«Quand on veut une écologie populaire, la voiture électrique ne peut pas être un produit de luxe» assure David Amiel

  • il y a 4 mois

David Amiel, député Renaissance de Paris, répond aux questions de Lionel Gougelot.
Retrouvez "L'invité éco" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linterview-eco

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00:00 - Europe 1 bonjour ! - 5h, 7h...
00:03 - Lionel Gougelot, on bline Roche !
00:05 - Europe 1, il est 6h42.
00:06 - 50 000 ménages au revenu modeste ont bénéficié cette année du leasing social pour l'acquisition d'une voiture électrique.
00:11 En moyenne, 100 euros par mois, ils ont pu faire l'acquisition d'un véhicule propre et faire des économies d'énergie.
00:17 Le gouvernement ne s'attendait pas à un tel succès du dispositif et maintenant des voix s'élèvent pour que l'an prochain il y ait encore plus de bénéficiaires de ce leasing social pour les voitures électriques.
00:26 - On en parle avec votre invité, Lionel Gougelot, il s'agit de David Damiel, député Renaissance, rapporteur spécial pour la commission des finances de l'Assemblée Nationale sur le sujet.
00:34 - Bonjour David Damiel ! - Bonjour !
00:36 - Merci d'être en ligne ce matin sur Europe 1. Alors je le disais, vous faites partie de ceux qui plaident pour que deux fois plus de ménages, c'est bien ça ? Profite l'an prochain de ce leasing social pour voitures électriques ?
00:45 - Absolument, parce que quand on veut une écologie populaire, et c'est ce que défend le gouvernement de Gabriel Attal, la voiture électrique ne peut pas être un produit de luxe.
00:52 On a besoin de pouvoir la rendre accessible aux classes moyennes, populaires, et il faut faire le plus vite possible.
00:57 Parce que le risque évidemment sinon, ce sont que ce soit les Chinois qui proposent des voitures électriques à prix cassé, et on voit bien toute l'industrie qui se développe en Asie.
01:06 Et la bonne nouvelle, vous l'avez rappelé, c'est qu'on a les moyens de le faire.
01:09 Quand Emmanuel Macron a proposé en 2022 des voitures électriques en leasing à 100 euros par mois, pas grand monde n'y croyait.
01:16 On estimait d'ailleurs à 25 000 le nombre de voitures qui seraient concernées, et ça a eu en fait un tel succès que l'on a fait le double en atteignant les 50 000.
01:24 Et je propose qu'en 2025, on double à nouveau et on atteigne les 100 000 véhicules proposés.
01:28 - Alors on va revenir un petit peu dans le détail, rappelez-nous quand même le principe de ce leasing social, qui peut en bénéficier, comment on en fait la demande, et combien ça coûte ?
01:36 - Alors effectivement, ceux qui peuvent en bénéficier, il y a deux critères.
01:40 Il y a un critère de revenu, donc il faut avoir un niveau de revenu fiscal de référence par part inférieur ou égal à 15 400 euros pour être précis.
01:50 Et le deuxième critère, c'est de s'adresser à des personnes qui travaillent, qui ont besoin de leurs voitures, ou bien pour se rendre auprès de leur emploi,
01:58 c'est-à-dire qui effectuent un trajet supérieur à 15 km entre leur domicile et leur lieu de travail,
02:03 ou bien qui effectuent plus de 8 000 km par an dans le cadre de leur activité professionnelle.
02:08 J'appelle les personnes qui seraient concernées par la prochaine saison du leasing social, qui s'ouvrirait début 2025,
02:15 à se rendre sur Internet, sur le site du ministère de l'écologie, pour pouvoir faire une simulation,
02:19 parce que notamment les critères de revenu fiscal de référence par part peuvent être un peu compliqués à estimer soi-même,
02:25 ça dépend de sa composition familiale, mais le simulateur sur le site du ministère est extrêmement bien fait.
02:30 Donc malgré ces temps de rigueur budgétaire, David Damiel, le gouvernement va mettre les moyens pour élargir le nombre de bénéficiaires de ce leasing social pour voitures électriques ?
02:39 C'est ce que je recommande au gouvernement de faire, parce que ce n'est pas seulement une dépense, c'est un investissement,
02:44 et c'est notamment un investissement dans notre filière automobile, puisqu'il s'agit de pouvoir soutenir la production de voitures en France et en Europe, et notamment de voitures électriques.
02:53 C'est un des grands succès du gouvernement ces derniers mois, notamment porté par le ministre Roland Lescure à l'industrie, puis désormais également à la transition énergétique,
03:02 que de réinstaller ces usines de gigafactories, de batteries, notamment dans le nord de la France, qui avait été une région fracassée par la désindustrialisation.
03:10 On a besoin de produire en France et en Europe des voitures accessibles, et c'est évidemment un des moyens d'aider nos constructeurs.
03:16 Vous avez été surpris, vous, justement, par cet engouement populaire, on va dire ?
03:21 Moi, ça fait longtemps que je défends cette mesure, donc je n'ai pas été surpris par l'engouement.
03:26 En revanche, ça me conforte dans l'idée qu'il faut aller plus loin, qu'il faut continuer à soutenir cette mesure.
03:31 Je crois d'ailleurs, vous faisiez référence à la période de prudence budgétaire, mais je crois que nous pouvons, avec des enveloppes budgétaires contenues,
03:43 avoir des volumes de voitures supérieures, parce que le prix des voitures électriques se met à baisser.
03:48 Les constructeurs Renault, Stellantis vont mettre sur le marché des voitures moins chères,
03:53 et donc, avec le même argent public, on pourra proposer davantage de voitures électriques accessibles aux Français.
03:58 Mais, dites-moi, David Damiel, est-ce que cela intéresse vraiment les constructeurs ?
04:02 Parce que j'ai lu que certains concessionnaires ont du mal à se faire rembourser par l'État les avances qu'ils ont consenties pour attribuer ces véhicules.
04:11 On parle quand même de 100 millions d'euros. La machine n'est-elle pas un petit peu grippée d'un point de vue financier ?
04:17 C'est surtout que le début de l'année a été celui d'un nouveau dispositif, et donc forcément, quand on met en place une nouvelle manière de procéder, on essuie un peu les plâtres.
04:27 Et donc, effectivement, je reviens dans mon rapport d'évaluation sur ces délais de paiement.
04:31 Il est clair que l'année prochaine, le dispositif sera mieux anticipé, puisqu'on aura une meilleure appréhension des volumes,
04:37 on connaîtra la mécanique, on aura pris l'habitude de travailler ensemble, concessionnaires, constructeurs, États, agences et services de paiement.
04:43 Et donc, on ne devrait plus avoir ces retards-là. C'est clairement un point sur lequel je ferai aussi un certain nombre de recommandations dans mon rapport d'évaluation.
04:49 Oui, parce qu'il faut que ça reste, comment dirais-je, une bonne affaire pour les constructeurs et leur réseau de distribution, quand même, cette histoire.
04:56 Bien sûr, et vous savez, ce qu'il faut aussi pouvoir faire dans la période, c'est de soutenir les constructeurs français et européens face à la concurrence asiatique.
05:04 Le gouvernement a décidé à l'automne de cibler les aides, ce qu'on appelle le bonus écologique,
05:09 donc l'aide qui se situe entre 4 000 et 7 000 euros que vous pouvez toucher quand vous achetez une voiture électrique, pas pour le leasing,
05:16 de cibler cette aide vers la production française et en Europe. C'est un geste très fort de politique industrielle qu'aucun gouvernement n'avait fait jusque-là.
05:24 Le résultat a été spectaculaire. C'est-à-dire que depuis le début de l'année, on voit les parts de marché des véhicules chinois en France reculer considérablement.
05:33 Ils sont passés d'à peu près 30% à désormais 18% en seulement 5-6 mois.
05:39 C'est une mesure spectaculaire et qui montre qu'on peut soutenir notre industrie face à l'industrie asiatique.
05:43 Et je crois qu'à la fois en termes environnementaux et en termes économiques, c'est évidemment extrêmement important.
05:48 - Eh bien merci, merci David Damiel, député Renaissance, rapporteur spécial pour la Commission des finances de l'Assemblée Nationale.
05:53 Donc sur cette question du leasing social pour les voitures électriques, bonne journée à vous !

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