Punchline (Émission du 09/05/2024)

  • il y a 5 mois
Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.

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00:00:00Bonsoir à tous, bonsoir à toutes, bienvenue dans Punchline, aujourd'hui sur CNews, Marseille,
00:00:04toujours ville olympique, pour la deuxième journée consécutive.
00:00:07La flamme va arriver dans quelques instants au stade Vélodrome, non pas en 4x4 blindé
00:00:12mais à pied, avec des porteurs célèbres comme Basile Boli, Jean-Pierre Papin ou encore
00:00:16Tony Parker.
00:00:17Le début d'une grande fête pour la France, jusqu'à la cérémonie d'ouverture, on verra
00:00:21ce que vous en pensez ! En tout cas, pour certains fonctionnaires, c'est la bonne pioche
00:00:25puisqu'après la SNCF, les aiguilleurs du ciel, c'est à la RATP qu'on a obtenu des
00:00:29primes exceptionnelles pour cette période des JO.
00:00:32On va faire le point dans un instant avec cette question.
00:00:35A-t-on cédé trop tôt aux revendications corporatistes ? On va en débattre notamment
00:00:40avec Marc Twaty, qui est avec nous économiste.
00:00:42Enfin, une nouvelle idée encore du gouvernement, après l'expérimentation de l'uniforme à
00:00:46l'école, la ministre de l'Education nationale propose d'interdire à nouveau les téléphones
00:00:51portables pour les élèves dans les collèges, et c'est là pour lutter contre les effets
00:00:55néfastes des réseaux sociaux.
00:00:56C'est au menu, ce soir, de notre émission de punchline.
00:00:59Voilà pour les grandes lignes des débats.
00:01:00Tout de suite, c'est le rappel des titres de l'actualité de 17h avec Simon Guylain.
00:01:04Un mois des élections européennes, Gabriel Attal montre l'exemple.
00:01:10Pour soutenir la liste macroniste, le Premier ministre est à Bréant dans le Morbihan pour
00:01:14un échange avec les Français.
00:01:15Une terre européenne et humaniste a-t-il confié dans la presse locale ? L'Europe
00:01:19est notre assurance-vie, a ajouté le Premier ministre sur place.
00:01:23Les obsèques de Bernard Pivot auront lieu mardi à Quincy, en Beaujolais, dans le Rhône,
00:01:27village de son enfance.
00:01:28La cérémonie religieuse aura lieu à 14h30 dans la petite église du village.
00:01:33Et un hommage lui sera rendu également à Paris.
00:01:35Dans les prochains jours, l'animateur phare de l'émission Apostrophe est décédé lundi
00:01:39à l'âge de 89 ans.
00:01:40Et puis dans les colonnes de Paris Match, la présidente du Festival de Cannes se dit
00:01:45extrêmement attentive à d'éventuelles révélations d'abus sexuels dans le cinéma.
00:01:49Le festival veillera à décider au cas par cas si une personnalité présente lors de
00:01:53l'événement était mise en cause.
00:02:18Et puis là, ça augmente plus que d'habitude.
00:02:48Mais franchement, c'était une grande fête populaire à Marseille, ça l'est toujours
00:03:08parce que la flamme y est toujours.
00:03:10On va rejoindre Antoine Estève qui est sur place avec Stéphanie Roquier.
00:03:14Antoine, bonsoir à vous.
00:03:16Racontez-nous ce qui se passe autour de vous.
00:03:18Vous êtes, j'imagine, pas très loin du Vélodrome, c'est bien ça ?
00:03:23Effectivement, et je vais commencer par une petite question.
00:03:26Laurence, qu'est-ce qui manquait à cette flamme olympique depuis qu'elle est arrivée
00:03:29hier soir en France, qu'elle est descendue du BELM ?
00:03:31Il manquait le stade Vélodrome évidemment.
00:03:33Regardez cet emblème de Marseille, évidemment ici depuis 24 heures, on entend à l'LOM,
00:03:38on entend des hymnes de l'Olympique de Marseille en permanence parce qu'ici la ville bat pour
00:03:43ce club.
00:03:44Et effectivement, cette flamme olympique, ça rappelle des bons souvenirs.
00:03:47Simplement, cette grande époque de la Coupe d'Europe dans les années 90 avec cette foule
00:03:51qui s'était massée dans le centre-ville de Marseille et on retrouve un petit peu cette
00:03:54ambiance avec, regardez autour de nous, toute cette foule qui se masse sur le parcours de
00:03:59la flamme olympique.
00:04:00Derrière, c'est l'avenue du Prado, juste derrière Stéphanie Roquier, la locale de
00:04:03l'étape ici à Marseille et la flamme olympique va faire une grande boucle sur ce Prado, revenir
00:04:08ici au stade Vélodrome, passer à l'intérieur du stade et puis allumer un chaudron avec
00:04:13des invités surprise évidemment, vous disiez tout à l'heure des footballeurs très connus
00:04:16comme Basile Boli, ce matin qui est parti de la Bonne Mère allumer cette flamme olympique.
00:04:21Ce soir, ce sera le tour de Didier Drogba, aussi légende de l'Olympique de Marseille.
00:04:25Vous voyez, on reste quand même pas mal dans le milieu du football ici à Marseille, qui
00:04:29va allumer le chaudron à l'intérieur, pas du stade Vélodrome mais sur cette esplanade
00:04:33qui se trouve juste derrière où plusieurs dizaines de milliers de spectateurs sont attendus.
00:04:37Merci beaucoup Antoine et Steve avec Stéphanie Roquier.
00:04:39C'est très drôle quand les Bordelais que vous êtes essayent d'imiter l'accent marseillais.
00:04:44La Bonne Mère, j'ai bien entendu, mais Stéphanie Roquier ne dirait pas ça comme ça.
00:04:50Bon, on vous retrouve tout à l'heure les amis.
00:04:52Merci beaucoup, on va vivre avec vous ce joli parcours dont on ne se lasse pas.
00:04:58Allez, dites-moi, il y a des gens à qui ça fait plaisir quand même.
00:05:01Non, je pense que ça fait plaisir à tout le monde globalement.
00:05:03Je plaisante.
00:05:04Non, mais ce qui est quand même pas bon, peut-être qu'on va parler, moi, c'est toujours
00:05:07mon basket d'économie, c'est-à-dire qu'on oublie, parce que moi, ce qui me rend fou.
00:05:11C'est bon pour l'économie ou pas ?
00:05:12On est en train de me dire, alors là, ça va dynamiser tout.
00:05:15Mais il faut arrêter de se moquer de la gueule des gens, si vous voulez ce qu'est l'expression.
00:05:19De la tête des gens.
00:05:21De la tête des gens, pardon.
00:05:22Ça a coûté, vous voyez, je m'emporte, ça a coûté quand même entre 8 et 10 milliards
00:05:26juste d'infrastructures, etc.
00:05:27Donc, il faudra les financer malgré tout.
00:05:29Et on me dit que ça va rapporter 15 milliards.
00:05:31Je ne sais pas d'où sortent ces chiffres.
00:05:33Parce que d'autant qu'au mois d'août à Paris, il y a toujours beaucoup de touristes, si vous voulez.
00:05:36Donc, ce qu'on va perdre d'un côté, on va gagner de l'autre, parce que certains ne vont pas venir à Paris.
00:05:41D'autres vont venir.
00:05:41Donc, je pense que l'effet économique sera extrêmement limité.
00:05:45Et quand on me dit qu'il y aura un effet sur la confiance et on parle de 98, par exemple, la Coupe du Monde,
00:05:50c'était complètement différent.
00:05:51En 98, il y avait une croissance qui était très forte avant même la Coupe du Monde.
00:05:54C'était organisé chez nous.
00:05:55Et puis bon, c'était juste une manifestation.
00:05:57On l'a emporté.
00:05:57Donc, il y a eu un boom de confiance.
00:05:59Encore une fois, on se fait réfléchir sur une vague de croissance forte.
00:06:01Là, aujourd'hui, la confiance, elle est au ras des chaussettes, au ras des paquerettes.
00:06:05Donc, ce n'est pas rien de ça qui va dynamiser.
00:06:07Encore une fois, j'aimerais dire l'inverse, mais il faut être honnête.
00:06:09Je pense que c'est même dangereux de laisser croire que c'est ça qui va gêner.
00:06:13Non, mais c'est un peu la chanson qu'on enchante.
00:06:16Il n'y a pas non plus d'économie dans la vie.
00:06:18Oui, bien sûr, mais c'était la question de la fin.
00:06:21Il y a la beauté du sport et la beauté du geste.
00:06:23Non, moi, j'avoue que j'étais un peu dans un état d'esprit, hier, assez critique,
00:06:30notamment Paris, qui devait être une ville magnifique avant les JO.
00:06:33Elle a laissé ses plots dans tous les sens.
00:06:36Il est temps d'enlever les travaux, je pense,
00:06:37parce qu'elle n'est pas magnifique du tout pour le moment, la ville.
00:06:40Donc, j'espère que d'ici là, ce sera prêt.
00:06:43Mais j'avoue que quand j'ai vu les images,
00:06:45j'ai trouvé que certaines images ressemblaient à des tableaux
00:06:47et que c'était aussi le moyen de mettre en valeur notre beau pays.
00:06:52Donc, si c'est ça et que ça se termine pas mal,
00:06:55moi, ma crainte, comme beaucoup de Français, c'est qu'il y ait
00:06:58soit des attentats, soit des violences, parce qu'on vit aujourd'hui
00:07:03dans la peur de l'insécurité.
00:07:05Mais en tout cas, si la compétition se déroule bien,
00:07:08ça sera un moyen de rappeler à quel point nous avons des paysages,
00:07:12des villes magnifiques.
00:07:14Donc, ça s'appelle le Tour de France, ce dont vous parlez, Alexandre.
00:07:17Et c'est du vélo !
00:07:19Mais je dis, je savais de la gueule, avec la patrouille de France, le bateau.
00:07:23Regardez le bateau, la patrouille de France, ça c'est sûr.
00:07:28Moi, je suis un supporter de l'OM, donc Marseille, tout va bien.
00:07:31Je trouve simplement...
00:07:32Les Parisiens pleurent, là, les Parisiens pleurent.
00:07:34Pour Marseille, tout va bien.
00:07:35Le reste, je trouve que le prix à payer est exorbitant.
00:07:39Le prix financier, on va y revenir tout à l'heure,
00:07:40mais le prix dans le domaine de la sécurité, le prix symbolique,
00:07:44on a sauvé même de justesse les boîtes des bouquinistes.
00:07:48Paris est défiguré.
00:07:49Moi, chaque fois que je passe Place de la Concorde, j'ai envie de pleurer.
00:07:51Est-ce que c'est les Jeux ou est-ce que c'est Anne Hidalgo ?
00:07:54Non, non, mais il y a quand même un paradoxe qui est inouï,
00:07:56personne n'en parle, c'est que pendant 50 semaines sur 52,
00:07:59on vous dit vraiment l'urgence, la priorité absolue, c'est l'écologie.
00:08:03Mais là, c'est open bar écologique, c'est-à-dire explosion des vols.
00:08:07Le monde entier va venir se poser à Paris.
00:08:10Explosion de la consommation d'eau, de tout ce que vous voulez.
00:08:12Là, ça n'a plus aucune importance.
00:08:14Non, il y a quelque chose qui ne va pas.
00:08:16Je ne demande pas, évidemment, personne ne demande des Jeux au rabais,
00:08:19mais un peu de modestie aurait été dans l'air du temps.
00:08:22Je trouve que c'est trop.
00:08:23Après, oui, c'est un beau spectacle.
00:08:24Céline Pinard, la voix de la raison.
00:08:27Moi, j'aimerais qu'il y ait plus de Philippe Catherine,
00:08:29c'est-à-dire que c'est vrai qu'il y a de très, très belles images.
00:08:31Mais si de temps en temps, on pouvait couper le son, le chanteur.
00:08:34Oui, parce que c'est la chanson et je coupe le son parce que le problème,
00:08:38c'est aussi le discours qui accompagne ces images.
00:08:41Normalement, les mots donnent du sens.
00:08:43Et là, quand même, moi, j'ai été surpris de l'indigence des paroles
00:08:48énoncées, que ce soit de Joule, mais en passant par tous les acteurs
00:08:51qui ont rappelé le micro.
00:08:53Ils n'avaient absolument rien à dire ou alors on ne leur avait pas
00:08:57proposé de texte à la hauteur.
00:08:59Et donc, ok, pourquoi pas?
00:09:02Mais peut-être que quand la flamme arrive à Marseille,
00:09:06on peut trouver autre chose à dire.
00:09:08Donc, moi, j'aimerais bien qu'au niveau de la bande-son,
00:09:15on puisse développer un peu le concept.
00:09:18On va juste écouter Colette, qui est une supportrice historique de l'OM,
00:09:22qui a porté la flamme sur 200 mètres, très émue.
00:09:24Puis, je vous passe la parole, Thomas, pour parler un tout petit peu de politique, quand même.
00:09:27Allez, Colette.
00:09:28Un grain d'émotion, parce qu'à mon âge, à 84 ans, je n'ai pas peur de le dire.
00:09:33Et je n'aurais jamais cru qu'il se passe ça.
00:09:36Grâce à M. le maire de Marseille, après à M. Stenguy,
00:09:39j'ai pu participer, être parmi les premiers.
00:09:43Et surtout à l'endroit que je préfère, à Notre-Dame-de-la-Garde.
00:09:46J'ai une chemin qui fait 200 mètres.
00:09:48Alors, mon mari m'a dit là, tu peux courir.
00:09:51Et il m'a donné un marteau qui faisait 2,5 kg.
00:09:551,5 kg.
00:09:56Et je courais avec ça.
00:09:57Mais là, je n'ai pas couru parce que je voulais faire durer le temps.
00:10:02C'est formidable, ça, Thomas Bonnet.
00:10:04Des images inspirantes.
00:10:05Moi, je fais partie de ceux qui ont été plutôt émus et plutôt touchés par la cérémonie d'hier.
00:10:10Je crois qu'il y a assez peu de pays, finalement, qui peuvent se targuer de l'art,
00:10:13de la mise en scène et de la scénographie à la française.
00:10:15Ça, on ne sait rien.
00:10:16Ce bateau qui arrive, cette flamme qui arrive sur le Vieux-Port,
00:10:19il y avait quand même une symbolique très forte avec cette patrouille de France, en plus.
00:10:21Et donc, ça va parcourir 400 villes françaises,
00:10:25près de 79 jours pour arriver jusqu'à Paris.
00:10:28Et alors, ils sont tous sur le pont, les politiques, là.
00:10:30Bon, il y a les élections européennes,
00:10:31mais ils espèrent tous, en fait, récupérer un peu de la manne des JO.
00:10:34On est d'accord, Thomas ?
00:10:35Le but, c'est de s'associer à un événement qui fait l'unanimité, ou presque,
00:10:39visiblement pas sur ce plateau, mais en tout cas, qui attire les regards.
00:10:42Non, mais pourquoi pas ?
00:10:43Si ça devenait une réussite, ce serait aussi la réussite du chef de l'État.
00:10:46Si la cérémonie d'ouverture en plein air venait à être une réussite,
00:10:50ce serait la récompense de l'audace d'Emmanuel Macron.
00:10:54En revanche, pardon, mais vous savez qu'il y a une ville qui n'accueillera pas la flamme,
00:10:57c'est la ville de Lyon.
00:10:58Et c'est parce que ça coûte trop cher.
00:10:59Et justement, on en revient au problème de tout à l'heure.
00:11:01Et les élus écolos de Lyon ne veulent pas accueillir la flamme,
00:11:04comme ils ne veulent pas accueillir le Tour de France,
00:11:06parce qu'ils ne veulent pas dépenser de l'argent pour ces événements.
00:11:08Et peut-être que c'est peut-être aussi parce que c'est polluant ?
00:11:11Aussi, il y a un aspect écolo aussi.
00:11:13Il y a un aspect, moi, qui m'intéresse parce que la ministre des Sports,
00:11:16a expliqué, il y a quelques instants, qu'avec, comme le souhaite Emmanuel Macron,
00:11:21et avec l'accord de Thomas Bach, le président du CIO,
00:11:23le drapeau européen va flotter aux côtés du drapeau français
00:11:27et du drapeau olympique sur tous les sites des compétitions des JO,
00:11:30ainsi qu'au village des athlètes.
00:11:32Il me semblait que c'était la France qui organisait ces JO.
00:11:34Mais en fait, non, c'est l'Europe.
00:11:36Bon, ça ne vous choque pas ?
00:11:37Non, moi, ça ne me choque pas.
00:11:39Ça ne me choque pas, la France fait partie de l'Union européenne.
00:11:42En effet, c'est nous qui organisons, on rappelle...
00:11:45Oui, c'est nous qui payons accessoirement, mais bon...
00:11:47Oui, oui, oui, ça...
00:11:48Les équipes européennes qui vont...
00:11:49Vous voyez, vous venez sur ma ligne, vous venez sur ma ligne.
00:11:51Alors, vous trouvez, vous aussi, que ça coûte un peu cher.
00:11:53Mais je suis d'accord avec vous.
00:11:54Non, mais je trouve que ça n'a rien de scandaleux dans ce cas-là, voilà.
00:11:58Bon, il y a déjà le drapeau olympique, il y a un drapeau international.
00:12:01Non, moi, ça me dérange parce que ça fait plusieurs fois
00:12:04où j'ai l'impression que notre président est un enfant en tutelle,
00:12:09c'est-à-dire qu'on a l'impression qu'il ne peut pas se déplacer
00:12:11sans emmener, non pas Angela Merkel,
00:12:14mais sa remplaçante au niveau de l'Europe, Ursula von der Leyen.
00:12:20Et c'est très souvent qu'on le voit invitant Ursula von der Leyen
00:12:24à des événements...
00:12:24Ça va être du mal, hein ?
00:12:25Où normalement...
00:12:26Von der Leyen !
00:12:27Von der Leyen, à des événements où la France est maîtresse,
00:12:32où la France devrait être souveraine,
00:12:35voire lui proposant des associations.
00:12:37Et ce dont ça parle, c'est de la difficulté pour Emmanuel Macron
00:12:42d'assumer la souveraineté française.
00:12:45Dès qu'il y a un effet de souveraineté française...
00:12:47Il parle de la souveraineté européenne.
00:12:48Il faut qu'il la recouvre de souveraineté européenne.
00:12:50Or, c'est un Européen convaincu.
00:12:52Il ne l'a jamais caché.
00:12:53Le problème, c'est que les deux sont incompatibles.
00:12:55Si vous avez une souveraineté fédérale,
00:12:57vous n'avez plus de souveraineté française.
00:12:59Si vous avez...
00:13:00Et donc, on est en plein...
00:13:03Ce qui me gêne dans cette histoire,
00:13:05c'est que soit il pose réellement le problème sur la table,
00:13:08et je pense que les Français ne sont pas du tout prêts
00:13:10à la souveraineté européenne,
00:13:11mais cette espèce d'hypocrisie qui fait qu'à chaque fois
00:13:14qu'on devrait brandir notre drapeau,
00:13:16il faut le mettre sous celui de l'Europe,
00:13:19explique aussi peut-être la difficulté qu'on a à s'aimer de nous-mêmes.
00:13:22J'entends ce que vous dites.
00:13:23Mais d'un autre côté, c'est sa seule conviction, l'Europe.
00:13:25Je vais pas vous exagérer.
00:13:27Je sais pas.
00:13:28Faisons un tour de table.
00:13:29Quelle est la deuxième conviction ?
00:13:30Le marché.
00:13:31C'est un peu la conviction de ceux qui n'ont pas de...
00:13:34Comme ils n'ont pas vraiment de projet pour le pays,
00:13:37ils se disent, confions-toi à l'Europe,
00:13:38confions-toi à des technocrates qui savent tout,
00:13:40et tout va bien se passer.
00:13:42C'est plus facile aujourd'hui de tenir le discours inverse,
00:13:44mon cher Alexandre, de dire, l'Europe, c'est terrible,
00:13:46l'Europe, c'est...
00:13:47Enfin franchement, c'est ça le courant majoritaire.
00:13:50Oui, mais il y a encore une minorité immédiate sur sa peau.
00:13:54C'est plus difficile.
00:13:54J'ai pas dit que c'était facile ou difficile,
00:13:57mais je crois que sa mission, c'est effectivement de faire rayonner son pays.
00:14:01Et puis il y a différentes visions de l'Europe.
00:14:03Moi, je suis pas contre l'Europe.
00:14:04Je suis pour l'Europe des nations.
00:14:05Je crois que ce qui fait la singularité de notre beau continent,
00:14:09c'est d'avoir des pays avec leur identité, leur culture,
00:14:13leur propre qualité,
00:14:15et qu'on devrait un peu plus croire à nos propres qualités,
00:14:18justement pour faire rayonner l'ensemble européen.
00:14:21Avançons.
00:14:22Marc, je crois qu'on parle d'économie là.
00:14:23La France s'est mise elle-même dans ce piège-là.
00:14:25C'est-à-dire qu'on n'a plus le choix, on a besoin de l'Europe.
00:14:28Aujourd'hui, faut pas oublier que le pays aujourd'hui
00:14:30qui contribue le plus à la dette publique de la zone euro,
00:14:33c'est la France.
00:14:34Plus de 24% de sa dette publique, elle vient de France.
00:14:36On est coincé du bord de l'autonomie, Marc.
00:14:39Non, mais avant, il y avait l'Italie qui était devant nous,
00:14:40qui était le plus gros contributeur.
00:14:41Maintenant, c'est nous, nous sommes devant.
00:14:42Alors, loin devant, évidemment, les Italiens,
00:14:44parce qu'ils sont à 22, nous on est à 24.
00:14:46Et donc, évidemment, on a besoin de la Banque sociale européenne
00:14:48pour donner un certain crédit,
00:14:50pour financer notre dette à taux plus bas, etc.
00:14:53Mais là où je suis d'accord avec Céline,
00:14:54c'est qu'effectivement, il y a un problème de schizophrénie.
00:14:56Dire qu'on va pas jusqu'au bout.
00:14:57Et alors après, on peut être pour ou contre.
00:14:58Mais c'est évident qu'aujourd'hui, la zone euro en l'État,
00:15:01elle peut pas continuer comme ça.
00:15:02Parce qu'on voit bien, on se tire chacun dans les pattes,
00:15:04ça ne fonctionne pas.
00:15:05Il faudra, oui ou non, une union fédérale, un budget fédéral.
00:15:08Sinon, on peut être contre.
00:15:09Mais si c'est pas le cas, la zone euro en l'État ne pourra pas perdurer.
00:15:13Et aujourd'hui, on en parle très peu,
00:15:14mais c'est exactement ce qui est en train de se passer en coulisses
00:15:17entre les dirigeants européens, notamment les Allemands,
00:15:20les Autrichiens, les Pays-Bas, etc.
00:15:23La plupart des pays qui ont fait des efforts
00:15:24en termes de réduction de leur dette publique, leur déficit.
00:15:27Même les Italiens, même les Espagnols,
00:15:28ils comprennent pas que nous, les Français,
00:15:29on continue d'augmenter comme ça.
00:15:31Le fameux quoi qu'il en coûte qui ne s'arrête jamais.
00:15:33Et ça, ça peut créer des tensions très fortes.
00:15:35Et donc, c'est pour ça qu'Emmanuel Macron, il est pris à son propre piège.
00:15:38Mais si par contre, on veut de la souveraineté, alors là, il faut assumer.
00:15:42On va parler des primes, parce que là, il y a un certain nombre de corporations,
00:15:44et c'est normal, qui font pression, qui disent
00:15:46« On va se mettre en grève, tout le monde est en position nationale de sécurité ».
00:15:50Les derniers en date, on a eu les conducteurs de métro, de RER,
00:15:53et là, ce sont les agents RATP qui ont réussi à négocier avec leur direction.
00:15:57Parce qu'on va écouter les explications d'Omiguillot.
00:15:59La direction a tenté la technique de la carotte.
00:16:02Explication de l'Omiguillot.
00:16:04Ce n'est pas tant le montant de la prime qui me choque
00:16:06que le fait que cette prime soit automatique
00:16:08et déjà annoncée avant même le début des jeux.
00:16:11Je m'explique, vous connaissez tous la technique de la carotte et du bâton
00:16:14pour faire avancer un âne.
00:16:15Soit vous le punissez en lui donnant des coups de bâton pour qu'il avance,
00:16:18soit vous lui présentez une carotte,
00:16:20vous lui agitez sous le nez jusqu'à ce qu'il se déplace
00:16:23et arrive à destination.
00:16:24Mais si vous optez pour la technique de la carotte,
00:16:25il faut la réagiter jusqu'à l'arrivée.
00:16:27Parce que si vous lui donnez au départ, l'âne s'arrête,
00:16:29il va la manger et ne plus bouger.
00:16:31Et vous devrez en sortir une nouvelle pour le faire redémarrer.
00:16:33Bref, vous avez compris, en matière de management,
00:16:36la prime, c'est une carotte.
00:16:37Or, comme toute carotte, elle doit se donner à l'arrivée, pas au départ.
00:16:40On comprend donc pas bien la logique qui veut que pour toutes les professions
00:16:44qui ont menacé de faire grève pendant les JO,
00:16:46on ait cédé dès le départ et promis des primes
00:16:49avant même le début de l'événement.
00:16:51Voilà, des primes qui vont de 1 600 à 2 500 euros bruts.
00:16:55Ça choque ou pas ?
00:16:56Quoi qu'il en coûte, le retour.
00:16:58Mais là, sur la période...
00:16:59Ça, c'est quoi qu'il en coûte pour les JO, quoi.
00:17:01Surtout pas que ça parasite les JO.
00:17:03Les JO passent avant tout, donc...
00:17:05Alors, c'est une caricature de dialogue social.
00:17:07Et puis...
00:17:07Ils auraient tort de se priver, hein ?
00:17:09Ah non, mais moi, je les comprends très très bien.
00:17:10C'est un rapport de force, le rapport de force est en leur faveur.
00:17:13Après, j'aimerais bien qu'à un moment ou un autre,
00:17:15si ça ne dérange personne, qu'on parle des usagers.
00:17:17Là déjà, moi, j'ai pris le métro pour venir.
00:17:19Donc, en période de vacances, la 8, c'est 8 minutes d'écart entre les rames.
00:17:23Donc déjà, ça veut dire qu'au retour,
00:17:24vous n'entrez pas dans la première, ni dans la deuxième.
00:17:27Le prix des billets va exploser pendant la période des JO.
00:17:31Éric, il faut se confiner pendant les JO, c'est ça ?
00:17:34Il nous conseille de ne plus prendre les transports, d'arrêter.
00:17:36Que personne ne travaille, peut-être, quoi qu'il en coûte.
00:17:39Pour ceux qui auraient l'idée de travailler,
00:17:40eh bien, peut-être qu'ils veulent des billets à un prix normal,
00:17:44et disons un métro toutes les deux minutes, voilà.
00:17:46Non, mais il y a un moment où il faudrait finir
00:17:48de marcher sur la tête.
00:17:49Là, vraiment, on est prêt à tout lâcher,
00:17:52en tout cas vis-à-vis des syndicats et des salariés.
00:17:55Et ceux qui sont quand même à la base du système,
00:17:57les usagers, n'entrent jamais au compte.
00:17:59Thomas Bonnet, honnêtement, c'est le gouvernement
00:18:01qui a dit à toutes les directions de ces administrations,
00:18:04pas de vague, les gars, pas de vague.
00:18:06Évidemment, ils veulent absolument s'assurer la paix sociale.
00:18:08On l'avait vu via l'exemple de la SNCF aussi, il y a quelques semaines.
00:18:12Et ce qui était assez paradoxal, c'est qu'on avait vu dans le même temps,
00:18:14les forces de l'ordre réclamer des primes qui leur avaient été promis
00:18:17et qui, finalement, leur avaient été un peu retirées.
00:18:19Donc, eux, qui pour le coup vont vraiment être en première ligne
00:18:21et sur qui va reposer la bonne tenue de ces Jeux olympiques,
00:18:25ont eu la peine à retrouver ces primes.
00:18:27Mais finalement, tout est rentré dans l'ordre
00:18:28et l'argent va continuer à couler du côté du gouvernement
00:18:31pour s'assurer des Jeux olympiques sans accroc.
00:18:32Alors, il y a quelque chose que je voulais vous faire écouter.
00:18:35C'est Jean-Pierre Farandou, le patron de la SNCF.
00:18:37Il a été auditionné cette semaine au Sénat.
00:18:38On en a assez peu parlé parce que le gouvernement lui a dit
00:18:41négocier un accord avec les syndicats pour surtout que les trains fonctionnent.
00:18:45Et bim, on lui a dit juste après, vous allez être viré juste après les JO.
00:18:48Alors, on va juste écouter ce qu'il dit parce que c'est très intéressant.
00:18:51On ne l'a pas beaucoup écouté, mais c'est hallucinant, en fait.
00:18:54Je ne comprends pas comment on peut dire à ce patron
00:18:57vous partirez parce que vous avez négocié un accord qu'on vous a demandé de négocier.
00:19:01La transition est toute trouvée pour aborder l'accord
00:19:04fin de carrière récemment signé à la SNCF.
00:19:07J'ai entendu les doutes et les critiques.
00:19:09Ma conviction, et j'espère pouvoir vous la transférer,
00:19:14c'est que c'est un bon accord qui ne contourne pas la loi sur les retraites,
00:19:18qui est dans les pratiques des grandes entreprises publiques et privées.
00:19:21Son coût est raisonnable, avec de vrais bénéfices pour l'entreprise.
00:19:24Il ne coûtera rien ni aux contribuables, ni aux clients, ni aux caisses de retraite.
00:19:29Il a existé depuis 2008 et sa renégociation a été initiée
00:19:34à la demande des pouvoirs publics et conduite en responsabilité et en transparence.
00:19:38Et malgré cela, ciao, bonsoir.
00:19:42Il a fait un très bon bilan, c'est-à-dire qu'il a fait énormément d'idées de la SNCF.
00:19:47C'est vrai que c'est un petit peu méchant.
00:19:48Mais le vrai enjeu, encore une fois,
00:19:50ce qui m'inquiète, c'est justement ce coût qu'il en coûte permanent.
00:19:52C'est-à-dire qu'on a eu l'accord à l'adhésion.
00:19:54Il dit que ça ne coûtera pas d'argent.
00:19:55Non, mais d'accord, mais ça, c'est un exemple, mais au sens large.
00:19:57C'est-à-dire qu'on revient également sur ce qui avait été promis.
00:19:59On avait promis de la justice.
00:20:00Vous vous souvenez, on a dit qu'il n'y aura plus de régimes spéciaux des retraites.
00:20:03On va être tous sur un plan d'égalité.
00:20:04Finalement, rien n'a été fait.
00:20:06Et encore une fois, c'est des coûts qui sont énormes.
00:20:09Et je ne vais pas donner trop de chiffres, mais je vous rappelle quand même
00:20:12une chose très importante, c'est que Bruno Le Maire avait promis l'année dernière
00:20:15qu'il allait réduire le déficit public.
00:20:17Vous vous souvenez, il a promis encore là, récemment, en 2022, on a fait 5,5% du PIB.
00:20:22Et donc, il a promis, il a eu exactement l'inverse.
00:20:25Et là, il a dit non, mais bon, c'est une petite erreur de passage.
00:20:27Bon, on fera mieux cette année, donc en 2024.
00:20:30Et là, les chiffres viennent de sortir sur le premier trimestre 2024.
00:20:33Le déficit public, uniquement de l'État, a encore augmenté.
00:20:37On est sur le deuxième record historique.
00:20:39Je veux dire, il y a un problème.
00:20:40Et si, effectivement, on continue comme ça, alors tant mieux pour ceux qui vont récupérer ses primes.
00:20:44Mais cet enjeu, en termes de dérapage des comptes publics, à un moment,
00:20:49on sait, on sait, on sait, on est les mauvais élèves.
00:20:52Céline.
00:20:53Mais je pense que le gouvernement, en fait, fait pour lui,
00:20:57Jean-Pierre Farandou n'est pas le patron de la SNCF.
00:21:01Ce n'est jamais que le gestionnaire que l'État a mis à sa tête temporairement.
00:21:04Jean-Pierre Farandou n'a pas créé l'entreprise.
00:21:07Ce n'est pas un capitaine d'industrie, soyons clairs.
00:21:10Donc, on le met là, on l'enlève.
00:21:11Franchement, c'est son job.
00:21:13Il sert aux fonctionnaires.
00:21:14Ça se passe comme ça.
00:21:16Deuxièmement, qu'est-ce qui se passe ?
00:21:18En fait, on lui demande de payer le coût politique d'une décision.
00:21:21S'il n'est pas neuneu, il savait exactement ce qu'il faisait au moment où il la prenait.
00:21:25Autrement dit, l'État va demander à une entreprise publique de faire un cadeau à ses employés,
00:21:30que l'accord soit un bon accord ou pas,
00:21:32pendant que tout le monde a l'impression de s'être fait tailler au niveau des retraites,
00:21:37dans le potentiel de ce qu'il aurait dû toucher.
00:21:41Donc, il faut bien que quelqu'un paye ce prix-là.
00:21:45Et sa tête saute, c'est l'organisation de l'État qui s'en vient comme ça.
00:21:49C'est l'hypocrisie incroyable de l'État.
00:21:52Moi, je suis pour la responsabilité politique.
00:21:55Et je crois que, d'ailleurs, l'autorité politique va avec la responsabilité.
00:21:59Et là, en réalité, c'est Bono Le Maire qui est responsable et qui tape du poing sur la table.
00:22:03« Oh, je n'étais pas au courant ! Quel mauvais haut fonctionnaire qui a pris sa décision tout seul ? »
00:22:08Non, il a pris effectivement la décision que tu lui as demandé de prendre.
00:22:13Donc, ça dit quelque chose d'hommes politiques qui ne sont responsables devant personne.
00:22:16Comment ?
00:22:17« Vous tutoyez le ministre, là ? »
00:22:18Non, mais non, monsieur le député, c'était une expression.
00:22:22Et par ailleurs, c'est Bono Le Maire, mais ça pourrait être un autre ministre.
00:22:26C'est juste le fonctionnement de l'État.
00:22:27Un État qui ne fonctionne plus, mais parce qu'il est totalement irresponsable de ses décisions.
00:22:32Et oui, c'est aussi deux poids, deux mesures.
00:22:34C'est ce qui, je pense, irrite profondément la vie française.
00:22:36C'est qu'on a un État qui est fort avec les faibles.
00:22:39On l'a vu pendant la réforme des retraites.
00:22:41Et faible, manifestement, avec les forts.
00:22:43Avec les forts, ceux qui peuvent bloquer.
00:22:44Thomas Bonnet, un tout petit mot sur les élections européennes.
00:22:46Là, tous les ministres sont sur le terrain.
00:22:48Et là, ils ne font pas de pont, là.
00:22:49Il y a quasiment 30 ministres en France, dans les Outre-mer, à l'étranger.
00:22:54Le premier d'entre eux, Gabriel Attal, aussi, qui est en Bretagne.
00:22:56L'idée, selon Matignon, c'est d'aller au contact des Français,
00:22:59là où ils se trouvent pendant ce pont prolongé.
00:23:02Et donc d'aller tracter dans les rues des différentes régions de France.
00:23:09Et tenter aussi, il faut bien le dire, de sauver le soldat ayé
00:23:12qui est bien à la peine dans les sondages et qui est talonné de plus en plus par Raphaël Glucksmann.
00:23:16Il y a le feu au lac sur la liste Renaissance, c'est ça ?
00:23:18Là, on est sur un écart de 2 à 3 points selon les derniers sondages, ce qui est très faible.
00:23:22Et vous avez encore des personnalités de la liste de Valérie Ayé
00:23:26qui n'arrivent plus à se démarquer de Raphaël Glucksmann en disant
00:23:28qu'en fait, voter pour lui ou voter pour nous, c'est un peu la même chose.
00:23:30C'est ce que disait Bernard Guetta ce matin, qui est quand même co-listier de Valérie Ayé.
00:23:34Ça ne va pas aider, si vous voulez, à créer le clivage et le débat entre les deux.
00:23:38D'autant que, comme c'est un référendum pour ou contre Macron,
00:23:42plus la Macronie se montrera, plus le réflexe anti-Macron montrera.
00:23:47Donc je pense que c'est contre-productif.
00:23:48Mais Gabriel Attal continue à cogner sur le RN.
00:23:51Il dit que c'est une question, l'élection, c'est dedans ou en dehors de l'Européen.
00:23:55Oui, il a raison, ils n'ont que le double, ils peuvent passer au triple.
00:23:57Vraiment, l'objectif est atteignable.
00:23:59Ce qui m'inquiète également, c'est la droite, entre guillemets,
00:24:02enfin la droite traditionnelle, on va dire, et républicaine.
00:24:05C'est-à-dire, ils s'effondrent complètement, on n'a jamais autant dans les choux.
00:24:07On a vu Bélamie un peu devant son spot cette semaine.
00:24:09Oui, d'accord, il a fait un joli pas.
00:24:11Et donc c'est ça, moi, qui m'inquiète un petit peu.
00:24:12C'est-à-dire qu'on a finalement un débat qui est en train d'être complètement faussé.
00:24:16Et on ne parle quasiment pas d'Europe, finalement, de projets européens.
00:24:19On s'en parlait de la France insoumise, on les laisse de côté.
00:24:22Mais c'est vrai que c'est aujourd'hui un petit peu inquiétant.
00:24:24Moi, je pensais que la droite allait profiter un petit peu de l'effondrement du parti Renaissance
00:24:30pour essayer d'avancer.
00:24:31Et en fait, ce n'est pas le cas.
00:24:33Donc c'est particulièrement dangereux.
00:24:35Raconte-nous, Céline.
00:24:36La droite a un souci, c'est que la seule chose qui intéresse aujourd'hui les Français,
00:24:41c'est qu'on leur parle, enfin, d'immigration et de sécurité.
00:24:44Deux thématiques sur lesquelles l'ERN est installée et créditée,
00:24:49d'avoir fait un travail dessus depuis des années et des années.
00:24:53Donc, de fait, c'est comme un rouleau compresseur.
00:24:55Et lr au milieu, soit s'aligne sur ce que dit l'ERN,
00:25:00mais du coup, personne ne va l'écouter puisque c'est déjà porté par d'autres.
00:25:04Et sinon, pour le reste, il est vu comme étant le décalque d'Emmanuel Macron.
00:25:09Et c'est extrêmement injuste parce que François-Xavier Bellamy
00:25:14fait une campagne d'une auteur de vue formidable.
00:25:17Il a montré que c'était un homme politique.
00:25:19Moi, je trouve qu'on a assisté à la naissance d'un leader devant Sciences Po
00:25:24où il ne s'est pas démonté, où il a été à la hauteur, où il a même...
00:25:28Enfin, on a entendu des choses qu'on aimerait un peu plus entendre dans la bouche du pouvoir.
00:25:33Et malgré tout, l'intelligence ne paye pas.
00:25:35Moi, je trouve ça désespérant.
00:25:36Oui, mais non.
00:25:37Rapidement, Alexandre.
00:25:38Oui, mais non, parce qu'il se trouve que j'aime beaucoup François-Xavier Bellamy.
00:25:41C'est aujourd'hui, de très loin, le meilleur à droite, le plus intègre aussi.
00:25:47Mais regardez qui sont ceux qui le suivent sur la liste et où est la cohérence.
00:25:53La vérité, c'est que est-ce que François-Xavier Bellamy est à sa place chez LR ?
00:25:57Est-ce qu'il ne s'est pas trompé de parti ?
00:25:59Qu'il serait mieux chez Euroconquête, voire au Rassemblement national ?
00:26:02En réalité, il défend une France souveraine, lui aussi.
00:26:06Il est dans le camp souverainisme beaucoup plus que dans le camp macronisme,
00:26:09mais c'est un peu le seul chez LR.
00:26:11Petite pause, on se retrouve dans un instant dans Punchline Social News.
00:26:14Vous ne nous avez pas encore parlé de l'inflation, les prix continuent à monter.
00:26:17On y revient dans un instant.
00:26:18On parlera de l'Europe et de l'inflation tout de suite dans Punchline Social News.
00:26:26Il est pratiquement 17h30.
00:26:28D'abord, le rappel des titres de l'actualité avec Simon Guillain.
00:26:30Simon.
00:26:32Le relais de la flamme olympique a débuté à Marseille
00:26:36devant l'emblématique basilique Notre-Dame-de-la-Garde.
00:26:39Avec notamment la légende du football marseillais Basile Boli,
00:26:42les festivités vont ensuite se poursuivre au stade Vélodrome.
00:26:45La flamme qui va parcourir plus de 10 000 kilomètres
00:26:47avant d'arriver à Paris le 26 juillet.
00:26:50Les forces nucléaires russes sont toujours prêtes au combat,
00:26:52les mots de Vladimir Poutine à l'occasion de son traditionnel discours du 9 mai.
00:26:56La Russie fera tout pour éviter un affrontement mondial,
00:26:59mais nous ne permettrons pas que l'on nous menace,
00:27:01a ajouté le chef du Kremlin.
00:27:03La Russie célèbre aujourd'hui la victoire soviétique contre l'Allemagne nazie.
00:27:07Et puis, la circulation dimanche s'annonce extrêmement compliquée
00:27:10puisqu'un record historique a été battu hier en France.
00:27:13Bison Futé a enregistré plus de 2 000 kilomètres de bouchons en seulement 12 heures.
00:27:17Ce qui équivaut tout simplement à des embouteillages continus
00:27:20entre la ville d'Athènes et Paris.
00:27:22Les régions qui ont été les plus touchées sont l'île de France,
00:27:24la vallée du Rhône et l'arc méditerranéen, Laurence.
00:27:27Merci beaucoup Simon Guillain.
00:27:28Il vaut mieux rester à la maison, donc ça c'est la leçon de l'histoire.
00:27:31Un tout petit mot de Gabriel Attal,
00:27:33je vous évoquais le fait qu'il continue à batailler contre le Rassemblement national.
00:27:37On va écouter ce qu'il a dit aujourd'hui en déplacement sur le terrain.
00:27:41Vous savez, Madame Le Pen, et c'est toujours été le cas du Rassemblement national,
00:27:44ça les embête à chaque fois qu'on parle d'Europe.
00:27:46Effectivement, aujourd'hui, vous avez tous les membres du gouvernement
00:27:49qui sont en déplacement pour aller illustrer ce que l'Europe a apporté
00:27:53chacun dans leur secteur ministériel.
00:27:55De la rénovation de notre patrimoine au Mont-Saint-Michel et ailleurs,
00:28:00jusqu'au développement de solutions pour l'écologie,
00:28:03en passant par des garanties pour le consommateur
00:28:05sur un délai de rétractation obligatoire de 14 jours,
00:28:08une garantie minimum de deux ans pour les produits qu'on achète.
00:28:11Tout ça, on le doit à l'Europe.
00:28:13L'Europe, elle est au cœur de nos vies.
00:28:14Est-ce qu'elle est parfaite ? Non, évidemment, il faut continuer à la faire évoluer.
00:28:18Mais on sait que le débat de cette élection, c'est dedans ou dehors.
00:28:20Est-ce qu'on veut continuer à rester dans l'Union européenne,
00:28:22bénéficier de tout ce que l'Europe nous apporte ?
00:28:24Ou est-ce qu'on veut sortir de l'Union européenne ?
00:28:26Parce que malheureusement, le programme du Rassemblement national,
00:28:29quand vous le lisez ligne à ligne,
00:28:30c'est l'organisation méthodique de la sortie de la France de l'Union européenne.
00:28:34Je crains que ce ne soit pas comme ça qu'on va faire baisser le Rassemblement national.
00:28:37Tout va changer.
00:28:39Je pense que des millions de Français, en apprenant que le délai de rétractation
00:28:42a été porté à 14 jours pour un consommateur, se disent
00:28:45« J'avais l'intention de voter Rassemblement national,
00:28:47mais là, Gabriel Attal m'emporte, m'emporte par là. »
00:28:49Vous êtes bien moqueur, Anselme Hofmeyr.
00:28:51Non, mais franchement, il s'est complètement décalé, en fait.
00:28:54Il vit dans une autre dimension.
00:28:56C'est-à-dire que c'est un techno, il n'a pas compris que ce n'est pas…
00:28:58Non, il n'est pas techno.
00:28:59Sur cette intervention-là, oui.
00:29:01En général, non.
00:29:02Mais dans cette intervention, le délai de rétractation,
00:29:05tout le monde a décroché déjà.
00:29:07Ce n'est pas comme ça que vous combattez le Rassemblement national,
00:29:09ni quiconque, d'ailleurs.
00:29:09Non, bien sûr.
00:29:10Non, mais c'est quasiment le problème des européistes aujourd'hui.
00:29:14Il se trouve que je dirige les pages opinions du Figaro
00:29:18et que c'est difficile de trouver des européistes
00:29:21pour défendre l'Europe de manière profonde, je dirais.
00:29:25Et là, il veut défendre l'Europe,
00:29:28mais si l'Europe, c'est ça, plus Erasmus,
00:29:30il l'a oublié dans sa liste.
00:29:32Bon, peut-être que le gouvernement
00:29:34pouvait lui-même faire un franc
00:29:36de le délai pour les consommateurs.
00:29:38Oui, c'est ça.
00:29:40Donc, ils n'ont plus grand-chose à défendre.
00:29:43Alors, peut-être parce qu'ils ne sont pas honnêtes, en fait.
00:29:46Ils accusent le Rassemblement national d'être malhonnête,
00:29:48de vouloir sortir de l'Europe, ce que je ne crois pas.
00:29:50Je crois qu'ils ont changé d'avis.
00:29:51Ils se disent, le Rassemblement national,
00:29:53on peut être majoritaire,
00:29:54donc on peut changer l'Europe de l'intérieur.
00:29:56Mais eux-mêmes ne sont pas très honnêtes,
00:29:57parce qu'en fait, ce qu'ils veulent,
00:29:59et si on écoute bien Emmanuel Macron,
00:30:00et si on comprend les symboles,
00:30:01le fait justement qu'il se trimballe
00:30:03le drapeau européen partout,
00:30:05Emmanuel Macron, c'est une Europe post-nationale.
00:30:09C'est une forme de fédéralisme.
00:30:10D'ailleurs, c'est ce que veut dire la souveraineté européenne.
00:30:13C'est pire que du fédéralisme,
00:30:14parce que le fédéralisme, ça veut dire un gouvernement européen
00:30:17et un président européen
00:30:18responsable devant les peuples européens.
00:30:20Là, c'est des technocrates responsables devant personne.
00:30:23Donc, ils ne sont pas eux-mêmes,
00:30:24je dirais, clairs sur le projet.
00:30:27J'aimerais bien que Emmanuel Macron et Gabriel Attal
00:30:31assument le fait qu'ils sont fédéralistes.
00:30:34Marc, rapidement, parce que les Français sont pessimistes.
00:30:37On n'est pas honnêtes.
00:30:38On est toujours dans le déni de réalité.
00:30:39Pourquoi on a créé l'Europe ?
00:30:40À la base, pour être plus fort.
00:30:42Pour avoir la paix et pour avoir la paix.
00:30:44Bien sûr, la paix, ça, heureusement,
00:30:45c'est un an qu'on le maintiendra, bien entendu.
00:30:47Mais c'est le vrai enjeu pour les citoyens,
00:30:49si vous voulez, pour nous, pour les Français,
00:30:51pour les Allemands, etc.
00:30:52On a dit, voilà, on va créer l'Europe
00:30:53pour être plus fort, pour faire face, justement,
00:30:55à la concurrence des États-Unis,
00:30:57à la concurrence des Chinois.
00:30:58Oui, tout à fait.
00:30:59À la base, c'est une bonne idée.
00:31:00Après, on a dit, bon, on va créer la zone euro.
00:31:01Alors, normalement, on peut faire une zone euro
00:31:03qu'avec des pays identiques, qui se ressemblent,
00:31:05qui ont une harmonisation des conditions fiscales,
00:31:07réglementaires.
00:31:07Ce n'était pas le cas.
00:31:08On dit, ce n'est pas grave, on va passer,
00:31:09on va le faire quand même, ça va marcher ensuite.
00:31:11Ben non, on ne peut pas mettre la charrue avant les vœux.
00:31:12Donc, il y a une erreur de construction,
00:31:14c'est ça le problème.
00:31:14Mais à la base, c'était très bien.
00:31:15Je vais vous donner deux chiffres très simples,
00:31:17parce que, encore une fois, il faut regarder les résultats.
00:31:19Depuis 1995, le PIB, c'est la richesse qu'on crée
00:31:22dans un pays, donc hors inflation,
00:31:25a augmenté dans la zone euro de 51 %,
00:31:28puis 95, ce n'est pas grand-chose.
00:31:30Aux États-Unis, c'est la même période,
00:31:32ça fait combien ?
00:31:33Plus 100 %, plus du double.
00:31:37Donc, c'est bien la preuve que, malheureusement,
00:31:39la zone euro n'a pas...
00:31:41À la base, sur le papier, ça pouvait le faire,
00:31:42et moi, j'y ai cru.
00:31:43Il faut être honnête, j'y ai cru, on a beaucoup cru.
00:31:45Mais malheureusement, dans les faits,
00:31:48comme il y a eu ce problème de coûts organisationnels,
00:31:50de ces règles qui n'ont pas de sens, etc.,
00:31:53ça a bloqué le dynamisme.
00:31:54Et ça a bloqué l'optimisme des Français
00:31:58par rapport à l'Europe,
00:31:59et ils sont aujourd'hui pessimistes.
00:32:00On va regarder, parce qu'on a eu un sondage
00:32:02J-POP aujourd'hui pour West France,
00:32:03qui dit que l'Europe, c'est synonyme d'inquiétude
00:32:07pour les Français.
00:32:08Explication de Camille Guédon, on en débat ensuite.
00:32:11Selon un sondage J-POP pour West France,
00:32:13la majorité des Français expriment un sentiment négatif
00:32:16envers l'Europe.
00:32:1746% des sondés sont inquiets,
00:32:2016% indifférents et 13% en colère.
00:32:23Je suis très négative.
00:32:24Je n'ai pas spécialement d'avis sur la question,
00:32:26parce que je ne m'y intéresse pas tant que ça,
00:32:28mais je n'ai pas quelque chose de positif
00:32:29qui ressort de tout ça.
00:32:30J'ai une bonne image sur certaines choses,
00:32:32mais je trouve que ces dernières années,
00:32:34ça s'est quand même un peu dégradé
00:32:37Il y a des choses qui ne vont pas du tout.
00:32:39On tolère plein de choses aux autres et pas tellement aux Français,
00:32:42donc pour moi, zéro.
00:32:43Seulement 15% des Français ont confiance en l'Union européenne
00:32:47et 10% sont optimistes.
00:32:49Moi, j'habite en Angleterre.
00:32:50Ça fait que je vois l'impact que ça a pour eux
00:32:53de sortir de l'Union européenne.
00:32:55Je n'ai pas forcément envie qu'on ait le même impact en France.
00:32:57J'ai une vision qui est plutôt positive.
00:32:59J'ai envie de penser que les choses sont faites
00:33:00pour aller dans le bon sens.
00:33:02Selon le sondage, en France, l'inquiétude à l'égard de l'Europe
00:33:06prime chez les artisans commerçants et les retraités.
00:33:09Du côté des partis politiques,
00:33:11alors que 84% des électeurs de la majorité présidentielle
00:33:15sont fiers d'appartenir à l'Union européenne,
00:33:17ils ne sont que 36% chez les partisans de Reconquête et du RN.
00:33:21Néanmoins, une majorité de Français se disent fiers d'être européens.
00:33:25Même si le chiffre décline,
00:33:27passant de 68% en décembre 2021 à 59% en avril 2024.
00:33:33Là, les chiffres sont clairs.
00:33:34Il y a plus de gens en cette ligne qui sont pessimistes
00:33:38que de gens qui disent super, vive l'Europe.
00:33:40Mais c'est normal parce que l'Europe est en partie une promesse trahie aujourd'hui.
00:33:46Autrement dit, on a bâti l'Europe d'abord pour avoir la paix.
00:33:49C'était très juste que vous disiez.
00:33:51Qu'est-ce qu'on voit revenir ?
00:33:53Aujourd'hui, c'est la guerre.
00:33:54Et vers qui on se tourne quand la guerre arrive et revient en Europe ?
00:33:57Vers l'OTAN. Pas du tout vers l'Europe.
00:34:00Parce qu'on sait très bien que l'Europe n'a non seulement pas d'armes,
00:34:04mais n'est même pas capable de développer une pensée stratégique et une pensée militaire.
00:34:08Les balbutiants de la pensée stratégique européenne.
00:34:11Surtout qu'il n'y a rien pour la soutenir.
00:34:13Le deuxième point, c'est que c'était l'Europe puissante.
00:34:15On nous a vendu cette Europe puissante, cette Europe du charbon, de l'acier,
00:34:19cette Europe de l'énergie, cette Europe de la souveraineté alimentaire.
00:34:22Autrement dit, une Europe qui nous permettait d'être indépendante
00:34:26entre les deux blocs qui étaient à l'époque la Russie et que sont les Etats-Unis.
00:34:31Et qu'est-ce qui se passe ?
00:34:32On a vu une Europe qui, comme Saturne, se tournait et dévorait,
00:34:36comme Cronos dévorait ses propres enfants.
00:34:38Et qu'est-ce qu'a fait l'Europe ?
00:34:39Au lieu de devenir une puissance majeure,
00:34:42elle s'est mise à organiser la concurrence à l'intérieur de ses frontières
00:34:47et a abouti à une désindustrialisation massive.
00:34:51Et pourquoi les Français sont inquiets ?
00:34:52Parce qu'aujourd'hui, quand ils se projettent,
00:34:56ils voient l'Europe comme étant prédatrice, par exemple, de leur sécurité sociale.
00:35:01Comment continuer à avoir de telles protections dans une Europe ultralibérale ?
00:35:05Et ainsi de suite.
00:35:06Donc pour eux, la seule chose que reste l'Europe,
00:35:09c'est un guichet et un vague sentiment que sans, ce serait pire.
00:35:14Parce qu'en plus, leurs hommes politiques sont tellement mauvais
00:35:16qu'ils ne leur proposent aucun chemin en termes de souveraineté nationale.
00:35:20Donc ils sont perdus, ils paniquent.
00:35:23Mais pour autant, ils ne peuvent adhérer à un continent
00:35:27et à un esprit qui ne leur propose rien et aucun avenir.
00:35:29On avance un tout nouveau marque.
00:35:31Sur la désindustrialisation, ce n'est pas européen, c'est français.
00:35:34C'est vrai que l'Allemagne commence cette désindustrialisation.
00:35:39Et nous les Français, on a fait cette erreur stratégique dans les années 80-90.
00:35:42Vous vous souvenez, on disait qu'on voulait une économie française sans usine.
00:35:45Une grave erreur stratégique.
00:35:46Mais ça, ce n'est pas européen, c'est allemand.
00:35:48Et donc justement, je pense que le gros problème,
00:35:49pourquoi on n'aime pas l'Europe en France notamment ?
00:35:51Parce que dans les autres pays, c'est un peu moins le cas.
00:35:53C'est parce que justement, dès qu'on a un problème,
00:35:54on dit que ce n'est pas nous, c'est l'Europe.
00:35:56Il faut réduire le déficit public, il faut réduire la dette.
00:35:58Ce n'est pas nous, c'est l'Europe.
00:35:59En fait, ce n'est pas du tout l'Europe.
00:36:00On a choisi de déléguer notre industrie allemande aussi.
00:36:03Si on doit réduire notre dette, ce n'est pas pour l'Europe, c'est pour nous entendre.
00:36:06Mais l'Europe-puissance n'est pas là.
00:36:08L'Europe-puissance a été trahie violemment.
00:36:10Évidemment, c'est ça le problème.
00:36:11C'est que malheureusement, il n'y a pas eu cette cohésion européenne.
00:36:14Et donc aujourd'hui, le projet, il est complètement dévoyé malheureusement.
00:36:16Parlez-moi juste un petit peu de l'inflation,
00:36:18parce que tous nos téléspectateurs le constatent,
00:36:21que c'est de plus en plus cher et que ça n'a pas baissé.
00:36:24Au contraire.
00:36:24Moi, ce qui me rend fou, c'est qu'à chaque fois, je suis ma sienne YouTube,
00:36:27notamment, je dis voilà, les prix continuent d'augmenter.
00:36:28Ce n'est pas mes chiffres, c'est ceux de l'INSEE.
00:36:30On me dit, vous êtes complotiste, vous faites le jeu du Rassemblement national.
00:36:33Je dis, mais attendez, encore une fois, c'est l'INSEE qui donne ces chiffres.
00:36:36Et donc, on nous dit aujourd'hui, l'inflation baisse.
00:36:38Oui, l'inflation baisse. Pourquoi ?
00:36:39L'inflation, c'est la variation annuelle des prix.
00:36:42Donc, effectivement, ça augmente un peu moins vite, mais ça continue d'augmenter.
00:36:45Et la folie, c'est que sur les derniers mois, ça a augmenté encore plus que d'habitude.
00:36:48C'est-à-dire au mois d'avril, chiffre de l'INSEE, plus 0,6% sur un mois,
00:36:52sur trois mois, plus 1,8, ce qui porte à 16,4% de hausse depuis 2021.
00:36:58Vous vous rendez compte ?
00:36:58Et donc, quand on me dit que ça baisse, il n'y a qu'à aller faire ses courses aujourd'hui.
00:37:01Et alors, le plus grave, c'est que les biens alimentaires,
00:37:04ça, c'est les biens du quotidien, justement, continuent d'augmenter.
00:37:07Là, on est sur une hausse de quasiment 22% depuis 2021 et ça ne baisse pas.
00:37:11Vous savez, tout le monde, on ne va pas donner de noms,
00:37:12mais tous les grands distributeurs, etc.
00:37:14On a passé le pic de l'inflation.
00:37:17J'attends de voir les chiffres sur l'INSEE.
00:37:19Et là, aujourd'hui, ils viennent sortir.
00:37:20C'est le panier RTL, vous savez, on peut dire que c'est eux, ce n'est pas grave.
00:37:23Oui, pour l'instant, ça va.
00:37:24Et donc, ils ont dit effectivement que les prix commençaient à augmenter au mois de mai
00:37:32parce qu'ils ont des chiffres sur le panier de la ménagère, comme on dit, les biens alimentaires.
00:37:35Donc, là, il y a quand même un gros problème.
00:37:37C'est-à-dire que normalement, quand l'inflation va trop loin, la consommation baisse
00:37:41et puis finalement, les prix vont à la baisse.
00:37:42Mais là, il y a tellement d'aides ici ou là, où tout est un peu masqué.
00:37:46Il n'y a pas de transparence des prix et les prix continuent d'augmenter.
00:37:48Mais par contre, moi, je suis très inquiet parce qu'on parle des JO.
00:37:51Tout le monde est... Voilà, c'est formidable.
00:37:53D'accord, mais quand on va faire ses courses, c'est un peu moins formidable.
00:37:56Et c'est ça qui est dangereux aujourd'hui, c'est cette déconnexion.
00:37:59Donc, les Français qui, au quotidien, ont des problèmes de pouvoir d'achat,
00:38:02nous, on leur dit, voilà, délai de rétractation...
00:38:05C'est ça, le truc.
00:38:05Il faut être sérieux, vous comprenez ?
00:38:07Donc, aujourd'hui, il faut arrêter le délai de réalité.
00:38:09Et si je dis ça, ce n'est pas de gaieté de cœur,
00:38:11c'est simplement les chiffres qui le montent
00:38:12et je fais simplement mon métier d'économiste, tout simplement.
00:38:14Non, mais ça prolonge notre débat précédent,
00:38:17c'est que ça, ça intéresse vraiment les Français.
00:38:19Quand vous venez leur parler d'Europe, surtout de manière abstraite,
00:38:22voilà, ça ne les mobilise pas.
00:38:23Thomas Bonnet ?
00:38:24Je vais vous dire, j'étais cette semaine dans l'Est, en Moselle,
00:38:26pour un meeting du Rassemblement national.
00:38:28J'ai posé la question à plein de personnes qui ont assisté à ce meeting.
00:38:31Quelle est votre principale préoccupation ?
00:38:32Pourquoi vous votez pour le Rassemblement national ?
00:38:349 fois sur 10, c'était le pouvoir d'achat.
00:38:36En fait, si le gouvernement veut peut-être concurrencer le Rassemblement national,
00:38:38c'est peut-être sur ces sujets-là qu'il faudrait aussi…
00:38:40Et il le fait assez peu en réalité.
00:38:43Autre sujet qu'on doit aborder, c'est la sécurité,
00:38:46avec beaucoup d'inquiétude, non seulement sur les Jeux olympiques,
00:38:49mais au quotidien, parce qu'il y a tous les jours
00:38:51des agressions extrêmement violentes dans notre pays.
00:38:53Là, ça s'est passé à Villeurbanne.
00:38:54On va voir quelques images de ce qui s'est passé dans la banlieue de Lyon.
00:38:58Une rixe qui éclate entre groupes de 3 ou 4 individus, vous voyez,
00:39:02et un homme qui se fait carrément tirer dessus, à bout portant,
00:39:07par un autre homme, voilà, qui tire, envoie le coup de feu partir.
00:39:10La victime a donc été prise en charge, son pronostic vital est engagé,
00:39:14l'auteur est en fuite, victime de 27 ans.
00:39:17On se tire dessus, en pleine rue.
00:39:19Pour un oui, pour un non.
00:39:20C'est la loi des bandes et la loi des gangs.
00:39:23La chronique quotidienne de l'ensauvagement,
00:39:25il y avait une double page dans Le Monde
00:39:27qui relatait un règlement de compte dans un bar à Chichat du 11e arrondissement,
00:39:31et le tueur à gage avait 16 et 18 ans.
00:39:32C'est ça la réalité de la délinquance.
00:39:35Ils vont chercher des gamins qui débarquent dans un bar à Chichat
00:39:38avec une Kalachnikov et qui arrosent.
00:39:40Alors après, en effet, là aussi déni de réalité,
00:39:42on vous dit mais non, pas du tout, il y a une sensation d'insécurité,
00:39:46ce sont des faits divers, ce n'est pas un fait de société.
00:39:48Si la délinquance est devenue l'ultra délinquance,
00:39:50la violence l'ultra violence,
00:39:51on attend que la justice devienne l'ultra justice.
00:39:54– D'accord, oui, le constat est implacable, Céline Pinard.
00:39:57En attendant, ce sont les habitants de ces quartiers qui sont...
00:40:00– Oui, et puis... – Les otages.
00:40:02– On n'est pas loin d'un point de deal,
00:40:04donc on peut aussi se poser la question du règlement de compte.
00:40:09La vérité, c'est que malgré tout, ça, on ne le voyait pas.
00:40:13Il y a 10 ans, je ne dis pas que ça n'existait pas,
00:40:16mais pas en de telles quantités, pas avec des gens aussi jeunes,
00:40:19pas de manière aussi récurrente,
00:40:21pas quasiment touchant des enfants de plus en plus jeunes.
00:40:25On a quand même la réalité de l'ensauvagement qui est sous nos yeux,
00:40:29mais à la limite, l'ensauvagement, si en face, vous avez une réaction
00:40:33et que vous vous dites à un moment donné,
00:40:34tout ça pourrait peut-être revenir à sa juste place,
00:40:37c'est aussi la limite de la réaction sécuritaire,
00:40:42l'absence d'éducation et le fait qu'on ait de plus en plus de gens
00:40:46qui sont dans des logiques de violence tribale,
00:40:49qui arrivent et qui ne peuvent absolument pas s'adapter
00:40:53à nos exigences en matière de civilité,
00:40:55qui demandent à ce que l'on intègre la règle.
00:40:57Nous, on n'a pas des gens avec des gros bâtons partout dans les rues
00:41:00pour taper ceux qui se comporteraient mal,
00:41:02parce qu'on pense que normalement, par notre éducation,
00:41:05par le fait simplement d'être citoyen,
00:41:08on a intégré la règle et on a nos propres limites.
00:41:11Et là, on se retrouve dans une jungle
00:41:13dans laquelle finalement, les limites qui font de nous des êtres humains
00:41:18sont de moins en moins intégrées.
00:41:19On ne sait pas pourquoi elles ne sont pas transmises.
00:41:22On a l'impression que l'école est en faillite
00:41:25et on a le sentiment réellement
00:41:28qu'aujourd'hui, on ne contient plus rien.
00:41:32On va juste écouter la réaction d'un policier
00:41:34qui est secrétaire départemental à Toulon-du-Rhône
00:41:38du syndicat Unité, à propos de Villeurbanne.
00:41:40Il s'agit d'un quartier répertorié connu comme Pointe d'Île
00:41:45et en seulement quelques jours, il s'agit de la troisième fusillade
00:41:50qui a éclaté sur la commune de Villeurbanne.
00:41:52Et c'est parti comme ça en France.
00:41:54On commencera par les faits qui ont eu lieu.
00:41:56La victime a 27 ans.
00:41:57On ne connaît pas l'âge des protagonistes,
00:42:01notamment l'auteur du tir.
00:42:02Mais effectivement, de manière générale,
00:42:04la délinquance est assez jeune.
00:42:05Quand on parle de trafic de stupéfiants,
00:42:07souvent, les dealers de quartier sont jeunes.
00:42:11Donc, il y a vraiment une délinquance quand même qui est de tout type,
00:42:15mais plutôt jeune concernant le trafic de stupéfiants et les agressions.
00:42:19De plus en plus jeune, Eric Nouveau.
00:42:22C'est ça la nouveauté.
00:42:24Il faut dire la vérité parce que les policiers la disent,
00:42:27les magistrats la disent, c'est devenu hors de contrôle.
00:42:29C'est-à-dire que la reprise de contrôle demandera
00:42:33des moyens tout à fait inédits et une approche tout à fait nouvelle.
00:42:37Là, on voit bien que le gouvernement,
00:42:39ce n'est pas maintenant qu'il va s'attaquer à ce dossier.
00:42:41Ce qui me rend fou, c'est qu'on attend quoi ?
00:42:44Ça fait des années qu'on voit ça, ça s'amplifie, ça s'intensifie.
00:42:48Et à chaque fois, on a un discours similaire.
00:42:49On va devoir réagir.
00:42:51Mais qu'est-ce qu'on attend ?
00:42:53Là, il y a des opérations place nette.
00:42:55Les policiers font leur travail.
00:42:56M.C. après...
00:42:57Ça, c'est quand même une impunité.
00:42:59S'ils continuent de le faire, c'est qu'ils savent qu'ils n'auront pas de problème.
00:43:02C'est malheureusement un constat qu'on fait régulièrement.
00:43:03Qu'est-ce qu'on peut faire pour que ça s'améliore du côté des jeunes, des enfants ?
00:43:07La ministre de l'Éducation nationale qui s'appelle ?
00:43:10Nicole Belloubet.
00:43:11Bravo, c'était le moment intérieur.
00:43:14Qu'est-ce que vous avez dit, Eric ?
00:43:15Non, non.
00:43:16Vous avez une petite absence.
00:43:17Et pourtant, je connais ce dossier Belloubet, vraiment.
00:43:20Madame Belloubet qui tient un discours de fermeté,
00:43:22c'est une grande nouveauté.
00:43:23Alors, on va écouter ce qu'elle dit.
00:43:26Elle propose d'interdire les portables aux élèves dans les collèges
00:43:28pour les prémunir des effets néfastes des réseaux sociaux.
00:43:31Écoutez-la.
00:43:32J'ai eu l'occasion de dire à plusieurs reprises
00:43:35qu'au niveau, par exemple, des collèges,
00:43:38je souhaitais vraiment que nos élèves arrivent dans le collège
00:43:42sans le téléphone portable
00:43:44parce qu'on sait les effets néfastes que cela peut produire.
00:43:48On a bien vu, évidemment, que l'utilisation des réseaux sociaux
00:43:51et de certaines plateformes
00:43:53pouvait vraiment poser des problèmes en termes de harcèlement.
00:43:56Vous parlez aussi, Nicole Belloubet,
00:43:57du fait de laisser les portables à l'entrée de l'établissement.
00:44:00Comment ça va se passer concrètement ?
00:44:01Il y aura des casiers ?
00:44:02Oui, c'est ce que j'imagine.
00:44:04Je voudrais qu'on l'expérimente dès l'année prochaine.
00:44:08Bon, pourquoi pas les casiers avec un numéro, une clé ?
00:44:12Non, mais il faut tout essayer.
00:44:15Franchement, je rigole pour un seul mot.
00:44:19C'est que des collèges qui ont essayé de faire ça,
00:44:21il y en a plein et ils se sont tous sortis
00:44:23à la question de la propriété privée et de l'hystérie du lien au portable
00:44:27et de l'hystérie des parents.
00:44:29Autrement dit, il fallait créer des endroits
00:44:31pour déposer les portables fermés à clé, etc.
00:44:34À la fin, ça coûtait cher.
00:44:35Ils n'avaient pas de budget.
00:44:36Ils ont tous renoncé.
00:44:37Et là, elle revient avec exactement la même idée.
00:44:41Je suis allé voir un concert de Bob Dylan
00:44:45où on avait obligation de laisser son portable
00:44:48dans un étui à l'entrée.
00:44:50Je dois dire qu'un concert de Bob Dylan,
00:44:52les avantages de la concentration sont quand même
00:44:56moins capitaux que dans une salle de classe.
00:44:58Pourquoi ce qui est possible ?
00:44:59Il y en était des milliers dans la salle.
00:45:01Pourquoi est-ce que c'est possible dans un concert
00:45:03et que ça devient à l'éducation nationale tout un dossier ?
00:45:06De toute façon, il faudra en venir là
00:45:08parce qu'on ne peut pas faire entrer le portable à l'école
00:45:10qui est une source de distraction
00:45:12et demander toute la journée aux élèves de se concentrer.
00:45:14On ne peut pas leur demander tout.
00:45:16Et le contraire.
00:45:16Il va falloir le faire.
00:45:18Mieux, mieux, votez.
00:45:19Mais c'est déjà interdit normalement.
00:45:20Ils ont dit que c'était interdit, mais ça ne marche pas.
00:45:22Je suis d'accord pour le...
00:45:24Il faut le faire.
00:45:26Et ça aurait pu être fait par un règlement intérieur.
00:45:28Mais là, encore une fois,
00:45:30on voit qu'on a un problème d'autorité.
00:45:31Moi, ce qui m'étonne, c'est la manière
00:45:33dont elle l'annonce.
00:45:34Elle semble presque s'excuser de l'annoncer.
00:45:37Je crois d'ailleurs qu'il va y avoir une expérimentation.
00:45:39Ah bah oui, il va y avoir une expérimentation pour l'uniforme.
00:45:42Moi, quand un ministre dit je souhaiterais, j'imagine que,
00:45:45ce n'est pas très rassurant.
00:45:46Donc, il y a un moment, si les parents ne sont pas responsables,
00:45:50force à la loi, on le met dans la loi et on fait appuyer...
00:45:52On ne va pas faire une loi sur l'interdiction du téléphone portable à l'école.
00:45:56L'usage du téléphone portable est déjà interdit dans les salles de classe.
00:45:59Là, on parle en fait dans les couloirs ou à la récréation.
00:46:01Donc, c'est quand même assez anecdotique.
00:46:03Et le fait qu'on se concentre dans les réponses gouvernementales
00:46:05sur les écrans, les portables, ça ne serait peut-être pas...
00:46:08Mais moi, je ne suis pas sûre que c'est anecdotique.
00:46:11Parce que les gamins qui sont sur les réseaux sociaux pendant la récré, etc.,
00:46:14qui se harcèlent pendant la récré, pendant les attentats, ça existe.
00:46:17Dans les classes aussi.
00:46:18Non, mais dans les classes, ils ne l'utilisent pas en même temps.
00:46:20Dans les classes, ils l'utilisent parfois.
00:46:22Je veux dire, c'est interdit dans l'emploi.
00:46:24Non, mais le problème, c'est fait.
00:46:26Moi, je ne trouve pas ça idiot, mais je vous parie qu'elle ne l'appliquera pas.
00:46:29Parce que pour appliquer la moindre chose,
00:46:31il ne faudrait pas marcher sur la propriété de ces pauvres petits-enfants,
00:46:36sur leur liberté individuelle.
00:46:38L'enfant-roi.
00:46:39Ça va, quoi.
00:46:40Il faudra des moyens de surveillants pour aller chercher les téléphones.
00:46:42Il y a un truc, c'est que le rapport au portable, c'est un rapport au contrôle.
00:46:47Autrui est toujours un facteur potentiel de danger ou de déstabilisation.
00:46:52Tout seul, dans votre monde,
00:46:54relié simplement aux 2-3 personnes qui partagent les mêmes obsessions que vous,
00:46:59vous êtes parfaitement sécure.
00:47:01Or, l'école, à un moment donné, c'est une façon d'être au monde.
00:47:04On vous envoie dans le vaste monde.
00:47:06Donc là, je trouverais que ce serait beaucoup plus logique de dire,
00:47:09en fait, ce portable coupe la communication.
00:47:12Mais après se pose la question de,
00:47:15est-ce qu'on a des adultes à l'école qui amènent vraiment les enfants,
00:47:18qui les amènent vers le vaste monde ?
00:47:21Je ne suis pas sûre qu'ils aillent tous vers le vaste monde.
00:47:23Est-ce qu'on va enfin être capable de virer les enfants perturbateurs
00:47:29et de dire, l'école n'est pas un droit absolu ?
00:47:32On les vire, mais on en fait quoi ?
00:47:36Actuellement, on les donne au collège d'après.
00:47:38Non, c'est tout simple.
00:47:40Donc on crée des établissements pour eux ?
00:47:41Si vous n'avez pas de centre éducatif fermé,
00:47:43il y a des enfants qui n'ont plus l'école.
00:47:47Mais en attendant, ils n'ont pas à rester à l'école.
00:47:50Et aujourd'hui, l'école est en train d'être détruite.
00:47:53Mais l'école est obligatoire jusqu'à 16 ans.
00:47:55Mais peut-être que quand vous avez un lieu
00:47:58qui avait 20 inscriptions à votre casier,
00:48:01vous n'avez rien à faire à l'école.
00:48:02J'entends, mais il faut des solutions.
00:48:04Le problème, c'est qu'une fois qu'on a dit ça,
00:48:06on n'est pas plus avancé.
00:48:07Parce qu'on n'a aucune solution.
00:48:09Si vous n'avez pas de solution,
00:48:10déjà, au moins, vous libérez un certain nombre d'enfants
00:48:13de la pression qu'ils subissent.
00:48:14Et quand dehors, vous aurez ces gamins-là,
00:48:16il faudra bien que le gouvernement agisse.
00:48:18Il n'aura pas d'autre choix.
00:48:19On ne peut pas déscolariser des gamins
00:48:20et les laisser dans la nature.
00:48:21Il faut garder des gamins comme ça,
00:48:22dans des écoles où ils font énormément de dégâts
00:48:25et qui ont des conséquences très très lourdes
00:48:28sur l'état mental, sur l'état de l'école.
00:48:31Oui, oui, c'est ce qu'on en fait.
00:48:33Avec Céline, il y aurait beaucoup de choses à faire,
00:48:35mais l'école doit aussi être un sanctuaire.
00:48:37C'est là pour apprendre, pour se dépouiller de soi-même.
00:48:39On n'a pas besoin d'avoir son portable à l'école.
00:48:42Je pense que les parents...
00:48:43Vous dites toutes des choses brillantes.
00:48:44Le problème, c'est qu'à l'école,
00:48:45ils ne veulent pas se dépouiller d'eux-mêmes.
00:48:46On est quand même dans un délire
00:48:47où les parents ne veulent pas le comprendre.
00:48:49Moi, je pense qu'ils devraient le comprendre.
00:48:52Donc, s'il ne faut pas des gens noirs,
00:48:54malheureusement, c'est toujours la même histoire
00:48:56parce que toutes les études vous montrent
00:48:57l'effet catastrophique des écrans sur les gamins.
00:48:59Vraiment, c'est catastrophique.
00:49:01C'est vraiment un enjeu de civilisation.
00:49:03Et en face, la réponse est toujours sur la pointe des pieds.
00:49:05Peut-être que nous allons éventuellement,
00:49:07après une période de...
00:49:08Et c'est les mêmes...
00:49:09Ce qui se passe avec le portable,
00:49:10c'est la même chose avec la violence à l'école.
00:49:12Les réponses ne sont pas à la hauteur.
00:49:14Or, ce sont à chaque fois,
00:49:15pour la violence à l'école ou les écrans pour les gamins,
00:49:18des enjeux de civilisation.
00:49:19C'est le monde de demain.
00:49:21C'est la place qu'ils vont occuper
00:49:23dans ce monde qui est en jeu.
00:49:25Moi, je pense que ça demande un peu d'autorité en face,
00:49:27qui n'est pas la spécialité de Mme Belloubet.
00:49:29L'interdiction, c'est la solution ?
00:49:30Non, moi, je ne suis pas trop pour interdire en règle générale,
00:49:32mais moi, je viens d'exister à HLM Doré,
00:49:33je rappelle tout, parce que bon, ça fait longtemps.
00:49:35Mais à l'époque, il y avait des vrais voyous, si vous voulez.
00:49:37Mais quand même, il y avait les parents derrière.
00:49:39On oublie souvent de le dire que les parents,
00:49:41il faut qu'ils servent aussi.
00:49:42C'est-à-dire que l'autorité, elle vient effectivement des parents.
00:49:44Moi, ce qui m'inquiète le plus, c'est qu'il n'y a plus ça.
00:49:46Ou globalement, un élève, moi, j'ai été prof,
00:49:48pas dans un collège, mais à un niveau plus élevé,
00:49:51et il y avait des étudiants, déjà, il y avait le portable.
00:49:53Je disais, non, il n'y a pas de portable dans la classe.
00:49:54Mais c'est vrai que pendant que vous enseignez,
00:49:55regardez, c'est quoi cette affaire ?
00:49:57Donc, mais il faut leur, effectivement, leur, comment dire ?
00:50:00Mais je vérifie un truc, monsieur, je vérifie un truc.
00:50:03Je vérifie une donnée.
00:50:04Non, mais je pense que c'est un problème de respect qu'on a aujourd'hui,
00:50:09respect mutuel.
00:50:10Et donc, ça doit être inculqué à la base par les parents.
00:50:12C'est-à-dire, c'est une valeur, la valeur travail, la valeur respect.
00:50:15Il faut d'abord qu'il y ait des parents.
00:50:17C'est ça le problème, le gros problème aujourd'hui.
00:50:19Tout n'est pas lié à l'école.
00:50:22Moi, à la rigueur, ça ne me dérangerait pas que les élèves aient leur portable.
00:50:24Mais si, effectivement, ils l'éteignent bien pendant les cours, etc.
00:50:26Mais comme il n'y a pas de respect, tout le monde l'aimera.
00:50:29C'est l'une et la première fois, je le vois, par exemple,
00:50:31la dernière fois, les gamins se challenger entre eux, comme on dit,
00:50:35en disant, mais tu as la REF ou tu n'as pas la REF ?
00:50:37C'est la REF, la référence.
00:50:39Et en fait, la REF, c'était des memes,
00:50:41d'extraits de choses qui passaient sur TikTok.
00:50:44Et donc, je les regarde, ils étaient trois ou quatre.
00:50:46Et je leur dis, ah bon ?
00:50:47Et je commence à leur citer le début de Saint-Lambeau,
00:50:51c'est le graphe au bureau de Carthage, dans les jardins de la REF.
00:50:54Et je leur en fais comme ça, quatre ou cinq.
00:50:56Et donc, forcément, c'est des cartes.
00:50:58Ils ouvrent la bouche et ils attendent d'avoir la réponse.
00:51:00Je leur dis, tu vois les références ?
00:51:02Là, l'avantage, c'est que ces références-là, tout le monde les partageait.
00:51:06Et les gens se battaient pour accéder à un niveau de culture,
00:51:09pour pouvoir les comprendre et les transmettre.
00:51:11Vous, vos références, c'est uniquement pour exclure
00:51:14et pour me traiter de boomer.
00:51:16C'est drôle et vous le faites super bien.
00:51:18Mais franchement, passez au cran au-dessus
00:51:20et vous verrez, vous aurez des choses à donner.
00:51:22Non, zéro.
00:51:23Ils ont lu Saint-Lambeau ?
00:51:24Zéro, mais c'est pas grave.
00:51:26Moi aussi, j'ai eu 15 ans.
00:51:27Et je sais que les graines que l'on sème, parfois,
00:51:31dans un petit champ d'un jeune homme de 15 ans,
00:51:33elles pousseront quand le jeune homme aura 30 ans.
00:51:36Et ce sera une belle chose.
00:51:37Ça, ça marche ?
00:51:38Oui, ça marche.
00:51:39Bon, espérons-le.
00:51:40Thomas Bonnet ?
00:51:40Moi, ce que je voulais dire aussi, c'est qu'on fait reposer
00:51:42sur les enfants, le fait d'interdire les écrans.
00:51:44Et je pense qu'on est tous ici assez inquiets
00:51:47sur le fait que ça peut avoir un impact négatif.
00:51:48Il faudra aussi penser collectivement
00:51:50à ce que ça implique pour nous.
00:51:51C'est-à-dire que les adultes aussi sont addicts aux écrans.
00:51:54Et le travail passera aussi par...
00:51:55Vous avez fait tant d'écrans sur votre portable ?
00:51:57Je n'ose pas regarder parce que je suis déprimé, machin.
00:52:00Je ne vais même pas vous lire ce que je lis sur le lien.
00:52:02On se cache derrière le fait que c'est notre métier,
00:52:03alors qu'on sait que non.
00:52:04C'est mon travail, c'est mon travail.
00:52:06Oui, je travaille sur l'écran beaucoup, mais pas que.
00:52:08En fait, comme c'est addictif, vous regardez pour le travail.
00:52:10Vous savez qu'il y a comme des cures où, globalement,
00:52:13on s'impose une journée par semaine sans téléphone.
00:52:16C'est formidable.
00:52:17Vous y arrivez, les journalistes, vous n'y arrivez pas.
00:52:20Après, il y a des personnes qui ne comprennent pas
00:52:21que je ne les appelle pas, mais ça fait du bien.
00:52:23Je vous conseille de le faire loin.
00:52:24La cure anti-téléphone portable, c'est impossible.
00:52:25Même en vacances, c'est impossible, à la plage, partout.
00:52:27Tout est possible.
00:52:28Moi, ils me l'ont caché pour ça.
00:52:30Et là, j'ai compris que je devais peut-être changer mes pratiques.
00:52:32Bon, Alexandre de Vieux ne dit rien.
00:52:33C'est-à-dire que lui, il ne regarde pas son téléphone portable.
00:52:36Je l'utilise beaucoup, y compris parfois à l'antenne.
00:52:38Je ne devrais pas, mais c'est le métier qui veut ça.
00:52:40Mais après, il faut rappeler une chose.
00:52:43Le portable, ce n'est pas terrible, mais les adultes sont des adultes.
00:52:45Les enfants sont des enfants.
00:52:46Et donc, les enfants répondent aux règles des adultes.
00:52:48À un moment donné, c'est peut-être ça.
00:52:52On devrait peut-être commencer par là, en fait.
00:52:53Alors, moi, je veux te voir avoir des enfants avec les enfants.
00:52:57On respecte les règles des adultes. Rien que ça.
00:53:01Je suis sûr que vous essayez, au moins.
00:53:03Je ne dis pas qu'il y a un aspect toujours.
00:53:04Mais le problème, c'est que les écrans sont devenus les nounous de tous les enfants.
00:53:09Quand vous voulez sortir, vous regardez devant les écrans.
00:53:11Moi, ce qui m'inquiète le plus, c'est plus au niveau de la désinformation.
00:53:14Effectivement, aujourd'hui, ils voient une news qui apparaît sur leur téléphone.
00:53:17Alors ça y est, c'est la vérité absolue.
00:53:18Il y a plus ce travail de recherche de l'information.
00:53:21Même, je vous le dirai aujourd'hui, bon, pas donner de nom non plus.
00:53:23Des fois, quand je parlais d'inflation l'autre jour,
00:53:25les journalistes me disaient « Non, vous êtes sûr de ça ? Non, ce n'est pas possible.
00:53:27Je ne l'ai pas vu sur les réseaux sociaux.
00:53:29Les prix arrêtent d'augmenter, ce n'est pas possible. »
00:53:30Je dis « Oui, c'est les chiffres de l'INSEE. »
00:53:31Donc, c'est ça, ce problème-là.
00:53:33C'est qu'en fait, si on ne dit pas ce que tout le monde pense en même temps,
00:53:36finalement, vous êtes complotiste, ce n'est pas la réalité.
00:53:38Non, il faut argumenter, il faut sourcer, effectivement, vous dire.
00:53:42Allez, petite pause.
00:53:43On se retrouve dans un instant dans « Punchline » sur CNews et sur Europe 1.
00:53:46On reparlera de la femme olympique, un tout petit peu, mais pas trop.
00:53:49Je sais qu'Eric est un peu allergique.
00:53:51On parlera du nombre de jours fériés aussi dans ce mois de mai.
00:53:54C'est la grande fête des jours fériés.
00:53:55Allez, à tout de suite dans « Punchline ».
00:54:04Bonsoir à tous, bonsoir à toutes.
00:54:05Bienvenue dans « Punchline », ce soir sur CNews et sur Europe 1.
00:54:08Quand ce n'est pas le 8 mai, c'est le 9 mai, jour de l'ascension.
00:54:10Ou alors c'est le 1er mai, ou alors c'est la Pentecôte qui tombe à 20 mai cette année.
00:54:14Les jours fériés se succèdent.
00:54:16La France ressemble en ce joli mois à un grand paquebot à l'arrêt.
00:54:19Faut-il supprimer des jours chômés ?
00:54:22Le débat est récurrent.
00:54:23Il revient à chaque printemps.
00:54:24Alors sommes-nous vraiment un pays qui travaille moins que les autres ?
00:54:27Comme le disait Emmanuel Macron en 2019.
00:54:29C'est vrai qu'il suffit de regarder les chiffres.
00:54:32Il manque 300 heures de travail par français et par an
00:54:35si l'on compare avec la moyenne des pays de l'OCDE.
00:54:37Oui, mais si la France travaille moins en quantité que ses voisins,
00:54:40merci les 35 heures,
00:54:42elle a une productivité plus importante.
00:54:44Notent les économistes.
00:54:45Allez, on se caussole comme on le peut.
00:54:47Certains prennent même le pari, et ils n'ont pas complètement tort
00:54:50que le candidat à l'élection présidentielle de 2027,
00:54:53qui proposerait de généraliser la semaine de travail de 4 jours,
00:54:57serait élu.
00:54:59Pour cela, rendez-vous dans 3 ans,
00:55:01soit dans 3 fois 11 jours fériés.
00:55:03Voilà, on va en débattre ce soir dans Punchline.
00:55:06Il est 18h, d'abord le rappel des titres de l'actualité d'en Punchline.
00:55:22Un mois jour pour jour des élections européennes.
00:55:24Gabriel Attal est en déplacement en Bretagne aujourd'hui.
00:55:26Le Premier ministre se trouve à Bréant, dans le Morbihan,
00:55:29pour un échange avec les Français,
00:55:31mais aussi pour tacler le Rassemblement national.
00:55:34C'est l'organisation méthodique de la sortie de l'Union européenne,
00:55:39a-t-il affirmé cet après-midi.
00:55:41La ministre de l'Éducation nationale
00:55:43souhaite de son côté s'attaquer au téléphone portable à l'école.
00:55:45Nicole Belloubet veut expérimenter à la rentrée prochaine
00:55:49une nouvelle obligation pour les collégiens
00:55:51de déposer le téléphone portable à l'entrée de l'établissement.
00:55:54Une réflexion sur l'utilisation des écrans en cours est nécessaire,
00:55:58estime la ministre.
00:56:00L'ambassadeur d'Israël à l'ONU se dit déçu par les propos
00:56:03de Joe Biden.
00:56:04Le président américain a menacé de cesser la livraison
00:56:06de certaines armes à Israël en cas d'offensive d'ampleur à Rafa.
00:56:10Des menaces qualifiées de honteuses par Donald Trump,
00:56:13qui accuse Joe Biden de prendre le parti du Hamas.
00:56:18Enfin, 216e jour de détention pour les otages détenus
00:56:21par cette organisation terroriste dans la bande de Gaza.
00:56:24Trois de ces otages sont français.
00:56:25Ils se nomment Ofer, Orion, Orhan.
00:56:27Nous pensons à tous ces otages ce soir et à leurs familles.
00:56:30Nous demandons une fois de plus leur libération immédiate
00:56:33et sans condition.
00:56:34Voilà, il est 18h01 et 30 secondes.
00:56:37Nous sommes dans Punchline avec Eric Nolot.
00:56:39Bonsoir Eric.
00:56:39Bonsoir Laurence.
00:56:40Bienvenue avec Marc Twaty, économiste.
00:56:42Bonsoir Laurence.
00:56:43Thomas Bonnet, journaliste politique à CNews.
00:56:44Bonsoir Laurence.
00:56:45Alexandre Devecchio, journaliste aussi.
00:56:47Et Céline Pina, qui est politologue et journaliste.
00:56:51On parle des jours fériés tout à l'heure
00:56:52ou on fait d'abord la flamme olympique ?
00:56:53Qu'est-ce que vous préférez ?
00:56:54On commence par...
00:56:55La flamme olympique ?
00:56:56Oui, la flamme olympique.
00:56:57Allez, la flamme olympique, on n'a pas le choix.
00:56:58C'est Marseille, c'est le deuxième jour du parcours
00:57:00de la flamme olympique dans la cité phocéenne.
00:57:02Le rappel des faits avec Mickaël Dosanto
00:57:04si on sera sur place dans un instant.
00:57:07C'est sous l'œil de la bonne mère que Basile Boli
00:57:10a brandi en début de journée la torche olympique.
00:57:12Comme un symbole, la légende de l'Olympique de Marseille
00:57:15a passé le relais à Colette.
00:57:17Une fervente admiratrice de l'OM âgée de 83 ans,
00:57:20sûre entraînée pour l'occasion.
00:57:22J'ai une chemine qui fait 200 mètres.
00:57:24Alors mon mari m'a dit là tu peux courir.
00:57:26Et il m'a donné un marteau qui faisait 2,5 kg.
00:57:30Et 1,5 kg et je courais avec ça.
00:57:33Mais là je n'ai pas couru parce que je voulais faire durer le temps.
00:57:38Retraité des parquets, Tony Parker a lui aussi savouré chaque seconde.
00:57:42Comme des milliers de Marseillais amassés près du Palais du Pharaon.
00:57:45L'engouement de Marseille pour la flamme,
00:57:48c'est vraiment quelque chose de phénoménal.
00:57:50Depuis le temps qu'on en parle, ça y est, on y est maintenant.
00:57:53On le touche du doigt, on est en route pour Paris.
00:57:56Comme tous les relayeurs, l'ancienne star de basket
00:57:59a bénéficié d'une protection rapprochée.
00:58:0118 coureurs, policiers et gendarmes,
00:58:04mais aussi des motos, des voitures et des fourgons.
00:58:06Une sécurité dont bénéficiera également
00:58:09l'ancien footballeur de l'OM Didier Drogba,
00:58:11dernier porteur de la flamme au stade Vélodrome.
00:58:14L'arrivée de la flamme à Marseille lance vraiment les Jeux Olympiques.
00:58:20Le peuple marseillais a répondu présent.
00:58:23Je pense que c'est quelque chose qui va inspirer les autres villes de France.
00:58:26Après la cité phocéenne, la flamme olympique se rendra à Toulon
00:58:30avant d'arriver à Paris le 26 juillet prochain.
00:58:33On va tout de suite rejoindre sur place Antoine Estève et Stéphanie Roquier.
00:58:36Vous êtes devant le stade Vélodrome.
00:58:39Où est la flamme ?
00:58:40La flamme est sur le Prado en ce moment.
00:58:44Cette très grande avenue qui arrive ici au stade Vélodrome
00:58:46depuis le centre-ville de Marseille.
00:58:48Regardez cette foule qui est massée.
00:58:50On a pu observer, je sais que c'est un sujet qui vous intéresse depuis hier,
00:58:53le service de sécurité de la flamme olympique avec Stéphanie Roquier.
00:58:57C'est très impressionnant.
00:58:58Il y a tout d'abord cette première vague de gendarmes qui arrive en avant,
00:59:01en amont de la caravane publicitaire de cette flamme olympique.
00:59:05Il y a ensuite la flamme olympique et puis tout autour,
00:59:07un service de gendarmes habillés en civil, prêts à intervenir.
00:59:11Hier, la police municipale de Marseille nous expliquait
00:59:13que la première consigne en cas de pénétration à l'intérieur
00:59:16de la bulle de sécurité de cette flamme olympique,
00:59:18c'est de plaquer la personne au sol pour l'immobiliser,
00:59:21pour laisser passer le cortège de la flamme.
00:59:23On a vu ces gendarmes, cette protection rapprochée de la flamme.
00:59:26C'est comme une quinzaine, si vous voulez, d'agents de sécurité privés
00:59:29qui sont autour de cette flamme olympique.
00:59:31Et puis derrière, le cortège de policiers et de CRS, de gendarmes mobiles
00:59:35qui accompagnent cette flamme olympique sur tout son parcours.
00:59:38Cette flamme qui va arriver au stade Vélodrome.
00:59:40Regardez, les marches du stade Vélodrome ici sont remplies de monde.
00:59:44Elle va passer au milieu des marches, pénétrer à l'intérieur du stade
00:59:47et ensuite, des petites surprises sont prévues.
00:59:49On sait qu'il y a Didier Drogba, évidemment, la légende de l'OM,
00:59:52qui est au cœur de ces surprises.
00:59:54Le chanteur soprano, encore lui, vous allez me dire,
00:59:57parce qu'il était déjà là hier soir,
00:59:58va revenir ici au stade Vélodrome tout à l'heure, encore pour quelques surprises.
01:00:02Et la flamme va ressortir de l'autre côté du stade, sur une espladade,
01:00:05où là aussi, il y a encore beaucoup de monde ce soir.
01:00:07Merci Antoine Esteve et Stéphanie Roux qui,
01:00:10voilà, pour ces deux jours de fête à Marseille, Réto et Nolo.
01:00:13C'est vrai qu'il y a une vraie ferveur populaire.
01:00:16C'est peut-être qu'on est dans un grand pont à Viaduc d'ailleurs,
01:00:20et que les gens sont disponibles pour aller, comme ça, fêter cela.
01:00:24Non, mais moi je suis très heureux que le stade Vélodrome de mon cher OM soit à l'honneur.
01:00:27Après moi, je vous dis franchement, la fête est un peu gâchée
01:00:30par le prix un peu exorbitant que nous coûtent ces Jeux Olympiques.
01:00:34Entre le quoi qu'il en coûte social, où toute revendication est satisfaite par principe,
01:00:39l'enfer sécuritaire que ça va être à Paris, la défiguration de la ville,
01:00:43le fait que même on a failli sacrifier l'éternel à l'éphémère
01:00:47en supprimant les boîtes des bouquinistes,
01:00:49je trouve que sans demander des jeux au rabais, un peu de modestie aurait été bienvenue.
01:00:54Je pense qu'on n'a plus les moyens ni financiers.
01:00:57Une version des clinistes un petit peu, des JO que vous nous décrivez.
01:01:02Un peu plus sobre, je ne demande pas que ça se passe avec des moyens dérisoires.
01:01:06Il faut quand même qu'on tienne notre rang.
01:01:08Je trouve que c'est un peu démesuré et franchement,
01:01:11la défiguration de Paris depuis des mois et des mois,
01:01:13et qui va durer pendant les Jeux Olympiques, moi ça me fait vraiment de la peine.
01:01:16Alors Marc Poissy, vous allez nous parler argent.
01:01:18Un point, c'est la réconciliation entre les Marseillais et les Parisiens,
01:01:21parce que c'est comme les Jeux de Paris, et Marseille y contribue, donc c'est formidable.
01:01:24Vous remarquerez qu'il n'y a pas écrit Paris 2024 sur le stade Vélodrome,
01:01:27c'est un peu polémique, c'est pas une vraie réconciliation, alors d'accord.
01:01:31Il n'y a pas écrit Paris 2024 sur le stade Vélodrome,
01:01:33parce que justement les Marseillais, je parle sous le contrôle d'Eric Nolot,
01:01:35ne veulent absolument pas voir la mention de Paris sur le stade de l'Olympique de Marseille.
01:01:40Mais donc pour revenir effectivement sur le coût exorbitant,
01:01:43on va rouler les 10 milliards, et ce qui est d'euros évidemment,
01:01:46et ce qu'il faut savoir, c'est que les gains seront extrêmement limités.
01:01:50Au total, je dirais comme déjà le mois d'août, il y a beaucoup de touristes à Paris,
01:01:53donc il n'y aura pas beaucoup plus, donc le gain sera extrêmement limité.
01:01:57Mais si on ne perd pas d'argent, ce sera déjà bien.
01:01:59C'est ce que j'allais vous dire, c'est-à-dire que quand vous regardez tous les Jeux Olympiques,
01:02:02donc il n'y a pas qu'à Paris, c'est toujours perdant,
01:02:04c'est-à-dire en fait la somme des gains est largement inférieure à la somme des coûts.
01:02:09Ceux d'Alberville en 1992, en Savoie au hasard.
01:02:13En Savoie, effectivement, c'était les Jeux Olympiques d'hiver.
01:02:15Ceux d'été, il y a ceux de Los Angeles et d'Atlanta.
01:02:18Sinon, par exemple, ceux du Japon à Tokyo et à Rio les deux derniers, c'était une catastrophe.
01:02:24Mais par contre, c'est vrai qu'il y a cette liesse populaire.
01:02:26Par contre, le problème, c'est que, attention, il y a une liesse populaire bien sûr,
01:02:29mais le quotidien des Français n'a pas changé.
01:02:31Parce qu'il y a les Jeux Olympiques, les prix baissent, que l'inflation va reculer,
01:02:34que le pouvoir d'achat va s'améliorer.
01:02:36Donc voilà, ça nous donne un petit bol d'air,
01:02:38mais je pense qu'il ne faut pas perdre de vue l'essentiel.
01:02:40Juste une remarque.
01:02:41Là, on est en train de dire, est-ce que la France va perdre de l'argent ou en gagner ?
01:02:44Mais les Français, les usagers du métro qui vont payer deux fois le prix normal du ticket,
01:02:49les gens qui voudront, alors là, je leur déconseille,
01:02:51mais de venir par exemple à l'hôtel à Paris, pas pour les Jeux Olympiques, pour autre chose,
01:02:55les prix ont explosé.
01:02:56Les Français vont perdre de l'argent.
01:02:58Il n'y a pas que la France, le bilan global.
01:03:00Il y a quand même, alors on a parlé tout à l'heure de l'inflation.
01:03:03Écoutez, en période d'inflation, ça va être la double peine.
01:03:06Je trouve que ça fait beaucoup.
01:03:07Parce que l'inflation, elle augmente à Marcotti, à nouveau.
01:03:10Tout à fait, c'est le chiffre de l'INSEE, sur le mois d'avril, on a une hausse de 0,6%,
01:03:151,8% sur trois mois et 16,4% depuis 2021.
01:03:19Et les prix ne baissent pas, c'est-à-dire que l'inflation baisse,
01:03:22que c'est technique, si vous voulez, c'est la façon de mesurer la variation annuelle des prix,
01:03:25donc ça baisse un petit peu, mais ça veut dire que ça augmente moins vite,
01:03:27mais ça continue d'augmenter, ce qu'on appelle la désinflation.
01:03:30Mais le vrai problème, c'est qu'on a malgré tout les prix qui continuent d'augmenter,
01:03:33en particulier sur l'alimentaire, et là, c'est incroyable,
01:03:36on est sur une hausse de quasiment 22% depuis 2021,
01:03:40et donc là, c'est les ménages au quotidien,
01:03:42et là, les chiffres viennent de sortir d'un média concurrent,
01:03:45où on annonce encore une hausse au mois de mai sur les biens de première nécessité,
01:03:48les biens alimentaires.
01:03:50Alimentaires, alimentaires, donc toutes les promesses, effectivement,
01:03:54il y a des racheurs dedans, en disant oui, les prix vont baisser, etc.,
01:03:57ça n'a pas lieu, malheureusement.
01:03:58On a parlé à Michel-Édouard Leclerc il y a quelques jours, il nous dit,
01:03:59elle va être absolument, l'inflation va rester, en fait.
01:04:03Non, mais l'inflation, si vous voulez, le problème de l'inflation...
01:04:06Ce dont ont besoin les Français aujourd'hui,
01:04:08ce n'est pas d'une moindre hausse des prix, c'est d'une baisse des prix.
01:04:11Donc là, aujourd'hui, c'est évident qu'il y a des distributeurs ou autres
01:04:14qui continuent d'augmenter certaines marges ou autres,
01:04:17ce qui fait que malheureusement, le consommateur,
01:04:19c'est lui qui paye malheureusement la facture.
01:04:21C'est ça qui est dramatique, et d'un point de vue sociétal,
01:04:24c'est extrêmement dangereux parce que cette inflation,
01:04:26justement, elle est très inégalitaire.
01:04:27Comme elle concerne essentiellement l'alimentation,
01:04:30eh bien, évidemment, comme pour les ménages modèles,
01:04:32l'alimentation, c'est un poste important de leurs dépenses,
01:04:34eh bien, c'est eux qui souffrent le plus,
01:04:36et ce qui fait que la classe moyenne est en train de s'appauvrir.
01:04:39Donc, des jeux, etc., c'est très bien, mais encore une fois...
01:04:42Du pain et des jeux.
01:04:42Voilà, mais quand vous appauvrissez, à la fin,
01:04:45ça ne va pas changer grand-chose malheureusement.
01:04:46Rapidement, Alexandre.
01:04:47Non, mais c'est à la fin de la foire qu'on compte les bouses.
01:04:50Donc, là, vous me demandez de commenter les images de Marseille.
01:04:54Je partage les inquiétudes d'Éric Nolot.
01:04:57Je constate que Paris est défiguré,
01:04:58mais je ne sais pas si c'est Anne Hidalgo ou si c'est les jeux.
01:05:01Enfin, ça fait des années que c'est comme ça.
01:05:03On pensait qu'on faisait des travaux pour que la ville soit belle pendant les jeux.
01:05:08On constate qu'il y a toujours les plots, les travaux partout.
01:05:12Parfois, d'ailleurs, il n'y a pas d'ouvriers sur les chantiers.
01:05:14Donc, c'est un peu les travaux Potemkin.
01:05:19Après, voilà, les images hier à Marseille étaient belles, avaient de l'allure.
01:05:24Et je me dis que c'est aussi un moyen de célébrer la beauté de ce pays.
01:05:28Donc, je disais, on verra, on fera le bilan à la fin.
01:05:32Ce qu'on craint tous, c'est vraiment l'insécurité qui est systémique dans ce pays.
01:05:36Est-ce qu'on peut aujourd'hui organiser des jeux ?
01:05:38Et puis, les délires, effectivement, là, je rejoins Éric sur le retour de la politique du Covid,
01:05:45quasiment, où on nous indique qu'il faudra se confiner.
01:05:48Enfin, c'est quand même ce qui a été dit.
01:05:50Il y a un QR code qui est sur le retour.
01:05:52Donc, effectivement, il y a un mélange d'emphase, d'immodestie avec un État
01:05:57qui ne semble plus avoir les moyens de ses ambitions.
01:06:00C'est un peu le problème.
01:06:01On se retourne dans un instant, je vous passerai la parole.
01:06:03Céline Pina, je ne vous ai pas encore entendue.
01:06:05On parlera des jours fériés.
01:06:06Est-ce qu'il y en a trop ?
01:06:07Est-ce qu'on ne travaille pas assez ?
01:06:09La réponse dans un instant.
01:06:10Dans Punchline, sur CNews et sur Europe 1, tout de suite.
01:06:1518h15, on se retrouve en direct dans Punchline, sur CNews et sur Europe 1.
01:06:18A-t-on trop de jours fériés dans notre pays ?
01:06:21Onze jours fériés par an.
01:06:23Donc, nous sommes dans la moyenne.
01:06:26Ou est-ce que nous travaillons beaucoup moins que les autres pays européens ?
01:06:29On est dans la moyenne haute.
01:06:32Très haute, avec cinq semaines de congés par an aussi.
01:06:34Non, c'est sûr que ça, ce n'est pas tellement les jours fériés,
01:06:36c'est les ponts et viaducs qu'il y a effectivement autour.
01:06:38Parce qu'aux États-Unis, par exemple, il y a également onze jours fériés.
01:06:41Je pensais beaucoup moins.
01:06:42Non, c'est la même chose.
01:06:43Mais par contre, effectivement, il n'y a que quinze jours de congés
01:06:45quand on commence à travailler.
01:06:46Après, plus on a d'ancienneté, plus ça augmente.
01:06:48En Europe, on a huit jours aux Pays-Bas et au Royaume-Uni.
01:06:52En Allemagne, en Autriche, la plupart des pays ont neuf jours.
01:06:55Effectivement, c'est la moyenne haute.
01:06:56Mais il y a pire que nous.
01:06:58Non, il n'y a pas que nous.
01:06:59Il y a pire que nous.
01:07:00Oui, il y a pire que nous aussi.
01:07:01Il y a des jours qui ont été guillemots.
01:07:03Il y a plus de quinze jours de jours fériés, notamment en Chypre et la Slovaquie.
01:07:07Vous vous rendez compte, c'est magnifique.
01:07:08Qui est-ce qui aime les jours fériés ?
01:07:09Céline Pinard, vous vous aimez les jours fériés ?
01:07:10Moi, je suis une feignasse, j'adore les jours fériés.
01:07:12J'aime les ponts, les viaducs.
01:07:14Mais vous êtes là le 9 mai.
01:07:15Oui, je ne comprends pas.
01:07:16Ce n'est pas aussi parfaitement incohérente.
01:07:19Vous êtes française.
01:07:21Oui, mais là, c'est bien.
01:07:22C'est là où on voit quand même qu'on a réussi à les terroriser.
01:07:25Parce que normalement, il y en aurait un qui aurait dû dire « ouais, t'es une femme ».
01:07:28Là, ils n'osent même pas.
01:07:30Ça, c'est réglé, presque réglé.
01:07:31Je suis d'accord avec Céline Pinard.
01:07:35Attendez, M. Nolot veut s'exprimer.
01:07:36Quel est le sens des jours fériés pour nos professions, à nous ?
01:07:40Ça n'existe pas.
01:07:41Non, mais ça n'a pas de sens.
01:07:42Je ne veux pas dire « tiens, c'est férié, je ne vais pas écrire d'article aujourd'hui ».
01:07:44Pour les artisans non plus, les commerçants non plus.
01:07:47Ensuite, ce qui me frappe, c'est quand il y a des ponts ou des aqueducts,
01:07:51c'est la France à deux vitesses.
01:07:52Il y a des gens qui partent tout le temps et des gens qui ne partent jamais.
01:07:56C'est étonnant.
01:07:57Il faut des moyens fériés pour partir, c'est ça ?
01:07:58Il y a une France qui, malgré tout ce qu'on dit sur la crise, vit très bien.
01:08:03Et il y en a une qui la prend de plein fouet, où en effet, elle reste chez elle.
01:08:06Ça permet de révéler cette vérité.
01:08:08C'était le premier 35e.
01:08:09Effectivement, on disait oui, on va avoir plus de jours pour les loisirs.
01:08:13Mais comme c'est qu'il faut occuper, c'est aux loisirs d'eux qu'il faut des moyens financiers.
01:08:16Mais si, effectivement, en travaillant, on est moins payé,
01:08:18et donc on a moins de moyens pour profiter de ces loisirs, c'est deux vecteurs.
01:08:20Effectivement, il y a sans doute un des problèmes français,
01:08:22c'est qu'il y a une partie de la France qui travaille pour l'autre partie qui ne travaille pas.
01:08:26Maintenant, je pense que le problème des jours fériés n'est pas le problème.
01:08:30Je suis un peu comme Céline Pinin, moi, qui travaille le week-end,
01:08:32qui travaille les jours fériés et j'ai le privilège de faire un métier que j'aime bien,
01:08:36qui est une passion, ce qui n'est pas non plus le cas de tout le monde.
01:08:39La France a été une grande puissance. Les jours fériés existent depuis toujours.
01:08:42Ils existaient sous Pompidou. On avait un taux de croissance record dans le monde.
01:08:48Donc, les économistes, pardon, Marc Souhati, je ne pense pas spécialement à vous,
01:08:52mais les grands experts technocratiques ou les ministres, Jean-Pierre Raffarin,
01:08:56qui nous expliquent qu'ils vont redresser le pays parce qu'ils vont enlever des jours fériés.
01:09:02D'ailleurs, ils n'ont pas réussi à le faire avec la Pentecôte.
01:09:05C'est encore un truc à triple vitesse parce qu'il y a ceux qui les ont.
01:09:08Je pense qu'on redresse un pays aussi en lui donnant un horizon.
01:09:14La croissance, ça vient aussi quand on a un projet industriel, un projet de travail.
01:09:18La logique politique et technocratique de dire qu'on vous réduit toujours tous vos petits privilèges, etc.,
01:09:24je ne suis pas sûr que c'est comme ça qu'on entraîne le pays.
01:09:27Après, il y a un problème de travail en France, mais ça va au-delà des jours fériés.
01:09:30Non, mais croire qu'en supprimant les jours fériés, ça va doper la croissance,
01:09:33c'est comme croire qu'avec les Jeux olympiques, on va avoir une croissance forte.
01:09:36C'est exactement la même arnaque, si vous voulez.
01:09:38Mais par contre, c'est ce qu'a dit Laurent, ce qui est très important,
01:09:40c'est qu'effectivement, on a un volume d'heures travaillées chaque année en France
01:09:43qui est beaucoup plus faible, l'un des plus faibles du monde, et c'est ça qui pose problème.
01:09:45Oui, mais on est très productifs.
01:09:46Mais non, justement, en termes de gains de productivité, le problème, c'est qu'on a effectivement,
01:09:50il y a donc la moitié de l'économie dans sa sphère privée qui est une productivité
01:09:54qui est identique à celle des États-Unis ou de l'Allemagne, par exemple.
01:09:57Mais comme on a l'autre moitié, la sphère publique, où là, il n'y a pas de règles de productivité,
01:10:01ça plombe, ce qui fait qu'en moyenne, malheureusement, on a une productivité plus faible,
01:10:06l'une des plus faibles d'Europe.
01:10:07Et moi, je vous dis...
01:10:08On m'avait expliqué, j'avais posé cette question parce que je ne comprenais pas,
01:10:12et on m'avait expliqué que si on était vu comme aussi productif,
01:10:15c'est parce que si on calculait la productivité sur une tranche d'activité entre 25 et 45 ans,
01:10:23parce que chez nous, les gens ont du mal à rentrer dans le marché du travail,
01:10:27donc les jeunes ne travaillent pas et c'est le moment où ils sont le moins productifs.
01:10:30Et les peu vieux qui sont moins productifs ne travaillent pas non plus.
01:10:33C'est sur l'injustice sociale que nous avons fait notre productivité.
01:10:37Quand je dis que le candidat à l'élection présidentielle de 2027,
01:10:39qui propose la semaine de 4 jours, est élu, vous me dites quoi ?
01:10:42Je vous dis qu'il y en a un pour qui l'idée trotte dans un coin de sa tête, c'est Gabriel Attal.
01:10:47Quand il a parlé du travail il y a peu de temps, il a parlé de la semaine en 4 jours,
01:10:50ce qui fait une différence et ce qui pourrait être un thème de campagne.
01:10:54Alors, il est un peu tôt pour dire s'il va s'en prononcer,
01:10:56mais en tout cas, l'idée existe déjà au sein du gouvernement.
01:10:58Ça trotte dans la tête de quelques-uns.
01:11:00Non, mais là encore, enfin, je pense que c'est...
01:11:03Ce qu'il faut faire, c'est faire travailler ceux qui ne travaillent pas,
01:11:06certains parce qu'ils n'en trouvent pas.
01:11:08Il y a des coins de France, malheureusement, où on a fermé toutes les usines,
01:11:11justement parce qu'on a eu des brillants politiques et économistes
01:11:14qui nous expliquaient que la modernité, c'était un monde sans usines.
01:11:18Donc là, il va falloir peut-être réindustrialiser le pays.
01:11:21Et puis d'autres qui profitent aussi des aides sociales.
01:11:24Et là, il faudra être un peu moins généreux puisque les aides sociales,
01:11:26elles sont payées précisément par ceux qui travaillent.
01:11:28Il y avait un article dans Le Figaro qui montrait qu'il y avait une partie
01:11:33des Français qui travaillaient beaucoup plus que d'autres,
01:11:36mais même par rapport aux autres pays.
01:11:38Si vous voulez, ceux qui travaillent font énormément d'heures
01:11:41pour d'autres qui ne travaillent pas.
01:11:44Donc ça, c'est une vraie question à résoudre en créant de l'emploi.
01:11:50C'est pas dans une présidentielle qu'on va la résoudre, ça vous le dit.
01:11:53C'est ça que la démagogie de dire il faut une semaine de...
01:11:56Et puis en plus, ça va créer des...
01:11:59Je ne suis pas sûr parce que les Français ne sont pas des idiots.
01:12:01Et ce sera quelque chose de...
01:12:04Encore des inégalités parce qu'il y a certains métiers de bureau, etc.
01:12:09où ça va être possible.
01:12:11Les autres, ça ne va pas être possible.
01:12:13Non, mais le drame, c'est que depuis les 35 heures, ça ne nous rajeunit pas.
01:12:16Mais c'est vrai qu'on a cassé la valeur travail et les confinements, etc.
01:12:21Les télétravailleurs n'ont pas arrangé effectivement les choses.
01:12:24Alors que le travail, encore une fois, c'est une valorisation.
01:12:27Comment on crée de la richesse ?
01:12:28À la base, par le travail.
01:12:29Ce n'est pas par la bourse, ce n'est pas par la spéculation,
01:12:31ce n'est pas par les crypto-monnaies, etc.
01:12:33C'est effectivement par le travail.
01:12:35Et moi, ce qui m'inquiète, c'est que si effectivement un candidat
01:12:37arrive à être élu sur cette réduction du travail,
01:12:42c'est dramatique parce que l'avenir,
01:12:45effectivement, j'espère qu'il sera quand même avec ce travail.
01:12:47Un travail, je dirais de qualité, mais ça sera dangereux.
01:12:51Philosophiquement, si on peut être élu sur ce seul slogan,
01:12:54ça ne donne pas l'idée d'un pays d'une grande force vitale,
01:12:56ni même intellectuelle quand même.
01:12:59Là, on passe vraiment dans une société où vraiment,
01:13:02c'est le sauve-qui-peut.
01:13:04Parce qu'après, elle va dire, moi, je vous propose trois jours.
01:13:06Ça va être la foire à la saucisse.
01:13:09On propose qu'on abolisse ce travail.
01:13:11N'oublions pas, il y a un problème de financement également,
01:13:14avec encore une fois, cette dette publique qui explose.
01:13:16Comment on va financer tout ça ?
01:13:17Il a placé la dette publique.
01:13:19Ça donne l'idée qu'en fait, une société sans projet
01:13:22ne peut que sombrer dans la démagogie.
01:13:25Et en fait, ne peut que s'autodétruire en accumulant ce type de...
01:13:29On a plein de projets sociétaux.
01:13:30J'aimerais juste qu'on reparle d'un instant
01:13:31de ce qu'a proposé Emmanuel Macron sur les droits de visite,
01:13:34les devoirs de visite des pères, en cas de famille divorcée.
01:13:37Vous savez que la proposition, c'est de faire en sorte
01:13:39que certains pères démissionnaires soient forcés, en réalité,
01:13:42de voir leurs enfants.
01:13:44On va écouter Aurore Berger, qui était ce matin à l'interview,
01:13:46l'invité de la grande interview de Sonia Mabrouk sur CNews et sur Europe 1.
01:13:49Elle défend cette proposition au nom de l'égalité hommes-femmes.
01:13:52Écoutons-la.
01:13:53Je pense que notre rôle, c'est qu'est-ce qui est bon pour nos enfants.
01:13:57Et qu'est-ce qui est bon pour nos enfants, c'est qu'on reste des parents
01:13:59tout au long de la vie de nos enfants
01:14:01et qu'on ne délègue pas systématiquement cette responsabilité
01:14:04en la faisant reporter, ni sur l'État, ni sur la mère
01:14:07qui serait seule à assumer cette responsabilité,
01:14:09parce qu'à la fin, on voit aussi ce que ça génère dans notre société.
01:14:13Donc je pense que ce n'est pas un débat réac.
01:14:15Je pense que c'est un débat utile, que c'est un débat nécessaire
01:14:17et que oui, c'est un débat courageux à avoir
01:14:19au bénéfice de nos enfants, au bénéfice des familles
01:14:21et au bénéfice de l'égalité entre les femmes et les hommes.
01:14:24Alors, débat réac ou pas débat réac ?
01:14:25Non, mais c'est juste, c'est le débat pour le débat.
01:14:27C'est Emmanuel Macron.
01:14:29Je n'ai plus de projet.
01:14:30Je n'ai plus le moyen de faire passer un projet de loi.
01:14:32Alors, je fais un grand débat.
01:14:33C'est un vrai sujet, l'absence des pères.
01:14:35Oui, c'est un vrai sujet, mais je vous fiche mon billet
01:14:38qu'il n'y aura rien, il n'y aura pas de loi à la fin
01:14:41parce qu'on ne les oblige pas, hélas, déjà à payer leur pension alimentaire.
01:14:45Donc, on ne va pas obliger qui que ce soit à voir ses enfants.
01:14:49Du reste, un père qui ne veut pas voir ses enfants,
01:14:51a priori, c'est un mauvais père.
01:14:53Et je ne pense pas qu'on oblige à donner de l'amour, si vous voulez.
01:14:57Donc, Emmanuel Macron, qui parle de tout pour ne rien dire,
01:15:01c'est un peu le problème, là, à lancer un débat.
01:15:04Mais non, mais ce n'est pas son rôle.
01:15:05Ce n'est pas à son rôle d'être assistante sociale.
01:15:07Et puis, il n'y a pas de ministre de la Famille, justement.
01:15:10Quand on veut, écoutez, c'est l'homme qui a supprimé
01:15:14le ministère de la Famille.
01:15:15C'est l'homme qui nous explique qu'un père et une mère, ce n'est pas...
01:15:18Est-ce qu'il existait sous François Hollande, le ministère de la Famille ?
01:15:20Je crois, en tout cas, il a existé par moment.
01:15:23Oui, oui, il a existé.
01:15:24Alors, François Hollande a réduit le quotient familial,
01:15:28a réduit tout ce qui avantageait les familles.
01:15:30Et Emmanuel Macron ne l'a pas rétabli.
01:15:32Mais justement, en plus, Emmanuel Macron nous explique qu'un père et une famille,
01:15:37ce n'est pas forcément un père ou une mère, c'est indifférent.
01:15:39Donc, si vous voulez, il faut être cohérent à un moment donné.
01:15:42Éric Nolot.
01:15:43Non, mais là aussi, c'est intéressant d'un point de vue philosophique.
01:15:45On est dans une société où l'individu demande de plus en plus de droits.
01:15:49Et quand il s'agit des devoirs, ça doit être imposé par l'État.
01:15:53Si vous voyez, c'est le président de la République qui dit
01:15:56qu'il faudrait quand même demander aux pères de voir leurs enfants.
01:15:58Non, mais le modèle de société qui est en train de se développer,
01:16:02c'est absolument terrifiant.
01:16:03Moi, c'est ça que je retiens de cette annonce,
01:16:05qui, je suis d'accord avec vous, malheureusement,
01:16:07ne sera suivie d'aucun effet, comme à peu près tous les discours d'Emmanuel Macron.
01:16:10Et peut-être il y a des gens qui regardent cette émission
01:16:12et qui se disent, bah tiens...
01:16:13Oui, vraiment, c'est comme le...
01:16:15Bon, allez, Céline Bida.
01:16:16Il y a quand même, il y a une réalité derrière,
01:16:19c'est-à-dire que plus de 25% des pensions alimentaires ne sont pas payées.
01:16:23Oui, mais ça, c'est un autre sujet.
01:16:23Et sur les familles monoparentales,
01:16:26qui se représentent quand même à peu près une vingtaine de pourcent des familles,
01:16:29effectivement, 82% sont tenues uniquement par des mères.
01:16:33Donc, on a des chiffres qui nous parlent quand même du grand abandon des pères.
01:16:36Cet abandon des pères, il a des conséquences sur les enfants.
01:16:39Après, là où ça devient compliqué,
01:16:41c'est que la même personne qui va nous réhabiliter la figure du père,
01:16:45à côté de ça, va expliquer que, dans le fond, pour faire des enfants,
01:16:49on n'en a pas besoin.
01:16:50On n'a même pas besoin de savoir qu'il existe,
01:16:52qu'on peut faire des certificats de naissance en mettant deux noms de femme,
01:16:56mère elle-même d'un enfant.
01:16:58Et donc, il y a quelque chose de confus, d'anthropologiquement...
01:17:02On voulait dire en même temps, peut-être.
01:17:03...délirant dans cette histoire.
01:17:06Et par ailleurs, l'autre point,
01:17:08c'est qu'on a des adultes dont on explique de plus en plus
01:17:13qu'ils fonctionnent en adulescent.
01:17:14Autrement dit, ils ne prennent pas en compte leurs devoirs.
01:17:18Et ça, ça s'apprend à prendre en compte ses devoirs.
01:17:21Et peut-être que si, au lieu de transmettre l'hystérie de la jouissance
01:17:25en leur disant « tu dois être ce que tu dois être,
01:17:26tu dois te réinventer tous les trois jours,
01:17:29tous tes délires peuvent devenir des faits de société »,
01:17:32on leur disait non.
01:17:33En fait, toutes tes libertés et tous tes droits
01:17:36naissent du fait que tu as des devoirs envers que les autres
01:17:39et que les autres en ont envers toi.
01:17:41Et c'est ça qui construit notre société.
01:17:43Si ça, on le transmettait, on aurait peut-être moins de problèmes de père.
01:17:46Mais à coup de pas, François Hollande avait bien un ministre de la famille.
01:17:49C'était Laurence Rossignol que j'ai interviewée à peu près 50 fois.
01:17:52C'est pas grave. Voilà, c'est fait, rectificatif fait.
01:17:54Contraindre les pères à visiter leurs enfants
01:17:57qu'ils n'aiment pas, pour reprendre la formule d'Alexandre Davéco,
01:17:59c'est peut-être très contre-productif.
01:18:01En revanche, il y a une autre idée qui a été explorée par le gouvernement.
01:18:03C'est, vous savez, responsabiliser les parents
01:18:05lorsque les enfants sont délinquants, les mineurs délinquants.
01:18:07D'aller chercher aussi le père plutôt que de faire reposer seulement
01:18:10sur la mer d'éventuelles sanctions, même si le père est démissionnaire.
01:18:13Ça, je pense que c'est...
01:18:13S'il est connu, si on sait où on peut le trouver.
01:18:15Si, si, si, ça fait beaucoup de si.
01:18:17Marc Thotti, vous vouliez réagir là ?
01:18:19Je ne sais pas grand chose à dire sur ça, mais on est encore une fois
01:18:21dans la faillite du en même temps, tout simplement.
01:18:23C'est-à-dire que là, c'est moi surpris.
01:18:25C'est cette démarche, effectivement, d'une personne qui est au contraire
01:18:28très, très libre de ce point de vue là.
01:18:31Et moi, ça m'embête.
01:18:32C'est aussi un petit peu libertine.
01:18:33Ça me rappelle quand, pendant que, quand on était enfermé,
01:18:35ils nous disaient alors vous allez pouvoir lire vos livres, etc.
01:18:38Vous vous souvenez ? Vous avez dit ça.
01:18:39C'est pareil.
01:18:40Il veut se donner à un genre.
01:18:41Mais oui, mais je ne sais pas.
01:18:42En même temps, les Français demandent à être...
01:18:44Ça me fait penser aussi.
01:18:45Les Français veulent être rassurés.
01:18:47Ils veulent du cadre.
01:18:48Ils veulent de l'autonomie.
01:18:49Ah oui, l'état nounou, l'état nounou.
01:18:51Quand on est père, on a une responsabilité.
01:18:54Si on ne l'a pas, quand on est père, on a une responsabilité.
01:18:57Si on ne l'a pas, ça veut dire qu'on n'a pas d'être père.
01:18:59Je pense aux enfants battus, etc.
01:19:01S'ils pouvaient leur père le forcer, qu'ils soient violents.
01:19:03Mais bien sûr, c'était en dehors de toute violence.
01:19:06Mais évidemment, on ne peut pas le savoir parce qu'on ne sera pas avec lui.
01:19:08Donc, forcer les gens à faire quelque chose,
01:19:09s'ils n'ont pas envie, c'est bizarre.
01:19:11Surtout dans ce lien père-fils ou père-filles,
01:19:13qu'il y a quand même quelque chose de métaphysique, presque.
01:19:16Donc, moi, je trouve ça un peu liberticide.
01:19:18C'est très dangereux.
01:19:19Je suis d'accord avec Éric.
01:19:20On est en train de se mêler.
01:19:21Rappelez qu'on a des droits, mais aussi des devoirs.
01:19:23Je m'en passe à liberticide.
01:19:24Évidemment qu'on a des devoirs, mais le fait de vouloir imposer des choses,
01:19:28et surtout que ça ne sera pas suivi des faits.
01:19:30Ça me rappelle également, c'est l'orchestre qui joue de la musique
01:19:32pendant que le Titanic est en train de couler.
01:19:34C'est exactement pareil.
01:19:35On essaie de détourner l'attention et c'est très dangereux.
01:19:39Un petit mot, Céline, avant de lâcher.
01:19:41C'est compliqué.
01:19:42Le lien entre une mère et son enfant peut être aussi extrêmement exclusif.
01:19:46Il y a certains pères qui ont du mal à trouver leur place.
01:19:48Et peut-être qu'en les obligeant, ce lien se créerait
01:19:51et il se passerait quelque chose.
01:19:53L'amour, ça s'apprend, en fait.
01:19:55L'amour, ça se construit.
01:19:57Sinon, on est dans la logique du coup de foudre
01:19:59où tout est immédiat et tout est absolu.
01:20:03La vie, parfois, c'est un peu plus compliqué.
01:20:04Mais est-ce qu'un président de la République doit se le mêler de tout ?
01:20:06Ça, en revanche, là, je suis d'accord.
01:20:08Oui, non, non, mais là, moi, je suis d'accord.
01:20:11Il recommande un check-up de fertilité à 20 ans.
01:20:13Non, mais c'est ça, c'est-à-dire que là,
01:20:15c'est des médecins, des sociaux, des sociaux.
01:20:17C'est un très bon parentage.
01:20:18J'aime pas attaquer la vie privée, mais il n'a pas d'enfant, en plus.
01:20:20Ah, mais ça, ça n'a rien à voir.
01:20:22On peut être un très bon père aussi.
01:20:23Je n'ai pas de jugement moral sur le fait qu'il en ait ou pas.
01:20:26Mais moi, j'en ai pas non plus.
01:20:28J'évite de vouloir expliquer aux autres ce qu'il doit faire.
01:20:31Allez, petite pause, le temps de rappel.
01:20:33Les titres de l'actualité, 18h30 avec Simon Guillain.
01:20:35Simon.
01:20:39En cette Journée de l'Europe,
01:20:40l'Arc de Triomphe et plusieurs monuments emblématiques
01:20:43de l'Union européenne seront illuminés ce soir.
01:20:45L'occasion, bien sûr, d'appeler les citoyens
01:20:47à voter le mois prochain.
01:20:49Le slogan « Utilisez votre voix ou d'autres décideront pour vous »
01:20:52apparaîtra sur ces monuments.
01:20:54Les obsèques de Bernard Pivot auront lieu mardi prochain
01:20:57dans le Rhone, village de son enfance.
01:21:01La cérémonie religieuse aura lieu à 14h30
01:21:03dans la petite église du village.
01:21:05Un hommage lui sera également rendu à Paris dans les prochains jours.
01:21:07L'animateur phare de l'émission Apostrophe
01:21:09est décédé lundi à l'âge de 89 ans.
01:21:12Et puis, c'est l'événement, ce soir à Paris,
01:21:14le concert de Tyler Swift à la Défense Arena.
01:21:17La chanteuse américaine démarre sa tournée européenne
01:21:19et certains fans campent depuis plusieurs jours déjà
01:21:22devant la salle de concert.
01:21:23Voilà, Laurence, pour ce rappel de l'actualité.
01:21:26Et je suis un grand fan d'ailleurs de Tyler Swift.
01:21:27Vous avez bien raison, moi aussi.
01:21:28Merci, Simon Guilain.
01:21:30On continue le fil de l'actualité.
01:21:31On va juste parler de cette campagne des Européennes.
01:21:34On a entendu Gabriel Attal tout à l'heure nous parler du RN.
01:21:36Il tape à nouveau à bras raccourcis sur le Rassemblement national.
01:21:39Mais il a aussi parlé de l'Europe.
01:21:40L'Europe, c'est magique. L'Europe, c'est merveilleux.
01:21:42Tout marche bien. Écoutez le Premier ministre.
01:21:45Vous savez, Madame Le Pen,
01:21:46et c'est toujours été le cas du RN,
01:21:49ça les embête à chaque fois qu'on parle d'Europe.
01:21:50Effectivement, aujourd'hui, vous avez tous les membres du gouvernement
01:21:53qui sont en déplacement pour aller illustrer
01:21:56ce que l'Europe a apporté chacun dans leur secteur ministériel.
01:21:59De la rénovation de notre patrimoine au Mont-Saint-Michel et ailleurs,
01:22:04jusqu'au développement de solutions pour l'écologie,
01:22:07en passant par des garanties pour le consommateur
01:22:09sur un délai de rétractation obligatoire de 14 jours,
01:22:12une garantie minimum de deux ans pour les produits qu'on achète.
01:22:15Tout ça, on le doit à l'Europe.
01:22:17L'Europe, elle est au cœur de nos vies.
01:22:18Est-ce qu'elle est parfaite ?
01:22:19Non, évidemment, il faut continuer à la faire évoluer.
01:22:22Mais on sait que le débat de cette élection, c'est dedans ou dehors.
01:22:24Est-ce qu'on veut continuer à rester dans l'Union européenne,
01:22:26bénéficier de tout ce que l'Europe nous apporte
01:22:29ou est-ce qu'on veut sortir de l'Union européenne ?
01:22:30Parce que malheureusement, le programme du Rassemblement national,
01:22:33quand vous le lisez ligne à ligne,
01:22:35c'est l'organisation méthodique de la sortie de la France de l'Union européenne.
01:22:38Voilà pour Gabriel Attal.
01:22:39Thomas Bonnet, on voit que la campagne,
01:22:41c'est juste taper sur le Rassemblement national.
01:22:43Où est le projet européen ?
01:22:44Alors il paraît que oui, tout marche bien, mais bon.
01:22:46Non, mais ce qui est terrible quand on entend le discours du Premier ministre,
01:22:48c'est que d'une part, on a l'impression qu'il n'a pas grand-chose à dire
01:22:51au niveau argument pour vanter les mérites de l'Union européenne.
01:22:53Et d'autre part, on voit qu'il est un peu à reculons dans cette campagne électorale.
01:22:57Donc ça donne moins d'entrain à ce qu'il nous dit.
01:22:59Et c'est vrai que ça se résume finalement à taper sur le Rassemblement national.
01:23:04Il va débattre avec Jordan Bardella d'ici quelques jours.
01:23:07Ce qu'on sait, c'est qu'il a été poussé à le faire
01:23:09parce que lui, il n'avait pas vraiment envie d'y aller dans cette campagne électorale.
01:23:12Pourquoi ? Pour s'y ménager ?
01:23:12Parce que le score ne va pas être très bon, visiblement pour Valérie Ayé.
01:23:15Et plus il va s'impliquer, plus sa responsabilité va être engagée
01:23:18dans l'échec qui s'annonce en tout cas.
01:23:20Donc il n'a pas trop envie d'y aller, Gabriel Attal.
01:23:22Alexandre de Vecchio.
01:23:22Non, mais vous ne vous rendez pas compte.
01:23:24L'Europe a quand même permis d'avoir 14 jours de délai de rétractation
01:23:28quand vous achetez un produit.
01:23:30C'est vrai que le gouvernement français ne pouvait pas le faire.
01:23:32C'est un peu humiliant pour Gabriel Attal.
01:23:34Un gouvernement qui veut obliger les pères à aller voir leurs enfants.
01:23:38Par contre, le délai de rétractation, ils ont besoin de l'Europe.
01:23:41Si vous voulez, il est obligé de voir Erasmus dans sa liste.
01:23:44Parce que d'habitude, quand on n'a rien à dire sur l'Europe, on parle d'Erasmus.
01:23:47Vous êtes sarcastique, monsieur de Vecchio.
01:23:49Non, et en plus, il est un peu malhonnête.
01:23:52On voit bien la tactique, c'est de faire peur aux gens.
01:23:54C'est d'expliquer, attention, si vous votez pour le Rassemblement national,
01:23:58qui de toute manière ne sera pas majoritaire au Parlement européen.
01:24:01Donc ils vont sortir de l'Europe.
01:24:04Ça va être le chaos, la catastrophe.
01:24:06D'abord, ce n'est pas proposé par le Rassemblement national.
01:24:09Ça a été le cas un jour.
01:24:11Ce n'est plus le cas aujourd'hui.
01:24:12Et je trouve qu'on pourrait lui retourner, je dirais, l'argument en disant
01:24:17mais quelle Europe veut le gouvernement ?
01:24:19Est-ce que c'est une Europe des nations ou est-ce que c'est une Europe post-nationale,
01:24:22fédéraliste ? Et c'est très ambigu.
01:24:24Le président de la République défend le passage pour tous les sujets,
01:24:27y compris les sujets de défense, à la majorité qualifiée.
01:24:30Ça a l'air un peu technique.
01:24:32Ça l'est vraiment.
01:24:33Je vous rassure, ça l'est.
01:24:34Oui, mais ça veut dire qu'on a un droit de veto.
01:24:36Mais ça veut dire qu'on brade totalement la souveraineté française,
01:24:38y compris sur le nucléaire.
01:24:39Il veut mutualiser le nucléaire.
01:24:41C'est une des choses majeures dont j'espère que Gabriel Attal va pouvoir débattre.
01:24:46Monsieur Nelot a aussi envie de parler.
01:24:47Moi, je trouve que c'est une stratégie étrange.
01:24:50C'est-à-dire pendant cinq ans, vous ne prenez aucune décision
01:24:53qui pourrait contrarier l'essor du Rassemblement national, par exemple,
01:24:56en agissant sur l'immigration au niveau européen, sur l'insécurité.
01:25:00Et vous pensez qu'en quinze jours de blabla,
01:25:02vous allez retourner cinq ans d'inaction.
01:25:04Mais les Français ne sont pas idiots.
01:25:06Donc là, il peut raconter ce qu'il veut maintenant.
01:25:08Il peut débattre douze fois avec Bardella et les autres.
01:25:11Ils vont prendre une raclée aux Européens
01:25:13parce que les gens vont juger les actes, pas les paroles des quinze derniers jours.
01:25:16Ils vont peut-être se positionner pour 2027 aussi.
01:25:18Ah oui, mais ça, c'est son agenda personnel.
01:25:19Moi, je m'intéresse à la France, je m'intéresse à l'Europe.
01:25:22Marc Totti ?
01:25:23Le vrai enjeu, c'est qu'encore une fois, l'Europe, à la base,
01:25:25elle a été créée pour la paix, mais aussi pour la croissance économique,
01:25:29pour nous protéger face à la concurrence des Etats-Unis, etc.
01:25:32Et malheureusement, il faut être honnête, on y a tous cru.
01:25:34Et ça n'a pas été le cas.
01:25:35Pas tous, peut-être qu'en tout cas.
01:25:36On pourra faire un an de 2005, je vous rappelle,
01:25:38que la majorité des Français a été contre l'Europe.
01:25:40Avant 2005, bien entendu, les gens ont décidé d'être conservateurs.
01:25:42Ah bah oui, mais là, on s'est assis sur le vote des Français.
01:25:44Je vais vous donner un chiffre très simple, c'est que depuis 1995,
01:25:47la richesse qu'on crée dans la zone euro a augmenté de 50% hors inflation.
01:25:52Aux Etats-Unis, ça a fait plus 100%.
01:25:55Du simple au double.
01:25:56Si vous regardez la richesse par habitant,
01:25:58nous, les Français, dans les années 90, on était 11ème du monde.
01:26:01Les Américains étaient 10ème à l'époque.
01:26:03Aujourd'hui, on est combien en termes de richesse par habitant ?
01:26:0625ème !
01:26:07C'est désespérant !
01:26:08On est le 7ème.
01:26:09Non mais, encore une fois,
01:26:10moi, ce qui m'inquiète, c'est que, évidemment,
01:26:12l'Europe, c'est le bouc émissaire idéal, bien entendu,
01:26:14parce qu'on n'a pas arrêté de dire depuis des années,
01:26:15qu'il fallait réduire le déficit, réduire la dette,
01:26:18ah bah c'est à cause de l'Europe, etc.
01:26:19Et juste, dernier point,
01:26:20cette stratégie, effectivement, est très dangereuse.
01:26:22C'est ce qu'ont fait les Anglais pendant le Brexit.
01:26:24Ils ont dit, attendez, si vous votez pour le Brexit,
01:26:25ça va être une catastrophe, etc.
01:26:27Et les Anglais ont voté pour ça.
01:26:28Donc, il faut dire, au contraire,
01:26:30est-ce que ce que peut nous amener l'Europe,
01:26:31et je suis d'accord, c'est pas que les 14 jours de rétractation,
01:26:34est-ce que peut nous amener l'Europe,
01:26:35notamment en termes de financement de notre dette, etc.,
01:26:37de baisse des taux d'intérêt ou pas ?
01:26:38Et est-ce qu'on peut continuer comme ça ou pas ?
01:26:41Mais c'est sûr que si on dit uniquement, on fait peur,
01:26:43ça ne fonctionnera pas.
01:26:44On va faire une petite pause, ou pas, dans Punchline.
01:26:46On sera rejoints dans un instant par Yann Moix, écrivain,
01:26:49qui intervient aussi beaucoup sur l'Europe.
01:26:51Et on continue à débattre de l'actualité.
01:26:52A tout de suite.
01:26:5718h40, on se retrouve en direct dans Punchline,
01:26:59sur CNews et sur Europe.
01:27:00On a été rejoints par Yann Moix.
01:27:01Bonsoir.
01:27:02Bonsoir.
01:27:02Vous allez bien ?
01:27:03Très bien.
01:27:03Vous êtes en forme, en tout cas.
01:27:04Vous aussi.
01:27:05Merci, absolument.
01:27:06Vous publiez un roman vraiment intéressant
01:27:09qui s'appelle Visa chez Grasset.
01:27:10On va en parler dans un instant.
01:27:11C'est quelque chose qui se passe en Corée du Nord,
01:27:13avec un dialogue...
01:27:14Ça ne se passe pas en Corée du Nord,
01:27:15ça se passe à la délégation.
01:27:16À la délégation de Corée du Nord à Paris, pardon.
01:27:18Excusez-moi.
01:27:18C'est bien ça ?
01:27:19Je ne me sens pas trompée ?
01:27:19Non.
01:27:20Mais avant cela, mon cher Yann Moix,
01:27:22vous n'allez pas couper à la flamme olympique.
01:27:24Parce que nous allons rejoindre notre envoyé spécial,
01:27:26Antoine Esteve, qui se trouve avec Stéphanie Rouquier,
01:27:28tout près du stade Vélodrome, où on attend la flamme.
01:27:31Elle arrive ?
01:27:31Elle va arriver, mon cher Antoine ?
01:27:33Expliquez-nous tout.
01:27:36Elle est passée une première fois,
01:27:38Laurence, sur le Prado,
01:27:39l'avenue qui se trouve juste en face de nous,
01:27:41qui va du centre-ville de Marseille
01:27:42jusqu'au stade Vélodrome,
01:27:43qui se trouve de l'autre côté.
01:27:45Elle est passée dans cette direction.
01:27:46Elle va revenir et passer cette fois-ci
01:27:48au milieu de la foule compacte
01:27:50qui se trouve juste derrière nous.
01:27:51Regardez, elle va monter sur les marches
01:27:53du stade Vélodrome
01:27:55et ensuite, elle va faire un tour d'honneur
01:27:57à l'intérieur du stade Vélodrome,
01:27:58ressortir de l'autre côté.
01:27:59Et puis ensuite, il y a beaucoup de monde
01:28:02qui fait du bruit derrière CNews en ce moment,
01:28:04et Europe 1, comme vous pouvez l'entendre,
01:28:07en voyant notre caméra.
01:28:08Et cette flamme olympique va rejoindre Didier Drogba,
01:28:11qui devrait allumer le chaudron qui se trouve, lui,
01:28:13de l'autre côté du stade Vélodrome ce soir,
01:28:15avant d'assister à une grande soirée de fêtes.
01:28:18Parce que vous le savez, ce soir, c'est la flamme olympique,
01:28:20mais c'est aussi un gros match pour l'Olympique de Marseille
01:28:24qui joue ce soir contre Bergame.
01:28:25Et tout le monde, évidemment, a envie de suivre
01:28:27ce match en direct.
01:28:28Donc, ça va être une double fête olympique et football.
01:28:31Évidemment, on est à Marseille.
01:28:32Merci beaucoup, Antoine Estèves.
01:28:34Stéphanie Rouquier est sur place.
01:28:35Elle est passée par ici.
01:28:36Elle repassera par là, Yann Moix.
01:28:38La flamme olympique,
01:28:39qu'est-ce qu'elle vous inspire ?
01:28:41Vous savez, Laurence, à quel point c'est difficile
01:28:42d'avoir un avis sur tout ?
01:28:43Oui, mais alors là, vraiment,
01:28:45on devrait inventer une catégorie,
01:28:48un dossier, un tiroir dans lequel on dirait
01:28:50voilà, un sujet sur lequel je n'ai pas d'idée.
01:28:54Ça nous éviterait de rabâcher les mêmes choses.
01:28:57Ça nous éviterait aussi de balancer des lieux communs.
01:29:00Sur la flamme olympique, je suis un peu dans le registre du
01:29:04je n'ai rien à dire.
01:29:05Je vais essayer quand même de faire le malin quelques secondes.
01:29:07Elle aime ça, ça vous ressemble au guerre.
01:29:09Non, mais en disant qu'il y a quelque chose d'assez étrange
01:29:13de voir quelque chose qui incarne l'éternité,
01:29:20qui incarne la force, qui incarne aussi le savoir,
01:29:24qui incarne d'une certaine manière aussi la culture.
01:29:27Traverser un pays de plus en plus inerte, endormi,
01:29:31un pays sans nuances, un pays en aphasie totale,
01:29:34un pays grisailleux où tout le monde, justement,
01:29:37va commenter quelque chose qui n'est pas un événement.
01:29:40La flamme est le contraire d'un événement.
01:29:42C'est le symbole d'un événement qui n'a pas encore eu lieu,
01:29:45mais ça fait déjà événement, c'est-à-dire qu'on va suivre la flamme.
01:29:49On va suivre quelque chose d'intéressant,
01:29:52c'est-à-dire que c'est la différence entre l'avenir et le futur.
01:29:55Vous savez quelle est la différence entre l'avenir et le futur ?
01:29:56Un petit peu, mais bon, allez-y.
01:29:57Eh bien, quand vous faites une playlist, par exemple,
01:30:01vous savez très bien quel morceau va venir bientôt.
01:30:05Donc, vous savez très bien, vous pouvez lire le futur de votre playlist.
01:30:08Ça va arriver.
01:30:09Jusqu'ici, tout va bien.
01:30:11Donc, l'avenir, c'est la même chose que le futur,
01:30:13sauf qu'on ne sait pas ce qui va se passer.
01:30:15Eh bien, là, on sait ce qui va se passer, les Jeux olympiques.
01:30:18Et donc, on donne autant d'intérêt à la bande-annonce qu'au film.
01:30:22Et je trouve ça...
01:30:22Et parfois, il y a tout dans la bande-annonce.
01:30:24Très étrange.
01:30:25Ça vous inspire aussi la même chose, Céline Pina, ou pas ?
01:30:27Non ?
01:30:28Ce que je trouve étonnant...
01:30:29Un mime de réflexion, là.
01:30:30Non, non, non, non, je trouve ça intéressant, ce que disait Yann.
01:30:35Ce que je trouve étonnant, en fait, c'est qu'on est dans des temps
01:30:39où il faut toujours qu'on soit, en avance, plus gros que ce qu'on a.
01:30:44Donc, cette histoire, c'est une histoire d'étincelles.
01:30:47Et cette étincelle doit allumer un feu qui est censé allumer un feu
01:30:51dans le cœur des gens qui sont censés, du coup, se réunir,
01:30:54se rassembler et se sentir français à nouveau.
01:30:57Tout ça, ça ne va pas se passer.
01:30:58Et à chaque fois, donc, on en fait trop,
01:31:01comme si on savait que, dans le fond, ça n'allait pas arriver.
01:31:04Donc, on fait comme si, on fait de plus en plus comme si.
01:31:07Et on force le trait, on force le trait.
01:31:09Et à la fin, ça ne montre que le vide.
01:31:12Et je trouve que ce qui est en train de se jouer entre nos espoirs et la réalité,
01:31:18cette pauvre petite flamme qui court,
01:31:20elle symbolise assez le fait qu'elle ne mettra le feu à pas grand-chose,
01:31:23à part à des chaudrons, mais à des choses très contrôlées,
01:31:26là où on aimerait peut-être des embrasements politiques un peu plus forts.
01:31:30Des embrasements ?
01:31:31Alors, je ne suis pas sûre qu'on souhaite beaucoup d'embrasements.
01:31:33On en a connu l'été dernier, ce n'était pas à la fête, en fait.
01:31:36Quand vous y croyez, quand vous faites peuple,
01:31:39et quand, du coup, vous arrivez à voir, justement,
01:31:43à ce que l'avenir ne vous fasse plus peur,
01:31:46parce que, même s'il est plein d'inconnus,
01:31:48vous croyez que vous allez en tirer votre part.
01:31:50Yann Moix, je rebondis sur une de vos phrases.
01:31:52Vous dites une France qui est en aphasie.
01:31:55On est dans une France du verbe, du verbe de l'outrance,
01:31:59du bruit et de la fureur.
01:32:01On est dans une France des slogans insupportables.
01:32:04On n'est pas aphasique, je trouve.
01:32:07On est dans une France aphasique parce que la nuance est morte.
01:32:12Ah, c'est autre chose.
01:32:13Or, je trouve que...
01:32:17Pourquoi le monde, et la France, mais le monde est atroce en ce moment ?
01:32:20On a l'impression, à lire les gens, les reportages, les documentaires, etc.,
01:32:24que le monde est pire qu'avant.
01:32:26En fait, pour une raison très simple, il est pire qu'avant.
01:32:29En fait, c'est le même.
01:32:30Les cauchemars ont toujours été à peu près les mêmes.
01:32:32Les événements ont toujours été d'une très grande gravité,
01:32:34quelle que soit l'époque.
01:32:35Il y a quelque chose qui est cauchemardesque.
01:32:38C'est que l'événement, aujourd'hui,
01:32:40sécrète immédiatement son commentaire.
01:32:42Ça, c'était très bien à l'époque où, démocratiquement,
01:32:46l'information arrivait à tous les citoyens.
01:32:49Mais il y a quelque chose qui n'est pas démocratique.
01:32:51C'est que les citoyens aient le droit d'exprimer leur opinion.
01:32:54On croit que c'est la démocratie, mais c'est l'inverse de la démocratie.
01:32:58Mais non, ce n'est pas un paradoxe,
01:33:00car interpréter, dire, informer, c'est quelque chose.
01:33:04En revanche, l'opinion, l'opinion,
01:33:07c'est-à-dire que l'analyse par l'opinion,
01:33:10là, on appartient à quelque chose qui n'est plus du tout de l'ordre de la démocratie,
01:33:14parce que la démocratie, ça consiste à laisser la possibilité
01:33:19à des esprits qui sont clairs, à des esprits qui sont structurés,
01:33:24à des esprits qui sont informés,
01:33:26de pouvoir donner une lisibilité à un événement.
01:33:30Or, aujourd'hui, étant donné qu'il y a un spécialiste par personne,
01:33:35ça donne une sorte de cacophonie, où tout le monde a raison,
01:33:38et par définition, puisque tout le monde a raison,
01:33:41si vous voulez avoir de la visibilité, vous devez choisir votre camp.
01:33:45Et dès lors que vous devez choisir votre camp,
01:33:47c'est-à-dire que vous êtes obligés d'abandonner toute nuance,
01:33:51et si vous abandonnez toute nuance, vous êtes dans un registre de dictature.
01:33:55Il n'y a pas de nuance, parce que tout le monde peut s'exprimer.
01:33:58C'est un paradoxe.
01:34:00Mais comme tout le monde s'exprime peu ou prou de la même manière,
01:34:03on en arrive à des aberrations, et je trouve que le commentaire...
01:34:06Vous savez, Paul Claudel, pour lui, le diable, c'était le commentaire,
01:34:09c'était la critique.
01:34:10Et bien, effectivement, on s'aperçoit que d'un côté,
01:34:13il y a ceux qui créent ou ceux qui informent,
01:34:15et de l'autre, il y a la critique de ceux qui informent.
01:34:18Et si on pousse la logique de la critique et de la singerie et du mémétisme,
01:34:21parce que ce sont des singes qui essayent d'imiter le commentaire,
01:34:26quel est l'acmé, si vous voulez, du commentaire, du bavardage,
01:34:32de la reproduction mimétique de l'information, de la paraphrase ?
01:34:36C'est l'avatar, c'est-à-dire c'est le complotisme.
01:34:39C'est à force de commenter,
01:34:41on va créer une réalité qui est parallèle à la vraie.
01:34:45Et donc, aujourd'hui, entre le vrai ou le faux,
01:34:47il y a finalement une modalité de choix,
01:34:48c'est-à-dire que le faux est devenu une modalité du vrai.
01:34:50Enfin, on a deux options possibles pour s'informer.
01:34:53Ce qu'on appelle le vrai...
01:34:54Alors là, le vrai est maintenant considéré comme officiel,
01:34:56donc il appartient au faux.
01:34:58Et le faux, qui est une option parmi d'autres.
01:35:00Et pourquoi ? Parce que les gens commentent.
01:35:02C'est Yannis Moix, vraiment, raisonnement limpide pour moi.
01:35:05Marc Latulippe ?
01:35:05C'est pourquoi, dans le point de vue de l'économie notamment,
01:35:08quand on amène effectivement des raisonnements aujourd'hui,
01:35:10en tout cas, ce qui me concerne, j'amène toujours des preuves.
01:35:13Je ramène des graphiques, je montre effectivement des graphiques
01:35:15pour visualiser ce qui est en train de se passer.
01:35:16Le drame, c'est qu'effectivement,
01:35:18parce que quelqu'un l'a bien dit, sous une belle forme, etc.,
01:35:20on va forcément le croire, sans vérifier ce qui se passe.
01:35:23Je donnais l'exemple de l'inflation,
01:35:24une semaine, je dis voilà, les prix continuent d'augmenter.
01:35:27Ce n'est pas moi qui le dis, c'est l'INSEE qui le calcule.
01:35:29Et on me dit, non mais ce n'est pas possible,
01:35:30tout le monde dit que ça baisse.
01:35:30Non, c'est l'inflation qui baisse, mais les prix continuent d'augmenter.
01:35:33On ne fait plus ce raisonnement.
01:35:34C'est ça qui est dramatique, c'est que voilà,
01:35:36on écoute celui qui parle le plus fort,
01:35:38le consensus mou, entre guillemets.
01:35:39L'opinion est un cancer.
01:35:41Et c'est ça qui devient dangereux.
01:35:42Et alors le pire, c'est que quand on a justement une opinion
01:35:45qui devient au moins un discours qui est différent de la majorité,
01:35:48alors on est complotiste contre l'opinion.
01:35:50C'est mon premier discours de philo en terminale,
01:35:53c'était opiner, opiner, c'est ce que Platon reproche.
01:35:56Celui qui opine est dans le faux.
01:35:58Celui qui opine est un criminel au royaume des idées.
01:36:01Parce que le problème, Laurent,
01:36:02c'est qu'au royaume des idées, les crimes ne se voient pas.
01:36:05Les viols ne se voient pas.
01:36:06Les meurtres ne se voient pas.
01:36:07Les assassinats ne se voient pas dans le monde des idées.
01:36:09Mais on transformerait le monde des idées dans un monde réel.
01:36:12On verrait finalement, parmi les gens qui parlent,
01:36:14des violeurs, des assassins, des salauds, des hold-upers,
01:36:16tout ce que vous voulez.
01:36:17C'est grave, les idées.
01:36:19C'est quelque chose de précieux.
01:36:20Si elles peuvent être tripotées par n'importe qui, on va au drame.
01:36:24Oui, mais...
01:36:24Alexandre de Vécu.
01:36:25Non, Yann Moix a parlé tout à l'heure de la parole officielle
01:36:29ou de la parole institutionnelle.
01:36:32Le problème aussi, c'est que ceux qui avaient une légitimité
01:36:35ou qui étaient censés en avoir une,
01:36:37ont une parole qui a beaucoup failli.
01:36:38Et donc, je pense qu'on est dans cette forme de relativisme
01:36:41que décrit Yann Moix,
01:36:42parce que ceux qui étaient censés être des élites
01:36:46ont aussi eu une parole et une expertise qui a failli.
01:36:51Le pays est en échec depuis une quarantaine d'années.
01:36:55Il y a certains diagnostics qui n'ont pas été faits
01:36:57ou même la classe dirigeante continue à être dans le déni.
01:37:01À partir de là, effectivement, il y a un manque de confiance
01:37:05dans les institutions, dans toute forme de parole officielle.
01:37:08Comment ?
01:37:09Vous ne parlez pas des politiques, je parlais là des journalistes.
01:37:11Ou des journalistes, mais alors j'en prends mon cas.
01:37:13Je pense que les journalistes ont raconté n'importe quoi
01:37:16sur beaucoup de sujets pendant des années.
01:37:17Si on prend le sujet qui fait le plus débat aujourd'hui,
01:37:20l'immigration, on nous a expliqué que c'était une chance pour la France,
01:37:23que ça ne coûtait rien, que ça rapportait économiquement,
01:37:26qu'il n'y avait pas de problème de sécurité.
01:37:27Donc, je pense aussi, c'est pour ça que les Français finissent
01:37:30par s'exprimer surtout et à plus avoir confiance
01:37:33dans les experts ou les journalistes.
01:37:35C'est aussi que les experts et les journalistes
01:37:37n'ont pas toujours été à la hauteur.
01:37:39Et j'en prends ma réponse.
01:37:40Non, très bien.
01:37:42Se tromper, ça fait partie d'une certaine manière de la réflexion.
01:37:46On a toujours entendu dire qu'il vaut mieux avoir tort avec Sartre
01:37:49et raison avec Raymond Aron.
01:37:51Se tromper, ça fait partie de la pensée.
01:37:53Vous savez quel est le cancer dans l'opinion ?
01:37:55Ça, c'est quelque chose que personne ne dit jamais.
01:37:57C'est l'exactitude.
01:37:59Le propre du complotisme, c'est l'exactitude.
01:38:02Quand on pense, on est dans la vérité, on essaye de l'être,
01:38:05on peut se tromper, mais l'ennemi, c'est l'exactitude.
01:38:08On s'aperçoit qu'à chaque fois qu'il y a des complotistes,
01:38:11des gens qui veulent livrer une opinion contradictoire,
01:38:14on s'aperçoit qu'elle est toujours livrée avec une ultra précision,
01:38:18avec des chiffres extrêmement choisis
01:38:20et souvent avec une exactitude qui est totalement ennemie de la vérité.
01:38:23Et on voit très bien que les grands penseurs,
01:38:26les grands journalistes, les grands essayistes
01:38:27sont des gens qui expriment des idées vraies
01:38:29et qu'en face, leurs contradicteurs,
01:38:31qui souvent expriment n'importe quoi,
01:38:33ne le font pas de manière complètement en amateur.
01:38:36Comme vous semblez dire qu'il y a des gens très pointus
01:38:38qui sont trompés et des gens pas pointus qui ont la parole.
01:38:40Mais le problème des gens pas pointus,
01:38:42c'est que paradoxalement encore, ils sont extrêmement précis.
01:38:45Le complotisme, notamment, les fake news,
01:38:47c'est toujours extrêmement précis et le faux est toujours précis.
01:38:51Bien sûr. Yann Moix, dans votre livre,
01:38:53petit livre rouge d'ailleurs, Visa, un roman chez Grasset,
01:38:57vous racontez un échange surréaliste avec un fonctionnaire
01:39:00qui est chargé de la délivrance des visas à la délégation
01:39:03de la Corée du Nord à Paris.
01:39:03Qu'est-ce que vous avez voulu démontrer dans ce livre ?
01:39:05Rien démontrer.
01:39:07Racontez alors.
01:39:08Ce qui est bien, c'est que les romanciers n'ont pas besoin de montrer.
01:39:10La Corée du Nord est un pays que j'aime beaucoup,
01:39:13dans la mesure où vous avez là-bas des gens qui y habitent,
01:39:16des gens qui y vivent, puisque pour les gens,
01:39:18la Corée du Nord dit régime, on a tout dit.
01:39:20Ça veut dire qu'on ne peut pas voyager.
01:39:23Je reçois deux, trois trucs d'insultes régulièrement.
01:39:26Il est parti en Corée du Nord et il s'en vante.
01:39:28Excusez-moi les amis, j'ai envie d'aller voir les pays que je ne connais pas.
01:39:31J'ai le droit encore ou pas ?
01:39:32On a le droit d'aller ailleurs qu'au Maldives dans la vie ?
01:39:36Est-ce qu'on a le droit d'aller ailleurs qu'à Saint-Tropez
01:39:37ou au camping des Flots Bleus ?
01:39:39Est-ce qu'on peut aller dans des pays où personne ne va
01:39:41pour essayer de comprendre ce qui s'y passe ?
01:39:43Non mais, est-ce qu'on a le droit ?
01:39:45Bon oui, donc j'ai le droit.
01:39:46Et quand j'y vais, c'est pour essayer de rencontrer des gens
01:39:48et comprendre un pays.
01:39:49Il se trouve que la Corée du Nord est un pays qu'on ne peut pas comprendre
01:39:51de manière livresque.
01:39:52C'est un pays sur lequel les livres sont rares et pas toujours réussis.
01:39:56Pour comprendre la Corée du Nord, il faut l'expérimenter.
01:39:59Et je trouve que l'expérience nord-coréenne commence à Paris
01:40:02dès la délégation, parce que tout est décoré comme en Corée du Nord,
01:40:05que les fonctionnaires sont déjà extrêmement nord-coréens
01:40:07et qu'il y a les grands portraits souriants de Kim Jong-un,
01:40:10de Kim Il-sung, pardon, et de Kim Jong-il dans le bureau.
01:40:13Et la Corée du Nord commence là, avec des gens qui parlent en français
01:40:17et un français parfait, mais qui ne parlent pas français.
01:40:19C'est-à-dire que pour comprendre et parler une langue,
01:40:21il faut avoir la culture qui va avec.
01:40:23Donc vous avez là des gens qui parlent un français
01:40:24d'une très grande pureté, mais qui ne savent pas ce qu'est la France.
01:40:27Donc ça donne un dialogue extrêmement béquétien,
01:40:30où les vocabulaires et les mots sont vraiment à la perfection les mêmes,
01:40:33mais par contre, personne ne parle la même langue.
01:40:36Ça, c'est assez drôle.
01:40:37Vous écrivez des livres, oui, ils parlent de quoi ?
01:40:41D'amour, de sosie, de Claude François, de terrorisme, de sexe, de religion,
01:40:43de Michael Jackson, d'André Gide et de moi aussi.
01:40:46Ce qui est fantastique avec les nord-coréens, c'est qu'ils n'ont pas de surmoi.
01:40:52Le surmoi du pays est supérieur au leur, donc en fait, il n'y a pas de question tabou.
01:40:55Ils posent toutes les questions.
01:40:57Par contre, dans l'autre sens, s'il y a des questions tabou,
01:41:00il y a des questions que vous n'avez pas le droit de poser, mais eux n'en ont pas.
01:41:03Mais eux n'en ont pas, mais tout, tout est possible.
01:41:06Absolument tout, y compris des questions qu'on ne peut pas poser en symétrie.
01:41:10Ils se posent toutes les questions et ils vous les posent.
01:41:12De quoi parlent vos livres ?
01:41:14Oui, c'est vrai. Ce n'est pas exact, mais c'est vrai.
01:41:19Le voyage que vous avez fait en Corée du Nord, c'est où ?
01:41:20On en a fait quatre.
01:41:22Il y en a un avec Gérard Depardieu dont on a beaucoup parlé, évidemment.
01:41:25C'était le dernier en date.
01:41:26Il a défrayé la chronique, évidemment.
01:41:28En tout cas, merci beaucoup, Yann Moix, d'être venu nous parler de ce livre
01:41:30et de porter ce regard, on va dire, affûté, aiguisé sur l'actualité.
01:41:36C'est intéressant, l'actualité.
01:41:37Et ce qui se passe au quotidien.
01:41:39Oui, c'est très intéressant.
01:41:40On abrace tous les jours, nous, l'actualité.
01:41:41Oui, non, mais je veux dire par là qu'elle nous permet de savoir ce qu'on pense et qui on est.
01:41:45Quand on essaye d'y réfléchir un peu, ça nous permet de nous situer.
01:41:48On essaye toujours d'y réfléchir.
01:41:49Merci, Alexandre Devequeuse, Hélène Pinard, Marc Toiti et bien sûr, Yann Moix.
01:41:52VISA, le petit livre aux éditions Grasset.
01:41:55On va voir Pierre De Villeneau à présent.
01:41:57Bonsoir, Pierre, pour Europe 1 Soir.
01:41:59J'imagine que vous allez nous parler de la flamme olympique.
01:42:01La flamme olympique, Gabriel Attal, Taylor Swift, l'OM en Ligue Europa.
01:42:06Voilà, vous faites votre petit marché, Laurence.
01:42:09Merci beaucoup, Pierre.
01:42:1019h21 sur Europe 1, Europe 1 Soir.
01:42:13Et sur CNews, c'est Face à l'info avec Élodie Huchard.
01:42:15Bonne soirée à vous sur nos deux antennes.

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