Thierry Cabannes reçoit les acteurs de l'info du jour, des experts et nos journalistes dans #MidiNewsWE
Category
🗞
NewsTranscription
00:00:00 -Bonjour à tous, merci de nous suivre sur CNews.
00:00:04 "Midi News" commence immédiatement jusqu'à 14h.
00:00:07 Evidemment, à la une de votre émission,
00:00:09 cet homme, tué par la police à Rouen,
00:00:12 armé d'un couteau, d'une barre de fer,
00:00:14 qui a menacé les forces de l'ordre
00:00:16 après avoir tenté de mettre le feu à la synagogue de la ville,
00:00:19 dans un contexte d'explosion des actes antisémites en France.
00:00:23 Quels sont les éléments qu'on a à disposition sur cette affaire ?
00:00:26 Le procureur de la République vient de parler,
00:00:29 c'est Elia Barotte du service de police de CNews,
00:00:32 et nous serons sur place avec nos envoyés spéciaux,
00:00:35 Régine Delfour et Olivier Gangloff.
00:00:37 L'antisémitisme en France ravivé par les attaques du 7 octobre,
00:00:41 les braises de la haine attisées par certains milieux politiques
00:00:44 et religieux, et pas que.
00:00:46 Sur les réseaux sociaux, une influenceuse, Poupette Kenza,
00:00:49 a tenu des propos antisémites.
00:00:51 Elle cumule plus d'un million d'abonnés.
00:00:53 Elle a présenté ses excuses un peu tard.
00:00:56 La justice a été saisie.
00:00:58 C'est l'autre affaire qui suscite l'inquiétude.
00:01:00 A 16 000 km de Paris, la situation insurrectionnelle
00:01:03 en Nouvelle-Calédonie.
00:01:05 Ce terrible aveu du représentant de l'Etat sur place,
00:01:08 le contrôle de certains quartiers n'est plus assuré.
00:01:11 Un millier de policiers et gendarmes
00:01:13 viennent d'arriver en renfort sur place.
00:01:16 Je vous présente mes invités autour de la table.
00:01:18 On est avec Elia Barotte du service de police de CNews.
00:01:22 Naïma M. Fadel, bonjour. -Bonjour, Anthony.
00:01:24 -Essayiste, chargée de mission politique de la ville.
00:01:27 -Bonjour, Anthony. -Bonjour à vous.
00:01:29 Céline Pina, politologue, journaliste.
00:01:32 Merci d'être avec nous.
00:01:33 Amaury Brelet, journaliste et rédacteur en chef à Valeurs Actuelles.
00:01:37 Et puisque nous le disions, c'est encore un symptôme,
00:01:42 une illustration de la montée de l'antisémitisme en France,
00:01:45 Philippe Meillet, membre du bureau exécutif du CRIF.
00:01:48 Merci d'être avec nous aujourd'hui.
00:01:51 A la une, cet homme tué par la police à Rouen.
00:01:53 Les faits se sont déroulés très tôt,
00:01:56 vers 6h45, et sans plus tarder,
00:01:58 on va rejoindre notre envoyée spéciale, Régine Delfour,
00:02:01 avec Olivier Gangloff. Bonjour.
00:02:03 On imagine sur place que l'émotion, la stupéfaction,
00:02:06 domine à Rouen aujourd'hui.
00:02:08 -On peut pas passer par là ?
00:02:10 -Oui, absolument, Anthony.
00:02:11 Nous avons pu nous entretenir avec de nombreux Rouenais
00:02:15 qui nous disaient être particulièrement choqués.
00:02:17 Une femme nous disait avoir la chair de poule.
00:02:20 Elle ne comprenait pas ce qui se passait.
00:02:22 Sur les images d'Olivier Gangloff,
00:02:24 nous sommes vraiment au coeur du quartier historique du Rouen,
00:02:28 à côté de la place du Vieux Marché.
00:02:30 Au bout de cette rue de l'ancienne prison,
00:02:32 il y a donc la synagogue qui se trouve sur la gauche.
00:02:35 On voit plusieurs rubalises,
00:02:37 c'est-à-dire que les riverains qui habitent
00:02:39 dans la première partie peuvent s'y rendre,
00:02:42 mais sinon, dans la deuxième partie,
00:02:44 il y a toujours encore des constatations.
00:02:47 Personne ne peut s'approcher.
00:02:48 La police municipale est également présente
00:02:51 et Gérald Darmanin doit arriver d'ici moins d'une heure ici
00:02:55 pour, dans un premier temps,
00:02:57 rencontrer les primos arrivants,
00:02:59 c'est-à-dire les sapeurs-pompiers et les policiers sur place,
00:03:03 et rencontrer aussi la communauté juive à Rouen
00:03:05 et les membres de la synagogue,
00:03:07 qui sont, vous pouvez l'imaginer, extrêmement choqués.
00:03:11 -Merci infiniment, Régine Delfaux.
00:03:13 Merci également à Olivier Gangloff,
00:03:15 qui vous accompagne derrière la caméra.
00:03:17 Le procureur de la République s'est exprimé il y a quelques minutes
00:03:21 avec vous, Célia Barotte.
00:03:22 Que sait-on des faits qui se sont déroulés à Rouen
00:03:25 devant cette synagogue ?
00:03:27 C'était aux alentours de 6h45.
00:03:29 -Très tôt ce matin, les policiers sont intervenus
00:03:31 pour de la fumée provenant de cette synagogue.
00:03:34 Grâce aux caméras de vidéo-surveillance de la ville,
00:03:37 ils ont pu intervenir rapidement lorsqu'ils ont vu un homme
00:03:41 qui se trouvait, selon le procureur de la République,
00:03:44 sur le toit de la synagogue.
00:03:46 Il a tenté d'agresser les forces de l'ordre
00:03:49 avec une barre de fer, mais aussi avec un couteau.
00:03:52 On parle d'une lame de 25 cm.
00:03:54 Un policier a donc fait usage de son arme.
00:03:57 Il a tiré à cinq fois.
00:03:59 L'homme a été touché à quatre reprises.
00:04:01 Il est décédé.
00:04:02 Et puis, l'incendie a été maîtrisé.
00:04:05 Personne n'est décédé,
00:04:06 personne ne se trouvait à l'intérieur du lieu religieux.
00:04:10 Deux enquêtes sont donc actuellement ouvertes.
00:04:12 Une première sur l'incendie volontaire visant le lieu de culte
00:04:16 et sur les violences volontaires sur les policiers.
00:04:19 Une deuxième enquête ouverte sur les circonstances
00:04:21 du décès de l'individu.
00:04:23 On le sait, lorsqu'un policier utilise son arme,
00:04:26 ouvre le feu, il y a une enquête.
00:04:28 Ce que l'on sait également sur l'identité de cet homme décédé,
00:04:32 c'est qu'il est, selon une source proche,
00:04:35 sous OQTF depuis moins d'un an.
00:04:37 Mais celle-ci était non exécutable,
00:04:39 car il avait engagé un recours devant les juridictions.
00:04:42 Il avait fait appel de cette OQTF, qui date de moins d'un an.
00:04:46 -Merci, Célia Barotte, pour ces précisions.
00:04:49 On va faire un tour de table avec mes invités, Philippe Meyer,
00:04:52 membre du bureau exécutif du CRIF.
00:04:54 C'est toute la communauté juive qui est touchée par ce qui s'est passé.
00:04:58 Mais au-delà, c'est la France qui doit aussi se sentir attaquée.
00:05:02 -Bien évidemment.
00:05:03 Depuis le 7 octobre, on franchit de lignes jaunes en lignes jaunes.
00:05:08 Il y a régulièrement et de plus en plus d'actes antisémites,
00:05:12 de plus en plus violents.
00:05:13 Récemment, on voit ce qui s'est passé à Sciences Po.
00:05:16 Il y a eu cette profanation du mur des juifs
00:05:19 devant le mémoire de la Shoah il y a seulement quelques jours.
00:05:22 Et ce matin, on arrive à une situation
00:05:25 qui est complètement aberrante et inacceptable
00:05:29 d'une synagogue qu'on a mis le feu.
00:05:33 Il faut imaginer que ça s'est passé très tôt ce matin.
00:05:37 Quelques temps après, les fidèles de la communauté juive de Rouen
00:05:40 se seraient réunis dans cette synagogue
00:05:42 pour un office religieux qui a lieu tous les matins.
00:05:45 Et ça serait passé.
00:05:47 Et cette dérive progressive,
00:05:49 elle atteint maintenant des niveaux
00:05:52 qu'on n'aurait pas imaginés du tout il y a encore quelques mois.
00:05:55 Qui aurait imaginé ?
00:05:56 On savait depuis quelques années que des Juifs en France,
00:05:59 des Français juifs, ont été tués parce que juifs,
00:06:02 au nom d'une certaine vengeance concernant la Palestine.
00:06:06 Qui aurait imaginé que 80 ans,
00:06:09 plus de 80 ans après la Shoah, en France,
00:06:12 on mette le feu à des synagogues ?
00:06:14 Je me permets de rappeler quelques chiffres.
00:06:16 Début mai, Gabriel Attal a recensé 366 faits antisémites
00:06:21 pour le premier trimestre 2024.
00:06:23 C'est une hausse de 300 % par rapport à la même période en 2023.
00:06:29 Absolument, c'est 300 %, c'était 1000 %
00:06:31 pour le dernier trimestre de l'année dernière.
00:06:33 Et vous savez, il y a ce débat sémantique inacceptable
00:06:38 qui existe depuis quelques mois.
00:06:39 On dit, est-ce que l'antisionisme, c'est de l'antisémitisme ?
00:06:42 Enfin, on en a l'illustration tous les jours.
00:06:44 L'antisionisme, c'est de l'antisémitisme.
00:06:46 L'antisémitisme a tué en France depuis des années.
00:06:49 L'antisémitisme et l'antisionisme, ce matin,
00:06:51 ont failli mettre le feu à une synagogue.
00:06:54 Et nous avons en France, on le sait,
00:06:56 un certain nombre de pompiers pyromanes sur les réseaux sociaux.
00:06:59 On en a parlé un petit peu dans les titres,
00:07:02 dans la classe politique, je pense à l'extrême gauche et à l'FI.
00:07:05 Nous avons un certain nombre de pompiers pyromanes
00:07:07 qui portent une très lourde responsabilité
00:07:10 sur ce qui se passe en France, dans ce climat de haine anti-juive.
00:07:13 On n'appelle pas ça antisioniste ou antisémite,
00:07:15 c'est tout simplement de la haine anti-juive.
00:07:17 Quand des responsables politiques ou des candidats
00:07:20 à l'élection européenne brandissent tous les jours
00:07:23 des slogans de haine,
00:07:27 de haine contre les Juifs et contre Israël,
00:07:30 on arrive à alimenter ce climat-là.
00:07:32 Ces faiseurs de chaos, ces faiseurs de haine
00:07:34 portent une lourde responsabilité dans ce qui s'est passé
00:07:37 et dans malheureusement ce qui pourrait se passer dans l'avenir.
00:07:40 Et tout cela, on ne pourrait évidemment pas l'oublier.
00:07:41 Et on s'attardera, comme vous dites, sur ces faiseurs de haine.
00:07:45 On essaiera de comprendre qui sont ces personnes
00:07:48 qui attisent les braises de l'antisémitisme aujourd'hui en France.
00:07:50 Naïma M. Fadel, une réaction sur cette affaire, bien sûr,
00:07:53 et certainement quelques mots de solidarité envers la communauté juive.
00:07:57 Oui, toute ma solidarité envers nos compatriotes de confession juive,
00:08:03 qui n'ont pas été la cible d'un conflit que certains ont voulu importer.
00:08:09 Vous savez, je suis de confession musulmane
00:08:11 et moi j'ai toujours connu les rapports extrêmement fraternels
00:08:16 avec la communauté juive, depuis toujours,
00:08:19 malgré qu'il y avait effectivement le conflit israélo-palestinien.
00:08:23 J'ai toujours vu de bons rapports sans amalgame.
00:08:29 On n'a jamais fait d'amalgame.
00:08:30 Et effectivement, depuis notamment ce pogrom,
00:08:35 qui a eu lieu le 7 octobre,
00:08:37 qui n'a pas été condamné par l'EFI, je les nomme,
00:08:42 l'EFI qui n'a absolument pas condamné ce pogrom,
00:08:45 qui n'a pas condamné l'acte terroriste commis par le Hamas,
00:08:49 et aussi qui a qualifié, pour certains d'entre eux,
00:08:53 qui a qualifié le Hamas de résistance extrêmement grave.
00:08:56 Et effectivement, l'importance aussi, lors de cette campagne électorale,
00:09:01 qui est devenue une campagne électorale pour l'EFI, pour la Palestine,
00:09:04 on ne comprend pas, qui n'a rien à voir avec les enjeux européens,
00:09:08 et qui, effectivement, suscite l'amalgame
00:09:11 et jette à la vindicte de certains nos compatriotes de confession juive.
00:09:17 Et moi, je regrette, je vais vous le dire comme je le ressens,
00:09:20 et avec émotion,
00:09:22 que les autorités du culte musulman ne se positionnent pas,
00:09:27 et qu'ils sont dans un silence assourdissant.
00:09:32 Je ne le comprends pas.
00:09:33 Parce qu'aujourd'hui, moi, je n'ai pas envie
00:09:37 que les musulmans soient amalgamés à certains faiseurs de haine,
00:09:41 à ceux aussi qui, aujourd'hui,
00:09:44 instrumentalisent cette cause palestinienne.
00:09:48 Je suis extrêmement, comment vous dirais-je, triste
00:09:53 de voir aussi que nos gouvernants ne prennent pas
00:09:57 ce qui se passe aujourd'hui en responsabilité,
00:10:01 parce qu'il en va de la cohésion nationale.
00:10:04 Tout ça fait mal, fait mal à l'ensemble des Français,
00:10:09 quelles que soient aussi nos origines,
00:10:11 et fait mal aussi aux personnes de confession musulmane
00:10:14 qui vont être amalgamées, parce que, malheureusement,
00:10:17 il y a des personnes de confession musulmane
00:10:19 qui sont dans cet antisémitisme.
00:10:21 Je voudrais, et on va continuer le tour de table dans quelques instants,
00:10:24 qu'on écoute une nouvelle fois le procureur de la République
00:10:27 qui s'est exprimé sur le placement en garde à vue du policier
00:10:31 qui a tiré sur cet individu. Je vous propose de l'écouter.
00:10:35 Le policier ayant fait usage de son arme
00:10:39 a été, comme c'est l'usage, placé en garde à vue
00:10:42 le temps de l'exploitation des images de vidéosurveillance
00:10:45 et du recueil de son audition.
00:10:49 Je viens de visionner à l'instant ces images
00:10:52 qui établissent, à mon sens, que ce fonctionnaire de police
00:10:55 a fait usage de son arme dans les conditions permises
00:10:58 par le code de sécurité intérieure.
00:11:01 Sa garde à vue sera donc levée dès la fin de son audition.
00:11:05 Mais l'enquête se poursuit pour s'en assurer,
00:11:08 et notamment grâce aux investigations médico-légales
00:11:12 qui sont en cours.
00:11:13 Le médecin légiste qui s'est déplacé ce matin sur les lieux
00:11:16 pour la levée de corps procédera à une autopsie
00:11:20 en début d'après-midi.
00:11:21 Et nous sommes en direct avec Karim Benacer.
00:11:24 Bonjour. Vous êtes secrétaire régionale
00:11:27 du syndicat Alliance Police à Rouen.
00:11:29 Merci de témoigner sur notre antenne pour Midi News.
00:11:33 Une question pour vous aujourd'hui.
00:11:34 Déjà, est-ce que cela fait partie de la procédure habituelle
00:11:38 que ce placement en garde à vue dans ces circonstances ?
00:11:41 Absolument. D'abord, permettez-moi de vous dire
00:11:44 que nos collègues ont fait preuve d'un professionnalisme
00:11:47 qu'il faut souligner, d'un sang-froid remarquable.
00:11:51 Alors, on vient d'entendre le procureur de la République,
00:11:54 qui est très clair sur le sujet.
00:11:57 Les conditions permises par le Code de la sécurité intérieure
00:12:01 ont tout à fait été respectées.
00:12:05 Alors, bien sûr, il est l'usage
00:12:08 que le collègue soit placé en garde à vue
00:12:10 dès qu'il y a un tir fait par un fonctionnaire.
00:12:15 C'est l'usage, mais je crois qu'aujourd'hui, il n'y a pas débat.
00:12:19 L'individu qui a été neutralisé par le collègue
00:12:24 a été, dans toutes les conditions, requis.
00:12:28 J'allais vous dire, justement,
00:12:30 est-ce que vous savez à peu près
00:12:32 quelles ont été les conditions d'intervention de vos collègues ?
00:12:35 Et justement, pour nous expliquer un peu mieux
00:12:37 et de manière pédagogique, à quel moment on a recours à son arme
00:12:40 quand on est un agent des forces de l'ordre ?
00:12:43 Absolument. Donc là, on constate que l'individu
00:12:47 très clairement se dirige avec un long couteau
00:12:53 et est venu foncer sur le fonctionnaire.
00:12:57 Le fonctionnaire de police, après trois sommations,
00:13:00 a demandé à l'individu de lâcher son arme,
00:13:03 ce que l'individu n'a pas fait.
00:13:05 Donc le collègue a fait l'usage de son arme de service
00:13:07 pour neutraliser l'assaillant.
00:13:10 Donc jusque-là, effectivement, toute la procédure est normale
00:13:15 et quand la vie d'un membre des forces de l'ordre est en jeu,
00:13:18 dans ces cas-là, l'usage de l'arme
00:13:21 est tout à fait légitime à ce moment-là.
00:13:24 Absolument, le procureur de République a été très clair.
00:13:26 On l'a tous entendu.
00:13:29 Merci beaucoup, Karim Benasser.
00:13:32 Est-ce que vous en savez plus aussi sur les faits
00:13:34 qui se sont déroulés précisément ce matin ?
00:13:39 Oui, absolument. Donc, assez tôt ce matin,
00:13:42 un individu est tenté de monter sur le toit de la synagogue de Rouen
00:13:47 avec un cocktail monotophe pour incendier,
00:13:49 d'abord un départ de feu.
00:13:50 Vous le savez, on l'a tous vu, appris, au sein de l'édifice.
00:13:54 Les collègues primo-intervenants de police secours
00:13:57 sont rapidement intervenus.
00:14:00 Et puis, la suite, nous la connaissons,
00:14:03 eh bien, l'individu a jeté d'abord une barre de fer sur les collègues.
00:14:08 Les collègues ont tenté de l'interpeller.
00:14:11 Ensuite, il s'est dirigé vers un des fonctionnaires intervenants,
00:14:16 le menaçant avec un couteau.
00:14:19 Et le collègue l'a neutralisé dans les cadres de conditions permises
00:14:24 par le Code de la sécurité intérieure.
00:14:26 Merci beaucoup, Karim Benasser, secrétaire régional,
00:14:29 Alliance Police à Rouen.
00:14:31 Merci d'être intervenu sur notre antenne pour Midi News.
00:14:34 Maxime Thiebaud, une affaire qui suscite beaucoup d'émotions,
00:14:38 beaucoup d'inquiétudes,
00:14:39 mais quelque part, j'ai envie de dire,
00:14:40 au vu de l'antisémitisme ambiant dans le pays.
00:14:42 Quand on voit tous ceux qui attisent les braises aujourd'hui,
00:14:46 est-ce que c'est véritablement surprenant, ce qui se passe ?
00:14:49 Non, malheureusement, ce n'est pas surprenant.
00:14:51 La semaine dernière, vous avez eu un sondage IFOP
00:14:53 qui disait que 35 % des jeunes
00:14:56 ne contestaient pas l'idée de s'en prendre aux Juifs
00:14:59 si ces derniers soutiennent Israël.
00:15:00 Donc, en fait, on s'inscrit dans cette logique
00:15:02 d'une montée de l'antisémitisme, plus 300 % en un an,
00:15:05 qui est malheureusement, et comme vous l'avez très justement dit,
00:15:08 entretenue par une partie de la classe politique à l'extrême gauche.
00:15:11 Et c'est terrible parce qu'ils entretiennent un brasier
00:15:13 et on en voit ce matin, malheureusement, les conséquences.
00:15:16 Je voulais revenir simplement sur l'usage de l'arme qui a été fait.
00:15:20 On dit souvent, malheureusement, que ce policier a tué la personne.
00:15:24 Ce n'était pas ce qu'a recherché à faire le policier.
00:15:26 Le policier a cherché à neutraliser un adversaire.
00:15:28 Voilà ce que j'allais dire. Quel terme aurais-je dû, moi-même,
00:15:31 employer quand j'ai dit tout à l'heure neutraliser ?
00:15:33 Il n'y a pas de difficultés particulières.
00:15:34 La personne est décédée. Alors, effectivement, j'ai dit tuer.
00:15:37 Ça, c'est malheureusement la conséquence de la neutralisation.
00:15:40 Mais le protégeur de la République a très justement dit...
00:15:42 Il y a quelque chose dans l'intention, dans le mot de neutraliser.
00:15:44 Ça veut dire qu'il n'y avait pas d'intention de tuer,
00:15:46 mais simplement de neutraliser l'individu.
00:15:49 L'intention du policier...
00:15:50 Moi, je défends des policiers et des gendarmes
00:15:51 sur les usages de l'arme aux emplois de la force.
00:15:53 C'est 80 % de mon travail.
00:15:55 L'intention du policier, à ce moment-là,
00:15:57 selon 435-1 du Code de sécurité intérieure
00:16:00 ou bien la légitime défense, 122-5 du Code pénal,
00:16:03 c'est de sauver sa vie. C'est ça, l'objectif.
00:16:05 C'est "je sauve ma vie et je ne peux pas faire autrement
00:16:08 qu'utiliser mon arme pour sauver ma vie".
00:16:10 Parce que quand vous avez un agresseur en face de vous avec une lame,
00:16:13 s'il est à moins de 7 m de vous
00:16:15 et que vous n'êtes pas en position contact,
00:16:17 c'est-à-dire que vous n'avez pas votre arme en visée sur l'individu,
00:16:20 et que ce dernier décide d'aller vous planter, il vous plantera.
00:16:22 Et on sait très bien qu'il suffit d'avoir une lame d'un centimètre
00:16:27 pour vous couper une artère et vous tuer.
00:16:29 Donc le policier ne pouvait pas faire autrement.
00:16:30 Face à un couteau, à part braquer son arme,
00:16:34 faire des injonctions comme il les a fait
00:16:36 et puis ensuite utiliser son arme,
00:16:38 c'est-à-dire faire un usage de l'arme
00:16:39 pour pouvoir neutraliser l'adversaire,
00:16:41 il ne pouvait pas faire autrement et mettait sa vie en peine.
00:16:42 Justement, au vu de ce que vous nous dites,
00:16:44 est-ce qu'il est surprenant, même si c'est la procédure,
00:16:48 et j'en conviens, qu'il soit placé en garde à vue, le policier ?
00:16:51 Ce n'est pas mon pudestre de vous dire,
00:16:52 mais je suis pour la garde à vue.
00:16:54 Je vais vous dire pourquoi,
00:16:55 parce que la garde à vue, c'est une mesure de protection.
00:16:57 Ça permet deux choses.
00:16:59 La première, ça permet d'isoler le policier
00:17:01 de tout l'entourage médiatique et des collègues
00:17:04 qui vont vouloir parler avec lui.
00:17:05 Ce qui lui permet de préserver ses droits de la défense,
00:17:07 et le premier des droits de la défense, c'est le silence.
00:17:10 Parce que le silence est d'or là où la parole est d'argent
00:17:12 et parfois, on va venir s'exprimer sur des faits, sur un agissement,
00:17:15 et dire des propos qui seraient contraires à ses propres intérêts.
00:17:19 Donc, être placé en garde à vue, ça vous isole,
00:17:21 ça vous permet de voir votre avocat,
00:17:23 d'avoir un entretien d'une demi-heure avec votre avocat.
00:17:25 Et c'est vrai que quand je suis appelé par des policiers ou des gendarmes,
00:17:27 pendant cette demi-heure, ça me permet déjà de faire baisser la pression.
00:17:29 Eux-mêmes comprennent cette procédure ?
00:17:31 Elle est bien prise par les policiers ou pas ?
00:17:33 Parfois, ils ne comprennent pas,
00:17:34 mais en deux, trois minutes, quand je leur explique,
00:17:36 vous savez, la mesure qui a été prise, elle est là pour vous protéger.
00:17:39 Ça vous permet de vous isoler aussi, de prendre du temps pour vous.
00:17:42 En réalité, ils comprennent très rapidement
00:17:44 et ils en sont contents d'être protégés,
00:17:45 parce que derrière, ils ont l'assurance
00:17:47 d'avoir l'assistance d'un avocat qui va leur dire,
00:17:49 "On va dire les propos comme ça, parce que c'est comme ça qu'on doit dire,
00:17:52 on doit attendre le rapport balistique, tel rapport d'expertise, etc."
00:17:56 pour qu'on ne dise pas de bêtises.
00:17:58 Et puis, ça leur permet aussi de voir le médecin.
00:18:00 Et le médecin, parfois, va déclarer l'incompatible audition immédiate,
00:18:03 parce qu'on a beau dire ce qu'on veut,
00:18:05 mais quand on fait un usage de l'arme et qu'on est policier ou gendarme,
00:18:08 alors que notre vie première, c'est de sauver la vie d'autrui,
00:18:10 et qu'on est malheureusement obligé de loter à quelqu'un
00:18:12 parce qu'on a dû le neutraliser pour sauver sa vie ou celle d'autrui,
00:18:15 eh bien, on subit un vrai drame.
00:18:16 Et il y a nécessairement un stress
00:18:19 et quelque chose de traumatique chez le policier ou gendarme
00:18:23 qui, parfois, ne permet pas à ce dernier de pouvoir s'exprimer.
00:18:26 Pour le point, la mesure qui a été prise par le procureur de la République...
00:18:28 -Je voudrais un instant faire réagir Céline Pilard,
00:18:31 qui n'a pas pris la parole, mais je vous ai vu réagir pendant...
00:18:33 -Oui, parce qu'il y a un point surtout qui est essentiel,
00:18:37 c'est de dire que le policier n'agit pas en justicier,
00:18:41 s'octroyant lui-même ses missions.
00:18:43 S'il peut aller jusqu'à la neutralisation,
00:18:47 c'est justement parce qu'il a le droit de faire usage de la violence
00:18:51 et que cette violence doit être légitime.
00:18:53 Et en fait, ce qui est vérifié,
00:18:55 c'est la légitimité de l'usage de la violence.
00:18:57 Ce n'est pas parce que vous êtes policier
00:18:59 que vous pouvez vous servir de votre arme,
00:19:01 c'est parce que vous êtes policier et dans une situation qui le justifie.
00:19:06 Et donc, la justice va juste vérifier si les conditions sont normales.
00:19:10 Et ça, c'est très important,
00:19:12 parce que, quelque part, c'est aussi la garantie
00:19:14 d'une police républicaine.
00:19:15 Si votre police n'est plus qu'une milice,
00:19:18 autrement dit, elle peut tirer en fonction de ses besoins,
00:19:22 donc vous n'êtes plus adossé à un système de valeurs.
00:19:25 Non, c'est surtout qu'elle est là, elle agit,
00:19:28 adossée à un système de principes, d'idéaux et de valeurs
00:19:31 qui sont notre contrat social.
00:19:33 Et c'est parce qu'elle agit au nom de ses valeurs
00:19:35 et selon les règles qu'elles ont déterminées
00:19:37 que la violence qu'elle emploie est considérée comme légitime.
00:19:42 Et c'est vraiment là que ça se joue.
00:19:44 Et le fait que nous ne soyons plus capables de comprendre ça
00:19:48 dit beaucoup, hélas, de notre incapacité à transmettre
00:19:51 ce qui sont les fondamentaux de notre contrat social, tout simplement.
00:19:55 Donc, il y a aussi un problème d'éducation
00:19:57 derrière cette incapacité à comprendre ce qui se joue.
00:20:00 Moi, je rebondis sur ce que vous avez dit, Maxime et Céline,
00:20:05 c'est que c'est le mot...
00:20:07 La qualification de garde à vue.
00:20:10 Parce que la garde à vue, elle est aussi pour les délinquants,
00:20:13 les criminels, etc.
00:20:14 Et donc, qualifier cette protection,
00:20:18 vous l'avez très bien expliqué, Maxime,
00:20:21 et ça nous aide aussi dans la compression,
00:20:23 c'est-à-dire que le mettre à un moment le policier dans une bulle
00:20:26 qui est une bulle de protection, c'est extrêmement important,
00:20:28 et vous l'avez très bien expliqué.
00:20:30 Mais le terme de garde à vue donne une sorte de présomption de culpabilité.
00:20:33 La sémantique est peut-être compliquée.
00:20:35 C'est peut-être une idée aussi de modifier par audition.
00:20:39 En théorie, l'homme en garde à vue est encore considéré...
00:20:42 Mais bien sûr, bien sûr.
00:20:44 Le point de vue populaire est que quelqu'un placé en garde à vue
00:20:47 est suspect de quelque chose.
00:20:49 Alors que là, en l'occurrence, il n'est pas forcément suspect.
00:20:52 La logique, elle est en deux étapes.
00:20:54 La première, c'est qu'on part du principe
00:20:57 que la personne est mise en cause
00:20:59 pour un homicide volontaire ou involontaire,
00:21:00 c'est-à-dire qu'elle a commis une infraction pénale.
00:21:03 Et ensuite, on va chercher son irresponsabilité pénale
00:21:06 parce que l'utilisation de l'arme était,
00:21:09 comme vous l'avez très justement dit,
00:21:10 était justifiée par la loi.
00:21:12 Et suivant cette logique, en fait,
00:21:14 on rendait compte à l'État et à la justice
00:21:16 en étant placé en garde à vue, éventuellement mis en examen.
00:21:19 Mais en réalité, c'est vrai que ces termes,
00:21:21 ils ne sont pas compriss, parce que quand on voit "garde à vue",
00:21:24 tout de suite, on pense "le grand délinquant", etc.
00:21:26 Mais ces termes-là ne sont pas là pour juger la personne.
00:21:28 Elles sont là pour permettre au code de procédure pénale
00:21:31 de pouvoir pleinement être exécuté
00:21:33 et tout simplement que la justice dans un État de droit passe.
00:21:36 Et ça, je pense que c'est important de remettre un petit peu
00:21:38 le clocher au milieu du village.
00:21:39 Je voudrais qu'on entende Amaury Brelet.
00:21:41 Oui, juste pour revenir au fait,
00:21:43 au-delà des violences et des actes antisémites qui ont explosé,
00:21:45 en effet, on l'a dit, de plus de 1 000 %
00:21:47 depuis le pogrom du 7 octobre,
00:21:49 nos compatriotes de confession juive
00:21:51 vivent aujourd'hui dans un véritable climat de terreur
00:21:54 qui nous est imperceptible à nous,
00:21:55 mais que ressentent très profondément les Juifs de France,
00:21:58 qui sont pour certains obligés de cacher leurs signes religieux,
00:22:01 leur kippa, de décrocher leur mezouza,
00:22:04 de changer leur nom lorsqu'ils font, par exemple,
00:22:06 des réservations ou des commandes sur Internet
00:22:08 pour éviter les risques d'agression ou de violence.
00:22:11 Certains sont obligés même de déménager,
00:22:13 de quitter leur département.
00:22:15 Et on en voit même, puisqu'on a constaté le record,
00:22:18 ça a été communiqué il y a quelques mois,
00:22:20 le record d'une demande d'aliyah,
00:22:22 c'est-à-dire de retour, de réinstallation en Israël,
00:22:24 qui a explosé de plus de 300 % depuis le 7 octobre.
00:22:28 Donc on voit aujourd'hui des Français juifs
00:22:31 qui sont nés en France et qui font le choix dramatique
00:22:34 d'aller s'installer en Israël...
00:22:35 - Dans un pays en guerre. - Dans un pays en guerre
00:22:37 qui est menacé par le terrorisme.
00:22:38 - Parce qu'ils se sentent encore moins en sécurité en France.
00:22:40 On va vous donner la parole là-dessus, Philippe Meillard.
00:22:42 - Il y a moi, j'ai une amie qui m'a expliqué pourquoi,
00:22:45 parce que justement, ce que vous venez de dire,
00:22:46 je le lui ai dit en face en lui disant,
00:22:49 "Mais enfin, tu pars...
00:22:51 Même si la France, je reconnais que c'est une catastrophe en ce moment,
00:22:53 t'es quand même plus en sécurité ici
00:22:55 que là-bas, regarde les atrocités qui ont été commises."
00:22:58 Et elle m'a regardée, elle me dit, "Oui, mais là-bas,
00:23:01 je serai avec des gens qui seront solidaires avec moi,
00:23:04 qui me soutiendront dans la souffrance
00:23:06 et qui me défendront et j'aurai confiance
00:23:09 dans les représentants de mon pays
00:23:12 sur le fait que ma sécurité leur importe."
00:23:15 - La communauté nationale devrait se sentir solidaire
00:23:17 de tous les Juifs de France, il le faut.
00:23:19 Je vous propose, avant de vous laisser parler,
00:23:21 Philippe Meillard, d'écouter le rabbin de Rouen.
00:23:23 - Ça commence par nos édifices religieux
00:23:25 et malheureusement, on l'a vu dans l'histoire,
00:23:27 après Hippercache, etc.,
00:23:30 c'est la République entière
00:23:34 qui va être menacée, qui est menacée,
00:23:36 et malheureusement, c'est la République,
00:23:39 quand on attaque une synagogue, c'est la République qui est menacée,
00:23:42 c'est la République qui est attaquée.
00:23:44 C'est la vie juive, la vie pouvoir, l'égalité,
00:23:47 pouvoir pratiquer notre judaïsme en sécurité,
00:23:51 qui est attaquée, donc c'est toute la République qui est attaquée.
00:23:55 - C'est essentiel de le rappeler, Philippe Meillard,
00:23:58 c'est la République qui est attaquée.
00:24:00 - Absolument, et si je peux me permettre,
00:24:01 juste pour faire un petit retour sur le débat précédent,
00:24:04 sur la légitime défense et sur la garde à vue,
00:24:06 évidemment, c'est un débat qui est légitime, qui est important,
00:24:10 juste un point de vigilance.
00:24:12 Il ne faudrait pas que dans les heures et dans les jours
00:24:14 qui viennent, on se focalise sur ce point-là
00:24:18 en oubliant l'essentiel.
00:24:21 L'essentiel, c'est qu'en 2024, par un jour de mai,
00:24:24 on a voulu brûler des Juifs dans une synagogue.
00:24:27 C'est quand même... L'acte fondamental, c'est celui-là.
00:24:31 On n'a pas mis le feu dans une poubelle,
00:24:33 on n'a pas tagué un mur, on n'a pas agressé une voiture.
00:24:37 Non, on a voulu brûler des Juifs,
00:24:40 qui auraient été là à ce moment-là,
00:24:42 qui devaient être là à ce moment-là,
00:24:43 dans une synagogue en France.
00:24:44 Et vous venez de dire tout à l'heure,
00:24:47 le quotidien des Français juifs qui devient juste insupportable.
00:24:50 Enfin, rendez-vous compte que des citoyens français juifs,
00:24:54 des citoyens français, n'osent plus prendre certains taxis,
00:24:59 n'osent plus mettre leurs enfants à l'école publique,
00:25:03 n'osent plus commander des repas à distance,
00:25:07 n'osent plus mettre leur mezouza à la porte.
00:25:10 Nous sommes en 2024,
00:25:12 les chiffres de la Lya montent évidemment,
00:25:15 comme vous l'avez dit très justement,
00:25:16 dans un pays en guerre,
00:25:17 et pourtant un pays qui protège ses habitants juifs.
00:25:22 En France, les pouvoirs publics,
00:25:23 il n'y a rien à dire sur la protection.
00:25:25 On voit les forces de sécurité devant les synagogues,
00:25:28 devant les écoles,
00:25:30 mais l'état d'esprit des Français juifs depuis le 7 octobre,
00:25:33 ça avait commencé bien avant, on le sait,
00:25:34 mais depuis le 7 octobre,
00:25:35 cet état d'esprit devient très anxiogène, très difficile.
00:25:41 Et pour me répéter,
00:25:43 n'oublions pas ce qui s'est passé ce matin,
00:25:44 c'est qu'on a voulu brûler des juifs dans une synagogue,
00:25:46 au-delà de savoir si le policier avait raison ou pas
00:25:50 de sortir une arme envers une personne
00:25:52 qui s'avançait vers lui avec un couteau de 25 cm.
00:25:54 - On est d'accord qu'on ne sera plus tristes
00:25:55 le jour où il n'y aura plus besoin
00:25:57 de mettre des policiers et des gendarmes devant une synagogue,
00:26:00 parce que c'est ça qui est triste.
00:26:01 - C'est l'actualité essentielle de cette journée.
00:26:02 Si vous permettez, on va y revenir tout au long de cette émission.
00:26:06 Juste le rappel de l'actualité signée,
00:26:07 Michael Dorian, et ensuite,
00:26:08 on va parler de la situation à Nouméa également.
00:26:10 - Bonjour, Anthony, bonjour à tous.
00:26:11 Et oui, c'est l'information principale de la journée.
00:26:13 Un homme a tenté de mettre le feu à une synagogue ce matin à Rouen.
00:26:17 L'individu, armé d'un couteau et d'une barre de fer,
00:26:19 a ensuite été abattu par la police.
00:26:21 Il était visé par une obligation de quitter le territoire
00:26:23 depuis moins d'un an.
00:26:24 D'importants dégâts sont à déplorer à l'intérieur du lieu de culte.
00:26:28 Damien Abad, mis en examen pour tentative de viol.
00:26:32 L'ex-ministre des Solidarités a été visé par une enquête
00:26:34 depuis juin 2022,
00:26:36 une procédure qui avait précipité son départ du gouvernement
00:26:39 moins de deux mois après son arrivée.
00:26:41 Et puis, le Racer, l'hélicoptère du constructeur français Airbus,
00:26:44 a réalisé son premier vol à 400 km/h,
00:26:47 plus rapide donc qu'un TGV.
00:26:49 C'était tiré sur la base aérienne de Marignane.
00:26:52 Une prouesse qui marque le début d'une série d'essais
00:26:55 qui s'étalera sur deux ans.
00:26:57 - Midi-news, toujours avec Naïma M. Fadel,
00:27:01 Maxime Thiebaud, Céline Pina,
00:27:02 Amaury Brelet, Philippe Maillard,
00:27:04 qui nous rejoindra dans quelques instants.
00:27:06 Et Nicolas Metzdorf, qui nous a rejoint sur ce plateau,
00:27:08 député Renaissance de Nouvelle-Calédonie.
00:27:10 On va évidemment parler avec vous de la situation sur place.
00:27:13 Le contrôle de certains quartiers de Nouvelle-Calédonie
00:27:16 n'est plus assuré.
00:27:17 Terrible aveu du représentant de l'État ce vendredi,
00:27:20 le commissaire de la République Louis Lofranc,
00:27:22 alors que près d'un millier de policiers et gendarmes
00:27:25 sont arrivés en renfort, sur place des renforts
00:27:27 qui doivent permettre de reconquérir
00:27:29 tous les espaces perdus de l'agglomération de Nouméa,
00:27:32 nous dit-il.
00:27:33 Regardez ces images commentées par Mathilde Ibanez.
00:27:36 -Les violences se poursuivent en Nouvelle-Calédonie.
00:27:39 Même si la nuit a été jugée plus calme
00:27:41 par les autorités locales,
00:27:43 certains quartiers restent néanmoins hors de contrôle.
00:27:46 -Des renforts vont arriver pour contrôler les zones
00:27:48 qui nous ont échappés ces derniers jours,
00:27:50 dont le contrôle n'est plus assuré.
00:27:52 -Face à ces affrontements,
00:27:54 durant lesquels 5 personnes sont décédées,
00:27:56 d'autres renforts sont attendus.
00:27:58 -Il y a 250 gendarmes, GIGN, etc.,
00:28:02 qui sont arrivés hier soir.
00:28:04 Il y en a autant qui arrivent ce soir
00:28:06 et ça va s'échelonner jusqu'à dimanche.
00:28:08 La priorité, aujourd'hui, c'est vraiment de faire en sorte
00:28:11 de libérer tous les axes d'entrée et de sortie de la ville.
00:28:14 -Les habitants sont donc obligés de limiter leur déplacement
00:28:17 et de barricader l'entrée des zones résidentielles,
00:28:20 une situation devenue impossible pour cette habitante de Montdor.
00:28:24 -On a préparé un petit sac avec le passeport,
00:28:28 l'ordinateur, etc.,
00:28:30 pour si jamais on avait un gros problème
00:28:32 et qu'on devait être expiltrées.
00:28:33 On a fait des comités sur Facebook,
00:28:35 on s'est mis entre voisins,
00:28:38 et ce matin, enfin, on a pu sortir.
00:28:40 -Pour pallier les pénuries alimentaires et de médicaments,
00:28:43 les autorités préparent un pont aérien
00:28:45 entre l'Hexagone et son archipel,
00:28:47 séparé de plus de 16 000 km.
00:28:49 Pour le moment, l'aéroport de Nouméa
00:28:52 reste fermé aux vols commerciaux.
00:28:54 -Le bilan humain, qui est déjà terrible,
00:28:57 5 morts, dont 2 gendarmes,
00:28:59 et la situation reste évidemment très tendue,
00:29:02 avec des pillages, des émeutes, des incendies, des agressions.
00:29:05 "Une situation insupportable et inqualifiable",
00:29:07 disait hier Gabriel Attal,
00:29:09 le Premier ministre qui a aussi parlé,
00:29:11 et on va en parler, d'une circulaire pénale
00:29:13 qui allait être publiée pour s'assurer
00:29:15 des sanctions les plus lourdes à l'égard des émeutiers.
00:29:18 -Le ministère de la Justice
00:29:20 prend la situation très au sérieux,
00:29:22 tout comme cet été, lors des émeutes
00:29:25 liées à la mort de Naël,
00:29:27 la justice souhaite être au rendez-vous.
00:29:30 Le ministre de la Justice a décrit sa circulaire
00:29:32 adressée au procureur général,
00:29:34 mais aussi au procureur de Nouméa,
00:29:36 comme représentant trois mots,
00:29:38 la fermeté, la rapidité et la systématicité.
00:29:42 Alors, il va y avoir une coordination
00:29:44 entre le haut commissaire et les parquets,
00:29:47 mais aussi, il va falloir anticiper l'activité judiciaire
00:29:50 avec des déferments beaucoup plus rapides,
00:29:52 comme pour les émeutes de cet été.
00:29:54 Il va falloir coordonner aussi les acteurs du siège
00:29:59 avec les parquets,
00:30:00 organiser aussi un lien avec les magistrats,
00:30:03 puisqu'il va falloir donner
00:30:04 une réponse pénale ferme et systématique
00:30:07 pour privilégier aussi les déferments,
00:30:09 emmener les garder à vue
00:30:11 directement devant le procureur,
00:30:13 donner des audiences uniques pour les mineurs.
00:30:15 Il y a également aussi la reprise des dialogues
00:30:18 qui doit passer d'abord.
00:30:20 Le ministre de la Justice souhaite
00:30:22 que l'ordre républicain soit rétabli,
00:30:25 et cette circulaire doit permettre
00:30:27 une activité plus intense des tribunaux,
00:30:29 une activité plus intense du côté de la justice
00:30:32 pour rétablir l'ordre.
00:30:34 Et puis, le ministre de la Justice
00:30:36 sera intraitable face à cette situation.
00:30:38 -Merci pour ces précisions.
00:30:40 Célia Barotte, les habitants qui s'organisent
00:30:42 pour se protéger avec des barrages filtrants,
00:30:45 des barricades de palettes de bois,
00:30:47 de bidons sur lesquels sont plantés des drapeaux blancs.
00:30:50 On va rejoindre en direct Marie.
00:30:52 Bonjour. Merci d'être avec nous.
00:30:54 Vous êtes habitante vous-même de Nouméa.
00:30:56 Pour des raisons de sécurité, on peut le comprendre,
00:30:59 vous témoignez de manière anonyme sur notre antenne.
00:31:02 On a modifié votre prénom, bien évidemment.
00:31:06 Et évidemment, ma question, la première d'entre elles,
00:31:09 c'est de savoir comment se déroule votre quotidien
00:31:12 depuis quelques jours, les nuits.
00:31:14 Il y a une nouvelle nuit qui va débuter chez vous.
00:31:16 Qui a débuté ?
00:31:18 Avez-vous encore des craintes sur ce qui va se passer ?
00:31:21 -Oui, bonsoir.
00:31:24 Je vous remercie beaucoup de nous donner la parole.
00:31:27 Oui, nous avons encore des craintes
00:31:29 sur ce qui va se passer la nuit prochaine.
00:31:32 Nous allons rester mobilisés et vigilants
00:31:35 et continuer à assurer tous ensemble,
00:31:38 dans la solidarité, notre propre sécurité,
00:31:42 puisque, comme vous le rappeliez,
00:31:44 comme l'a dit le représentant de l'Etat en Nouvelle-Calédonie,
00:31:47 certains quartiers sont complètement hors de contrôle.
00:31:50 Nous allons continuer la vigilance
00:31:53 et les Nuits blanches, la quatrième,
00:31:56 pour nous tous ici, en Nouvelle-Calédonie.
00:31:59 -Vous nous dites trois mots.
00:32:02 Vous êtes mobilisés, vigilants, solidaires.
00:32:05 Concrètement, que se passe-t-il dans votre quartier ?
00:32:09 Comment vous assurez votre sécurité ?
00:32:11 Comment vous vous protégez au quotidien ?
00:32:14 -Alors, concrètement,
00:32:17 entre voisins, nous nous sommes réunis,
00:32:20 nous avons mutualisé nos moyens humains et matériels
00:32:23 pour bloquer les accès dans notre quartier.
00:32:27 Tous ensemble, nous avons des points de contrôle,
00:32:30 nous avons des moyens importants
00:32:33 qui ont été déployés humains.
00:32:37 Voilà, nous faisons des rondes, des quarts,
00:32:40 nous communiquons sur des groupes, bien évidemment.
00:32:44 Certains d'entre nous sont en permanence
00:32:49 sur ce qu'on appelle des barrages.
00:32:52 Ces barrages n'ont pas d'autre objectif
00:32:55 que de faire le guet
00:32:58 et de bloquer les éventuelles intrusions dans nos quartiers,
00:33:02 parce que lorsqu'il y a intrusion, vous l'avez dit,
00:33:05 les quartiers sont pillés, les maisons sont vidées,
00:33:08 les gens sont chassés, les commerces sont brûlés.
00:33:10 Ici, nous sommes assaillis, nous sommes en état de siège.
00:33:15 -Vous avez constaté par vous-même ce qui s'est passé,
00:33:19 ces agressions, ces pillages, ces destructions ?
00:33:23 -Complètement.
00:33:26 Nous, on est à la quatrième nuit où nous entendons
00:33:30 des insultes, des cris, des hurlements,
00:33:34 des feux toute la nuit, des explosions incessantes.
00:33:39 Et les images que vous avez pu diffuser,
00:33:42 en tout cas celles que j'ai eu le temps de voir,
00:33:44 parce qu'on n'a pas beaucoup de temps,
00:33:46 sont très en-dessous de la réalité,
00:33:49 de ce que nous vivons.
00:33:51 Et ça, il faut bien le savoir.
00:33:54 Aujourd'hui, on se bat pour nos familles,
00:33:56 pour notre sécurité, pour notre pays, bien évidemment,
00:34:00 mais aussi pour nos libertés fondamentales,
00:34:02 qui sont celles de vivre en sécurité,
00:34:05 de vivre tous ensemble et d'avoir des droits,
00:34:07 et non pas que des devoirs.
00:34:09 -Qui sont ceux qui commettent ces exactions ?
00:34:12 Quel est le profil de ces individus ?
00:34:15 Est-ce qu'ils sont plutôt jeunes ?
00:34:16 -Le profil des individus que nous voyons,
00:34:20 ce sont des individus jeunes, entre 15 et 25 ans,
00:34:24 et la fourchette d'âge qui a été communiquée
00:34:26 par le haut commissaire de la République.
00:34:28 Et effectivement, de ce que nous voyons,
00:34:30 c'est tout à fait ce que nous avons pu observer
00:34:33 comme fourchette d'âge majoritaire.
00:34:35 Il nous semble à nous que ce sont quand même
00:34:39 des individus qui sont très organisés.
00:34:41 Donc je pense qu'il y a peut-être des gens
00:34:45 au-dessus, ou plus âgés, ou pas plus âgés,
00:34:48 mais en tout cas, il y a ceux qui commettent,
00:34:51 mais à mon avis, ils ne les commettent pas tout seuls.
00:34:55 Et voilà, ce sont des individus dont on ne voit pas les visages,
00:35:00 qui sont cagoulés, masqués,
00:35:02 mais extrêmement violents, extrêmement racistes.
00:35:07 Les propos que nous entendons,
00:35:09 voilà, sont terribles.
00:35:11 D'autant que nous, les Calédoniennes,
00:35:14 nous n'avons pas d'autre endroit sur Terre
00:35:17 que nous pouvons appeler chez nous.
00:35:19 Moi, je suis Calédonienne, cinquième génération,
00:35:22 j'ai tous mes ancêtres qui sont nés ici,
00:35:25 mes enfants qui sont nés ici,
00:35:27 j'ai une arrière-grand-mère canaque,
00:35:29 une partie de ma famille Ambrousse.
00:35:31 Enfin, je veux dire, c'est notre pays.
00:35:33 Donc, voilà.
00:35:35 Pardonnez-moi, je relève ce que vous avez dit.
00:35:38 Vous avez parlé de racisme.
00:35:39 Qu'en est-il ? Qu'est-ce que vous avez pu constater ?
00:35:42 Ah ben, on nous dit "retourner chez vous",
00:35:46 "bagnard"...
00:35:48 Enfin, je vais vous passer la suite des mots,
00:35:50 parce que sinon, vous allez être obligés de couper,
00:35:54 mais c'est vraiment...
00:35:55 Ici, c'est "canaki", ici, c'est "cocher des canaques".
00:35:58 C'est extrêmement racialisé.
00:36:01 Moi, je vis, et je pense que je ne suis pas la seule,
00:36:06 une forme de racisme anti-blanc
00:36:09 très, très affirmée par cette population
00:36:12 très agressive et très dangereuse.
00:36:14 -Merci infiniment. -Je ne suis pas délinquante.
00:36:17 Merci infiniment, Marie, d'avoir accepté de témoigner sur notre antenne.
00:36:21 Vous le faites de manière anonyme.
00:36:23 On a modifié votre prénom pour des raisons évidentes de sécurité.
00:36:27 Vous êtes en danger quasiment quotidiennement.
00:36:30 Ça va être votre quatrième nuit
00:36:32 que vous amorcez dans des conditions absolument terribles.
00:36:35 On espère que les choses vont se calmer dès ce soir
00:36:38 et que vous allez pouvoir avoir un peu de répit.
00:36:40 On sent cette solidarité qui est organisée
00:36:43 entre habitants des quartiers un peu difficiles.
00:36:46 Merci d'avoir accepté de témoigner sur CNews.
00:36:49 Votre témoignage est essentiel.
00:36:51 Autre témoignage, celui de Nicolas Metzdorf, avec nous.
00:36:54 Bonjour. Vous êtes député Renaissance de Nouvelle-Calédonie.
00:36:59 Vous corroborez tout ce qui est dit par Marie sur notre antenne ?
00:37:03 Mot pour mot, mot pour mot.
00:37:05 On est face à des sauvages, à des racistes, xénophobes,
00:37:10 qui ont la tête montée depuis 30 ans maintenant
00:37:13 par des indépendantistes radicalisés.
00:37:16 Il y a un racisme anti-blanc avéré, affirmé, assumé,
00:37:21 depuis toujours, mais qui se manifeste aujourd'hui
00:37:23 par une jeunesse très violente, très extrémiste.
00:37:27 Et je dois dire qu'il n'y a pas assez de force de l'ordre.
00:37:31 Il n'y en a pas eu assez.
00:37:32 Les mots du haut-commissaire ont été de dire
00:37:35 qu'il y a encore des quartiers hors de contrôle.
00:37:37 Il y a encore des quartiers sous contrôle,
00:37:40 parce que tout le reste est hors de contrôle.
00:37:43 J'en profite pour vous dévoiler notre sondage CSA pour CNews.
00:37:47 57 % des Français estiment qu'il y a un racisme anti-blanc
00:37:50 qui s'exprime dans les émeutes en Nouvelle-Calédonie.
00:37:53 26 % ne se prononcent pas.
00:37:55 Cela fait, comme vous le disiez,
00:37:57 partie des ressorts de cette insurrection.
00:38:00 Est-ce qu'on peut parler d'insurrection ?
00:38:02 -On peut parler d'émeutes très violentes
00:38:05 qui ont failli basculer dans l'insurrection
00:38:08 ou dans la guerre civile,
00:38:10 parce que si nos gens n'avaient pas le sang-froid nécessaire,
00:38:14 ça aurait pu être pire que ça.
00:38:17 Aujourd'hui, le racisme anti-blanc, 57 %, ce n'est pas assez.
00:38:21 Ceux qui ont voté non ou ne se prononcent pas
00:38:23 ne sont jamais venus en Nouvelle-Calédonie.
00:38:26 -Ils se voient sur la réalité de la situation.
00:38:29 Il y a des motivations politiques, là, à ceux qui cassent aujourd'hui,
00:38:33 ou ce sont simplement des jeunes, des oeuvrés,
00:38:36 qui profitent aussi de cette excuse politique
00:38:38 pour s'adonner à des exactions ?
00:38:40 -Les deux, mon capitaine.
00:38:42 Ce qui s'est passé, c'est que, la première chose,
00:38:45 les indépendantistes n'ont pas voulu respecter
00:38:47 les résultats des trois référendums
00:38:49 que les Calédoniens ont faits pour rester dans la France.
00:38:53 Ils ont tenu un discours très violent pour les contester.
00:38:57 Ils ont lancé des manifestations avec des jeunes très radicalisés
00:39:00 qu'ils ont biberonné dès la naissance
00:39:03 avec des discours extrémistes.
00:39:04 Ca leur a échappé, consciemment ou inconsciemment,
00:39:07 volontairement ou involontairement.
00:39:10 On se retrouve face à cette situation d'émeute.
00:39:12 C'est un discours aujourd'hui très dur, très raciste
00:39:15 de la part des leaders indépendantistes
00:39:18 les plus radicaux, qui s'est transformé en émeute
00:39:20 de leur jeunesse.
00:39:22 -Et l'issue politique ?
00:39:23 Est-ce que c'est un quatrième référendum ?
00:39:26 On a l'accord de Nouméa, mais c'est ce que propose
00:39:28 Marine Le Pen, étonnamment.
00:39:30 Est-ce que vous y êtes favorable, un quatrième référendum ?
00:39:33 -Déjà, nous, on a voté trois fois non.
00:39:36 2018, 2020, 2021.
00:39:40 J'aimerais bien que les personnalités de droite
00:39:42 en métropole soient à droite.
00:39:44 On a voté pour être français, il faut rester français.
00:39:47 C'est le discours qu'il faut avoir.
00:39:49 Cela dit, nous, on a toujours dit
00:39:51 que le droit à l'autodétermination,
00:39:54 c'est le droit de l'ONU, pour les peuples d'outre-mer.
00:39:57 Alors, le droit à l'autodétermination,
00:39:59 ce n'est pas notre demande.
00:40:01 Mais si les indépendantistes les plus modérés
00:40:03 acceptent qu'on puisse faire un référendum,
00:40:06 évidemment, de projet pour modifier le statut
00:40:09 de la Nouvelle-Calédonie dans 30, 40 ou 50 ans,
00:40:11 et qu'il pourrait être un statut plus dans la France
00:40:14 qu'il ne l'est aujourd'hui, pourquoi pas ?
00:40:17 Un référendum, c'est pas pour aller vers l'indépendance,
00:40:20 vers plus d'émancipation.
00:40:21 Si on veut un projet qui permet de retrouver plus de France,
00:40:25 pourquoi pas ?
00:40:26 Disons qu'on veut laisser les portes ouvertes
00:40:28 et on veut arrêter de nous emmener à chaque fois automatiquement,
00:40:32 par faiblesse de l'Etat, vers l'indépendance.
00:40:34 Enfin, il y a des Calédoniens,
00:40:36 depuis des siècles en Nouvelle-Calédonie,
00:40:39 et même des Canacs depuis des millénaires,
00:40:41 qui veulent rester français.
00:40:43 C'est quand même une chance pour la France.
00:40:45 Je n'ai pas l'impression qu'en métropole aujourd'hui,
00:40:48 tout le monde soit patriote.
00:40:50 On se brandit des drapeaux français, comme jamais.
00:40:53 Il faut en être fier.
00:40:54 -Nicolas Metzdorf, député Renaissance de Nouvelle-Calédonie.
00:40:57 On y reviendra à 13h15.
00:40:59 Le journal de Michael Dorian.
00:41:01 -Rebonjour, Anthony.
00:41:02 Bonjour à tous.
00:41:03 Un homme a tenté de mettre le feu à une synagogue à Rouen.
00:41:07 L'information principale de la journée,
00:41:09 l'individu armé d'un couteau et d'une barre de fer
00:41:12 a ensuite été abattu par la police.
00:41:14 Il était visé par une obligation de quitter le territoire.
00:41:18 Le public de Rouen a donné une conférence de presse.
00:41:20 Je vous l'écoute.
00:41:22 -Ce matin, peu avant 7h,
00:41:24 les sapeurs-pompiers du 10 de la Seine-Maritime
00:41:28 sont requis pour un incendie survenant à la synagogue de Rouen.
00:41:33 Arrivant sur place, les pompiers et des fonctionnaires de police,
00:41:36 du service police-secours,
00:41:38 constatent la présence d'un individu
00:41:41 sur le toit de la synagogue,
00:41:43 qui brandit une barre de fer d'une main
00:41:46 et un couteau de cuisine de l'autre
00:41:48 et qui les invective.
00:41:50 De la fumée s'échappe effectivement
00:41:53 des fenêtres de la synagogue.
00:41:56 Alors qu'ils tentent de convaincre l'individu de descendre du toit,
00:42:00 celui-ci jette en leur direction la barre de fer,
00:42:04 qui s'avérera être un burin de perforateur,
00:42:08 puis saute du toit
00:42:10 et se dirige en courant vers un policier,
00:42:13 en le menaçant du couteau qu'il porte,
00:42:16 le bras toujours levé vers lui.
00:42:19 Le policier recule de plusieurs mètres
00:42:21 en le braquant de son arme,
00:42:23 lui intimant de cesser,
00:42:25 mais l'individu continue sa course,
00:42:27 le couteau toujours levé vers le policier.
00:42:30 Après ces sommations, restés sans effet,
00:42:34 ce fonctionnaire de police menacé
00:42:36 aurait fait usage de son arme à cinq reprises,
00:42:41 touchant l'individu quatre fois.
00:42:44 -Réaction à présent du garde des Sceaux,
00:42:46 qui s'est exprimé il y a quelques minutes.
00:42:49 Eric Dupond-Moretti condamne ceux qui tentent d'importer
00:42:52 le conflit au Proche-Orient sur notre territoire.
00:42:55 -Ce qui s'est passé à Rouen me bouleverse.
00:43:00 Voilà ce que je peux vous dire.
00:43:05 J'ai évidemment une pensée pour la communauté juive.
00:43:10 ...
00:43:14 Ceux qui souhaitent importer le conflit israélo-palestinien
00:43:19 chez nous...
00:43:20 ...
00:43:24 Peuvent réfléchir aux conséquences
00:43:26 de leur prise de position.
00:43:27 ...
00:43:29 S'en prendre à un juif lorsqu'il est juif...
00:43:32 ...
00:43:34 C'est attaquer la République.
00:43:36 -Et dans le reste de l'actualité,
00:43:38 la situation est plus calme en Nouvelle-Calédonie,
00:43:41 mais la tension reste palpable.
00:43:43 Gérald Darmanin a annoncé l'envoi de militaires sur place.
00:43:46 Cinq personnes sont mortes depuis le début des émeutes lundi.
00:43:49 ...
00:43:51 Voilà, Anthony, ce qu'il fallait retenir
00:43:54 de l'actualité à 13h sur CNews.
00:43:56 -Merci, Mickaël Dorian.
00:43:58 On vous retrouve à 13h30 pour le rappel de l'actualité.
00:44:01 A la une, c'est cet homme tué par la police à Rouen,
00:44:04 armé d'un couteau, d'une barre de fer.
00:44:07 Il a menacé les forces de l'ordre après avoir tenté de mettre le feu
00:44:10 à la synagogue de la ville, ce qu'il a réussi partiellement.
00:44:14 Les faits se sont produits très tôt, vers 6h45.
00:44:16 On va revenir là-dessus avec Frédéric Déguerre,
00:44:19 que l'on rejoint en direct à Rouen.
00:44:21 Bonjour, Frédéric Déguerre.
00:44:23 Vous êtes secrétaire unité pour la zone ouest.
00:44:26 Merci de témoigner sur notre antenne.
00:44:28 Racontez-nous, que savez-vous des faits qui se sont déroulés,
00:44:32 des conditions d'intervention des forces de l'ordre ?
00:44:35 Quels sont les faits qui se sont déroulés dans la matinée ?
00:44:38 On a un problème de son avec Frédéric Déguerre.
00:44:46 On vous retrouve dans quelques instants,
00:44:49 le temps de rétablir le son.
00:44:50 On va peut-être faire un point avec Célia Barotte.
00:44:54 Célia, le procureur de la République s'est exprimé
00:44:57 que ce sont des faits qui se sont déroulés.
00:44:59 Vous l'avez rappelé, des faits se sont déroulés très tôt,
00:45:03 à 6h30, 6h45.
00:45:04 Les policiers et les pombiers sont intervenus
00:45:07 suite à de la fumée qui provenait de la synagogue de Rouen.
00:45:11 Lorsqu'ils sont arrivés,
00:45:12 ils ont vu un homme sur le toit de cette synagogue,
00:45:15 un homme qui a tenté de les agresser
00:45:17 avec une barre de fer et un long couteau.
00:45:20 Un policier a donc fait usage de son arme.
00:45:23 Il a tiré à cinq reprises
00:45:25 et l'homme a été touché à quatre reprises.
00:45:28 Selon le maire de Rouen, personne n'était présent
00:45:32 dans cette synagogue.
00:45:33 Il n'y a pas de victime humaine.
00:45:35 L'incendie a été très vite maîtrisé.
00:45:37 Deux enquêtes sont ouvertes.
00:45:39 Une première sur l'incendie volontaire
00:45:41 visant un lieu de culte et sur les violences volontaires
00:45:44 sur une personne.
00:45:45 Et une deuxième enquête systématique
00:45:47 lorsqu'un policier ouvre le feu
00:45:49 concernant le décès de cet individu
00:45:52 qui, selon une source proche du dossier,
00:45:54 était sous OQTF depuis moins d'un an.
00:45:56 Mais celle-ci était non exécutable
00:45:58 car il avait engagé un recours
00:46:00 à une action administrative.
00:46:02 -Il conviendra aborder ce sujet
00:46:04 avec mes invités,
00:46:05 la question d'un individu placé sous OQTF
00:46:07 qui commette un méfait,
00:46:09 et là, en l'occurrence, des actes particulièrement dangereux.
00:46:12 On va rejoindre Frédéric Déguerre
00:46:14 avec qui on a pu rétablir la liaison.
00:46:16 Vous êtes secrétaire unité police pour la zone ouest.
00:46:20 Merci d'être avec nous sur CNews.
00:46:22 Que savez-vous des faits qui se sont déroulés,
00:46:25 des conditions d'intervention de vos collègues,
00:46:28 qui ont dû faire feu sur cet individu
00:46:30 pour le neutraliser, ce qui a causé son décès ?
00:46:33 -Oui, bonjour.
00:46:36 Effectivement, mes collègues se sont déplacés
00:46:38 ce matin, un peu avant 7h,
00:46:40 pour une émission de fumée sortant de la Sénagogue.
00:46:43 Ils arrivaient sur place, devant un individu
00:46:46 qui était menaçant
00:46:47 et qu'on voulait en découdre avec les forces de l'ordre,
00:46:51 mais aussi avec les sapeurs-pompiers.
00:46:53 Donc ils ont lancé...
00:46:54 Il a lancé cette fameuse barre de fer
00:46:57 sur mes collègues
00:46:59 et a sorti un couteau et s'est dirigé vers eux,
00:47:02 en courant et menaçant de les tuer.
00:47:06 Donc mon collègue,
00:47:08 policier adjoint, donc c'est un jeune fonctionnaire de police
00:47:11 qui venait de rentrer dans la police,
00:47:13 a fait preuve de professionnalisme et de réactivité,
00:47:17 l'a intimé de s'arrêter à plusieurs reprises
00:47:20 et a fait usage de son arme 5 fois,
00:47:22 dont 4 balles touchantes.
00:47:25 -Au vu des faits tels que vous nous les racontez,
00:47:27 on est forcément surpris quand on apprend
00:47:30 que ce policier a été placé en garde à vue.
00:47:32 Je sais que la procédure est habituelle,
00:47:35 mais c'est quelque chose que,
00:47:37 en tant que membre des forces de l'ordre,
00:47:39 vous et vos collègues, vous prenez bien, finalement ?
00:47:42 -C'est toujours difficile de prendre bien
00:47:47 quand un collègue fait son travail,
00:47:50 fait bien son travail et se retrouve placé en garde à vue,
00:47:52 mais c'est un peu pour le protéger aussi,
00:47:54 puisqu'il a le droit, en garde à vue,
00:47:56 d'avoir la présence de son avocat,
00:47:57 le temps que les enquêteurs puissent visionner les bandes
00:48:00 ou se rendre compte qu'effectivement,
00:48:03 corroborer les dires de notre collègue,
00:48:04 il faut aussi qu'il s'explique par procès verbal.
00:48:07 Donc tout ça, c'est une procédure qui est dure à vivre
00:48:09 quand on est fonctionnaire de police,
00:48:11 mais c'est la loi et il faut se plier à la loi.
00:48:14 Donc on le fait, et d'ailleurs, le procureur de la République
00:48:17 a demandé à lever la garde à vue
00:48:19 au vu des images et des récits qu'il a pu lire.
00:48:22 -Tout à l'heure, avec mes invités sur ce plateau,
00:48:24 on a pu évoquer une question,
00:48:25 c'était peut-être un changement d'intitulé dans ces cas-là.
00:48:28 Est-ce qu'il faudrait changer,
00:48:29 là, je vous demande votre avis, tout simplement,
00:48:30 sur le mot "garde à vue".
00:48:32 Est-ce que dans ces cas-là, dans ces conditions,
00:48:33 il faudrait peut-être parler d'audition
00:48:35 plus que de garde à vue,
00:48:36 où on a toujours le sentiment,
00:48:37 quand on parle de garde à vue,
00:48:38 d'une présomption de culpabilité,
00:48:40 même si ce n'est pas le cas, évidemment,
00:48:41 encore moins dans le cas présent,
00:48:43 mais généralement, quand on parle de garde à vue,
00:48:45 on parle d'individus suspects,
00:48:47 là, au regard des faits,
00:48:48 il semblerait que l'usage de l'arme
00:48:51 était évidemment légitime.
00:48:52 -Alors, un garde à vue, c'est pour garder à vue
00:48:57 une personne qui était présente
00:49:00 auprès d'un crime ou d'un délit,
00:49:02 et ça nous permet aussi de faire des investigations
00:49:04 et de lever ou de ne pas lever la rétention d'aller et venir.
00:49:09 Là, nous sommes fonctionnaires de police,
00:49:10 nous faisons usage de notre arme.
00:49:13 Dans ce cas-là, le policier, il fait quoi ?
00:49:15 Il rentre au commissariat,
00:49:16 donc il n'a pas besoin de le garder à vue,
00:49:18 puisqu'il est déjà dans son lieu de travail.
00:49:21 Alors, c'est vrai que le garder à vue,
00:49:22 c'est un terme un petit peu violent
00:49:24 pour nous, fonctionnaires de police,
00:49:26 mais je pense que la suite de l'actualité
00:49:30 a fait qu'il n'y a plus de présomption de quoi que ce soit.
00:49:34 Notre collègue a fait son travail et uniquement son travail
00:49:37 et a sauvé des vies par son acte courageux.
00:49:41 -Merci à vous, Frédéric Déguerre.
00:49:43 Merci d'avoir témoigné sur notre antenne.
00:49:44 Merci également à Régine Delfour et Olivier Gangloff
00:49:47 qui ont permis la réalisation de ce duplex avec vous aujourd'hui.
00:49:51 On va revenir avec mes invités sur ce plateau.
00:49:52 Je le rappelle, Naïma M. Fadel,
00:49:54 Maxime Thiebaud, Céline Pina, Amaury Brelet,
00:49:57 Philippe Meillard, membre du bureau exécutif du CRIF.
00:50:01 Philippe Meillard, je reviens avec vous sur cet événement,
00:50:05 ce qui s'est passé ce matin à Rouen,
00:50:06 qui est terrible pour la communauté juive,
00:50:07 mais qui, au-delà, touche toute la communauté nationale.
00:50:11 -Absolument. Je voudrais d'abord rendre hommage
00:50:13 et remercier les forces de l'ordre
00:50:15 pour leur intervention ce matin,
00:50:18 qui a évidemment évité le pire.
00:50:21 Vous savez, pour répondre à votre question,
00:50:23 l'histoire a toujours montré, en France et ailleurs,
00:50:26 que quand on commence à s'en prendre aux Juifs,
00:50:28 on s'en prend finalement très vite à l'ensemble de la société.
00:50:33 On entend régulièrement ces discours,
00:50:35 "la France sans les Juifs ne serait pas la France", etc.
00:50:39 La défense de la République.
00:50:41 Cette attaque contre les Juifs aujourd'hui à Rouen,
00:50:46 mais j'ai envie de dire, ces multiples attaques
00:50:48 depuis le 7 octobre et avant,
00:50:50 sont un signe avant-coureur d'un climat très malsain,
00:50:55 d'une situation grave, une situation inquiétante
00:50:57 pour l'avenir de la France.
00:51:00 Et on ne peut pas passer sous silence certaines responsabilités.
00:51:04 On ne peut pas passer sous silence
00:51:06 ce qui se passe sur les réseaux sociaux, qu'on laisse faire.
00:51:08 On ne peut pas passer sous silence des propos incendiaires
00:51:13 de certains responsables politiques,
00:51:15 et qu'au final, on laisse faire.
00:51:17 Vous savez, dans une société de droit,
00:51:18 il y a deux armes finalement.
00:51:21 Il y a la justice et il y a les urnes.
00:51:23 Je voudrais qu'on écoute le maire de Rouen, justement.
00:51:26 C'est l'effroi, c'est le choc.
00:51:30 On a échangé très tôt ce matin avec Mme Benahim,
00:51:32 avec Raïm Korsia, le Grand Rabbin de France,
00:51:35 le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin nous a appelés.
00:51:38 C'est l'effroi. Je voudrais dire une chose très importante.
00:51:42 D'abord, bien sûr, le soutien à toute la communauté israélite,
00:51:46 mais surtout dire que quand on s'attaque à la communauté israélite
00:51:50 pour un acte qui, encore, la justice le déterminera,
00:51:53 mais il est quand même très probable que ce soit un acte profondément antisémite,
00:51:56 puisque c'est une tente d'incendier et d'agresser le synagogue,
00:52:01 quand on s'attaque à la communauté israélite,
00:52:03 on s'attaque à la communauté nationale.
00:52:05 On s'attaque à la France.
00:52:06 On s'attaque à tous les citoyens français.
00:52:09 - Amaury Brelet, d'où vient l'antisémitisme aujourd'hui en France ?
00:52:12 Quelles sont ses sources ? On a commencé à l'évoquer avec Philippe Meyer.
00:52:16 - Depuis et même avant le 7 octobre et depuis a fortiori,
00:52:21 de sources policières, judiciaires et associatives,
00:52:23 l'écrasante majorité des mises en cause dans les actes antisémites
00:52:27 sont des Français ou des étrangers issus du monde arabo-musulman.
00:52:30 Nous avons posé à Valeurs Actuelles la question
00:52:32 à un très haut responsable du ministère de l'Intérieur
00:52:34 quelques semaines après le programme,
00:52:36 pour lui demander comment il qualifiait cet antisémitisme
00:52:39 et il nous a répondu, je cite,
00:52:40 "il s'agit d'un antisémitisme musulman".
00:52:42 Et aujourd'hui, on le voit et ça a été confirmé par de multiples études,
00:52:45 y compris la dernière qui a été publiée il y a quelques jours,
00:52:48 menée par l'IFOP avec la Fonde Apolle,
00:52:50 qui montre très bien qu'une majorité de musulmans de confession française
00:52:55 adhèrent à certains stéréotypes et clichés antisémites
00:52:58 sur le pouvoir des Juifs dans les médias,
00:53:01 dans le monde de l'argent, dans l'économie.
00:53:03 Et c'est évidemment très inquiétant.
00:53:04 Et le problème, c'est qu'aujourd'hui,
00:53:06 cette haine antisémite qui affecte une partie de la communauté musulmane
00:53:10 est en effet instrumentalisée par l'extrême-gauche
00:53:13 et LFI en particulier,
00:53:15 qui importe le conflit israélo-palestinien
00:53:18 et à la fois dans un objectif totalement idéologique,
00:53:20 mais aussi dans un registre tout à fait cynique,
00:53:23 par pur clientélisme.
00:53:25 Un sondage qui a été réalisé en avril le montre
00:53:26 38 % des Français de confession musulmane
00:53:29 sont prêts à voter pour la liste LFI aux européennes.
00:53:32 Céline Pina.
00:53:33 Malheureusement, j'allais dire,
00:53:35 on attendait quasiment de savoir
00:53:37 quand est-ce qu'une attaque contre des Juifs allait avoir lieu,
00:53:41 tellement on voyait monter un antisémitisme
00:53:45 totalement décomplexé et parfaitement assumé.
00:53:48 Je crois que la responsabilité de LFI
00:53:52 et d'une partie de la gauche dans ce qui est en train de se passer
00:53:55 est réelle et doit être dite de façon extrêmement explicite.
00:54:00 On a vu, là, juste après cette attaque contre la synagogue,
00:54:03 vous avez Harouan, les responsables locaux,
00:54:06 et Mathilde Pannot qui y sont allés,
00:54:09 de leurs larmes de crocodile.
00:54:11 Seulement, ils ont tout fait pour que cela arrive.
00:54:13 Et comment est-ce qu'ils se sont débrouillés
00:54:15 pour susciter une telle haine anti-juive ?
00:54:18 Bien, tout simplement, ils ont repris le narratif du Hamas.
00:54:21 Ils sont allés expliquer qu'il y avait un génocide
00:54:24 qui était commis à Gaza, ce qui est faux et a été prouvé.
00:54:29 Et avec cette accusation de génocide,
00:54:33 ils transforment donc les Juifs en bourreaux.
00:54:35 Et quand vous avez des gens qui commettent un génocide,
00:54:38 leur faire du mal, c'est rétablir l'équilibre.
00:54:40 Et donc, vous incitez réellement au passage à l'acte.
00:54:44 On cherche des justifications à la manifestation
00:54:45 de l'antisémitisme en France.
00:54:46 Ce n'est même pas qu'on en cherche, c'est qu'on les donne,
00:54:49 on les trouve, on les dit,
00:54:51 et il y a sérieusement des appels à leur haine...
00:54:53 Et on falsifie les faits.
00:54:55 Voilà, qui sont lancés par des responsables politiques
00:54:58 via la falsification des faits
00:55:01 et via des appels qui sont parfaitement connus.
00:55:03 Quand vous dites que la Palestine doit être libre
00:55:07 de la rivière jusqu'à la mer,
00:55:09 vous appelez à l'élimination d'Israël.
00:55:11 Et ceux à qui vous le dites,
00:55:12 ils ont le logiciel pour décrypter la commande.
00:55:15 Maxime Thiebaud, je vous donne la parole dans un instant,
00:55:18 juste après le rappel de l'actualité,
00:55:19 signé Michael Dorian.
00:55:21 Un homme a tenté de mettre le feu à une synagogue ce matin à Rouen.
00:55:24 L'individu, armé d'un couteau et d'une barre de fer,
00:55:27 a ensuite été abattu par la police.
00:55:29 Le maire de Rouen, Nicolas Maillard,
00:55:31 signe l'appel à un rassemblement républicain,
00:55:33 ce soir à 18h, devant l'hôtel de ville.
00:55:36 Situation plus calme la nuit dernière en Nouvelle-Calédonie,
00:55:38 mais l'attention reste palpable.
00:55:40 Gérald Darmanin a annoncé l'envoi de militaires sur place.
00:55:43 Pour rappel, 5 personnes sont mortes
00:55:45 depuis le début des émeutes lundi.
00:55:47 Et puis, Kylian Mbappé, en Allemagne.
00:55:49 Le capitaine de l'équipe de France a découvert sa statue de cire
00:55:52 au musée Madame Tussauds de Berlin, l'Allemagne
00:55:55 où se tient l'Euro de football, cette année.
00:55:57 Premier match des Bleus face à l'Autriche,
00:55:59 dans un mois plus juste.
00:56:00 Maxime Thiebaud, vous vouliez réagir ?
00:56:04 Oui, je disais que la statue de cire était bien faite.
00:56:06 Pour revenir au sujet, qui est malheureusement bien plus triste,
00:56:11 je voulais faire deux observations.
00:56:14 La première, c'est concernant les musulmans,
00:56:16 du moins les Français de confession musulmane,
00:56:18 qui soutiennent leurs compatriotes de confession juive.
00:56:22 Malheureusement, pour beaucoup,
00:56:25 ils sont soumis à des pressions, soit familiales, soit extérieures,
00:56:27 qui sont très importantes.
00:56:29 Par exemple, l'imam Cheikh Goumi.
00:56:30 Quand on voit, malheureusement, dans notre pays,
00:56:32 l'imam Cheikh Goumi qui a fait un iftar de la paix
00:56:33 qui était magnifique, avec un discours républicain magnifique,
00:56:36 appelant à la paix, à la concorde,
00:56:38 être obligé d'être sous protection policière
00:56:40 et que le soir de son iftar,
00:56:42 vous aviez pratiquement plus de policiers que de participants.
00:56:44 En fait, c'est triste dans notre pays d'en arriver là,
00:56:47 d'être à ce point où la division est telle
00:56:49 par l'abandon de nos valeurs fondamentales,
00:56:53 de la transmission de savoirs,
00:56:54 mais aussi de la protection de notre pays
00:56:55 contre des communautés qui se sont installées dans notre pays
00:56:58 et qui ne respectent pas nos valeurs historiques,
00:57:00 qui sont celles d'ouverture,
00:57:01 qui sont celles du respect des confessions différentes, etc.
00:57:03 Quand on voit qu'on en est arrivé là aujourd'hui
00:57:05 et que malheureusement, on est confronté
00:57:06 à ce qu'on a vu ce matin et ce qu'on verra malheureusement demain,
00:57:08 parce qu'on ne va pas se mentir,
00:57:10 les attaques antisémites ou les attaques contre les soutiens,
00:57:13 aujourd'hui, des personnes de confession musulmane
00:57:15 ne vont pas s'arrêter,
00:57:16 eh bien, tant qu'on ne trouvera pas des solutions fortes,
00:57:18 à la fois de convictions, de valeurs,
00:57:20 mais aussi de protection effective de nos frontières,
00:57:23 de modifications éventuelles du code pénal
00:57:24 pour que les mesures de protection soient mieux prises et mieux exécutées.
00:57:29 Les OQTF qui sont inexécutées, à peu près 90 %,
00:57:32 des jeunes qui passent pour antisémitisme
00:57:34 devant, par exemple, le tribunal de Paris,
00:57:36 qui sont condamnés, mais qui malheureusement,
00:57:38 ou heureusement, ressortent très peu de temps après,
00:57:41 parce qu'on n'a pas d'autres mesures pour les éloigner.
00:57:44 Effectivement, tant qu'on n'en prendra pas tout cela,
00:57:47 malheureusement, je pense qu'on n'en sortira pas.
00:57:49 - Vous parliez de réponse pénale,
00:57:51 et justement, le ministre de la Justice
00:57:53 avait donné une circulaire le 10 octobre dernier
00:57:56 pour donner de la fermeté, notamment au procureur,
00:58:00 concernant les infractions, les injures, les dégradations
00:58:03 et les lieux de culte suite à l'attaque du 7 octobre.
00:58:05 Donc, on voit quand même que le ministère de la Justice
00:58:07 a répondu trois jours après l'attaque
00:58:10 et a anticipé ces attaques antisémites.
00:58:13 Et donc, sur le plan de la Justice,
00:58:15 il y a quand même une volonté de fermeté de la part du gouvernement.
00:58:18 - Merci pour ces précisions, Célia Barrott.
00:58:20 Philippe Meilleur, je voudrais aussi vous faire réagir
00:58:23 sur un fait.
00:58:24 Les braises de la haine antisémite,
00:58:26 elles sont attisées par certains milieux politiques et religieuses,
00:58:29 mais je le disais tout à l'heure en début d'émission,
00:58:31 pas seulement, et vous l'avez évoqué vous aussi,
00:58:33 sur les réseaux sociaux, une influenceuse,
00:58:36 Poupette Kenzal, à seulement 23 ans,
00:58:39 a tenu des propos antisémites.
00:58:40 Elle a expliqué qu'elle ne travaillait
00:58:43 et avec aucune personne sioniste ou juive.
00:58:47 C'est d'autant plus grave que cette jeune femme
00:58:50 cumule plus d'un million d'abonnés.
00:58:53 Elle a une influence certaine sur les jeunes qui nous écoutent.
00:58:55 On parlait de ce sondage IFOP tout à l'heure
00:58:57 qui montrait que 35 % des 18-24 ans ont le sentiment
00:59:00 qu'il est normal de s'en prendre à des Juifs
00:59:02 en raison de leur soutien à Israël.
00:59:04 Les propos qu'elle a tenus sont très graves,
00:59:05 puisqu'elle a une influence sur ces mêmes jeunes.
00:59:07 Elle a présenté des excuses, je me dois de le préciser,
00:59:11 bien que forcément, c'est un peu tard pour être sincère.
00:59:14 - Elle a présenté des excuses, mais le mal est fait.
00:59:16 - C'est un peu tard pour être sincère.
00:59:18 - Pourquoi il a présenté... - En plus, c'est l'Etat.
00:59:22 - Sur le fond, juste...
00:59:23 Pourquoi elle a présenté des excuses ?
00:59:25 Parce que son compte Instagram a sauté
00:59:27 et qu'elle se fait tout son argent grâce à ses réseaux sociaux.
00:59:32 - C'est pour ça qu'on a du mal à croire à la sincérité de ses propos.
00:59:34 Mais je le précise, elle a tenu des excuses.
00:59:38 - Vous savez, les réseaux sociaux, et X en particulier,
00:59:41 et X Twitter, est devenu le réceptacle
00:59:44 et l'amplificateur de plusieurs haines, de toutes les haines,
00:59:47 et notamment de la haine anti-juive.
00:59:49 Vous parliez de cette influenceuse.
00:59:50 Il y en avait d'autres avant elle, il y en aura d'autres après elle.
00:59:53 Bien sûr, présenter ses excuses une fois que le mal est fait
00:59:55 n'a strictement aucune valeur,
00:59:56 surtout quand ce sont des excuses qui sont intéressées,
00:59:59 et on le sait bien.
01:00:01 Et en même temps, ces réseaux sociaux,
01:00:03 pour faire le lien avec l'extrême gauche
01:00:05 et une partie de la classe politique,
01:00:07 sont également leur instrument, leur outil de diffusion de cette haine,
01:00:11 quand vous voyez, pas plus tard qu'hier soir,
01:00:13 avant ce drame de ce matin,
01:00:15 hier soir, la passion ARIA de l'FI, Rima Hassan,
01:00:20 qui publie un tweet avec un drapeau palestinien,
01:00:24 et une phrase disant "ce drapeau était là avant vous,
01:00:26 je ne sais pas qui est vous, il sera là après vous".
01:00:29 Donc c'est un appel clair à la destruction d'Israël,
01:00:31 quand on voit toutes ces déclarations.
01:00:34 Et je dois juste réagir sur les propos du garde des Sceaux
01:00:35 qu'on a entendus tout à l'heure.
01:00:37 Il y a une expression, je pense, à laquelle il faut utiliser
01:00:40 avec beaucoup de vigilance,
01:00:42 c'est l'expression d'importation du conflit.
01:00:44 Il n'y a pas d'importation du conflit.
01:00:46 Il n'y a pas de conflit en France.
01:00:48 Il n'y a pas de violence faite par la communauté juive
01:00:49 contre qui que ce soit.
01:00:51 Il n'y a pas d'agression de la communauté juive
01:00:53 vis-à-vis de qui que ce soit,
01:00:54 nous ne sommes pas dans une situation de conflit,
01:00:55 il n'y a pas d'importation de conflit.
01:00:57 Il y a une importation de la haine anti-juive.
01:00:59 Ce n'est pas une importation du conflit.
01:01:01 Parce que vous savez, à force d'utiliser des termes,
01:01:03 des mots, des expressions,
01:01:04 on parlait de garde à vue tout à l'heure,
01:01:05 dans un autre ordre d'idée,
01:01:07 on accepte des choses, on banalise des choses,
01:01:10 on avalise des choses qui ne sont pas vraies.
01:01:12 Il n'y a pas d'importation du conflit israélo-palestinien
01:01:16 ou israélo-arabe en France.
01:01:17 Il y a une importation de la haine anti-juive
01:01:20 qu'on voit au Proche-Orient, en Palestine, en Israël notamment,
01:01:23 importée, là pour le coup, par certains responsables,
01:01:26 à des fins clientélistes, à des fins politiques,
01:01:30 à des fins de lâcheté, à des fins d'intérêt,
01:01:33 mais il n'y a pas d'importation de conflit.
01:01:35 Et tout ce qu'on voit sur les réseaux sociaux,
01:01:37 c'est simplement cette importation de haine
01:01:40 qui se fait.
01:01:41 On dit tout le temps, le problème des réseaux sociaux,
01:01:44 c'est l'anonymat.
01:01:45 En fait, non.
01:01:46 Quand on voit certains responsables,
01:01:48 quand on voit Rima Hassan,
01:01:49 quand on voit d'autres membres de l'FI
01:01:51 qui publient tous les jours des slogans anti-sionistes,
01:01:54 violents, qui appellent à la haine
01:01:56 et à la destruction de l'État d'Israël,
01:01:57 ce n'est pas anonyme.
01:02:00 Naïm Fadel.
01:02:01 Oui, mais en fait, tout ça, la faute à qui ?
01:02:04 C'est à l'État.
01:02:05 L'État, elle est où, l'autorité de l'État ?
01:02:07 L'État de droit.
01:02:08 L'État de droit doit aussi empêcher
01:02:10 que certains se permettent d'être les faiseurs de haine.
01:02:13 C'est ça, le problème.
01:02:14 Quand vous voyez, effectivement, un parti politique
01:02:16 qui lance une liste, qui fait une campagne
01:02:19 sur la Palestine, c'est normal.
01:02:21 Pour moi, ils sont hors-la-loi.
01:02:22 Ils n'ont rien à faire dans une campagne
01:02:24 pour les Européennes, vous voyez ?
01:02:26 Et pourtant, on laisse faire.
01:02:28 Quand vous voyez toute cette avalanche, effectivement,
01:02:30 de haine tenue par des députés,
01:02:32 des représentants de la nation
01:02:34 qui font tout pour diviser les Français,
01:02:36 vous vous dites qu'il y a un problème.
01:02:37 C'est-à-dire qu'au plus haut sommet de l'État,
01:02:41 on n'arrive pas à arrêter, en fait, cette haine.
01:02:45 Vous parliez, on parlait tout à l'heure,
01:02:47 des Juifs qui n'osent plus mettre de kippa.
01:02:49 Mais vous vous rendez compte, ils sont en train de…
01:02:50 ou donner leur nom, etc.
01:02:52 Ils sont en train d'être invisibilisés,
01:02:54 de s'invisibiliser aussi.
01:02:57 Moi, je viens du Maroc, je suis partie une dizaine de jours.
01:03:00 Et on me dit, ils sont bien sûr,
01:03:02 ils sont émus par la situation à Gaza, etc.
01:03:06 Mais ils vous disent, mais jamais un Marocain
01:03:08 n'osera toucher le cheveu d'un Juif en kippa.
01:03:11 Et je vois des personnes en kippa se promener au Maroc.
01:03:14 Donc, vous voyez, ça veut dire que l'État
01:03:16 peut mettre en place un cadre
01:03:18 pour qu'on n'ose pas commettre des exactions
01:03:21 contre nos compatriotes de confession juive.
01:03:23 Avant de passer sur la situation à Nouméa,
01:03:25 je voudrais qu'on finisse en écoutant Éric Dupont-Moriti,
01:03:27 le garde des Sceaux.
01:03:32 Ce qui s'est passé à Rouen me bouleverse.
01:03:37 Voilà ce que je peux vous dire.
01:03:41 J'ai évidemment une pensée pour la communauté juive.
01:03:46 Ceux qui souhaitent importer le conflit israélo-palestinien
01:03:55 chez nous
01:04:00 peuvent réfléchir aux conséquences de leur prise de position.
01:04:03 S'en prendre à un Juif, lorsqu'il est Juif,
01:04:08 c'est attaquer la République.
01:04:12 Et nous écouterons tout à l'heure en direct
01:04:15 la prise de parole du ministre de l'Intérieur,
01:04:17 Gérald Darmanin, sur notre antenne
01:04:18 concernant cette attaque qui s'est produite à Rouen.
01:04:22 On va parler de l'autre sujet d'inquiétude majeure
01:04:26 en cette mi-journée, c'est ce qui se passe en ce moment à Nouméa,
01:04:29 en Nouvelle-Calédonie, sur l'ensemble des territoires
01:04:32 de Nouvelle-Calédonie.
01:04:33 Le contrôle de certains quartiers n'est plus assuré.
01:04:35 C'est ce que nous dit le représentant de l'État
01:04:38 ce vendredi, le haut-commissaire de la République,
01:04:40 Louis Lefranc.
01:04:41 Terrible aveu, alors que près d'un millier de policiers
01:04:43 et gendarmes sont arrivés en renfort, sur place,
01:04:46 des renforts qui doivent permettre de reconquérir
01:04:47 justement tous ces espaces perdus de l'agglomération de Nouméa.
01:04:51 De leur côté, les habitants s'organisent comme ils peuvent
01:04:53 pour se protéger avec des barrages filtrants,
01:04:55 des barricades sur lesquels sont plantés des drapeaux blancs,
01:04:58 les pénuries alimentaires provoquent de longues files d'attente
01:05:00 devant les magasins.
01:05:01 Je vous propose de regarder les images et les témoignages
01:05:05 recueillis par Mathilde Couvillier-Fornoy.
01:05:07 Des bidons, des grillages, des palettes et planches de bois.
01:05:12 Ces barricades de fortune ont été érigées
01:05:14 par des groupes de résidents de quartiers européens
01:05:16 qui se présentent comme des voisins vigilants.
01:05:19 Nous avons contacté Michel, dont le prénom a été changé.
01:05:23 Il souhaite garder son anonymat car, selon lui,
01:05:25 tout le monde se connaît sur l'île.
01:05:27 Il nous explique le but de ces barrages.
01:05:29 On a mis en place des comités de vigilance par quartier.
01:05:33 Chaque rue a son comité de vigilance.
01:05:37 On a deux barrages aux deux extrémités.
01:05:39 Deux barrages qu'on a construits de manière quasi infranchissable
01:05:43 par rapport à des véhicules béliers
01:05:45 pour se prémunir d'intrusions de véhicules,
01:05:48 souvent véhicules volés,
01:05:49 pour venir dans les quartiers,
01:05:53 saccager les quartiers, mettre le feu aux habitations,
01:05:55 aux véhicules, etc.
01:05:57 -Depuis lundi, la police est submergée.
01:05:59 Les habitants se sentent délaissés.
01:06:01 Alors, l'idée des barricades leur est venue.
01:06:03 Les policiers ne vont pas à l'encontre de cette initiative,
01:06:06 bien au contraire.
01:06:07 -Les policiers sont de manière tacite,
01:06:11 en accord avec notre action, dans la mesure où ça les aide
01:06:14 à maintenir un quadrillage de quartiers bouclés
01:06:18 et qui peuvent potentiellement rester un peu plus au calme
01:06:21 le temps qu'ils sont, eux, affairés sur des points très chauds.
01:06:24 -Ces voisins vigilants collaborent donc avec certains policiers
01:06:28 qui leur ont donné des instructions à suivre
01:06:30 dans le cas où il y aurait une intrusion dans leur quartier.
01:06:33 -On va justement prendre la direction de la Nouvelle-Calédonie,
01:06:37 où on est actuellement en début de soirée.
01:06:40 On va rejoindre Nicolas.
01:06:41 Nous avons changé votre prénom, Nicolas,
01:06:43 pour des raisons évidentes de sécurité.
01:06:45 Vous avez accepté courageusement de témoigner sur notre antenne.
01:06:48 Merci encore une fois d'être avec nous.
01:06:51 Nicolas, parlez-nous de la situation actuelle autour de vous
01:06:54 en ce début de soirée.
01:06:56 J'imagine que vous avez de grandes craintes pour la nuit à venir.
01:06:59 Qu'en est-il pour le moment ?
01:07:01 -Bonjour, enfin, bonsoir pour moi.
01:07:04 Alors oui, on est en début de soirée.
01:07:07 Il est bientôt 22h.
01:07:09 C'est assez calme ce soir du côté de mon quartier,
01:07:13 dans lequel je suis actuellement.
01:07:15 On voit beaucoup de forces de l'ordre tourner,
01:07:18 présents dans les quartiers,
01:07:21 qui font les rondes, qui font le tour.
01:07:25 Des actions sont menées un peu partout où ça dégénère,
01:07:28 où il y a du mouvement, et les opérations sont vite menées.
01:07:33 -Vous avez le sentiment, toutefois,
01:07:35 que depuis l'arrivée des renforts de police et de gendarmerie,
01:07:38 il y a un changement,
01:07:40 depuis l'instauration de l'état d'urgence.
01:07:42 Est-ce que vous voyez une forme d'accalmie autour de vous,
01:07:45 quelque chose peut-être de plus rassurant, pour le moment ?
01:07:50 -Alors oui, c'est beaucoup plus rassurant,
01:07:52 parce qu'on voit de plus en plus la présence des forces de l'ordre,
01:07:55 des militaires, qui viennent nous voir sur place aussi
01:07:58 pour nous rassurer.
01:08:00 Et donc oui, depuis 24 heures, depuis l'arrivée des renforts,
01:08:04 on se sent un peu plus déjà en sécurité.
01:08:06 -Racontez-nous un peu ce que vous avez vécu ces derniers jours,
01:08:10 les exactions, les destructions auxquelles vous avez assisté,
01:08:13 le profil aussi de ceux qui commettent ces méfaits.
01:08:15 -Alors le profil, je ne les ai pas vus,
01:08:19 puisque je suis resté d'abord clôturé chez moi
01:08:22 les premières 48 heures, parce que oui, on a eu peur.
01:08:26 Et par question de nos besoins de nourriture,
01:08:29 je suis sorti faire des courses dès l'ouverture
01:08:32 de certains magasins de quartier qui ont eu le courage d'ouvrir.
01:08:36 Et oui, en sortant, on voit beaucoup d'entreprises brûlées,
01:08:41 qui brûlent encore, où là, les pompiers interviennent aussi,
01:08:44 font en sorte qu'on soit en sécurité tous.
01:08:48 Donc c'est moi qui ai grandi ici.
01:08:51 Ça fait mal de voir un territoire en cendres.
01:08:54 Et puis on se demande comment va être la suite. Voilà.
01:08:57 -Vous avez pu vous fournir en vivres
01:09:02 correctement ces dernières heures ?
01:09:05 Est-ce que vous avez pu accéder aux magasins
01:09:08 au bien de première nécessité ?
01:09:10 -Oui, bien sûr.
01:09:13 On a pu avoir accès à certains magasins de quartier,
01:09:16 où évidemment le rationnement est en première ligne.
01:09:21 On essaye d'aider les personnes âgées aussi,
01:09:23 qui, eux, ne peuvent pas se déplacer,
01:09:25 donc on leur fait quelques courses.
01:09:27 On essaye d'aider comme on peut et on reste solidaires.
01:09:31 -Il y a une forme de solidarité dans votre quartier.
01:09:33 Elle s'organise comment, au-delà des personnes âgées
01:09:36 que vous pouvez aider ponctuellement ?
01:09:38 Est-ce qu'il y a des rondes, une forme de surveillance,
01:09:40 des barrages filtrants peut-être dans votre quartier ?
01:09:42 Comment ça se passe ?
01:09:43 -Oui, il y a des barrages filtrants,
01:09:45 il y a des rondes qui se font, on communique entre nous,
01:09:48 on reste vigilants sur les différents passages,
01:09:51 parce que oui, on est en période de couvre-feu,
01:09:53 donc on est vigilants sur les voitures qui passent.
01:09:57 Donc on communique beaucoup entre nous.
01:09:58 Il y a des groupes qui se sont créés pour communiquer,
01:10:01 et donc on est vigilants et on tourne.
01:10:05 Un coup, on va dormir, un coup, on revient sur le barrage.
01:10:08 Voilà, on tourne et on communique entre nous.
01:10:11 -Nicolas, on vous souhaite plein de courage.
01:10:12 Merci infiniment d'avoir témoigné sur notre antenne.
01:10:15 On espère que la nuit sera évidemment plus calme pour vous,
01:10:18 que vous aurez l'occasion de vous reposer,
01:10:19 puisqu'on imagine que vous devez être tous
01:10:21 extrêmement fatigués de cette situation.
01:10:24 Merci d'avoir témoigné sur notre antenne.
01:10:26 Il est 13h31. Le rappel de l'actualité,
01:10:28 Michael Dorian.
01:10:30 -Un homme a tenté de mettre le feu ce matin à une synagogue à Rouen.
01:10:33 L'individu armé d'un couteau et d'une barre de fer
01:10:35 a ensuite été abattu par la police.
01:10:38 Le maire de Rouen, Nicolas Maillard,
01:10:39 signe l'appel à un rassemblement républicain,
01:10:41 ce soir à 18h devant l'hôtel de ville.
01:10:44 Le président du Rassemblement national,
01:10:45 Jordan Bardella, reste le grand favori
01:10:47 des élections européennes.
01:10:49 C'est le résultat de notre dernier baromètre,
01:10:51 Opinion Way, pour CNews, Europe 1 et le JDD,
01:10:54 avec 31 % des intentions de vote.
01:10:56 Valérie Ayé, tête de liste,
01:10:58 Renaissance reste stable à 16 %.
01:11:00 Et puis, décès confirmé de deux otages thaïlandais
01:11:03 retenus dans la bande de Gaza.
01:11:05 Ils étaient employés agricoles
01:11:06 près du Kibbutz Beiri au moment de l'attaque du 7 octobre.
01:11:10 Sur les 252 personnes enlevées,
01:11:12 132 sont toujours en captivité,
01:11:14 dont trois Français.
01:11:16 On va continuer à évoquer la situation à Nouméa
01:11:21 avec monsieur le député Nicolas Metzdorf,
01:11:23 député Renaissance de Nouvelle-Calédonie.
01:11:25 Merci d'être avec nous.
01:11:27 Alors, on parle ces dernières heures
01:11:29 d'une situation plus calme, notamment,
01:11:30 à la faveur de l'état d'urgence qui a été imposé.
01:11:33 L'armée s'est déployée dans les ports
01:11:35 et l'aéroport du territoire.
01:11:37 Les rassemblements, le transport d'armes,
01:11:38 la vente d'alcool sont interdits.
01:11:40 Un couvre-feu est mis en place de 18h à 6h du matin.
01:11:43 Le réseau social TikTok qui est, lui, aussi fermé.
01:11:46 Et je le disais tout à l'heure,
01:11:47 1 000 policiers et gendarmes supplémentaires
01:11:50 qui sont arrivés.
01:11:51 Ils sont maintenant au total 2 700 sur le territoire.
01:11:54 Est-ce qu'on peut parler d'une accalmie
01:11:56 ces dernières heures ou pas ?
01:11:57 Non, je suis très marqué par votre reportage
01:12:01 parce qu'effectivement, on parle de quartiers,
01:12:04 je suppose, de Nouméa Sud,
01:12:05 qui sont plus calmes depuis 24h à 48h,
01:12:08 grâce notamment à l'action des citoyens
01:12:12 et grâce à l'arrivée des forces de l'ordre.
01:12:13 Mais en fait, c'est en train d'exploser aujourd'hui
01:12:15 dans le Grand Nouméa,
01:12:16 dans les villes connexes comme Païta, Dambéa.
01:12:19 Je suis en live avec les Calédoniens.
01:12:22 Oui, vous avez une vision en direct de ce qui se passe
01:12:24 à travers Borolès, sur le territoire.
01:12:26 Vous savez de quoi vous parlez.
01:12:28 Nouméa et les quartiers sud qui sont mieux protégés aujourd'hui,
01:12:31 c'est plus calme, mais ça chauffe ailleurs forcément.
01:12:35 Et c'est un peu en pleuil pour le moment.
01:12:37 Oui, et puis les images n'ont rien à voir
01:12:39 avec la réalité des choses,
01:12:40 parce que si on envoie 1 000 militaires en renfort
01:12:43 et qu'on envoie l'armée,
01:12:44 c'est que ça tire à balles réelles sur place.
01:12:46 Donc on est en train de sous-estimer
01:12:49 ce qui se passe là en Nouvelle-Calédonie.
01:12:50 Ça m'inquiète beaucoup,
01:12:52 parce que le maintien de l'ordre
01:12:53 est loin d'être acquis actuellement.
01:12:55 Est-ce que vous faites partie de ceux qui dénoncent
01:12:57 aussi une ingérence étrangère de l'Azerbaïdjan
01:13:00 dans cette histoire ?
01:13:01 On sait que plusieurs leaders indépendantistes
01:13:02 se sont déplacés en Azerbaïdjan ces derniers mois,
01:13:05 même si Bako réfute toute ingérence.
01:13:08 Est-ce que vous pensez qu'il y a cette ingérence
01:13:10 de l'Azerbaïdjan aujourd'hui ?
01:13:11 Non, mais je n'ai pas à la penser,
01:13:13 elle est avérée.
01:13:14 Il y a eu des signatures d'accords
01:13:18 entre les représentants indépendantistes
01:13:20 de Nouvelle-Calédonie et le régime Azeri.
01:13:24 Il y a du financement qui est en place,
01:13:27 il y a des moyens logistiques.
01:13:28 Dans les manifestations en Nouvelle-Calédonie
01:13:30 des indépendantistes, il y a les drapeaux Azeri,
01:13:32 enfin un drapeau de l'Azerbaïdjan en Nouvelle-Calédonie.
01:13:35 Vous vous demandez ce qu'il fait là quand même.
01:13:37 Non, mais il y a intelligence avec les lieux.
01:13:39 Ces indépendantistes-ci, ils savent
01:13:40 qu'ils brandissent le drapeau Azerbaïdjan ?
01:13:43 Certains, oui, d'autres, non,
01:13:45 parce qu'on leur dit de tenir.
01:13:46 Les leaders sont très conscients de ce qu'ils font,
01:13:48 bien évidemment.
01:13:49 Vous savez, les indépendantistes,
01:13:50 quand ils vont en Azerbaïdjan,
01:13:52 ils sont accueillis avec des grandes limousines,
01:13:53 des tapis rouges, comme des chefs d'État,
01:13:57 alors que ce sont des séparatistes.
01:13:58 Il ne faut pas sous-estimer ce qui se passe.
01:14:01 Ça s'est passé aussi en Polynésie française,
01:14:03 où ils ont signé un accord avec le parti indépendantiste
01:14:06 qui est là aussi au pouvoir.
01:14:08 C'est tout simplement la vengeance de l'Azerbaïdjan
01:14:11 compte tenu de l'action de la France
01:14:13 dans le Haut-Karabagh pour soutenir la démocratie arménienne.
01:14:16 Pourquoi l'Azerbaïdjan s'ingère dans nos affaires
01:14:18 en Nouvelle-Calédonie ?
01:14:19 Ceux qui nous écoutent ne le savent pas forcément,
01:14:22 mais c'est lié à l'implication de la France dans le conflit.
01:14:24 Parce que peut-être qu'on oublie en métropole
01:14:25 que la Nouvelle-Calédonie, c'est la France, point un,
01:14:28 et que la volonté de l'Azerbaïdjan,
01:14:29 c'est de déstabiliser la France.
01:14:31 Pourquoi ? Parce que la France défend l'Arménie
01:14:33 dans le Haut-Karabagh, tout simplement.
01:14:35 C'est de la géopolitique internationale.
01:14:37 Nous sommes français, ils viennent nous déstabiliser.
01:14:39 Là où l'État est faible, encore plus faible qu'en métropole,
01:14:42 parce qu'on voit bien, pardon,
01:14:43 mais ça fait cinq jours que les Calédoniens se défendent eux-mêmes.
01:14:46 Cinq jours et cinq nuits.
01:14:48 Pourquoi l'Azerbaïdjan ne viendrait pas ?
01:14:51 - Céline Fiot. - En fait, quand vous êtes
01:14:52 dans une logique de puissance et donc d'extension
01:14:55 de vos possessions, de votre territoire
01:14:57 ou de votre poids, en tout cas, d'influence dans le monde,
01:15:00 la première chose que vous allez faire,
01:15:01 c'est grossir aux dépens des plus faibles.
01:15:03 Vous repérez l'animal blessé dans le groupe.
01:15:06 Et donc là, quand vous voulez vous venger de la France,
01:15:09 déjà, c'est vrai que l'État est faible
01:15:11 et vous pouvez déjà bordéliser en interne
01:15:14 et on voit ce qui est en train de se passer.
01:15:15 Et si vous pensez qu'il n'y a pas de financement
01:15:18 pour aussi essayer de lancer un mouvement
01:15:21 chez les étudiants sur le thème de la Palestine,
01:15:25 on se met le doigt dans l'œil jusqu'à l'homoplate.
01:15:27 Donc là, les Azeris, ils ont un intérêt en plus,
01:15:30 c'est que la Nouvelle-Calédonie,
01:15:32 c'est 15 % des réserves de nickel.
01:15:35 Le nickel, c'est essentiel,
01:15:36 notamment pour les batteries de téléphone.
01:15:38 Donc il y a aussi, j'allais dire,
01:15:41 non seulement de l'argent à se faire,
01:15:43 mais du pouvoir à récupérer.
01:15:45 Et comme les indépendantistes ont quand même montré
01:15:48 des difficultés, soyons gentils,
01:15:51 des difficultés à savoir exploiter les ressources
01:15:56 et à gérer les relations avec les grandes entreprises,
01:16:01 on se retrouve dans cette situation-là.
01:16:02 Les Azeris mènent une politique de puissance.
01:16:05 Ils ont repéré où était l'animal blessé,
01:16:07 ils foncent dessus.
01:16:08 De toute façon, eux n'ont rien à perdre.
01:16:10 Naïma Mfadel.
01:16:11 Oui, mais effectivement, s'ils le font, encore une fois,
01:16:14 c'est parce que l'État a laissé faire.
01:16:16 L'État français n'a pas assez anticipé.
01:16:19 Je pense que tout ce que vous venez de dire,
01:16:21 le ministère de l'Intérieur le sait parfaitement,
01:16:24 le ministère des Affaires étrangères sait parfaitement.
01:16:27 Aujourd'hui, le rôle joué par la Zimbabwe,
01:16:30 et la Turquie aussi, il ne faut pas l'oublier,
01:16:32 et la Chine aussi.
01:16:33 Donc, ils le savent, tout ça.
01:16:34 Donc, face à ce qui s'est passé,
01:16:36 ça veut dire que l'État, le gouvernement,
01:16:38 n'a pas assez anticipé.
01:16:39 Parce que je parle sur votre contrôle,
01:16:41 mais c'est la première fois qu'il y a un tel chaos,
01:16:44 même quand il y a eu les événements en 88, 98.
01:16:47 En 88, c'était violent.
01:16:49 Non, mais ça n'a pas été autant la destruction.
01:16:52 Il me semble que ça n'a pas été aussi...
01:16:54 Il y a eu une dizaine de gendarmes tués.
01:16:56 Ce n'était pas le même état.
01:16:57 Oui, mais je parle de la destruction du pays.
01:17:01 La généralisation.
01:17:03 Ah oui, voilà, c'est l'incendie, le pillage, la destruction,
01:17:06 tout a brûlé, pratiquement.
01:17:08 Donc, c'est de ça que je parle.
01:17:10 On va poser la question à M. le député.
01:17:11 Est-ce que vous avez le sentiment qu'on s'est voilé la face ?
01:17:13 Déjà, moi, je suis très heureux
01:17:14 quand je vois des compatriotes métropolitains
01:17:17 parler du sujet de la Nouvelle-Calédonie.
01:17:18 C'est la France,
01:17:20 donc tous les Français doivent parler de la Nouvelle-Calédonie.
01:17:22 Point un.
01:17:23 Point deux, c'est plus violent qu'en 1984.
01:17:27 Pourquoi ? Parce qu'en 1984,
01:17:28 c'était vraiment des revendications politiques
01:17:31 qui, parfois, avaient vrillé.
01:17:34 Là, on est, comme l'a dit madame, face à une destruction totale.
01:17:37 L'ensemble des commerces de la commune de Païta,
01:17:39 qui est la troisième ville du pays, ont été détruits.
01:17:42 20 % des commerces de Nouméa ont été détruits.
01:17:44 50 % des commerces de Dambéa,
01:17:46 qui est la deuxième ville du pays, ont été détruits.
01:17:49 Il faut comprendre quelque chose.
01:17:50 Aujourd'hui, la Nouvelle-Calédonie est entièrement ruinée.
01:17:53 Nous ne sommes plus en capacité d'assumer nos compétences,
01:17:56 parce que nous sommes un territoire autonome.
01:17:58 Nous ne sommes plus en capacité, aujourd'hui, d'être autonome.
01:18:00 Je ne vois pas comment on va pouvoir éviter
01:18:02 une mise sous tutelle économique et financière de l'État,
01:18:05 compte tenu du séisme économique, social que l'on vient de vivre.
01:18:10 Est-ce que vous pensez, monsieur le député,
01:18:11 qu'en fait, le CCAT, les indépendantistes,
01:18:15 ont été, en fait, dépassés ?
01:18:16 Dépassés par ces bandes de jeunes
01:18:19 qui ont été notamment instrumentalisées ?
01:18:21 Il y avait un policier qui le disait
01:18:22 sur le plateau de Thierry Cabane,
01:18:26 que c'était des délinquants
01:18:28 qui, aujourd'hui, instrumentalisaient toutes ces jeunes
01:18:32 et qui étaient instrumentalisés pour piller.
01:18:35 Donc, moi, j'ai le sentiment que tout ce mouvement,
01:18:38 que peut-être en 88, 84, par exemple,
01:18:42 tenait les manifestations,
01:18:46 tenait la colère,
01:18:48 aujourd'hui, ils ne tiennent plus et qu'ils sont eux-mêmes dépassés.
01:18:50 Parce que j'ai cru voir que Christian Thin a appelé au calme.
01:18:56 Je vous laisse répondre et ensuite,
01:18:57 je voudrais qu'on parle des solutions politiques aussi derrière.
01:18:59 Oui. Je pense qu'il y a deux choses.
01:19:02 Il y a les leaders de la société qui, en partie,
01:19:05 se sont fait dépasser, bien évidemment,
01:19:07 mais il ne faut pas aussi négliger
01:19:09 qu'il y a une partie des indépendantistes
01:19:11 et des penseurs indépendantistes
01:19:12 qui pensent que le chaos va amener l'indépendance.
01:19:15 Il y a aussi une forme de stratégie derrière ça,
01:19:18 de la part de certains, je ne dis pas de tout le monde, bien évidemment.
01:19:20 Et puis là, je ne parle que de la branche radicale des indépendantistes.
01:19:22 Il y a des indépendantistes modérés qui dénoncent
01:19:24 et qui appellent au calme depuis le début.
01:19:26 Ce n'est pas le sujet.
01:19:26 Le sujet, c'est vraiment les plus radicalisés.
01:19:29 Et il y a dans ces radicalisés une vraie stratégie du chaos
01:19:33 pour faire partir les gens, pour que les gens se disent,
01:19:35 de toute façon, c'est fini la Nouvelle-Calédonie,
01:19:38 on ne s'en sortira jamais.
01:19:39 Il faut qu'on émigre dans d'autres pays.
01:19:42 Il faut qu'on se trouve à nouvelle ailleurs
01:19:45 et ça arrangerait les indépendantistes.
01:19:46 -Alors, avant de donner la parole à Maxime Thiebaud,
01:19:48 quelle issue politique ?
01:19:49 C'était le thème que je voulais mettre sur la table
01:19:51 avec cette question du quatrième référendum
01:19:54 sur l'indépendance de l'archipel.
01:19:56 C'est ce que propose en tout cas Marine Le Pen.
01:19:58 Étonnamment, ce n'était pas prévu dans l'accord de Nouméa.
01:20:02 Alors, est-ce que c'est la solution pour retrouver le calme aujourd'hui ?
01:20:04 Est-ce possible aussi constitutionnellement ?
01:20:06 Les éléments de réponse avec Mathilde Couvillier-Fleurnoy.
01:20:08 -Un quatrième référendum pour un retour au calme,
01:20:13 c'est ce qu'a proposé Marine Le Pen dans les colonnes du Monde.
01:20:16 Pourtant, historiquement, le parti de son père,
01:20:18 le Front National, a toujours été hostile
01:20:21 à l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie.
01:20:23 À présent, la chef du groupe du Rassemblement national
01:20:26 à l'Assemblée revient sur ses positions.
01:20:28 -Le Front National était beaucoup plus raide,
01:20:30 le parti défendant une vision radicale.
01:20:33 Je suis plus respectueuse, moins dogmatique,
01:20:35 avec le souci de ne blesser personne.
01:20:38 -Cette proposition a été appuyée par ce député Renaissance
01:20:41 qui déplore le manque de dialogue avec les indépendantistes.
01:20:45 -On nous a demandé pourquoi on avait fait ce dégel
01:20:47 du corps électoral, sans dialoguer.
01:20:49 Ca fait 3 ans que nous, les non-indépendantistes,
01:20:52 on tend la main. Il faut parler, dialoguer, on est là.
01:20:54 On est même, nous, prêts à accepter un nouveau droit
01:20:57 à l'autodétermination.
01:20:59 -Cependant, un quatrième référendum serait inconstitutionnel
01:21:02 selon les accords de Nouméa.
01:21:04 -Cet accord prévoit 3 référendums sur le choix de l'indépendance,
01:21:08 où les Calédoniens ont déjà eu l'occasion de dire non
01:21:13 à l'indépendance de l'archipel.
01:21:15 En conséquence, un quatrième référendum
01:21:19 nécessiterait une révision de la Constitution,
01:21:23 ce qui n'est pas prévu aujourd'hui, ce qui n'est pas faisable.
01:21:27 -Selon ce même spécialiste, le seul retour au calme possible
01:21:31 résiderait dans la médiation et la discussion.
01:21:33 -Alors, Maxime Thiebaud, quelle issue politique a tout ça ?
01:21:37 Faut-il mettre en place un quatrième référendum ?
01:21:40 -Les outils juridiques, bon, on fait ce qu'on veut,
01:21:43 si on réunit le pouvoir constituant en dérivés,
01:21:45 qu'on lui dit qu'on fera un nouveau référendum,
01:21:48 y a aucune difficulté, je ne suis pas d'accord
01:21:50 avec l'analyse juridique.
01:21:52 Mais en dehors des solutions politiques,
01:21:54 vous avez dit quelque chose, à témoignage,
01:21:56 mon abasourdi, le mobile raciste, qui est très prégnant.
01:22:01 Comment peut-on solutionner un mobile raciste aussi prégnant ?
01:22:05 Quand vous avez une détestation, non pas des Français,
01:22:08 mais du Blanc, c'est ce que j'ai vraiment senti,
01:22:10 on a refait nation avec des jeunes qui ont été
01:22:13 complètement endoctrinés, je ne connais pas suffisamment
01:22:16 la Nouvelle-Calédonie, et qui sont suivis
01:22:18 par une partie de la classe politique,
01:22:21 et je veux, pour témoin, le député de la Luyane,
01:22:23 qui a pris la parole à la tribune de l'Assemblée nationale
01:22:27 en parlant d'une reconquête, une sorte de souveraineté,
01:22:30 d'un combat pour la souveraineté de la Nouvelle-Calédonie.
01:22:33 Quand vous avez à la fois une partie
01:22:35 de la classe politique française qui soutient, en fait,
01:22:39 une sécession raciste, comment voulez-vous
01:22:41 qu'on arrive à trouver une solution politique ?
01:22:44 Moi, je ne vois pas du tout. - Amaury Brelet.
01:22:46 - On a parlé à juste titre de l'ingérence étrangère
01:22:49 en Nouvelle-Calédonie, en désignant la Chine et la Russie,
01:22:53 mais il y a aussi l'ingérence franco-française,
01:22:55 à nouveau l'extrême gauche, les suspects habituels,
01:22:58 et la France insoumise, qui relaie, depuis quelques jours,
01:23:02 un discours identitaire, raciste, anti-blanc,
01:23:05 celui des indépendantistes radicaux.
01:23:07 Ils même accusent, dénoncent la théorie du grand emplacement
01:23:11 d'être une théorie raciste d'extrême droite.
01:23:13 Là-bas, ils la défendent,
01:23:16 qui menacerait l'identité canaque.
01:23:18 En France, ils sont favorables
01:23:20 aux droits de vote des étrangers. Là-bas, ils s'y opposent.
01:23:24 On est à front renversé. C'est le même cynisme,
01:23:26 la même hypocrisie, la même idéologie
01:23:29 que l'on retrouve concernant les Juifs en France,
01:23:31 la haine des Juifs, qui s'exprime là-bas,
01:23:35 avec, chaque fois, le même ennemi juré,
01:23:37 qui est le blanc, occidental,
01:23:39 forcément colonisateur,
01:23:41 et c'est le même comportement irresponsable.
01:23:44 -Vous avez ce sentiment, monsieur le député,
01:23:46 que LFI, mais aussi vos collègues députés de la France insoumise,
01:23:50 mettent de l'huile sur le feu ?
01:23:52 -J'écoute attentivement, depuis tout à l'heure,
01:23:54 les débats qui ont lieu sur la synagogue.
01:23:56 D'ailleurs, je voudrais présenter mes amitiés
01:23:59 et mes pensées à toute la communauté juive de France.
01:24:02 Mais il y a un lien entre tout ça.
01:24:05 L'Azerbaïdjan, la décolonisation,
01:24:08 le séparatisme, la lutte anti-Occident,
01:24:11 la Russie. Tout est fait pour déstabiliser
01:24:15 l'Occident de manière générale et son système de pensée,
01:24:18 la démocratie et l'universalisme.
01:24:20 Et aujourd'hui, ce sont des forces
01:24:22 qui sont relayées par les réseaux sociaux.
01:24:25 On a été obligés de bannir TikTok en Nouvelle-Calédonie
01:24:28 pour éviter que les jeunes émeutiers
01:24:31 continuent de s'alimenter entre eux.
01:24:33 Donc, on voit qu'il y a un front anti-Europe,
01:24:37 anti-pro-Occident, anti-France,
01:24:39 qui se crée partout dans le monde.
01:24:41 Et chacun, là où nous sommes, nous devons résister à ça.
01:24:44 Parce que si on ne résiste pas parce qu'on est blanc,
01:24:47 parce qu'on est d'une certaine couleur de peau
01:24:49 ou d'une certaine religion,
01:24:51 on résiste pour des valeurs que l'on partage.
01:24:53 Cette résistance doit se faire partout,
01:24:55 notamment en Nouvelle-Calédonie.
01:24:57 C'est pour ça que j'en appelle à la force de l'Etat.
01:25:00 En étant fort en Nouvelle-Calédonie,
01:25:02 il ne défend pas que les Calédoniens qui veulent rester français,
01:25:05 il défend les valeurs qu'il porte et qu'il représente.
01:25:08 - Justement, Philippe Meyeur, je vous voyais haucher de la tête.
01:25:11 C'est là où nos deux sujets du jour se rejoignent, malheureusement.
01:25:15 - Malheureusement.
01:25:17 Ce qu'a dit M. le député est très intéressant
01:25:19 sur cette notion de lien.
01:25:20 Pour aller au-delà du fait,
01:25:22 il y a un mal de notre époque qui ronge notre société.
01:25:26 C'est ce qu'on appelle le "wookieisme",
01:25:29 on peut l'appeler ce racisme anti-blanc,
01:25:31 qui en Nouvelle-Calédonie fait les ravages que l'on connaît
01:25:35 et qui, dans ce sujet sur la haine anti-juive en France,
01:25:40 alimente cet islamo-gauchisme qu'on dénonce depuis très longtemps
01:25:44 et qui est évidemment à l'origine,
01:25:46 qui est un ferment de cette haine
01:25:48 qui est lui-même instrumentalisée par l'extrême gauche et au-delà.
01:25:52 Et ce "wookieisme" islamo-gauchisme,
01:25:55 ou on l'appellera comme on veut,
01:25:57 c'est d'abord déclarer comme ennemi la République,
01:26:02 nos valeurs, nos valeurs universelles,
01:26:04 nos valeurs républicaines, ce fameux vivre ensemble,
01:26:07 qui, on voit bien, a quand même beaucoup de mal à se matérialiser,
01:26:11 que ce soit en Nouvelle-Calédonie ou que ce soit dans ce débat-là.
01:26:15 Et ce lien dont vous parliez,
01:26:18 il doit être, selon moi,
01:26:20 au cœur d'un sursaut global qui doit être celui de la société.
01:26:24 C'est-à-dire, de quelle société voulons-nous demain ?
01:26:26 Est-ce que nous allons accepter de voir cette frange de la société
01:26:30 animée par une haine multiforme, animée par un racisme multiforme,
01:26:36 animée par cette haine anti-juive déclarée
01:26:38 qui fait des Français juifs des cibles permanentes,
01:26:44 au nom d'une haine et d'une déconstruction voulue de notre société ?
01:26:50 Allons-nous accepter cela longtemps ?
01:26:52 Allons-nous finalement nous complaire et continuer à avoir des discours,
01:26:57 des marches, des rassemblements, des condamnations ?
01:27:00 Ce sursaut dans la société que nous appelons de longue date,
01:27:03 il serait quand même bien qu'il vienne avant qu'il soit trop tard.
01:27:06 Et on est quand même à minuit moins deux là-dessus.
01:27:08 13h48, le rappel de l'actualité, Michael Dorian.
01:27:11 Un homme a tenté de mettre feu à une synagogue ce matin.
01:27:14 Par contre, l'individu armé d'un couteau et d'une barbe de fer
01:27:17 a ensuite été abattu par la police.
01:27:20 Il a été visé par une obligation de quitter le territoire
01:27:22 depuis moins d'un an.
01:27:24 -Manifestement, Michael Dorian, vous n'avez pas de micro.
01:27:28 Ce n'est pas grave.
01:27:29 -On l'entend.
01:27:30 -On a un souci de son, mais ce n'est pas grave, Michael.
01:27:33 Vous allez revenir dans quelques instants.
01:27:35 On va continuer notre débat.
01:27:36 Je parlais des issues politiques possibles
01:27:39 et je n'en ai pas parlé avec vous, justement, Nicolas Metzdorf.
01:27:42 Monsieur le député, comment on arrive à une solution politique aujourd'hui ?
01:27:46 Manifestement, Emmanuel Macron a essayé de mettre
01:27:48 différents acteurs autour de la table lors d'une vision conférence hier.
01:27:51 Ça n'a pas marché.
01:27:52 Je crois qu'il doit refaire ça encore aujourd'hui.
01:27:53 Je ne sais pas exactement quel est le planning de ces négociations,
01:27:56 mais manifestement, mettre les indépendantistes
01:27:59 et les loyalistes autour de la table pour discuter,
01:28:01 ce n'était pas possible hier.
01:28:02 Alors, comment on trouve une solution politique à tout ça ?
01:28:04 Comment on sort de cela par le haut ?
01:28:07 -L'analyse de monsieur tout à l'heure a été très juste.
01:28:09 Il faut poser la question aux indépendantistes.
01:28:11 Nous, au soir du troisième référendum,
01:28:14 on a tendu la main pour discuter.
01:28:16 Ils ont refusé de discuter avec nous pendant un an et demi.
01:28:18 Des Calédoniens, hein, qui ne pensaient pas la même chose qu'eux.
01:28:21 Puis, ils sont venus à la table des discussions
01:28:23 et ont réclamé l'indépendance.
01:28:25 On vient de voter trois fois non.
01:28:26 C'est quand même compliqué d'accepter.
01:28:28 Donc, la question qu'on doit se poser suite à ce qui vient de se passer,
01:28:32 et c'est la question qu'on posera aux indépendantistes,
01:28:33 c'est est-ce qu'ils ont envie de vivre avec nous ?
01:28:36 Et est-ce qu'ils ont envie de respecter le choix majoritaire des Calédoniens ?
01:28:41 C'est-à-dire, est-ce qu'ils ont envie de faire peuple avec nous ?
01:28:43 Faire nation, non, parce qu'on est dans la nation française,
01:28:45 mais est-ce qu'ils ont envie de faire pays ?
01:28:48 Et aujourd'hui, malheureusement, on n'a pas la réponse à ça.
01:28:51 On n'a pas la réponse officielle des indépendantistes à ça,
01:28:53 et on a la réponse de la rue.
01:28:55 - Donc, la réforme électorale, c'est un peu l'occasion qui fait le larron,
01:28:57 selon vous ?
01:28:58 - Mais oui, mais ça fait...
01:29:00 Vous savez, depuis très longtemps,
01:29:02 les indépendantistes les plus radicaux ont un discours très, très dur.
01:29:05 Et puis, je pense que les accords de Nouméa,
01:29:08 comme ils ont été signés et terminés, n'ont pas aidé.
01:29:11 Vous savez, les accords de Nouméa,
01:29:12 ils ont été faits pour nous donner l'indépendance.
01:29:14 C'était les socialistes qui l'avaient préparé,
01:29:16 et tout avait été pensé pour nous donner l'indépendance.
01:29:18 Le gel du cours électoral,
01:29:19 donc exclure des milliers de Calédoniens du droit de vote.
01:29:22 Et puis, je rappelle la fin de l'accord de Nouméa, quand même.
01:29:24 Trois référendums de prévu.
01:29:26 Si le oui l'emportait une fois, c'était l'indépendance.
01:29:30 Pour rester français, il fallait voter trois fois non,
01:29:32 et au bout des trois fois non,
01:29:34 la phrase juridique qui avait été écrite, c'était,
01:29:37 "Les partenaires se réuniront pour examiner la situation ainsi créée."
01:29:41 C'était même pas au bout de trois fois non, vous restez français.
01:29:44 - Non, mais c'est… - Le compaix, l'ambiguïté.
01:29:46 - C'est là qu'il y a une impasse profonde.
01:29:49 C'est-à-dire qu'on fait des accords
01:29:51 dans lesquels chacun entend ce qu'il a envie d'entendre.
01:29:53 Ce que vous dites sur les accords de Nouméa est juste.
01:29:56 Donc, vous vous retrouvez avec, d'un côté,
01:29:58 des indépendantistes qui s'estiment trahis
01:30:00 parce qu'en fait, ils ont pas assez soigné les conditions de l'accord
01:30:05 et qu'en fait, le corps électoral, malgré ce qui a été fait,
01:30:08 leur a échappé.
01:30:09 Et on se retrouve quand même avec un État français
01:30:13 qui est en train de valider une situation institutionnelle
01:30:15 contraire à toutes nos traditions,
01:30:18 qui casse un corps électoral et qui l'assume parfaitement,
01:30:21 alors que de l'autre côté, quand il s'agit d'intervenir en Guyane,
01:30:24 on nous explique qu'on a les mains liées.
01:30:26 Donc, en fait, on a vraiment le sentiment
01:30:29 qu'on se moque de nous et que personne ne va…
01:30:31 - On va courir ce chapitre en direct. Gérald Darmanin
01:30:33 qui arrive sur la synagogue de Rouen pour s'exprimer.
01:30:38 Après ce qui s'est passé ce matin assez tôt,
01:30:39 vers 6h45, je le rappelle,
01:30:41 cet homme tué par la police, neutralisé par la police,
01:30:45 armé d'un couteau et d'une barre de fer,
01:30:46 il a menacé les forces de l'ordre
01:30:47 après avoir tenté de mettre le feu à la synagogue de la ville.
01:30:50 Les faits se sont déroulés assez tôt ce matin,
01:30:53 vers 6h45.
01:30:55 Le ministre de l'Intérieur va prendre la parole
01:30:58 d'une minute à l'autre et on va l'écouter sur ce plateau,
01:31:00 sur CNews, en direct, dans quelques instants.
01:31:03 Et pendant qu'on voit ces images en direct,
01:31:05 je voudrais peut-être qu'on commente tout ça.
01:31:08 Qu'est-ce que peut dire encore ?
01:31:10 Et je m'adresse à Philippe Meilleur,
01:31:12 le ministre de l'Intérieur,
01:31:13 qu'est-ce qui peut encore rassurer
01:31:15 la communauté juive de France aujourd'hui ?
01:31:17 Quels sont les mots qu'il va pouvoir employer ?
01:31:19 Parce qu'on en a marre, voilà,
01:31:22 d'entendre en permanence du "on va être plus ferme",
01:31:25 "rien ne passera".
01:31:27 C'est un discours qu'on entend à chaque fait divers
01:31:29 dans notre pays et là, c'est encore plus grave
01:31:31 dans la situation actuelle.
01:31:33 - Oui, il y a les éternelles paroles et les actes.
01:31:36 Des paroles, on en a entendu beaucoup,
01:31:37 les paroles de fermeté.
01:31:39 Et on peut faire confiance au ministre de l'Intérieur
01:31:41 dans un instant de nous parler de fermeté.
01:31:43 Et c'est le cas, simplement.
01:31:46 Il faut très probablement aller beaucoup plus loin.
01:31:49 Fermeté dans la répression, pour le ministre de l'Intérieur.
01:31:53 Fermeté dans la justice,
01:31:54 sur les sanctions prononcées et appliquées.
01:31:57 On se rappelle de l'affaire Saralimi,
01:31:59 comme qui n'est pas si éloignée.
01:32:01 Fermeté dans l'éducation.
01:32:03 Quand on sait, on était à Yamachoua il y a quelques jours,
01:32:06 qu'il y a une grande partie, de très nombreuses classes en France,
01:32:10 on ne peut plus parler de l'achoie.
01:32:12 Fermeté sur les réseaux sociaux.
01:32:14 - Je décrypte simplement l'image qu'on voit en direct à l'antenne.
01:32:17 On a le ministre de l'Intérieur qui rentre dans la synagogue,
01:32:20 probablement pour visiter, voir les dégâts
01:32:21 qui ont été produits par les flammes ce matin
01:32:25 par cet individu qui a jeté un objet incendiaire
01:32:28 dans la synagogue.
01:32:29 Il s'exprimera à la sortie de cette synagogue.
01:32:31 Philippe Maillard, pardonnez-moi, je vous laisse continuer.
01:32:33 - Non, je disais simplement que cette fermeté qui existe,
01:32:36 on sait que les lieux de culte en France sont protégés,
01:32:39 les écoles juives sont en partie protégées.
01:32:41 Un effort est fait par tous les gouvernements successifs
01:32:43 de combat contre l'antisémitisme depuis des années.
01:32:45 Donc le sujet n'est pas là.
01:32:46 Le sujet va bien au-delà de cette surveillance.
01:32:50 Ce sujet est dans ce sursaut de la société.
01:32:52 On en a parlé à tous les niveaux.
01:32:54 On parlait de l'école.
01:32:55 Il y a incontestablement un déficit à ce niveau-là.
01:32:58 On parlait de la justice,
01:33:00 on parlait du contrôle des réseaux sociaux.
01:33:01 - On a les mêmes mots à chaque fois que les chiffres tombent
01:33:03 sur les actes antisémites,
01:33:04 à chaque fois qu'il y a une attaque,
01:33:06 une agression antisémite dans le pays.
01:33:08 On a exactement les mêmes mots et que pourtant, rien ne change.
01:33:11 Au contraire, tout s'aggrave,
01:33:12 notamment depuis le 7 octobre dernier.
01:33:14 Mais j'ai une autre question.
01:33:15 Il y a eu des assises de lutte contre l'antisémitisme
01:33:19 qui se sont déroulées, qui ont commencé,
01:33:21 qui ont été lancées par le gouvernement le 6 mai dernier,
01:33:23 il y a à peu près une dizaine de jours.
01:33:24 - Absolument. - Qu'est-ce qui s'est dit ?
01:33:26 - Tous ces sujets ont été abordés.
01:33:27 Les sujets de fermeté dans la répression,
01:33:29 dans la justice, l'éducation, les réseaux sociaux, etc.
01:33:33 Ces sujets ont été abordés.
01:33:35 - Et vous avez le sentiment d'une prise de conscience ?
01:33:37 - Le BRG fait un travail de sensibilisation
01:33:40 à ces niveaux-là, à ne pas en douter.
01:33:42 Après, j'ai envie de dire,
01:33:43 on ne peut pas tout attendre des politiques.
01:33:46 Ce n'est pas pour les disculper,
01:33:47 mais on ne peut pas tout attendre des politiques.
01:33:49 On doit attendre des choses des professeurs,
01:33:51 on doit attendre des choses des juges,
01:33:53 on doit attendre des choses des autorités
01:33:55 de régulation des réseaux sociaux.
01:33:56 On doit attendre cette fermeté et cette vigilance
01:34:00 à tous les niveaux, dans tous les rouages de la société.
01:34:03 L'erreur qu'on pourrait commettre,
01:34:06 c'est de précisément tout attendre des pouvoirs publics,
01:34:08 parce que force est de constater qu'à un moment,
01:34:11 on ne pourra pas aller plus loin.
01:34:12 On ne pourra pas aller plus loin que surveiller,
01:34:13 on ne pourra pas mettre un policier derrière
01:34:15 chaque citoyen juif français pour le protéger.
01:34:18 - La question que je me pose, c'est,
01:34:20 il y a quand même pour moi quelque chose
01:34:21 qui me choque énormément,
01:34:23 c'est qu'Arsilia Soudé, chef de file LFI,
01:34:26 est quand même responsable de la commission de lutte
01:34:29 contre l'antisémitisme à l'Assemblée nationale.
01:34:32 Manifestement, ça ne dérange personne,
01:34:34 ni le gouvernement, ni la présidence de l'Assemblée,
01:34:36 ni aucun des groupes politiques,
01:34:38 ni même les membres de ces commissions.
01:34:41 Donc en fait, ce qui me gêne un petit peu,
01:34:44 c'est pourquoi est-ce qu'on accepte ça
01:34:47 et pourquoi est-ce que les politiques
01:34:48 qui doivent être la conscience de la nation
01:34:51 se taisent face à une telle situation ?
01:34:53 - On peut rajouter Émery Caron,
01:34:55 qui est vice-président de l'Amitié France sociale.
01:34:58 - Juste pour préciser les choses,
01:34:59 elle n'est plus responsable de cette commission,
01:35:01 elle l'a été, ce qui était une aberration complète.
01:35:04 On avait là typiquement l'exemple du pompier pyromane,
01:35:07 mais elle n'est plus.
01:35:08 Et les membres de la commission,
01:35:10 quand même, ont réagi très clairement
01:35:13 à chacune de ces dérives,
01:35:14 et aujourd'hui, elle n'est plus responsable de cette commission.
01:35:16 Mais j'ai envie de vous dire,
01:35:17 c'est tout simplement le résultat,
01:35:19 d'abord, c'est le résultat des urnes.
01:35:20 C'est le résultat des urnes, c'est parce que la France insoumise
01:35:23 a un poids politique à l'Assemblée nationale.
01:35:27 Les rouages de l'Assemblée nationale,
01:35:28 le fonctionnement de l'Assemblée nationale
01:35:30 font que les partis qui sont représentés
01:35:32 ont droit à des responsabilités dans ces commissions-là.
01:35:35 Et c'est pour ça que je disais tout à l'heure...
01:35:37 - Mais ça se négocie.
01:35:38 Ça se négocie, avoir donné l'antisémitisme à LFI,
01:35:42 ça, ça s'est négocié, et ça, c'est scandaleux.
01:35:44 - C'est pour ça que je disais tout à l'heure
01:35:45 que dans notre société, il y a la justice et les urnes.
01:35:48 Et un des moyens de lutter contre cette haine,
01:35:50 c'est d'être vigilant au moment où le peuple français a la parole.
01:35:54 Il y a quand même une majorité silencieuse en France,
01:35:57 très majoritaire, qui est contre l'antisémitisme,
01:35:59 qu'elle s'exprime le moment venu.
01:36:00 - Merci infiniment, Philippe Meyer,
01:36:01 membre du bureau exécutif du CRIF.
01:36:03 Merci à tous mes invités autour de la table.
01:36:06 Nous sommes avec Nelly Denac sur le plateau de 180 minutes info.
01:36:09 Nelly, on vous retrouve immédiatement.
01:36:11 Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
01:36:13 va s'exprimer dans quelques instants
01:36:15 à la sortie de la synagogue de Rouen.
01:36:17 Et vous allez suivre ça en direct sur CNews, Nelly.
01:36:20 - Absolument. Merci beaucoup, cher Anthony.
01:36:22 Et on commence sans plus tarder
01:36:23 avec le journal de Vincent Faand.