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Guéret, capitale de la Creuse d'où partirent les tailleurs de pierre pour bâtir Paris , possède encore de belles maisons en granit qui témoignent de leur savoir-faire. Il y a un splendide musée d'archéologie, d'histoire et d'arts décoratifs, le Musée de la Sénatorène, situé dans un parc fabuleux. De nombreux tableaux de l'école de Crozant, des sculptures, des objets chinois et égyptiens ainsi que de l'orfèvrerie du Limousin figurent parmi les objets exposés. Le Présidial détaille la flore et la faune locales et raconte la vie avant la révolution industrielle avec des illustrations des traditions d'extraction d'étain et de granit.

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00:00 Lors de cette visite en pays creusois, nous vous emmènerons sur le célèbre plateau de Millevaches à la rencontre de ces pêcheurs.
00:09 J'ai compris un truc, t'as pas besoin d'une canne bien longue, étant donné la taille que tu fais toi.
00:15 Nous vous débarquerons aussi sur l'île de Vassivière, une île pleine de surprises.
00:20 Venez, venez, on a trouvé le trésor ! Super !
00:24 Mais la Creuse, c'est aussi un patrimoine historique riche qui a inspiré plus d'un artiste, tout comme Georges Sand.
00:31 J'aime beaucoup sa formule, ce grand brigand du Moyen-Âge perché sur la hauteur.
00:37 Notre escapade en pays creusois nous donnera aussi l'occasion d'assister au spectacle que peut offrir la nature.
00:43 J'invite effectivement tout le monde à venir voir le soleil se coucher quand il reflète sur les ruines.
00:48 Mondialement connu pour ses tapisseries, nous irons à la rencontre des femmes et des hommes qui perpétuent ce savoir-faire.
00:55 Sans tirer dessus, on arrive encore à le casser, mais il est bien plus résistant.
01:01 Et ses collections de tapisseries sont visibles dans les plus beaux châteaux.
01:05 On déroule des suites de tapisseries, c'est une manière de rendre aimable le lieu où l'on est.
01:10 La Creuse, c'est aussi une terre riche en saveurs.
01:13 Nul doute que ses spécialités locales éveilleront vos papilles.
01:16 Tu vois Stéphane, ça c'est une assiette que je mangerai bien.
01:20 Et tu vas la manger, je te promets.
01:23 La Creuse est peut-être l'un des départements les moins peuplés de France,
01:26 mais il possède bien des merveilles que vous allez découvrir sans plus tarder.
01:31 Quand on parle de la Creuse, on pense immédiatement à d'immenses étendues de nature, à des étangs et des cours d'eau.
01:44 Et c'est effectivement le cas.
01:46 Notre première rencontre a donc lieu avec un homme de la nature.
01:50 Daniel est Creusois et pêcheur, et il a décidé de nous emmener partager un de ses coins de pêche favoris.
01:56 Et comme la pêche, Daniel la conçoit dans le partage, il est venu accompagné d'un ami, Aubin.
02:02 Ce qui est extraordinaire, c'est quand tu as deux générations de pêcheurs,
02:05 tu en as une qui est très longue à s'équiper, et que la génération la plus jeune,
02:09 qui elle, est déjà dans le "weather" ou dans les cuissardes, avant même que tu sois équipé toi-même.
02:15 Bon, la différence, elle ne se fait pas là, elle ne se fait pas dans le temps de préparation,
02:20 mais dans le moment où on se retrouve en action de pêche.
02:23 C'est donc au bord de l'eau que se sont connus ces deux amis,
02:27 qui n'ont pas le même âge, mais qui partagent le même humour.
02:30 J'ai compris un truc, tu n'as pas besoin d'une canne bien longue,
02:35 étant donné la taille que tu fais, toi.
02:37 Regarde, après Daniel, je vais te dire un truc,
02:40 ça ne veut pas dire qu'on a des grandes oreilles, qu'on entend mieux.
02:42 C'est vrai, mais avec des grands pieds comme tu les as,
02:46 je pense que tu as un avantage par rapport à des spécimens de pêcheurs
02:51 qui sont un petit peu râlés pas crêtes, tu vois, ou râlou.
02:53 C'est sûr, et puis l'avantage c'est que je suis relativement stable.
02:57 Une sortie de pêche, c'est aussi et surtout une sortie entre copains,
03:02 et dans ces moments-là, Daniel prend plaisir à relater ses souvenirs.
03:06 Et il en a.
03:08 C'est quoi ta plus belle anecdote de pêche, alors, par exemple ?
03:12 La plus belle, non, je ne sais pas.
03:14 Peut-être pas la plus belle, mais sur ce petit ruisseau, c'est quoi ?
03:16 Sur ce petit ruisseau, honnêtement, c'est un jour, tiens,
03:19 où je me suis arrêté, j'avais rien vu, mais rien vu de la journée.
03:24 Ouais.
03:25 Et je me suis dit, là, je n'avais jamais pêché,
03:30 je me suis auto-persuadé que j'allais faire quelque chose.
03:33 Et tu sais ce qui s'est passé ?
03:36 J'ai rien fait du tout.
03:38 Comme quoi, ce n'était pas encore, c'est un peu comme aujourd'hui,
03:40 il n'y avait pas de sortie.
03:42 Finalement, on garde plus en mémoire ce type de bredouille
03:45 que des petits paniers pointus ou des jours fastes.
03:48 C'est sûr.
03:50 Mais je ne suis pas rancunier puisque je reviens.
03:53 Les cours d'eau ne servent pas qu'à Daniel pour des sorties de pêche entre amis.
03:59 Ils ont aussi permis à une industrie de s'implanter ici
04:02 et d'y asseoir une renommée internationale.
04:05 Il s'agit de la célèbre tapisserie d'Aubusson.
04:08 Au fil des années, Chantal Chirac est devenue une spécialiste de cet art.
04:12 Mais avant d'aborder le sujet qui nous intéresse,
04:15 parlons de votre nom de famille.
04:17 Chirac, comme le président ?
04:19 Moi, je n'ai pas de lien de parenté, mais mon mari,
04:23 il avait des liens de parenté éloignés,
04:26 et je n'ai pas été à l'Elysée.
04:28 Mais j'ai ma maison qui est à un palais.
04:32 Un palais où, depuis 10 ans, Chantal restaure les cartons de tapisserie.
04:37 Et oui, impossible de parler tapisserie sans évoquer le fameux carton.
04:42 Cet objet méconnu est pourtant indispensable dans cet art.
04:46 C'est une petite mascotte pour moi parce que je le promène lors de mes expositions.
04:50 La place du carton sous le métier, c'est des fils de chêne tendus
04:55 sur lesquels on va dessiner le motif en faisant dessus-dessous,
05:00 avec un système de pédales.
05:02 Je dois suivre le motif que je vois à travers mes fils de chêne.
05:06 Ça veut dire que, un, je vais créer une petite maquette,
05:11 je vais soumettre aux commanditaires.
05:13 Là, c'est une petite maquette de verdure, par exemple.
05:16 Il va y avoir un peintre cartonnier
05:18 qui va agrandir cette maquette à l'échelle de la tapisserie
05:22 puisque le carton étant placé sous la chêne,
05:26 le carton doit avoir la taille, la peinture doit avoir la taille de la tapisserie future.
05:31 Chantal est donc antiquaire et restauratrice.
05:34 Son travail consiste à faire des trouvailles pour leur donner ensuite une nouvelle vie.
05:39 Et si ces cartons ne servent pas de support à tapisserie,
05:42 ils pourront aussi être utilisés en tableau, tout aussi décoratifs.
05:46 (Musique)
05:54 Tout comme Chantal, Sophie, elle aussi, est une passionnée.
05:57 Son amour des vieilles pierres nous mène aujourd'hui dans la cité médiévale de Bourg-à-Neuf
06:01 pour y découvrir le château et sa tour Zizim, haute de 7 étages.
06:06 Marie-Hélène, la guide, adore se mettre en tenue d'époque pour honorer les visites.
06:13 (Musique)
06:16 Comme c'est une tour, chaque pièce se ressemble.
06:19 On retrouve à chaque fois la cheminée monumentale.
06:23 Et comme tu t'en aperçois, il y en a bien besoin.
06:26 C'est vrai, parce qu'il fait froid.
06:28 Si la tour porte le nom du prince Zizim, c'est parce que le fils du sultan ottoman Mohamed II
06:34 s'est retrouvé en résidence forcée à Bourg-à-Neuf entre 1486 et 1488.
06:40 Il n'a pas été le seul à y être retenu en captivité.
06:44 Là, on arrive à une première partie de ces appartements qui ont été transformés en prison.
06:52 Donc là, on est dans une cellule du 18e.
06:55 Voilà l'installation en bois et en métal des cellules 18e siècle qui se sont agencées comme ils ont pu.
07:07 Plus d'une cinquantaine de prisonniers étaient détenus ici.
07:10 L'usage carcéral du lieu s'est confirmé lors de la Seconde Guerre mondiale.
07:14 Les résistants prisonniers ont même laissé des traces de leur passage.
07:18 Il y a une toute petite cellule là.
07:21 On va rentrer et tu vas découvrir les graffitis qu'ont laissé les prisonniers des années 44.
07:27 Et c'était plutôt des messages de prisonniers qui...
07:29 Des messages de prisonniers.
07:31 Il faudra, sinon on resterait du moins protégés.
07:36 De gros baisers, maman chérie.
07:39 Voilà, c'était vraiment des messages d'amour à leur famille.
07:43 L'ascension continue.
07:45 Au sixième et avant dernier palier, on peut même admirer une superbe charpente.
07:50 Et là, on voit toute la partie intérieure qui était habitée.
07:54 On s'en rend compte parce que regarde, tu as encore des restes de torchis.
08:02 Ici, c'était les serviteurs des chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem.
08:07 Donc tu as le tour de Ronde là.
08:11 Fais attention, ici on est à 20 mètres du sol.
08:15 Ah oui, effectivement, mais où là ?
08:17 C'est un lieu de surveillance. Tu as vu sur toute la campagne aux alentours.
08:21 L'histoire de la Tour Zizi m'attire de nombreux touristes chaque année.
08:25 Et ces touristes prennent toujours beaucoup de plaisir à effectuer la visite avec une guidante nue.
08:32 [Musique]
08:36 Après les cartons, voici venu le moment d'admirer les tapisseries.
08:42 C'est donc au château de Villemontée que Chantal nous emmène maintenant.
08:46 Chantal connaît bien cet endroit.
08:51 Pierre Le Chatelain possède une collection de tapisseries à faire palir d'envie tous les amateurs de cet art.
08:59 Bonjour Pierre. Bonjour Chantal.
09:02 Pierre prend plaisir à faire le tour du propriétaire.
09:06 En bon passionné, il connaît aussi toutes les histoires et légendes qui sont représentées sur ces tapisseries.
09:12 Donc c'est une bande dessinée, l'histoire d'Achille.
09:17 Voici la mère d'Achille qui commande un vulcain, les meilleures armes pour qu'Achille soit bien équipé au combat.
09:22 Elle lui dit ne part pas. Un mauvais présage lui a fait savoir qu'il serait tué s'il partait au combat.
09:28 Mais en attendant, elle lui donne les meilleures armes.
09:31 Elle lui donnera deux chevaux immortels. Et voici un bel exemple.
09:34 Des exemples, le château de Pierre n'en manque pas avec ses dizaines de tapisseries qui autrefois étaient signe de noblesse.
09:41 On déroule des suites de tapisseries.
09:43 C'est une manière de rendre aimable le lieu où l'on est, de mettre une belle ambiance et de montrer sa richesse à tous les gens.
09:50 D'ailleurs on le voit.
09:51 Donc voilà une suite, fin 17ème, sur les jeux d'enfants.
09:55 L'origine, c'est un peintre français important qui est à l'origine des cartons.
10:00 En tout cas Stella, il a fait ses études en Italie.
10:03 Et on retrouve dans son œuvre des gravures avec des petits poutis.
10:08 C'est logique, c'est l'Italie ça.
10:10 Voilà, le saut de mouton ou ils appellent ça aussi le cheval fondu.
10:17 Il faut bien noter aussi, puisque moi je suis toujours amenée à parler de cartons, que bien souvent les tapisseries ont été inspirées de tableaux.
10:25 Notre châtelain continue de raconter l'histoire de ces tapisseries, mais les pièces du château ont aussi leurs secrets.
10:32 Voilà, nous sommes dans ce que l'on appelle la chambre de l'abbé.
10:38 Où il y aurait peut-être des entités qui se baladent la nuit.
10:42 Il y a des bruits qui courent.
10:44 Il y a bien des histoires à villementer.
10:46 En tout cas, je voulais vous faire remarquer, chez nous on va beaucoup mettre de tapisserie sur les murs.
10:51 Mais il est évident que des pays plus chauds comme l'Italie, pratiqueront la fresque.
10:56 Il n'empêche que ce n'est pas interdit chez nous.
10:58 Et voilà des exemples très intéressants du XVe qui ont subsisté.
11:02 N'oublions pas que Villemontet était une ferme et qu'on a repris ce bâtiment dans un état critique.
11:08 Que ce soit pour visiter le château ou pour admirer la collection de tapisseries, les touristes sont chaque fois plus nombreux.
11:15 Aujourd'hui, Villemontet peut s'enorgueillir d'accueillir 5000 visiteurs par an.
11:20 Je suis en Creuse de 25 ans, donc vous ça fait combien de temps Villemontet ?
11:25 30 ans.
11:26 Donc je n'ai pas vu le tout début de Villemontet, mais je vois que petit à petit les pièces sont habillées.
11:33 C'est top.
11:41 En Creuse, on aime aussi la bonne chair.
11:43 Et quoi de mieux qu'un chef pour nous initier au plaisir d'une dégustation régionale ?
11:47 Deux chefs peut-être.
11:49 C'est donc en compagnie d'Alain que nous nous rendons chez Stéphane Nougier.
11:53 Ça va ?
11:54 Très bien.
11:55 Qu'est-ce que tu as besoin de mes services ? Parce que j'ai quand même à m'amener ma veste blanche.
11:58 Tu as bien fait d'amener ta veste parce que tu vas m'aider à élaborer la recette.
12:02 D'accord. Alors c'est parti, on y va.
12:04 On y va.
12:05 Alain a décidé de se mettre au service du chef Nougier le temps d'une recette.
12:09 C'est le programme du riz de veau confectionné avec la race limousine.
12:13 Donc on va travailler un beau produit du limousin, le veau.
12:20 Donc un produit noble, le riz.
12:23 Donc le riz c'est une partie... C'est quelle partie du veau, Alain ?
12:28 C'est les glandes du veau.
12:29 Voilà.
12:30 Qui se trouvent dans le cou.
12:32 Bien.
12:33 Du riz de veau qu'il faut faire blanchir dans l'eau froide avant de le cuire à feu doux.
12:38 Pour que le coeur reste moelleux.
12:40 Et le chef veille sur sa recette.
12:43 C'est pas encore prêt, Alain.
12:46 Je pense que...
12:47 Non, non.
12:48 Non, non.
12:49 Encore plus que ça. Donc on va augmenter un tout petit peu.
12:52 Voilà, mets-le un peu plus.
12:53 Notre apprenti prend son rôle très à coeur.
12:56 Je vais t'attendre qu'il soit bien coloré.
12:58 Ouais, mais laisse-les. Laisse-les tranquilles, sérieusement.
13:00 Je les laisse tranquilles.
13:01 Arrête de les regarder. Laisse-les tranquilles.
13:03 On les pousse plus.
13:04 En attendant et pour accompagner le tout, nos chefs s'attellent à la préparation des asperges.
13:09 Je peux donner le tour, Mère Edouard ?
13:11 Vas-y.
13:12 Donc là, tu vois, il commence à être crouté, bien blond.
13:17 On sent, hein. Tu sens l'odeur déjà de...
13:20 Avec le beurre et...
13:21 Pendant la cuisson, il faut vérifier le reste.
13:24 Et selon les fourneaux, les méthodes changent.
13:27 Donc là, on va goûter le jus, peut-être, hein.
13:29 Tu l'as déjà fait ?
13:31 Tiens, prends une cuillère.
13:33 Moi, je préfère qu'on goûte à la cuillère.
13:35 Ce qui rassemble ces deux hommes, c'est évidemment la cuisine,
13:39 mais c'est aussi l'état d'esprit des toques blanches du limousin,
13:42 une association de professionnels.
13:44 Mais c'est surtout une association d'amis, de collègues,
13:47 des trois départements du limousin, Corrèze, Creuse, Hautes-Vienne.
13:50 Et donc, nous, en Creuse, on est...
13:52 On est dix chefs creusois.
13:55 Donc on se réunit quelques fois dans l'année pour des stages, par exemple.
13:58 Des stages faits par des meilleurs ouvriers de France ou des étoilés michelins.
14:02 Il n'y a surtout pas de concurrence entre nous.
14:04 On est des collègues.
14:05 Quand on a besoin d'un coup de main, on s'appelle ensemble.
14:07 - On se téléphone. - On se téléphone.
14:09 - Il faut s'aider ensemble. - Voilà.
14:11 Quand on a besoin d'un renseignement sur une recette, sur une technique,
14:14 on s'appelle. Il y a pas de souci.
14:17 Et c'est dans ce bel esprit de solidarité que la recette du plat se termine.
14:22 Un plat préparé à quatre mains qui a mis l'eau à la bouche de nos cuisiniers.
14:26 Tu vois, Stéphane, ça, c'est une assiette que je mangerais bien.
14:30 Mais tu vas la manger, je crois bien.
14:31 Parce que l'important, pour qu'on satisfasse nos clients,
14:34 tu sais qu'il faut qu'on goûte quand même.
14:35 - Exactement. - Quand même.
14:36 - Bien sûr. - Voilà. Donc on va goûter.
14:38 Et le dressage se doit d'être lui aussi impeccable.
14:42 - Attention, pas trop, hein, là. - Non, non, non.
14:44 - Un petit cordon tranquille. - Tu vois, regarde.
14:46 - Avec amour. - Regarde.
14:48 Mais que serait ensuite un beau et bon plat sans dégustation ?
14:53 - C'est excellent. - Goûte un peu plus.
14:58 - C'est excellent, Stéphane. - Goûte un peu plus.
15:00 Mais écoute, Stéphane, merci de nous avoir accueillis chez toi.
15:03 - C'était avec plaisir, écoute. - Oui, oui.
15:05 Et puis on recommence quand on veut.
15:07 - Santé. - Ouais.
15:09 - À la tienne. - Et puis bon appétit.
15:11 Sophie nous emmène maintenant au château de Boussac.
15:19 Classé monument historique, cet édifice a une histoire mouvementée.
15:23 Construit au XIIe siècle, il a été quasiment démantelé par les Anglais
15:27 au moment de la guerre de Cent Ans.
15:29 Rebâti et fortifié au XVe siècle,
15:32 il a été embelli par ses propriétaires actuels.
15:35 - Bonjour, Bernadette. - Bonjour, jeune femme.
15:39 - Alors, vous habitez ici, dans un des plus beaux châteaux du département ?
15:42 - C'est gentil de reconnaître. C'est vrai que Boussac est une grande demeure,
15:46 comme disait Georges Sand, un grand brigand du Moyen Âge,
15:49 le plus gros château de la Creuse, avec une histoire,
15:52 une grande histoire, je vous dirai quelques éléments tout à l'heure,
15:57 et nous y habitons avec mon mari, nous avons repris Boussac, j'avais pas 20 ans,
16:02 et ça va faire plus de 48 ans maintenant.
16:06 Et depuis le temps, Bernadette connaît son domaine.
16:09 La visite débute par la salle des gardes,
16:11 qui abrite une collection de tapisseries rares,
16:14 comme la célèbre tapisserie de la Dame à la licorne.
16:17 Mais une fois à l'intérieur, c'est l'immensité de la demeure qui saute aux yeux.
16:22 - Est-ce qu'on est sur une des plus grandes pièces du château ?
16:24 - Oui, enfin non, parce qu'elle fait pratiquement 200 mètres carrés,
16:28 et c'est très facile de se repérer.
16:32 En haut, vous avez la même chose, au premier, mais qui est coupée,
16:36 il y a des salons, et puis il y a le grand salon Zizim au deuxième étage,
16:40 qui a exactement cette dimension.
16:43 Au fil des siècles, cette immense bâtisse servira d'école ou encore de gendarmerie.
16:48 Mais sa célébrité, elle la doit surtout à la venue d'une écrivaine renommée.
16:53 - Alors, on arrive maintenant dans la chambre de Georges Sand.
16:58 On peut pas l'occulter.
17:00 C'est d'abord, avant d'être celle de Georges Sand, une chambre d'époque Louis XV,
17:04 classée Monument historique, avec des boiseries
17:07 qui portent les insignes des compagnons du Tour de France.
17:11 Et cette petite chambre, vous voyez, quand je disais "il y a l'art de vivre",
17:16 cette petite chambre était tout de suite chaude, très confortable.
17:20 - Entre 1840 et 1870, Georges Sand résidera au château à de nombreuses reprises.
17:26 Elle dira d'ailleurs de Boussac que cet endroit ne peut laisser indifférent.
17:31 - L'été, je mets des fleurs fraîches comme si elle allait arriver.
17:36 On lui parle, et ça la fait revivre.
17:40 - Et c'est une fois sur le balcon du château
17:43 que Bernadette reprend à son compte les propos de Georges Sand.
17:46 - Moi j'aime beaucoup sa formule, "ce grand brigand du Moyen-Âge perché sur la hauteur".
17:52 - C'est ravi ! - C'est exactement ça. Et la hauteur, là, on la voit bien.
17:56 - Une vue qui inspira sans aucun doute l'écrivaine lors de ses nombreux séjours.
18:00 - Et elle a repris cette phrase, "Boussac ne laisse pas indifférent,
18:05 parce que chaque propriétaire, c'est ça, a fait des choses à la mode de son temps".
18:10 - C'est justement le cas de Bernadette qui a transformé cette pièce
18:14 pour en faire une pièce contemporaine.
18:16 - On a restauré la pièce, et on a fait une pièce des années 70, comme c'est la mode,
18:21 mais demain on peut la remettre aux époques.
18:24 Vous voyez, on n'a pas touché au mur, on n'a touché à rien.
18:28 - Dans cet endroit au riche passé, on peut aussi avoir des surprises.
18:33 - Pourquoi des cannes, finalement ?
18:35 - Parce que j'avais commencé avec trois ou quatre cannes de mon grand-père,
18:40 qui étaient à côté de la forêt de Troncay, et qui avaient tous les trophées de Troncay.
18:46 Et puis de fil en aiguille, j'ai fait un bouquet de cannes,
18:49 et puis après j'ai agrandi mon bouquet.
18:52 - Une propriétaire passionnée qui cache des cannes, pour le moins originales.
18:57 - Il y a la canne flûte, il y a la canne épée, il y a la canne à pêche.
19:01 - La canne à pêche, la fameuse.
19:03 - Enfin, on pourrait s'éterniser dans les cannes.
19:08 Pour clore la visite en beauté, Bernadette nous emmène en contrebas du château,
19:13 là où la vue sur Boussac est imprenable.
19:16 - Un magnifique château, et en plus sous soleil, c'est vraiment magnifique de le voir sous toute sa splendeur.
19:22 - J'espère que vous reviendrez !
19:24 - C'était vraiment super, merci Bernadette.
19:26 - Au revoir Sophie, et bonne le soir.
19:28 - Et puis à très bientôt, on se rend à rendez-vous.
19:30 ...
19:38 Des artistes, des collections, de l'art, la Creuse n'est donc pas qu'une région de plein air,
19:44 une destination nature.
19:46 D'ailleurs ici, un endroit mêle les deux, et c'est Daniel qui nous y emmène, malgré une météo capricieuse.
19:52 - On prend ce bateau taxi qui va nous conduire sur l'île de Vassivière,
19:56 où il y a un centre d'art contemporain, je crois.
19:59 ...
20:01 Mais notre pêcheur n'a pas vraiment le pied marin.
20:04 - Je n'ai pas de volant.
20:06 - On a un pilote automatique.
20:08 - Ah bon, c'est parfait. Il est où ?
20:10 - Il est équipé, le bateau est équipé, il y a un sondeur, il y a un GPS.
20:15 - Ouais.
20:16 - Et en fin de compte, je vais peut-être même vous laisser.
20:18 - Ah ben si vous voulez descendre, je vous en prie.
20:20 Une fois arrivé à bon port, Daniel se dirige vers le centre international d'art et du paysage,
20:26 sur le lac artificiel de l'île de Vassivière.
20:28 Le centre a vu le jour en 1991, et aujourd'hui, c'est près de 60 000 visiteurs qui l'accueillent chaque année.
20:35 Daniel, étranger à l'art contemporain, part à la rencontre de Guillaume,
20:40 qui va tenter de le prendre dans ses filets artistiques.
20:43 - Cet oeuvre fait référence donc au lac asséché, au lac qui a été vidangé...
20:48 - Cracolé par la température, le soleil pendant l'assèchement.
20:53 - Exactement, et donc c'est aussi une exposition qui fait référence aux éléments qu'on peut trouver sur l'île de Vassivière.
21:00 - J'ai l'impression que les gens l'assimilent à une sorte de puzzle.
21:03 - Tout à fait, tout à fait, du fait des craquelures aussi.
21:06 C'est une pièce qui a été fabriquée à l'extérieur de l'île,
21:09 mais qui a été recomposée ici avec la technique du puzzle, en fait.
21:14 Les artistes viennent en résidence sur l'île, l'occasion de s'inspirer du milieu dans lequel ils se trouvent,
21:20 comme dans cette autre pièce où se trouve cette oeuvre qui s'appelle "Fougère".
21:25 - Durant sa résidence, elle accueille ces fougères qu'elle a ensuite plantées ici, dans ce petit théâtre.
21:35 C'est vraiment une espèce qui est même envahissante, qui est même problématique, aujourd'hui, surtout dans les Landes.
21:42 Et donc effectivement, ce paysage de fougères fait référence au paysage qu'on peut retrouver sur l'île de Vassivière.
21:49 - Et il ne faut pas oublier que la fougère, quelquefois, dissimule le champignon.
21:52 - C'est vrai, également.
21:54 Daniel n'en oublie pas le terroir, mais ce n'est pas pour aller chercher des champignons qu'on les retrouve dehors.
21:59 C'est pour continuer la visite avec des oeuvres installées un peu partout sur le site.
22:04 - C'est une catapulte à lampadaire, donc vraiment, ça fonctionne réellement.
22:07 Et donc l'idée, c'est de lancer comme ça, de manière métaphorique, des étoiles dans le ciel.
22:12 - D'accord.
22:13 - Donc ça s'allume la nuit, les phares sont allumés, le lampadaire également.
22:17 - Ça s'appelle s'envoyer en l'air.
22:19 - Ça s'appelle étoile filante.
22:21 - Plus poétique, Guillaume.
22:23 Pour mieux comprendre le travail artistique, Guillaume fait découvrir le château.
22:28 C'est ici que sont logées les artistes par période de 4 mois, le temps pour l'inspiration et la conception de projets.
22:35 - La façade extérieure n'a pas vraiment été touchée par les architectes.
22:40 Seulement l'intérieur qui a complètement été remodelé pour créer un espace de travail et 3 studios pour les artistes en résidence.
22:49 Vous êtes dans l'atelier des résidences artistiques.
22:55 Donc comme vous pouvez constater, il y a vraiment une vraie différence entre l'univers extérieur très vert de Vassivière et cet espace complètement minimal.
23:03 Un espace qui est dédié à l'inspiration, un espace neutre dédié à la pensée.
23:10 - La pensée, elle est violente dans la couleur blanche ici.
23:16 - Tout à fait. C'était aussi pour permettre aux artistes de pouvoir finalement s'approprier l'espace comme ils le souhaitent.
23:23 Vassivière s'ouvre à l'international avec des artistes venus du monde entier.
23:28 Et même si Daniel a beau être très terrien, il semble intrigué par cet univers.
23:33 Des artistes aux paysans, il n'y a qu'un pas.
23:38 Et Chantal nous emmène à la rencontre de Catherine à Gentioux, éleveuse de moutons.
23:42 Ça tombe bien, notre antiquaire férue de tapisserie a une passion pour la laine.
23:47 - De toute façon, pour que la laine soit belle, déjà, il faut que les animaux ne souffrent pas.
23:52 Il faut qu'ils mangent bien, qu'ils soient bien alimentés. Il ne faut pas qu'ils souffrent.
23:56 - De toute façon, la laine, c'est comme nous, nos cheveux.
24:00 Parce que nous, si on a un problème de santé, nos cheveux ne sont pas beaux.
24:04 - Tout à fait. - Et bien la laine, c'est pareil.
24:07 On l'a bien compris, Catherine est au petit soin avec ses moutons.
24:10 D'ailleurs, l'heure du repas a sonné et il faut dire que nous sommes attendus.
24:15 - C'est un sportif quand on est gâté.
24:18 - Elles ont des petits noms ou des numéros ?
24:22 - Le numéro qui est imposé par l'Europe.
24:27 - Alors, ça fait un petit peu moins de bruit.
24:31 - Eux, ils n'ont pas besoin de bruit.
24:33 - Ils ont trouvé le mode d'emploi sans problème.
24:37 Et pour les plus jeunes, c'est le biberon.
24:40 - C'est tout petit, alors, tu as quel âge ?
24:44 - Ah ben là, deux jours.
24:46 Et au cours de l'année vient aussi la période de la tonde des moutons.
24:52 - Dans la région, les gens tondent au mois de mai, juin.
24:56 Mais nous, des fois, on trouve qu'il fait froid.
25:01 Et puis, comme elles ont à nier les, elles sont fatiguées, tout ça,
25:06 ce n'est pas là que la laine est la plus belle.
25:09 Nous, on peut faire les tondes à l'automne.
25:11 On les tond et puis après, elles restent en bergerie.
25:14 Quand elles sont pleines, elles sont à nier.
25:16 C'est là qu'elles ont la plus belle laine.
25:19 - Et si elles ont froid, il y a le tricot ?
25:22 - Eh bien, si.
25:24 Et oui, puisque Catherine tricote sa laine,
25:27 une manière de rendre hommage à ses animaux.
25:30 - Eh bien, rentrez. Je vais vous montrer la laine de nos moutons.
25:34 J'ai voulu installer mon atelier dans une yurte.
25:40 C'est de la laine feutrée, on est toujours dans la laine.
25:42 - Et donc, oui, vous avez travaillé la laine vous-même,
25:44 avec vos propres produits, vos vêtements,
25:48 parce que la laine, on peut la tricoter aussi.
25:51 - Moi, je n'ai pas choisi de la tisser,
25:53 j'ai choisi de la tricoter.
25:55 Pour notre éleveuse, le choix de ce métier est venu comme une évidence.
25:59 - J'ai envie d'abord et avant tout de défendre le mouton.
26:03 Parce que la laine sans mouton, je ne sais pas comment on fait.
26:06 - Donc, en fait, vous aimez le mouton, vous aimez votre mouton.
26:09 Donc forcément, ça fait de la belle laine bien douce.
26:11 - C'est parce que le mouton, c'était en danger.
26:15 Ça allait très, très mal, la profession.
26:17 C'était un petit peu mon idée.
26:18 J'étais partie sur le principe de venger mes brebis.
26:21 Après les moutons, partons à la rencontre des cochons.
26:28 Direction le plateau de Millevaches, à 900 m d'altitude.
26:32 Alain, notre spécialiste des bons produits,
26:34 nous fait rencontrer Joannie, un éleveur.
26:38 - La ferme est en agriculture biologique.
26:40 Alors, on produit essentiellement de la vache limousine,
26:43 de la brebis limousine et du porc humeur de limousin.
26:46 Une ferme 100 % bio qui utilise de l'engrais naturel
26:49 pour nourrir ses bêtes.
26:51 Et au bout de 5 mois, elles sont destinées à l'abattoir.
26:54 - Au moins, on sait d'où elle vient, la vache.
26:56 - Voilà.
26:57 - Comment elle est nourrie, comment elle est ingressée.
26:59 - Voilà.
27:00 - Comment elle arrive dans l'assiette.
27:01 - Voilà. C'est quand même mieux de savoir...
27:03 de consommer local et de faire manger de la viande locale
27:05 quand on est sur un territoire.
27:06 - C'est tout à fait ça.
27:07 - Surtout quand on a des viandes de qualité, quoi.
27:10 Nous continuons la visite de l'exploitation
27:12 avec la brebis limousine.
27:14 Joanie en a 80 et les conditions d'élevage sont très strictes.
27:19 - Hop là.
27:23 - Ah !
27:24 - T'as vu ?
27:25 Avec le boucle.
27:28 Parce que maintenant, il faut la trace habilitaire.
27:30 - Ah oui.
27:31 - Alors t'es obligé de boucler les agneaux à la naissance.
27:33 - Ah oui, c'est ça, ouais.
27:34 - Donc ça, pour le consommateur, c'est ce qui est important, ça, toi.
27:37 C'est pour pas se retrouver avec du cheval ou du...
27:41 - C'est ça.
27:42 - Ou de l'agneau anglais dans les assiettes.
27:44 Eh ben ça, c'est la trace habilité.
27:45 C'est grâce à ça qu'on peut savoir d'où vient la viande
27:47 et qu'elle est consommée locale.
27:48 - Ça, c'est un animal qui, plus tard, finira dans nos assiettes.
27:51 - Alors dans 5 mois, malheureusement, dans 5 mois, il va être mangé.
27:56 Il sera mangé.
27:58 Hein ?
28:00 Allez, tu vas voir ta mère.
28:01 Un peu plus volumineux que la brebis, c'est le porc,
28:06 avec la race du cul noir, très convoité par les gourmets.
28:09 Il faut l'engraisser pendant 15 mois
28:11 pour ensuite atteindre près de 200 kg.
28:13 - Vous voyez, ça ressemble à aucun autre cochon, quoi.
28:16 Il est trapu, il est aussi large que long.
28:19 Il a presque plus d'épaule que derrière.
28:22 - Il a une graisse épaisse, une coine épaisse, parfumée.
28:26 - Voilà, on peut aller jusqu'à 10, 15 cm de large.
28:29 La particularité de la ferme de Nautas,
28:32 c'est qu'elle a son propre laboratoire de transformation
28:35 depuis le porc jusqu'aux saucissons.
28:37 Des produits qu'Alain utilise dans son restaurant,
28:40 mais pour entrer dans le labo, les règles d'hygiène sont drastiques.
28:44 - Donc là, il y en a pas beaucoup,
28:46 parce qu'il y en a déjà une partie qui a été découpée,
28:48 et ils ramènent l'autre partie tout à l'heure.
28:50 Elle est partie à l'abattoir chercher les carcasses.
28:52 Donc là, t'as de la vache, là, c'est du cochon.
28:56 Il y a un agneau, là, derrière, qui traîne.
28:58 Lorsqu'ils pénètrent dans cette caverne d'Ali Baba,
29:02 notre chef cuistot est aux anges,
29:04 avec tous ces produits, les idées de recettes fourmies.
29:07 - Voilà, regarde de l'art de cul noir.
29:09 - Et ça, ça se mange.
29:11 - Ça, c'est excellent, ça. - C'est excellent, ça.
29:13 - Avec des pissenlits, puis même pour cuisiner.
29:15 - Petite salade de pissenlit. - Voilà, ouais.
29:17 - La fameuse salade de pissenlit.
29:19 On peut faire de l'omelette extra avec ça.
29:21 Vous y rajoutez quelques cèpes du plateau.
29:23 - Et vous, des patates. Des patates au lard.
29:25 - Et les patates au lard. Voilà.
29:26 - Ou alors juste sur une tranche de pain, comme les vieux, dans le pain.
29:28 La visite se termine, et c'est maintenant dans le Saint des Saints
29:32 que l'on va pénétrer le séchoir, une étape essentielle.
29:36 - On rentre vraiment dans la plus belle pièce du labo.
29:40 Donc, il faut déjà 15 mois pour faire un cochon de cul noir.
29:43 Et il faut encore minimum 15 mois pour sécher le jambon.
29:46 La ferme de Notas communique, et communique bien,
29:50 puisque les produits sont présents sur Internet
29:52 pour exporter le terroir dans toute la France,
29:55 avec une dizaine de colis qui partent chaque semaine.
29:58 - C'est un système comme ça qu'on gonfle avec un gonfleur.
30:01 Dedans, on met les produits frais, la marchandise,
30:04 on met des pains de glace, et après, on expédie par chronopost
30:07 dans toute la France, et le client reçoit son colis en 48 heures
30:10 avec la viande garantie, frais, moitié de raie.
30:12 Nous nous rendons à présent chez Alain, au Petit Breuil à la Courtine.
30:23 Ce qui a fait sa renommée, c'est une spécialité locale,
30:26 le pâté aux pommes de terre.
30:28 - C'est ce qu'on faisait autrefois, et c'est ce que les gens
30:30 nous réclament régulièrement dans notre établissement.
30:33 Une petite recette du terroir, que j'accommode
30:36 avec des pommes de terre. On va y mettre des échalotes,
30:39 mais on peut très bien y mettre des cèpes, des cèpes du plateau.
30:42 Après avoir mis tout ça dans un saladier,
30:45 notre chef a sa petite astuce, sa petite touche,
30:48 qui fait toute la différence.
30:50 - On n'est pas obligés de mettre des lardons,
30:52 mais disons que c'est pour le goût, le fumet, le...
30:56 - C'est la spécialité du chef. - Voilà. C'est ma spécialité.
30:59 Il faut que le chef, il ait un petit tour de main,
31:01 quelque chose que les autres ne font pas.
31:03 Il faut ensuite se munir d'une pâte feuilletée,
31:06 y faire un cercle, puis un autre qui servira de chapeau.
31:09 Reste plus qu'à remplir le fond de la tarte et dorer le tout.
31:13 - On va lui donner un petit peu de dorure à la pâte,
31:15 qui est blanche.
31:17 Ça va la permettre de la colorer un petit peu à la cuisson.
31:19 Et puis le jaune, ça va servir, en même temps,
31:21 à coller les bordures.
31:23 Une toute petite dernière touche avant de mettre au fond.
31:27 La petite cheminée qui fera respirer la pomme de terre.
31:32 Et on s'en servira pour mettre de la crème
31:34 5 minutes avant la fin de la cuisson.
31:37 Voilà votre pâté aux pommes de terre qui est prêt à enfourner.
31:41 - Ingrédient indispensable pour la réussite du pâté aux pommes de terre,
31:45 la crème fraîche, avec l'aide de la cheminée.
31:48 - Et puis on va finir de le laisser cuire pendant 5 minutes.
31:52 - Accompagné d'une salade, le pâté aux pommes de terre
31:55 est prêt à être servi pour le plus grand bonheur des clients.
31:59 - Messieurs, je vous ai donc préparé un petit pâté aux pommes de terre.
32:03 Typiquement régional.
32:06 - Merci.
32:07 - Vous m'en direz des nouvelles.
32:09 - Merci.
32:10 - Et bonne fin de repas.
32:11 - Merci.
32:13 Pendant ce temps-là, d'autres crapent à huit.
32:20 Nous retrouvons notre amoureuse des vieilles pierres
32:22 à la porte de la souterraine, à la tour de Bridier,
32:25 classée Monument historique depuis 1968.
32:28 Et c'est Jean-Noël qui en détient les clés et qui sera notre guide.
32:32 - Bonjour Jean-Noël.
32:33 - Bonjour Sophie.
32:35 - Merci de nous accueillir à Bridier.
32:37 - Bienvenue.
32:38 - Tu vas nous faire visiter ce magnifique château.
32:41 - Bienvenue au château de Bridier, ou du moins de ce qu'il en reste.
32:45 Donc nous sommes ici dans la cour intérieure de ce logis,
32:50 plus que château, dont une partie effectivement en ruines,
32:55 en ruines qui ont été bloquées pour être conservées,
32:58 où on retrouve les anciens corps de bâtiments de la garnison,
33:02 puisque c'était avant tout un château de garnison.
33:04 Et puis la partie symbolique effectivement du château,
33:07 c'est le donjon, qui n'est pas au cœur du château,
33:10 mais qui est une des tours en périphérie.
33:12 Donc le donjon qui lui a été entièrement restauré
33:16 est maintenant accessible au public et nous irons tout à l'heure.
33:19 - D'accord.
33:20 Et je crois même qu'il a perdu quelques mètres, je crois.
33:23 - Il a perdu quelques mètres, il a perdu un étage,
33:26 il a perdu sa toiture, qui est une toiture qui a existé
33:29 pendant quelques dizaines d'années, c'est tout,
33:31 puisqu'une tempête l'a mise à bas il y a très, très longtemps,
33:34 plusieurs siècles, puisque le château de Bridier,
33:36 donc, a été construit par Jean de Brosse,
33:38 Jean de Brosse, maréchal de France, grand-père du royaume
33:42 et compagnon de Jeanne d'Arc.
33:44 - D'accord. Eh bien, on va peut-être aller la visiter.
33:46 - On y va.
33:47 C'est dans les appartements du Vicomte qu'on les retrouve,
33:50 un appartement un peu vide en mobilier.
33:53 - On pourrait s'imaginer avec des tapisseries, la cheminée allumée
34:01 et puis, effectivement, quelques meubles,
34:03 parce qu'il n'y en avait pas beaucoup à l'époque,
34:05 en sachant que le Vicomte ne vivait pas ici.
34:07 C'était un lieu où il passait.
34:09 C'était avant tout un château de garnison chargé de monter la garde.
34:12 Et il y passait de temps en temps,
34:14 donc il avait quand même 7 étages pour lui,
34:17 qui lui étaient consacrés.
34:19 En remplacement de la toiture, c'est à côté de la verrière,
34:22 au sommet de la tour, à 30 m,
34:24 que l'on se rend compte de l'ampleur de la vue,
34:27 un endroit privilégié au crépuscule.
34:29 - Même ce soir où il ne fait pas très beau,
34:32 j'invite effectivement tout le monde à venir voir le soleil se coucher
34:35 quand il reflète sur les ruines.
34:37 C'est-à-dire qu'on a la chance d'avoir un donjon avec des pierres très claires
34:40 et quand le soleil couchant frappe les ruines le soir,
34:43 on a des tintes qui vont du jaune à l'oranger, à l'ambre, etc.
34:47 C'est très très beau.
34:49 Une fois le soleil couché,
34:53 les ruines de la tour de Bridier revivent et tout s'anime.
34:57 - L'accessoire indispensable pour cette petite visite,
35:09 nous sommes attendus.
35:11 Et pas par n'importe qui.
35:13 Nous sommes attendus par Claudine Debrosse,
35:16 petite fille du Vicomte de Bridier, dont nous avons parlé cet après-midi,
35:21 et son époux, Philippe II de Savoie, prince de Piémont.
35:26 Je te propose que nous retournions dans les appartements avec eux.
35:30 Ce sont bien sûr des personnages que l'on retrouve dans la fresque de Bridier.
35:40 - D'accord.
35:41 - Tous les ans, et en particulier cette année.
35:43 - Début août, c'est ça ?
35:44 - Voilà, début août, premier week-end d'août tous les ans.
35:47 Et on assiste en particulier au mariage de Claudine Debrosse avec Philippe de Savoie.
35:52 C'est un des grands tableaux du spectacle.
35:54 Le principe de cette fresque est de revisiter l'histoire
35:58 à travers un son et lumière composé de 400 acteurs bénévoles, tous costumés.
36:03 - Au niveau des broderies, par exemple, c'est vrai qu'on a la chance d'avoir...
36:07 - D'avoir de superbes couturières.
36:08 - De superbes couturières qui, effectivement, nous permettent d'avoir de somptueux costumes.
36:14 - Et alors, c'est vraiment des costumes de l'époque ?
36:17 - Ce sont des répliques de costumes de l'époque.
36:19 Et en particulier, la coiffure de Claudine Debrosse,
36:22 c'est la réplique qui a été tirée d'un tableau exact,
36:26 non pas de Claudine Debrosse, mais d'une reine de France au moment de la Renaissance.
36:31 Et donc, on a reproduit à la fois la forme
36:34 et on essaie de retrouver les tissus, les broderies, les perles, etc.
36:37 - Merci beaucoup.
36:38 Revenons à nos moutons.
36:46 Après leur avoir tondu la laine sur le dos, il faut bien la filer.
36:49 Pour cette étape, Chantal nous emmène à la filature terrade
36:53 et c'est Thierry, le fils, qui nous accueille à côté de la carde,
36:57 une immense machine vieille de plus d'un siècle.
37:00 - La matière passe dans tous ces rouleaux qui tournent à des vitesses différentes.
37:06 Et donc, il va y tirer les fibres les unes aux autres.
37:09 Donc, ces rouleaux sont garnis d'aiguilles.
37:11 Au début, les aiguilles sont assez grosses.
37:13 Plus on va avancer dans la machine, plus les aiguilles seront en fil.
37:17 Lorsque l'on arrive à la sortie de la machine,
37:20 on obtient un fil qui n'a aucune résistance.
37:23 Il faut donc lui donner une solidité en le tordant.
37:26 - Là, il commence à être légèrement tordu.
37:32 Il rentre à l'intérieur de cette pièce.
37:35 Il ressort là.
37:36 Et là, on a cette bobine qui tourne.
37:38 Donc, entre ici et ici, on a notre fil qui va être tordu.
37:42 Voilà, donc, une bobine qui est finie.
37:48 Donc là, le fil a été tordu.
37:50 Donc là, il est plus solide.
37:52 Bon, si on tire dessus, on arrive encore à le casser,
37:56 mais il est bien plus résistant.
37:58 Pas trop dur pour Thierry,
38:01 mais il a réussi à faire sortir de la machine
38:04 des machines qui ont fait leur preuve et qui inspire Chantal.
38:08 - On a l'impression que ça danse.
38:12 L'haleine est en train de danser, là.
38:14 - Donc, voilà, là, les bobines tournent à l'intérieur de chaque pot.
38:20 Donc, les fils qu'on a assemblés vont être tordus.
38:25 Et en même temps, donc, le fil s'enroule pour former un écheau.
38:30 Une technique qui fonctionne à la perfection
38:32 avec un fil qui ressort de la couleur que l'on souhaite.
38:35 - Voilà, on nous donne un échantillon de laine qu'on a atteinte.
38:43 Et donc, étant donné que les écheaux sont à l'intérieur de la barque
38:46 et qu'on les voit pas...
38:48 - Ah, vous sortez qu'un échantillon pour voir si la couleur est bonne.
38:51 - Voilà, on met un petit échantillon, un petit test, pour regarder, donc...
38:58 - Si la couleur est bonne. Mais là, la couleur, elle est mouillée.
39:01 Donc, qu'est-ce que ça va donner quand c'est sec, ça ?
39:03 - Ben, alors, ça, c'est l'expérience du teinturier.
39:06 On sait qu'une fois...
39:08 Quand c'est mouillé, la couleur est légèrement plus foncée.
39:11 On attaque à peu près aux alentours de 30 degrés.
39:14 On va monter jusqu'à 95 degrés pour que le colorant monte dans l'haleine.
39:19 La filature terrade est ouverte au public.
39:23 Une manière de percer les secrets de la laine,
39:25 de faire découvrir aux plus jeunes le travail
39:28 et de rappeler aux plus anciens les gestes oubliés.
39:31 Daniel, lui, est toujours à Vassivière et va de découverte en découverte.
39:41 Cette fois-ci, il prend connaissance avec une nouvelle activité sportive et ludique
39:45 qui lui ferait presque oublier la pêche.
39:47 - Vous faites quoi ? Vous cherchez les champignons ? Bonjour, pardon.
39:49 - Non, non, non, on cherche pas les champignons. On fait du geocaching.
39:52 - Mais geocaching, ça veut dire quoi ?
39:54 - Geocaching, c'est une chasse au trésor.
39:56 C'est une façon de découvrir un petit peu les territoires.
39:59 Mais chasse au trésor ludique et technologique puisqu'elle se fait avec un GPS.
40:04 - Ah oui, je vois. Et je peux participer ?
40:06 - Oui, pas de souci.
40:08 - Allez !
40:09 - Ces indices nous amènent à un point.
40:12 Avec ça, on arrive à trouver des coordonnées GPS.
40:15 On les rentre, entre le GPS, et ça nous amène au point suivant.
40:18 Et puis après, on arrive au trésor.
40:20 Parce que le but, c'est ça. C'est de trouver le trésor.
40:23 - Alors, c'est quoi, le trésor ?
40:25 - Alors, c'est quoi, le trésor ? Eh bien, on va essayer de le trouver.
40:28 Cette pratique est un moyen de découvrir la région
40:30 et de profiter des paysages à travers une course d'orientation.
40:34 Elle a commencé en 2000 et séduit chaque année de plus en plus d'amateurs.
40:38 - Et sous cette pierre, par exemple, là ?
40:40 - Ah, ça, ça peut être un indice, là.
40:42 - Vas-y. Je te laisse faire.
40:44 - Bien vu.
40:46 - Ah !
40:47 - Effectivement... Ouais, venez, venez !
40:49 - Le trésor !
40:50 - On a trouvé le trésor !
40:52 Une fois la cache trouvée, c'est la découverte et le partage de l'aventure.
40:56 - La vraie richesse, c'est la reconnaissance.
41:00 - C'est un petit mot qui a été laissé par un promeneur.
41:02 - Voilà.
41:03 - Un chercheur.
41:04 - La clé. - D'accord.
41:05 - Là, il a laissé ça.
41:06 - Donc, nous, on va devoir laisser quelque chose.
41:08 - Voilà.
41:09 Daniel, lui, prend un malin plaisir à laisser une trace de son passage.
41:13 - Je dis dans la brume et les cumes. Je vais dater. C'est important.
41:17 - Comment on s'appelle, alors, finalement ?
41:19 - Notre équipe. - Notre équipe.
41:20 - Poisson nageur. - Poisson nageur.
41:22 - C'est fait.
41:23 - Et donc, après, on le remet sous la pierre.
41:25 Il faut à présent se rendre à la prochaine cache.
41:28 Mais de son côté, Daniel part retrouver ses poissons.
41:31 - Bonne marche, bonne route. - Merci.
41:34 - Allez, et bonne pêche, alors.
41:36 - Bonne pêche, il faut jamais le dire.
41:38 On retrouve Chantal, qui, après l'élevage de moutons et la filature,
41:48 nous fait maintenant découvrir les ateliers peintons,
41:50 spécialisés dans la fabrication de tapisseries.
41:53 Des ateliers qui perpétuent le savoir-faire de la tapisserie d'Augusson.
41:57 Thierry travaille depuis 40 ans et nous présente une œuvre
42:00 qui va se terminer après un an et demi de travail.
42:04 - Vous avez donc l'exemple parfait, la maquette d'Emmane Moustapha.
42:08 L'agrandissement photographique à l'échelle, bien sûr,
42:10 qui a été fait à l'ombre, puisque c'est quelque chose de très précis,
42:14 qui va servir de modèle tout au long du tissage.
42:18 Il faut déterminer les couleurs de fil de la maquette originale
42:22 pour créer la tapisserie.
42:24 Aux antipodes du lissage mécanique, le lissage manuel
42:28 permet au lissier de devenir un véritable interprète de l'artiste.
42:32 - D'accord. Alors c'est ce métier qui...
42:35 - J'ai fait cet assortiment.
42:37 Donc ce sont toutes, vous voyez, des couleurs composées.
42:41 Et ce dessin a été minutieusement redessiné.
42:47 Et tout l'intérieur, si vous voulez, il y a des formes
42:50 très, très épurées, très belles, très tendues.
42:54 Et à l'inverse, tout le coeur de ces formes
42:57 va être redessiné, restructuré pour apporter des modulations,
43:02 toujours à la recherche de l'ombre et de la lumière.
43:05 Après des mois de travail, l'œuvre arrive à son terme
43:09 et peut être rendue à l'artiste.
43:11 Chaque fois, c'est toujours la même émotion.
43:14 - Je suis comme un enfant au biais du sapin de Noël.
43:17 J'attends ça impatiemment.
43:20 Alors je suis impatient qu'elle tombe du métier,
43:23 mais je sais qu'après, je la vais...
43:25 - Elle va vous quitter.
43:26 - Alors c'est un petit peu bancal, ce que je vous explique,
43:28 mais c'est exactement la réalité.
43:30 Mais derrière, on a de quoi...
43:33 On a d'énormes projets pour cet artiste.
43:35 Donc je sais qu'il y aura encore de magnifiques choses.
43:39 C'est donc avec impatience que Thierry
43:41 attend de réaliser sa prochaine œuvre.
43:44 Et non, Daniel n'a pas oublié ses poissons
43:52 et nous emmène découvrir la pisciculture de Nicolas,
43:55 une activité qui maintient le nombre suffisant d'espèces
43:58 dans les étangs.
43:59 - Salut Nicolas. - Bonjour Daniel.
44:01 - Je ne connaissais pas le site extraordinaire.
44:04 - Tu ne connaissais pas ? - Non, jamais eu l'occasion.
44:06 Je connais les étangs,
44:07 mais je n'ai jamais eu l'occasion de venir ici.
44:09 - Chez Zalé, c'est ça ? - C'est ça, chez Zalé.
44:11 - Chez Zalé. - En plein centre de la Creuse.
44:13 - Ouais, pas loin du lycée à l'école où tu as été formé.
44:16 - Voilà, tout à fait.
44:17 - Il y a quelques années déjà. - J'ai fait un BTS en 91.
44:20 - 1991. Voilà qui ne nous rajoute pas, surtout moi.
44:24 - Parce qu'il faut dire que Daniel a été le prof de Nicolas.
44:27 Après un passage dans le département du Lot,
44:30 c'est un retour aux sources en 1998.
44:32 - La Creuse étant une terre, je dirais, passionnante
44:36 du fait de la nature, l'eau, la beauté,
44:40 j'avais eu un coup de cœur quand j'étais étudiant
44:42 et je suis revenu un petit peu en Creuse.
44:44 - Au point de départ. - Voilà.
44:46 - Nicolas peut compter sur une production de poissons d'eau douce
44:49 comme la carpe, le brochet ou encore la perche
44:51 pour repeupler les cours d'eau creusois.
44:53 - On produit à peu près, selon les années,
44:56 entre 60 et 80 tonnes de poissons.
44:58 Je dirais que ça fait des centaines de milliers de poissons.
45:02 - Les bassins du site permettent la reproduction entre géniteurs.
45:06 Mais il y a aussi des larves de poissons
45:09 qui, une fois arrivées à 5 semaines,
45:11 seront vendues ou serviront à l'empoissonnement des étangs.
45:14 - Comme tu es un grand spécialiste,
45:18 je vais te laisser choisir les femelles.
45:20 - Ouais, c'est la pête à guidon, mais...
45:22 - On va mettre 2 femelles et à peu près 6 mâles.
45:26 Parce que j'en ai déjà mis quelques-uns,
45:28 mais je voudrais en rajouter, quoi.
45:30 Tiens, si tu veux la mettre dans la bassine.
45:33 Voilà une fille.
45:35 Une fois le poisson chargé,
45:37 c'est à 10 km de là, dans un étang de 50 hectares,
45:40 que les espèces vont rejoindre leur milieu naturel.
45:43 - Tu les lâches... - Oui, je vais les laisser partir d'eux-mêmes.
45:49 Ils vont sortir. - Tout à fait.
45:51 - Et... Ben, écoute, je sais pas si tu les reverras un jour, mais...
45:54 - J'espère bien.
45:56 - Qui sait, Daniel reverra peut-être ses poissons au bout de sa ligne.
45:59 - Le brochet, là, qu'on vient de mettre,
46:01 il vaut combien...
46:03 Euh... L'individu, je veux dire.
46:05 - D'accord. Ah, c'est des poissons qui doivent faire 1,5 kg.
46:08 Et ça vaut aux alentours de 10 euros le kilo.
46:11 Voilà, ça vaut 15 euros.
46:13 On a mis pour 90 euros de géniteur, quoi.
46:15 6 x 15, c'est 90, voilà.
46:17 - Chaque personne a les mots pour défendre sa région.
46:20 Nicolas a les siens.
46:22 - Je suis heureux d'avoir un cadre comme ça,
46:24 en plein limousin, en pleine creuse.
46:26 C'est de toute beauté.
46:28 Et si on peut en offrir, je dirais,
46:30 une petite tranche à quiconque
46:33 qui aime la pêche, la nature, la tranquillité,
46:36 un calme épatant, c'est vraiment super.
46:39 Mais là, dans une quinzaine de jours,
46:41 quand les feuilles vont faire leur apparition, c'est...
46:44 - J'allais te le dire. Il faut que la végétation...
46:46 - Formidable.
46:48 - Et tu sais que ton discours est en train de séduire les moutons.
46:51 - T'as ta rencontre qui t'écoute.
46:53 Tu as un bon prêcheur.
46:55 - Après ses plongées dans le passé
47:02 et ses escalades de tours et de châteaux,
47:04 Sophie s'accorde une pause bien méritée
47:07 aux scénovisions de Bénévent.
47:09 - Alors, la bénéventine, c'est une liqueur à base de plantes.
47:12 Dans les années 1900, c'était la liqueur du village de Bénévent,
47:15 puisqu'ici, on avait un pharmacien qui s'appelait Paul Pellissier,
47:18 qui était un petit peu l'homme tout-château,
47:20 qui faisait de la photographie, faisait les rudis du coin.
47:23 Il était naturaliste.
47:25 Et puis, il avait soi-disant retrouvé un vieux grimoire
47:28 des moines de la ville de Bénévent.
47:30 Et donc, il a ressorti la bénéventine.
47:32 On a retrouvé tout le patrimoine de Paul Pellissier.
47:34 On a retrouvé ses alambics, on a retrouvé des archives.
47:36 Par exemple, l'affiche qui est là, tu vois, juste derrière...
47:39 - Oui, qui est superbe, d'ailleurs.
47:41 - C'était un petit peu un avant-gardiste
47:43 au niveau de la publicité également.
47:45 Donc, avec tout ce patrimoine, qu'est-ce qu'on peut faire ?
47:47 - On a fait une scénovision qui retrace l'histoire de la Bénéventine.
47:50 Et du coup, on a reconstitué sa distillerie.
47:52 Donc, bien, je vais te la montrer.
47:54 - On va aller la découvrir. Ce serait sympa.
47:56 Le scénovision permet de remonter le temps
48:00 pour reconstituer tout l'univers de l'époque
48:02 à travers un parcours spectacle dans différentes pièces.
48:06 L'occasion de découvrir la distillerie du pharmacien,
48:09 là où est née la fameuse bénéventine.
48:12 - Donc là, en fait, on est dans le laboratoire de Paul Pellissier.
48:16 La salle la plus appréciée du scénovision.
48:18 Comme je te le disais, on a retrouvé beaucoup de choses
48:20 qui lui appartenaient.
48:22 Donc, comme on raconte son histoire,
48:24 on a voulu quand même mettre des choses très, très réelles.
48:26 - Et c'est plutôt des plantes de creuse ?
48:28 - Alors, c'est des plantes de creuse qui sont dedans.
48:30 Et la bénéventine, il faut savoir qu'elle a à peu près
48:32 une vingtaine de plantes à l'intérieur
48:34 qui sont toujours récoltées en creuse.
48:36 - D'accord, c'est chouette.
48:37 Viens voir, je vais te montrer maintenant la distillerie.
48:39 - OK.
48:40 - Oh là là, mais qu'est-ce que c'est, ça ?
48:42 - Un concept d'animation unique en limousin
48:45 où le spectateur est guidé par les mots et les sens.
48:48 - Dans le scénovision, en fait,
48:50 donc, nous, on le voit, là, je te le présente,
48:53 c'est un peu figé,
48:55 mais lorsque le scénovision tourne, en fait,
48:57 eh bien, là, ça fume, là, ça bout.
49:00 En fait, tout s'anime, la porte s'ouvre,
49:03 il y a des jeux de lumière,
49:05 il y a toutes les explications,
49:06 puisque c'est Marion, une jeune paysanne creuseuse,
49:09 qui te raconte quand elle a travaillé
49:10 à la distillerie de Paul Pellissier.
49:12 - Et donc, on voit toute la vie de Marion...
49:15 - Dans le scénovision, on voit toute la vie de Marion.
49:17 Lorsque tu la rencontres, en fait, elle a 6 ans.
49:19 - Ah oui, donc elle est toute petite,
49:21 et elle va travailler, je crois, dans la...
49:23 - Elle va travailler dans la distillerie de Paul Pellissier.
49:25 - Dans la distillerie. - OK.
49:27 - Bon, bah, maintenant que tu connais l'histoire de la bénéventine,
49:29 tu te la fais goûter ?
49:30 - Ah, enfin !
49:31 Et c'est dans une autre salle
49:35 qu'elle se retrouve pour la dégustation,
49:37 un bar avec une déco du 19e siècle.
49:41 C'est bon.
49:43 - C'est fort. - C'est sucré.
49:45 - 42°C. - C'est fort, ouais, c'est fort.
49:47 Mais je pense qu'on pourrait le boire en apéritif, quand même.
49:49 Ça peut être pas mal.
49:50 - Tu peux le boire en apéritif
49:52 avec de la limonade et du citron vert.
49:54 - Et puis en digestif, après, ça peut...
49:56 - Toujours bien frais. - Re-guéillardir, je pense.
49:58 Tu nous en conseilles tous les jours, un petit peu,
49:59 pour se remettre... - Tous les jours.
50:01 À l'époque, tout le monde disait à Bénévent
50:03 que c'était pour ravigoter les pèlerins.
50:05 - D'accord.
50:06 - Comme on est sur le chemin Saint-Jacques de Compostelle.
50:08 - Donc moi, je te conseille, tous les jours,
50:10 après le repas, un petit coup de bénéventine,
50:12 et hop, c'est reparti.
50:14 - D'accord. Eh bien, écoute, ça marche, hein.
50:16 On recommencera. - Merci.
50:18 C'est sur cette dégustation
50:20 que se terminent les escapades de Sophie
50:22 à travers les siècles.
50:24 Notre voyage en Pays creusois se termine.
50:27 L'occasion d'avoir pu découvrir
50:29 les activités qui font la renommée de ce territoire,
50:32 avec l'alliance de la nature,
50:34 du patrimoine et de l'histoire,
50:36 mais aussi des saveurs de bouche.
50:38 Autant de choses qui font de la Creuse
50:40 une terre riche en découvertes.
50:42 ...

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