Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui, les violentes émeutes en Nouvelle-Calédonie survenues pour s'opposer à la réforme constitutionnelle examinée à Paris et décriée par les indépendantistes.
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00:00 - Europe 1 - Pascal Proé, vous. Avec vous de 11h à 13h sur Europe 1.
00:04 - Nuit des meutes en Nouvelle-Calédonie, vous le savez, une violence inouïe, des magasins détruits, des maisons incendiées, des tirs avec des armes de gros calibre.
00:11 Plusieurs gendarmes ont été blessés, un couvre-feu a lieu, fermeture des lycées, des collèges jusqu'à nouvel ordre.
00:16 Pour le Premier ministre Gabriel Attal, la violence n'est jamais justifiée ni justifiable.
00:20 Des violences qui ont démarré pour s'opposer à la réforme constitutionnelle examinée à Paris.
00:25 Elle ouvre le scrutin provincial aux résidents installés depuis au moins 10 ans sur l'île.
00:31 Vous entendez bien ce que je dis, parce que c'est ça qui est à la cause.
00:34 La cause, alors peut-être cela, à moins que ce soit un prétexte à autre chose.
00:39 Et on va être dans deux secondes d'ailleurs avec Jean qui nous appelle de Nouvelle-Calédonie.
00:43 Mais je vous le redis, cette réforme constitutionnelle ouvre le scrutin provincial aux résidents installés depuis au moins 10 ans sur l'île.
00:54 Ce qui peut changer évidemment les résultats des élections si on fait voter, vous l'avez compris,
01:00 ceux qu'on appelle des caldoches ou des personnes du continent qui se sont installées ces dernières années.
01:07 Alors on est avec Jean. Bonjour Jean, vous habitez Mont-d'Or, c'est bien cela ?
01:13 - Bonjour oui tout à fait. - Ça fait 30 ans que vous êtes en Nouvelle-Calédonie ?
01:18 - Tout à fait. - Et la liaison est parfaite, il est 11h50 du matin chez nous. Il est quelle heure chez vous ?
01:24 - Voilà, il doit être aux alentours de 21h, 20h50.
01:30 - Bon, ce qui m'intéresse c'est, est-ce que ces manifestations sont politiques, le chaos, ou est-ce que c'est un prétexte à piller ou créer le désordre ?
01:43 - Je dirais les deux. C'est un prétexte. Et puis là, au milieu de tout cela, peut-être les mêmes certainement,
01:55 mais aussi d'autres personnes viennent profiter pour semer le trouble, le chaos, et tout ça, ça va accentuer un sentiment de peur, de panique.
02:10 Tout ça évolue à mon avis, à mon sens.
02:13 - Que pèsent dans la société néo-calédonienne les indépendantistes selon vous ?
02:19 - Ils pèsent, ils sont, je dirais, une minorité, une majorité autochtone, ça faut pas se le cacher.
02:33 Mais malgré tout, il n'y a pas que eux, que les indépendantistes, il y a aussi plein d'autres communautés avec des retachements politiques.
02:47 Et voilà, c'est ce qui fait la Calédonie aujourd'hui, c'est que, encore une fois, c'est une minorité qui est contre tout ce qui vient de la France,
02:59 qui ne se reconnaît pas dans la France, et en prétexte la moindre petite chose pour semer le chaos, le trouble,
03:09 et puis essayer encore un peu de grappiller ce qui théoriquement aurait dû être à la fin des trois référendums.
03:21 - Oui, parce qu'il y a eu trois référendums et à chaque fois, les néo-calédoniens interrogés ont souhaité rester dans la République française.
03:28 C'est important de le dire. Alors je voudrais qu'on écoute d'abord Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur, ce matin.
03:33 - Je veux condamner de façon extrêmement forte les violences qui touchent nos concitoyens calédoniens,
03:39 des émeutes commises par des délinquants, il n'y a pas d'autre mot, parfois par des criminels, de ce que nous en constatons,
03:45 et le courage des policiers et des gendarmes, et notamment je voudrais penser aux gendarmes et à leurs familles dans les brigades territoriales,
03:50 notamment au-delà de Nouméa, puisque je constate qu'il y a eu 54 policiers et gendarmes blessés, dont certains gravement,
03:58 des familles de gendarmes qui ont été évacuées, des volontés de mettre le feu, de tirer à balles réelles sur ces familles ou sur ces gendarmes,
04:06 et je veux dire que j'ai donné des consignes extrêmement fermes d'interpellation, 82 interpellations ont eu lieu les deux derniers jours,
04:14 j'ai décidé l'envoi de quatre escadrons de gendarmes remobiles supplémentaires, ils partent ce matin pour Nouméa.
04:19 - Franck Riester est également intervenu, il est ministre délégué chargé du Commerce extérieur, de la francophonie des Français et de l'étranger,
04:27 il était l'invité ce matin de Laurence Ferrari.
04:29 - D'abord il faut appeler au calme, bien évidemment, et c'est ce qu'a fait le gouvernement calédonien, c'est ce que nous faisons,
04:35 il y a un processus démocratique en France autour de ce projet de loi constitutionnelle, nous sommes dans une grande démocratie,
04:43 le dialogue est la clé de ce processus et c'est la volonté du gouvernement depuis le départ.
04:51 - Il a été ininterrompu ce dialogue ?
04:52 - Ininterrompu, et donc il faut évidemment que l'ordre revienne, que le calme revienne,
04:58 nous appelons au dialogue et de respecter le processus démocratique de notre pays.
05:02 - Nous sommes donc avec Jean qui est en Calédonie, qui nous appelle en direct,
05:08 Jean, votre sentiment sur ce que vous venez d'entendre et puis comment vous voyez les choses ?
05:12 - Les choses, bon, ça me fait un peu rire, ça me fait un peu sourire, toutes ces compassions, ces appels à l'ordre, etc.
05:24 Il y a un couvre-feu qui a été mis ce soir pour plusieurs jours, on sait très bien qu'il ne sera pas respecté.
05:32 - Mais vous avez peur pour ces prochains jours ?
05:35 - Moi personnellement, j'ai peur que ça, pas pour moi, mais que la situation devienne un contre-lap,
05:44 parce que la Nouvelle-Calédonie, c'est un peu institutionnel, mais les gens sont armés,
05:50 ça fait partie de la vie calédonienne, il y a beaucoup de chasseurs, donc il y a beaucoup d'armes à feu en Calédonie.
05:58 Pour le moment, ce n'est que des magasins qui sont pillés, brûlés, incendiés, des distributeurs de billets,
06:04 des grandes enseignes, il y en a eu je ne sais pas combien, tout est détruit, pillé à chaque fois.
06:10 Et on est dans cette politique-là, de toute façon, dans cette politique de terre brûlée,
06:14 pour essayer d'obtenir encore un petit peu plus de, je ne sais pas trop quoi d'ailleurs, mais d'indépendance.
06:23 Tout ça, c'est de l'endoctrinement politique qui arrange certains leaders politiques, encore une fois.
06:33 Tous les indépendantistes et tous les canards ne sont pas comme ça, mais c'est politique,
06:40 et cette volonté, cette situation est maintenue par certains leaders.
06:49 Et aujourd'hui, la situation presque leur dérape, parce qu'ils n'arrivent plus à contrôler, certainement.
06:58 - Magasins pillés, maisisons incendiées, il y a des tirs sur les gendarmes, je rappelle que le nombre de gendarmes
07:03 qui ont été ou blessés ou qui sont morts en Calédonie, c'est un chiffre important.
07:09 Alors, 82 personnes ont été interpellées, il faut le rappeler également.
07:12 - Ouais, ça aussi, ça me fait un petit peu rire.
07:16 - Couvre-feu, vous l'avez dit, dans Numéa.
07:20 - Comme je ne connais pas bien la Nouvelle-Calédonie, Mondeur, par rapport à Numéa, c'est où ?
07:26 - On peut dire que c'est la banlieue, c'est la grande banlieue.
07:31 - Qu'est-ce que vous faites vous-même en Nouvelle-Calédonie depuis 30 ans ?
07:35 - Moi, j'ai été salarié artisan, j'ai été formateur au sein des RSMA, au sein de l'armée,
07:45 formation professionnelle.
07:47 Donc voilà, moi c'est pareil, ça m'a fait rire encore une fois, au jour d'aujourd'hui,
07:52 quand on parle de colons, le colon blanc, comme si on avait exploité le peuple au jour d'aujourd'hui.
07:59 Je ne veux pas refaire à l'histoire, mais voilà, c'est des mots qui n'ont plus de sens au jour d'aujourd'hui.
08:06 Théoriquement, on devrait vivre bien tous ensemble, mais encore une fois,
08:11 c'est à cause d'une minorité de certains leaders politiques, et qui l'ont dit,
08:17 qui l'ont affirmé haut et fort, on ira jusqu'au bout du bout, on aura une politique de terre brûlée,
08:24 ils sont prêts à tout sacrifier, même leurs jeunes, ils l'ont dit il n'y a pas si longtemps,
08:29 s'il faut que nous ayons mille jeunes qui tombent en martyr, on les enverra, on les a !
08:36 C'est hallucinant !
08:38 - Le témoignage est très intéressant, parce que c'est un témoignage très fort,
08:41 puisque vous connaissez bien la situation, et puis il a les accents de la sincérité,
08:47 et surtout de l'authenticité, et c'est ça qui est intéressant, et d'une part de vérité, forcément.
08:53 - Et là, sur certaines routes et sur certains coins, par exemple comme sur le Mont d'Or,
08:58 où il y a quasiment, pour aller à une partie du Mont d'Or où il n'y a qu'une seule route et qu'un accès,
09:03 le Mont d'Or sud est complètement isolé, et beaucoup de quartiers sont complètement isolés,
09:09 parce qu'on ne peut même plus circuler.
09:11 - Merci beaucoup de ce témoignage très fort Jean, merci beaucoup,
09:15 et bon courage à vous, et faites attention évidemment à vous !