• il y a 6 mois
Christine JEAN reçoit Evelyne ARTAUD, critique d'art, dans son atelier et parle de sa démarche artistique.
Transcription
00:00 J'ai plusieurs pratiques, le dessin, plan de chine, je travaille au sol, sur les fabres,
00:19 à temps de nuit, donc ça demande différents types d'organisation.
00:23 En fait, il y a à peu près deux ans, je me suis demandé comment j'allais poursuivre un peu mes recherches, mon travail.
00:33 Et je me suis dit, mais en fait, j'ai déjà fait tellement de séries, de choses,
00:37 j'avais plus envie de me replonger dans les formes que j'avais pu développer,
00:43 ce qui m'avait sensibilisée, qui était récurrent. J'ai passé presque un an à construire ce projet de travail.
00:54 Donc à partir des carnets, j'ai mis trois mois à tout ce qu'elle dit, le truc ingrat,
01:01 mais j'ai tenu bon parce que c'était un peu déprimant de faire ça, mais il fallait que je le fasse,
01:06 et comme ça, je me retrouve avec plein de possibilités de les exploiter,
01:11 en les étonnant, en les regardant, mais aussi en projetant des images,
01:15 où je vais faire des séquences filmées, des séquences de dessin.
01:19 Donc le principe, c'est de reprendre une double page de carnet que j'ai apprendie,
01:24 et de dessiner chaque page en superposant et en effaçant.
01:28 D'accord. C'est le temps qui se développe.
01:34 Il y a aussi une réflexion sur le temps.
01:37 Les couches, les pages.
01:39 La peinture, tu vois, qu'est-ce que c'est ? En fait, c'est du temps.
01:43 On montre dans le temps. Même si on ne voit pas, c'est des superpositions de couches.
01:49 Et même d'émotion.
01:51 Oui, voilà. Et avec cette pratique de dessin, je retrouve ce processus de peinture à l'huile,
01:57 de superposition de strates, parce qu'il y a les couches de fusain qui s'accumulent.
02:02 Ce n'est pas fini, c'est une étape.
02:05 Pour ceux qui rejoivent, je repeins des tapis.
02:09 Avec du texte aussi ?
02:12 Là, oui, parce qu'en fait, je me suis trouvée confrontée avec les carnets aux mots,
02:19 au langage, à la parole, à tout ça.
02:23 Je me dis, qu'est-ce que je fais avec les mots ? Moi, qui n'ai jamais voulu utiliser le mot,
02:26 enfin, qui peint, parce que les mots ne sont pas nécessaires.
02:30 J'ai voulu prendre ça comme une matière picturale, en fait.
02:35 Pas seulement, mais aussi plutôt comme une matière picturale.
02:40 Parce que là, on ne reconnaît pas grand-chose, mais ça va avec un geste.
02:44 On va tracer un A, tracer un O. C'est plus un rythme.
02:49 Ça, c'est un tableau ancien ?
02:51 C'est en 2018.
02:53 2018, 2017.
02:55 2017.
02:58 Ça, c'est les deux tableaux que j'ai faits.
03:01 Je n'en ai pas fait tellement d'autres.
03:03 Tu sais, les lotus, il y en a beaucoup en Asie, partout.
03:06 Moi, qui vis au Vietnam, une fois, j'en ai vu plein, des étangs de lotus magnifiques.
03:11 Et là, de les voir desséchés, avec le reflet dans l'eau,
03:16 j'ai vraiment été… c'était fulgurant.
03:20 Il y a toujours, enfin, souvent dans mon travail, des superpositions,
03:24 mais aussi de formes transparentes, comme si on voyait à travers une grille,
03:28 une résille, une trame, quelque chose comme ça.
03:32 Oui, il y a un jeu pour le regard.
03:34 Oui.
03:35 Il y a plusieurs niveaux de lecture, je dirais.
03:38 Voilà, c'est ça.
03:39 Ça, c'est des choses que j'ai faites récemment.
03:45 Ça, c'est beau.
03:47 C'est de la feuille de cuivre, c'est une matière que j'avais déjà travaillée à la fin,
03:54 dans les années 1998-1999.
03:59 J'avais fait toute une série à partir de ça.
04:01 Et il y avait l'idée du point aussi, ou de la tâche, de la trace, comme ça.
04:07 Et là, tu creuses simplement, c'est enlevé ?
04:10 C'est oxydé.
04:11 Ah, d'accord.
04:13 Je travaille avec un athénée d'acide, et c'est comme une touche qui modifie la matière,
04:20 qui l'améliore.
04:22 Parce que le cuivre, c'est une matière qui s'oxyde très facilement.
04:26 Et j'ai gravé aussi dans le support, des gestes un peu…
04:34 Et donc, ta feuille de cuivre, tu la colles sur une toile ?
04:38 Oui, c'est sur papier marron fait sur toile.
04:41 Sur papier marron.
04:42 Et là, c'est aussi un palanceste.
04:44 Oui.
04:45 Parce que c'était une encre de 1999, qui ne me satisfaisait plus.
04:51 Je me suis dit, je vais m'en…
04:52 Parce qu'en fait, ce qui est génial, c'est de servir d'une matière,
04:55 c'est comme si tu regardes un mur, et tu vois plein de choses,
04:58 et ton imaginaire s'amplifie.
05:02 Donc, il y a un peu cette notion de réagir à quelque chose.
05:07 J'avais quand même un projet global, qui était par rapport à l'infini ou à l'univers,
05:14 et à comment on voit notre monde.
05:18 Je m'intéresse pas maintenant à l'astrophysique,
05:21 et comment au Moyen-Âge, par exemple, on voyait le monde,
05:25 la notion du cercle, même l'image de Dieu,
05:28 c'est l'image d'un cercle qui n'a pas de centre.
05:32 Qui n'a pas de centre.
05:33 Le centre est partout, il est circonférence nulle part.
05:36 C'est les théologiens de l'époque qui disaient ça de façon plus ou moins différente.
05:40 Mais je trouvais cette idée intéressante.
05:42 Et par rapport aujourd'hui, où on nous dit que le monde est en expansion,
05:47 que tout s'écarte.
05:49 Donc ça, c'est inspiré d'une gravure d'après les principes philosophiques de Descartes,
05:54 qui a écrit sur les tourbillons à l'idée du vortex.
05:58 Il est extraordinaire, ce livre.
06:00 Donc là, je suis partie un peu sur cette idée.
06:02 Et puis les tâches, tu vois, comme ça, on les retrouve aussi dans le tableau des communes.
06:06 On les retrouve dans différentes périodes de mon travail.
06:11 Il y a comme ça des choses qui ressurgissent.
06:14 Ce que je veux, c'est créer de nouveaux liens.
06:17 Et pour produire de nouvelles choses.
06:20 Ce n'est pas la répétition du même.
06:22 Ce sera une poussée vers autre chose.
06:26 Et oui, aussi donner sens à tout ce que j'ai abordé.
06:31 L'approfondir et donner une sorte de corpus, tu vois, qui soit composé de différentes choses.
06:40 Parce qu'en fait, je me suis rendu compte,
06:43 enfin depuis que je suis, même quand j'ai commencé vraiment à m'installer à Paris,
06:47 à travailler comme artiste,
06:50 je me suis rendu compte que je me reconnaissais pas dans le modèle de l'artiste peintre qui a un style unique.
07:00 Je me sentais plurielle, polyvalente,
07:03 ayant envie de faire des expériences.
07:06 Déjà, il fallait que j'ai eu 10 ans d'apprentissage en solitaire de la peinture.
07:10 C'est pas rien, tu vois, d'essayer des choses.
07:13 Après le dessin, je connais, j'en avais toujours fait.
07:16 Donc c'était plus un truc spontané, naturel.
07:20 Et donc je me sens pas à la recherche d'un style ou d'une unité dans mon travail.
07:29 C'est pas à moi le sujet, tu vois.
07:31 Non, c'est ce que t'as produit.
07:33 Voilà.
07:34 Mathis dit "préparez votre, on prépare son".
07:36 Je prépare mon sol.
07:37 Et moi, c'est ce que j'ai fait en fait l'an dernier.
07:39 J'ai préparé mon sol.
07:42 Et en fait, l'idée c'est d'arriver à travailler de façon très spontanée.
07:47 Tu vois, en ayant pas forcément les idées très claires.
07:52 Parce que la peinture, je l'ai fait sans dessin préparatoire.
07:56 C'est vraiment une chose qui se constitue en peignant.
08:01 La matière, c'est un truc de sensibilité.
08:04 Enfin, toi, tu as une relation à la matière.
08:06 Ça pour moi, c'est capital.
08:08 La main, la matière, le geste, le corps.
08:12 C'est tout ça qui crée cette surface temporelle.
08:17 Ça c'est un autre format similaire à celui-ci.
08:23 Ouais.
08:25 Alors ça, c'est plus, moi je l'appelle "chambre d'écho".
08:29 Et c'est l'idée de verticale.
08:37 Et en fait, comme il y avait ces mots qui flottaient dans l'espace,
08:47 j'ai inscrit tous les lieux, les villes où je suis allée,
08:52 les endroits qui m'ont ému ou apporté quelque chose dans mon travail,
08:57 dans ma réflexion, etc.
08:59 Et en fait, c'était dans des cartouches,
09:02 c'est comme les embrassouets au Japon pour la fête des étoiles,
09:07 le 7 juillet, ils font des gros...
09:09 Ils accrochent.
09:10 Ils accrochent, oui.
09:11 Ils accrochent des petites plaquettes de bois ou de papier sur lesquelles ils inscrivent un vœu.
09:16 Donc je trouvais ça, je trouvais que c'était une belle idée
09:21 de faire des vœux pour ces villes, quoi.
09:25 Il y a Erevan, Kochi, c'est en Inde, Hiroshima,
09:30 trois villes au Gabon encore,
09:33 Shaoshan,
09:35 Jérusalem, des lieux lesbos,
09:38 des lieux où il se passe des choses aussi dramatiques, quelque part.
09:43 Voilà, et donc pour moi, c'est comme un champ d'énergie, quoi, ça.
09:47 Oui, tu vois.
09:49 Et j'ai traité le cuivre de différentes façons,
09:53 tu vois, c'est avec des poussières,
09:55 pour avoir des choses un peu différentes,
09:58 j'ai gratté,
10:00 j'ai fait des petits bâtiments,
10:02 des choses un peu différentes, j'ai gratté,
10:05 et puis il y a des choses très fines aussi.
10:08 Il y a aussi de la peinture, tu vois, on parle aussi.
10:10 Oui, il y a de l'acrylique, de l'encre, du cuivre,
10:14 et puis, ça peut être le truc.
10:17 Et ce que je trouve, enfin, ce qui m'a toujours fascinée
10:21 dans les feuilles de cuivre, c'est un peu comme les feuilles d'or,
10:25 c'est la capacité de réflexion et de lumière.
10:29 C'est ce qui donne la plus grande lumière.
10:31 Quand on pense aux icônes, par exemple,
10:33 pourquoi il y avait les feuilles d'or ?
10:35 C'est à cause de cette relation à l'intense lumière
10:38 qui serait la lumière divine, je suppose,
10:40 pour les moines qui faisaient ces icônes.
10:43 Pour moi, c'est différent, c'est pas relié à Dieu,
10:47 mais c'est relié à quelque chose qui nous dépasse aussi.
10:51 Alors, je pense qu'il y a quelque chose aussi.
10:54 Oui, oui, d'indicible, on peut dire, tu dis toi-même.
11:00 Donc, chose comme ça.
11:02 C'est plus que de l'énergie.
11:04 En fait, ça n'a pas d'importance si c'est de l'eau, de l'air.
11:07 Oui, voilà.
11:09 Ça, c'est très récent.
11:11 Ça date de deux ans ?
11:13 Oui.
11:14 D'accord.
11:15 Et c'est inspiré, c'est mes chambres,
11:26 les premières chambres locaux.
11:28 Je vais voir les chambres locaux.
11:30 Et c'est inspiré de la forêt,
11:37 mais en fait, c'est un travail que j'ai fait
11:40 beaucoup au sol, sur toit libre,
11:43 avec des tâches, des superpositions comme ça, des projections.
11:47 Et rien n'est réaliste, en fait, dans ce travail.
11:51 On a l'impression d'une forêt, de beaucoup de monde,
11:53 mais c'est pas ça.
11:56 C'est pas le travail des peintures, c'est pas ça.
11:58 Bien sûr.
11:59 J'ai fait aussi une nuit,
12:01 parce que ça, pour moi, c'était plutôt le jour.
12:03 Je fais souvent des choses comme ça,
12:06 entre diurnes et nurtures.
12:08 Donc les nurtures, les nuits.
12:12 Ça fait longtemps que je ne m'entends plus.
12:14 Alors.
12:24 Là, on ne sait plus si on est dessus ou dessous.
12:27 Il y a des moments de plongée, en fait.
12:29 Oui, oui, oui.
12:30 Plongée dans une nuit, et puis, il y a des sortes de...
12:36 Entre les trondins.
12:39 De passage, oui.
12:40 Oui. Il y a des sortes de morceaux de bois,
12:42 comme des gros tasseaux de bois,
12:44 tu vois, des choses que j'ai dans l'atelier,
12:46 dont je me sers pour...
12:48 pour toutes sortes de choses.
12:50 Et voilà, c'est devenu comme des sortes de...
12:54 de barrières, des chutesurs.
12:56 Des chutesurs, oui.
12:57 Voilà.
12:58 Et en fait, cette encre-là, elle est reliée à ça.
13:05 Oui, c'est ça.
13:06 Parce que pour moi, c'est aussi une chambre de déco.
13:08 Parce que la forêt, pour moi, c'est ça.
13:10 Non, mais c'est un truc où tu entends les pulsations,
13:15 tu sens les muscles.
13:17 Il y a une chose assez profonde.
13:21 Quand tu écorces des troncs d'arbres,
13:25 tu prends les troncs d'arbres comme ça,
13:27 tu les touches.
13:28 C'est hyper sensuel.
13:31 Et ça fait appel à tous les sens, quoi.
13:34 Oui, c'est vrai.
13:35 Et même dans la relation qu'on a au ciel.
13:38 Parce que tu lèves la tête et tu vois les nuages,
13:43 tu vois les choses.
13:44 Oui, c'est ça.
13:45 C'est presque comme des regards inversés, où tu vois...
13:50 C'est presque plus ancien.
13:52 C'est 2006.
13:53 Oui.
13:54 J'ai fait tout un ensemble de grands tableaux d'après...
14:00 Comment dirais-je ?
14:03 Je suis rentrée dans ce paysage de la Baie de Somme
14:06 pendant deux ans,
14:08 immersion, on va dire.
14:10 Je faisais des allers-retours entre là-bas et l'atelier.
14:14 J'ai fait un certain nombre de tableaux à l'atelier
14:18 à partir de toutes les sensations que j'avais entendues.
14:21 Donc c'est les différentes heures du jour, tu vois.
14:27 Il y a la nuit, il y a le crépuscule, l'aube.
14:30 J'y suis allée à toutes les saisons, tu vois.
14:33 Donc moi j'aime bien les variations aussi.
14:35 C'est la même chose.
14:37 C'est le souvenir, quoi, avec la caméra de l'orange.
14:40 C'est quand même différent.
14:43 Voilà.
14:46 Et tout ça, c'est issu des carnets, des bêtes de voyage ?
14:49 Oui, exactement.
14:50 Tu vois, cette matière-là, ça m'intéresse bien,
14:54 toutes ces traces.
14:56 Donc ça va évoluer, là, parce que je ne sais pas combien j'en ai,
14:59 15 ou 20, mais je vais arriver à...
15:02 Je voudrais arriver à faire au moins 150 dessins
15:04 pour que ça prenne du sens et que j'arrive à éliminer...
15:08 Enfin, tu vois, aller au cœur du truc, quoi.
15:11 C'est ça, c'est l'idée.
15:14 Ça, c'est un fricou, chère Kékia.
15:17 Du Congo.
15:20 C'est d'Afrique.
15:22 C'est un Kambi, tu sais.
15:24 En fait, j'avais inscrit des mots,
15:26 et là, on lit encore, plus sur des toiles,
15:29 ou des choses comme ça.
15:31 Et c'est intéressant de mélanger comme ça.
15:34 Parce qu'un carnet, c'est différents temps.
15:36 C'est comme un journal, tu vois.
15:38 Oui, oui, oui.
15:39 Et je trouve ça intéressant qu'il émerge comme ça.
15:42 C'est comme la peinture.
15:44 Il émerge du fond, quelque chose.
15:46 C'est ça qui donne la lumière.
15:48 Tu vois, qui...
15:51 Qui révèle un peu.
15:53 Oui, voilà.
15:54 Et dans le dessin, si tu veux,
15:56 d'arriver à avoir ce rapport au temps aussi,
15:59 ça m'intéresse beaucoup.
16:01 C'est pas simple, parce que là, pour le coup,
16:03 on est sur une surface,
16:05 et on a des choses qui sont différentes.
16:07 Parce que là, pour le coup, on est sur une surface...
16:10 avec un outil qui est...
16:14 Ah !
16:16 Alors ça, c'est d'après un tableau
16:21 qui est à la Guerande Galerie à Berlin,
16:24 avec le Fausse-Crisse-Puce.
16:26 Donc je vais pas dire de bêtise, je crois que c'est 14e, 15e siècle plutôt.
16:30 Et c'est... bon.
16:32 Il y avait d'autres choses avant,
16:34 pour le coup, on est très coloré.
16:36 Et j'ai fait un collage, en fait, d'une encre,
16:40 selon la technique japonaise du Suminagashi.
16:45 Et donc j'ai découpé un morceau de cette encre que j'avais faite,
16:49 et j'ai redessiné dessus son visage.
16:55 Et ça, c'est de la gouache.
17:00 Voilà, ça devient le dessin que j'ai dans le dos.
17:05 Ça, c'est d'après un puzzle.
17:09 C'est un puzzle en bois découpé,
17:11 pas comme les puzzles d'aujourd'hui,
17:14 qui sont très standardisés.
17:17 C'est des puzzles des années 30.
17:20 C'est un programme tout modifié.
17:27 Dispersé dans les yeux.
17:29 Ça vient de...
17:31 Tout modifié, ça vient de Novaïs.
17:34 Parce que je m'intéresse...
17:36 Tu connais Novaïs, bien sûr.
17:38 Bien sûr, tu connais.
17:40 C'est les prères romantiques allemands, le simple diena.
17:43 Et en fait, c'est un peu à cause de lui
17:46 que je fais tout ça, d'une certaine manière.
17:49 Ça a été une rencontre.
17:51 J'ai lu le brouillon général de Novaïs,
17:53 qui est composé de fragments.
17:55 J'ai lu sa biographie par M. Olivier Lecheffeur,
17:58 que j'y suis pas venue, désolée.
18:00 Enfin, si tu veux,
18:02 c'est comme s'il me disait "vas-y".
18:05 Pour moi, l'artiste, c'est un explorateur,
18:07 c'est une exploratrice.
18:09 Il y a un vrai rapport au monde.
18:11 Et c'est ça, le travail.
18:13 C'est comment tu vis une relation
18:15 aux autres, au monde,
18:17 à ce qui se passe, à ce qui se passe pas.
18:19 Comme il n'y a pas de chronologie,
18:21 c'est ce que j'écrivais un peu dans le texte
18:24 que je t'ai envoyé, sur l'atelier extensible.
18:27 C'est un présent permanent.
18:29 Le titre de mon projet, c'est "L'horizon des événements"
18:33 parce que pour moi, un paysage,
18:35 ou un lieu, une ville,
18:37 elle est constituée par ce qu'ont fait les gens,
18:40 ce qu'ont fait les personnes, la population, les gens, etc.
18:44 Le peuple.
18:46 Et c'est comme le paysage,
18:49 il est façonné par l'histoire,
18:51 par l'intermédiaire.
18:53 C'est ça, mon livre.
18:55 [SILENCE]

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