Ce soir dans "Têtes à Clash", Franck Tanguy reçoit François de Voyer, Cyril Bennasar, Tarick Dali et Olivier Piacentini.
Au programme des débats :
1) Elections européennes : bilan des forces en présence et des tendances
2) Drogue en France, le Sénat parle de submersion : est-il encore temps de changer les choses ?
3) Nouvelle-Calédonie : vers la guerre civile ?
Au programme des débats :
1) Elections européennes : bilan des forces en présence et des tendances
2) Drogue en France, le Sénat parle de submersion : est-il encore temps de changer les choses ?
3) Nouvelle-Calédonie : vers la guerre civile ?
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00:00:00 [Musique]
00:00:26 Bonjour à tous, nouvelle émission de Tête à Clash,
00:00:28 quatre invités, trois sujets, on commence par les invités.
00:00:31 Cyril Benassar, bonjour.
00:00:32 Bonjour.
00:00:33 Tariq Dali.
00:00:33 Bonjour.
00:00:34 François Devoyer.
00:00:35 Bonjour.
00:00:36 Et Olivier Piacentini.
00:00:37 Bonjour.
00:00:38 Trois sujets, le premier sujet c'est les élections européennes,
00:00:41 on va faire un point sur les forces en présence.
00:00:44 Deuxième sujet, c'est un rapport du Sénat sur la drogue en France,
00:00:48 et ce que le rapport appelle la submersion.
00:00:51 Très franchement, ça m'a foutu une trouille, pas possible,
00:00:54 on va parler de ce rapport que j'ai là.
00:00:56 Et troisième sujet, la Nouvelle-Calédonie,
00:00:59 est-ce qu'on va vers une situation qui se calme,
00:01:02 ou est-ce qu'on va vers une guerre civile ?
00:01:04 Voilà, on se retrouve dans quelques secondes pour le premier sujet.
00:01:06 À tout de suite.
00:01:07 [Générique]
00:01:28 [Sonnerie de cloche]
00:01:30 Alors, les élections européennes,
00:01:32 je ne sais pas si vous l'avez marqué sur votre agenda,
00:01:34 c'est le 9 juin, vous pouvez voter partout en France.
00:01:37 Donc je vous propose de faire le point sur la situation,
00:01:40 sur les forces en présence, sur les tendances,
00:01:43 sur ce que ça dit éventuellement du corps électoral français,
00:01:47 et des élections à venir.
00:01:49 Et celui qui s'y colle en premier, c'est François Devoyer.
00:01:51 François.
00:01:52 Allez allons-y, je me lance.
00:01:54 Non, la première chose, Franck, vous avez bien fait de rappeler que c'était le 9 juin,
00:01:57 parce que la majorité des Français n'en a aucune idée et s'en contrefient.
00:02:01 50% de Français ne sont pas préoccupés.
00:02:03 Ah oui, totalement.
00:02:04 Et je pense qu'il y aura un taux d'abstention important,
00:02:06 même si en dernière minute,
00:02:08 beaucoup de choses vont dépendre de la météo après le temps pourri qu'on a eu.
00:02:12 Pour quelle raison ?
00:02:13 Je ne pense pas du tout que les Français soient aussi bêtes
00:02:15 que l'imaginent certains politiques.
00:02:18 D'abord parce que le Parlement européen est impuissant.
00:02:21 C'est une institution croupion.
00:02:24 Ce n'est pas lui qui a le véritable pouvoir au niveau européen.
00:02:28 Donc ça c'est la première raison.
00:02:29 La deuxième raison, d'abord,
00:02:31 les modes de scrutin très divers au sein de l'Union européenne,
00:02:34 avec également des groupes qui ne vont pas être forcément cohérents
00:02:40 avec les choix électoraux que vous faites.
00:02:42 Je donne un exemple, je peux me tromper,
00:02:43 on verra dans les 15 jours qui viennent ce qui va se passer,
00:02:47 mais Marine Le Pen est en train de se rapprocher de l'ECR.
00:02:50 Elle s'est embrouillée avec l'AFD,
00:02:51 donc le parti d'extrême droite, entre guillemets, allemand,
00:02:54 pour des propos qu'a tenus Schar, son président.
00:02:58 Et donc on la voit aujourd'hui se rapprocher de l'ECR.
00:03:00 Ce qui fait que, potentiellement,
00:03:03 les députés qui seront éventuellement élus de Reconquête et du RN
00:03:07 vont siéger dans la même formation politique au niveau européen.
00:03:10 – Où se trouve Mélanie déjà, je crois.
00:03:11 – Où se trouve effectivement Mélanie,
00:03:12 qui a priori sera le grand parti de droite au niveau européen.
00:03:15 Donc on comprend l'interrogation et parfois même le dégoût,
00:03:19 ou le rejet des Français.
00:03:21 Et puis dernière chose, sur les grandes tendances,
00:03:23 Bardet la domine très largement,
00:03:24 il risque de pâtir de la loi terrible des favoris,
00:03:29 qui fait qu'en fait on se dit, il sera tellement haut
00:03:31 que pas la peine de me déplacer, je n'y vais pas.
00:03:33 – Avec une grande crainte au niveau du Rassemblement National,
00:03:36 c'est une faible mobilisation.
00:03:38 – C'est ça, c'est la mobilisation.
00:03:39 – Et ce n'est pas seulement dû au fait que…
00:03:40 – Sociologique.
00:03:41 – Voilà, c'est sociologique.
00:03:42 – C'est la sociologie et c'est effectivement la course en tête
00:03:45 qui est toujours jamais rassurante, en France en particulier.
00:03:48 Et puis moi je crois au croisement des courbes Ayier et Glucksmann.
00:03:51 Je pense que Glucksmann va passer devant Valérie Ayier,
00:03:54 la candidate Renaissance, parce qu'elle est très mauvaise,
00:03:56 tout simplement, et que Glucksmann se débrouille plutôt bien.
00:03:58 Donc on assiste à la Renaissance du Parti Socialiste.
00:04:01 Et puis je crois enfin que Marie-Marechal,
00:04:02 malgré toutes les difficultés internes qu'elle vit dans sa campagne,
00:04:05 je sais qu'elle n'est pas forcément aidée par certains de ses têtes de liste,
00:04:09 va tout de même atteindre les 5%.
00:04:11 – Il y a quand même un risque là-dessus.
00:04:12 – Ah bien sûr, rien n'est fait.
00:04:14 Elle est clairement dans la marge de difficultés,
00:04:17 on verra dans quelques jours maintenant, c'est demain finalement.
00:04:20 Mais je fais le pari qu'elle réussira à obtenir ses 5.
00:04:24 – Cyril Benassar.
00:04:26 – Moi je dois dire qu'elle me plaît assez bien, cette affiche électorale,
00:04:29 les forces en présence, leur position.
00:04:32 On a le Rassemblement National qui est en tête, loin devant,
00:04:34 c'est une bonne nouvelle.
00:04:35 Un parti qui n'est pas immigrationniste et qui atteint ce score,
00:04:39 c'est plutôt encourageant pour l'avenir.
00:04:41 À droite, mon seul regret, c'est le faible score de Reconquête.
00:04:45 Je le trouve consternant, je déplore le fait
00:04:47 que le parti de Zemmour ne soit pas monté plus haut.
00:04:51 – Mais est-ce que ça ne reflète pas quelque chose qui est électoral ?
00:04:55 C'est d'une certaine manière, il est dit que le parti de Zemmour,
00:04:58 finalement, c'est le parti des bourgeois, voire des gens à particules, et basta.
00:05:03 Et donc ça, ça forme une base électorale qui est très faible,
00:05:07 et qui est compliquée pour un élargissement.
00:05:09 – Je pense qu'il y a peut-être un chiffre qui est dans les sondages en ce moment,
00:05:13 qui peut peut-être l'expliquer, c'est le chiffre de 57%.
00:05:15 57% des Français placent le pouvoir d'achat en tête des priorités.
00:05:20 Et 57%, c'est drôle, je crois que c'est aussi le chiffre
00:05:23 de la redistribution dans ce pays.
00:05:24 55% de la richesse produite est redistribuée.
00:05:27 Je pense que ça explique ça, il y a beaucoup de gens,
00:05:29 notamment dans les classes populaires, qui attendent encore de l'état-providence
00:05:34 et donc de la dépense sociale, beaucoup.
00:05:36 Et Zemmour, là-dessus, a promis, je crois qu'il taillerait dans la dépense sociale
00:05:40 et qu'il miserait plutôt sur le travail.
00:05:42 Donc c'est plutôt un programme économique à la Fillon qui le handicap.
00:05:46 Maintenant, je le regrette.
00:05:48 Pour le reste, à gauche, je trouve que c'est une très bonne nouvelle
00:05:50 que LFI se soit effondré à ce point-là.
00:05:53 Et que Bluetran... – C'est frappant, vers 7% en tête,
00:05:57 à peu près en même temps, au même niveau que les écologistes
00:06:02 et au même niveau que LR.
00:06:04 – Je trouve que c'est une très bonne nouvelle qu'il paye,
00:06:07 je crois, en grande partie, cette stratégie qui est de, en gros,
00:06:12 soutenir le Hamas pour draguer les Arabes, ou soutenir les émentiers,
00:06:15 ou soutenir tout le reste de la France vomi pour draguer les Arabes.
00:06:19 C'est un calcul qui s'avère désastreux et c'est tant mieux.
00:06:22 Et à l'inverse, il y a l'ascension de Glucksmann.
00:06:25 Alors Glucksmann, c'est vrai qu'il est sympathique,
00:06:27 mais je trouve que c'est par ailleurs un crétin.
00:06:31 Je l'ai entendu déclarer, je cite mot à mot,
00:06:35 "le projet de l'extrême droite est plus dangereux que celui des islamistes".
00:06:38 – C'est grotesque. – Il a dit ça.
00:06:40 Pour le reste, j'étais presque prêt à le soutenir pour sa position sur l'Ukraine,
00:06:44 que je partage totalement, mais pour le reste, pour l'immigration,
00:06:46 pour sa vision de l'Europe, c'est désastreux.
00:06:49 Par contre, le fait qu'il y ait une gauche antitotalitaire,
00:06:53 qui reprenne un peu des forces et qui dépasse,
00:06:57 qui fait pratiquement trois fois plus que la France assumite,
00:06:59 ça c'est une bonne nouvelle.
00:07:01 Pour moi qui viens de la gauche, c'est une bonne nouvelle que...
00:07:05 ce qui est l'héritier de la gauche antitotalitaire dépasse des gens comme Mélenchon.
00:07:11 – Tariq Dali. – Juste Tariq.
00:07:14 – Bon d'abord, grosso modo, je dirais qu'il y a quatre grands agrégats.
00:07:19 Il y a une trentaine de pourcents pour l'ERN que personne ne pourra rattraper,
00:07:22 même si il y a une forte abstention.
00:07:25 Derrière, vous avez les deux listes jumelles,
00:07:27 moi je fais des listes jumelles, Eyer et Glucksmann,
00:07:29 pour moi ce sont des listes jumelles, elles sont à 15% chacune, ça fait 30%.
00:07:33 Vous avez les deux listes de droite, justement,
00:07:36 je regrette qu'effectivement que la liste de Marion soit à la peine dans les sondages,
00:07:40 mais Marion + Bellamy, ça fait 15% aussi.
00:07:44 Et vous avez les deux listes d'extrême gauche qui font 15%, c'est-à-dire les Verts et les Fils.
00:07:48 – Plus de tripartition. – Non, il y en a quatre, pour moi il y a quatre.
00:07:52 – C'est presque le retour à avant, finalement.
00:07:56 – Alors, justement, je parlais de Glucksmann tout à l'heure,
00:07:59 Glucksmann pour moi c'est une bulle, c'est-à-dire qu'il ne faut pas que les socialistes s'imaginent
00:08:04 qu'ils vont revenir tout beau, tout maffin.
00:08:06 Glucksmann, il a quatre sources d'approvisionnement.
00:08:08 La première source d'approvisionnement, j'ai dit tout à l'heure
00:08:10 que c'était une liste jumelle de celle de Eyer,
00:08:12 c'est qu'il y a des gens qui sont tout à fait européistes,
00:08:14 fédéralistes comme Macron, mais qui n'en peuvent plus de Macron depuis 12 ans.
00:08:17 Donc, ils retournent à gauche.
00:08:19 Vous avez des gens qui en ont effectivement ras-le-bol,
00:08:22 des gens de gauche qui en ont ras-le-bol des élucubrations,
00:08:25 des excès de M. Mélenchon qui viennent là.
00:08:27 Et vous avez aussi des gens de gauche qui ont voté Vert la dernière fois
00:08:31 et qui eux aussi en ont marre du totalitarisme de ces gens-là.
00:08:34 Donc tout ça s'agrège vers Glucksmann et ça fait une petite bulle
00:08:37 qui effectivement nous fera bien rigoler si elle arrive devant,
00:08:40 si cette liste arrive devant Eyer. Voilà, c'est ça l'intérêt.
00:08:43 – Vous ne croyez pas à sa pérennité ?
00:08:46 – Non, je ne crois pas du tout.
00:08:47 – Vous ne croyez pas que finalement il y a une forme de bon sens
00:08:50 de gens qui étaient à gauche, plutôt des sociodémocrates on va dire ?
00:08:53 – C'est ça, c'est-à-dire qu'il y a Macron qui a réussi à fédérer les socialistes,
00:08:58 il a fait l'UMPS comme dit Mme Le Pen.
00:09:01 Ces gens-là, ils repartent, ils repartent d'où ils viennent ?
00:09:04 Ils repartent à gauche parce que…
00:09:06 – Oui, mais en quoi serait-ce une bulle du coup ?
00:09:08 – Parce que, déjà pour ce que je viens de vous dire,
00:09:11 il suffira que Macron soit remplacé par un de ses clones qui vient du PS,
00:09:16 ils repartiront d'où ils viennent.
00:09:18 Et puis surtout, la bulle, je vous dis, les verts,
00:09:21 il y en a qui viennent des verts parce qu'ils exagèrent les verts,
00:09:24 mais ils retourneront chez les écolos.
00:09:25 Vous en avez qui sont très à gauche et qui trouvent que Mélenchon
00:09:28 il exagère à vouloir jouer le Hamas exclusivement.
00:09:31 – Et si c'est Ruffin qui le remplace, vous pensez par exemple ?
00:09:34 – Oui, je pense que ces gens-là peuvent repartir là-bas.
00:09:36 Après, je voudrais dire un dernier mot sur les deux listes de droite
00:09:39 qui vont faire 15% à L2, je voudrais quand même démasquer l'imposture de Bellamy,
00:09:44 parce que Bellamy, comme on l'aurait dit,
00:09:46 ça me fait penser à une apostrophe de M. Mitterrand devant Chaband-Elmas
00:09:50 dans son discours de politique générale il y a 55 ans.
00:09:53 "Quand je vous vois, M. Chaband-Elmas, je ne doute pas de votre sincérité,
00:09:57 mais quand je vois votre majorité, je doute de votre réussite."
00:10:00 Là, franchement, Bellamy, il pense comme Marion,
00:10:02 mais il est à peu près le seul dans son parti à penser ce qu'il pense.
00:10:05 Il faut savoir que si on vote Bellamy, on vote pour des hortefeux,
00:10:09 des Geoffroy Didier et tout ça, qui ne seront que les supplétifs de M. Macron.
00:10:13 Donc il faut faire très attention à ça.
00:10:15 Mais effectivement, vous avez dit que Zemmour, Marion,
00:10:18 c'est effectivement la droite conservatrice,
00:10:21 mais il y a une droite conservatrice qui fait potentiellement ces 15%
00:10:25 que je vous ai dit, à partager entre Bellamy et Marion.
00:10:28 Donc maintenant, c'est à Marion de passer devant.
00:10:30 – Si on prolonge votre raisonnement, vous êtes en train d'annoncer
00:10:35 l'écartèlement de LR entre une partie, on va dire la partie Édouard Philippe
00:10:40 qui rejoindrait le camp macronisme pour de bon
00:10:43 et l'autre qui rejoindrait le camp Zemmouriste.
00:10:46 – Les dirigeants et les électeurs LR qui étaient séduits par Macron,
00:10:51 ils sont déjà partis.
00:10:52 Si LR n'est plus qu'à 6-7% aujourd'hui, c'est qu'ils sont partis.
00:10:55 Il ne reste plus que des dirigeants qui sont des imposteurs
00:10:58 et qui font croire qu'ils sont dans l'opposition.
00:11:00 Moi je veux bien tout ce qu'on veut, mais ça fait 2 ans et demi
00:11:02 que le gouvernement est minoritaire, LR n'a jamais voté aucune motion de censure.
00:11:05 – Vous avez pu le faire tomber.
00:11:06 – J'en ai fait. Si le gouvernement tient toujours, c'est grâce à LR.
00:11:09 Donc moi je veux bien, il n'y a rien d'affichage, c'est Bellamy,
00:11:11 mais c'est l'arbre qui cache la forêt.
00:11:13 – Donc vous pensez que ce qui reste de LR a pour vocation à rejoindre Zemmour
00:11:17 ou l'inverse ? Ou une fusion des deux ?
00:11:21 – Absolument. – Qui se passerait via invoqué ?
00:11:25 – Je n'y crois pas du tout. – Vous n'y croyez pas.
00:11:28 – Je ne crois pas du tout à invoquer. – Il y en a un qui piaffe, gentiment d'ailleurs.
00:11:32 – C'est vous qui avez fait l'argent. – Je ne sais pas ce qui se passe.
00:11:36 – C'est dommage, j'espère que vous allez être brillant quand même.
00:11:40 – On va essayer, on va faire un petit effort.
00:11:43 Pour moi, ces élections, ce qui me frappe déjà, pour commencer,
00:11:46 c'est des élections européennes, mais finalement l'Europe n'intéresse pas les gens.
00:11:50 Parce qu'effectivement, c'est lointain, c'est mélangé avec d'autres pays,
00:11:55 le débat porte sur les européennes, mais on voit bien à travers les votes
00:11:58 que ce ne sont pas les questions qui touchent à l'Europe qui intéressent les gens,
00:12:02 mais les questions de politique française.
00:12:04 – Mais pardon, Olivier, je vous coupe. – Déjà ?
00:12:06 – Vous êtes le premier, déjà. Mais vous allez voir, ça va être prolongé.
00:12:09 – J'ai tort d'être gentil, vous voyez. – De toute manière.
00:12:12 – Voilà. – En principe, à chaque fois.
00:12:14 Non, ce que je voulais vous dire, c'est, tout le monde dit que le vrai pouvoir est à Bruxelles.
00:12:19 – Oui, mais pas au Parlement.
00:12:21 – Donc si les gens ne s'y intéressent pas, ils ont bien tort quand même, non ?
00:12:25 – Oui, mais de toute façon, on a toujours tort de ne pas s'intéresser à une élection.
00:12:29 Mais le fait est, il est là. Les gens réagissent comme ça,
00:12:32 parce qu'on sait qu'il y a une commission de Bruxelles qui, elle, a le vrai pouvoir,
00:12:35 que le Parlement est une façade pour, je dirais, donner une apparence démocratique,
00:12:41 qu'on voit bien que les blocs au niveau européen ne vont pas forcément changer,
00:12:44 les gens ne connaissent pas forcément d'ailleurs les rouages institutionnels,
00:12:47 et à quoi on voit, finalement, que cette élection porte très peu sur l'Europe,
00:12:53 c'est le très faible score des gens qui, vraiment, sont anti-européens,
00:12:58 qui représentent quand même plus que ce que les sondages nous le disent.
00:13:02 Je parle du sentiment anti-européen, et beaucoup plus fort,
00:13:05 que ce que portent les partis ouvertement anti-européens,
00:13:09 que sont, par exemple, les Patriotes et l'UPR,
00:13:12 qui, eux, font une campagne précisément sur les questions européennes,
00:13:16 mais les scores ne décollent pas.
00:13:18 Pourquoi ? Parce qu'en fait, en réalité, comme l'a dit Cyril,
00:13:21 dans la vie des gens, c'est le problème du pouvoir d'achat,
00:13:24 c'est le problème de l'immigration, etc.
00:13:26 – L'immigration vient très loin dans la préoccupation des Français,
00:13:29 n'oubliez jamais ça, quand même.
00:13:32 – 3e ou 4e ?
00:13:33 – Oui, enfin, très loin, pas vraiment, elle existe quand même, elle est forte,
00:13:36 mais elle est moins importante, effectivement, que le pouvoir d'achat actuellement.
00:13:40 Et donc, au bout de 7 ans de Macron, les gens, qu'est-ce qu'ils ont envie,
00:13:43 finalement, à travers cette élection, c'est de donner une claque à Macron,
00:13:46 ou alors d'approuver Macron, mais enfin, ils sont beaucoup moins nombreux,
00:13:49 et donc, ils se reportent sur le vote Bardella,
00:13:51 parce qu'ils ont l'impression qu'avec ça,
00:13:53 comme c'est le parti d'opposition, aujourd'hui, pratiquement,
00:13:56 qui est en mesure de s'emparer du pouvoir, ben, on donne une claque aux autres.
00:14:00 Il y a deux choses que je voudrais dire, sur les blocs,
00:14:03 je ne suis pas tout à fait d'accord avec Tariq.
00:14:05 – Sur la tripartition qui devient 4 blocs, hein.
00:14:08 – Pour moi, c'est bien une espèce de tripartition.
00:14:10 – Toujours ?
00:14:11 – Oui, il y a le bloc, je dirais, souverainiste, avec RN, Reconquête,
00:14:17 et effectivement, Philippot, Asselineau, même s'il n'y a pas,
00:14:20 qui représente, quand même, aujourd'hui, 40%, hein,
00:14:22 quand vous regardez les intentions, 40-41%.
00:14:25 Vous avez le bloc centriste, alors, qui met dedans ?
00:14:29 Ben, il y a 15%, Valérie Ayer, je ne sais même pas s'il y a Valéphère,
00:14:32 parce que les sondages, ce qu'il faut regarder, surtout, c'est la tendance.
00:14:35 – Bien sûr, la tendance.
00:14:36 – Et souvent, la tendance se cristallise, enfin.
00:14:38 – C'est bien pour ça que François Noyer parlait de…
00:14:41 – Oui, que Glucksmann va finir par battre…
00:14:43 – Glucksmann, il est moufladême sur le dos, oui, bien sûr.
00:14:45 – Il lui reste quand même 2-3 points à rattraper.
00:14:47 – Oui, mais c'est la marche d'erreur, et je vous dis, souvent, ça se cristallise à la fin.
00:14:50 Et alors, si vous voulez, vous avez le bloc de gauche qui, lui,
00:14:53 est désuni sur, effectivement, les questions comme Israël-Palestine,
00:14:56 qui ont un rôle dans cette élection,
00:14:58 qui n'ont rien à voir avec l'Europe, mais qui ont un rôle.
00:15:01 Pourquoi ? Ben, parce que Ayer récupère… Pardon, Glucksmann récupère les voix
00:15:05 de gens de gauche qui ne partagent pas du tout les positions de Mélenchon sur ce conflit.
00:15:10 – C'est ça, c'est ça. – Et donc, voilà, pour des raisons
00:15:13 qui touchent à l'immigrationnisme et à l'islamisme en France,
00:15:16 il faut le dire très clairement, j'en suis persuadé.
00:15:18 Donc, ils votent Glucksmann parce qu'ils se disent que là, au moins,
00:15:20 on ne va pas cracher toute la journée sur Israël, faire des manifs et compagnie.
00:15:23 Et puis, Glucksmann récupère, effectivement, les voix de Macron,
00:15:26 qui en ont marre de Macron.
00:15:28 Bon, et après, effectivement, il y a la charnière, qui représente très peu,
00:15:31 donc la gauche représente à peu près 30%.
00:15:33 – Oui. – Le centre, 15%.
00:15:36 Et la droite classique, apparemment, 7 à 8%, enfin, je ne sais pas.
00:15:40 Et justement, elle est fragilisée dans cette élection,
00:15:44 qui, encore une fois, pour moi, s'appuie sur des réflexes nationaux.
00:15:49 Pourquoi ? Parce qu'ils n'ont aucun positionnement national.
00:15:52 On a l'impression que c'est la remorque de Macron.
00:15:55 Et même s'ils sont dans l'opposition en termes de discours politique,
00:15:59 les gens ne voient pas l'issue de voter pour ce parti-là.
00:16:02 Qui n'est pas positionné de façon claire ?
00:16:04 – Parce qu'on voit plus clairement qui ils sont.
00:16:05 – Mais bien sûr.
00:16:06 – On va dire, si on doit tirer d'un trait pour dessiner le RN,
00:16:09 tout le monde voit à quoi ça ressemble.
00:16:11 Tout le monde voit à quoi ressemblent les filles.
00:16:13 Tout le monde voit à quoi ressemblent les verts.
00:16:15 – Oui.
00:16:16 – Le camp macroniste, c'est plus compliqué, mais sans doute un peu quand même.
00:16:19 – Tout le monde subit Macron.
00:16:20 – Non, mais, enfin, tout le monde est capable de définir le camp macroniste.
00:16:26 Et finalement, LR, c'est devenu indescriptible, d'une certaine manière.
00:16:30 – C'est la roue de secours de Macron.
00:16:32 – Même si ce n'est pas comme ça qu'il se vit.
00:16:34 – Oui, mais attendez, la réalité, elle est là.
00:16:36 – Les gens ne sont pas cons.
00:16:37 – Les gens ne sont pas idiots.
00:16:38 – Je voudrais peut-être qu'on…
00:16:39 – Un petit point quand même sur lorsqu'on dit que Mme Ayé va faire 15%.
00:16:43 Moi, je voudrais remettre l'église au milieu du village.
00:16:45 C'est-à-dire 15% de ceux qui vont voter.
00:16:47 C'est-à-dire, grosso modo, 50%.
00:16:49 – Ça, ce n'est pas là pour tout le monde.
00:16:51 Ce raisonnement n'est pas là pour tout le monde.
00:16:52 – Non, mais attendez.
00:16:53 Ça fait 12 ans que M. Macron est au pouvoir.
00:16:57 On va voter pour lui à hauteur de 7 ou 8% des électeurs inscrits.
00:17:01 Ça veut dire qu'il y a plus de 9 Français sur 10 qui ne veulent pas de ce type.
00:17:03 – Bien sûr.
00:17:04 – Il est toujours là.
00:17:05 Voilà, il faut quand même remettre les…
00:17:08 – Un mot, parce que je voudrais qu'on parle des débats.
00:17:11 Mais allez-y, François.
00:17:12 – Je vais parler des débats, justement.
00:17:14 Je trouve que ces débats nous ont permis de retrouver
00:17:17 justement une polarisation droite-gauche.
00:17:19 Je n'y tiens pas particulièrement.
00:17:20 Je pense que c'est une facilité de langage.
00:17:22 Ce ne sont pas des icônes.
00:17:24 Mais de fait, sur l'immigration, sur la fiscalité,
00:17:26 il y avait clairement un corps de gauche, un corps de droite.
00:17:29 De droite avec Bélamy.
00:17:30 – Malgré la cacophonie.
00:17:32 – Maréchal, malgré la cacophonie.
00:17:33 Non, mais ça s'est plutôt bien déroulé.
00:17:35 En tout cas, le tout dernier…
00:17:37 – Celui animé par Pujadas.
00:17:38 – …animé par Pujadas était propre.
00:17:40 Ça, c'est la première chose.
00:17:42 Et tout de même aussi, j'étais impressionné par la prestation de Manon Aubry.
00:17:46 Je m'attendais à ce qu'elle s'écroule et qu'elle se fasse massacrer littéralement en plateau.
00:17:51 Et je ne suis pas du tout d'accord avec l'analyse qui a été faite
00:17:53 sur la disparition de El-Affif.
00:17:55 El-Affif a le même score qu'il y a 6 ans.
00:17:57 LFI, en octobre 2021, était donné à moins de 9% avant les présidentielles.
00:18:03 Ils ont fini à plus de 20%.
00:18:05 Donc, Mélenchon est très… je ne suis pas du tout d'accord.
00:18:08 – Il va faire 20% là ?
00:18:10 – Je pense qu'il a…
00:18:11 – Non, il fera ce qu'il a fait.
00:18:12 – Vous pensez qu'il s'est sous-estimé ?
00:18:14 – Alors, pas sous-estimé, c'est que…
00:18:15 – Sans faire de prédiction ?
00:18:16 – Premièrement, le vote musulman se mobilise dans les grands moments électoraux,
00:18:19 donc les présidentielles.
00:18:20 Et deux, Mélenchon a cette agilité, parce qu'il a une intelligence redoutable,
00:18:24 à faire oublier toutes ces casseroles au moment des grands enjeux.
00:18:29 – Mais quand il faudra choisir, parce que ça va être aussi ça
00:18:32 que va nous imposer "le système",
00:18:34 entre Marine Le Pen d'un côté et Mélenchon de l'autre,
00:18:37 je suis sûr que le nouveau diable de la République
00:18:40 qui est Mélenchon depuis le 7 octobre,
00:18:42 on va lui trouver finalement des excuses
00:18:44 et qu'on va à nouveau se focaliser sur le danger,
00:18:48 Marine Le Pen de l'extrême droite, de ses alliés de l'AFD…
00:18:51 – Vous croyez que ça peut prendre encore ça ?
00:18:53 – De moins en moins, mais peut-être suffisamment pour faire 49, 50.
00:18:56 – Si François veut dire que Mélenchon se soucie peu des élections européennes
00:19:01 et qu'il est en train de se fabriquer un électorat
00:19:03 pour accéder au second tour de la présidentielle,
00:19:06 je suis tout à fait d'accord.
00:19:07 – Oui, mais pardon, est-ce qu'on fait pas un mauvais score,
00:19:10 comparé aux dernières élections ?
00:19:11 – Non, non, mais c'est vrai, c'est vrai.
00:19:12 – Non, mais excusez-moi, pas de fait, pas de tout ça.
00:19:14 – Je suis un bel ami qui fait un score, pour le moment, dans les sondages.
00:19:16 – Il devrait faire la même chose qu'à la dernière fois à peu près.
00:19:18 – Je voudrais avoir votre point de vue, attendez Olivier,
00:19:21 je voudrais avoir votre point de vue sur le débat futur à Tal Bardella.
00:19:25 Est-ce que vous attendez, on va faire un petit tour des présents.
00:19:29 D'abord, allez-vous le regarder Cyril, et qu'est-ce que vous en attendez ?
00:19:33 – Oui, sans doute, j'essaye toujours de regarder ces débats
00:19:36 et je tiens rarement jusqu'à la fin, mais je vais essayer, je vais essayer.
00:19:40 Moi, je crois que Bardella a inspiré confiance quand il est arrivé,
00:19:45 par son volontarisme, sa façon d'avancer des termes qui étaient des mots tabous jusqu'à présent,
00:19:51 mais je crois que ça va se dégonfler assez vite,
00:19:53 parce qu'on se rend compte qu'en réalité, c'est un peu comme Macron,
00:19:56 qui a beaucoup de discours, et puis que derrière, à moyen terme,
00:19:59 il ne se passe pas grand-chose.
00:20:01 – Quand vous avez posé la question, je ne savais pas quoi vous répondre,
00:20:05 mais je vais vous répondre, je pense que je vais le boycotter.
00:20:07 Je vais boycotter ce truc-là, je ne vais pas le regarder,
00:20:09 parce que c'est la stratégie de Macron, c'est-à-dire,
00:20:12 on se fabrique son opposant officiel, tel le Napoléon III,
00:20:16 et voilà, je ne veux discuter qu'avec ça, et donc on fabrique le RN,
00:20:20 pour pouvoir l'affronter encore au second tour,
00:20:22 et fabriquer un candidat de substitution à Macron,
00:20:25 je ne marche pas là-dedans, donc je boycotte.
00:20:27 – Sauf que le RN accepte de participer au débat.
00:20:30 – Le RN est très content, parce que…
00:20:32 – Et Bardella est en position face au Premier ministre,
00:20:35 c'est quand même assez exceptionnel.
00:20:37 – Mais tout ce qui intéresse le RN, c'est d'arriver à 30%, 31, 32, etc.
00:20:40 et d'écraser le RN, mais moi je ne marche pas dans cette compagnie.
00:20:43 – François Devoyer.
00:20:44 – Je me réjouis de ce débat, parce qu'en apparence, effectivement,
00:20:47 on a deux jeunes gens communiquants
00:20:49 qui n'ont pas une expérience professionnelle incroyable,
00:20:51 dans les faits, il y a une sociologie qui est extrêmement différente,
00:20:54 sauf que je connais bien Jordan Bardella depuis plus de 10 ans,
00:20:58 ça n'est pas, comme je l'entends parfois, qu'un robot à éléments de langage,
00:21:03 je trouve que c'est trop facile, il a déjà été candidat en 2019,
00:21:07 il a fait une très belle campagne, il fait là, objectivement, une campagne sans faute,
00:21:10 alors on va dire oui, pas de vague, bien sûr, quand on a 32,
00:21:13 effectivement, on ne va pas s'amuser à prendre des risques et perdre des points,
00:21:16 la vraie question c'est, effectivement, qu'est-ce qui va déboucher de tout ça ?
00:21:21 Et là, c'est délicat, parce que je pense que Macron est tout simplement
00:21:25 en train de tester les adversaires potentiels du RN.
00:21:28 Et Atal, pour moi, c'est sa phase test, où on va se dire,
00:21:33 est-ce qu'il a vraiment frotté Bardella, est-ce qu'il a abîmé Bardella,
00:21:37 et dans ce cas, ils vont y réfléchir comme candidats à la présidentielle 2027,
00:21:41 ou est-ce qu'on va passer à autre chose, Edouard Philippe, Cazeneuve,
00:21:45 ou je ne sais qui dans cette présence-là ?
00:21:47 – Autrement dit, ils ont tous, ils cherchent tous à y gagner quelque chose,
00:21:49 Bardella comme Atal, de la crédibilité…
00:21:51 – Bardella comme Atal, et pour moi, ce n'est pas un machin du système,
00:21:54 c'est qu'à un moment, effectivement, on est face à des enjeux présidentiels
00:21:58 qui sont les seuls véritablement importants dans les institutions de la Ve République,
00:22:02 et que, effectivement, là, c'est la phase test.
00:22:04 – Allez, le mot de la fin sera pour vous, Olivier Piacentini.
00:22:07 – Alors, deux choses, je voulais parler du vote musulman en faveur de Mélenchon,
00:22:10 il est déjà clairement établi dans les sondages…
00:22:12 – Là, le sujet, c'est Bardella-Atal.
00:22:14 – 55% des musulmans qui votent, déclarent voter pour Mélenchon.
00:22:18 Donc, il va avoir du mal à gratter encore des voix de ce côté-là,
00:22:21 par rapport à son score actuel.
00:22:23 Le débat Atal-Bardella, ben oui, c'est toujours un débat,
00:22:26 donc c'est toujours intéressant.
00:22:28 Le problème, c'est que Bardella comme Atal, ce que je trouve aujourd'hui dans les débats,
00:22:32 vous voyez, parce qu'il m'arrive de revoir les débats Giscard Mitterrand,
00:22:35 Mitterrand-Chirac, etc.
00:22:36 – Vous avez déjà la télé ?
00:22:37 – Ah, c'était un autre niveau, hein ?
00:22:38 – Oui, j'ai la télé, je suis à jour.
00:22:41 – Il y avait déjà des débats télé.
00:22:44 – D'ailleurs, je passe des fois sur Youtube, gravement.
00:22:47 – Non !
00:22:48 – Oui, oui, oui, et donc…
00:22:50 – Vous passez ma petite enveloppe, comme d'habitude.
00:22:52 – Bien sûr, bien sûr, bien sûr.
00:22:54 Honnêtement, je vous invite quand même à regarder ces anciens débats
00:22:57 et à comparer avec ceux d'aujourd'hui, je suis désolé, hein.
00:22:59 Vous allez me dire que je vis dans le passé, bla bla bla bla.
00:23:01 Écoutez, franchement, on n'est pas au même niveau, hein.
00:23:03 Parce que Atal comme Bardella sont effectivement des gens
00:23:07 qui récitent des éléments de langage.
00:23:08 Je peux vous dire déjà dans ce débat comment va procéder Atal,
00:23:11 je peux vous le dire, il va dire "Ah oui, mais M. Bardella,
00:23:13 où étiez-vous quand nous avons voté la loi pour récupérer 10 milliards
00:23:17 pour combler le déficit, etc. ?
00:23:19 Et les autres en face ne sont même pas capables de leur répondre,
00:23:21 mais puisque vous avez récupéré ces sous, ils sont où ?
00:23:24 On ne les trouve pas à chaque fois.
00:23:25 C'est les mêmes techniques, vous revoyez le même truc.
00:23:27 C'est-à-dire que Macron, pour moyen de façon,
00:23:29 dans le camp Macron, que ce soit Mme Thévenoud, Mme Ayer, etc.
00:23:32 vont vous dire "Ah oui, mais on a voté telle loi, voyez,
00:23:34 on a déjà fait ça, on a déjà fait ci."
00:23:36 Et en face, j'ai l'impression qu'ils ne sont même pas capables de leur dire
00:23:38 mais où en sont les résultats.
00:23:40 Je trouve vraiment que ça sonne creux.
00:23:42 Moi, je n'ai rien contre Bardella.
00:23:44 C'est quelqu'un qui m'est très sympathique, je pense qu'il est très bon,
00:23:47 mais qu'il y a un moment donné, là je ne parle pas du débat des Eurobéennes,
00:23:53 pour être président, pour être…
00:23:55 – Pour eux qui ne vont pas regarder.
00:23:57 – Si, je vais regarder.
00:23:58 – Le Saint-Étienne.
00:23:59 – Non, mais je vais regarder.
00:24:00 Mais malheureusement, je trouve que c'est trop…
00:24:01 Si vous voulez, c'est trop formaté, les éléments de langage et les discours.
00:24:04 Et tout se sent et peut se pressentir à l'avance.
00:24:07 Je pense que vous êtes d'accord avec moi, Franck,
00:24:09 vous êtes un observateur attentif.
00:24:11 Vous voyez bien qu'on n'est plus dans vraiment les grands débats
00:24:15 avec vraiment des débatteurs d'une compétence et d'une éloquence au même niveau.
00:24:19 – On fait avec le front d'un autre temps.
00:24:21 – Merci Olivier, on se retrouve dans quelques secondes pour le deuxième sujet.
00:24:25 On va parler de drogue et de submersion.
00:24:27 Ça ne rigole pas.
00:24:28 À tout de suite.
00:24:29 [Musique]
00:24:44 – Bonjour. Alors, le Sénat vient de pondre un rapport de 600 pages,
00:24:50 me disait François Devoyer, synthétisé en 20 pages.
00:24:55 Je peux vous dire que c'est déjà quelque chose de lire.
00:24:59 Et c'est surtout très effrayant, me semble-t-il, de voir ce que disent ces sénateurs.
00:25:07 C'est un rapport transpartisan.
00:25:09 Donc il y a un président PS, je crois, et un rapporteur LR,
00:25:14 qui ont fait des dizaines d'heures ou des centaines d'heures d'audition,
00:25:18 de policiers, de magistrats, de psychologues.
00:25:22 C'est très impressionnant, le fruit de leur travail.
00:25:26 Et moi, ce que j'en tire, c'est le risque d'impuissance complète.
00:25:32 Et ils parlent de submersion à venir.
00:25:36 J'ai presque le sentiment que la submersion était là
00:25:39 et qu'on avait les pieds dedans largement.
00:25:42 Allez, celui qui s'y colle, c'est… j'ai oublié, c'est Cyril.
00:25:46 – Oui, moi j'ai lu aussi les extraits de ce rapport,
00:25:49 effectivement, c'est assez inquiétant.
00:25:51 On parle de submersion, on parle d'un État qui est dépassé,
00:25:54 de trafiquants qui ont toujours une longueur d'avance,
00:25:58 qui contournent l'État de droit, les moyens de la justice et de la police,
00:26:03 qui arrivent toujours par des tas qui sont décrits dans ce rapport,
00:26:07 l'emploi de mineurs pour échapper à la justice,
00:26:10 enfin il y a tout un tas, toute une série de…
00:26:13 Maintenant, quand on parle d'impuissance de l'État,
00:26:15 on parle souvent d'une guerre qui serait perdue d'avance,
00:26:17 qui n'a jamais été gagnée nulle part ailleurs, je ne suis pas d'accord.
00:26:21 J'ai l'impression que dans ce domaine comme dans d'autres,
00:26:23 on a le sentiment qu'on perd une guerre qu'on n'a pas livrée.
00:26:26 En réalité, on n'est pas du tout en guerre contre la drogue.
00:26:28 – C'est bien.
00:26:29 – On joue le jeu de l'État de droit, et puis ils ont une longueur d'avance, point.
00:26:32 Maintenant, cette idée que partout dans le monde et dans l'histoire,
00:26:35 on n'aurait jamais réussi, aucun État n'aurait réussi,
00:26:38 à surmonter, enfin à vaincre ce problème du trafic de drogue,
00:26:42 je crois que c'est faux.
00:26:44 Je pense qu'il y a l'exemple des mafias,
00:26:46 on parle souvent de la mafia comme d'une pieuvre qui, de toute façon,
00:26:50 agit partout et contre laquelle les États sont impuissants.
00:26:54 Je rappelle que pendant les années Mussolini, il a réussi à vaincre la mafia.
00:26:59 Alors, à coup d'exécution sommaire, évidemment,
00:27:01 on ne s'embarrassait pas de l'État de droit.
00:27:03 Donc la question, ce n'est pas de faire l'apologie du fascisme,
00:27:06 c'est de dire que quand on veut, on peut.
00:27:08 En réalité, si vraiment on veut mener cette guerre, on peut.
00:27:11 C'est très facile.
00:27:12 – Très facile ?
00:27:13 – Oui, ça ne me paraît pas si difficile qu'il y ait une réponse…
00:27:16 – Alors, peut-être, traçons quelques pistes qui vous…
00:27:18 – Une réponse pénale qui soit dissuasive, quoi.
00:27:21 Il suffit de monter la répression jusqu'à ce que ce soit dissuasif.
00:27:24 On nous parle de ces opérations de place nette
00:27:26 après lesquelles les trafiquants reviendraient le lendemain.
00:27:29 Il suffit d'être dissuasif.
00:27:31 – Oui, parce que dans le rapport du Sénat, en gros,
00:27:33 alors j'ai oublié de mettre le post-it,
00:27:35 mais il y a un truc sur XXL en disant, en gros, que c'est très éphémère, au minimum.
00:27:41 – Oui, oui, parce qu'ils reviennent parce qu'ils savent qu'ils ne risquent rien,
00:27:45 parce qu'il n'aurait pas arrivé grand-chose,
00:27:47 parce qu'ils ont fait 72 heures de garde à vue et puis qu'on les a relâchées.
00:27:50 – Mais comment on fait dans le cadre de l'État de droit ?
00:27:52 – Eh bien, peut-être durcir la réponse pénale.
00:27:54 Il y a des tas de lois qui peuvent être passées.
00:27:56 Aux États-Unis, à un moment, il y avait la loi de la troisième récidive.
00:27:59 Si vous commettez trois fois le même délit ou le même crime,
00:28:02 vous ne prenez pas moins de 15 ans de taule.
00:28:04 Bon, ça, ça dissuade.
00:28:05 Il y a peut-être quelque chose à faire en constatant
00:28:08 que le trafic de drogue est en immense partie organisé par l'immigration.
00:28:13 Revoir les politiques de répression.
00:28:16 C'est-à-dire qu'au lieu de mettre des gens en prison
00:28:19 et puis d'entendre qu'on n'a pas assez de place en prison,
00:28:21 donc qu'il faudrait en construire.
00:28:23 Donc, c'est compliqué.
00:28:24 Donc, qu'on les relâche.
00:28:25 Peut-être que la déchéance et l'expulsion, ce serait une des solutions.
00:28:29 – Déchéance de nationalité ?
00:28:31 – Oui, parce que la plupart…
00:28:32 – Mais pour des nationaux français ?
00:28:33 – Oui, mais la plupart de ces nationaux français ont la double nationalité.
00:28:36 Tous ceux qui viennent du Maghreb ont la double nationalité automatiquement.
00:28:39 Donc, on déchoit.
00:28:40 – Utiliser sa faute.
00:28:41 – Oui, on utilise ça.
00:28:42 – Vous reconnaîtrez que c'est compliqué de déchoir de la nationalité en français
00:28:46 qui est communie du passeport français.
00:28:49 – Oui, oui, ça c'est impossible.
00:28:50 – C'est un précédent impossible.
00:28:51 – Eh bien, on garderait nos criminels nationaux comme ça a été avant
00:28:54 et puis on se débarrasserait des autres.
00:28:56 Une place de charter, ça coûte moins cher qu'une place de prison.
00:28:59 Maintenant, je voudrais juste rajouter quand même une chose.
00:29:01 C'est-à-dire qu'on voit toujours le problème de la drogue sous le prisme de la criminalité.
00:29:05 On finit par croire que c'est indissociable, qu'il est inéluctable
00:29:09 que là où il y a de la drogue, il y a de la criminalité.
00:29:12 Je suis désolé, moi j'ai autour de moi des gens qui achètent et qui vendent de la drogue,
00:29:16 qui pratiquent un commerce en toute courtoisie, amicalement même,
00:29:20 des amis et amies, qui en produisent dans leurs jardins, dans leurs caves,
00:29:24 dans ce qu'on appelle la cannabiculture.
00:29:27 – La compagnie du cannabis, oui.
00:29:28 – Et ça se fait, un peu sous les radars, enfin sous les radars,
00:29:32 ils se sont repérés et ils se font chopper quelques fois,
00:29:34 d'ailleurs par des enquêtes de police qui sont très pointilleuses,
00:29:37 qui sont très tâtillonnes, qui surveillent les relevés d'électricité
00:29:40 pour voir s'il n'y a pas une consommation.
00:29:42 Et puis ils prennent cher alors qu'en réalité, ces gens-là ne nuisent pas vraiment,
00:29:46 enfin, ne versent pas dans la criminalité.
00:29:49 Ce ne sont pas des gens qui commercent à la Kalachnikov.
00:29:51 Donc le fait qu'il y ait quelque part, dans des cités, des sauvages
00:29:54 qui ne savent pas commercer autrement que par le crime,
00:29:57 ne veut pas dire que la drogue est forcément le fait de gens qui sont des criminels.
00:30:01 Il y a des gens qui échangent…
00:30:03 Alors après il y a aussi un problème de santé publique,
00:30:06 mais pour ce problème de la criminalité, peut-être que le fait d'être un peu tolérant,
00:30:10 sans dépénaliser, mais un peu tolérant avec les gens qui ne sont pas des nuisances
00:30:15 pour leur environnement et qui ne commettent pas de crimes,
00:30:17 et en mettant le paquet sur ceux qui, au contraire,
00:30:20 qui pourrissent la vie des cités et qui s'entretuent au risque des balles perdues,
00:30:25 ce serait peut-être une possibilité de concilier la demande,
00:30:29 qui de toute façon est toujours là, avec une offre qui pourrait être moins criminelle.
00:30:33 – OK, Tariq Daly.
00:30:35 – Sauf que dans le rapport du Sénat, il était écrit noir sur blanc
00:30:38 que aussi bien l'Office anti-stupéfiants que l'Office central de lutte
00:30:41 contre la criminalité organisée, affirment, c'est marqué noir sur blanc
00:30:45 dans le rapport en question, que 90% du nombre total des règlements de comptes
00:30:50 se fait entre délinquants, entre trafiquants, entre trafiquants de drogue.
00:30:56 Donc si vous voulez, moi je veux bien qu'on dise, voilà, il y a un type gentil,
00:30:59 il cultive son petit cannabis dans son coin,
00:31:02 mais s'il n'y avait pas de toxicomanes qui consomment ces produits-là,
00:31:06 et s'il n'y avait pas… non, on ne va pas faire preuve de mensuétude,
00:31:10 je pense que le temps de la mensuétude est largement passé.
00:31:13 – Je veux dire, quand vous dites, s'il n'y avait pas de toxicomanes,
00:31:15 parce que les toxicomanes il y en a…
00:31:17 – Si il n'y avait pas de toxicomanes, il n'y aurait pas de trafiquants.
00:31:19 – Oui, je comprends bien.
00:31:20 – J'entends bien.
00:31:21 – Donc vous dites que la manière d'aborder le problème,
00:31:24 c'est d'éliminer les toxicomanes ? C'est de les soigner tous ?
00:31:27 – Je ne dis pas ça, je réponds à ce que disait notre ami Cyril tout à l'heure,
00:31:31 qui disait, il y a des gens bien gentils qui cultivent leur cannabis dans leur coin.
00:31:34 – Alors, ok, on revient sur…
00:31:36 – Je suis désolé, je reviens, je dis que 90% des règlements de comptes
00:31:39 et des meurtres, des tentatives de meurtre, sont liés au trafic de drogue.
00:31:42 – Oui, mais certains disent, laissons-les s'entre-tuer, finalement on s'en fout.
00:31:46 Sauf pour la balle perdue qui tue des Français innocents.
00:31:49 – Il y a des balles perdues, non, non, ce n'est pas possible, vous savez,
00:31:54 il y a des quartiers, je prends des chiffres qui sont donnés par un expert,
00:32:00 c'est Xavier Hauffeur, grosso modo, il y a entre 800 et 900 000 habitants à Marseille,
00:32:05 250 000 dans les 4 quartiers Nord, 13e, 14e, 15e arrondissement, 16e arrondissement.
00:32:11 Il y a eu 50 homicides commis là-dedans, on arrive à un taux d'homicides
00:32:15 de 19 pour 100 000, c'est-à-dire le taux d'homicides du Brésil, du Guatemala,
00:32:21 alors que c'est 10 fois moins en France.
00:32:24 Donc il y a des quartiers où on n'intervient pas, on laisse les mafias, les gangs, les trafiquants…
00:32:29 – Je n'ai pas compris, c'est bien ou ce n'est pas bien ?
00:32:31 – Mais non, ce n'est pas bien, enfin, il faut…
00:32:33 Je veux dire, on sait où ils sont, on sait ce qu'il faut faire,
00:32:36 et ce n'est pas des opérations XXL, parce que les opérations XXL, ça fait rire tout le monde.
00:32:39 Darmanin, ce n'est pas valable de voir ça.
00:32:41 – On va avancer sur les solutions, merci Tariq.
00:32:44 – Ils doivent rester à demeure, enfin…
00:32:46 – Une des propositions, à mon avis, phare de ce rapport, c'est de dire, c'est un constat,
00:32:51 les avocats sont trop au courant des enquêtes, des enquêteurs, des méthodes d'infiltration,
00:33:00 il faut créer un parquet spécialisé et isoler les enquêtes, et leurs résultats, et leurs méthodes,
00:33:10 des avocats, parce que les avocats les transmettent aux délinquants,
00:33:14 qui peuvent réprimer ou qui peuvent mettre en place des contre-mesures.
00:33:18 Qu'est-ce que vous pensez, tous les deux, puisque vous n'êtes pas encore intervenus,
00:33:22 de ce genre de proposition ?
00:33:24 – Je vais commencer, je trouve ça dérisoire.
00:33:27 – Dérisoire.
00:33:28 – Parce que nous sommes face à des sommes colossales.
00:33:32 En fait, le vrai problème de tout cela, c'est l'argent.
00:33:36 300 000 personnes en France vivent directement du trafic illégal de drogue.
00:33:42 – C'est 1% du PNB, je crois.
00:33:44 – 3 milliards d'euros, 300 000 personnes qui en vivent directement,
00:33:47 5 millions de consommateurs, et l'État n'a aucune envie d'arrêter ces trafics.
00:33:52 Je le dis très sérieusement, sauf que j'ai des amis dans la BAC,
00:33:56 j'ai de la famille pénaliste sur ces sujets-là, je les connais assez bien.
00:34:02 C'est quelque chose d'abord qui est répandu aussi en politique,
00:34:05 il y a beaucoup de non-dit, on y reviendra peut-être,
00:34:08 je rappelle au Parlement de Londres, il y a eu des tests urinaires sur la cocaïne,
00:34:12 20% des toilettes parlementaires avaient des traces positives à la cocaïne.
00:34:16 On peut difficilement imaginer que ce soit très différent en France,
00:34:19 c'est pas tout le monde, il ne faut pas se faire un film,
00:34:22 mais effectivement, ça touche tous les milieux,
00:34:24 et particulièrement les milieux qui ont de l'argent.
00:34:26 Aujourd'hui, la difficulté, c'est que si vous nettoyez un quartier,
00:34:29 et effectivement, je rejoins Cyril Bénassar, on en est capable,
00:34:32 on peut nettoyer un quartier entier, on voit immédiatement une chose toute simple,
00:34:38 c'est l'explosion de la délinquance de rue, des vols avec violence,
00:34:41 des vols à l'arraché, et tout un système...
00:34:44 - Et pourquoi donc ?
00:34:45 - Parce que l'argent incroyable, la manne financière...
00:34:48 - C'est l'habitude de l'argent facile.
00:34:50 - Exactement, des quartiers entiers, avec des méthodes,
00:34:53 c'est un monde ultra capitaliste, le trafic de drogue,
00:34:56 c'est d'une inventivité redoutable.
00:34:59 - C'est dit dans le rapport, hein ?
00:35:00 - Bien sûr, c'est dit dans le rapport, parce que c'est là la difficulté.
00:35:03 - Le capitalisme, il est là.
00:35:05 - Il est là, c'est vraiment le capitalisme à l'état sauvage,
00:35:08 vous avez des méthodes d'une intelligence sur le marketing,
00:35:10 la relance des clients, les fichiers clients qui s'échangent,
00:35:14 qui sont reconduits sur des années et des années,
00:35:16 ce qui est terrible pour les politiques de réinsertion,
00:35:19 parce que derrière le coût, qui n'est pas estimé,
00:35:21 de la santé publique, des familles entières qui sont décimées,
00:35:24 parce que quand vous avez une personne qui subit une addiction,
00:35:27 elle est éteinte pendant parfois des années,
00:35:29 et elle va être relancée par les trafiquants qui savent
00:35:31 que c'est la vache à l'aider, etc.
00:35:33 Donc comment faire face à ça ?
00:35:35 Moi je suis très inquiet, je pense que, hélas,
00:35:38 nous allons petit à petit...
00:35:40 On a vu corruption de magistrats récemment, à Marseille,
00:35:43 corruption de fonctionnaires de police à Marseille également,
00:35:45 ça c'est tout nouveau, à ce degré.
00:35:48 On a vu à Avalon, en Bourgogne, ça touche tout le territoire.
00:35:52 – Oui parce que c'est une des choses qui est dite,
00:35:54 c'est que ça commence à tenir à conserver les petites villes.
00:35:58 – Ou la maire de cette petite ville de Bourgogne,
00:36:00 – Oui, des villages.
00:36:01 – Alors, la faveur n'est pas jugée, mais en tout cas,
00:36:03 c'était peut-être une mule, ce qu'on appelle une mule,
00:36:05 c'est-à-dire qu'elle cachait la drogue pour sa vienne,
00:36:07 c'est pas certain encore, donc attention, on prend des précautions,
00:36:09 mais on voit que ça se répand.
00:36:11 L'attaque bien sûr du convoi pénitentiaire,
00:36:13 on arrive dans une étape de narcotrafic,
00:36:15 tous les gens spécialisés au sujet le disent.
00:36:17 L'ennui c'est qu'il n'y aura pas de réaction,
00:36:19 personne n'a intérêt à réagir,
00:36:21 parce que vous ne tirerez les résultats de ce genre de politique
00:36:24 que dans plusieurs années, voire dizaines d'années.
00:36:27 – Ah c'est ça, alors ok.
00:36:28 – C'est un peu comme la construction de prison.
00:36:30 – Je voulais vous interroger sur la raison de l'inaction,
00:36:33 c'est parce que c'est pas payant.
00:36:35 – Le temps politique n'est pas payant, ou alors il faut élire,
00:36:38 voilà quelqu'un, Marine Le Pen, mettons, pour 10 ans,
00:36:40 là vous savez que vous pouvez régler les choses sur 10 ans,
00:36:42 sur 5 ans c'est mort, voilà.
00:36:44 – Oui, oui. – Vous vous faites rattraper.
00:36:46 – C'est comme la dette et les réductions des déficits, ça ne paye pas.
00:36:48 – C'est ça, les constructions de prison, quand même.
00:36:50 – Alors, moi j'ai bien lu ce rapport, moi je crois qu'effectivement,
00:36:53 sur ce problème-là, comme sur le problème par exemple de l'immigration,
00:36:56 c'est toujours les mêmes solutions, enfin les mêmes constats qui reviennent,
00:37:00 ah oui on ne peut rien faire, on ne peut pas lutter contre ça, etc.
00:37:02 Moi je crois qu'un retour de l'autorité à tous les niveaux,
00:37:06 qui se traduisent à l'école, qui se traduisent dans la société,
00:37:11 au niveau de la justice et à tous les niveaux,
00:37:13 c'est la seule solution pour, je dirais…
00:37:16 – Mais ça manque de concret, Olivier Piaf-Santénoy.
00:37:18 – Oui mais parce que, non mais attendez, excusez-moi, ça manque de concret, moi…
00:37:21 – Vous avez lu le rapport, il y a des propositions.
00:37:23 – J'ai lu le rapport, il y a des propositions.
00:37:24 – Elles vous plaisent ou elles ne vous plaisent pas ?
00:37:25 – Mais les propositions me plaisent, si vous voulez, c'est toujours un pas en avant,
00:37:28 mais ce n'est pas suffisant, c'est que le début de la chose.
00:37:30 Parce que ce que je voulais vous dire, pour aller plus loin,
00:37:33 c'est la question que le rapport ne se pose pas,
00:37:35 pourquoi il y a-t-il tant de drogués en France ?
00:37:37 Pourquoi il y a-t-il tant de drogués en Europe ?
00:37:39 D'ailleurs, parce que la France n'est pas la seule touchée.
00:37:41 Vous savez qu'en Hollande, les cartels de la drogue ont un tel pouvoir
00:37:44 que par exemple, ils ont été jusqu'à menacer la princesse héritière du trône.
00:37:49 Il y a des ministres en Belgique, ils sont obligés de parler depuis un bunker, n'est-ce pas ?
00:37:53 Et certains analystes parlent d'une sud-américanisation de l'Europe et de la France en particulier.
00:37:58 – Une mexicanisation de ce rapport.
00:38:00 – Vous appelez ça comme vous voulez, car en fait, quel est le problème ?
00:38:03 Pourquoi il y a une islamisation en France ?
00:38:05 Parce qu'il y a des pouvoirs d'argent, Arabie Saoudite, Qatar et autres,
00:38:08 qui financent cette islamisation.
00:38:10 Au niveau de la drogue, tout simplement, c'est l'enrichissement considérable
00:38:15 des cartels de la drogue qui deviennent des contre-pourvoirs et des contre-États.
00:38:19 Dans certains pays comme l'Équateur, on le voit,
00:38:21 ils sont presque capables de faire des coups d'État.
00:38:23 Mais en Europe, on n'en est pas encore là,
00:38:25 mais sincèrement, ça prend une pente qui devient visiblement inquiétante.
00:38:28 – Justement, à propos de l'argent, Cyril Benassar…
00:38:30 – La question que moi je voudrais poser, elle va plus loin au niveau…
00:38:34 Elle généralise, alors vous allez me dire, j'ai pas de solution concrète.
00:38:37 Mais une société où il y a tant de gens qui se droguent,
00:38:40 est une société où il y a un problème et un malaise.
00:38:42 Pourquoi ? À mon avis, c'est le manque de transcendance,
00:38:45 c'est le manque d'autorité, c'est le manque de perspective.
00:38:48 C'est une société liquide qui manque de perspectives collectives,
00:38:52 qui sont à même d'entraîner en particulier la jeunesse,
00:38:54 de lui donner un cadre et de lui donner une foi et un élan.
00:38:58 Et je pense, alors vous voyez, quand je vous parle de solution à la drogue,
00:39:01 moi je pense qu'il faudrait, je dirais, que les gens se détournent de la drogue.
00:39:05 Et je pense que c'est vraiment un problème de fond de la société qui va beaucoup plus loin.
00:39:09 – Mais là, ok, on va tous aller mettre un cierge dans l'église d'à côté,
00:39:11 et ça va pas faire avancer le sujet.
00:39:13 – Mais qui ici a la solution au problème de la drogue concrète ?
00:39:15 – Non, pardon, Cyril Benassar a tracé une piste qui est là, dans ce rapport,
00:39:21 c'est attaquer l'argent, c'est remonter la filière de l'argent,
00:39:26 c'est attaquer l'enrichissement indus et inexplicables,
00:39:31 les avocats payés en cash, etc.
00:39:33 toute la chaîne et vous tapez immédiatement et violemment.
00:39:36 C'est la seule chose qui a marché aujourd'hui.
00:39:38 – Il y a une chose aujourd'hui, excusez-moi, voilà, Cyril Benassar.
00:39:42 – La moitié de l'extrait de ce rapport met le doigt sur le manque de moyens.
00:39:47 Il y a beaucoup de paragraphes qui reviennent là-dessus.
00:39:49 On parle toujours de ça dans beaucoup de problèmes,
00:39:51 on met le manque de moyens de l'État.
00:39:53 C'est-à-dire qu'on dit aux gens qui travaillent honnêtement et qui contribuent,
00:39:56 vous n'avez pas assez payé d'impôts, il faut faire encore un petit effort
00:39:59 parce que ça ne nous suffit pas à combattre la criminalité, l'immigration.
00:40:03 Il y a peut-être une autre voie à suivre, c'est-à-dire que face au manque de moyens,
00:40:07 peut-être que nous pourrions revoir à la baisse nos ambitions
00:40:10 en matière de droit de la défense, de droit de l'individu, de droit de l'homme.
00:40:14 Dans ces procédures, c'est assez hallucinant, il y a un avocat qui est spécialisé,
00:40:18 qui travaille au tribunal de Bobigny et qui est connu des dealers
00:40:22 parce qu'il est très efficace pour faire sauter les procédures.
00:40:24 Il va choper les vis de procédure, il les fait sauter,
00:40:27 et les types le payent grassement en cash et puis repartent libres.
00:40:30 Il y a peut-être des choses à faire à ce niveau-là.
00:40:32 Il y a une série passionnante sur Canal+ là-dessus, je t'appelle LR5 je crois.
00:40:36 Je pense que ça ne peut pas suffire, il faut aussi s'intéresser au problème de l'offre,
00:40:40 c'est-à-dire de la demande, c'est-à-dire des gens qui se droguent.
00:40:43 Alors faire baisser la drogue, je ne crois pas d'ailleurs que tout le monde
00:40:47 soit des toxicomanes qui ont sombré dans une addiction
00:40:50 et qui sont malheureux par manque de transcendance ou par...
00:40:53 - On en parle plus dans les rues.
00:40:55 - Oui peut-être, mais il y a aussi beaucoup de gens qui sont des artistes,
00:40:58 des politiques, des rock stars, des...
00:41:00 - Ça ne fait pas grand monde.
00:41:01 - Ah ben ça ne fait pas grand monde.
00:41:02 - Ça fait quelques milliers de personnes ce que vous dites.
00:41:04 - Il y a beaucoup de gens, moi j'en vois personnellement...
00:41:06 - Moi je suis désolé, Cyril.
00:41:07 - L'usage de drogue douce, le récréatif, n'empêche pas d'être des pères de famille,
00:41:12 des chefs d'entreprise, des gens qui ont une vie tout à fait normale
00:41:15 et dont on ne soupçonne pas qu'on ne taxerait pas de toxicomanes.
00:41:19 - Je peux témoigner de ça.
00:41:21 - Oui, évidemment, évidemment.
00:41:23 - Mais Cyril, attention, attention, pas tous ensemble.
00:41:26 - Levé, adoucir la répression sur les gens qui produisent,
00:41:29 qui commercent et qui consomment de la drogue, loin de la criminalité,
00:41:34 ça peut être aussi une réponse, parce que le tout répressif,
00:41:37 essayer d'abolir l'usage de la drogue, ça me paraît utopique
00:41:41 et ça ne me paraît même pas, ça me paraît totalement liberticide.
00:41:44 Il y a une loi sur le fait qu'avec le permis de conduire,
00:41:49 si on se fait contrôler au volant avec des traces de cannabis dans le sang,
00:41:52 c'est-à-dire pas sous l'effet de l'état d'ivresse cannabique,
00:41:55 c'est-à-dire si on a fumé un joint il y a une semaine
00:41:57 et qu'on se fait contrôler, on perd son permis.
00:41:59 Je trouve que c'est une façon totalement liberticide
00:42:02 et totalement à côté de la plaque d'essayer de résoudre le problème.
00:42:05 - Je ne savais pas que cette loi existait.
00:42:07 - Oui, évidemment, évidemment.
00:42:09 - Quand vous faites arrêter avec 0,5 g d'alcool, c'est pareil.
00:42:11 - Non mais c'est pas la même chose.
00:42:13 - C'est pas la même chose.
00:42:15 - Non, à 0,5 g, on n'est pas ivre, je suis désolé.
00:42:17 - Il est estimé qu'on n'est pas en état de conduire.
00:42:19 Quand on a fumé un joint une semaine avant, on est tout à fond.
00:42:22 - J'en sais rien.
00:42:23 - Olivier Piacentini, Olivier Piacentini est arrivé d'un livre conclurant.
00:42:26 - J'ai une solution, enfin... - Cours, s'il vous plaît.
00:42:28 - Une partie de solution, un aspect.
00:42:31 La drogue a un autre impact sur l'économie,
00:42:34 c'est que vous avez des investissements et des réinvestissements
00:42:37 qui sont faits pour blanchir l'argent de la drogue.
00:42:40 Et vous voyez fleurir, par exemple dans Paris, des barbershops.
00:42:43 - Oui.
00:42:44 - Vous voyez fleurir des ongleries. - Oui.
00:42:46 - Des kebabs, des bars à chicha. - C'est clairement dit là-dessus.
00:42:49 - Oui, mais ça je le vois. Écoutez, je vais pas vous raconter là où je suis et tout,
00:42:52 mais à côté de chez moi, il y a un bar à chicha très côté,
00:42:55 avec des joueurs de foot qui viennent et compagnie,
00:42:57 il y a eu des descentes de police, des trucs,
00:42:59 on voit très bien qui vient là, qui fait quoi, etc.
00:43:01 - Oui, mais surtout, il y a très peu de chiffres d'affaires,
00:43:04 et ce qui est déclaré officiellement, c'est beaucoup de chiffres d'affaires.
00:43:07 C'est bien là qu'a lieu le blanchissement.
00:43:10 - Mais c'est justement là qu'il faut que les...
00:43:11 - Il y avait que des chauves qui venaient, c'est comme ça qu'ils se sont fait voler.
00:43:14 - C'est là où il faut taper.
00:43:17 C'est là où il faut taper.
00:43:18 Les services fiscaux, les services de répression, de la délinquance financière,
00:43:21 devraient taper là, en ciblant, parce que je vais pas vous dire que tous les coiffeurs
00:43:25 sont des... ou tous les kebabs même, ou tous les trucs.
00:43:28 Mais je veux dire qu'on voit très bien, et clairement,
00:43:31 et de visu, moi-même, je me balade dans les rues, je vois,
00:43:34 je suis capable de vous dire quel barbershop, quel kebab est vraiment un prétexte.
00:43:39 Et je suis étonné que les services ne sont pas capables d'envoyer des gens comme moi,
00:43:43 qui ont un peu d'oeil et un peu de malice, et de taper sur ces trucs-là.
00:43:47 Au lieu d'aller taper sur l'épicier du coin, sur...
00:43:51 - C'est l'hoche pour le crever.
00:43:52 - Le problème, c'est la preuve.
00:43:54 - Mais alors, excusez-moi, le blanchissement d'argent, ça se voit quand même.
00:44:01 - Avant de le prouver, il faut éplucher des centaines de pages de preuves.
00:44:04 - C'est l'état de droit.
00:44:05 - Oui, mais ça, excusez-moi...
00:44:07 - Ils sont identifiés, ils sont tous,
00:44:08 - Selon l'expression connue des services de police,
00:44:11 le problème, c'est des procédures interminables d'accumulation de preuves,
00:44:14 qui peuvent sauter au dernier moment pour un petit vice.
00:44:17 C'est peut-être là-dessus qu'il faudrait revoir nos exigences à la base.
00:44:21 - Sans doute.
00:44:22 - Quelques milliers de contrôleurs en plus.
00:44:23 - T'as ris, t'as ris.
00:44:24 - J'entends, si vous voulez, la mensuétude a trop duré dans cette affaire,
00:44:28 je suis désolé, mais lorsqu'on voit sur une chaîne de télé qu'il y a des checkpoints
00:44:33 où on vous empêche d'entrer parce que vous ne faites pas partie du gang,
00:44:36 lorsqu'on sait qu'il y a à Marseille des gens qui distribuent des tracts dans les boîtes de rêtes
00:44:40 en disant "Venez vous procurer du cannabis à tel endroit", c'est quand même extraordinaire.
00:44:43 Je ne vous parle même pas des réseaux sociaux, "Venez vous procurer à tel endroit".
00:44:47 Et là, bon, tout ça, ça se passe au vu, au su'tout, et on ne fait rien.
00:44:50 - C'est ça qu'il faut.
00:44:51 - Ah non, c'est fini, c'est carrément un visage découvert, c'est terminé.
00:44:56 - Allez, merci messieurs, j'ai bien conscience qu'on ne va pas résoudre le problème,
00:44:59 mais je pense que c'était un point d'information, et je vous invite à aller télécharger ce résumé de rapport
00:45:07 qui est très facile à trouver sur le net, c'est très éclairant.
00:45:10 Je ne vous dis pas que ça va vous remonter le moral, mais au moins vous connaîtrez la situation.
00:45:14 Allez, on se retrouve dans quelques secondes pour le troisième et dernier sujet.
00:45:17 A tout de suite.
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00:45:28 - La situation en Nouvelle-Calédonie.
00:45:38 Alors depuis le 13 mai, il y a une situation d'insurrection, énormément de voitures brûlées,
00:45:45 énormément de commerces impactés, on évalue les dommages pour la Nouvelle-Calédonie à 1 milliard d'euros.
00:45:54 Ce qui met très largement l'île en difficulté, on parle même d'effondrement du système social.
00:46:01 Bref, la situation est grave, à l'heure où nous enregistrons l'émission,
00:46:05 le président Macron est dans l'avion pour une visite, a priori plutôt visite éclair, de 12 heures sur place.
00:46:13 Donc on va faire le point sur la situation, sur le pourquoi et les voies de sortie.
00:46:19 Tariq Dali.
00:46:20 - Vous avez bien fait de donner ce chiffre, 1 milliard d'euros en quelques jours de dégâts.
00:46:26 1 milliard d'euros, grosso modo la Nouvelle-Calédonie c'est le 200ème de la population de la métropole.
00:46:31 C'est-à-dire que si on avait les mêmes dégâts, ça coûterait 200 milliards d'euros.
00:46:36 Pour vous donner un ordre d'idée, c'est 1 milliard, c'est ce qu'ont coûté les émeutes de l'année dernière
00:46:42 c'est la mort du gamin qui a tué.
00:46:44 Donc on multiplie par 200.
00:46:47 Si j'étais méchant, je dirais que c'est le énième épisode de 7 ans de désordre ininterrompu
00:46:56 depuis que Macron est à l'Élysée.
00:46:58 C'est l'épisode supplémentaire.
00:47:00 Le problème c'est qu'on est en train de payer, pareil toujours, la compréhension, la mensuétude
00:47:07 avec des gens qui sèment la terreur, des gens à qui on a donné des droits qu'ils n'auraient pas dû avoir.
00:47:12 Je suis navré.
00:47:13 – Vous parlez de quoi ?
00:47:14 – Je dis qu'il y a eu déjà, il y a 40 ans, il y a 35 ans,
00:47:18 on a instauré l'interdiction de voter à des citoyens français sur place.
00:47:23 On a voulu fabriquer un corps électoral sur mesure à des gens qui, par la violence, réclamaient l'indépendance.
00:47:28 – Là vous parlez des accords de Matignon 88 ?
00:47:30 – Des accords de Matignon 88, des accords de Nouméa de 98, voilà.
00:47:33 Qui ont prorogé l'exclusion de citoyens français du corps électoral.
00:47:38 – Mais ça a fonctionné, ces accords ont fonctionné.
00:47:41 – Ça a fonctionné jusqu'au jour où ça ne fonctionne plus.
00:47:43 C'est-à-dire qu'en 2018, le premier référendum 2018,
00:47:48 il était prévu que si on votait l'indépendance, c'était terminé, basta, la Nouvelle-Calédonie dégagée.
00:47:54 Mais que si on votait pas bien, c'est-à-dire si on votait contre l'indépendance,
00:47:57 eh bien on revotait encore une autre fois.
00:47:59 – Ce qu'on a fait, deuxième référendum.
00:48:01 – Et on a revoté une troisième fois.
00:48:03 Donc il faut arrêter avec ça.
00:48:05 – Mais sauf qu'il faut dire que lors du troisième vote, on était en pleine pandémie,
00:48:10 et les canards ont dit, il faut déporter le vote pour nous laisser enterrer nos membres.
00:48:17 – Je vous remercie mon cher Franck de m'avoir tendu la perche.
00:48:20 Sauf que j'ai regardé les chiffres, effectivement.
00:48:23 Alors on a dit qu'il y avait 57% qui avaient voté contre l'indépendance au premier référendum,
00:48:28 qui en a eu 54% au deuxième et qui en a eu 96% au troisième.
00:48:32 96% d'un corps électoral plus faible,
00:48:34 puisque les indépendantistes l'ont volontairement boycotté parce qu'ils savaient qu'ils allaient perdre.
00:48:38 – Il y a eu 57% d'abstention.
00:48:40 – Excusez-moi, j'y viens, excusez-moi, il l'aurait perdu.
00:48:43 Il l'aurait perdu quand même, je vais vous dire pourquoi.
00:48:45 – Peut-être, bien sûr.
00:48:47 Vous pensez que c'est pour ça qu'en fait, vous…
00:48:49 – Sur ce point, je suis très gaulliste, je regarde par rapport aux inscrits,
00:48:51 comme je l'ai fait tout à l'heure à propos des européennes.
00:48:54 45% des inscrits qui ont voté contre l'indépendance au premier référendum,
00:48:58 44% au deuxième, 43% au troisième.
00:49:00 Donc moi, je veux bien tout ce qu'on veut, je suis désolé,
00:49:02 on ne vote pas trois fois lorsque vous ne votez pas bien.
00:49:04 Et là maintenant, il y en a qui ont de bon esprit, qui disent,
00:49:06 il faut voter une quatrième fois, il faut ceci, il faut cela.
00:49:08 Non, c'est un scandale, en plus, on a tout fait pour que ce référendum soit positif.
00:49:14 – Ça c'est le diagnostic, Thaï.
00:49:16 Et comme voie de sortie maintenant, parce qu'on a envoyé la gendarmerie,
00:49:20 il y a des milliers de gendarmes qui sont arrivés,
00:49:22 qui vont repartir parce qu'on va en avoir besoin pour les Jeux Olympiques.
00:49:26 Comment on fait ?
00:49:27 – Et bien voilà, ça veut dire, donc vous annoncez que l'État va encore capituler.
00:49:31 Moi, je vois déjà la prochaine capitulation, je la vois,
00:49:33 c'est-à-dire que le rétablissement d'un corps électoral convenable,
00:49:37 d'ailleurs, je dis convenable, je ne dis pas ce qu'il faudrait,
00:49:39 parce que je suis désolé, je ne vois pas pourquoi il y aurait des citoyens,
00:49:41 sous prétexte qu'ils ne sont pas là depuis 10 ans, qui ne voteraient pas.
00:49:43 Mais bon, admettons.
00:49:44 Donc la première chose qui va arriver, c'est qu'on va reporter ce truc-là.
00:49:47 Ça veut dire qu'on va encore continuer à exclure.
00:49:49 – Reporter quoi ? L'élargissement du corps qui a été voté par…
00:49:53 – Le retour au suffrage universel, tout simplement, je suis désolé,
00:49:56 ça s'appelle le retour au suffrage universel.
00:49:58 Même ça, on va le reporter, donc ça veut dire qu'on va donner raison
00:50:01 à ceux qui ont semé la terreur, qui ont détruit le pays,
00:50:04 parce que je suis désolé, mais enfin, j'ai entendu qu'il y avait 3 000 gens,
00:50:07 3 000 individus qui auraient été mis au chômage.
00:50:10 Vous multipliez par 200, pour bas, ça fait combien de personnes au chômage en France,
00:50:13 d'un seul coup, du jour au lendemain ?
00:50:14 Voilà, donc non, je suis très inquiet.
00:50:16 Je pense qu'on va assister à une prochaine reculade de l'État, comme d'habitude.
00:50:20 – Alors, Olivier Piacentini ?
00:50:22 – Écoutez, déjà, réflexion plus générale,
00:50:25 encore un sujet de friction de la société française, que Macron a réouvert,
00:50:30 puisqu'à chaque fois qu'il ouvre sa bouche ou qu'il touche quelque chose,
00:50:32 ou qu'il parle de quelque chose, ça finit en débandade généralisée.
00:50:36 – Donc vous parlez de quoi ? D'une maladresse, d'une faute politique ?
00:50:39 – Non, moi je ne parle pas de ça, moi je vais vous dire très clairement,
00:50:43 ce gouvernement n'inspire pas confiance.
00:50:45 Les gens n'ont pas du tout confiance dans la parole ni de Macron,
00:50:48 ni d'Attal, ni de personne là-dedans,
00:50:50 et donc à chaque fois qu'un sujet va être abordé,
00:50:52 si le sujet est très sensible, ça va finir en émeute, et en histoire, et en embrouille.
00:50:57 Point bas.
00:50:58 Tout simplement parce que ce gouvernement n'a plus aucune légitimité
00:51:01 en termes de parole donnée, puisqu'il dit tout et son contraire.
00:51:04 Et comme on a dit, il y a quelques jours, avec Pierre Bergeron,
00:51:08 je participais de ses émissions,
00:51:10 eh bien, oui, effectivement, un chauffeur de taxi avait dit à Pierre Bergeron,
00:51:14 je ne crois même plus l'inverse de ce que dit Macron.
00:51:16 Voilà. Mais c'est ça le problème.
00:51:18 Vous voyez ce que je veux dire ?
00:51:19 – Et pourtant Macron n'a rien à voir avec la situation en Nouvelle-Calédonie.
00:51:22 – Il a rien à voir avec toute la situation en France, il est responsable de tout.
00:51:25 Écoutez, ben oui, mais justement, vous avez bien dit Nouméa 88.
00:51:30 On est bien d'accord.
00:51:31 Donc depuis 88, il n'y a plus de problème.
00:51:33 Enfin, il n'y a plus ce type de catastrophe.
00:51:35 – Ben ça s'était apaisé.
00:51:36 – Il y a des tensions.
00:51:37 D'ailleurs, je vais vous dire, voyez, puisque vous me reprochez,
00:51:40 enfin vous me reprochez un peu en ce moment d'être toujours un peu sectaire, etc.
00:51:43 – Je vous vois. – Si, si, si.
00:51:44 – J'osais.
00:51:45 – Bon, mais je vais quand même vous dire un truc.
00:51:46 Rocard avait apaisé la situation.
00:51:48 Vous voyez, Rocard avait, je dirais, ici…
00:51:51 – Vous n'êtes pas la social-démocrate, Macron.
00:51:52 – Non, je ne suis pas social-démocrate, mais moi je reconnais les choses.
00:51:55 Rocard était quelqu'un dont je ne partageais pas les idées,
00:51:58 mais c'était quelqu'un qui était à peu près fiable dans la parole qu'il donnait.
00:52:02 Vous voyez, comme Jospin d'ailleurs, j'étais totalement contre sa politique,
00:52:06 mais lui au moins ne mentait pas aux Français matin, midi et soir.
00:52:09 Avec Macron, on a un autre problème, c'est que plus personne ne croit ce qu'il dit,
00:52:13 et je crois que c'est vraiment un facteur d'une défiance généralisée dans le pays.
00:52:18 Tiens, vous prenez, je vais vous prendre quelque chose.
00:52:21 – Écho de la situation hexagonale en Nouvelle-Calédonie.
00:52:24 – Oui, parce que vous ne savez pas ce que les gens pensent sur place.
00:52:27 – Ils pensent au sommet, c'est tout.
00:52:28 – Et comment ils perçoivent les choses.
00:52:29 Vous comprenez ce que je veux dire ?
00:52:30 Quand vous avez l'impression que vous avez un gouvernement
00:52:32 qui cherche toujours à vous entourlouper d'une manière ou d'une autre,
00:52:34 les gens en Nouvelle-Calédonie se disent
00:52:36 "mais qu'est-ce qu'il est en train de nous sortir encore là ?"
00:52:38 Et alors après de vous sortir, il veut favoriser les grands propriétaires, etc.
00:52:41 Les trucs et les machins.
00:52:43 Et donc ça génère une défiance qui est à l'origine de la problématique.
00:52:45 – François Joliot, je vous ai vu secouer la tête comme si vous n'étiez pas d'accord.
00:52:47 – Oui, d'accord, j'aimerais taper comme un sourd sur le gouvernement Macron.
00:52:50 Bien sûr, c'est le sport national et on a tous envie de le faire.
00:52:54 La réalité, à mon avis, c'est que la Nouvelle-Calédonie,
00:52:58 qui n'est pas un département français, il faut tout de même le rappeler,
00:53:01 qui a son congrès, sa constitution, c'est pas la France exactement,
00:53:04 comme le disait Tarek Dali.
00:53:07 – Je suis désolé, un citoyen français sur un territoire, quel qu'il soit,
00:53:10 il doit avoir le droit de vote.
00:53:12 On a supprimé le suffrage universel.
00:53:14 Je suis navré qu'on fasse preuve de compréhension vis-à-vis de ça.
00:53:19 – C'est là, je suis… – Je ne l'accepte pas.
00:53:21 – Cette Nouvelle-Calédonie est en fait un peu l'image de ce qui va nous arriver plus tard
00:53:25 sur notre territoire, parce que ce qu'on n'a pas abordé,
00:53:29 c'est tout de même la gêne et de l'extrême-gauche et de la droite radicale.
00:53:34 L'une qui est censée être identitaire, à droite, disons,
00:53:37 les peuples premiers doivent leur identité, ceux qui étaient là avant,
00:53:41 les traditions, la France chrétienne, etc. – Très intéressant.
00:53:45 – Doivent être défendues, et l'extrême-gauche,
00:53:47 normalement étant favorable au métissage, à l'immigration, etc.,
00:53:50 qui là, nous fait le couplet, au contraire, de "il faut protéger l'identité canarque".
00:53:56 – Inversion des discours. – Une inversion mémoriale.
00:53:58 Donc il y a une inversion hallucinante.
00:54:00 On voit toute cette tribalisation de la société française à l'œuvre,
00:54:04 d'ailleurs dans cette société réellement tribale qu'est la Nouvelle-Calédonie,
00:54:08 et effectivement la difficulté c'est quelle solution ?
00:54:11 Il n'y aura pas de solution simple et parfaite.
00:54:13 Moi j'ai trouvé, j'ai eu surprendre, mais la proposition de Marine Le Pen,
00:54:16 je pense, a été formulée au mauvais moment.
00:54:19 Néanmoins, elle avait appelé Darmanin le 19 mars dernier, bien avant la crise,
00:54:24 en disant "ce n'est pas le moment de faire le dégel parce qu'on danse sur un volcan".
00:54:28 Parce que si quelqu'un aujourd'hui a des bonnes antennes dans les dom-toms,
00:54:31 c'est Marine Le Pen.
00:54:33 Elle a aujourd'hui l'écoute à peu près dans tous les Outre-mer, véritablement.
00:54:37 Et donc elle avait prévenu Darmanin, Darmanin qui non seulement parle,
00:54:41 alors que c'était censé être confidentiel de son entretien avec Marine Le Pen,
00:54:45 et fait tout le contraire puisqu'il met en place ce dégel, au pire moment, au pire moment.
00:54:49 Et Marine Le Pen là ensuite, il faut quand on dit "elle propose un nouveau référendum,
00:54:53 c'est scandaleux", non, elle propose un référendum dans 40 ans.
00:54:56 40 ans, c'est une génération.
00:54:58 Si on était consulté régulièrement, est-ce que ça ne devrait pas être générationnel ?
00:55:03 Et là on pose une vraie question d'évolution de la démocratie.
00:55:08 Effectivement, finalement, est-ce que la constitution de la 5ème,
00:55:11 on ne devrait pas la revoter à chaque génération, vraiment génération au sens,
00:55:15 40, 50 ans, on peut s'accorder sur les différences d'années,
00:55:18 mais est-ce que je suis censé hériter d'une constitution
00:55:22 qui a été votée concrètement par mes grands-parents ?
00:55:25 C'est presque un autre débat, François.
00:55:27 C'est passionnant.
00:55:28 – Moi, c'est parce qu'il va falloir une sortie de piste
00:55:30 et ce sera le problème pour nous en France demain,
00:55:32 où on aura une majorité de musulmans, mathématiquement,
00:55:35 ce sera moins court que certains alarmistes l'imaginent,
00:55:39 mais dans 40 ou 50 ans, démographiquement, logiquement,
00:55:42 en tout cas, les gens d'origine française, disons blancs, seront minoritaires.
00:55:48 C'est une certitude.
00:55:49 – Je suis assez tenté aussi de dire du bien,
00:55:51 ce qui m'arrive rarement de Marine Le Pen sur ce truc-là,
00:55:53 sauf que dans sa proposition de référendum à 40 ans,
00:55:55 moi, je voudrais savoir le non-dit.
00:55:57 Est-ce que ça signifie que si on fait un référendum dans 40 ans, pourquoi pas ?
00:56:00 Est-ce que ça signifie que le corps électoral va être gelé pendant 40 ans ?
00:56:03 – Parce qu'elle était pour le DGEL.
00:56:05 Elle a simplement dit à Darmanin que ce n'était pas le moment.
00:56:08 – Non, mais tout à fait d'accord, elle a plutôt bien agi dans cette affaire,
00:56:12 mais est-ce que ça veut dire qu'on va exclure de plus en plus de Français
00:56:15 du corps électoral ? Elle ne dit pas ça.
00:56:17 – C'est intéressant.
00:56:18 – Donc moi, je ne veux pas tomber dans ce piège.
00:56:19 Donc c'est pour ça qu'il faut demander,
00:56:20 il faut savoir exactement ce qu'elle a derrière la tête.
00:56:22 – Cyril Benazard.
00:56:23 – Je suis prêt à partager votre analyse sur le macronisme dans des tas de domaines,
00:56:27 mais je trouve qu'en l'occurrence, sur la Nouvelle-Calédonie,
00:56:31 ça ne colle pas en réalité.
00:56:33 Le problème pour les indépendantistes, ça n'est pas tellement Macron,
00:56:37 c'est la France.
00:56:39 On parle des succès de Rocart, en réalité,
00:56:41 Rocart a enclenché un processus et un dialogue qui devait être long
00:56:44 et qui devait aboutir à un résultat qui pouvait laisser penser
00:56:48 aux indépendantistes qu'ils obtiendraient l'indépendance.
00:56:50 Et je pense que c'est pour ça qu'ils ont marché dans l'affaire.
00:56:52 À partir du moment où, après trois référendums,
00:56:55 ils se rendent compte que c'est plié, qu'il y a une majorité de caldoches
00:56:59 et autres, d'ailleurs il n'y a pas que des Blancs,
00:57:01 il y a des gens qui viennent du Japon, de je ne sais où, un peu partout,
00:57:04 et qui tiennent au rattachement à la France,
00:57:07 que les indépendantistes pensent que c'est plié,
00:57:09 là, il n'y a pas d'autre solution pour eux que l'insurrection.
00:57:13 Ces gens-là ne sont pas des démocrates,
00:57:15 ils ne sont pas prêts à s'incliner devant les résultats démocratiques
00:57:18 de la majorité des gens dans leur pays,
00:57:21 ils veulent de toute façon l'indépendance par tous les moyens.
00:57:24 Ils sont agités par l'étranger, on parle de la Russie, de l'Azerbaïdjan,
00:57:27 ils créent un milliard…
00:57:29 – On parle de l'Égypte surtout.
00:57:31 – Oui, qui convoite le nickel.
00:57:33 Je trouve qu'à ce niveau-là, c'est-à-dire des gens qui rejettent
00:57:37 le processus démocratique, qui rejettent ce dégel,
00:57:40 ça a été gelé par Chirac qui espérait obtenir un répit
00:57:44 et puis acheter la paix sociale comme il a beaucoup fait.
00:57:47 Et en réalité, aujourd'hui, même la Cour européenne des droits de l'homme
00:57:51 exige de la France qu'elle fasse ce dégel,
00:57:54 parce qu'il y a un délit de démocratie.
00:57:56 – On a supprimé le suffrage universel.
00:57:58 – Je pense qu'on néglige dans cet aspect, il y a la question,
00:58:04 en fait, l'époque est décoloniale, partout, les peuples,
00:58:09 que ce soit au Mali, qui est une situation totalement différente,
00:58:12 ou en Nouvelle-Calédonie, les populations indigènes, autochtones
00:58:16 veulent se débarrasser des Blancs, ils pensent que les Blancs
00:58:18 n'ont aucune légitimité, même s'ils sont majoritaires
00:58:20 sur le territoire, ce qu'il y a dans la Nouvelle-Calédonie.
00:58:22 – En disant ça, vous…
00:58:24 – Il y a un aspect de guerre raciale là-dedans,
00:58:26 qui est rarement évoqué, mais qui est présent.
00:58:28 On l'a vu, les émeutiers, quand ils partent à l'assaut d'une entreprise,
00:58:32 on va vous brûler salle blanc, c'est ce qu'on a entendu beaucoup.
00:58:36 Donc il y a quelque chose là-dedans qui est…
00:58:39 je ne vois pas comment on pourrait obtenir des résultats par la conciliation.
00:58:44 Et je pense que un milliard de dégâts, ça ne mérite pas une écoute,
00:58:47 ça mérite des représailles.
00:58:49 De la même façon que les émeutes en banlieue, en juin,
00:58:51 on a évoqué tout un tas de…
00:58:53 je veux dire, la police a été incapable de les arrêter,
00:58:56 je pense que c'est par manque de volonté politique.
00:58:58 Le syndrome Malik-Oussékin joue encore,
00:59:00 c'est-à-dire l'idée qu'on va en laisser quelques-uns sur le carreau,
00:59:02 et qu'on va repartir pour 40 ans de…
00:59:06 – Ce ne sont pas des démocrates, ce sont des racistes.
00:59:08 – Ce ne sont pas des démocrates, ce sont des racistes,
00:59:10 ce sont des racistes anti-français qui ne se sentent pas français,
00:59:12 qui de toute façon n'accepteront jamais.
00:59:14 Donc soit on réduit ces gens-là, on les réduit à ce qu'ils sont…
00:59:17 mais ce n'est pas la majorité, c'est ce que je dis.
00:59:19 Soit on réduit ces gens-là et on les traite comme…
00:59:21 on doit traiter des délinquants, soit on arrive à la partition.
00:59:25 Si on accepte ça, on arrive à la partition des territoires.
00:59:27 – Il faut séparer le problème sécuritaire du problème politique.
00:59:29 – Je voudrais faire avancer le débat sur un sujet qui a été,
00:59:33 à mon avis, peu abordé.
00:59:35 L'interdiction de TikTok.
00:59:37 Le gouvernement a dit que les délinquants communiquaient entre eux à travers TikTok,
00:59:43 que c'était leur réseau favori, et donc a interdit TikTok.
00:59:48 Est-ce que vous pensez qu'il est légitime d'interdire un réseau social,
00:59:53 ne serait-ce que provisoirement ?
00:59:55 – C'est du Macron, c'est du Macron.
00:59:57 – Avec les émeutes.
00:59:59 – C'est du Macron, les émeutes c'est la faute des réseaux sociaux.
01:00:01 Les élections truquées, c'est la faute des journalistes, c'est la faute des médias.
01:00:05 – Non, ils disent que c'est le moyen de communication.
01:00:08 – Pardon, c'est autre chose.
01:00:10 – Mais pourquoi pas X, pourquoi pas X ?
01:00:12 – Mais pourquoi pas X pour un État ?
01:00:14 – Oui, mais vous l'interdisez à la classe.
01:00:16 – Oui, temporairement, je pense qu'on braille l'atteinte à la liberté,
01:00:20 je pense que temporairement, dans un cas d'état d'urgence,
01:00:23 d'émeutes généralisées qui mettent la France à feu,
01:00:26 je veux dire qu'on interdise un réseau social,
01:00:28 et même qu'on impose un courvre-feu.
01:00:31 Ça me paraît tout à fait légitime, c'est même le devoir d'un État.
01:00:34 – Mais en quoi on doit ?
01:00:36 – C'est ce qu'a fait Israël et Gaza, c'est de couper toute communication
01:00:39 pour éviter toute transmission, toute image, etc.
01:00:41 – Là on parle d'une guerre.
01:00:43 – C'est pas le sujet.
01:00:44 – C'est liberticide.
01:00:45 – François de Boyer, François de Boyer.
01:00:47 – Non mais TikTok, bien entendu, le supprimer,
01:00:49 c'est un des moyens d'action anti-guérillaire.
01:00:52 Donc il y en a énormément d'autres, et je pense que si la solution s'embrasait,
01:00:56 je pense qu'on ne serait pas surpris qu'on coupe tous les réseaux de communication
01:01:00 sur une partie de l'île, parce que c'est effectivement pour les émeutiers,
01:01:03 pour se retrouver, se donner rendez-vous, s'exciter les uns les autres,
01:01:06 se monter le bourrichon, bien sûr qu'ils vont utiliser
01:01:09 leurs moyens de communication à l'œuvre, c'est classique.
01:01:11 – C'est intéressant, il y a une diagonale,
01:01:14 Benassar, voyez, et il y a une diagonale, Piacentini, et…
01:01:19 – Vous pouvez répondre à Sybil de tout à l'heure par rapport à la défiance…
01:01:22 – Non mais c'est moi qui fais le débat, Olivier, pardon, c'est moi qui fais le débat,
01:01:26 vous n'allez pas revenir 3 km en arrière, je vous demande de vous positionner
01:01:31 sur un truc qui est tout simple, sur TikTok.
01:01:34 – Non, je suis contre l'interdiction.
01:01:35 – Sur TikTok qui est vu comme un outil d'influence de l'Azerbaïdjan ou de la Chine,
01:01:40 et un outil de communication.
01:01:42 – Et en France, nous serions donc le seul pays occidental
01:01:44 qui n'est pas capable d'offrir TikTok à sa population,
01:01:46 parce qu'il y a des risques d'émeute.
01:01:48 Je trouve que c'est quand même grave, enfin je ne sais pas,
01:01:50 il y aurait de quoi s'inquiéter.
01:01:52 – Il faudrait interdire TikTok partout, en métro en vol, et dans le vote,
01:01:54 ses propres citoyens.
01:01:55 – C'est-à-dire que nous sommes le seul pays occidental
01:01:57 où on est obligé d'enlever TikTok, parce que sinon,
01:02:00 c'est l'embrasement général.
01:02:01 On ne se pose pas des questions.
01:02:03 Moi je pense que ce n'est pas TikTok qu'il faut enlever,
01:02:05 c'est les délinquants, c'est les émeutiers, c'est les trucs, voilà, c'est tout.
01:02:08 – Sauf que vous parlez de temporalité.
01:02:10 Arrêter les délinquants et arrêter TikTok,
01:02:13 il y a un truc tout de suite qui marche, ou pas.
01:02:15 – Arrêter les délinquants ça peut marcher tout de suite.
01:02:17 Arrêter les délinquants, les émeutiers qui font les embrouilles,
01:02:21 ça peut se faire rapidement, je suis désolé.
01:02:23 – Une barbie meute lourde avec des gens armés, c'est pas facile,
01:02:26 c'est pas en même endroit.
01:02:27 – Il y a pas mal de gens armés qui se font mordre depuis les 50 ans.
01:02:30 – Je vous répète qu'il y a eu deux morts, deux morts plus ou moins.
01:02:33 – Et chaque fois qu'il y a deux morts en France,
01:02:35 on va supprimer TikTok et les réseaux sociaux.
01:02:38 – Les réseaux sociaux, ouais.
01:02:39 – Moi je pense que c'est vraiment, et je vous le dis très clairement,
01:02:44 un espèce d'appât et un hameçon pour arriver, petit à petit,
01:02:48 à une forme de censure sur les réseaux sociaux,
01:02:50 en prenant prétexte de tout ce qui va se passer, pour dire non.
01:02:53 Moi je vous répète, en Allemagne, on n'a jamais parlé de suppression de TikTok.
01:02:56 En Italie, en Suède, en Belgique, en Hollande, en Espagne.
01:02:59 – On ne parle pas de suppression, on parle de suspension.
01:03:01 – D'accord, moi je pense que c'est vraiment de mettre le doigt
01:03:04 dans un engrenage totalement liberticide, où c'est finalement les gens normaux
01:03:08 qui utilisent TikTok pour se divertir ou pour communiquer,
01:03:11 qui sont privés de droits fondamentaux, et je vous répète,
01:03:14 on est le seul pays occidental où tous les six mois on reparle de ça.
01:03:17 C'est quand même incroyable, je suis désolé.
01:03:19 – Écoutez, on va rester là-dessus parce que…
01:03:22 – Alors vraiment, 10 secondes Cyril, s'il vous plaît.
01:03:24 – Moi je souffre beaucoup plus de la faiblesse de l'exécutif
01:03:27 que de ce qu'on appelle la liberticidité, dès qu'on touche à un truc,
01:03:30 on a l'impression que c'est liberticide.
01:03:32 Eh bien non, laissons l'État cogner là où il faut pour réduire…
01:03:35 – Mais cognez sur TikTok, vous cognez sur tout le monde.
01:03:38 Temporellement, TikTok, vous cognez sur tous les gens qui utilisent TikTok.
01:03:43 Ce n'est pas ciblé.
01:03:44 – Mais messieurs, effectivement, on n'a pas parlé de l'État d'urgence,
01:03:47 ce débat est incomplet, il n'empêche que…
01:03:50 Il est possible qu'on en reparle d'ici 15 jours.
01:03:53 On va voir ce que va avoir donné la visite du président Macron sur place,
01:03:58 on va voir si ça a le moindre effet, parce que beaucoup doutent du fait que ça…
01:04:02 – Il y a encore un autre truc qui va se caboter, qui va être encore pire.
01:04:05 – Pardonnez-moi, je suis en train de conclure ce débat.
01:04:08 Il faut faire preuve d'autorité, vous avez vu,
01:04:10 une poigne de fer dans une main de fer aussi.
01:04:12 Allez, on verra ce qui s'est passé avec la visite de Macron.
01:04:16 Certains disent qu'en fait, ce qui prévaut en Nouvelle-Calédonie,
01:04:19 c'est le temps long et une visite flash de 12 heures risque de n'être pas suffisante.
01:04:24 Dans tous les cas, je vous donne rendez-vous dans 15 jours.
01:04:28 Messieurs, je vous remercie de vos savoirs, d'avoir bossé,
01:04:33 votre alacrité, de vos punchlines, de votre pertinence.
01:04:38 J'espère que vous appréciez ça aussi et on se retrouve donc dans 15 jours.
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