• il y a 7 mois
L'agricultrice propriétaire de "La Ferme de Bérénice" en Gironde, appelle à l'aide en direct dans Morandini Live, sur Cnews, c'était ce matin. Au bord des larmes, elle a bouleversé les téléspectateurs et les invités sur le plateau de l'émission.

L'histoire de Bérénice est l'histoire d'un manque de chance... Une de ses vaches sur 200 a réagit positive au test de la tuberculose bovine, transmise par la faune sauvage. Après des longues semaines d'attente sans aucune réponse de l'administration, elle apprend qu’elle doit abattre la totalité de son cheptel et tout s’effondre.
C’est en 2011 et à tout juste 20 ans que Bérénice reprend l’exploitation agricole de ses parents, en Gironde Mais c’est dès le plus jeune âge que lui vient sa passion pour l’élevage, transmis par ses parents.
Elle entreprend et obtient alors son BEP agricole et Bac pro « Conduite et gestion » et reprend l’exploitation de boeufs bazadais, une race rustique, réputée pour sa viande persillée, fine et goûteuse, ce qui fait sa notoriété dans la région.
Très rapidement, elle souhaite développer et moderniser ce qui est devenue la Ferme de Bérénice, tout en préservant la tradition. Elle entame alors des travaux afin d’offrir un meilleur confort aux bêtes et des aménagements pour organiser divers événements. Elle augmente également le cheptel de vaches mères et propose davantage de veaux de lait bazadais. Mais cela a un prix et cela se compte en charge de travail!
Après avoir vu son désarroi sur les réseaux sociaux, Jean-Marc Morandini a souhaité l'avoir en direct ce matin sur CNEws pour faire bouger les autorités et le ministre.

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00:0011h37 sur CNews, merci d'être en direct avec nous, dans un instant nous reviendrons donc sur la disparition de Jean-Claude Godin mais auparavant je voulais qu'on écoute l'appel au secours d'une agricultrice ce week-end sur les réseaux sociaux, c'est la propriétaire de la ferme de Bérenice en Gironde qui est au bord de la faillite et qui est en train de tout perdre, une de ses vaches sur 200 a réagi positivement au test de la tuberculose bovine transmise par la faune sauvage et on lui demande d'abattre la totalité de son cheptel.
00:29On va écouter peut-être une réaction justement avant d'avoir Bérenice en direct avec nous de Cédric, Cédric c'était un des visages pendant le conflit des agriculteurs et Cédric a réagi à cet appel au secours en disant il faut aider Bérenice, on écoute Cédric et juste après on sera avec Bérenice.
00:47Je peux vous dire j'en ai gros sur le coeur d'avoir entendu son témoignage et surtout le traitement que lui réserve l'Etat face à la tragédie qu'elle traverse, comment peut-on laisser une personne comme ça dans le désoir roi, je vous explique Bérenice ça fait 6 mois qu'elle sait qu'elle a une vache positive, 6 mois qu'elle ne peut rien vendre, 6 mois que ses vaches sont bloquées dans les bâtiments,
01:126 mois que l'Etat ne lui répond pas, 6 mois qu'elle attend les indemnisations, mais vous voulez qu'elle fasse quoi Bérenice ? Elle a un camion qui est parti, deux camions, on lui dit le camion vient la semaine prochaine, il vient pas, elle a plus de foin pour nourrir ses animaux, elle a plus de paille pour les pailler, elle commence à les faire euthanasier, mais vous vous rendez compte dans l'état où elle se trouve cette jeune femme ?
01:34Mais c'est pas possible, monsieur Faineau, vous l'avez rencontrée au mois de mars cette fille et vous ne lui avez toujours pas répondu, mais vous attendez quoi ? Mais c'est une catastrophe, aucun de vos services ne lui répond rien, elle n'a aucune indemnisation, elle n'a même plus de quoi nourrir ses animaux et bientôt elle n'aura plus rien pour manger elle, mais c'est pas possible, oh l'Etat français là vous réagissez ou quoi ?
01:56Alors on est en direct avec Bérenice, bonjour Bérenice, merci d'être en direct avec nous, on a un petit problème d'image pour tout dire mais on vous a en son donc c'est le principal, je voulais savoir d'abord où vous en êtes à l'heure qu'il est, est-ce que vous avez eu une réaction de quelqu'un, une réaction des autorités ?
02:12Bonjour, non pour le moment ce jour j'ai aucune réaction, j'ai énormément de messages de soutien, la vidéo a fait énormément de vues, mais pour le moment j'ai aucun retour.
02:26On vous demande, si j'ai bien compris, on vous demande d'abattre la totalité de votre cheptel parce qu'il y a cette fameuse maladie qui a été découverte, mais ça veut dire quoi, ça veut dire que vous êtes obligés de détruire tout votre cheptel sans avoir la moindre indemnisation, sans argent, sans rien c'est ça ?
02:41Alors on est obligés de détruire tout notre cheptel, on est indemnisés par l'état mais on n'est pas indemnisés à la juste valeur aujourd'hui de notre cheptel, moi je suis installée depuis 13 ans, je viens de faire des très gros investissements dans mes bâtiments notamment pour favoriser le bien-être animal, je fais de la vente directe et j'ai surtout une spécificité, c'est-à-dire que je fais des bœufs de 4 ans,
03:04donc j'élève, je fais naître mes animaux, je castre les petits veaux et je les élève jusqu'à 4 ans parce que c'est vraiment une tradition dans la race basadaise, donc notre race qui est une race rustique et traditionnelle, et en fait aujourd'hui je suis indemnisée sur une perte d'à peine un an,
03:24sauf qu'en fait je suis incapable de re-commercialiser une bête avant 4 ans minimum, le temps de reconstituer tout le cheptel, et en plus comme on a une race affaible effectif, je suis incapable aujourd'hui de racheter le nombre d'animaux que j'avais, puisque c'est des animaux qui ne sont pas disponibles, qui n'existent pas, donc je suis obligée de revoir l'ensemble de mon système, changer de race, changer de commercialisation, enfin voilà.
03:48– Et au quotidien, comment vous allez vivre ? Parce qu'on entendait Cédric qui était un des visages de la colère des agriculteurs, qui s'inquiétait pour vous en vous disant mais elle ne va même plus avoir de quoi vivre, est-ce que c'est le cas ?
03:59– Alors j'ai eu la chance d'avoir ma meilleure amie qui a ouvert une cagnotte sur l'Ichi, donc ça va me permettre de continuer à faire quelques courses, mais c'est extrêmement difficile parce que ça fait 6 mois que ça dure, notre mâche est sortie positive en fin d'année dernière,
04:15et depuis on n'a rien, depuis le début de l'année je ne commercialise plus aucun animal, donc j'ai plus de rentrée d'argent, j'ai quand même un salarié à temps plein, donc là ça y est j'ai réussi,
04:29mais ça ne date que d'il y a 3 semaines d'avoir réussi à avoir une prise en charge en activité partielle pour mon salarié, mais ça a été extrêmement problématique, donc voilà je vis un jour après l'autre,
04:41ça fait déjà un mois et demi qu'on n'a plus de foin, alors j'ai un agriculteur voisin qui me fournit du foin, mais voilà je ne peux pas, pour le moment il me le fournit mais il va falloir que je lui paye,
04:54et aujourd'hui je ne sais pas comment je vais pouvoir lui payer, on n'a plus de paille, donc il n'y a pas de paille disponible, l'huile il n'en a pas, donc on paille avec du foin,
05:01donc le fumier aujourd'hui ne se tient plus, donc nos animaux sont dans de très mauvaises conditions maintenant, puisqu'on a des conditions météo qui ne nous permettent pas de curer nos bâtiments,
05:10en plus on a les animaux à l'intérieur, les éleveurs comprennent ce que c'est, c'est pas possible de curer un bâtiment avec une hauteur de fumier aussi importante et des animaux en présence, c'est juste très dangereux,
05:23donc aujourd'hui mes animaux ne souffrent pas du tout de la tuberculose, je pense qu'elles seront toutes négatives à la fin, mais elles souffrent vraiment de la complexité, de l'attente, de la lenteur administrative.
05:41– Bérénice, quand on vous entend, on sent l'émotion, hélas on ne vous voit pas parce qu'on a ce problème d'image, mais on sent l'émotion dans votre voix, on sent votre voix tremblante, pour vous c'est un moment difficile, c'est un moment compliqué bien évidemment, et on sent les nerfs également, on sent que vous êtes à bout de nerfs.
05:58– Oui, oui, parce que cette vidéo c'est, comme certains l'ont dit, un cri du cœur, parce que lundi j'ai euthanasié une de mes vaches, et là ça a été la goutte de trop, parce que je l'ai euthanasiée parce qu'elle était trop faible,
06:14et là ça touche vraiment, j'ai toujours fait toute ma vie, j'ai toujours grandi, j'aime profondément ce métier, profondément les animaux, quand on est éleveur on aime nos animaux, même si on les amène jusqu'à l'abattoir, mais moi je les amenais toutes à l'abattoir, c'était des choix, c'était des animaux qui…
06:34on aime profondément nos animaux, là on nous enlève tout d'un coup, j'ai quand même assuré tous mes vélages, donc là j'ai des petits veaux qu'on va charger séparément des vaches dans des camions, personne ne peut imaginer ce que c'est sans le vivre, donc là on les soigne encore tous les jours, matin et soir, sachant qu'on sait que depuis 6 mois ils sont condamnés tous, donc la situation est difficile à vivre,
07:04et surtout quand on n'a pas de réponse, comme le disait Cédric, j'ai rencontré M. Feynaud à Paris au mois de mars, il devait me recontacter, il ne m'a pas recontacté, je lui ai envoyé un courrier fin avril, il ne m'a toujours pas répondu, donc aujourd'hui les autorités ne peuvent pas dire qu'ils ne sont pas au courant de ma situation.
07:21J'espère que votre passage sur ces news va faire bouger les choses, en tout cas Bérenice, on pense très fort à vous et on va continuer à suivre ce qui vous arrive, merci beaucoup d'avoir été en direct avec nous, Maître Pierre Gentil, je vous voyais à la fois ému et bouleversé par ce qui arrive à Bérenice.
07:35Non mais c'est insupportable, c'est-à-dire qu'il faut quand même remettre un peu de cadre, il y a quelque chose que je ne comprends pas, j'aimerais qu'on apporte une réponse. Nous sommes le pays d'Europe qui a le plus haut taux de prélèvement obligatoire, d'accord, c'est-à-dire le plus haut taux de prélèvement d'impôts, de tous les mots qu'on utilise pour tout ce qu'on nous prend finalement comme argent pour nourrir l'État, et on a ce taux de prélèvement insupportable,
08:00et en même temps on nous explique, on nous explique qu'on ne peut pas aider nos agriculteurs, on nous explique qu'on laisse des agricultrices comme cette dame, comme ça Bérenice, sur le côté, enfin je veux dire on marche sur la tête quoi, on a décrété il y a quelques années un état d'urgence sanitaire, on s'est endetté à 25% du PIB, ça fait des mois, si ce n'est des années que les agriculteurs alertent sur le fait qu'il y a une urgence agricole,
08:24et là, hormis des effets de com, des effets de manche, je veux dire, on n'a rien de conséquent pour sauver, pour aider nos agriculteurs, moi je ne comprends pas, on aurait des taux de prélèvement, je ne sais pas, de 4, 5, 6, 8, 10% ou comme aux États-Unis, mais je vous dirais, bon d'accord, c'est peut-être un peu différent, mais là ce n'est pas possible, où va notre argent ? Où va notre argent ? Si ce n'est pour aider ces gens-là, c'est précisément là où on en a besoin, et typiquement sur des sujets aussi exceptionnels, aussi fondamentaux que typiquement ces accidents qu'il y a avec ces maladies,
08:53avec effectivement ces animaux qu'on doit abattre, c'est là où l'État, on doit l'attendre, au premier chef, vous voyez, moi je ne comprends pas, je ne comprends pas.

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