• il y a 7 mois
Ce jeudi 16 mai 2024, au lendemain du vote de l’Assemblée nationale en faveur du dégel du corps électoral en Kanaky-Nouvelle-Calédonie, un rassemblement s’est tenu Place de la République à Paris, réunissant plus de 300 personnes.

“Et vive la lutte du peuple kanak” peut-on entendre scandé au pied de la statue Place de la république, entourée pour l’occasion d’une multitude de drapeaux de Kanaky-Nouvelle-Calédonie. Alors que Nouméa s’embrase entre tensions, feux et grèves depuis 4 jours, l’assemblée nationale a très tôt ce mercredi 15 mai, voté en faveur de l’élargissement du corps électoral de l’archipel.

Une décision qui ne passe pas auprès des Calédoniens. “Si un jour, il doit y avoir un dégel, cela ne doit pas se faire comme ça où l’on force le truc. C’est une honte de voter dans des conditions pareilles”, déplore Lou, étudiante néo-calédonienne née en Martinique, venue au rassemblement avec son compagnon kanak.

Derrière ce passage en force, plusieurs inquiétudes. D’abord celle de ne plus pouvoir être en contact avec ses proches. “Il y a des réseaux qui ont été coupés. On a de moins en moins de nouvelles de ce qu’il se passe. On est à 22 000 kilomètres, on est impuissants”, se livre Claire, calédonienne, la voix empreinte d’émotion. Avant de poursuivre avec sa deuxième crainte: “on réécrit ce qui a été fait il y a quelques années. Qu’est-ce qu’on fait ? On transmet cela à nos enfants ?”.

Les membres de la Cellule de Coordination des Actions de Terrain étaient présents sur place. Ils sont à l’initiative des rassemblements prévus depuis depuis le début des discussions sur la réforme constitutionnelle. À leurs côtés, des politiques étaient présents pour apporter leur soutien. Parmi eux : le Parti Communiste Français, la CGT Paris, la France insoumise, ou encore le Nouveau Parti Anticapitaliste.

Prochaine étape : la réunion du congrès pour voter la réforme avant la fin du mois de juin selon une déclaration d’Emmanuel Macron, mercredi 15 mai.

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00:00Si un jour il doit y avoir un dégel, pour moi ça ne doit pas se faire dans des conditions comme ça où on force le truc,
00:05où la discussion n'est pas acceptée, c'est pour moi une honte de voter dans des conditions pareilles.
00:09Nous avons interpellé les parlementaires sur leur responsabilité de décider ici de l'avenir d'un peuple qui est à plus de 20 000 km.
00:16Nous les tenons responsables de l'embrasement aujourd'hui de la Tarnaki, Nouvelle-Calédonie.
00:21Les accords sont faits pour créer un destin commun et amener vers l'indépendance.
00:27C'est qu'on a un peu oublié ce destin commun, c'est ce qu'on a vu dans les manifestations.
00:30On voit les blancs d'un côté loyalistes et les kanaks d'un côté indépendantistes,
00:33alors que ça ne représente pas la complexité du pays, il y a beaucoup plus de métissage.
00:41Je pense d'abord à nos familles, les jeunes qui sont tombés, je crois il y a 6 ou 7 jeunes, y compris les deux gendarmes, payés à leurs âmes.
00:47Je me demande même si au jour d'aujourd'hui, M. Darmanin est toujours légitime pour s'occuper de ce dossier-là.
00:51Je pense qu'il faut le retirer, il faut le donner à une autre personne.
00:54Je m'adresse ici au président de la République de nommer quelqu'un, ou lui, ou M. Attal, pour reprendre le dossier Nouvelle-Calédonie.
01:00La politique française en Kanaki, c'est une politique coloniale, raciste, capitaliste, avec un billage des richesses.
01:06C'est compliqué, il y a le réseau apparemment qui a été restreint, il y a des réseaux qui ont été coupés.
01:12Du coup on a de moins en moins de nouvelles, de choses qui se passent, qui ne sont pas généralement dites aux infos, qui n'est pas relayé.
01:19Je suis inquiète à un point, vous ne pouvez même pas imaginer, on est à 22 000 km, on est impuissants.
01:23Je pense que le seul moyen de régler tout ça, c'est le dialogue, il n'y a pas d'autre solution.
01:27On réécrit ce qui a déjà été fait il y a quelques années, qu'est-ce qu'on fait, on retransmet ça à nos enfants.
01:32Fier de ce peuple Kanak qui poursuit la lutte de Jean-Marie Djibaou et de Eloua Machoro.
01:39On ne sait pas ce que les dirigeants ont fait, on ne sait pas ce qu'ils ont fait concrètement pour ce fameux destin commun-là et ce fameux vivre ensemble.
01:46Pas de soutien de la part de l'État, ni de la France, ni de là-bas.
01:50C'est toujours la même chose, la vie est toujours chère, il y a toujours autant de galères, toujours autant d'inégalités qui frappent le peuple Kanak en particulier.
01:57On espère vraiment que l'avenir va changer en positif, on y croit.

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