• il y a 7 mois
Charline Vanhoenacker recevait André Manoukian qui publie "Les pouvoirs extraordinaires de la musique", un recueil composé de ses 42 chroniques sur cette antenne. Côté musique, c'est la chanteuse somalilandaise Sahra Halgan qui a performé en live pour la toute première fois en français.

Retrouvez le Grand dimanche soir sur le site de France Inter : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/par-jupiter

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Amusant
Transcription
00:00:00 En public et en direct du studio 104 de la maison de la radio et de la musique, le grand dimanche soir
00:00:08 Parce que c'est notre projet !
00:00:11 Deux heures de rire, d'émotion et de musique avec Juliette Arnaud !
00:00:19 Sans Guillaume Neurisse !
00:00:23 Et sans Emerick Lomprey !
00:00:26 Mais avec...
00:00:27 Joubaka !
00:00:30 Yves-Adèle Sorante !
00:00:34 Thomas VDB !
00:00:38 Laurence Bilbaud !
00:00:42 Et Frédéric Traumé !
00:00:46 Et la reine de la satire politique, notre capitaine de la rigolade, celle qui tient la ligue de front pour défendre la liberté d'expression
00:00:54 Charline Vanhoenacker !
00:00:58 Bonsoir à la France Inter !
00:01:20 Bon, bon, bon, cette fois il nous en manque deux, deux membres de la troupe
00:01:25 C'est à dire que la procédure disciplinaire à l'encontre de Guillaume est toujours en cours
00:01:30 Et en signe de protestation, Emerick a choisi de rester au bar
00:01:34 C'est à dire que chaque semaine on perd un chroniqueur
00:01:38 C'est devenu Koh-Lanta cette émission
00:01:41 Les aventuriers de Radio France ont décidé de vous éliminer
00:01:45 On espère que la sentence n'est pas irrévocable
00:01:49 Résultat, moi en tant que productrice de cette émission, je suis obligée de faire plus de remaniements qu'Emmanuel Macron
00:01:57 Et alors là je dis non !
00:02:00 Alors, du renfort m'a été proposé et nous avons décliné cette offre
00:02:06 On ne remplace pas un camarade injustement sanctionné et on ne remplace pas un camarade qui proteste en solidarité
00:02:13 Il y aura donc deux micros éteints ce soir
00:02:16 (Applaudissements)
00:02:22 Pour défendre la liberté d'expression, on peut prendre la liberté de ne pas s'exprimer
00:02:28 Et on peut prendre celle de l'exercer
00:02:30 Chacun se met dans l'espace où il se sent le plus utile
00:02:34 Et moi je passe mon temps à me moquer du gouvernement quand il utilise le 49.3
00:02:39 C'est pas pour imposer à des humoristes de venir faire des blagues
00:02:43 Même si cette saison, ça fait déjà plusieurs dimanches que j'ai l'impression d'engager ma responsabilité
00:02:50 Et de risquer une motion de censure
00:02:52 Mais la comparaison s'arrête là bien sûr
00:02:55 (Applaudissements)
00:02:58 Si on lit la presse, on pourrait penser qu'en ce moment il y a une ambiance un petit peu particulière au sein de cette station
00:03:05 Niveau cohésion de groupe, on fait un petit peu penser à la NUPES
00:03:10 (Rires)
00:03:11 Alors on l'a un peu cherché parce qu'au départ on nous a demandé de faire des bonnes audiences
00:03:16 Et comme là on fait de très bonnes audiences
00:03:19 Et ben voilà, c'est de votre faute aussi, les auditoristes qui sont dans le fond
00:03:23 (Rires)
00:03:24 Après nous on a été embauchés pour faire des blagues et maintenant on nous reproche de faire des blagues
00:03:31 Alors nous on nous avait dit qu'il fallait titiller les interdits
00:03:36 Mais il aurait fallu préciser qu'on peut pas titiller tous les interdits
00:03:41 Alors ben on a qu'à dire qu'on peut titiller certains interdits
00:03:45 Mais alors nous on attend la liste
00:03:48 (Applaudissements)
00:03:53 Alors vous vous posez sûrement la question "Est-ce qu'ils seront à l'antenne la saison prochaine ?"
00:03:59 On va déjà essayer d'être à l'antenne la semaine prochaine
00:04:03 (Rires)
00:04:06 Alors si l'idée c'est de nous avoir à l'usure, sachez que j'ai travaillé 12 ans avec Visorek
00:04:12 Et 10 ans avec Meurisse, donc au niveau usure j'ai de la résistance
00:04:16 (Applaudissements)
00:04:19 Et puis de toute façon vous savez quoi, dans 34 jours, 18 heures et 31 minutes c'est les vacances
00:04:24 On va pouvoir déconnecter pendant 2 mois, ou 6, ou 12
00:04:29 Mais nous sommes ouverts à la discussion
00:04:33 La preuve, comme notre émission coûte apparemment trop cher
00:04:36 Emmerich a décidé de ne pas venir ce soir pour qu'on puisse faire des économies
00:04:40 Et ça c'est plus qu'un bel effort, je dirais même, c'est une marque de loyauté
00:04:45 (Applaudissements)
00:04:56 Alors, les amis dans ce studio, je vous demande pas comment ça va
00:05:01 Et non !
00:05:03 Et oui, comme on vient bosser le dimanche, on aurait pu s'appeler "On va déguster"
00:05:08 (Rires)
00:05:10 C'est la petite blague corporelle qui se place bien à 18h16 en direct sur France Inter
00:05:15 Allez, on vous promet une émission peut-être un peu plus musicale qu'à l'habitude
00:05:19 Mais laissez-vous aller, laissez-vous porter, ça va ambiancer votre dimanche quand même
00:05:23 Et surtout de la musique live, ce soir, Sarah Algan est avec nous, Joub
00:05:29 Et elle vient de loin Sarah
00:05:31 Elle vient du Somaliland, alors je dois vous avouer que moi je connaissais pas
00:05:34 Mais maintenant c'est placé sur la carte du monde grâce à elle, la chanteuse Sarah Algan
00:05:39 Et au sortière de l'adolescence, à la fin des années 80, elle se retrouve au milieu de la guerre
00:05:43 Qui ravage son pays, à 16 ans, elle est sur le front
00:05:46 Et elle devient à la fois infirmière et chanteuse en s'occupant des combattants blessés
00:05:51 1991, le Somaliland se proclame état indépendant
00:05:55 Et depuis, il attend quand même d'être reconnu par la communauté mondiale
00:05:58 Alors le pays est détruit, Sarah Algan, pas pour la France, trouve refuge à Lyon et s'engage dans la musique
00:06:05 "Idodor", chez Danaïa Music, c'est le nom de son dernier album
00:06:09 Et nous on écoute "Sharaf"
00:06:11 À vous Sarah
00:06:14 "Sharaf"
00:06:19 "Sharaf"
00:06:24 "Sharaf"
00:06:29 "Sharaf"
00:06:33 "Sharaf"
00:06:38 "Sharaf"
00:06:43 "Sharaf"
00:06:48 "Sharaf"
00:06:53 "Sharaf"
00:06:59 "Sharaf"
00:07:04 "Sharaf"
00:07:09 "Sharaf"
00:07:14 "Sharaf"
00:07:19 "Sharaf"
00:07:25 "Sharaf"
00:07:29 "Sharaf"
00:07:34 "Sharaf"
00:07:39 "Sharaf"
00:07:44 "Sharaf"
00:07:50 "Sharaf"
00:07:55 "Sharaf"
00:08:00 "Sharaf"
00:08:05 "Sharaf"
00:08:10 "Sharaf"
00:08:16 Et je ne vais pas m'enfuir de mes vies...
00:08:18 Je ne me suis pas ennuyé par l'amour...
00:08:21 Si jamais je ne perds pas mon temps...
00:08:28 Je ne me suis pas ennuyer par l'amour...
00:08:31 Je ne me suis pas ennuyé par l'amour...
00:08:33 Et je ne vais pas m'enfuir de mes vies...
00:08:36 Je ne me suis pas ennuyé par l'amour...
00:08:43 Si jamais je ne perds pas mon temps...
00:08:46 Je ne me suis pas ennuyé par l'amour...
00:08:48 Et je ne vais pas m'enfuir de mes vies...
00:08:51 Je ne me suis pas ennuyé par l'amour...
00:08:54 Et je ne vais pas m'enfuir de mes vies...
00:08:56 Je ne me suis pas ennuyé par l'amour...
00:08:59 Je ne me suis pas ennuyé par l'amour...
00:09:06 Je ne me suis pas ennuyé par l'amour...
00:09:08 Je ne me suis pas ennuyé par l'amour...
00:09:11 Et je ne vais pas m'enfuir de mes vies...
00:09:14 Et je ne vais pas m'enfuir de mes vies...
00:09:23 Je ne me suis pas ennuyé par l'amour...
00:09:26 Je ne me suis pas ennuyé par l'amour...
00:09:29 Et je ne vais pas m'enfuir de mes vies...
00:09:31 Et je ne vais pas m'enfuir de mes vies...
00:09:34 Je ne me suis pas ennuyé par l'amour...
00:09:36 Je ne me suis pas ennuyé par l'amour...
00:09:39 Et je ne vais pas m'enfuir de mes vies...
00:09:41 ...
00:10:05 ...
00:10:18 Oh ! Sarah Algan !
00:10:22 Avec aux percussions aussi Emmerick Hall, à la guitare électrique Maëlle Salette, au clavier Régis Monté.
00:10:31 Sarah Algan, magnifique !
00:10:34 Alors, hier, qu'est-ce qu'on a fêté au Somaliland chez vous ?
00:10:39 Hier, c'était le 33ème anniversaire de notre indépendance après la guerre.
00:10:44 Et c'était le 18 mai.
00:10:47 Merci beaucoup !
00:10:50 Nos auditeuristes qui nous écoutent au Somaliland seront touchés de vous entendre aussi !
00:10:54 "Idodor", c'est votre nouvel album.
00:10:58 Et on vous retrouve en deuxième heure avec vos musiciens, cher Sarah Algan, pour une reprise.
00:11:03 Ce sera la première fois que vous chantez en français.
00:11:06 Allez-vous concentrer, on vous attend en deuxième heure !
00:11:10 Et merci à Pierrick Charles et Jérôme Ragano à la prise de son.
00:11:15 Juliette Arnaud, l'actualité heureuse pour vous, c'est quand un grand réalisateur, Gus Van Sant, dirige une série
00:11:21 qui traite d'un épisode de la vie d'un grand écrivain, Truman Capote.
00:11:26 Ça s'appelle ?
00:11:27 "Prières Exaucées". Ah non, la série s'appelle "Feud".
00:11:31 "Querelle" en français. Sous-titre "Capote versus the Swans".
00:11:35 Parce que dans la dernière partie de sa vie, Capote fréquente intimement un groupe de femmes, des mondaines,
00:11:40 qu'il appelait "The Swans", les cygnes.
00:11:42 Et puis, paraît dans un journal un extrait de son dernier livre où elles se sont reconnues et celles ne lui ont pas pardonné.
00:11:48 Non, parce que ce dernier livre qui s'appelait "Prières Exaucées" était un scandale.
00:11:52 Mais on va revenir au début, à l'histoire de Truman Capote.
00:11:55 Il était une fois, dans les années 20 aux Etats-Unis, un petit garçon un peu petit, un peu fluet,
00:12:00 à la voix un peu oseautante, bref, plus proche de Barbie que de cet abruti de G.I. Joe.
00:12:05 Et ce petit garçon traversa une enfance malmenée.
00:12:09 Et il pria pendant toute cette enfance pour devenir un écrivain admiré, riche et célèbre.
00:12:14 Et il parvint grâce à deux chefs-d'oeuvre, "Breakfast at Tiffany" et "Deux sangs froids".
00:12:21 Là, évidemment, musique triomphante mais aussi émouvante.
00:12:24 [Chante]
00:12:27 Rideau, fin.
00:12:28 [Rires]
00:12:29 Oui, sauf que la vie s'est rarement gaulée de la sorte.
00:12:32 Parce qu'après les chefs-d'oeuvre, il s'agissait de continuer à vivre, il s'agissait de continuer à écrire.
00:12:37 Et à cette époque, Truman Capote va dresser un portrait de lui-même, plus moins Disney, plus café sans sucre.
00:12:45 Concis, lapidaire, saignant, il dit "Je suis un alcoolique, je suis un drogué, je suis un homosexuel, je suis un génie".
00:12:52 Alors le génie envisage un nouveau roman.
00:12:55 Mais alors là, ça va être un truc dément.
00:12:57 Il va faire comme Proust, il va littéralement fusiller la haute société dont il a tellement voulu intégrer les rangs.
00:13:02 Et cette oeuvre, il l'intitulera "Prières exaucées", en référence à une phrase de Sainte Thérèse d'Avila.
00:13:09 Première fois que je cite une sainte.
00:13:11 [Rires]
00:13:12 À part moi.
00:13:13 [Rires]
00:13:15 Donc c'est une phrase de Sainte Thérèse d'Avila qui disait "Il y a plus de larmes versées sur les prières exaucées que sur celles qui ne le sont pas".
00:13:23 Et ça, Truman Capote était bien placé pour sentir que ça n'était pas qu'une phrase de sainte.
00:13:27 Avec ce livre a-t-il égalé Proust ?
00:13:30 [Rires]
00:13:33 Il reste un petit livre cruel, cru, sans colonne vertébrale,
00:13:38 que Truman Capote n'a pas réussi à finir sur plusieurs décennies, des années 60 jusqu'à la mi-temps des années 80.
00:13:43 Là, il va mourir, le roman sera publié inachevé.
00:13:46 Moi, je suis certaine que Truman Capote n'avait plus les moyens de le finir, ce livre.
00:13:50 Il n'avait plus tellement les moyens psychiques d'écrire, de bosser, de faire son métier d'écrivain, occupé qu'il était à bosser sur ses addictions.
00:13:59 Oui, là c'est de l'ironie, parce qu'on ne bosse pas sur une addiction, ou avec une addiction, elle nous bosse, elle nous possède.
00:14:06 Bref, son opération "Je déglingue les hapifus" aura pour résultat de le fâcher mortellement avec ses amis mondaines,
00:14:13 les "signes", comme il les appelait, impassibles en apparence, mais pédalant dur dur sous la surface de l'eau,
00:14:19 pour parvenir à rester impassibles.
00:14:21 Elles ont été trahies par un homme à qui elles faisaient confiance pour une fois dans leur vie,
00:14:27 un homme à qui elles lui ont raconté leur vraie vie sous la surface de l'eau.
00:14:31 Tous les gens qui apparaissent dans ce livre, vraiment scandaleux, apparaissent parfois sous leur vrai nom,
00:14:37 mais ils sont tous morts depuis longtemps.
00:14:39 Bay Pellet, Salinger, les Sœurs Bouvier, les Kennedy, même le père, mais aussi Colette, Sartre, Beauvoir,
00:14:44 les ondes révélées dans le livre sont bues depuis longtemps, le poison est périmé.
00:14:49 Mais il subsiste une chose, c'est la musicalité de l'écrivain.
00:14:52 Comme lui, vous voyez, "J'aime pas le champagne", sauf quand c'est Truman Capote qui décrit.
00:14:57 Il dit "Dans sa bouteille de verre blanc qui met en valeur sa pâle splendeur,
00:15:01 ses ardents de froideur crépitantes et pétillantes, et qui une fois bu, semble ne jamais avoir été bu,
00:15:07 mais s'être évanoui sur votre langue, s'y être consumé, en laissant une cendre persistante, suave et lourde."
00:15:15 Santé Truman. Merci, bisous, merci.
00:15:18 Merci Juliette Arnault.
00:15:21 Et toutes vos chroniques sont disponibles en podcast pour vos choix de classique.
00:15:26 Alors, qui a eu l'idée d'appeler le journal, le journal des Bonnes Nouvelles ?
00:15:30 Notre optimisme nous perdra.
00:15:32 Alors là vous vous dites "Mais comment est-ce qu'elle va s'en sortir toute seule pour faire son journal ?"
00:15:36 Et ben, elle va pas s'en sortir, mais, mais, dans les règles.
00:15:39 Une procédure disciplinaire en cours à l'égard du co-animateur de cette séquence,
00:15:43 ayant entraîné un mouvement de protestation de la part de notre envoyé spécial,
00:15:47 nous ne sommes pas en mesure d'assurer le déroulement habituel du journal des Bonnes Nouvelles.
00:15:52 Aussi, veuillez accueillir un disque.
00:15:56 Celui du duo électro Sexy Sushi.
00:15:59 Quand ils étaient en tournée, une roue de l'infortune décidait de l'ordre des morceaux.
00:16:03 Et ce soir, la roue s'arrête sur le titre "J'aime mon pays".
00:16:08 Sexy Sushi sur France Inter, une autre dimension.
00:16:12 [Musique]
00:16:24 J'aime que tout soit bien mangé, j'aime que ma famille m'obéisse,
00:16:30 j'aime la chasse et mes copains bourrés, j'aime surtout la représentation du Christ,
00:16:36 j'aime bien que les femmes n'avortent pas, j'aime bien la télévision,
00:16:43 j'aime bien l'idée du partage, j'aime cependant ne pas donner mon pognon.
00:16:49 [Musique]
00:16:52 J'aime mon pays, comment peux-tu en douter ? J'aime aussi le Seigneur, garde-lui pardon à mes péchés.
00:16:59 J'aime mon pays, comment peux-tu en douter ? J'aime aussi le Seigneur, garde-lui pardon à mes péchés.
00:17:05 J'aime mon pays, comment peux-tu en douter ? J'aime aussi le Seigneur, garde-lui pardon à mes péchés.
00:17:12 J'aime mon pays, comment peux-tu en douter ? J'aime aussi le Seigneur, garde-lui pardon à mes péchés.
00:17:18 [Musique]
00:17:28 J'aime que les pédés soient punis, j'aime que les pauvres soient isolés,
00:17:34 j'aime que les handicapés s'ennuient, j'aime que ma voiture soit bien garée.
00:17:40 J'aime les valeurs, j'aime les principes, j'aime l'armée, j'aime les hypermarchés,
00:17:47 j'aime en secret tripoter mon fils, j'aime aller à nos motos et aux constitués.
00:17:53 [Musique]
00:18:00 J'aime mon pays, comment peux-tu en douter ? J'aime aussi le Seigneur, garde-lui pardon à mes péchés.
00:18:26 Et merci à Rebecca Manzoni qui est à Cannes en ce moment.
00:18:31 Et on va la retrouver juste après aussi cette émission, après 20h dans le Masque et la Plume.
00:18:36 Et puis il y aura bien un journal ce soir, ce sera le journal de la rédaction à 19h.
00:18:41 Et plus que jamais les amis, on va avoir besoin d'entendre la relève de l'humour.
00:18:46 On est d'accord ?
00:18:48 Qui sont ces jeunes qui arpentent les Comédie Club aujourd'hui ?
00:18:54 Qu'écrivent-ils ? Est-ce qu'on va leur donner envie de faire la radio ? Je ne sais pas.
00:18:58 En tout cas on lance une jeune pousse dans l'arène du 104 ce soir sur France Inter.
00:19:03 Voici Anne Caen qui entre sur la scène de ce studio.
00:19:08 Et pour l'aider à calibrer sa prestation de 3 minutes, elle entendra ceci au bout de 3 minutes.
00:19:13 Chère Anne Caen, c'est à toi.
00:19:16 Merci beaucoup, je suis ravie d'être là.
00:19:20 Quand France Inter m'a appelée, j'étais refaite. Vraiment j'étais là, mais génial.
00:19:24 Merci d'avoir pensé à moi, je suis fan de Nagui.
00:19:28 Et ensuite, ils m'ont dit que c'était pour le grand dimanche soir.
00:19:33 Et je vous avoue que j'ai des plans de carrière à long terme.
00:19:37 Donc écoutez, je suis quand même ravie d'être avec vous ce soir.
00:19:43 Je m'appelle Anne Caen et très souvent on pense que je suis timide.
00:19:49 Alors que pas du tout. Sinon déjà je ne serais pas là en train de vous parler.
00:19:54 Mais je suis introvertie. Et on confond toujours timide et introvertie.
00:19:59 Alors que ça n'a rien à voir.
00:20:02 Tu vois par exemple Thomas, si après mon passage on commence à parler, ça ne va pas me faire peur.
00:20:06 Mais ça va me faire chier.
00:20:09 Timide, introvertie.
00:20:12 Moi chaque journée, je démarre avec une sorte de batterie sociale.
00:20:16 Et typiquement, "Oh, coucou Anne, ça va ?" Hop, ça diminue.
00:20:20 Et parfois je suis au milieu d'une conversation et ma batterie s'éteint.
00:20:25 Et je rêverais d'être honnête avec la personne en face de moi.
00:20:28 C'est d'être honnête, d'être là.
00:20:30 "Mais non, vous bougez à Nantes du coup, mais raconte."
00:20:34 "Stop, j'en ai plus rien à foutre."
00:20:38 Limite, j'aimerais ne même pas voir elle dire.
00:20:41 Que ça se voit sur ma tronche.
00:20:43 Tu imagines le bonheur, tu es au taf, tu crois à ton collègue, tu n'en as rien à foutre.
00:20:47 Tu pourrais être là, "Bruno, Bruno, non, non, je t'arrête tout de suite, regarde, je suis à 4%."
00:20:53 Donc on ne va pas démarrer cette conversation.
00:20:57 Mais alors moi j'adore être introvertie.
00:20:59 Vraiment j'adore ça, parce que j'ai des joies mais intenses dans la vie de tous les jours.
00:21:04 Tu vois par exemple au hasard, Thomas, si tu veux me rendre euphorique, très simple.
00:21:10 Cale un truc avec moi, un truc cool, un café, un dej, ce que tu veux.
00:21:15 Et annule moi au dernier moment.
00:21:19 Ce sont mes grands moments de bonheur dans la vie, des gens qui m'annulent.
00:21:24 Et moi j'ai ce truc où quand tu m'annules, j'ai l'impression d'avoir gagné le droit de t'annuler la fois d'après.
00:21:31 Donc moi j'ai quelques relations amicales niche qui se résument rigoureusement à "Il m'annule, je le rannule, il m'rannule, je le rannule, on s'adore, ça fait 8 mois qu'on se voit pas."
00:21:45 Avec un ami on est carrément passé à l'étape d'après.
00:21:48 Donc on continue de se caler des trucs, mais nous-mêmes on n'y croit plus.
00:21:54 Dire que le jour J, concrètement, personne ne s'écrit.
00:21:59 On vit notre vie.
00:22:01 Je suis censée le voir mercredi prochain à 14h, j'ai calé un coiffeur.
00:22:06 Mais du coup je pense que pour quelqu'un qui adore être décommandé, je crois que finalement je suis dans la bonne émission.
00:22:14 En plus j'étais censée venir la semaine dernière, "Veux exaucés", émission annulée.
00:22:27 Je suis dans mon élément ici.
00:22:30 Et en plus je n'ai aucune pression.
00:22:34 Parce que dans ma famille, personne n'écoute France Inter.
00:22:37 Normalement quand un humoriste démarre à la radio, c'est un peu la fierté générale.
00:22:42 Moi pas du tout.
00:22:44 Pour vous donner une idée, ma grand-mère, elle est aristo.
00:22:48 Donc très concrètement, je la vouvoie, je l'appelle "bonne maman".
00:22:54 Et quand je lui écris une carte postale, je lui adresse à "Madame la Comtesse".
00:22:59 Et il n'y a pas de blague là-dedans.
00:23:02 Autant vous dire qu'elle ne fait pas partie des auditeurs type de France Inter que j'ai devant moi.
00:23:08 Mais elle aurait pu passer l'antenne.
00:23:11 Pas comme chroniqueuse, mais dans les micro-trottoirs de Guillaume.
00:23:17 (Rires)
00:23:21 Je pense qu'elle aura fait son passion.
00:23:24 Et j'aimerais nuancer, parce que ce n'est pas complètement vrai.
00:23:28 Parce que si j'étais chaque semaine sur France Inter, non seulement elle serait hyper fière,
00:23:33 mais en plus vraiment, elle se mettrait à écouter religieusement France Inter.
00:23:37 Parce qu'elle aussi, et j'invente rien, elle est vraiment fan de Nagui.
00:23:41 (Rires)
00:23:43 Donc merci.
00:23:45 (Applaudissements)
00:23:47 Merci de m'avoir invitée.
00:23:49 Et surtout, surtout, merci cette fois-ci de ne pas m'avoir annulée.
00:23:53 Merci beaucoup.
00:23:55 Anne Caen, venez vous rejoindre.
00:23:58 On peut vous suivre sur Instagram.
00:24:00 Anne Caen, C-A-H-E-N.
00:24:02 Vous êtes au Théâtre du Métropole les mardi à 21h.
00:24:05 Il reste deux dates et à Bobineau le 24 mai pour le Festival d'Humour de Paris.
00:24:09 Vous restez avec nous.
00:24:10 Vous avez noté ce soir aussi que la scène du Petit Théâtre Radio de Juliette est restée vide.
00:24:14 Qui a eu l'idée de confier l'interprétation à des humoristes subversifs qui du coup ne sont pas là ?
00:24:19 Et oui, et là vous vous dites, chères auditrices, chers auditeurs, mais comment va-t-elle s'en sortir ?
00:24:23 Eh bien oui, oui.
00:24:24 Eh bien elle ne va pas.
00:24:26 Mais dans les règles.
00:24:28 En raison d'une procédure disciplinaire en cours à l'égard d'un comédien de la Troupe
00:24:32 ayant entraîné un mouvement de protestation de la part d'un autre comédien de la Troupe,
00:24:36 nous ne sommes pas en mesure d'assurer le déroulement habituel de notre programme, la dramatique radio.
00:24:41 Chers publics du 104, chères auditories, voici donc pour vous une respiration musicale du meilleur cru.
00:24:47 Les Clash avec Police on my Back.
00:24:50 Mathieu Vidal.
00:24:52 [Musique]
00:25:04 [Musique]
00:25:32 [Musique]
00:25:42 [Musique]
00:26:02 [Musique]
00:26:22 [Musique]
00:26:42 [Musique]
00:27:02 [Musique]
00:27:15 Et merci à Mathieu Vidal qui est présent ici dans ce studio d'avoir prêté sa voix pour lancer le disque.
00:27:22 Vous retrouvez Mathieu Vidal dès demain à 14h pour la Terre au Carré en compagnie de Camille Cronier qui est là aussi ce soir.
00:27:29 Émission à laquelle collaborent les reporters Anna L. Verzot et Guy Vanthiel.
00:27:35 [Applaudissements]
00:27:37 Vous écoutez France Inter en direct, 18h38, une histoire de l'oncle Joob.
00:27:42 C'est toujours une histoire politique et ce soir à partir de ce tube.
00:27:46 [Musique]
00:27:50 Alors il y a encore question de révolution ici.
00:27:52 Oui mais vous savez, j'ai assisté il n'y a pas longtemps à une discussion sur ce titre et il m'a paru important de l'expliquer en fait.
00:27:59 Il y a des moments dans la vie qui vous forgent, souvent c'est quand l'idée de l'injustice devient trop forte.
00:28:04 Et Talking about a revolution a été écrite par Tracy Chapman lorsqu'elle avait 16 ans.
00:28:10 Elle a grandi dans un quartier pourri de Cleveland, père absent, mère qui multiplie les boulots pour que ses filles vivent la tête haute.
00:28:17 Alors chez elle, il y a à bouffer mais pour comme les autres habitants du quartier, la fin du mois commence le premier.
00:28:22 Donc pour pallier au manque, on se réfugie dans la musique qui va de la soule à l'opéra.
00:28:27 Elle est maligne, elle est amontueuse, elle va obtenir une bourse pour étudier l'anthropologie.
00:28:32 Et là, elle découvre avec effroi ses étudiants, ses congénères dont l'argent n'est pas un souci et qui portent un regard de supériorité sur les boursiers.
00:28:41 Ils pensent, ces gens-là, qu'une fois leurs études terminées, ces crevards rentreront chez eux, rejoindront la classe sociale auxquelles ils appartiennent et basta.
00:28:49 On ne va pas en plus leur faire de la place, ce serait vraiment trop.
00:28:52 Donc elles, elles chantent, tandis qu'ils attendent l'aumône de l'État-providence, pleurent aux portes de ces organisations caritatives,
00:29:01 perdent leur temps dans les files de chômeurs, patientent dans l'espoir d'une promotion, ne s'étuent pas,
00:29:07 elles s'adressent aux étudiants, qu'ils parlent de révolution, cela résonne comme un murmure,
00:29:12 les pauvres gens vont se révolter pour prendre ce qui leur revient.
00:29:16 Et c'est une chanson d'envergure qui, plus de 20 ans après sa sortie, résonnera encore en 2011, lors des révolutions arabes.
00:29:24 Alors maintenant je dis, allez, envoie François !
00:29:26 [Applaudissements]
00:29:33 [Musique]
00:29:36 [Musique]
00:29:44 [Musique]
00:29:52 [Musique]
00:29:57 [Musique]
00:30:01 [Musique]
00:30:09 [Musique]
00:30:17 [Musique]
00:30:25 [Musique]
00:30:33 [Musique]
00:30:41 [Musique]
00:30:49 [Musique]
00:30:55 [Musique]
00:31:01 [Musique]
00:31:07 [Musique]
00:31:13 [Musique]
00:31:19 [Musique]
00:31:25 [Musique]
00:31:31 [Musique]
00:31:37 [Musique]
00:31:43 [Musique]
00:31:49 Merci Djoubaka et hop, un titre de plus dans la playlist politique qui se comprit par petites briques depuis le début de la saison.
00:31:58 Et puis de la révolution à la rigolade, vous savez qu'il n'y a qu'un pas ici,
00:32:03 avec un vent frais de Belgique qui nous arrive, mais oui, c'est vous, vous donnez votre respiration, c'est vous, c'est Laurence Bibaud !
00:32:10 [Applaudissements]
00:32:16 Chers publics, chers auditeurs, vous savez combien il y a de chroniques d'humour par semaine sur France Inter ?
00:32:21 Plus de 40 ! Beaucoup hein ?
00:32:23 40 !
00:32:24 Oui, c'est autant que les biais d'infos, un compte au stress, un compte amuse, un compte au stress, un biais intime.
00:32:28 Attention, je dis 40, ce n'est pas une presse, ça dépend des semaines, parfois en plus, parfois une en moins, parfois aucune.
00:32:33 [Rires]
00:32:35 Rassurez-vous, je ne reviendrai pas sur l'affaire.
00:32:38 Maurice !
00:32:39 Affaire !
00:32:40 [Rires]
00:32:42 Affaire qui me vaut quand même, quand je rentre à la RTBF, notre radio nationale, cette chose impalpable qu'on appelle prestige.
00:32:49 [Rires]
00:32:51 Je suis quand même une des seules à avoir touché parfois du bout du doigt les élus de l'Olympe de l'humour français.
00:32:57 En Belgique, sachez que nombreux sont les humoristes qui rêvent d'être menacés d'être virés pour une blague
00:33:03 parce que ça voudrait déjà dire que la direction les écoute.
00:33:06 [Rires]
00:33:08 [Applaudissements]
00:33:13 Direction à laquelle je n'ai jamais dit qu'on était aussi mal payés chez vous que chez nous.
00:33:17 Pensez bien, j'ai gonflé les montants.
00:33:19 Quoi ? Mais en France, c'est beaucoup plus !
00:33:22 Et à France Inter, on reçoit une gourde à prêter.
00:33:25 [Rires]
00:33:26 Non, il y a de l'eau !
00:33:28 Alors, forcément, ça me fait rire que trois per... mais on sait pourquoi.
00:33:33 Alors, forcément, l'affaire...
00:33:35 Horrif !
00:33:36 ...intrigue.
00:33:37 [Rires]
00:33:38 Ben oui, on pose des questions.
00:33:39 Alors, comment ça va France Inter ?
00:33:43 Ben écoute, ça va, je commence à trouver mon rythme, c'est pas évident, je suis entourée des cadeaux de la rigolade.
00:33:48 Non, non, mais je parlais pas de toi, mais de l'affaire !
00:33:51 [Rires]
00:33:53 Là, forcément, je prends une sorte d'air entendue, une grosse respiration pendant laquelle j'essaye de respirer un truc que je sais qu'ils ne savent pas.
00:33:59 [Inspiration]
00:34:00 Euh... écoute, moi j'en sais pas plus qu'est-ce qu'il y a dans les journaux, mais je fais semblant.
00:34:03 [Bafouille]
00:34:04 Oh, écoute, tu sais, c'est pas... c'est compliqué.
00:34:08 [Rires]
00:34:09 C'est pas évident, pas évident, pas évident.
00:34:12 Évidemment, la plupart du temps, ils me tournent le dos en se disant "putain, elle sait rien !"
00:34:16 [Rires]
00:34:18 Je me demande si elle travaille encore à France Inter, j'ai vu des photos sur son Insta, ça a l'air d'être des vieux trucs.
00:34:22 [Rires]
00:34:24 Bon, de toute façon, heureusement, je vais vous dire heureusement qu'ils ne creusent pas plus, parce qu'en effet, je ne comprends rien.
00:34:30 Je veux dire, votre truc de préavis syndicat, grève !
00:34:33 [Rires]
00:34:34 J'ai jamais eu de patron, moi je fonctionne en petite indépendante depuis toujours, alors faire grève, dit.
00:34:39 Il faudrait déjà que je me prévienne suffisamment à l'avance,
00:34:42 [Rires]
00:34:43 que je me concerte, que je fasse une AG, tout le monde est là ? Oui.
00:34:48 [Rires]
00:34:49 Tout le monde a voté ? Oui.
00:34:52 Et après, je peux faire grève, mais avec moi.
00:34:55 "Lawrence, j'arrête les blagues."
00:34:58 "Bah ça, Lawrence, c'est pas un scoop !"
00:35:01 [Rires]
00:35:02 "Allez au travail !"
00:35:03 Non, en plus, je veux dire, en Belgique, avant qu'une ou qu'un humoriste ne fasse grève,
00:35:08 il faudrait déjà qu'il ait suffisamment d'heures d'antenne pour qu'on s'en aperçoive.
00:35:12 On est loin de vos chiffres, 40 chroniques par semaine.
00:35:15 Alors, je terminerai par citer un grand intellectuel belge, Guy Verstraeten, alias Guilherme Muggis.
00:35:22 Oui !
00:35:23 Bien entendu.
00:35:24 À propos du succès des stand-up, il le disait, mais ça peut se décliner aussi en radio,
00:35:28 le fait qu'il y ait autant de gens payés pour faire décompresser les autres,
00:35:33 c'est pas le signe d'une société qui va bien.
00:35:36 [Rires et applaudissements]
00:35:38 Laurence Bigaud, à partager sur Youtube et en podcast.
00:35:43 Merci Laurence !
00:35:44 [Applaudissements]
00:35:47 Vu que vous êtes à côté de moi, il ne va pas y avoir de convention,
00:35:50 mais il va y avoir une autre sorte de forum, une espèce d'agora de la radio.
00:35:54 Ah oui, finalement, ça a lieu tous les soirs sur cette antenne.
00:35:57 Ah oui !
00:35:58 [Musique]
00:36:02 Le téléphone du dimanche sonne.
00:36:04 Charline Vanhoenacker.
00:36:06 [Rires]
00:36:08 Il y a des mots qui résonnent, comme le dit la chanteuse Jennifer.
00:36:12 Et puis, il y a les mots qui ne résonnent plus quand on est empêché de parler.
00:36:15 C'est de ceux-là qu'on va parler ce soir.
00:36:17 Mal compris, soupçonné, instrumentalisé, l'humour politique est-il en sursis ?
00:36:21 C'est ce que nous allons essayer de comprendre ce soir.
00:36:23 C'est le téléphone sonne, soyez les bienvenus.
00:36:25 Le téléphone du dimanche sonne.
00:36:27 [Applaudissements]
00:36:30 Et on va prendre un premier appel au standard.
00:36:34 Oui, j'entends qu'il y a beaucoup de questions ici d'humour politique,
00:36:38 mais on semble quand même avoir oublié que le fleuron de la liberté d'expression sur cette antenne publique,
00:36:43 c'était les brèves.
00:36:44 Et elles ont complètement disparu depuis à peu près, je dirais, le début de la saison.
00:36:49 Et personne ne s'en est ému.
00:36:50 Moi, j'adorais ça, par exemple, les ivres virgules.
00:36:52 Rappelez-vous, les ivres virgules, il reste coincé dans son teckel.
00:36:55 Oui, vous avez raison de le souligner, Alexandre.
00:36:58 Non, mais vous pouvez m'appeler Alex.
00:37:00 Mais donc moi, je pense que la brève, c'est ce qui doit rester quand tout a été interdit.
00:37:05 Je ne connaissais pas cette maxime, Alex.
00:37:06 J'avoue que je n'avais pas bien mesuré l'importance de la brève dans ce débat.
00:37:09 Mais si, parce que ça dénonce.
00:37:11 Par exemple, ivre virgule, il urine dans une bouteille de 16-64,
00:37:15 son ami la boit et la trouve meilleure que d'habitude.
00:37:18 En effet, en effet.
00:37:19 Merci, Alex, pour votre appel.
00:37:21 Et en studio, nous sommes ce soir en compagnie de Laurence Bibaud, spécialiste de l'humour.
00:37:26 Laurence Bibaud, bonjour.
00:37:27 Bonjour.
00:37:28 Vous avez publié une thèse intitulée "La sémiotique du rire, typologie analytique de la blague".
00:37:35 En creux, vous vous êtes penchée sur l'agencement des signes
00:37:38 qui, une fois qu'ils composent une locution, suscitent un effet comique.
00:37:41 Oui, oui. J'ai étudié ce qui déclenche la poilade, quoi.
00:37:46 Voilà, voilà, voilà. Laurence Bibaud, d'après vous, quel est l'état des lieux de l'humour politique en France ?
00:37:51 Ça craint.
00:37:53 Mais encore.
00:37:55 Eh ben, ça craint vraiment, je vois.
00:37:58 Merci pour votre concision, Laurence, parce que ça va nous permettre d'élargir le débat.
00:38:03 Et on va prendre en ligne tout de suite un auditeur qui nous appelle de Suisse.
00:38:06 Yann, on vous écoute, Yann.
00:38:08 Bonjour, Yann Marguet, humoriste suisse, et donc venant d'un autre pays.
00:38:12 Je me disais que peut-être je pouvais apporter un regard extérieur, un peu de recul,
00:38:17 à vous autres qui avez un peu la tête dans le guidon.
00:38:21 Et ma question, c'était est-ce que la liberté d'expression en France et à Radio France
00:38:26 me permettrait par exemple de dire la phrase suivante...
00:38:29 Aïe, aïe, aïe, aïe, aïe, aïe, aïe...
00:38:31 Pfff...
00:38:33 Oh, là, là...
00:38:36 Mais c'est long...
00:38:38 C'est long, votre histoire, là.
00:38:41 Les caisses pour une blague, bordel...
00:38:45 Oh...
00:38:47 Oui, on vous a bien entendu, Yann. Merci pour votre question.
00:38:50 Thomas VDB est en studio avec nous et c'est son chef qui va nous répondre.
00:38:54 Voici Thomas VDB !
00:38:57 Bonjour, mes amis.
00:39:01 Alors, je trouve qu'il a raison, Yann Marguet, qu'on vient d'écouter,
00:39:05 ce sera excellent, cette décision.
00:39:07 On dirait un peu que la direction de Radio France, elle fait traîner ça exprès
00:39:10 pour qu'on s'habitue petit à petit à l'absence de Guillaume Meurice à l'antenne.
00:39:13 Mais je pense pas, je pense quand même, c'est pas leur genre, je pense pas.
00:39:17 Ça serait quand même leur prêter des mauvaises intentions d'imaginer qu'ils sont en train de se frotter les mains
00:39:21 en se disant "Eh ben, ils peuvent très bien la faire sans Meurice, cette émission".
00:39:25 Un peu comme le méchant dans Inspector Gadget, genre "Hm, hm, hm, hm".
00:39:29 Tu sais, avec son chat, là. Mais je pense qu'ils sont pas comme ça.
00:39:31 Je pense, franchement, ça m'étonnerait de leur part. Je pense qu'ils sont pas du tout comme ça.
00:39:35 Mais apparemment, ils ont encore besoin d'un peu de temps pour chipoter, pour statuer, pardon,
00:39:39 sur le cas de Guillaume, alors qu'on dirait que dans leur tête, c'est déjà réglé. Dans leur tête, c'est...
00:39:44 Guillaume Meurice, tu perds ton emploi !
00:39:48 Regarde ça toutes ces années de service public !
00:39:54 Mais heureusement, la solidarité s'est mise en place.
00:39:58 D'ailleurs, la semaine dernière, il y avait grève. Et je tiens à préciser que j'ai fait grève.
00:40:02 Non, parce que, bon, les gens, ils ont pas vu la différence, parce que je suis pas venu de l'année.
00:40:06 Mais ouais, c'est important de préciser que c'était pour cette raison-là que j'étais pas dans l'émission la semaine dernière.
00:40:11 Moi, Guillaume, je vous le dis, je le soutiens totalement, même si j'avoue que je l'ai un peu mauvaise,
00:40:15 parce qu'il loupe deux émissions, tout le monde parle de lui.
00:40:18 Moi, toute l'année, je me casse le cul à pas venir dans l'émission, pas un mot dans les médias.
00:40:23 Et c'est pas faute d'avoir tapé mon nom dans Google, faut vous dire.
00:40:27 En plus, Jamil, Laélia, Aymeric, tout le monde s'est barré en soutien à Guillaume, comme par hasard.
00:40:37 Moi, je tombe pile le jour où participer à l'émission, ça me fait passer pour un gros lâche.
00:40:42 Attends, parce que là, franchement, on passe tous pour les gros collabos qui soutiennent pas Guillaume Meurice.
00:40:46 Ça va super !
00:40:48 Je vous le dis franchement, parce que c'est vrai qu'aujourd'hui, on fait un peu tous des gâts des têtes honteuses de gens
00:40:52 qui vont être tendus à la Libération.
00:40:54 Moi aussi, j'aurais pu démissionner en direct et faire un coup d'éclat.
00:41:03 Mais si je démissionne, maintenant les gens vont dire "tu copies Jamil Leschlag ?"
00:41:07 Les gens vont être là "eh, plagiat ! Plagiat de démission !"
00:41:11 Moi Guillaume, je te le dis, pour toi, j'avais même pensé à me trancher la jugulaire en direct.
00:41:16 T'entends, Jamil ? Ça c'est de gauche, de se trancher la jugulaire.
00:41:20 Les vrais sont de gauche, les vrais sont de gauche, ils se tranchent tous la jugulaire.
00:41:24 Mais c'est vrai que tout ça, ça a un peu mis la zizanie.
00:41:28 Le groupe WhatsApp de l'émission, il a fait bugger WhatsApp.
00:41:33 Franchement, grâce à Charline, en trois semaines, l'action du Xanax est remontée en flèche.
00:41:39 Parce que là, ça part même en sucette entre les comiques de France Inter.
00:41:43 Sophia Aram, Tanguy Pastureau, François Morel, Guillaume Meurisse, c'est West Side Story.
00:41:48 C'est les jets, c'est les sharks.
00:41:50 L'autre jour, au réfectoire de la radio, les comiques se regardaient en claquant des doigts.
00:41:56 En plus, je vois Paul Mirabelle, il voit Alexis Le Rossignol, il met une grosse sabote japonaise, mon pote.
00:42:00 Là, il a fallu que le gars qui gère la page humour de SIT Radio France pour les séparer.
00:42:05 Le gars, il était là "Waouh, les gars, on se calme !"
00:42:07 Et c'est vrai que je suis d'accord avec lui, je pense qu'il faut tous redescendre.
00:42:10 Je pense qu'on est à bout de nerfs.
00:42:12 Je pense que là, c'est un maxi-fourbi dans la tête de pas mal de monde en ce moment.
00:42:15 Et moi le premier !
00:42:16 Je vous le dis franchement, l'autre jour, j'étais devant l'ordi,
00:42:18 et là, je vois passer une vieille vidéo de 2015 où Sophia Aram fait une blague de prépuce.
00:42:23 Vous m'auriez vu devant la vidéo.
00:42:25 Et je te jure, j'étais là "Ah ouais, mais alors on peut les faire ou on peut pas les faire les blagues de prépuce ?"
00:42:29 Et je te jure, mais alors aussitôt, je vous jure...
00:42:32 Mais attendez !
00:42:34 Mais non !
00:42:35 Mais non, vous êtes dans le faux !
00:42:38 Vous êtes dans le faux parce que moi le premier, je me dis "Mais Thomas, mais tu t'es regardé,
00:42:42 est-ce que tu as vu l'état dans lequel ça te met, cette histoire ?"
00:42:46 J'ai dit "Mais t'as vu l'état dans lequel on se met pour le seul plaisir d'avoir raison,
00:42:49 enfin en tout cas de croire mettre l'autre en tort ?"
00:42:51 Mais tout ça, je vous rassure, c'est du passé.
00:42:53 Parce que figurez-vous que j'ai une surprise, figurez-vous que j'ai chopé le numéro de téléphone de Sibyl Veil,
00:42:57 et je vais l'appeler tout de suite...
00:42:59 Attendez, je vais arranger ça, ne bougez pas.
00:43:01 (sonnerie de téléphone)
00:43:03 J'espère que je ne vais pas tomber sur le répondeur.
00:43:05 Bonjour, vous êtes sur le répondeur de Sibyl Veil, veuillez me laisser un message.
00:43:10 Oui, Sibyl Veil, bonjour, c'est Thomas Vellébé.
00:43:13 Bon, alors je voulais vous expliquer, je comprends que vous êtes dans une situation délicate.
00:43:16 Je sais que c'est difficile de revenir sur cette position, je mets un peu à votre place,
00:43:20 mais est-ce qu'à partir de maintenant, on ne pourrait pas calmer la chipote, Sibyl ?
00:43:24 Oui, franchement, vous vous rappelez Guillaume ?
00:43:26 On ne va pas virer Guillaume Meurice.
00:43:28 On ne va pas virer Guillaume Meurice dans la tête.
00:43:30 Vous l'appelez, vous lui dites "écoute, j'ai merdé", voilà, il va comprendre,
00:43:32 il n'est pas rancunier, voilà, donc je pense que là, ça c'est une bonne chose de faite.
00:43:36 Donc, c'est bon.
00:43:38 Guillaume Meurice est rembauché à France Inter, c'est oublié,
00:43:42 donc tout le monde peut tous redescendre, s'il vous plaît.
00:43:45 La direction de Radio France, la LICRA, le CRIF, les Comiques, le Hamas, Netanyahou,
00:43:51 vous m'appelez, vous m'appelez, on se voit tous en vrai, un après-midi je fais un truc,
00:43:55 chacun apporte un truc, je vous dis, moi je peux faire un caca.
00:43:58 Merci à tous.
00:43:59 Oui, merci beaucoup.
00:44:01 Merci mon cher Thomas.
00:44:04 Thomas, on est toujours dans le téléphone son, bien sûr, et on touche là au cœur du sujet,
00:44:09 l'humour politique qui provoque de plus en plus de surréactions, on comprend,
00:44:12 on va donner la parole à Nadine qui nous appelle du côté de Marseille, je crois.
00:44:16 Oui, bonjour toute l'équipe, ici Nadine de Martigues.
00:44:19 Moi aussi je voulais revenir un petit peu sur le sujet liberté d'expression sur France Inter,
00:44:23 c'est vrai que je trouve ça un petit peu inquiétant, on va dire, tout ce qui se passe.
00:44:27 En revanche, c'est vrai que moi, à titre personnel, c'est pas tant le sujet Guillaume Meurice
00:44:31 qui m'inquiète, parce que moi je ne vais pas vous le cacher,
00:44:34 c'est vrai que souvent je me dis que Guillaume Meurice dans votre émission,
00:44:37 vous savez, c'est un petit peu comme les tos de Tarama quand on est dans une soirée,
00:44:40 c'est-à-dire qu'on l'émet toujours par habitude, on le met, on le met, on le met,
00:44:44 alors qu'en fait, franchement, il n'y a pas tout le monde qui aime.
00:44:47 En revanche, moi c'est vrai qu'une personne que j'aimais beaucoup sur votre antenne,
00:44:51 elle passait le mercredi matin dans la matinale, c'est Nicole Ferroni.
00:44:54 Alors là, vraiment, qu'est-ce qu'elle m'a régalée, mon Dieu, elle était drôle, vivante, impressionnante,
00:44:59 petitante, pleine de moi, hante, radieuse, merveilleuse.
00:45:03 Et pipoteuse aussi, pipoteuse, non ?
00:45:06 Ah non, elle ne m'a jamais dit ça, non.
00:45:09 Non, mais non, parce que je vous dis qu'on ne m'a jamais dit que j'avais sa voix.
00:45:12 Non, j'ai une voix qui n'a rien à...
00:45:14 - Ouais, bah c'est vous. - D'accord, c'est moi.
00:45:17 Non, mais en fait, c'est parce que je voulais savoir si jamais vous cherchiez quelqu'un
00:45:20 pour remplacer Guillaume, du coup, moi je suis dispolée jeudi au cas où.
00:45:23 - Allez, bisous. - Merci, merci Nicole.
00:45:26 Je rappelle toutefois que le jeudi, la case du matin s'est déjà prise.
00:45:29 On va prendre directement un autre appel, mais le prénom ne s'affiche pas sur mon écran.
00:45:33 Bienvenue au Téléphone Son.
00:45:35 Oui, bonjour, Benjamin Tranier à l'appareil, l'homme le plus chicos de la bande FM.
00:45:42 Après Bruno Robles, bien sûr.
00:45:44 Bon, bah moi, c'est pour dire qu'il faut m'aider par rapport au droit de faire des blagues.
00:45:49 Est-ce que quelqu'un peut m'expliquer ce que ça veut dire être Charlie ?
00:45:53 Depuis que l'autriche argère trotskiste est suspendue d'antenne,
00:45:57 je crois que je n'ai pas la bonne définition.
00:45:59 Allez, bisous aux trois autour de la table qui n'avaient pas la flemme de venir aujourd'hui.
00:46:03 Merci, merci Benjamin, on vous a entendu.
00:46:05 C'est une bonne question, justement.
00:46:07 Je pense qu'on a un autre auditeur en ligne qui souhaite y répondre.
00:46:10 C'est Jean-Michel qui nous appelle du Gers.
00:46:13 Oui, bonjour, c'est Jean-Michel du Gers.
00:46:15 Non, coupez ça tout de suite.
00:46:17 Vous me coupez ça tout de suite.
00:46:19 La liberté d'expression.
00:46:21 Non, mais attendez, la liberté d'expression.
00:46:23 D'accord, mais enfin, il a dit, je cite, "Salut, c'est Jean-Michel du Gers".
00:46:27 C'est intolérable.
00:46:29 Je ne peux pas laisser passer ça, ça ne passe pas à l'Arkham.
00:46:31 Allez, on va terminer cette émission en prenant une question dans le public.
00:46:35 Au hasard, Madame, bonjour, comment vous appelez-vous ?
00:46:38 Fabienne.
00:46:40 Et vous nous appelez d'où, Fabienne ?
00:46:42 De la maison de la radio.
00:46:44 Moi, je voulais dire, je suis pour la liberté d'expression, mais il y a quand même un truc qui me gêne.
00:46:49 Oui, allez-y Fabienne.
00:46:50 J'ai comme l'impression que je suis couvert de liberté d'expression.
00:46:52 Vous êtes un peu en train de me piquer mon concept d'émission, là, non ?
00:46:56 Après, c'est qu'une impression, je peux me tromper, mais bon.
00:46:59 Si je vous dis par exemple "Bienvenue dans "Un jour dans le monde", le monde est vaste et on n'a qu'une heure,
00:47:04 et en deuxième heure, le téléphone sonne, ça ne vous rappelle pas quelque chose, ça, par hasard ?
00:47:07 Attendez, je cherche.
00:47:09 Ouh là là, attendez, on est en retard.
00:47:11 On doit rendre l'antenne, Fabienne, on rend l'antenne.
00:47:14 Merci à toute l'équipe qui a participé à ce téléphone sonne, à Laurent Fibon, merci.
00:47:19 Merci à Yann Marguet et Benjamin Tranié, que vous retrouvez sur cette antenne,
00:47:23 dès demain dans "Zoom Zoom Zen" de Mathieu Noël à 16h.
00:47:26 Merci à Nicole Ferroni, que vous pouvez voir dans "Piquante" sur Teva ou sur LCP.
00:47:30 Merci à Alex Vizorek, que vous retrouvez sur RTL.
00:47:34 Et merci à la vraie Fabienne Saint-Est, présente ce soir en studio,
00:47:38 et qu'on retrouve, bien sûr, demain, du lundi au jeudi, dans "Un jour dans le monde".
00:47:43 Et le téléphone sonne, on se retrouve juste après le journal de 19h.
00:47:47 Merci Eric Delvaux pour ses informations, et merci à toute la rédaction de France Inter.
00:47:54 Alors, qui vote pour que l'émission continue jusqu'à 20h ?
00:48:01 Allez, mesure adoptée !
00:48:04 C'est le grand dimanche soir qui redémarre !
00:48:10 Nous sommes ensemble jusqu'à 20h, avec Juliette Arnault, Isabelle Sorante,
00:48:16 Thomas VDB, Joubaka, Laurence Bibaud et Frédéric Promet.
00:48:24 Mais sans Guillaume Meurice, suspendu par Radio France,
00:48:29 et sans Émeric Lomprey, absent en signe de protestation.
00:48:33 On proteste au micro.
00:48:35 Et à pied, elle n'aura pas son reste en protestation, la chanteuse venue du Somaliland,
00:48:40 qui nous offre sa musique live ce soir.
00:48:43 Sarah Halgan sera de retour, elle nous proposera une reprise,
00:48:47 c'est la première fois qu'elle chantera en français.
00:48:49 Et voici notre invitée, qui va forcément tomber sous le charme d'une chanteuse du Somaliland,
00:48:56 voici André Manoukian !
00:48:59 Merci André Manoukian d'être parmi nous ce soir.
00:49:09 Merci Charline, mais je ne comprends pas, il y a un mec qui s'appelle Guillaume Meurice qui m'a dit
00:49:13 "Viens, j'ai une émission pas mal à la radio, ça serait bien que tu viennes le dimanche".
00:49:17 J'arrive, il n'est pas là, mais ça ne se fait pas franchement, non ?
00:49:19 C'est vrai que c'est lui qui vous a invité ?
00:49:21 Mais oui, je l'ai rencontré dans un salon du livre, entre écrivains, on se salue, vous savez comment on est.
00:49:26 On a bien écouté tout ça, il m'a dit "Viens, écoute, ça ferait plaisir, tiens, pourquoi pas ?"
00:49:30 On a fait un selfie tous les deux, enfin voilà quoi.
00:49:32 Et là il n'est pas là, je ne comprends pas. Enfin, c'est pas grave.
00:49:35 Il nous a dit en fait que c'est une blague qu'il t'avait fait.
00:49:39 Il nous a dit "Ouais, j'ai fait croire à Manoukian que je suis encore dans l'émission".
00:49:43 Ça, ça ne m'étonne pas du tout.
00:49:46 Cher André, vous publiez "Les pouvoirs extraordinaires de la musique".
00:49:51 C'est paru chez HarperCollins, en coédition avec France Inter.
00:49:56 C'est le recueil de vos chroniques sur cette antenne.
00:50:00 Mais alors André, elles sont écrites ces chroniques ?
00:50:04 Non seulement elles sont écrites, mais je me renouvelle, Charline.
00:50:08 Il y avait un certain Guillaume, par exemple, qui disait sans arrêt que je recyclais toujours la même chronique.
00:50:14 Maintenant c'est gravé, parce qu'il y a eu "Les routes du jazz", "Les routes de la musique",
00:50:19 "Les pouvoirs extraordinaires de la musique".
00:50:21 Donc si c'était déjà de JPT, on s'en serait rendu compte.
00:50:24 Merci.
00:50:26 Cher André, nous avons lu votre recueil, et Juliette l'a lu intégralement.
00:50:30 Oui, parce qu'il y a un truc qui m'étonne dès le début, il est dédié à Jean-Seb Bach.
00:50:36 Pourquoi c'est Jean-Sebastien et pas Mozart, ou Beethoven, ou Joule ?
00:50:43 Parce que c'est Jean-Seb le patron, c'est le saint patron des musiciens.
00:50:49 Mais moi je croyais vraiment que c'était Mozart alors.
00:50:51 Non, c'est Jean-Seb. Mozart n'a rien inventé en réalité.
00:50:55 Non, il n'a rien inventé. Son génie c'était d'être dans un style qu'on appelait le style galant,
00:51:01 mais il n'a pas inventé de formes.
00:51:03 Vous polarisez là. Vous avez polarisé entre Jean-Seb et Mozart.
00:51:07 Choisissez votre camp.
00:51:09 En réalité, Jean-Seb a plié le game, c'est-à-dire qu'il était capable de faire des fugues à quatre voix en improvisation.
00:51:16 Petit exemple, un jour il est convoqué à la cour du roi Frédéric II, le roi de Prusse,
00:51:21 et le roi lui sort sa flûte et dit "Jean-Sébastien, j'ai fait un thème".
00:51:25 Il est très fier, il veut lui jouer.
00:51:27 Voilà ce que joue le roi.
00:51:29 Jusqu'ici ça va. Et puis là.
00:51:33 Mais ça c'est trop moche, c'est un chat qui marche sur un clavier.
00:51:39 Oui, mais c'est le roi.
00:51:40 Alors Jean-Seb, super focus du majesté, comme votre thème est beau, puis improvisez dessus.
00:51:45 Le roi trop fier "Mais allez-y mon cher Jean-Sébastien".
00:51:47 Et voilà ce que fait Jean-Sébastien.
00:51:49 * Extrait de Jean-Sébastien *
00:52:04 Bon, enfin...
00:52:05 * Applaudissements *
00:52:08 Il ne fait pas tout à fait ça.
00:52:10 Sur la fin il a avalé Harry Connick Jr.
00:52:12 Qui n'aurait pas répondu ça ?
00:52:14 * Rires *
00:52:17 Alors si on se demande pourquoi vous avez décidé de faire ce recueil de chroniques,
00:52:20 en fait vous l'expliquez à la page 38 et vous dites que vous êtes un mot que je n'avais jamais entendu,
00:52:26 mais qui est bien joli.
00:52:27 Vous êtes un "Pathopompe".
00:52:29 Oui, c'est un mot que j'ai inventé.
00:52:31 Et oui.
00:52:32 C'est un mot grec.
00:52:33 Et vous avez le droit puisque c'est grec.
00:52:34 Et en grec c'est comme en allemand, on a le droit d'inventer des mots.
00:52:36 Qu'est-ce que c'est ?
00:52:37 "Patho" c'est la passion, "pompe" c'est le porteur, celui qui porte la passion.
00:52:42 C'est faux.
00:52:44 Non, celui qui transmet ses passions.
00:52:49 Ce n'est pas très honorifique en général parce que comme Thomas VDB,
00:52:54 on peut être passionné de trucs beaucoup moins cool.
00:52:56 Et en fait l'idée c'est d'essayer d'expliquer.
00:53:00 C'est tout vous ça, André Manoukian.
00:53:02 Les pouvoirs extraordinaires de la musique.
00:53:08 Restez avec nous parce qu'il y a un côté charnel toujours dans les chroniques d'André Manoukian.
00:53:12 On va en parler bien sûr.
00:53:14 19h23 sur France Inter.
00:53:16 On peut. Harper Collins, coédition France Inter.
00:53:20 Et à ce moment-ci de l'émission, mon cher André Manoukian,
00:53:23 c'est normalement le moment Meurice.
00:53:24 Moment où Guillaume passe son temps à donner la parole à des gens racistes, homophobes, antisémites, grossophobes.
00:53:33 Et derrière, en reprenant la parole, il équilibre.
00:53:37 Il n'y a pas de plus pluraliste et équilibré que ces chroniques dans le fond.
00:53:42 Alors puisqu'il est empêché, je vous préviens, cette séquence risque là de manquer de pluralisme par son absence.
00:53:49 Et oui, car à la place on vous propose d'écouter la playlist de Guillaume Meurice.
00:53:53 Chewbacca et Manoukian sont en PLS.
00:53:55 Vous connaissez l'émission La Radio 2, programme de notre camarade Mathieu Conquet,
00:53:59 diffusé sur France Inter le samedi à 21h.
00:54:02 Ici c'est une Radio 2 préparée par notre réalisateur François Audouin.
00:54:06 Voici la radio de Guillaume.
00:54:09 *Musique*
00:54:11 Eh oui !
00:54:13 Guillaume Meurice FM, le son Meurice.
00:54:16 *Musique*
00:54:18 Le vent souffle sur les plaines de la Bretagne armoricaine,
00:54:21 je gère un dernier regard sur ma part, mon fils et mon domaine.
00:54:24 Akim le fils du Porgeron est venu me chercher,
00:54:26 les druides ont décidé de mener le combat dans la vallée.
00:54:29 La honte de nos ancêtres, de géants guerriers sceptes,
00:54:32 après les grandes batailles se sont imposées en mer.
00:54:34 C'est l'heure maintenant de défendre notre terre,
00:54:36 contre une armée de cimériens prêtes à croiser le père.
00:54:39 Toute la tribu s'est réunie autour de Grand Ménir,
00:54:41 pour invoquer les dieux afin que le but se nous pénire.
00:54:44 Après cette prière avec mes frères sans faire état de zèle,
00:54:47 le chef nous ont donné à tous des gorgées d'hydromèles.
00:54:49 Pour le courage, pour pas qu'il y ait le paille,
00:54:52 pour rester grands et fiers quand nous serons dans la bataille.
00:54:54 C'est la première fois pour moi que je pars au combat,
00:54:56 et j'espère être digne de la tribu de Dana.
00:54:59 Personne ne craquait, personne ne craquait, personne ne craquait, personne ne craquait.
00:55:03 Dans la bataille, oh, de la bataille, oh, de la bataille, oh,
00:55:11 qui l'entend, qui l'entend, dans la bataille, oh, de la bataille, oh,
00:55:19 On salue Jocelyn Perrotin, la direction de la musique.
00:55:22 Je serai dans ton bureau demain, Jocelyn.
00:55:24 Guillaume Meurice FM, le son Meurice pour vous, les auditrices.
00:55:29 Should I leave, or should I stay?
00:55:34 Si ça se trouve, c'est pour ça qu'on va se faire virer, en fait.
00:55:36 Should I come back another day?
00:55:40 Ça a l'air comme il ne dit rien.
00:55:42 What you want to do is not the same.
00:55:48 We're just two different kids at play.
00:55:54 We're just two different kids at play.
00:55:59 Sur fréquence, Guillaume Meurice.
00:56:01 Bonne fin du monde à toutes et à tous.
00:56:04 C'est pas le son de la police.
00:56:05 Au village sans prétention, les mauvaises réduisent à tant d'eux.
00:56:09 Je ne démène, je reste coin, je passe coulant, je ne sais quoi.
00:56:13 Vous ne comprenez pas bien les numéros, c'est l'impression.
00:56:15 On est content de te rappeler ça, en suivant mon chemin de petit bonhomme.
00:56:22 On met les bras dans le même papier, l'enfer du beau-compte.
00:56:26 Je vais commencer par un petit "mais à coup de pain" parce que c'est vrai que des fois on fait des blagues et ça choque des gens.
00:56:31 Tout le monde m'est dit de moi, sauf les muets.
00:56:36 Ça va de soi.
00:56:38 Pas besoin d'être Jérémie pour deviner le sort qui m'est promis.
00:56:42 S'ils trouvent une corde à leur bout, ils me la passeront au cou.
00:56:46 Je ne fais pourtant de tort à personne, en suivant les chemins qui ne mènent pas à Rome.
00:56:54 Mais les braves gens n'aiment pas couler, l'enfer du beau-compte.
00:56:58 Moi je file un rencard à ceux qui n'ont plus rien, à part de l'idéologie, du discours et du baratin.
00:57:03 Tout le monde viendra me voir pendu, sauf les aveugles, bien entendu.
00:57:09 Le son meurisse, le son supplice.
00:57:14 Bonne troisième guerre mondiale à toutes et à tous.
00:57:17 Ta meilleure amie, je la cherchera toujours.
00:57:22 Il n'a pas d'émission.
00:57:24 Je serai toujours.
00:57:28 Je vous vacque, je suis désolée. Un point pénibilité retraite.
00:57:31 Il n'a pas d'émission.
00:57:33 Je serai toujours.
00:57:36 Je ne vais pas me laisser en boucle calée par les fachos, par les cochons.
00:57:40 Tous ces pauvres mecs en doctrine qui font de ma rêve, volent au tombeau.
00:57:44 Tous ceux qui me traitent de démago dans leur torchon, je n'irai jamais.
00:57:48 Renoncez-moi, il est récupéré.
00:57:51 De ce petit bonjour intuable, qui parle froid, qui est plus fatigable.
00:57:55 Qui est violent, vile, minable, on se dose dans la bouche, dans les canards.
00:57:59 De toute façon je ne chante pas pour ce numéro et j'ai pas dit mon dernier mot.
00:58:03 Je veux juste une dernière dame.
00:58:08 C'est dur.
00:58:12 On me dit c'est bientôt fini.
00:58:16 Reste avec nous sur Skyrock.
00:58:19 Je veux juste une dernière dame.
00:58:27 Fréquence Guillaume Meurice sur 49.3 FM
00:58:31 Le final countdown.
00:58:34 Personne ne craquait.
00:58:39 Le final countdown.
00:58:42 Personne ne craquait.
00:58:47 Le final countdown.
00:58:57 Personne ne craquait.
00:59:00 Le final countdown.
00:59:05 C'était la radio de Guillaume.
00:59:07 Merci à François Oudouin, notre réalisateur.
00:59:10 J'ai l'impression que la camaraderie et l'adversité le stimulent sur France Inter et les 19h30.
00:59:18 Nous sommes en direct du studio 104 de la Maison de la Radio et de la musique.
00:59:23 Et de toutes les musiques apparemment.
00:59:25 Et en compagnie d'entrée Manoukian qui publie les pouvoirs extraordinaires de la musique.
00:59:31 Harper Collins Coédition France Inter.
00:59:33 Ce qu'on découvre en lisant ce livre, c'est qu'il y a un truc de particulier à la musique.
00:59:38 C'est qu'il y a constamment, toutes les musiques du monde entier, depuis le début que la musique existe,
00:59:43 il y a un mélange super serré entre le sacré et le charnel.
00:59:48 Or il semble que dès que la musique devient officielle, dès qu'elle devient bourgeoise, reconnue,
00:59:53 elle n'a de cesse de vouloir se détacher du charnel.
00:59:57 Pourquoi André ?
00:59:59 C'est-à-dire qu'on a la force à se détacher du charnel.
01:00:02 Mais sinon, je vais faire juste une petite parenthèse.
01:00:05 J'ai aussi un chapitre sur les tortures musicales.
01:00:07 Parce qu'après, ça va être super.
01:00:09 J'allais y venir.
01:00:11 Ah pardon. Alors ok, on y retourne.
01:00:14 Pourquoi le pouvoir ?
01:00:16 Si vous voulez, le problème de la musique, c'est qu'en réalité, ça vous met dans des états incroyables.
01:00:22 Et il y a de l'éros, mais pas l'érotisme.
01:00:27 C'est vraiment une pulsion de vie, un truc de liberté qu'on ne comprend pas bien.
01:00:33 C'est un langage qui ne veut pas dire grand-chose.
01:00:35 Et en même temps, il y a du spirituel.
01:00:37 Est-ce que tu veux dire par exemple comme quand on écoute "Born to be Alive" ?
01:00:42 Il y a de ça aussi dans "Born to be Alive".
01:00:45 Ben ben ben !
01:00:48 Exactement, là c'est la pulsion dionysiaque.
01:00:51 Tu vois, ça c'est le rythme, ce qui fait qu'on ne s'appartient plus à soi-même.
01:00:55 Tu entends "Bang bang bang", tu te lèves, tu te m'as dansé, tu es possédé.
01:00:58 Donc il y a des gens qui disent "attention, on peut être possédé par quelqu'un qui s'empare de nous,
01:01:03 c'est le joueur de fut d'hamelin".
01:01:05 Et en même temps, il y a les deux fonctions.
01:01:07 Il y a la fonction apollinienne qui élève vers la spiritualité,
01:01:10 et il y a la fonction dionysiaque.
01:01:12 On a besoin de ces deux choses-là.
01:01:14 Chaque fois que, en réalité, ce sont les religieux qui s'emparent de la musique pour essayer de la cadrer.
01:01:19 C'est comme Guillaume Meurisse, on essaye de le cadrer, on n'y arrive pas.
01:01:21 Vous voyez ce que je veux dire ?
01:01:23 Au XIe siècle, celui qui a inventé la gamme, il a dit "on va essayer de mettre un peu d'ordre dans le bordel".
01:01:30 Il s'appelle Guido d'Arezzo, et les notes Do, Ré, Mi, Fa, Sol, La, Si,
01:01:34 c'est l'accrostiche d'un cantique de Saint-Jean.
01:01:36 Vous imaginez quand Guillaume Meurisse chante mal "Faux comme un jambon",
01:01:40 il chante quand même sur des notes qui ont été faites pour rendre hommage à Saint-Jean.
01:01:47 L'accrostiche, il dit ça "Ut, Quéant, Laxis, Ré, Zonar et Fibris",
01:01:51 je ne sais pas si vous voulez faire, mais ça veut juste dire, avant de chanter,
01:01:54 les louanges de Saint-Jean, purifie-toi la bouche.
01:01:57 Donc on voit que le religieux est partout, il y en a qui préfèrent se purifier vraiment la bouche.
01:02:03 Ce n'est pas des histoires d'haleine, mais en ce moment, il y a des choses fétides qu'on entend à droite à gauche.
01:02:09 Donc cette dualité fait partie de la musique, et c'est ça qui est cool au fond.
01:02:15 Et c'est ça qui fait qu'il y a du sacré partout, même dans les trucs nazes qu'écoute Thomas VDB chez lui.
01:02:22 C'est un peu mon rôle de donner de la profondeur à ce qui est léger,
01:02:29 et en même temps de rendre léger ce qui est profond.
01:02:32 Et vous y arrivez magnifiquement André Manoukian.
01:02:35 Et ça marche aussi avec Phil Barnet.
01:02:39 La liste est longue.
01:02:41 Quand j'ai ouvert votre livre, je suis tombé sur le chapitre "Le pouvoir du chaman".
01:02:46 Je veux dire, ça c'est tout Manoukian.
01:02:48 Le tambour du chaman.
01:02:51 Dans les pouvoirs extraordinaires de la musique.
01:02:53 Eh bien nous allons mettre en pratique tout cela.
01:02:56 Évidemment, c'est la reprise.
01:02:59 C'est l'heure de la reprise d'une chanson par la chanteuse somalilandaise.
01:03:05 C'est Sarah Algan.
01:03:09 Et ce soir, mon cher Djoubaka, avec ses musiciens, c'est la toute première fois qu'elle chante en français.
01:03:16 Quelle reprise mon cher Djoub.
01:03:18 C'est un beau cadeau déjà. Merci beaucoup.
01:03:20 En 1977 paraissait "Vous et nous", c'est-à-dire le 8ème album de Brigitte Fontaine,
01:03:24 accompagnée de son inséparable Arezki Belkacem.
01:03:28 Et dans ce disque, il y a sa chanson culte "Patriarcat", qui cause de quoi vous savez, et tout est dans le titre.
01:03:34 Et celle que va reprendre Sarah Algan et ses musiciens, c'est "Je t'aimerai".
01:03:38 Je t'aimerai un soir que la mer sera douce.
01:03:40 Je t'aimerai un soir que mon coeur sera sûr.
01:03:43 Que ma mort attendra assise sur la mousse.
01:03:47 À vous Sarah.
01:03:49 (Applaudissements)
01:04:04 Je t'aimerai un soir que la pluie sera nue.
01:04:10 Je t'aimerai un soir que la mer sera douce.
01:04:17 Je t'aimerai un soir que mon coeur sera sûr.
01:04:23 Que ma mort attendra assise sur la mousse.
01:04:30 Je t'aimerai un soir que mon monde me réveille en moi.
01:04:37 Comme pour la première fois et la dernière.
01:04:44 Je t'aimerai un soir comme on a moins d'enfants.
01:04:50 Un jardin ferdoyant, priant parmi les biens.
01:04:59 Dans le silence, une dernière, rafraîchir ma mémoire.
01:05:06 Un oiseau chantera pour moi la dernière chante.
01:05:13 <i>Et Messier soufflira</i>
01:05:15 <i>Enfin dans la nuit noire</i>
01:05:18 <i>Où la moisson en feu</i>
01:05:22 <i>Joue avec les séans</i>
01:05:24 <i>La, la, la, la, la, la</i>
01:05:26 <i>La, la, la, la, la, la</i>
01:05:28 <i>La, la, la, la, la, la</i>
01:05:31 <i>La, la, la, la, la, la</i>
01:05:33 <i>C'est la berge du fleuve</i>
01:05:35 <i>Où le lange franchit</i>
01:05:37 <i>La reine s'est couchée</i>
01:05:40 <i>Au milieu de son lit</i>
01:05:42 <i>La, la, la, la, la, la</i>
01:05:44 <i>La, la, la, la, la, la</i>
01:05:46 <i>La, la, la, la, la, la</i>
01:05:49 <i>La, la, la, la, la, la</i>
01:05:51 <i>La, la, la, la, la, la</i>
01:05:53 <i>La, la, la, la, la, la</i>
01:05:55 <i>La, la, la, la, la, la</i>
01:05:58 <i>La, la, la, la, la, la</i>
01:06:00 <i>La, la, la, la, la, la</i>
01:06:02 <i>La, la, la, la, la, la</i>
01:06:04 <i>Je t'aimerai un soir</i>
01:06:08 Comme le plaisir au mur
01:06:11 Je t'aimerai un soir
01:06:14 Comme le mer s'aura doux
01:06:18 Je t'aimerai un soir
01:06:21 Comme mon corps s'arrase lourd
01:06:25 Comme mon mort attendra
01:06:28 Assise sur l'amour
01:06:32 La la la la la...
01:06:37 Comme le plaisir au mur
01:06:40 Je t'aimerai un soir
01:06:44 Comme mon corps s'arrase lourd
01:06:49 Comme mon mort attendra
01:06:53 Asseise sur l'amour
01:06:59 Comme mon corps s'arrase lourd
01:07:03 Comme mon mort attendra
01:07:08 Asseise sur l'amour
01:07:14 Merci infiniment Sarah Halgan et ses musiciens
01:07:22 Avec Enrine Paul à l'accord
01:07:25 Avec Maëlle Salette et Régis Monté
01:07:28 Bravo et merci cher Sarah Halgan
01:07:32 On peut écouter votre album "Ido d'or"
01:07:35 Ça s'écrit H I 2 D O et puis D A W R
01:07:40 Mais il suffit de trouver Halgan
01:07:43 Notez bien, c'est tellement beau
01:07:45 Merci beaucoup
01:07:47 Et puis bonne route et bon voyage
01:07:50 Entre le Somaliland et Lyon
01:07:53 Et bonne tournée
01:07:55 Merci infiniment
01:07:57 Et merci à Djoubaka pour cette magnifique programmation musicale
01:08:01 Et Alexis Alacour aussi
01:08:03 Vous êtes tombé sous le charme
01:08:05 Bah évidemment
01:08:07 Il y a quelque chose de fondamental dans cette musique
01:08:10 C'est la gamme pentatonique
01:08:12 Ah ça faisait longtemps, ça nous manquait
01:08:15 Alors cette gamme là
01:08:24 Penta en grec ça veut dire 5
01:08:26 C'est une gamme à 5 sons dont on a enlevé les notes sensibles
01:08:29 Ok, c'est quoi les notes sensibles ?
01:08:31 Je vous le fais en Do
01:08:33 Ça c'est notre gamme
01:08:35 C'est la gamme pentatonique
01:08:37 On enlève le Fa qui n'est qu'à un demi ton du Mi
01:08:40 Et le Si qui n'est qu'à un demi ton du Do
01:08:43 C'est à dire que c'est deux notes qui sont déstabilisatrices
01:08:46 Vous voyez ce que je veux dire ?
01:08:48 Ah bah ça vous me déstabilisez
01:08:50 Et c'est les notes les plus sexies qui soient
01:08:52 Parce qu'on les appelle les notes sensibles
01:08:54 Quand on joue le Si il a envie d'aller sur le Do
01:08:56 Quand on joue le Fa il a envie
01:08:58 Et si je joue Fa et Si, ça c'est l'intervalle du diable
01:09:00 Donc c'est pour ça qu'il faut l'enlever
01:09:02 Et le Mi bémol ?
01:09:04 C'est la note de la blue note, Charline
01:09:06 Vous appuyez pile là où ça fait mal
01:09:08 Je savais bien sûr
01:09:10 Et merci aussi aux techniciens qui préparent les live
01:09:12 Et la plus chouette chanson
01:09:14 Morgan Trezé, Eric Villenfins
01:09:16 Sonorisation Philippe Thibault, partie instrumentale Arthur Gousset
01:09:20 Et aux backlines Zachary Hitter et Rémi Lopez
01:09:22 Avec la collaboration de leurs stagiaires Lou Simon
01:09:26 Et voici une nouvelle page culturelle dans le grand livre de dimanche soir
01:09:32 Isabelle Sorande, vous avez choisi un livre fraîchement paru
01:09:34 Un coup de cœur côté ventricule gauche probablement
01:09:38 Alors c'est pas fraîchement paru
01:09:40 Ah c'est vrai ?
01:09:42 Non mais je vais vous lire un extrait
01:09:44 Litanie pour la survie
01:09:46 Pour celles d'entre nous qui vivent sur la frontière
01:09:48 Qui se tiennent constamment au bord des décisions
01:09:52 Pour celles d'entre nous qui ne peuvent se permettre les rêves fugitifs du choix
01:09:56 Pour celles d'entre nous qui ont la peur gravée
01:09:58 Comme une trace imprécise au milieu du front
01:10:02 Et quand le soleil se lève, nous craignons qu'il ne dure pas
01:10:04 Quand le soleil se couche, nous craignons qu'il ne se lève pas au matin
01:10:10 Aimés, nous craignons que l'amour s'évanouisse
01:10:12 Seuls, nous craignons que l'amour jamais ne revienne
01:10:14 Et lorsque nous parlons, nous craignons que nos mots ne soient pas entendus, pas accueillis
01:10:20 Mais quand nous sommes silencieuses, nous craignons encore
01:10:24 Il vaut mieux parler en se rappelant que nous n'étions pas censés survivre
01:10:28 C'était quelques vers de Litanie pour la survie, un poème d'Audrey Lord
01:10:33 Extrait du recueil The Black Unicorn, la licorne noire
01:10:36 Pourquoi alors ce poème aujourd'hui ?
01:10:38 Parce qu'avant d'écrire cette chronique, j'ai invoqué les muses
01:10:42 J'ai invoqué les muses pour trouver les mots justes
01:10:44 Des mots qui parleraient de liberté et de colère, de peur et de silence
01:10:48 Et les muses m'ont dit "tu n'as pas le choix, tu dois parler d'Audrey Lord"
01:10:52 La voici donc, femme, noire, lesbienne, guerrière protégée par les sorcières du Dahomé
01:10:58 Audrey Lord, née en 1934 aux Etats-Unis
01:11:01 Elle grandit à Harlem, l'enfant est tellement myope qu'on la croirait aveugle
01:11:05 Sa mère lui apprend à lire et à écrire, mais elle ne parlera pas avant l'âge de 4 ans
01:11:10 Le langage pour elle est un autre monde, désiré, empli de force tellurique et poétique
01:11:15 La petite fille est timide, les médecins, aux teints aussi pâles que leur blouse, se moquent de son silence
01:11:21 C'est un prénom pour une enfant attardée, avant qu'elle n'intègre un collège pour enfants surdoués
01:11:25 Essentiellement fréquenté par des adolescents blancs
01:11:28 Devenue adulte, Audrey devient bibliothécaire pour se documenter, pour comprendre, pour élaborer
01:11:35 Avant de devenir poétesse et séiste, creusant profondément les racines de la domination
01:11:42 La façon dont les oppressions s'entremêlent, s'entrelacent pour nous étouffer
01:11:47 Une vision qu'on appelle aujourd'hui le féminisme intersectionnel
01:11:51 Oh, n'allez pas croire, n'allez pas croire Charline, parce que j'ai prononcé ces mots, féminisme intersectionnel
01:11:56 Que les écrits d'Audrey Lord seraient réservés à un public universitaire
01:12:00 C'est bien plus simple que ça, c'est bien plus dangereux que ça
01:12:04 Ces mots sont trappés à l'encre d'une intégrité incandescente et contagieuse
01:12:08 Comme si tout ce qu'elle écrit vous murmurait
01:12:10 Et toi, et toi, comment vis-tu ? Et toi, que fais-tu de tes peurs ? Que fais-tu de ta colère ?
01:12:16 Est-ce que tu la laisses changer en haine ?
01:12:18 Ou est-ce que tu l'utilises comme la matière alchimique d'une transmutation ?
01:12:22 Car Audrey Lord croit que la colère est transmutable par la poésie
01:12:26 Et que la poésie change le monde
01:12:28 Bien que cette transmutation soit difficile, bien que cette transmutation soit douloureuse
01:12:33 Nous n'avons d'autre choix qu'employer la colère comme combustible
01:12:37 La principale aberration de tout système qui définit le bien en termes de profit
01:12:41 Plutôt qu'en termes de besoin humain
01:12:43 C'est qu'il ampute notre travail de sa valeur érotique
01:12:47 De sa puissance érotique, du désir de vivre et de la puissance qui l'accompagne
01:12:51 Un tel système réduit notre travail à une parodie d'obligation
01:12:56 Un devoir qui nous fait gagner notre pain
01:12:58 Ou nous conduit à l'oubli de nous-mêmes et de ce que nous aimons
01:13:01 Cela revient à rendre un peintre aveugle pour lui demander ensuite d'améliorer son travail
01:13:06 Et de prendre plaisir à peindre
01:13:08 Ce n'est pas seulement proche de l'impossible, c'est aussi plein de cruauté
01:13:12 Écrit Audrey Lorde dans son recueil d'essais "Sister Outsider"
01:13:16 Vous voyez c'est une chronique avec deux livres en un
01:13:19 "Sister Outsider" et "La licorne noire"
01:13:22 En fait, il ne faut pas s'y tromper, les livres d'Audrey Lorde sont des livres sacrés
01:13:26 Ces mots vous transforment bien plus profondément, bien plus durablement
01:13:30 Que ces livres de développement personnel qui font comme si tout était question de volonté
01:13:34 Comme si intime, politique et destin n'étaient pas entrelacés
01:13:39 Alors lisons-la et relisons-la et croyons-la lorsqu'elle écrit
01:13:43 "Dans notre monde, diviser pour régner doit être remplacé par imaginer et prendre le pouvoir"
01:13:49 Bravo ! Isabelle Torrente !
01:13:52 Merci chère Isabelle
01:13:54 Et dans cette émission, après la chronique d'Isabelle
01:14:00 Normalement c'est le fameux "jeu sans euros" parce que c'est un peu la douche écossaise cette émission
01:14:04 Juliette, la dernière fois vous étiez seule et malgré toute votre bonne volonté
01:14:10 Vous l'avez fait une fois mais ça ne tient pas
01:14:12 Oui, là vous vous dites "chères éditrices, chers éditeurs, mais comment va-t-elle s'en sortir ?"
01:14:17 Eh ben, elle ne va pas s'en sortir ! Mais dans les règles !
01:14:21 En raison d'une procédure disciplinaire en cours à l'égard du coprésentateur du "jeu sans euros"
01:14:26 Nous ne sommes pas en mesure d'assurer le déroulement habituel de cette séquence
01:14:30 Nous remettons donc en jeu la somme de 0 euros pour la prochaine fois
01:14:34 Et à la place, veuillez accueillir un disque, ça parle de réfléchir, ça parle de liberté
01:14:40 Et ça se termine sur le pardon ! Arrêtez Franklin !
01:14:42 "Think" Camille Crony et merci !
01:14:45 "Think"
01:14:51 "Think, think, think, think, think, think, think, think"
01:14:54 "You think, think, think, think, think about"
01:14:57 "Think, think, think, think, think, think, think"
01:15:00 "Think about what you're trying to do to me, yeah"
01:15:02 "Think, think, think, think, think, think, think, think"
01:15:04 "Let your mind relax, just have peace"
01:15:06 "Let's go back, let's go back, let's go around the back way"
01:15:10 "I didn't even know, yeah, you could put in too much work today"
01:15:13 "I ain't no psychiatrist, I ain't no doctor with a degree"
01:15:17 ♪ ♪ ♪
01:15:39 ♪ ♪ ♪
01:15:49 ♪ ♪ ♪
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01:16:52 - Et merci à Camille Crenier qu'on retrouve dès demain à 14h dans la Terre au Carré,
01:16:57 la TEC avec Mathieu Vidard qui est dans notre compagnie.
01:17:00 Et j'en profite pour vous donner quelques rendez-vous cette semaine sur l'antenne.
01:17:05 C'est bientôt demain l'émission d'Antoine Chao, le dimanche à 14h40.
01:17:10 La chronique de Benoît Laganne sur les séristes à retrouver le vendredi à 6h50.
01:17:15 La chronique musique de Charline Rousset tous les matins dans le 5/7.
01:17:19 Et puis des vies françaises, le reportage de Charlotte Péry, c'est le samedi à 23h50.
01:17:24 À écouter, réécouter ou à découvrir grâce au podcast "Désormais, il n'est jamais trop tard".
01:17:31 Enfin presque.
01:17:33 - Allez, André Manoukian est avec nous sur France Inter dans le Grand Dimanche Soir.
01:17:39 Vous êtes perpétuellement en tournée André.
01:17:42 Avec quel répertoire en ce moment parce que je sais qu'il y a pas mal de dates.
01:17:46 Notamment vous jouez le 22 juin à Limoges, vous serez au Théâtre du Rond-Point pour une carte blanche le 17 juin.
01:17:54 - J'ai plusieurs projets oui.
01:17:57 Je joue essentiellement ma musique arménienne on va dire, d'inspiration.
01:18:02 Que j'ai découvert il n'y a pas longtemps, il y a une douzaine d'années.
01:18:05 Et je me suis dit, j'ai découvert des nouvelles gammes, des nouveaux sons, une route vers l'Orient.
01:18:09 Je me suis dit pour une fois que mes ancêtres m'amènent autre chose que des névroses, je vais en profiter un petit peu.
01:18:14 Vous voyez, ma grand-mère pour moi, elle faisait les feuilles de vin farcie.
01:18:18 Et en fait, elle avait une vie d'héroïne que mon père pudiquement m'a toujours cachée.
01:18:23 Un jour, un peu avant de s'en aller, il avait 95 ans, il m'attendait une feuille de papie.
01:18:27 Il m'a dit "tiens si tu veux savoir".
01:18:29 Et je me suis dit "mais c'était une super héroïne la meuf, elle a fait 1000 km à pied des bords de la mer Noire pour aller jusqu'au désert de Syrie".
01:18:38 Et c'est pour ça qu'on aime la randonnée dans la famille.
01:18:41 Je me suis rendu compte de plein de trucs.
01:18:43 Mais blague à part, cet été surtout, je fais plein de festivals.
01:18:46 Le Cosmo Jazz, le fameux Cosmo Jazz au Rélieu.
01:18:49 Il va faire des petits à Luchon le 3, 4, 5 août.
01:18:52 Et puis aussi au Beau de Provence.
01:18:54 Ça devient une multinationale votre truc.
01:18:55 Voilà, dernière semaine de juin.
01:18:57 C'est des musiques qui viennent d'ailleurs.
01:18:59 Parce qu'aujourd'hui, je crois que les musiques improvisées, le jazz, on est en train de redécouvrir toutes ces musiques-là.
01:19:08 Aux Etats-Unis c'est fini.
01:19:10 Par contre c'est en Inde, c'est en Somalie, c'est dans des pays comme ça qu'on est en train d'ingérer des nouveaux sons.
01:19:18 Et si on lit l'avenir dans la musique, il y avait une thèse d'Atali qui s'appelait "Bruits" qu'il a écrite dans les années 80.
01:19:23 Où il disait que dans une forme musicale, on voyait la société du futur.
01:19:26 Si on lit dans la musique ce qu'il se passe aujourd'hui, on est super optimiste.
01:19:30 Bizarrement par blanc.
01:19:31 Je voulais rajouter une petite note de joie.
01:19:33 Mais carrément !
01:19:34 Et rendez-vous au Cosmo Jazz du 22 au 27 juillet à Chamonix, Mont-Blanc, pour votre festival.
01:19:41 Et puis donc vous êtes sur les routes.
01:19:42 Le 29 juin vous serez à Saint-Laurent-du-Var, le 25 mai à Marraine et le 24 mai à Veignes.
01:19:48 Je ne sais pas où je fais.
01:19:49 Je dis juste à mon agent, tu me dis la gare.
01:19:51 Je vous donne votre agenda.
01:19:53 Si vous voulez, vous n'avez qu'à me demander André Manoukian.
01:19:55 Alors vous savez, dans cette émission, en ce moment, on a plus de chances de trouver la bonne combinaison au loto
01:20:00 que la composition exacte des chroniqueurs autour de cette table.
01:20:04 Pendant ce temps-là, dans les rédactions, c'est une séquence normalement avec Emmerick Lomprey et Guillaume Meurisse.
01:20:11 Bon, allez-y, Joob.
01:20:13 Bon, en raison de blablabla, ça y est, on a compris.
01:20:17 Il est sûr.
01:20:18 Bon, alors voilà.
01:20:19 Illustrer l'absence du sur Lomprey n'est pas chose facile.
01:20:22 Alors quand je lui ai dit qu'il fallait qu'on choisisse une chanson où il faudrait que l'on garde le fond
01:20:28 mais pas obligatoirement la forme pour parler de son état d'esprit du moment,
01:20:31 il m'a regardé d'un air interrogateur et a préféré discuter de son passage dans les toilettes et de la couleur de son pipi.
01:20:38 Je lui ai dit c'est vrai, moi je fais un métier difficile, c'est comme ça.
01:20:41 C'est bon, vous avez l'image.
01:20:43 Alors heureusement pour moi, pour nous, je savais où il voulait en venir.
01:20:46 Et donc j'ai choisi pour lui des missions pour Claire, du groupe Les Villards.
01:20:51 Vous allez comprendre.
01:20:53 Il est interdit de salarier un homme.
01:20:56 Démission.
01:21:04 A moustache du capitaine.
01:21:07 Eh, eh patron, prends ça dans ta trompe.
01:21:20 Démission unilatérale.
01:21:24 Démission sans préavis.
01:21:26 Démission sans putain de point d'âge au chômage.
01:21:29 Démission, point final.
01:21:32 Salutations, monsieur, madame, veuillez accepter ma démission là comme ça,
01:21:40 scotché sur des lunettes de champion mondial du dentifrice.
01:21:48 Tous en même temps.
01:21:51 Démission massive, démission collective, démission générale.
01:21:56 On n'en veut plus de vos virements de radins,
01:22:04 on n'en veut pas de votre putain de syndic à l'abstin.
01:22:08 On n'en veut plus de vos miettes,
01:22:11 on ira cultiver la terre, bouffer des racines ou crever sous la lune.
01:22:17 Oh ce qu'on fera, peu importe et surtout, on vous emmerde.
01:22:22 Votre salaire de pièce jaune,
01:22:25 votre bulletin d'abonnement à la misère, vous pouvez vous le rentrer un code 6.
01:22:29 Le brut, le net, tu peux t'en faire un paquet,
01:22:32 tu te l'emballes, tu te le roules en cône,
01:22:34 tu te le fumes avec ton comptable et tout le conseil de masturbation.
01:22:39 Pas comme ça demain,
01:22:46 on fait le mur, on étale tous, on déclare le rêve général.
01:22:51 Nous avons le devoir de désobéir à tous ces marchands de pétaille,
01:22:55 à tous ces DRH et autres grands prêtres en management.
01:22:59 Le devoir d'en finir, vous m'entendez les galériens ?
01:23:03 On prend sa main droite, on prend une feuille, un stylo, on écrit.
01:23:14 Madame, Monsieur, j'ai l'honneur et le plaisir de vous caler ma démission
01:23:20 entre les deux parties charnues et avec mon meilleur souvenir.
01:23:26 (Applaudissements)
01:23:30 (Rires)
01:23:32 (Musique)
01:23:35 Ça c'est la playlist "Aimerie qui on pleure"
01:23:39 avec la collaboration de Joubata.
01:23:43 (Rires)
01:23:44 C'est Vila, l'émission sur France Inter
01:23:49 et avec André Manoukian.
01:23:51 Vous savez André, le dimanche soir s'achève toujours en chanson ici.
01:23:55 Vous connaissez l'individu qui est notre bar de préféré
01:23:59 bien qu'il donne à plein de gens l'envie de le ligoter à la fin du banquet.
01:24:03 Je vous laisse l'annoncer, c'est ?
01:24:05 C'est notre ami Frédéric Fromet.
01:24:08 Mais juste une petite anecdote.
01:24:11 Aïe ! Allez, Frédéric Fromet !
01:24:13 Oui, Frédéric Fromet !
01:24:15 (Applaudissements)
01:24:16 Merci, merci.
01:24:18 Alors, je ne vous cache pas qu'actuellement tout me bassine.
01:24:22 Ce qui tombe assez bien puisque le week-end dernier
01:24:24 se tenait une manif contre les méga-bassines.
01:24:27 Le barde que je suis a même été sollicité pour une chanson.
01:24:30 La voici, côté agro-industrie.
01:24:33 L'idée est née un beau matin dans un esprit malin
01:24:37 S'approprier l'eau au détriment des plaisantins
01:24:41 Qui font pousser trois carottes dans leur petit jardin
01:24:44 Fiers comme des bobos citadins
01:24:48 Moi je nourris la France en ravageant tout le terrain
01:24:51 Aux engrais chimiques, aux pesticides, j'en mets tout plein
01:24:54 Mais ça ne me suffit pas maintenant, il me faut un grand bassin
01:24:57 Mon chanteur préféré c'est Joe Bassin
01:25:00 L'écosystème qui va pas bien, faut-il en faire tout un foin
01:25:04 Tel un prépuce dont l'affaire paraît sans fin
01:25:07 Méga-bassine, c'est ma copine
01:25:11 Méga-bassine, c'est ma piscine
01:25:16 Je vois tous ces vacanciers qui en été vont à la mer
01:25:18 Moi avec ma méga-bassine, j'ai l'océan dans ma clairière
01:25:21 Méga-bassine, c'est ma gourline
01:25:25 Méga-bassine, l'eau dégouline
01:25:29 Les opposants sont des aigris qui n'ont qu'un petit jacuzzi
01:25:32 Méga-bassine, c'est mon ami
01:25:36 Qu'est-ce que je pourrais bien foutre d'une mare aux canards
01:25:40 Moi je vois plus grand ma bassine fait plusieurs hectares
01:25:44 Qui des amis de la nature ou moi est le plus louche
01:25:46 Moi je fais pas pipi sous la douche
01:25:50 Je ne fais pas ma toilette avec l'eau de la vaisselle
01:25:53 Je ne porte pas jour et nuit le même sarouel
01:25:57 Moi si je pue, si j'empeste c'est à grande échelle
01:26:00 C'est moi la plus grave des poubelles
01:26:03 Tous les écolos feraient bien d'utiliser leur tambourin
01:26:07 Pour faire tomber la pluie avec ce refrain
01:26:11 Méga-bassine, c'est ma copine
01:26:14 Méga-bassine, c'est ma combine
01:26:17 Quand une des éco-terroristes veut s'y faire
01:26:20 La gorge sèche, moi avec ma méga-bassine
01:26:23 Je peux même pratiquer la pêche
01:26:25 Méga-bassine, c'est ma copine
01:26:28 Méga-bassine, qui assassine
01:26:31 Par le pompage ou les cours d'eau
01:26:33 Ainsi que les nappes phréatiques
01:26:35 Pour les anti-méga-bassine
01:26:37 Il reste les fausses sceptiques
01:26:40 Méga-bassine, c'est ma copine
01:26:42 En Auvergne, à Sainte-Soline
01:26:45 Je quitte le rôle du saligo
01:26:47 Vous livrez mon dernier mot
01:26:49 Méga-bassine, pour vous que ça tombe à l'eau
01:26:53 - Cadéric Tremblay, merci beaucoup cher Cadéric
01:26:57 Et merci André Manoukian
01:26:59 Je rappelle le pouvoir extraordinaire de la musique
01:27:03 Ma recherche, heureuse Pauline, sur l'édition France Inter
01:27:06 Vous êtes également en tournée
01:27:08 Et puis il y a le Cosmo Jazz la dernière semaine de juin
01:27:11 Merci mon cher André d'avoir été là
01:27:14 Merci aussi à Sarah Halgan, la chanteuse
01:27:17 Merci à la stand-upuse Anne Cahen
01:27:20 Merci aux machinistes Grégory Mortier et Maureen Héberden
01:27:24 Merci aussi à notre attachée de production
01:27:28 Sur tous les fronts, qui suit toutes les aventures
01:27:31 Alexia Lacour, réalisation François Audouin
01:27:34 Rédaction, chef Ramzi Assadi
01:27:37 Co-auteure de cette émission avec Xavier Naud et Romain Forgeor
01:27:41 Merci à Marius Seriez qui se charge de l'édition de nos pages web
01:27:45 Merci aux hôtesses d'accueil et d'éloge
01:27:47 Merci à Farid Meylam, notre régisseur de production ce soir
01:27:50 A la vidéo, Sophiane Mercoud, Camille Garin
01:27:53 Aux lumières, Edouard Rose et Brahim El Mouden
01:27:56 On embrasse très très très fort Guillaume
01:27:59 On pense à toi qui nous ment, ainsi qu'Emeric Montfrey
01:28:02 Qui nous ment tous très fort tous les deux
01:28:05 C'était Juliette Arnaud, Isabelle Chorant
01:28:08 Thomas VDB, Joubaka, Laurence Viveau
01:28:11 Et Frédéric Tromet
01:28:13 Et c'était Charline Vanhoenacker
01:28:15 Et après le journal, vous retrouverez
01:28:18 Les petits bateaux de Camille Cronier
01:28:20 Et ensuite, le masque et la plume avec Rebecca Manzoni
01:28:23 Je vous dis à dimanche prochain en direct et en public
01:28:25 Et ben voilà, à dimanche prochain en direct
01:28:28 Oui en public !
01:28:30 (Rires)
01:28:32 (Applaudissements)

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