Nouvelle-Calédonie : quand Marine Le Pen fait du Chirac…

  • il y a 4 mois
ABONNEZ-VOUS pour plus de vidéos : http://www.dailymotion.com/Europe1fr
Chaque matin dans son édito, Vincent Trémolet de Villers, revient sur l'actualité politique du jour. Ce vendredi 17 mai, il revient sur le virage politique de Marine Le Pen sur la question de la Nouvelle-Calédonie.
Retrouvez "L'édito politique" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-edito-eco
LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video


Retrouvez-nous sur :
| Notre site : http://www.europe1.fr
| Facebook : https://www.facebook.com/Europe1
| Twitter : https://twitter.com/europe1
| Google + : https://plus.google.com/+Europe1/posts
| Pinterest : http://www.pinterest.com/europe1/

Category

🗞
News
Transcript
00:00 7h-9h, Europe 1 Matin
00:02 L'édito politique sur Europe 1 avec Le Figaro. Bonjour Vincent Trémolet de Villers. Bonjour Dimitri, bonjour Anissa, bonjour Jean-François.
00:10 Vincent hier dans le journal Le Monde, puis dans Le Figaro, puis sur France 2, Marine Le Pen a exposé sa nouvelle doctrine sur la Calédonie.
00:16 Elle propose notamment un quatrième référendum pour sortir de la crise. C'est un retournement.
00:21 Ça a été en tout cas perçu comme tel par des observateurs comme par ses électeurs.
00:26 Hier, Jean-Michel Apathy, j'ai bien dit Jean-Michel Apathy, a félicité publiquement Marine Le Pen pour son virage
00:34 "woke" et "décolonial". Ce sont les mots de l'éditorialiste qui n'en croyait pas à ses oreilles.
00:39 Dans le même temps, dans l'archipel, la base électorale du Rassemblement National était complètement déroutée.
00:45 Il faut dire qu'il y avait de quoi. D'abord dans le fait d'exposer cette nouvelle doctrine,
00:49 non pas sous le format d'une conférence de presse, mais au journal Le Monde, dans des confidences
00:54 immédiatement interprétées par les rédacteurs de l'article, comme un tête-à-queue idéologique.
00:59 Alors que dit Marine Le Pen ?
01:00 Que l'agenda du gouvernement n'est pas le bon et qu'elle a prévenu Gérald Darmanin mi-mars des risques de révolte.
01:06 Cette critique, pour le coup, est recevable et la mise en cause du ministre de l'Intérieur plutôt habile.
01:10 Mais c'est ensuite que ça se gâte.
01:12 Marine Le Pen dit en effet qu'elle ne veut, j'ouvre les guillemets, "blesser personne dans cette histoire".
01:17 Ne blesser personne quand des gamins pillards tirent à balles réelles sur des gendarmes.
01:22 Cette phrase est pour le moins malheureuse. Cette phrase peut blesser son propre électorat.
01:26 Le soir sur France 2, elle a eu des mots plus durs sur les casseurs, mais on voit bien que sa stratégie n'est pas de jouer le parti de l'ordre,
01:32 mais plutôt celui de la réconciliation.
01:35 - C'est-à-dire, Vincent ?
01:36 - C'est-à-dire qu'on attend Marine Le Pen sur la répression, mais qu'elle préfère promettre l'apaisement,
01:40 avec deux objectifs bien précis.
01:42 Le premier, c'est renforcer sa popularité en Outre-mer pour achever de faire la preuve que son esprit est large et coloré,
01:48 comme la France d'au-delà des océans.
01:49 Le second, c'est renvoyer Emmanuel Macron dans le camp des diviseurs,
01:53 et Jean-Luc Mélenchon et Éric Zemmour dans celui des pyromanes.
01:57 Ça permet à Marine Le Pen de se présenter comme le point d'équilibre d'un pays en proie à toutes les tensions,
02:02 un peu comme si nous étions dans la série d'Éric Benzécrit, vous savez, "La fièvre",
02:05 qui décrit un pays au bord de l'affrontement.
02:08 Cette stratégie de recentrage n'est pas absurde, mais elle repose sur un pari,
02:12 le fait que le nom Le Pen soit à lui seul une promesse d'ordre.
02:15 - Et vous pensez que c'est le cas, Vincent ?
02:16 - Pour une grande partie de l'électorat, dépolitisé sans doute,
02:19 mais pour les Français, les plus désireux d'une véritable alternance,
02:22 cette stratégie du compromis, alors même que l'ordre n'est pas revenu sur le caillou,
02:26 présente un certain nombre de risques.
02:28 Quand Marine Le Pen propose un quatrième référendum dans 40 ans,
02:31 elle fait ce qu'elle reproche à Emmanuel Macron sur l'immigration ou la dette,
02:35 c'est-à-dire renvoyer les difficultés aux générations futures.
02:39 Quand elle ajoute, j'ouvre les guillemets, "sans perspective, il peut y avoir la tentation de susciter le référendum par la violence",
02:44 cela signifie donc que pour empêcher les violences,
02:46 il faut céder préventivement à ce que les violences se veulent obtenir.
02:50 Quand elle dit encore, "les loyalistes ont des revendications justes tout comme les indépendantistes",
02:55 elle ne fait rien d'autre que du "en même temps".
02:57 On peut y voir la volonté de rassurer encore et toujours,
03:00 le souci de prouver qu'elle est prête à gouverner,
03:03 mais pour le moment, Marine Le Pen n'est pas aux affaires, elle est dans l'opposition.
03:07 Elle est pour beaucoup d'électeurs un recours d'autorité, pas une médiatrice.
03:10 Changer ainsi sa doctrine, au moment où les loyalistes se barricadent en craignant pour leur vie et celle de leur famille,
03:15 donner une réponse politique à l'œuvre destructrice d'Aymetier qui sur fond de racisme anti-blanc
03:20 cherche surtout à s'approprier les biens d'autrui,
03:23 c'est prendre le risque de déstabiliser une partie de ses soutiens.
03:26 Marine Le Pen répondrait sans doute que ce souci du compromis fait la preuve de sa posture présidentielle,
03:32 peut-être, mais alors c'est pour une présidence façon Jacques Chirac.
03:36 L'édito politique sur Europe 1, merci Vincent Trémolet du Villers,
03:39 La Une du Figaro ce matin, la Nouvelle-Calédonie évidemment,
03:42 l'exécutif cherche à sortir de l'impasse.
03:44 Bon week-end Vincent Rindy.

Recommandée