Laurence Ferrari - Stéphane Bern est l'invité de Punchline
Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités reçoivent Stéphane Bern. Commentateur de l'Eurovision 2024 pour la France, ils reviennent ensemble sur cette soirée spéciale, perturbée en marge par des manifestations propalestiniennes, sur la performance de Slimane et sur la victoire du Suisse Nemo.
Retrouvez "Punchline" sur : http://www.europe1.fr/emissions/punchline
Category
🗞
NewsTranscript
00:00 C News et Europe 1.
00:02 Punchline, 18h-19h, Laurence Ferrari sur C News et Europe 1.
00:10 18h39, on se retrouve en direct dans Punchline sur C News et sur Europe 1 avec Stéphane Bern.
00:19 Bonsoir Stéphane. Bonsoir Laurence, bonsoir à tous.
00:21 Merci d'être avec nous, je suis très heureuse de vous accueillir cher Stéphane.
00:24 Votre émission c'est tous les jours de 15h à 16h sur Europe, historiquement votre.
00:28 Et on va parler avec vous de ce concours de l'Eurovision qui a tant fait parler de lui ce week-end.
00:34 Vous étiez évidemment l'un des commentateurs de cette soirée, 68e édition de l'Eurovision,
00:38 160 millions de personnes qui ont regardé le concours, c'est gigantesque, 37 pays Stéphane.
00:43 Oui c'est énorme, c'est énorme. On commentait avec Laurence Boclini, on était dans l'aréna de Malmö
00:48 et c'est vrai qu'on s'est fait la remarque qu'au fond il y avait deux Eurovisions,
00:53 il y avait ceux qui manifestaient à l'extérieur.
00:55 Nous on s'est rendu compte qu'il y avait des mesures de sécurité quand même très importantes,
00:59 beaucoup plus que les années précédentes,
01:01 quoique quand on était à Kiev il y a quelques années c'était aussi assez impressionnant.
01:06 Et qu'il y avait deux salles, deux ambiances en quelque sorte.
01:09 C'est-à-dire que des gens qui veulent faire la fête à l'intérieur,
01:12 qui ont payé plusieurs centaines d'euros et qui ont envie vraiment de s'amuser, de s'éclater,
01:17 ça reste familial et bon enfant, puis à l'extérieur les manifestants, Greta Thunberg et tous les autres.
01:23 Pour nous qui présentons un divertissement, on préfère ne rien dire,
01:26 parce que je n'ai pas à commenter le nombre de huées, le nombre d'applaudissements.
01:30 C'est vrai que la chanteuse israélienne a eu quelques manifestations hostiles dans la salle,
01:35 mais beaucoup d'applaudissements, beaucoup de jeunes qui avaient des drapeaux israéliens aussi.
01:39 Après ce n'est pas à moi de compter, surtout qu'on est dans les cabines de commentateurs.
01:43 Vous êtes dans les cabines, vous n'êtes pas dans la salle réellement.
01:45 Le bruit est tel que... Voilà, je n'ai pas à faire de commentaire là-dessus,
01:50 mais il y avait vraiment deux salles, deux ambiances, c'était assez surprenant.
01:53 C'est vrai qu'il y a eu beaucoup de manifestations en appelant au boycott d'Israël.
01:57 Ça, ça ne parvenait pas jusqu'à vous en réalité.
02:00 Ce sont des manifestations de rue.
02:02 Ce que les gens n'ont pas compris, c'est qu'il y a des règles.
02:04 C'est-à-dire que l'Eurovision est organisée par l'UER.
02:07 L'UER, qui est l'Union Européenne de Radio-Télévision.
02:10 Radio-Télévision. Et donc il y a des pays qui sont exclus,
02:12 quand la chaîne publique ne respecte pas le pluralisme.
02:16 C'est le cas de la Russie, qui a certes depuis envahi l'Ukraine,
02:20 mais la Biélorussie n'a envahi personne,
02:22 et pourtant la chaîne publique est aux ordres du président.
02:25 Et donc ils ne sont pas admis.
02:27 Israël a une chaîne publique qui critique en permanence
02:30 le gouvernement de Benjamin Netanyahou.
02:33 Et donc il n'y a aucune raison d'exclure Israël.
02:35 Ça, c'est le principe de base.
02:36 Alors maintenant, on peut faire dire ce qu'on veut,
02:39 on peut être d'accord ou pas d'accord,
02:41 mais la pauvre, elle a 20 ans, elle n'a rien fait.
02:43 Eden Golan, formidable artiste.
02:45 Vous voyez ce que je veux dire ?
02:46 Elle n'est pas responsable.
02:48 C'est-à-dire que je ne vais pas attaquer,
02:49 s'il y a une chanteuse chinoise un jour qui vient se produire,
02:52 je ne vais pas lui reprocher que son pays massacre les Ouïghours.
02:55 On va juste écouter un tout petit extrait
02:57 de la prestation d'Eden Golan,
02:58 parce que vous allez nous raconter ce qui s'est passé
03:00 au moment où elle est passée sur scène.
03:02 Écoutons un petit extrait de sa chanson
03:04 qui s'appelle Hurricane,
03:05 et qui a été rebaptisée d'ailleurs à la demande de l'Eurovision.
03:08 [Musique]
03:29 Voilà pour cette très belle chanson d'Eden Golan.
03:33 Qu'est-ce qui s'est passé au moment des votes du public, Stéphane Bern ?
03:36 Alors, il y a évidemment les votes des jurys,
03:38 qui ont été un peu mitigés, on doit bien le dire,
03:41 à part le jury allemand qui a donné 8 points à la chanteuse israélienne.
03:45 Et puis au moment où la remontada est arrivée,
03:47 quand il s'agit du vote du public,
03:49 il y a eu massivement...
03:51 C'est-à-dire que plus on a appelé au boycott de la chanteuse israélienne,
03:54 plus le public, partout en Europe,
03:56 principalement en France, mais aussi en Angleterre,
03:59 en Allemagne, en Espagne, au Portugal, au Luxembourg, en Belgique,
04:05 on votait massivement, massivement,
04:08 la Suède aussi a voté massivement pour Israël,
04:11 c'est-à-dire en donnant 12 points du public.
04:13 Et donc, on l'a vu remonter dans le classement,
04:16 il y avait une sidération dans la salle,
04:18 et donc, si vous voulez, c'est ça qui est assez surprenant
04:22 quand vous assistez à l'Eurovision,
04:24 alors que ça doit être d'abord un divertissement,
04:26 on aimerait que la politique reste à la porte,
04:28 c'est un peu comme le sport, si vous voulez,
04:30 on n'a pas envie que tout le monde aille marquer ses manifestations,
04:34 qu'on teste tel ou tel pays,
04:36 nous, on n'est pas là pour ça, c'est un divertissement,
04:38 et ça doit le rester.
04:39 - Et c'est vrai que la France, et c'est vraiment bon signe,
04:41 a été le pays qui a le plus voté pour Aden Golan,
04:44 avec les textes...
04:45 - Oui, parce qu'on ne peut pas voter pour Slimane.
04:47 - On ne peut pas voter pour la France, il faut rappeler ça.
04:49 - Pour la France, on aurait voté, évidemment,
04:50 pour le meilleur candidat de la soirée, qui était Slimane,
04:52 ou peut-être le Suisse aussi.
04:53 - Il a fini combien, Slimane ?
04:54 - Quatrième.
04:55 - Quatrième, ah oui !
04:56 - Très bonne place, et Slimane, vous savez,
04:58 en compétition l'après-midi, a lu un message de paix,
05:00 qui a été très apprécié, ça a été une soupape de décompression
05:04 pour tout le monde, parce qu'il a dit "écoutez,
05:06 moi je suis simplement là pour chanter,
05:08 pour passer un message d'amour, de paix,
05:10 j'aime tout le monde, voilà".
05:12 Parce que c'est vrai que dans les coulisses,
05:13 on a bien senti qu'il y avait un peu d'ambiance,
05:15 entre le candidat néerlandais,
05:17 qui a menacé une cadreuse suédoise,
05:21 qui a porté plainte,
05:22 donc appartement, vous avez une plainte,
05:24 la police enquête, donc il a été exclu.
05:26 Tout ça a pris des proportions.
05:28 - L'irlandaise aussi, qui a été terrible.
05:30 - L'irlandaise qui a dit des horreurs
05:32 à la chanteuse israélienne.
05:34 Tout ça a été assez violent,
05:36 nous on l'a appris par la bande, si je puis dire.
05:38 - Vous étiez dans la bulle.
05:40 On va juste écouter un extrait de Slimane,
05:42 et je vous passe la parole, parce qu'ils sont restés,
05:44 Joseph Massé-Escaron, Alexandre Devecu,
05:45 et Olédar Agnel, et ils vont nous dire s'ils ont voté.
05:47 Slimane d'abord, on écoute.
05:49 * Extrait de Slimane *
06:11 - Alors Stéphane Bernicaud, c'était le meilleur candidat à Slimane ?
06:14 - J'étais très ému.
06:15 Je trouve que ce...
06:17 Alexandre Arrêde, qui est la chef de la dégagation française,
06:20 a choisi à raison ce candidat,
06:22 qui apportait vraiment un message d'amour, de paix,
06:25 puis sa chanson d'amour, qui chante a cappella,
06:27 devant des dizaines de milliers de personnes.
06:30 C'était quand même...
06:32 D'abord, c'est une expérience à vivre,
06:34 il a une voix très puissante,
06:36 et puis c'est vraiment quelqu'un qui n'a pas changé,
06:38 qui est resté le même.
06:40 Voyez-vous, une fois, c'est pas nous
06:42 qui avons suscité la polémique,
06:45 au contraire, il a été formidable.
06:47 - Il a été formidable.
06:48 Jean-Thérèse Massé-Scaron, vous avez voté ou pas ?
06:50 - Non, je n'ai pas voté.
06:52 Mais...
06:54 S'agissant de Slimane,
06:56 c'était en effet très impressionnant,
06:58 mais ça m'a rappelé aussi une revision qui n'existe plus.
07:00 Ça m'a presque rappelé l'eurovision de Mahim Biriam.
07:03 C'est-à-dire que là où la voix avait une importance,
07:06 et comme vous l'avez souligné, il chante a cappella.
07:08 Donc c'est ça aussi qui provoque bien sûr...
07:11 - Le frisson. - L'émotion.
07:13 - Le frisson, alors que toutes les autres
07:16 sont sur un autre registre.
07:19 Ce qui me frappe, c'est qu'il y a la démonstration,
07:22 ce que l'on sait, c'est qu'il y a une opinion
07:24 publique européenne, qu'elle existe,
07:27 et que cette opinion publique européenne,
07:29 en fait, souvent, elle lui arrive de s'exprimer,
07:31 et qu'elle ne s'exprime pas tout à fait
07:33 de la manière dont ceux qui sont censés l'encadrer
07:36 l'attendent. Voilà.
07:38 Et ça, c'est ce que Stéphane dit.
07:40 Il ne s'agisse de ça ou d'autres sujets.
07:42 Et c'est, à mon avis, extrêmement révélateur.
07:45 Maintenant, sur le Suisse aussi, je sais que...
07:48 - Alors, le Suisse, il s'appelle Nemo.
07:50 - Nemo. - C'est le candidat...
07:52 Enfin, je ne sais pas si on peut dire "le".
07:54 - On doit dire "guel", puisqu'il est...
07:56 - Parce que c'est un candidat non-binaire.
07:58 - Mais vous imaginez ça, il y a tellement de règles maintenant.
08:00 L'UR devrait revoir sa copie aussi, parce qu'il est arrivé
08:02 avec un drapeau suisse et le drapeau non-binaire.
08:04 Or, on n'a pas le droit d'avoir un autre drapeau
08:06 que le drapeau de son pays,
08:08 ou le "rainbow flag".
08:10 Alors bon, ça devient compliqué.
08:12 Vous savez, à la fin, il n'y aura plus personne
08:14 pour chanter l'Eurovision.
08:16 En plus, moi, de temps en temps, je suis tenté
08:18 aussi de mettre un peu d'ordre, parce que je trouve
08:20 qu'il y avait quand même des tableaux
08:22 qui étaient un peu indécents.
08:24 - Alors, vous avez dit à un moment, ils ont moins et moins de vêtements, c'est ça ?
08:26 - Oui, parce que je trouve que ça devient...
08:28 Entre des hommes en Barésie, si vous voulez...
08:30 - Qui montent leurs fesses.
08:32 - Ou les Anglais, qui ont eu zéro point, d'ailleurs, du public.
08:34 Vous avez vraiment l'impression d'être
08:36 dans une backroom.
08:38 Moi, ça me gêne.
08:40 Ça me gêne, parce que je trouve que
08:42 on est franchement... C'est un spectacle familial
08:44 qui doit rester. Ça doit être bon enfant.
08:46 Mais alors, ça devient une tribune de revendications.
08:48 Et puis, alors, des gens qui vous donnent
08:50 des leçons sur ce qu'on doit dire, nous, dans les commentaires,
08:52 pour défendre telle minorité ou telle...
08:54 - Vous vous êtes fait agresser, c'est ça ?
08:56 - Un peu, sur les réseaux sociaux, vous imaginez bien.
08:58 On ne prend pas position.
09:00 On n'est pas là pour ça. Pour nous, c'est un divertissement.
09:02 C'est eux qui sont en train de transformer
09:04 un divertissement en plateforme politique.
09:06 Mais surtout des gens qui n'ont jamais regardé l'Eurovision.
09:08 Vous savez, c'est ça qui m'amuse le plus.
09:10 Ils nous disent ce qu'on doit faire à l'Eurovision,
09:12 ils n'ont jamais regardé.
09:14 C'est bien de vous y intéresser. Remarquez,
09:16 ils nous ont permis d'avoir une audience extraordinaire.
09:18 On a jamais eu 50% de part d'audience.
09:20 Merci, merci de faire des polémiques
09:22 chaque année. Mais voyez, je trouve que ça
09:24 crée un climat
09:26 que je trouvais malsain. On a parlé de l'Eurovision,
09:28 au lieu d'en parler comme une fête,
09:30 la deuxième fête après la Coupe d'Europe de foot,
09:32 une fête de la musique qui réunit
09:34 les chœurs. "United by music",
09:36 c'était la devise unie
09:38 par la musique. Ça crée
09:40 des polémiques
09:42 totalement inutiles.
09:44 Ils aiment ça, certains
09:46 ont envie de créer le chaos.
09:48 Je trouve ça très dommage, vraiment.
09:50 Ségolène Royal a publié un petit tweet
09:52 cette nuit, l'ancienne candidate à la présidentielle,
09:54 disant que ce n'était pas un concours
09:56 de talent musical, mais un concours de laideur,
09:58 de vulgarité, de grossièreté, d'exhibitionnisme,
10:00 sanctionné par la loi, mais diffusé
10:02 à des millions d'enfants et d'ados. Il faut espérer
10:04 que pas un euro d'argent public aux Européens
10:06 ne soit allé à cette farce lugubre. Qu'est-ce que vous en pensez, Stéphane Gard?
10:08 C'est un peu excessive,
10:10 mais je dois
10:12 reconnaître qu'en voyant
10:14 certains tableaux, je peux
10:16 partager son avis.
10:18 Tout ça, c'est parce qu'il y a le mot "Royal" dedans.
10:20 Non, non, non.
10:22 Démasqué, Stéphane. Trop facile.
10:24 Royal ne dit pas que des bêtises.
10:26 Elle a une particularité,
10:28 c'est qu'elle sent l'opinion.
10:30 Elle sent l'opinion très très bien.
10:32 Alexandre de Vécu. Elle a raison, je crois que
10:34 l'Eurovision au départ, c'était pour célébrer
10:36 les belles voix, je pense. Les pays aussi,
10:38 peut-être les folklores nationaux,
10:40 les identités nationales,
10:42 la culture nationale. Et là, on a l'impression,
10:44 c'est presque une parabole
10:46 sur l'Union Européenne telle qu'elle est,
10:48 c'est-à-dire un machin informe
10:50 soumis à la tyrannie des minorités.
10:52 En réalité, pseudo-progressistes.
10:54 Et effectivement, ça donne
10:56 un spectacle assez laid.
10:58 Ensuite, sur les histoires
11:00 de boycott, ce qui me surprend,
11:02 c'est par exemple l'Azerbaïdjan a été
11:04 candidat, personne n'a voulu les boycotter.
11:06 Donc, est-ce qu'on boycotte
11:08 parce que l'Azerbaïdjan
11:10 qui, on rappelle,
11:12 avec l'Arménie, commet des massacres ?
11:14 Est-ce que c'est
11:16 de la solidarité pour les Palestiniens
11:18 ou est-ce que c'est de la haine des Juifs ?
11:20 Ce qui est plutôt rassurant dans cette affaire,
11:22 c'est que les élites semblent,
11:24 une minorité des élites ou des minorités
11:26 politisées semblent, je le dis,
11:28 être antisémites aujourd'hui, avoir la haine,
11:30 ce qui n'est pas du tout le cas des peuples
11:32 européens qui ont relevé la tête
11:34 et sauvé le dieur de l'Europe.
11:36 Stéphane, vous êtes d'accord avec ça ?
11:38 Je suis assez d'accord sur le fait que
11:40 oui, ils ont voulu créer le chaos,
11:42 mais la haine, alors que le public
11:44 qui vote, il a juste envie d'un
11:46 bon divertissement, il a envie de passer
11:48 un bon moment. Et ce qui m'a rassuré, c'est de voir
11:50 que c'est lui qui était le plus digne dans le spectacle,
11:52 à part la petite chanteuse luxembourgeoise,
11:54 vous savez. - Oui, vous avez un prisme
11:56 luxembourgeois. - Mais j'ai trouvé
11:58 que Slimane sauvait l'honneur,
12:00 parce que c'était la voix,
12:02 c'était le message d'amour,
12:04 une chanson d'amour à l'Eurovision, alors que
12:06 tout le monde se déchire, et même,
12:08 là où vous avez raison Alexandre, certains veulent en faire
12:10 une tribune pour défendre, ou des
12:12 idées, on n'est pas là pour ça,
12:14 enfin pardon, mais ça n'intéresse
12:16 que vous, on a envie de leur dire.
12:18 Oui, mais enfin Stéphane, on sait très bien
12:20 que ça a toujours été un lieu
12:22 de militantisme,
12:24 qui a consacré Kondtchitavoursk,
12:26 et qui est merveilleux,
12:28 et qui a aussi consacré
12:30 Bilal Hassani, qui sont des chanteurs extraordinaires.
12:32 - Alors, ça, j'ai trouvé ça très bien,
12:34 que ça soit, comment dire,
12:36 on y célèbre la tolérance,
12:38 l'ouverture, et la liberté.
12:40 Mais c'est pas ce qu'on a célébré, là, puisque
12:42 justement, on voulait interdire une chanteuse... - Cette édition était spéciale,
12:44 bien sûr. - Voilà, c'est une édition spéciale,
12:46 alors on sanctionne les uns, on sanctionne
12:48 les néerlandais. Je crois que l'U.R. devrait aussi
12:50 faire son examen, parce qu'on sanctionne
12:52 le néerlandais, parce que c'est vrai qu'il a eu un comportement
12:54 inapproprié. On se garde bien
12:56 de dire lequel, ce qui crée un doute.
12:58 Donc les fake news sont passées
13:00 partout en disant que c'est parce qu'il
13:02 a refusé de se faire photographier avec
13:04 la chanteuse israélienne.
13:06 Et à côté de ça, c'est vrai que l'Azerbaïdjan
13:08 n'a aucune raison de pouvoir
13:10 concourir, parce que je crois pas que la télévision
13:12 publique
13:14 azerbaïdjane ou azérie
13:16 soit tellement
13:18 pluraliste et critique. - Un petit mot de Brigitte Bardot
13:20 pour Hédène Golan, je tiens à féliciter
13:22 la formidable Hédène Golan, merveilleuse, talentueuse,
13:24 courageuse, quel bel exemple elle a donné au monde,
13:26 quelle dignité, bravo. - Et elle nous rappelle
13:28 que lorsque les terroristes islamistes,
13:30 eux, vont dans un festival, c'est pas pour chanter.
13:32 - Oui. Louis de Reynald. - Oui, moi
13:34 j'avais une question, parce que ça fait pas mal d'années que vous
13:36 animez des grands événements comme celui-ci,
13:38 alors parfois c'est d'une nature totalement différente.
13:40 Est-ce que vous constatez une
13:42 politisation qui va en s'accroissant
13:44 avec le temps, où là c'était juste
13:46 parce que c'est l'Eurovision, parce qu'il y a un
13:48 contexte international spécifique,
13:50 qu'est-ce que ça dit
13:52 en fait tout ça ? - Ça dit une sorte
13:54 d'élitement général.
13:56 C'est nouveau, je vois
13:58 ça s'amplifie, vous voyez,
14:00 autrefois ces grands moments étaient des moments
14:02 de rassemblement, de convivialité,
14:04 d'union, de
14:06 créer une sorte de communion générale
14:08 autour de certaines valeurs, les valeurs
14:10 européennes, quand on parle de l'Eurovision.
14:12 Et je vois que ces grands
14:14 rassemblements, il y a toujours des
14:16 manifestations maintenant, il y a toujours
14:18 des contestations, il n'y a plus rien
14:20 qui fait, alors on le voit bien en France,
14:22 même les grands événements qui sont censés faire
14:24 nation ne font plus nation.
14:26 Même en Grande-Bretagne, où j'ai
14:28 suivi le couronnement du roi Charles III,
14:30 où il y a eu une dizaine ou une centaine
14:32 de manifestants, mais déjà c'est
14:34 extraordinaire de voir que ça
14:36 arrive. Et là pour l'Europe, pour la
14:38 première fois j'ai senti, oui,
14:40 des manifestations très
14:42 musclées, violentes,
14:44 et puis avec,
14:46 pardon, je pose des questions,
14:48 je ne devrais peut-être pas, mais
14:50 "Queers with Palestine",
14:52 on a envie de dire "OK, allez-y"
14:54 et vous verrez... - Le traitement
14:56 qui est réservé aux homosexuels,
14:58 - Aux homosexuels,
15:00 le traitement qui est réservé aux homosexuels,
15:02 dans certains pays du monde.
15:04 - Un dernier mot, après.
15:06 - On a parlé tout à l'heure de tolérance, ce qui est très important,
15:08 mais il ne faut pas confondre la tolérance et le militantisme
15:10 woke, je crois que ce n'est pas tout à fait
15:12 la même chose, et vous avez
15:14 raison de rappeler certaines contradictions,
15:16 ceux qui voulaient interdire
15:18 Eden Golan et qui sont parfois
15:20 dans un militantisme progressiste,
15:22 effectivement, en rapport
15:24 avec les homosexuels, les Hamas,
15:26 ça ne fait pas bon ménage.
15:28 - C'est comme les poulets qui vont manifester
15:30 leur joie devant KFC,
15:32 vous voyez, comment on va
15:34 se faire plumer. Donc il y a un moment,
15:36 il faut quand même...
15:38 - Je suis pour défendre la liberté, la tolérance,
15:40 au contraire, l'ouverture, l'Eurovision
15:42 est ça, mais elle a perdu un peu
15:44 de... à cause de cette édition,
15:46 je trouve qu'on a perdu de cette convivialité.
15:48 - Oui, mais il y avait beaucoup d'audience.
15:50 - Et les gens ont voté pour
15:52 ce qu'ils croyaient être juste.
15:54 - Pour des raisons politiques, souvent.
15:56 - Pas forcément. - Il y a eu quelques votes, quand même.
15:58 - 160 millions de personnes, c'est énorme.
16:00 C'est un record ?
16:02 - On est dans la bonne moyenne.
16:04 En général, entre 150 et 200 millions de téléspectateurs.
16:06 C'est le premier show européen.
16:08 Donc c'est dommage
16:10 que certains en aient fait une tribune politique,
16:12 y compris chez nous, pour manifester
16:14 leur opposition à un pays
16:16 qui a tout à fait
16:18 droit de citer. - Merci beaucoup Stéphane Bern.
16:20 On vous retrouve de 15h à 16h tous les jours
16:22 sur Europe 1, historiquement votre.
16:24 Et puis on aura le plaisir de vous retrouver sur les grandes commémorations à venir,
16:26 j'imagine. - Je pense, oui.
16:28 Le débarquement le 6 juin, et puis ensuite
16:30 la libération de Paris. - Formidable.
16:32 d'être venu ce soir dans Punchline.