Calendrier, auditions : La rapporteure de la commission « Godrèche » est notre invitée

  • il y a 5 mois
Avec Francesca Pasquini, député EELV des Hauts-de-Seine, rapporteur de la commission d’enquête

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##SUD_RADIO_VOUS_EXPLIQUE-2024-05-20##


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Transcription
00:00 C'était une demande de la comédienne Julie Godrej,
00:03 faire de l'anse du mouvement #MeToo dans le cinéma.
00:05 La commission d'enquête sur les violences sexistes et sexuelles dans le cinéma est lancée.
00:09 Son périmètre a été élargi à l'audiovisuel, au spectacle vivant, à la mode et à la publicité.
00:14 Les premières auditions débutent cette semaine, mercredi à l'Assemblée nationale,
00:18 en plein Festival de Cannes. Francesca Pasquini, bonjour.
00:21 - Bonjour.
00:23 - Et merci d'être avec nous ce matin sur Sud Radio.
00:25 Vous êtes députée, les écologistes de Haute Seine.
00:28 Vous êtes donc rapporteure de cette commission d'enquête.
00:31 On va en parler dans un instant, mais d'abord c'est lié à Rachida Dati
00:34 qui semble vous avoir un petit peu devancée dans vos travaux,
00:37 puisque depuis Cannes, la ministre de la Culture a annoncé
00:39 qu'un responsable enfant sera obligatoire dès cet été sur chaque tournage avec des mineurs.
00:45 Ce sera une condition pour toucher des aides publiques, a-t-elle déclaré.
00:48 Comment réagissez-vous déjà à cette annonce de la ministre de la Culture ?
00:54 - Écoutez, c'est une bonne chose.
00:56 Ça veut dire que déjà, une des demandes qui avait été formulée par Judith Godrech
01:01 a été entendue.
01:02 J'ai lu effectivement cette information dans les médias.
01:07 Maintenant, il va falloir voir comment elle va se décliner,
01:11 si elle répond exactement aux attentes et aux besoins.
01:15 Mais c'est effectivement déjà un bon début.
01:18 - Est-ce que c'était le moment et le lieu pour faire une telle annonce ?
01:23 Selon vous.
01:26 - Écoutez, j'ai envie de dire que c'est une chose importante.
01:31 Ce qui avait été relevé par Judith Godrech, c'est qu'effectivement,
01:35 les enfants, les mineurs qui participent à des tournages
01:39 ne sont pas accompagnés sur ces tournages.
01:42 Ce qui pouvait laisser la place à certaines dérives,
01:45 comme on a pu le voir sur le casting du film de CO2 de Jacques Doyon,
01:51 dont on a beaucoup parlé.
01:52 Donc, est-ce qu'il y a un endroit, est-ce qu'il y a un moment
01:56 pour annoncer des mesures qui sont importantes ?
02:00 J'ai envie de vous dire que peu importe l'endroit et peu importe le moment,
02:04 l'annoncer au Festival de Cannes, ça a quand même une certaine résonance
02:09 et une symbolique.
02:11 Mais en tout cas, c'est quelque chose de positif.
02:15 - En tout cas, ce responsable, justement, enfant,
02:19 c'est ce que demandait Judith Godrech.
02:21 Elle demandait est-ce qu'il soit, finalement, indépendant, neutre,
02:25 c'est-à-dire non payé par la production du film en question.
02:29 Comment peut financer ces responsables enfants ?
02:33 Parce que c'est toute la question aussi.
02:35 - Ça, c'était de toute façon un point sur lequel la commission d'enquête
02:39 allait se pencher.
02:41 Vous l'avez dit tout à l'heure, nos auditions vont commencer le 22 mai.
02:44 Donc, moi, j'attends de savoir aussi, derrière cette annonce,
02:48 ce qu'il y a exactement, à partir notamment de quel moment
02:52 sera présent ce responsable pour les mineurs,
02:56 parce qu'il est important qu'il puisse être présent
02:59 dès le moment du casting et jusqu'à la fin du tournage.
03:02 Il est aussi important que ces enfants soient accompagnés
03:06 au retour vers la réalité, j'ai envie de dire,
03:10 parce que même si sur un tournage, tout se passe bien pour les enfants,
03:14 le retour à la réalité peut parfois être complexe.
03:17 Moi, j'ai envie de savoir quel va être le périmètre
03:20 de ce qui est imaginé et annoncé par la ministre Rachida Dati.
03:25 Et puis, la commission d'enquête va également se pencher sur cette question.
03:29 Donc, nos travaux, vous l'avez dit, commencent mercredi prochain
03:33 et on verra si ce qui a été annoncé par la ministre
03:36 correspond exactement à ce que sont les besoins.
03:39 Sinon, on formulera aussi des ajouts ou une solution différente.
03:45 Ça veut dire que la ministre de la Culture Rachida Dati
03:47 pourrait être auditionnée par votre commission d'enquête ?
03:51 Oui, alors là, je ne m'avance pas sur les auditions qu'on fera
03:55 pendant quasiment six mois, puisque cette commission d'enquête
03:58 va travailler pendant six mois.
03:59 Mais effectivement, il faudrait aussi que la ministre puisse être auditionnée
04:05 et peut-être qu'elle ne soit pas la seule ministre auditionnée
04:09 d'ici la fin de nos travaux.
04:10 On va parler de ces auditions à venir,
04:13 puisqu'on a déjà quelques noms de personnes que vous allez auditionner
04:17 pour commencer cette semaine.
04:19 Un mot déjà sur ce que vous attendez, vous, de cette commission d'enquête.
04:24 Déjà, faire un état des lieux de ces violences sexistes et sexuelles
04:29 dans le cinéma, mais pas seulement, je le disais, dans ces autres milieux
04:32 où le périmètre de cette commission d'enquête a été élargi ?
04:35 Oui, le périmètre a été largement élargi
04:39 et il a aussi été élargi au niveau des écoles qui préparent à ces métiers.
04:45 Et quand on parle de violences, dans l'intitulé de notre commission d'enquête,
04:50 il n'y a pas que les violences sexistes et sexuelles,
04:53 mais il y a aussi les violences psychologiques, les violences verbales.
04:57 Donc effectivement, il va falloir faire un état des lieux
05:00 de tout ce qui a été décrit dans les nombreux témoignages
05:04 et pas seulement celui de Judith Godrech.
05:07 Nous, ce qu'on souhaite, c'est identifier les mécanismes,
05:11 peut-être les zones de non-droit ou en tout cas les zones des défaillances
05:16 qui permettent que ces violences puissent se perpétrer depuis de nombreuses années
05:22 et ensuite formuler des recommandations qui peuvent être de l'ordre du législatif,
05:27 donc peut-être dans le cadre du droit du travail,
05:30 mais ça peut être aussi des recommandations de bon sens
05:33 qu'on pourra formuler et qui s'adresseront à l'industrie du cinéma, mais pas que.
05:38 Vous-même, Francesca Passoni, vous avez déjà des mesures concrètes en tête
05:43 que vous voudriez proposer dans le cadre de cette commission d'enquête ?
05:46 Écoutez, des mesures concrètes, celle de l'accompagnement des mineurs en était une,
05:53 mais effectivement, il va falloir aussi que, comme on parlait tout à l'heure de casting,
05:58 que ce moment, par exemple, du casting où on a pu avoir beaucoup de retours
06:04 puisse être aussi un moment qui ne soit plus un moment de non-droit,
06:11 une sorte de zone de flou, parce que si vous voulez, jusqu'à présent,
06:15 quand vous passez un casting, vous n'avez pas encore signé de contrat avec une production,
06:22 donc il va falloir aussi que ce casting puisse être réglementé.
06:26 Il faut aussi qu'il puisse y avoir des personnes qui soient présentes dès ce moment-là,
06:33 dès ce moment du casting, quand il y a des scènes, par exemple, d'intimité
06:37 qui sont tournées par des acteurs ou des actrices majeures,
06:42 qui puissent être présentes dès ce moment du casting et pas que sur les tournages.
06:47 Jusqu'à présent, il y a quelques figures qui travaillent,
06:53 mais ça n'est pas encore élargi à tous les moments où il y a des scènes d'intimité.
07:00 Et puis, il y a aussi des référents harcèlement qui doivent être généralisés, à mon sens,
07:07 et pour lesquels on va se pencher par rapport à la formation,
07:12 parce que ça nous semble être quand même une formation qui, en l'état, est peut-être faible,
07:20 mais il faudrait aussi surtout que ça puisse être des personnes, peut-être,
07:24 qui viennent de l'extérieur et qui ne soient pas aussi liées au tournage
07:31 ou en tout cas sous le même contrat que les actrices qui sont censées défendre en cas de problème.
07:40 Financé par le contribuable, ça peut ? C'est une hypothèse envisagée ? C'est responsable ?
07:46 Vous savez, nos auditions n'ont pas encore commencé,
07:49 donc là, pour l'instant, je vous donne différents points qui, en tout cas,
07:54 ont pu être mis en lumière à travers tous les articles qu'on a lus après sur les questions de financement.
08:01 Moi, je ne peux pas m'avancer à ce stade puisqu'on commence les auditions mercredi prochain,
08:07 mais je vous mets en lumière certains points qui nous interpellent.
08:12 Il pourra y en avoir d'autres lors de ces auditions qui vont durer jusqu'au mois de septembre
08:17 et au fur et à mesure, on pourra les identifier et puis aussi décider
08:23 s'il y a des auditions supplémentaires qu'on n'a pas encore envisagées en ce moment
08:27 et qui nous semblent nécessaires et on les fera.
08:30 Oui, parce qu'il y a le travail de la Commission à venir, bien évidemment,
08:34 mais il y a aussi éventuellement vos convictions personnelles à ce sujet, Francesca Paschini.
08:39 Justement, vous en avez parlé, ces auditions, pour l'instant, dans le cadre de ces auditions,
08:44 sont prévues d'entendre des responsables de collectifs, mitout théâtre, mitout médias,
08:49 d'entendre des victimes de ces violences.
08:53 Est-ce que vous avez prévu, pour l'instant ce n'est pas le cas, d'entendre des réalisateurs ou des comédiens
08:58 qui sont pointés du doigt pour leur comportement ?
09:01 Je pense notamment à Desjardins, Depardieu, Benoît Jacot, Jacques Doyon.
09:05 Vous ne fermez pas la porte à d'éventuelles auditions, à ce niveau-là ?
09:09 Oui, on ne ferme la porte à rien du tout.
09:12 Cette commission d'enquête, elle devra être utile.
09:15 Et c'est ça notre but.
09:17 C'est-à-dire qu'il nous semble tout à fait important d'écouter des victimes.
09:22 Et puis les victimes vont, elles aussi, nous aider à pointer du doigt des dysfonctionnements.
09:28 Et ces victimes ne sont pas forcément des acteurs et des actrices,
09:31 mais ça peut être aussi des techniciens, des techniciennes qui travaillent sur les plateaux.
09:36 Donc on ne ferme la porte absolument à rien du tout.
09:40 La commission d'enquête, quand elle va auditionner, elle convoque.
09:44 Donc on sera obligé de se rendre aux éditions de la commission d'enquête.
09:48 Également, quand on témoigne dans une commission d'enquête en prête serment,
09:53 on est tenu de dire la vérité.
09:58 Et donc toutes les auditions, toutes, je le souligne,
10:03 celles qui nous sembleront utiles, on les fera.
10:06 Et ça pourra être aussi des auditions de réalisateurs qui ont été inquiétés jusqu'à présent.
10:13 On a juste une seule restriction, c'est-à-dire qu'on ne pourra pas les auditionner
10:19 sur le périmètre d'une enquête qui est en cours.
10:23 Mais on pourra le faire sur tout le reste.
10:25 Et donc votre conviction personnelle, en tout cas, vous êtes favorable éventuellement
10:30 à ce qu'il puisse y avoir de telles auditions ?
10:33 À titre personnel, je le suis.
10:35 Maintenant, ça se discutera avec les autres membres de la commission d'enquête.
10:39 Un mot pour terminer, Francesca Paschini.
10:41 Vous avez aussi, au-delà de cette commission d'enquête, déposé une proposition de loi
10:45 pour lever la prescription pour les enfants victimes de viol.
10:48 Ils pourront porter plainte, dans ce cas-là, contre leurs agresseurs sans limite de temps.
10:52 Qu'en pensez-vous de ce texte aujourd'hui ?
10:55 Ce texte aujourd'hui est issu de l'une des recommandations de la CIVIS,
10:59 qui a travaillé pendant trois ans sur la question.
11:02 Elle a formulé plusieurs recommandations dans celle-ci.
11:05 Moi, je porte cette proposition de loi, qui à l'heure actuelle est co-signée
11:09 par 36 députés de groupes politiques différents, ce qui me laisse quand même
11:14 bon espoir de voir les signatures augmenter au fil du temps.
11:19 C'est une mesure nécessaire parce que jusqu'à présent, il y a une prescription glissante,
11:23 mais quand la prescription glissante n'est pas activée, c'est-à-dire quand il y a un seul agresseur,
11:29 cette prescription dure jusqu'à 30 ans.
11:31 C'est-à-dire que quand on a été victime d'agression sexuelle mineure,
11:35 on a jusqu'à 48 ans pour pouvoir déposer plainte.
11:40 Vous savez qu'il y a des périodes d'amnésie traumatique auprès des victimes,
11:45 que chacun d'entre nous n'est pas prêt à porter plainte au même moment.
11:49 Et donc, il nous semble une mesure essentielle d'ériger ces crimes
11:54 à hauteur de ce que sont jusqu'à présent dans le droit français
11:58 les crimes contre l'humanité qui sont les seuls, qui ne sont pas prescriptibles.
12:02 Proposition de loi en un mot, qui sera proposée quand ?
12:06 Qui sera étudiée quand à l'Assemblée ?
12:08 Ça, on ne le sait pas. La proposition de loi a été déposée.
12:13 Maintenant, il va falloir convaincre un maximum de collègues
12:17 pour que cette proposition de loi puisse être discutée à l'Assemblée nationale.
12:24 Mais pour l'instant, on n'a pas encore de date.
12:27 Merci beaucoup Francesca Baschini, députée écologiste de l'OCCN,
12:30 rapporteure de cette commission d'enquête sur toutes les violences dans le cinéma,
12:33 l'audiovisuel, le spectacle vivant, la publicité et la mode.
12:35 Merci d'avoir été avec nous ce matin sur Sud Radio,
12:37 premières auditions donc ce mercredi.

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