Avec Morad Aït-Habbouche, fondateur de la plateforme 2 degrés de plus.
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##COMMENT_VA_LA_PLANETE-2024-05-19##
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NewsTranscription
00:00 (Générique)
00:02 Sud Radio, comment va la planète ?
00:04 Bonjour Moradha Itabouch !
00:06 Bonjour Jean-Marie !
00:08 Réalisateur de la série "Sale temps pour la planète"
00:10 C'est diffusé sur France 5. Chaque semaine vous faites le tour de France ou du monde
00:12 sur le front du changement climatique.
00:14 Aujourd'hui vous nous emmenez en Normandie
00:16 où les habitants s'inquiètent
00:18 pour leur patrimoine menacé par le changement climatique.
00:20 Et justement cette semaine,
00:22 Jean-Marie, je n'ai pas croisé
00:24 un seul climato-sceptique
00:26 et ça fait un bien fou
00:28 par les temps qui courent.
00:30 Et ça me donne aussi la patate,
00:32 c'est vrai aussi, que je suis parti,
00:34 vous avez raison, me ressourcer
00:36 en Normandie.
00:38 La côte d'Albâtre,
00:40 vous connaissez Jean-Marie,
00:42 un environnement sauvage
00:44 à deux pas de la ville de Dieppe,
00:46 c'est en scène maritime bien sûr.
00:48 Ce qui saute aux yeux d'entrée là-bas,
00:50 ce sont les falaises immaculées,
00:52 lacrées, blanches, truffées de silex
00:54 qui filent sur des dizaines
00:56 de kilomètres. Par beau temps,
00:58 on distingue même les côtes anglaises.
01:00 Mais surtout,
01:02 du haut des falaises,
01:04 on peut admirer l'église de Varangéville
01:06 sur mer. Nous sommes à peu près
01:08 à 80 mètres au-dessus
01:10 de la mer. Et si je vous parle
01:12 de cette église, c'est qu'elle
01:14 est aujourd'hui un symbole du dérèglement
01:16 climatique. Pourquoi ?
01:18 En fait, elle se rapproche
01:20 dangereusement du précipice.
01:22 Avec moi ce jour-là, il y a
01:24 Stéphane Costa, un géographe
01:26 spécialiste du recul du trait
01:28 de côte. - En fait, la valaise longe
01:30 ce muret. Vous avez là de la végétation.
01:32 Alors on a l'impression que c'est stabilisé.
01:34 - Et là, je peux vous dire que l'on fait
01:36 très attention à l'endroit où
01:38 l'on met nos pas.
01:40 - C'est momentanément stabilisé, mais
01:42 il n'en demeure pas moins que lorsque la falaise
01:44 craigneuse va reculer, elle va entraîner des grands
01:46 glissements qui vont malheureusement
01:48 emmener ce cimetière marin.
01:50 Et dans quelques années, ou quelques décennies
01:52 tout au plus, l'église également.
01:54 Stéphane Costa sait que le
01:56 compte à rebours a commencé pour l'église,
01:58 mais aussi pour le cimetière marin
02:00 où repose Georges Braque,
02:02 le célèbre peintre et sculpteur.
02:04 Ça tombait aussi en première ligne.
02:06 La falaise
02:08 recule ici lentement,
02:10 mais sûrement.
02:12 Alors, pour mieux saisir la situation,
02:14 on va prendre de la hauteur.
02:16 On utilise un drone.
02:18 La caméra nous montre alors
02:20 l'église et son cimetière marin
02:22 au bord de l'abîme,
02:24 danger imminent.
02:26 - C'est une église
02:28 qui a fait l'objet de beaucoup de travaux
02:30 dans les années 80,
02:32 où on a drainé les nappes,
02:34 où on a mis des micropieux pour stabiliser
02:36 un petit peu tout ça.
02:38 Mais maintenant, 30 ans plus tard,
02:40 cette église est menacée, et je dirais que ces années sont comptées.
02:42 - A l'époque,
02:44 lorsque Claude Monet et les impressionnistes
02:46 immortalisent dans leurs tableaux
02:48 les images de la Côte d'Albâtre, aucun d'entre eux
02:50 n'a le vertige ou la peur
02:52 de voir la falaise s'effondrer sous leurs pieds.
02:54 Aujourd'hui, Jean-Marie,
02:56 le risque est élevé, d'où les efforts
02:58 des autorités pour éviter le pire.
03:00 Il faut dire qu'à l'intérieur de l'église,
03:02 à côté des vitraux signés
03:04 Georges Braque, il y a des fissures
03:06 un peu inquiétantes.
03:08 - Au sein de cette église, on s'aperçoit
03:10 qu'effectivement, toute une série de fissures
03:12 ont déjà tendu un peu plus instables
03:14 encore cet édifice.
03:16 Et ici, des grandes fissures
03:18 dont un certain nombre sont suivies
03:20 et malheureusement, ces fissures évoluent.
03:22 - Elles évoluent à tel point
03:24 qu'il faut tirer aujourd'hui la sonnette d'alarme.
03:26 - Là, tous les clignotants sont orange.
03:30 Donc la plus grande prudence,
03:32 on ne marche pas au pied des falaises.
03:34 Le moindre craquement,
03:38 c'est rédhibitoire, il faut absolument s'éloigner.
03:40 - Oui, c'est dangereux.
03:42 La preuve ici, en août 2015,
03:44 il y a eu un mort, un pêcheur.
03:46 La falaise s'est écroulée sur 70 mètres de long
03:48 et sur 30 mètres de profondeur.
03:50 - Là-haut, on est vraiment très proche du bord.
03:58 Comme c'est très instable naturellement,
04:00 surtout en ce moment, il ne faut pas faire les malins là-haut.
04:02 - Et je vous garantis que l'on est loin
04:04 de faire les malins, c'est très tendu.
04:06 - Là, on est à 3 mètres du bord
04:12 et on voit les effondrements massifs qui s'effectuent.
04:14 C'est 3, 4, 5, 6 mètres qui partent
04:16 en une seule fois et en quelques secondes.
04:18 Donc là, on s'attache
04:20 de multiples poteaux
04:22 pour réduire le risque.
04:24 Là, on voit bien qu'il y a 4, 5 mètres
04:26 qui peuvent partir en une seule fois, c'est vraiment dangereux.
04:28 Pourtant, l'équipe de Stéphane
04:30 doit aller au bout de sa mission
04:32 et diagnostiquer l'état de la falaise.
04:34 - Là, vous êtes au-dessus du vide.
04:38 Il y a combien de mètres en dessous ?
04:40 - Là, il y a 40 mètres.
04:42 La mission de ce jour-là est de prendre des photos
04:44 de la falaise et de les comparer
04:46 à celles prises avant.
04:48 - OK Stéphane, c'est bon !
04:50 Tout a commencé ici en 1966.
04:52 Des années d'études,
04:54 c'est ce qu'il faut pour mesurer les risques.
04:56 La falaise est quadrillée,
04:58 photographiée,
05:00 4 heures, pas plus.
05:02 Tout doit être fait à marée basse.
05:04 En haut de la falaise, je peux vous le dire,
05:06 on y va mollo, car ça menace de partout.
05:08 - J'aime vraiment pas ce secteur.
05:10 Là, comme vous pouvez le constater,
05:12 il y a un énorme écaille qui est en train de s'individualiser.
05:14 On voit une fracture longitudinale
05:16 qui va basculer.
05:18 Alors, quand ? On ne sait absolument pas.
05:20 Personne ne peut le prévoir, mais ça va tomber.
05:22 - Alors, comment ça se passe ?
05:24 Simple. L'hiver, lorsqu'il pleut énormément,
05:26 l'eau s'infiltre dans la falaise.
05:28 Ensuite, il peut geler.
05:30 Puis il fait chaud.
05:32 L'alternance de périodes de gel et de dégel
05:34 déstabilise la falaise.
05:36 Mais il y a un autre phénomène.
05:38 Les parois ancrées
05:40 subissent aussi les attaques de la mer.
05:42 - Et tout cela se combine
05:44 et fragilise la falaise.
05:46 Ça met 10, 20, 30, 40, 50 ans.
05:48 Et puis, un jour, il y a un facteur
05:50 qui va être déclenchant,
05:52 et vous avez un pan entier de la falaise
05:54 qui va s'effondrer.
05:56 - Conséquence, il faut surveiller les lieux
05:58 comme le lait sur le feu.
06:00 La falaise menace aujourd'hui différents secteurs
06:02 autour de Dieppe.
06:04 Une ville là somptueuse a été détruite.
06:06 Un terrain de rugby est lui interdit d'accès.
06:08 Et un lycée reste sous la menace
06:10 d'un arrêté de péril imminent.
06:12 Heureusement, les habitants
06:14 qui sont en première ligne sont convaincus
06:16 des risques liés au dérèglement climatique.
06:18 Heureusement, l'équipe de Stéphane Costa,
06:20 comme des dizaines d'experts en France
06:22 et dans le monde, veille au grain.
06:24 Et ce sont ces hommes et ces femmes
06:26 qui me donnent la patate, car grâce à eux,
06:28 nous savons, et ne nous pourrons pas dire
06:30 ensuite que l'on ne savait pas,
06:32 Jean-Marie. - Exactement, parce qu'on aura
06:34 écouté Sud Radio ou alors qu'on vous aura
06:36 regardé sur France 5. Merci à vous,
06:38 mon cher Morad Aïtabouche.
06:40 On vous retrouvera un prochain dimanche
06:42 pour un nouveau numéro de "Comment va la planète ?"
06:44 D'ici là, on peut vous retrouver sur France 5
06:46 ou en tout cas sur france.tv.fr
06:48 pour tous vos documentaires. C'est le temps pour la planète.
06:50 A bientôt. - A bientôt.