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00:00La fistule obstétrique, nous nous en intéressons aujourd'hui. Cette maladie dite de la honte touche
00:12plus de 2 millions de femmes à travers le monde selon l'OMS. Mais au-delà de ces statistiques
00:18alarmantes, il y a des histoires, des témoignages de résilience et de courage des femmes qui ont
00:24survécu heureusement à cette pathologie désastreuse. Adaïe Hamon, Adélise, en fait partie, une survivante
00:31qui a accepté de partager avec nous son histoire, ses défis et son chemin vers la guérison et
00:38l'espoir. Bienvenue sur notre plateau Adélise. Alors comment tu vas aujourd'hui ? On est très très ravis
00:44de te rencontrer, de te voir sur ce plateau. Merci, moi aussi. Alors on l'a dit, tu es là avec nous
00:50pour nous partager ton histoire et justement, quelle est ton histoire avec la fistule obstétrique ?
00:55Ok, j'étais en classe de 3ème, j'avais 17 ans, j'ai contraté une grossesse et je me disais que c'était
01:05une grossesse désirée mais je me dis que c'était déjà là donc je devais garder la grossesse.
01:10Et tu avais quel âge en ce moment ? J'avais 17 ans. Donc je me suis dit que c'est une grossesse normale,
01:16que j'allais accoucher normalement. Étant donné que j'étais dans une école publique, je ne pouvais plus continuer mes études,
01:22je me suis retrouvée au village. Donc c'est là-bas où j'étais restée mais je ne respectais pas, je ne partais pas
01:31normalement à mes consultations prénatales. Et puis le jour de l'accouchement, j'étais au village.
01:38Et puis quand j'ai fait mon échographie, au lieu d'aller déposer mon écho chez les sages, je me suis retournée au village
01:47avec le corps puisque je ne savais pas ce que je devais aller donner. Je me suis dit que je devais attendre mon prochain rendez-vous
01:54pour déposer. Quand je suis arrivée au village, mon rendez-vous prochain n'est pas arrivé et le travail a commencé.
02:04Dans notre village, il y avait un centre de santé. Maman m'a dit qu'il y avait un centre de santé et que j'allais m'accompagner.
02:11Donc on est partis. En tout cas, le travail était très très long. Je suis partie à 8h00, on est restées jusqu'à 21h00 et ça n'allait pas.
02:19Donc l'infirmier, en ce moment, il n'y avait pas de sages. L'infirmier m'a référé à TANDA où je faisais mes consultations.
02:28Quand on est arrivée, j'ai suivi une césarienne. Après la césarienne, on nous avait placé des cendres. Dans ma salle, il y avait une voisine
02:37qui disait que quand elle voulait uriner, elle disait à sa maman qu'elle voulait uriner. Sa maman lui disait que comme tu as déjà une santé, tu peux uriner.
02:47Moi, j'étais là, je ne sentais pas. Quand elle voulait uriner, je ne le sentais pas. Donc, j'ai dit à ma maman que quand elle voulait uriner, elle le sentait.
02:58Moi, quand je veux uriner, je ne le ressens pas.
03:01Ça a été tout de suite alarmant pour toi ?
03:03Oui, oui. Maman a dit que peut-être c'est à cause de la cendre. Quand ils vont enlever, ça allait passer.
03:09Quand ils ont enlevé la cendre, c'est ça, j'ai constaté que je n'arrivais pas à contrôler mes urines. Mes urines coulaient comme ça.
03:20Et là, est-ce qu'un médecin a été interpellé entre temps ? Non ? Vous avez juste observé que les urines coulaient comme ça ?
03:28Oui, on s'est dit que ça allait passer. Après, ils nous ont libérés, on est arrivés au village, ça a continué. La même année, je voulais partir à l'école.
03:38Je me suis dit qu'ils allaient me protéger pour partir au début des études, qu'ils allaient continuer. Peut-être après, ça allait passer.
03:46Mais quand j'ai commencé, ça n'allait pas. J'ai commencé l'école, j'ai fait au moins une semaine, ça n'allait pas.
03:52Quand je partais en classe, quand je m'assois, j'ai du papier, je sens que mon chauffon est mouillé.
03:58Est-ce qu'entre temps, tu avais déjà entendu parler de la fitule ?
04:01Non, non, ils ne savaient pas. Après, j'ai expliqué à mon papa qu'ils pensaient qu'ils ne pouvaient pas continuer parce que leurs urines continuaient.
04:12Donc, mon père a décidé d'aller faire mes papiers à l'école. Quand on est arrivés, il a expliqué mon histoire à mon éducateur.
04:23C'est mon éducateur qui a dit qu'il se pourrait qu'il y a de la fitule. Ce jour-là, j'ai entendu ce mot pour la première fois.
04:34Il m'a expliqué que la fitule, c'est le fait de perdre ses urines, tout ça. On dirait qu'ils font l'opération à Bujan, qu'ils vont se renseigner.
04:46Ils allaient nous informer. Donc, je suis venue au village. La caravane partait sûrement à Bondou.
04:54Quand la caravane est arrivée, il a appelé mes parents. On est partis, ils ont fait des examens. Ils ont confirmé qu'il y avait la fitule.
05:04Donc, ils ont dit que comme je venais de suivre une césarienne, qu'ils ne pouvaient pas faire l'opération de suite.
05:10Ils devaient attendre un an d'abord après la guérison de ma pleure. En tout cas, ce n'était pas facile.
05:19Ils me disaient que c'était moi seule qui avait la maladie. Ils ne savaient pas que c'était une maladie qui existait.
05:27Quand ils sont arrivés au village, en tout cas, ce n'était pas facile.
05:31Comment ça se passait avec l'entourage? Comment est-ce que tu vivais? Est-ce que tu t'isolais par exemple?
05:37Oui, je m'isolais. Au début, je sortais. Souvent, j'avais l'impression que quand je sors, les gens me regardaient d'une manière à cause des odeurs.
05:47Quand je sortais, les gens m'assoient pour m'élever. C'était un problème parce qu'ils sentaient que le chiffon que j'avais mis en bas était mouillé.
05:57Après, j'ai dit à ma maman, pourquoi les autres?
06:03Ça va aller. C'est parce que justement, tu es très forte que tu as accepté de venir sur notre plateau pour partager ton histoire
06:12qui, je sais, va aider beaucoup de femmes qui passent également par ces moments difficiles.
06:19C'est un moment très douloureux dont on n'a pas du tout envie de se souvenir, surtout quand on ne s'y attendait pas et que cette maladie nous tombe dessus.
06:29Adélise est passée par ce parcours. Vous pouvez bien comprendre toute son émotion. Adélise, je le disais, tu es une femme forte et tu expliquais justement que ça n'a pas du tout été facile pour toi.
06:40Oui, madame. Donc, j'ai dit à ma maman, pourquoi les autres sont accouchées sans problème et moi, je n'ai rien.
06:47Ça est arrivé et il y a eu d'autres maladies, d'autres complications. L'enfant aussi n'est pas resté.
06:54C'est comme ça que j'ai été tuée. Elle m'a dit qu'il ne faut pas laisser tout ce que Dieu fait.
06:59Il faut prier Dieu. On dit que l'année prochaine, on ne peut t'opérer qu'à avoir la guérison.
07:07Est-ce que tu étais en contact avec le père de ton enfant?
07:10Non, je n'étais pas en contact parce qu'au début, quand je lui ai expliqué que j'avais la maladie, il m'a dit que c'est parce que je l'ai trompée pour lui donner la gosse et que j'étais maudite.
07:20Il a accouché et il a perdu l'enfant. De deux, ils m'ont opéré. De trois, il y a eu une autre maladie, la fistule aussi. Il n'appelait plus.
07:30Tu vivais ce combat toute seule mais avec le soutien de tes parents heureusement.
07:36Oui.
07:37Un an après, qu'est-ce qu'il se passe?
07:39Un an après, quand la caravane est venue, mon éducateur a appelé mes parents et nous sommes partis à Boundoukou.
07:46Ils ont fait l'opération, j'étais guérie. Après la guérison, ils m'ont demandé ce qu'ils voulaient faire.
07:54J'ai dit que j'allais reprendre mes études. Ils m'ont donné des AGE, un sac de riz, tout ça.
08:02Comme j'étais opérée, ils ne pouvaient pas vendre. C'est ma maman qui vendait. Les bénéfices à la rentrée, ils ont pris pour payer mes études.
08:11Mais à la rentrée, quand j'ai repris mes études, en tout cas ce n'était pas encore facile, malgré que j'étais guérie.
08:17Toutes mes camarades étaient en seconde, en première.
08:20Il fallait reprendre de zéro.
08:22Oui, en cas de troisième.
08:24Mon procès est français, magique. On vous met à l'école. Au lieu de vous concentrer, les garçons viennent chercher.
08:32Nos camarades sont en seconde, en première, pas terrible.
08:36C'est juste qu'il n'y a plus rien, c'est à la maison.
08:39Je me suis promis de me mettre au travail et de réussir dans la vie.
08:45J'avais mon procès de maths qui m'a dit que dans la vie, c'est l'arrivée qui compte.
08:49Ce n'est pas parce que tu es en troisième que les autres sont devant toi et que tu ne peux pas réussir.
08:54Mais il faut te concentrer, ça va aller.
08:56Quand on a commencé l'école, en troisième était la première de ma classe.
09:01Ils m'ont BPC une fois, j'ai fait seconde, première, terminale. Ils m'ont BAC une fois.
09:07J'ai passé mon concours d'une face. Je suis en deuxième année à l'une face, sage-femme.
09:14J'ai remercié Koïka, les neuf-pieds.
09:23J'ai envie de t'applaudir parce que c'est un signe de bravoure que tu as manifesté.
09:30Tu es certainement un modèle pour toutes ces femmes qui se retrouvent dans la situation par laquelle tu es passée.
09:37Elles te regardent en ce moment. Qu'est-ce que tu peux leur dire à ces femmes?
09:42J'ai dit à mes camarades jeunes filles, quand nos parents nous mettent à l'école, on peut se concentrer sur nos études.
09:49C'est nos premiers maris, c'est nos études.
09:52Si nous nous concentrons, demain nous travaillons, ce sont les garçons qui vont courir derrière nous.
09:57Pour les femmes qui souffrent de cette maladie, c'est une maladie qui se guérit à l'hôpital.
10:03A l'hôpital seulement, par l'opération, tu peux être guéri. L'opération est gratuite.
10:08Si tu souffres de cette maladie, il ne faut pas avoir honte, il faut venir t'opérer.
10:13Comme ça tu peux reprendre normalement ta vie et faire ce que tu veux.
10:19Adélise, c'est nous qui te remercions d'avoir accepté d'être sur ce plateau.
10:24Après avoir passé cette épreuve difficile de ta vie, comment est-ce que tu vois l'avenir?
10:31D'abord je dis merci à Dieu et à quelqu'un d'avoir donné une seconde chance dans la vie.
10:39Je ne vais pas la rater, je vais me concentrer parce qu'il y a beaucoup d'objectifs que je dois atteindre.
10:47Je dois me concentrer pour atteindre tous ces objectifs.
10:53On retient l'essentiel de tes propos et tu laisses un message très fort à toutes nos téléspectatrices.
10:59C'est vrai qu'il y en a qui sont confrontés à cette maladie.
11:03Mais à travers ton message, tu nous dis qu'il est possible de guérir de cette maladie.
11:10Et aujourd'hui tu en es le témoignage vivant.
11:12Tu es sur ce plateau après être passé par cette période assez sombre de ta vie,
11:17même si tu n'avais pas pleine connaissance de ce que c'est la fistule obstétricale.
11:22Beaucoup de courage encore Adélise.
11:24Et moi je sais avec toute l'équipe de CETInfo que l'avenir promet pour toi.
11:29Merci à vous très chers téléspectateurs de nous avoir suivis.
11:33L'actualité continue sur CETInfo et sur www.cetinfo.ca