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Dans son édito du 27/05/2024, Gauthier Le Bret revient sur le débat politique entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen.

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Transcription
00:00 Écoutez Romain, le gouvernement veut faire descendre le Rassemblement National et il fait tout pour le mettre en avant.
00:05 J'allais même dire pour le faire monter.
00:07 Emmanuel Macron propose donc un débat à Marine Le Pen, faisant du RN l'adversaire et l'opposant unique.
00:14 Le tout en désavouant Valérie Hayé, la tête de l'Isre-naissance, et Gabriel Attal.
00:18 Le débat de Valérie Hayé face à Jordan Bardella, disons-le, a frôlé la catastrophe.
00:23 Celui du Premier ministre n'a pas eu l'effet escompté.
00:26 Si tous les observateurs ont noté la technicité de Gabriel Attal et sa parfaite connaissance des dossiers,
00:32 51% des Français jugent que c'est Jordan Bardella qui a été le plus convaincant.
00:38 Et surtout dans les sondages pour les européennes, l'effet de cette rencontre est nul.
00:42 Rien du tout. Il ne se passe rien.
00:44 Emmanuel Macron propose donc un troisième face à face en sachant pertinemment que Marine Le Pen dira non.
00:50 En déplacement hier en Allemagne, il a ciblé justement le parti de la présidente du groupe RN à l'Assemblée.
00:56 Ce n'est pas moi qui ai choisi un adversaire qui est l'extrême droite.
00:59 Ce sont les Français qui me l'ont donné à deux reprises au deuxième tour de l'élection présidentielle.
01:04 Je ne suis pas candidat aux élections européennes.
01:07 Et donc je ne cherche pas à débattre avec, dans le pluralisme, tous les candidats aux élections européennes.
01:12 La tête de liste de la majorité présidentielle le fait et le refera.
01:16 Par contre, contrairement à beaucoup, je ne m'abutis pas à l'idée que le RN serait un parti comme les autres.
01:22 Voilà. Alors en Macronie, le RN fait partie de l'arc républicain un jour sur deux en fonction du contexte.
01:27 Emmanuel Macron, je le rappelle, a invité à deux reprises Jordan Bardella aux rencontres de Saint-Denis où il réunissait les chefs de parti.
01:33 Et Gabriel Attal a souligné que l'arc républicain, c'était l'Assemblée nationale prenant quelques libertés avec le chef de l'État.
01:40 Alors Marine Le Pen n'a aucun intérêt à aller débattre avec Emmanuel Macron ?
01:44 Absolument aucun, Romain, après le traumatisme de 2017 et la contre-performance de 2022.
01:50 On voit bien avec les tergiversations de Marine Le Pen qu'elle cherche la bonne méthode pour éviter ce débat.
01:56 D'abord, elle était d'accord. Ensuite, elle s'est dite favorable à un débat, mais après les européennes.
02:00 Puis, Jordan Bardella a dit qu'elle débattrait avant le 9 juin si tous les sujets étaient abordés.
02:05 Et enfin, elle demande qu'Emmanuel Macron pose sur la table sa démission ou la dissolution de l'Assemblée avec de pareilles conditions.
02:13 Elle est tranquille, il n'y aura pas de débat avant 2027.
02:16 D'ailleurs, c'était le seul but de l'opération pour Emmanuel Macron, c'était celui-là, montrer que Marine Le Pen avait peur et fuyer le débat.
02:23 La démarche du président de la République fâche les oppositions.
02:26 Oui, c'est sûr, parce qu'il fait du RN le seul opposant qui mérite un débat.
02:31 Ce qui met les autres oppositions en colère, car elles sont complètement occultées, effacées.
02:35 La colère de François-Xavier Bellamy, la tête de liste des Républicains après le débat Attal-Bardella,
02:41 où pareil les autres oppositions étaient reléguées sur le banc de touche, a été vue 5 millions de fois sur les réseaux sociaux.
02:47 C'est plus que l'audience télé de la confrontation entre le Premier ministre et le président du RN.
02:53 Même Edouard Philippe, ancien Premier ministre, qui n'en loupe pas une en ce moment pour prendre ses distances avec Emmanuel Macron,
02:59 a trouvé la démarche du chef de l'État pour le moins surprenante.
03:02 Il dit, l'ancien Premier ministre, que le Premier ministre débatte avec le chef d'un parti politique, ça ne me paraît pas scandaleux.
03:07 Que les chefs de l'État se proposent de débattre avec une personnalité qui d'ailleurs n'est pas chef de parti, c'est plus surprenant.
03:14 Tout ça pour ça, alors que le débat n'aura jamais lieu. Beaucoup de bruit pour rien.
03:18 (Générique)

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