Maud Bregeon, députée Renaissance des Hauts-de-Seine, était l’invité de #LaGrandeInterview de Laurence Ferrari dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.
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00:00 Et c'est votre grande interview sur CNews et sur Europe 1. Bonjour Maude Bréjean.
00:06 On va parler d'abord un tout petit peu de la Nouvelle-Calédonie où la situation reste très difficile.
00:10 Il y a eu un septième mort après le départ du président et pourtant Emmanuel Macron a décidé de ne pas prolonger l'état d'urgence. Expliquez-moi.
00:16 Il y a deux enjeux. L'enjeu au court terme, celui qu'on répète depuis plusieurs semaines maintenant, c'est de rétablir l'ordre.
00:21 Parce que sans ordre et sans autorité, on ne pourra pas avancer.
00:24 Sept unités de forces mobiles supplémentaires vont être déployées sur l'île et les barrages commencent à être levés. C'est pour ça qu'on en vient à lever l'état d'urgence.
00:32 Mais on reste évidemment extrêmement vigilants. Et le deuxième enjeu, très rapidement, c'est sur la question institutionnelle parce qu'il faudra avancer sur ce sujet.
00:38 Pas sous le coup de la violence, pas sous la menace de la violence. Mais néanmoins, aujourd'hui, il y a des Français là-bas qui n'ont pas le droit de vote sur les élections provinciales et ça, ce n'est pas normal.
00:46 Il faudra en passer par le référendum ou pas ? Un référendum national, j'entends bien, comme l'a évoqué le président de la République.
00:54 Le président de la République a rappelé une possibilité qui était la sienne parce que le texte a été voté conforme, dans les mêmes termes, à l'Assemblée nationale et au Sénat.
01:01 Donc, il a le droit de recourir à ce référendum. Ce qu'il souhaite, et il l'a redit hier, c'est d'avoir un accord global.
01:07 Encore une fois, Emmanuel Macron, il a hérité d'une situation qui date de 30 ans. Il a réussi à dénouer une situation extrêmement complexe en organisant trois référendums d'autodétermination consécutifs, hérité des accords de Nouméa et de Matignon.
01:21 Et maintenant, il y a ce sujet du dégel du corps électoral sur lequel il est de notre responsabilité d'avancer.
01:27 Mais évoquer la question d'un référendum alors qu'il refuse d'organiser un référendum sur des questions qui concernent les Français, par exemple l'immigration, expliquez-moi.
01:36 Pourquoi ce serait un référendum sur la Nouvelle-Calédonie, pas sur des questions vitales pour les Français ?
01:39 Je pense qu'on ne peut pas opposer ces deux choses-là. Encore une fois, il a dit que c'était une possibilité.
01:44 Moi, je crois que la priorité, ça doit être le dialogue sur place, le rétablissement du dialogue, ce qui aujourd'hui n'est pas complètement gagné.
01:51 J'entends. La question, c'est sur le référendum.
01:53 Si c'est un accord global, c'est une possibilité. Il est normal que le président de la République se permette d'avoir accès à celui qui permet de la constitution.
02:02 C'est sur certains sujets et pas sur d'autres. Mais c'était juste pour faire le point.
02:05 Encore une attaque au couteau dimanche après-midi dans le métro à Lyon qui a fait quatre blessés.
02:09 L'homme a été interpellé, un ressortissant marocain sous OQTF depuis 2022, qui avait des problèmes psychiatriques.
02:14 Quand est-ce que vous comptez régler le problème des OQTF ?
02:16 Ça fait des années qu'on travaille là-dessus et c'est effectivement extrêmement difficile.
02:20 Il y a un sujet diplomatique de travail avec les pays d'origine pour avoir ces laissés-passer consulaires qui permettent d'obtenir des OQTF.
02:28 On a fait passer une loi d'immigration il y a quelques mois qui nous permet de reconduire, d'expulser plus facilement des personnes en situation irrégulière coupables de délit ou de crime sur le sol français.
02:39 Ma conviction, c'est qu'il faut être extrêmement ferme et lucide. On doit regarder les choses en face.
02:45 On n'y arrive pas.
02:47 Il y a aujourd'hui en France, pas tout le temps, mais parfois, un lien entre insécurité et immigration.
02:52 Il faut être aveugle pour affirmer le contraire, ce qui ne signifie pas qu'on essentialise les gens.
02:57 Un étranger n'est pas forcément égal à un délinquant, mais néanmoins, il y a parfois un lien.
03:03 Le président de la République l'a dit, le ministre de l'Intérieur l'a dit.
03:06 Ça doit nous amener, à mon avis, à être encore plus ferme dans les réponses pénales et dans le renvoi des personnes qui n'ont rien à faire sur le sol français.
03:16 On se heurte toujours au "laissez passer consulat des pays d'origine".
03:19 Eric Ciotti dit "stop au laxisme coupable du gouvernement".
03:22 Jordan Bardella, "la faillite du gouvernement continue". Qu'est-ce que vous leur répondez ? On est en pleine européenne.
03:26 De quoi parle-t-il ?
03:28 Des exécutions des obédients.
03:30 De quoi parle-t-il ? Encore une fois, on a fait passer... Pardonnez-moi, je vais remettre un peu la chose sur la table.
03:35 Qui a augmenté le budget de la justice ? C'est nous.
03:37 Qui a créé 10 000 forces de l'ordre qui avaient été supprimées, postes qui avaient été supprimés durant le quinquennat de M. Sarkozy ? C'est nous également.
03:47 Qui a augmenté la réponse pénale des mineurs ? C'est nous.
03:51 Et qui a fait passer une loi de migration ? C'est également nous.
03:53 Donc moi, je veux bien qu'on soit dans l'incantation permanente et qu'on critique, qu'on dise que ça ne va pas assez loin et qu'il y a encore des problèmes.
03:58 C'est vrai qu'il y a encore des problèmes, mais est-ce que la situation est complexe ?
04:01 Oui, la situation est complexe.
04:03 Donc on crée des places de prison, on travaille sur le renvoi dans le pays d'origine des personnes qui n'ont rien à faire sur le sol français et on durcit la loi, encore une fois, comme l'a fait Gérald Darmanin avec la loi immigration il y a quelques mois.
04:13 Mais vous voyez bien que c'est un angle d'attaque pour vos opposants.
04:15 On est en pleine élection européenne, je le rappelais, que ce soit DLR, le Rassemblement National.
04:19 Bon, M. Gluckson n'a pas fait de réaction visiblement.
04:21 C'est un angle d'attaque qui est un angle d'attaque facile.
04:25 Oui, mais les chiffres le prouvent.
04:27 Que propose Jordan Bardella ? Que propose M. Ciotti ?
04:30 Non mais j'attends, que propose-t-il ?
04:33 Pour lui, c'est alors la question.
04:35 J'aimerais avoir l'occasion de le faire.
04:37 Je n'entends pas beaucoup de propositions concrètes, à part la double offre frontière de M. Bardella dont on n'a pas bien compris encore comment elle allait se mettre en place.
04:45 Et les propositions de M. Ciotti, on les attend toujours.
04:48 Donc on essaie d'avancer.
04:50 Moi j'ai conscience que c'est...
04:51 Vous savez très bien qu'ils ont tous les deux des propositions, ils les exprimeront le jeudi 30 mai dans du débat.
04:54 Moi je ne les ai pas bien compris.
04:56 Les principaux candidats aux européennes.
04:58 On avance, autre sujet.
05:00 L'assurance chômage.
05:01 Le Premier ministre a détaillé hier cette réforme.
05:03 Troisième réforme depuis 2017, sans doute la plus dure.
05:05 Avec une mesure phare, la durée d'indemnisation va passer de 18 à 15 mois en fin d'année.
05:10 Qu'est-ce que vous répondez aux syndicats qui disent que 15 mois c'est très court pour reconstruire un projet professionnel après un licenciement ?
05:15 Eux, ils parlent du tour de vis le plus violent de tous les temps.
05:19 Même après cette réforme, la France restera un des pays avec le système d'assurance chômage le plus généreux dans l'Union Européenne.
05:27 Ça c'est la première chose.
05:28 Ensuite, moi je crois que la vraie réponse à la précarité, c'est le travail.
05:31 C'est le fait de trouver un job, d'avoir un salaire, de pouvoir payer son loyer, ses factures, remplir son fric.
05:35 Vous pensez que les chômeurs n'ont pas envie de retrouver du travail ?
05:37 C'est ça la philosophie.
05:38 Je pense que quand on crée 2,5 millions d'emplois depuis le début des réformes, comme on l'a fait,
05:44 quand on a 50 000 nouveaux emplois créés sur le premier trimestre,
05:48 on peut se permettre d'avoir un système qui soit un système davantage incitatif.
05:52 Encore une fois, je le redis, ça restera toujours plus généreux que ce qu'il y a en Allemagne, en Italie ou en Espagne.
05:58 Et donc c'est normal, face à la situation qui est la nôtre aujourd'hui,
06:02 qu'on puisse effectivement être davantage incitatif et accompagner les gens vers le retour sur le marché de l'emploi.
06:08 Ça passe par cette réforme, ça passe par ce qui est fait au niveau de France Travail sur la question des formations,
06:13 qui est également extrêmement importante.
06:15 Mais il ne faut pas être caricatural.
06:17 Enfin, encore une fois, 15 mois, de quoi on parle ?
06:20 Et puis l'autre point, quand même, c'est qu'on voit bien qu'on est dans une situation qui est compliquée.
06:24 Et moi, ma conviction, c'est que...
06:26 Compliquée de quoi ? Sur le niveau de la dette, des finances publiques ?
06:29 Des finances publiques et du maintien du système social.
06:32 Moi, je crois que le système social qui est le nôtre aujourd'hui et qui comprend cette assurance chômage,
06:36 il doit être financé par le travail et pas par une augmentation des impôts.
06:39 D'accord. Édouard Philippe, ancien Premier ministre d'Emmanuel Macron,
06:42 estime que le problème de la dette et du trou dans les finances publiques
06:46 n'est pas pris assez au sérieux dans la majorité.
06:49 Gardez-moi de mes amis, j'occupe de mes ennemis.
06:52 En tout cas, moi, j'ai le sentiment au sein du groupe parlementaire que le mien,
06:56 que c'est un sujet absolument prépondérant.
06:58 Je sais que c'est également le cas pour Bruno Le Maire.
07:01 On a fait 10 milliards d'euros d'économies en début d'année, vous en avez parlé.
07:05 Ça a été compliqué, on s'est fait beaucoup critiquer.
07:07 On a dit qu'il y aurait, lors du prochain budget, 10-15 milliards d'euros d'économies supplémentaires,
07:13 avec parfois des décisions qui ne sont pas très populaires.
07:16 Pas un milliard ?
07:17 Pourtant, et pourtant, on le fait.
07:19 On verra, je laisserai Bruno Le Maire, que vous recevez bientôt, je pense,
07:22 s'exprimer sur la question.
07:24 Et puis, on a mené des réformes depuis le début du quinquennat.
07:26 La réforme des retraites, c'était probablement une des réformes les plus difficiles à mener
07:30 depuis, je pense, 2017.
07:32 Mais c'était une réforme d'économie nécessaire, et on a assumé de le faire.
07:36 Donc, je peux entendre qu'il faudrait aller encore plus loin.
07:40 Je crois que, sur ce sujet, on a largement pris nos responsabilités.
07:43 On continuera à le faire.
07:44 Bruno Le Maire l'a toujours dit, c'est une priorité absolue, la maîtrise des finances publiques.
07:48 Et je le redis, sans augmenter les impôts des Français.
07:50 Maude Bréjean, vous êtes députée Renaissance des Hauts-de-Seine.
07:52 On est sur CNews et sur Europe.
07:53 Le projet loi sur la fin de vie arrive aujourd'hui à l'Assemblée nationale.
07:56 Le texte a connu des modifications très importantes en commission spéciale.
08:00 Emmanuel Macron parlait d'une loi d'équilibre au moment de sa présentation.
08:03 Que reste-t-il de cette loi d'équilibre ?
08:05 Tous les garde-fous ont été retirés.
08:07 Les représentants des cultes sont extrêmement inquiets.
08:10 Les médecins sont inquiets.
08:11 Est-ce que vous allez voter le texte qui est issu de la commission ?
08:14 Je vais vous dire deux choses.
08:16 D'abord, je vais répondre très clairement à votre question.
08:17 Le texte tel qu'il est sorti de la commission,
08:19 s'il était maintenu durant l'examen en séance, en hémicycle à l'Assemblée nationale,
08:24 je ne le voterai pas.
08:25 Pourquoi ?
08:26 Ça, c'est la première chose.
08:27 Pourquoi vous ne le voteriez pas ?
08:28 Je ne le voterai pas parce que je ne suis pas opposée à ce texte par principe.
08:34 Je considère qu'on peut avoir de réels progrès, de réels avancées
08:38 et que le texte initial, issu de la proposition du gouvernement,
08:42 était un texte équilibré parce qu'encore une fois, il y avait des garde-fous.
08:46 Lors du passage en commission, un terme important a été changé.
08:52 Initialement, dans le texte, je vais lire pour être très précise,
08:55 il était mentionné que c'était des patients qui étaient atteints
08:59 d'une maladie grave et incurable avec un pronostic vital engagé.
09:03 À court ou moyen terme.
09:04 À court ou moyen terme.
09:05 La notion de pronostic vital engagé a été retirée de ce texte.
09:09 Ce qui pourrait ouvrir la possibilité d'une aide à mourir pour des maladies
09:14 qui ne seraient pas des maladies mortelles.
09:18 Donc là, on est dans ce qui, pour moi, est une dérive
09:21 par rapport à la philosophie initiale du texte.
09:23 C'est pourquoi je ne voterai pas le texte s'il reste tel qu'issu de la commission.
09:28 Je dirais un dernier mot en disant néanmoins que je pense que là-dessus,
09:31 il faut vraiment respecter les avis et les convictions de chacun
09:33 parce que c'est un sujet qui touche à l'intime, aux convictions,
09:36 aux croyances, aux croyances parfois religieuses, aux vécus personnels, familiales.
09:42 Et j'espère qu'on pourra avoir en séance un débat respectueux, apaisé et digne.
09:48 Absolument, c'est important.
09:49 Mais c'est une rupture anthropologique.
09:51 J'imagine que vos électeurs en circonscription vous l'ont dit,
09:54 à vous les députés de la majorité.
09:55 Oui, alors...
09:56 Attention à ce que vous allez faire.
09:57 Est-ce que vous allez voter ?
09:58 Je vais vous dire, il y a un paradoxe.
09:59 C'est que dans ma circonscription, et je m'en souviens très bien,
10:02 notamment durant ma campagne législative,
10:04 j'avais été beaucoup interpellée sur cette question
10:07 et interpellée favorablement dans le sens...
10:10 - Du premier texte. - Du premier texte.
10:12 Parce que je crois qu'il y a, encore une fois,
10:14 une attente d'un progrès sociétal sur le sujet.
10:17 Je pense que, par ailleurs, c'est très sain qu'on puisse aborder
10:20 la question de la fin de vie, qui est parfois un tabou en France.
10:23 Pour autant, attention à ce qu'on ouvre ou pas comme possibilité.
10:29 Là, je pense qu'on a ouvert une boîte de Pandore qui est dangereuse.
10:32 J'espère, j'espère qu'on aura une majorité
10:36 pour revenir sur la version initiale lors de la séance à l'Assemblée nationale.
10:41 Et l'un des sujets centraux, c'est l'accès aux soins palliatifs.
10:44 D'après le rapport de la Cour des comptes de juillet 2023,
10:47 les besoins en soins palliatifs ne sont assurés qu'à 50 % dans notre pays.
10:51 C'est véritablement là qu'il y a urgence.
10:53 Il y a urgence sur les deux. Je n'oppose pas l'un à l'autre.
10:56 Je pense qu'il y a un vrai travail à mener sur les soins palliatifs
10:59 dans les territoires qui en sont les plus démunis.
11:02 Et en même temps, on peut avancer sur cette question de l'aide à mourir,
11:05 encore une fois, pour des maladies mortelles avec des pronostics vitaux engagés.
11:09 Il y a aujourd'hui des gens qui souffrent pendant des semaines
11:12 et qui souhaiteraient pouvoir y avoir accès. Je pense qu'il faut aussi les entendre.
11:16 Mote-Bréjon. Les élections européennes, c'est dans 15 jours.
11:19 Pour l'instant, la liste de la majorité ne décolle pas.
11:22 Emmanuel Macron se dit prêt à débattre avec Marine Le Pen maintenant.
11:25 Elle y est favorable, mais plus tard, une fois qu'il aura mis sa démission,
11:30 la dissolution de l'Assemblée nationale sur la table.
11:33 À quoi jouent-ils tous les deux ?
11:34 À quoi jouent Marine Le Pen ?
11:35 Non mais à quoi jouent Emmanuel Macron ?
11:37 Qu'un président de la République. À force de l'ivrier, un président de la République.
11:40 À force d'ivrier, un président de la République qui, depuis 2017,
11:43 a porté la question de l'Union européenne, son projet européen, au cœur,
11:48 sans discontinuité et avec une grande constance, s'engage dans une campagne aussi importante.
11:55 En fait, je trouve que c'est parfaitement légitime.
11:57 On passe notre temps à vous dire que c'est l'élection la plus importante depuis des années.
12:02 Cette élection est absolument cruciale. L'Europe est à la croisée des chemins.
12:04 Parce qu'on le pense.
12:05 Mais donc, face à ça, est-ce que l'implication du président de la République est souhaitable ?
12:10 Je pense que oui.
12:11 Parce qu'encore une fois, Emmanuel Macron, il est très droit dans ses bottes.
12:14 Depuis 7 ans, ça a été la locomotive de l'Union européenne.
12:17 Il n'a jamais varié. Ce qui n'est pas le cas de Marine Le Pen.
12:21 Donc, qu'on puisse avoir un débat entre Marine Le Pen, qui aspire à être présidente de la République,
12:28 sous faveur de ma part, et le président de la République, Emmanuel Macron,
12:31 en fait, démocratiquement, ça me semble assez simple.
12:33 Alors, ça semble assez surprenant pour Edouard Philippe, encore une fois,
12:36 ancien Premier ministre d'Emmanuel Macron.
12:38 Pour lui, il estime que le chef de l'État se propose, c'est surprenant.
12:42 Encore une fois, gardez-moi mes amis.
12:44 Edouard Philippe a toujours été une voix singulière dans la majorité.
12:47 Je ne doute pas qu'il continue à soutenir, évidemment,
12:49 l'action du président de la République en France et en Europe.
12:52 On peut diverger, peut-être, sur ce point-là.
12:54 Moi, je pense qu'encore une fois, le président de la République a raison
12:57 de s'engager dans cette campagne, parce que ça touche à ses convictions profondes,
13:01 ça touche à son bilan du premier quinquennat, du début du second quinquennat,
13:07 et puis parce que ça touche à l'avenir de l'Europe,
13:10 avec des impacts extrêmement importants pour la France et les Français.
13:13 J'aimerais qu'on puisse avoir ce débat et que Marine Le Pen puisse confronter
13:18 ses incohérences à la ligne extrêmement claire.
13:21 Il y a des débats avec les candidats aux européennes, encore une fois.
13:23 L'un peut aller avec l'autre.
13:24 Je ne vois pas pourquoi l'un s'opposerait à l'autre, encore une fois.
13:27 Vous organisez des débats, je crois que vous en avez parlé un peu.
13:29 On en aurait un jeudi, absolument.
13:31 Il y a d'autres débats en duel qui s'organisent.
13:33 Gabriel Attal a débattu avec Jordane Bardella.
13:35 C'était normal, ça, d'ailleurs, de mettre en scène face à face
13:38 avec le Rassemblement national, plutôt que d'inviter François-Xavier Bélami,
13:41 le succlux-mâne de Mme Eyer.
13:43 J'ai entendu le coup de gueule de M. Bélami.
13:46 La réalité, c'est que ce débat n'arrange pas les affaires de M. Bélami,
13:51 qui aimerait en être.
13:52 Ni celle de M. Attal, a priori.
13:54 Les Français trouvant que Jordane Bardella a ses propres importants
13:58 sont également de ce débat.
13:59 Gabriel Attal est chef de la majorité.
14:02 Il s'inscrit dans le projet que suivit Emmanuel Macron
14:06 d'une défense de l'Union européenne, d'une sérieuse vision de l'Union européenne.
14:09 Il est évidemment légitime à débattre.
14:12 Et M. Bardella a lui-même réclamé ce débat.
14:16 Par ailleurs, si c'est en plus organisé sur le service public,
14:20 j'imagine que c'est par définition légitime.
14:23 - Vous croyez ? - Je vous taquine.
14:26 - D'accord. Moi aussi.
14:27 Est-ce que ce n'était finalement pas une erreur de mettre une candidate
14:29 inexpérimentée et inconnue à la tête de liste Renaissance ?
14:32 - Inexpérimentée, c'est faux.
14:34 Et pardonnez-moi, je trouve que le dire comme ça,
14:36 Laurence Ferrari, c'est un petit peu méprisant.
14:38 - Plus que personne.
14:39 - Oui, enfin, elle est eurodéputée depuis 5 ans.
14:41 Elle est présidente du groupe Renew au Parlement européen.
14:44 Elle est tout sauf inexpérimentée, Valérie Ayé.
14:47 Elle connaît très bien ce sujet.
14:48 Elle est probablement un peu moins aguerrie
14:51 aux débats médiatiques que Jordan Bardella,
14:54 qui en fait constamment depuis des années.
14:56 Mais ça ne fait pas d'elle quelqu'un d'inexpérimentée.
14:59 Ça ne fait pas d'elle quelqu'un d'illégitime.
15:01 Moi, je trouve qu'elle mène une campagne extrêmement courageuse,
15:03 parfois avec le vent de face,
15:05 parfois avec le vent de face,
15:07 mais qu'elle défend nos couleurs, qu'elle porte nos valeurs,
15:09 qu'elle parle du projet, qu'elle parle du fond,
15:11 dans une campagne où parfois, on passe plus de temps
15:13 à parler des sondages que du projet des uns et des autres.
15:15 - Allez, en tout cas, on verra tout ça jeudi 30 mai
15:18 pour le débat avec les principales têtes de listes européennes.
15:20 Merci beaucoup, Maude Bréjean.
15:21 - Merci à vous.
15:22 - C'était votre grande interview sur CNews et sur Europe 1.
15:24 - Merci à vous.
15:25 [Musique]
15:28 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]