Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui, retour sur le Congrès des maires avec la ministre Catherine Vautrin.
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00:00Je rappelle qu'elle est ministre du Partenariat avec les Territoires et de la Décentralisation depuis le 21 septembre 2024.
00:07Avant cela, elle était ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités de janvier à septembre 2024.
00:14C'est dire que vous êtes restée du gouvernement Attal jusqu'au gouvernement Barnier.
00:19Et avant cela encore, vous étiez présidente de Reims Métropole, puis du Grand Reims.
00:23C'est dire, si vous connaissez bien la vie locale et si vous connaissez bien les uns et les autres sur le terrain et la difficulté parfois d'un mandat sur le terrain.
00:36Précisément, je vois que 83% des maires estiment que leur mandat est usant.
00:41Les démissions d'élus ont atteint un niveau élevé, 30% de plus que le mandat précédent.
00:452400 maires ont démissionné depuis 2020. 86% souffrent ou ont souffert de troubles du sommeil, etc.
00:52J'ai l'impression que le souci, c'est tout simplement les administrés.
00:56Alors vous savez, je crois déjà qu'il faut évidemment accorder beaucoup d'importance aux chiffres que vous venez de citer.
01:01Mais il faut rappeler que nous parlons de 500 000 hommes et femmes mobilisés.
01:05Donc il y a une immense majorité des maires qui, même si leur mandat est difficile et compliqué,
01:10sont des gens qui sont d'abord passionnés par l'action publique, passionnés par l'aménagement de leur territoire.
01:15Après, je partage ce que vous venez de dire, c'est-à-dire qu'effectivement nous avons une partie des administrés désinhibés
01:21et qui ont des propos qui ne sont pas acceptables. Et je vais prendre un exemple.
01:25Cette expression, un maire à portée de BAF. Est-ce qu'un maire doit être à portée de BAF ?
01:31Bien sûr que non, c'est totalement inacceptable. Et donc nous avons y compris dans notre sémantique
01:37à réfléchir à la manière dont on doit mettre en avant le respect que l'on doit à quelqu'un
01:43qui est un élu de la République, qui est donc le détenteur de suffrage de nos concitoyens.
01:49On a demandé à quelqu'un de bien vouloir s'engager, il a été bien sûr candidat, mais on lui a donné notre confiance.
01:55Le minimum, c'est de respecter. On a le droit d'être en désaccord, c'est la force de la démocratie.
02:00Mais la démocratie ne pourra s'exercer correctement que dès lors que les débats se dérouleront dans un cadre apaisé et respectueux.
02:08Mais le problème que vous rencontrez, il est bien plus large. Le problème que vous avez, c'est le problème du professeur,
02:14non pas tant dans sa classe, mais avec les parents des élèves, c'est le problème du médecin de temps en temps,
02:20avec ses patients, c'est le problème du pharmacien, et c'est le problème de toute la société.
02:26Et là, il y a un sujet d'éducation, disons-le, global, le politique, il ne peut pas tout régler.
02:32À partir du moment où les enfants, pardonnez-moi de le dire comme ça, sont extrêmement mal élevés par leurs parents,
02:38puisqu'ils ne sont parfois même plus élevés. J'ai écouté une conférence d'Aldo Nahouri ces dernières heures qui est absolument formidable.
02:44Il dit, je pense qu'il est peut-être trop tard. Donc vous avez des gens qui ne sont plus élevés dans la société française.
02:50Alors moi je pense qu'il n'est jamais trop tard, parce que bien évidemment, on ne peut pas le laisser faire.
02:54Et je recevais hier soir avec mon collègue Didier Migaud, j'avais souhaité qu'il soit à mes côtés, j'ai reçu une cinquantaine de mères victimes de violences.
03:03Le but de la manœuvre, c'était d'abord évidemment de les entendre, c'était ensuite de regarder comment nous pouvons travailler sur ces sujets,
03:10parce que cela mérite évidemment des réponses. Et précisément, la première chose qui était mise en avant, c'était effectivement cette notion de respect,
03:18y compris dans des instances, ne serait-ce que l'Assemblée nationale. Quel exemple donnons-nous si nous ne sommes pas en capacité de pouvoir débattre dans le calme ?
03:29Et je crois qu'il y a là une prise de conscience de chacun des élus, et y compris de la représentation nationale,
03:35sur le respect qu'on se doit entre parlementaires, sur le respect entre parlement-gouvernement ou gouvernement-parlement, parce que c'est dans les deux sens.
03:42Et puis, disons-le, le sujet réseaux sociaux. Tous les maires hier ont mis en avant le sujet des réseaux sociaux, et notamment, c'est tellement facile,
03:52seul derrière son écran, de jeter un élu à la vindicte populaire, sans imaginer que cet élu, il a une famille, il a parfois des enfants,
04:01et que c'est toute une famille qui, quelque part, peut se retrouver dans des conditions qui sont des conditions de fragilité.
04:08Alors, tout ça mérite évidemment des réponses qui sont des réponses de la société, mérite un accompagnement, c'est le sens, bien évidemment, de l'action du gouvernement,
04:17mais mérite aussi qu'on mette en avant le courage de toutes celles et tous ceux qui continuent, parce que l'immense majorité le fait, et je ne cherche surtout pas à minimiser,
04:26mais dans les démissions, je prends aussi, malheureusement, des situations personnelles de maladie, ça arrive, des situations de choix politique,
04:34je vais prendre deux exemples, vous prenez Amiens, vous prenez Dijon, deux maires qui viennent de démissionner récemment,
04:42mais on le sait pourquoi, c'est un choix politique de préparation de succession. Je n'ai pas de jugement à porter, je le mets dans notre débat,
04:50parce que ça fait aussi partie de choix différents qui, additionnés les uns aux autres, apportent les chiffres que vous venez de citer.
04:57Bon, le problème que vous venez de soulever, et là encore je vous fais la même observation, il est encore plus large sur les réseaux sociaux,
05:05c'est le problème du proviseur de Maurice Ravel, dans le 20e arrondissement, qui a été lynché sur les réseaux sociaux,
05:14et que fait la justice dans ces cas-là, avec cette personne qui avait dit « il faut brûler ce chien », 600 euros d'amende.
05:22Donc tant que la justice ne viendra pas sanctionner lourdement ceux qui attaquent, que ce soit un maire, que ce soit un prof, que ce soit un médecin,
05:31parce que tout ça participe, j'ai envie de dire, de la même chose, c'est une personne qui a une responsabilité et qui est lynchée sur les réseaux sociaux,
05:38et bien la justice, elle doit être impitoyable. D'ailleurs, Madame Jeunetet a regretté, dans l'affaire Maurice Ravel, que la sanction soit trop légère.
05:46Vous avez remarqué que je viens de vous dire que la réunion que j'ai organisée hier avec les maires, j'avais souhaité inviter le ministre de la Justice.
05:53Il me semble important que tout le gouvernement, dans le respect des compétences de chacun, soit associé,
06:00parce que c'est une affaire qui concerne l'ensemble de la nation et qui donc doit être acceptée par chacun des ministres compétents.
06:06Parce que nous, on a un avantage, nous, on est parfois attaqués, les journalistes, je parle, ou les animateurs, mais on n'est pas au contact direct de ces gens-là.
06:14C'est pas la même chose que le proviseur Maurice Ravel, c'est pas la même chose que le médecin, et c'est pas la même chose que l'homme politique, et que le maire,
06:23parce qu'on vient pas me demander des comptes, moi, il y a des gens qui m'insultent, mais c'est pas très grave, donc je plains ceux qui sont en première ligne, pour tout vous dire.
06:29Et ils n'iront plus, et ils n'ont plus envie de le faire.
06:32Le sujet sur lequel je veux insister, c'est que derrière les élus, il y a, je le rappelle, des familles et des parents, et bien évidemment,
06:40certains des maires qui se sont exprimés ont insisté sur le fait que, à partir du moment où certains vont jusqu'au domicile du maire,
06:46le risque, c'est évidemment l'inquiétude pour nos enfants, qui n'ont rien demandé, qui n'ont rien à voir.
06:50Donc je pense que là-dessus, il y a une prise de conscience, et je répète, ça commence par le respect, la sémantique, ce sont des choses basiques,
06:57mais en commençant comme cela, et en faisant respecter, c'est incontestablement comme ça que nous pourrons redresser les choses.
07:04On va marquer une pause, madame Vautrin est avec nous, je rappelle qu'elle est ministre du partenariat avec les territoires et de la décentralisation,
07:12elle est née à Reims, à Reims il y a plus de neige qu'à Paris, souvent.
07:16Pas encore, je crois que pour l'instant c'est...
07:18Historiquement, il y a plus de neige.
07:20Vous avez raison, mais pour autant, je crois que pour l'instant, il ne neige pas encore à Reims, d'après ce que je sais.
07:24Et puis moi, j'ai un souvenir de Reims...
07:25Qui pétillait.
07:26Oui, je ne suis pas un grand fan de champagne, mais surtout j'ai un souvenir de Reims très précis,
07:31parce que c'était lors de l'éclipse du soleil, l'endroit de France où le noir était le plus, je crois...
07:40Vous avez raison, c'était sauf heureusement pas en 99, je crois.
07:42Exactement, et nous étions à l'époque dans une autre vie avec Jean-Claude Narcy, on avait une grande spéciale à Reims,
07:48et on était à présent ce jour-là, et c'est une... je ne sais pas si vous vous souvenez les uns les autres de l'éclipse de Reims...
07:54C'était en Bretagne, il faisait nuit à midi.
07:56Exactement.
07:58Il est 11h41, vous pouvez interroger évidemment Madame le Ministre, il neige, si vous voulez aussi interroger,
08:03prendre la parole sur ce sujet-là, qui est quand même extrêmement important, bien évidemment, il est 11h42.
08:09Et puis alors Madame Vautrin, j'ai une question aussi pour vous, parce que votre nom est associé à chaque fois que j'entends votre nom,
08:14je pense à quelque chose, donc j'aurai peut-être ma réponse tout à l'heure.
08:17Suspense ! 11h42, à tout de suite.
08:20Et nous sommes ravis d'être avec Madame Vautrin, qui je le rappelle est la Ministre du Partenariat avec les Territoires et de la Décentralisation,
08:28et qui va pouvoir écouter un témoignage, celui de Claude, qui a 76 ans, qui habite à Mions, je ne sais pas si je le dis bien.
08:36Bonjour Claude !
08:37Bonjour Pascal, merci de m'avoir invité.
08:39Je vous en prie, on dit Mions ou Mion dans le Rhône ?
08:42Mions.
08:43On prononce le S.
08:44Eh bien je le prononce Mions, vous avez été maire...
08:47Et les habitants de Mions sont des violents.
08:49Ah ben ça je l'ignorais, mais effectivement je n'aurais pas dit cela forcément.
08:54Donc vous avez été maire je crois pendant 10 ans ?
08:56Exactement, j'ai été maire 10 ans, et élu 15 ans, 5 ans dans l'opposition, puis élu en tant que maire.
09:03Et quand est-ce que vous avez démissionné ?
09:05J'ai démissionné le 18 avril 2024.
09:08Et pourquoi ?
09:10Pourquoi ? Alors vous savez j'ai été agressé à plusieurs reprises, insulté, agressé verbalement.
09:18Aujourd'hui avec les réseaux sociaux, la parole s'est libérée.
09:21Depuis le Covid c'est devenu une catastrophe.
09:24Il y a une personne qui m'a insulté, qui voulait même me décapiter.
09:27J'ai déposé plainte à plusieurs reprises.
09:30Les deux dernières années je ne voulais même plus déposer plainte, puisque la personne était convoquée en gendarmerie.
09:36Et qu'est-ce qu'elle avait ?
09:38Rappel à la loi.
09:39Alors vous savez quand quelqu'un veut décapiter un maire et qu'il a un rappel à la loi, et bien la parole se libère.
09:46Et bien on continue, on continue.
09:48Il y a quelqu'un qui a fait des dessins de moi les plus affreux possibles.
09:53Au bout d'un moment, j'en pouvais plus.
09:56Alors, cumuler les insultes, les agressions.
10:00J'ai 5 de mes adjoints qui ont été agressés aussi par la même personne.
10:05Et l'État a toujours classé sans suite.
10:08Qu'est-ce qu'il vous reprochait cet homme ?
10:11La bonne réussite et la bonne gestion de la municipalité.
10:15C'était l'ancien compagnon d'une élue qui a été battue.
10:19Bon, ce qui est étonnant évidemment dans ce que vous nous dites, c'est qu'il n'y a pas eu de sanctions ou de poursuites judiciaires.
10:25Mais alors c'est ça qui vous a fait démissionner ?
10:27Non, c'est un des éléments.
10:29Je vais vous raconter une petite anecdote, puisqu'il y a madame la ministre qui est avec vous.
10:33J'ai eu une amende, vous savez que les villes doivent construire des logements sociaux.
10:38J'avais du retard en logement social.
10:40J'en ai construit.
10:42L'État ne les a pas comptabilisés,
10:45puisque le constructeur ne les avait pas déclarés.
10:49Et j'ai eu une amende de 500 000 euros.
10:52Alors voyez, quand vous avez ces lourdeurs administratives,
10:55systématiquement vous prenez des rendez-vous, etc.
10:58pour essayer de faire avancer des dossiers.
11:00Au bout d'un moment vous dites, allez, je laisse la place, je préfère m'arrêter et m'occuper de mon foyer.
11:06C'est vrai que c'est des difficultés.
11:08Je ne sais pas ce que vous en pensez d'abord, madame la ministre.
11:11D'abord je voudrais saluer Pascal, lui dire ce que je pense d'une part sur...
11:15Il s'appelle Claude.
11:16Pardon Claude, je vous prie de m'excuser.
11:18Bonjour Claude, je vous prie de m'excuser.
11:20J'ai bien noté que vous aviez été maire de Mionce dans le Rhône.
11:23Et donc très concrètement, la première partie évidemment m'interpelle,
11:26parce que je ne peux pas me permettre de juger et de commenter une décision de justice.
11:30Mais en tout cas, il y a incontestablement une réponse et il y a une volonté du gouvernement.
11:34C'est d'ailleurs pour ça que dès janvier, je vais travailler sur un texte sur le statut de l'élu.
11:39Et le statut de l'élu, c'est la protection de l'élu qui est un élément important.
11:42Il y a déjà eu des éléments, mais je pense, on le voit bien, qu'il faut continuer à aller plus loin
11:46et que ces mesures soient efficaces et efficientes.
11:49Parce qu'on peut prendre toutes les mesures qu'on veut, ce qu'il faut c'est qu'elles soient efficaces.
11:52Le deuxième élément sur la partie technique que vous mettez en avant,
11:57là, en général, ce qui est absolument indispensable,
12:01c'est le travail avec le sous-préfet, le préfet, pour vous aider dans les difficultés qui sont les vôtres.
12:06Parce que ce que j'entends, c'est qu'il y a un problème entre d'un côté,
12:09le travail qui a été fait par une entreprise ou un organisme dans la construction de logement,
12:14et derrière, l'application d'une sanction qui, eu égard à ce que vous exprimez,
12:19semble complètement déconnectée de ce que vous avez réalisé.
12:22Alors, vous imaginez bien que là, en une minute, je ne vais pas me permettre de porter un jugement.
12:26Mais en tout cas, ce que je retiens de ce que vous montrez,
12:29c'est la nécessité, c'est une volonté du Premier ministre, on l'a beaucoup affirmé,
12:33le lien maire-préfet, c'est là où il faut expliquer les difficultés qui sont les vôtres,
12:38pour qu'on puisse vous accompagner et qu'on puisse apporter des réponses.
12:41– Je suis d'accord avec vous, mais si je comprends bien, Claude,
12:43vous vous sentiez seul et sans aide d'une certaine masse.
12:47– J'avais le soutien, j'avais la chance d'être à Mions, c'est la banlieue lyonnaise,
12:54et il y avait le président de la région, Auvergne-Rhône-Alpes,
12:58soutient énormément les communes qui sont carencées, les villes.
13:02Chaque fois qu'il y avait un problème, il y avait notre président à l'époque,
13:05c'était Laurent Wauquiez qui nous soutenait.
13:07– Bien sûr.
13:08– Qui était là pour nous aider.
13:09– Mais alors, le président de région, bien sûr,
13:11mais j'insiste parce que le représentant, comme là vous parlez de sujets avec l'État,
13:15le représentant de l'État, avec tout le respect que j'ai pour les présidents de région,
13:19là c'est le préfet.
13:20Et vraiment ce qui est important, le représentant de l'État sur le territoire,
13:24c'est le préfet, ou si vous êtes un peu loin de la préfecture,
13:27c'est bien évidemment le sous-préfet,
13:29parce qu'on ne peut pas vous laisser tout seul face à des difficultés comme celle-ci,
13:33et il faut des gens dont quelque part c'est le métier.
13:36L'accompagnement des maires sur le terrain,
13:38c'est vraiment un enjeu du métier des sous-préfets et des préfets.
13:43Et d'ailleurs le Premier ministre a refait une circulaire sur le sujet il y a quelques jours.
13:48Écoutez, c'est triste effectivement d'arriver à ce sentiment qu'on n'est pas aidé
13:55et au point où cet engagement qui était le vôtre, vous l'avez laissé.
13:59Merci beaucoup Claude de ce témoignage.
14:02Madame Beauvotrin, je disais tout à l'heure que j'ai une question à vous poser,
14:05parce qu'à chaque fois que j'entends votre nom,
14:07je pense toujours à ce qui a existé dans la presse,
14:11que vous étiez Premier ministre pendant 24 heures ou 48 heures.
14:17C'était à quel moment ?
14:21Vous devez le savoir, j'imagine.
14:23Justement, c'était avant la nomination d'Elisabeth Borne.
14:27C'était en parallèle.
14:29Et la rumeur, puisque je ne sais pas si vous êtes exprimé sur ce sujet,
14:35a donné l'information, ou en tout cas a circulé l'information,
14:40que vous étiez non seulement Premier ministre,
14:43mais aussi Président de la République.
14:45Vous avez nommé et vous l'avez dit.
14:47Alors, ce qui est étonnant, c'est que la femme qui a été nommée,
14:51c'est Madame Borne, alors que vous êtes une élue au départ de droite.
14:54Vous avez été longtemps à l'UMP, alors que Madame Borne est une élue de gauche.
14:58Je voulais savoir si c'était vrai.
15:00Vous le savez, de nombreuses choses ont été dites sur le sujet.
15:03J'ai eu le grand honneur, effectivement, de travailler avec le Président de la République
15:07sur ce sujet et d'avoir échangé avec le Président de la République.
15:10L'histoire racontera et a déjà raconté.
15:12Madame Borne a écrit un livre récemment, dans lequel j'imagine qu'elle doit évoquer ce moment.
15:17Non, mais c'est votre avis.
15:18Est-ce que c'est vrai qu'Emmanuel Macron vous a dit, un soir ou un matin,
15:22« Chère Catherine Vautrin, vous êtes Premier ministre. »
15:25J'ai eu l'occasion de travailler et de voir le Premier ministre sur ce sujet.
15:30Oui, Pascal Praud. Voilà, je vous ai répondu.
15:32Mais le choix était différent.
15:34Oui, mais c'est quand même extraordinaire.
15:37Tout ça, c'est du passé, si vous voulez.
15:39Non, mais le passé éclaire l'avenir et éclaire le présent.
15:42C'est-à-dire qu'un Président de la République qui, le samedi, vous appelle
15:45en vous disant « Vous êtes Premier ministre, vous êtes de droite »
15:48et qui, le dimanche, nomme Elisabeth Borne qui est une Première ministre et qui est de gauche,
15:53ça me parle quand même. Je me dis que c'est quand même étrange, d'abord de changer d'avis
15:56et puis de prendre l'exact contraire.
15:58En tout cas, une personnalité différente.
16:01Elle est aussi mince que je suis ronde.
16:02En tout état de cause, ce qui est certain, c'est que ce qui est important
16:06et c'est évidemment ce qui me conduit aujourd'hui,
16:08c'est que j'ai la chance de servir un gouvernement qui est celui de Michel Barnier.
16:11Un gouvernement composé et nommé par le Président de la République
16:15sur présentation du Premier ministre.
16:17Et moi, je suis à plein dans ce poste et je suis ravie de m'engager pour mon pays.
16:21On pense déjà à la présidentielle, forcément.
16:24Pas moi.
16:25Tout le monde y pense. Vous êtes une femme de droite.
16:27On a le sentiment que les idées sont présentes dans la société française
16:30et que l'incarnation à droite n'existe pas.
16:33Est-ce que vous avez un candidat pour votre camp pour 2027 qui a votre préférence ?
16:39Moi, vous savez ce que j'ai aujourd'hui ?
16:40J'ai un objectif, c'est qu'on ait des candidats aux municipales
16:44dans chaque commune en 2026.
16:46C'est à beaucoup plus court terme et c'est extrêmement urgent.
16:49Et c'est la meilleure reconnaissance et la meilleure réponse qu'on peut avoir
16:52pour tous les maires qui ont été agressés.
16:53De leur dire non seulement, on sait ce que vous faites,
16:55mais on a besoin de vous et on sait que vous avez envie de vous engager.
16:58Est-ce que vous serez là aussi en janvier ?
17:00Ou est-ce que la censure sera tombée sur ce gouvernement ?
17:04Mystère et boule de gomme !
17:05Vous savez, moi je me lève tous les matins en me disant que c'est un grand honneur
17:08et que je dois jouer à plein la charge qui est la mienne
17:11pour apporter des réponses dans le temps dont j'ignore quel sera le dernier jour.
17:15Je suis bien placée pour savoir que ça peut arriver très vite.
17:17Je l'ai vécu il y a peu de temps, d'où le sens de mon engagement au quotidien.
17:21Merci Madame Vautrin et on salue à travers vous tous les rémois.
17:25C'est à une heure de Paris.
17:2745 minutes en TGV.
17:29Exactement, j'imagine qu'il y a beaucoup de rémois qui viennent travailler aujourd'hui à Paris.
17:32On va se dire une chose, il n'y a pas un champagne, mais des champagnes.
17:36Je vous invite à en tester plusieurs.
17:37Je suis d'accord avec vous et j'ai appris aussi,
17:39comme la terre se réchauffe, que les grandes terres de Champagne font aussi du vin rouge maintenant.
17:44Ça fait un moment le vin tranquille, mais tout ça avec modération.
17:48Bien évidemment, merci beaucoup Madame Vautrin.
17:50Il est 11h56, la pause.
17:52Et dans la deuxième partie, nous allons continuer toutes les actualités.
17:56Géraldine, et notamment, nous pourrons évoquer ce qui s'est passé avec ce podcast de Guillaume Blauwit
18:05qui a interviewé Nicolas Sarkozy.
18:07Un podcast tout à fait étonnant.
18:09A tout de suite.