède. La nature peut-elle renaître de ses cendres ?
05:08 Et là, la magie opère avec Pierre qui nous présente un personnage plutôt surprenant.
05:16 Alors, je vous présente la veuve noire. C'est un chêne-liege qui a été protégé par son liège.
05:23 Quand ça a brûlé, il a isolé les bourgeons des flammes. Et le chêne-liege, quelques semaines après l'incendie, a commencé à refaire plein de branches
05:32 et à faire un arbre assez vert alors qu'on était encore en mode lunaire.
05:37 Le feu, je vous le disais à Laurence au début de cette chronique, agit comme un régénérateur.
05:41 Après son passage, des graines resurgissent et font des petits.
05:46 Un incendie, c'est comme un grand tableau où vous effacez tout ce qui est écrit dessus et vous recommencez une nouvelle histoire.
05:53 Dans ce grand tableau qui est le site, vous redémarrez à zéro et toutes les graines qui étaient enfouies dans le couvert forestier
06:02 mais qui attendaient une perturbation pour s'exprimer. Par exemple, cette petite plante, il y a des endroits où elle est apparue alors qu'en milieu forestier, on ne l'a jamais.
06:13 Donc, il a fallu que les graines qui étaient tombées là il y a des fois des décennies soient mises en lumière. Et ça, c'est l'incendie qui l'a permis.
06:21 Dans ses déambulations, Pierre est régulièrement surpris. Les arbres, les plantes, les fleurs, l'environnement renaient comme par enchantement.
06:31 Alors les filles, ça, il faut me le manger ça là. C'est le mimosa. Ça, vous pouvez le manger.
06:36 Alors là, je vous présente la barbe de Jupiter. Ça, c'est une de nos plantes fétiches ici au Cap-Lardier qui est très rare, qui est protégée en France et qu'on ne trouve pas dans tous les milieux
06:52 et qui a très bien résisté à l'incendie. On en a un peu plus depuis que ça a brûlé qu'avant. C'est très soyeux. Il y a des tout petits poils qui sont très appliqués sur les feuilles et du coup, ça donne un côté vraiment soyeux.
07:07 Avec la hausse des températures, Laurence, 4 degrés de plus avant la fin du siècle. Pierre Lacosse sait que ce patrimoine sera de plus en plus difficile à protéger. Sale temps pour la planète.
07:19 Merci beaucoup Maurade Haïtabouche. Sale temps pour la planète. C'est aussi le nom de votre série retrouvée bien sûr sur France 5. Comment va la planète ?
07:25 A réécouter en podcast sur sudradio.fr. Merci beaucoup Maurade.
07:28 Merci Laurence.
07:29 Au revoir.

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