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Regardez L'invité de RTL avec Amandine Bégot du 22 avril 2024

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00:00 ...liste des produits concernés sur Carrefour.fr
00:02 RTL Matin en direct de Marseille
00:04 Amandine Bégaud et Yves Calvi
00:06 Il est 7h45, Amandine, vous recevez donc le préfet des Bouches du Rhône, Pierre-Edouard Collièques.
00:12 Pierre-Edouard Collièques, si on est ce matin en direct de Marseille, c'est pour faire, je l'explique depuis tôt ce matin, un premier bilan de cette opération PlaceNet XXL, lancée il y a 5 semaines, jour pour jour, par Emmanuel Macron.
00:24 Que diriez-vous, c'est une réussite, une demi-réussite ?
00:28 C'est un engagement total des policiers depuis le 18 mars. Un engagement total qui a commencé avant et qui se poursuit. Donc aujourd'hui on a des résultats et des résultats, notre objectif c'est que ces résultats soient durables, qu'on obtienne un changement de physionomie effectif pour les habitants dans les cités, dans le centre-ville, sur l'ensemble du département.
00:50 On était tout à l'heure en reportage justement à la Castellane, qui est vraiment l'un des points où cette opération a été menée, et c'est vrai, les habitants, et on les a entendus à 7h10 sur RTL, le disent "ça va mieux", ils ont retrouvé de la tranquillité, ils le revivent disent même certains, mais la question à chaque fois qui revient c'est "jusqu'à quand ?"
01:12 Ce qui est important sur la Castellane, comme ailleurs, c'est qu'on puisse permettre à l'ensemble des services de public de travailler, à l'ensemble des services publics de revenir dans la cité, à l'infirmière de revenir soigner son patient qui est dans la cité, à l'ensemble des travailleurs qui ont besoin d'accéder à la cité de le faire tout à fait normalement. Sur la Castellane, on l'a réussi.
01:33 Vous l'avez réussi, mais les habitants disent "est-ce que le jour où les policiers ne sont plus là, le trafic ne reprend pas ?"
01:39 On nous disait déjà qu'on allait partir au bout de 3 semaines, on y est encore, et on sera dans une configuration qu'on adaptera tout le temps, et sur les prochains mois, et sur les prochaines années.
01:50 On a besoin d'obtenir et de montrer que l'État est capable de maintenir la paix publique dans ce quartier. Et on l'a montré sur d'autres quartiers, c'est-à-dire que ce n'est pas juste la Castellane, on l'a montré à la Paternelle.
02:01 Les habitants constatent que le travail qui a été fait, les interpellations ont mené leurs fruits. Et voilà, sur le département, depuis 3 ans, c'est -40% de points de deal.
02:12 -40% de points de deal, ça veut dire que sur le département, c'est 98 points de deal en moins depuis 3 ans. Donc les résultats, on les a. C'est bien sûr pas fini.
02:22 Je ne suis pas naïf, j'ai fait 25 ans de police, ça ne m'a pas appris la naïveté. Donc clairement, on a encore du travail, et on le continuera.
02:29 -Mais vous dites, on va être là pendant des mois, des années. Les policiers, j'ai échangé avec des policiers de terrain qui eux aussi disent que oui, ça paye.
02:38 Mais ce qui les inquiète, c'est de savoir s'ils auront toujours les moyens. Est-ce qu'ils seront toujours aussi nombreux ? Beaucoup nous disent, au-delà du 8 mai et l'arrivée de la flamme ici, tous les camions de CRS vont s'en aller.
02:48 Vous vous engagez ce matin à ce qu'il reste ?
02:50 -Les moyens, vous savez, ils sont là. Je m'engage à ce qu'on ait des policiers sur le terrain, à Marseille, là où c'est nécessaire. Les moyens, depuis 79, on n'avait pas créé en France de compagnie républicaine de sécurité.
03:05 45 ans, on n'avait pas créé de compagnie républicaine de sécurité. Cette année, on en a créé. On a créé 4 compagnies républicaines de sécurité, on a créé 7 escadrons de gendarmes mobiles, et parmi ces forces, il y en a une qui est à Marseille, qui est résidente et positionnée à Marseille.
03:19 -Elle va y rester ?
03:20 -Elle est à Marseille, elle va rester à Marseille. On l'aura, on l'aura tout l'été, on l'aura autant que nécessaire. C'est des effectifs en plus, c'est des effectifs que le ministre de l'Intérieur a créés en plus, sur la demande du président de la République, pour Marseille.
03:33 -Monsieur le Préfet, dans ce reportage tout à l'heure à la Castellane, il y avait un élément intéressant. Cette consommatrice qui disait "Oh, ben moi j'ai quelques mètres à faire, je traverse le boulevard et je vais dans la cité d'en face pour me fournir".
03:47 Est-ce qu'on n'a pas juste déplacé le problème ?
03:50 -On a permis à 6 000 habitants à la Castellane de revivre normalement. Et ensuite, sur les autres quartiers, sur la lutte contre le trafic que l'on mène, on continue, et même à la cité d'à côté, à mener des coups importants.
04:06 La semaine dernière, un trafiquant de la Castellane, qui allait livrer au profit de cette cité de la Busserine, a été interpellé avec une saisie de 20 kilos.
04:16 Le travail que l'on mène, il faut bien comprendre, ce n'est pas juste de l'occupation du terrain avec des policiers qui sont présents.
04:22 C'est très important, ça rassure les habitants, ça fait fuir, ça étouffe le trafic et ça évite que ces trafiquants continuent à prospérer.
04:30 Mais c'est un travail beaucoup plus complet que ça que nous menons. On tape à tous les niveaux du trafic. On tape les responsables, les enquêtes judiciaires.
04:40 Et c'est vraiment l'intérêt de ces opérations PlaceNet XXL qui ont été menées, c'est qu'on a mené des enquêtes judiciaires au long cours, où on met sous les verrous les principaux responsables.
04:51 L'opération PlaceNet XXL, c'est 49 individus qui sont sous les verrous après ces trois semaines d'enquête.
04:58 49, ça peut paraître beaucoup et j'allais dire pas beaucoup, on ne peut pas dire aujourd'hui, le trafic a été entièrement démantelé ici à Marseille.
05:05 49, il y a 461 gardes à vue, 300 déferments et 49 écrous.
05:09 C'est important, c'est-à-dire 49 responsables importants, 49 délinquants qui ont commis des infractions graves et qui donc vont être présentés.
05:19 Ce ne sont pas des petits dealers ces 49 ?
05:21 On n'envoie pas en prison un gamin de 15 ans parce qu'il avait un peu de cannabis sur lui.
05:28 On envoie en prison des gens qui ont commis des délits graves.
05:31 Et donc là, c'est 49 personnes qui sont impliquées dans les trafics, dans des délits importants.
05:37 Donc c'est vraiment ce travail-là qui permet ensuite d'obtenir des résultats et un impact dans la durée.
05:44 Et ça va continuer ces interpellations ?
05:46 Bien sûr. Avant même le début de l'opération Placenet XXL, les interpellations et les enquêtes étaient menées.
05:53 La police judiciaire de Marseille a fait un travail incroyable.
05:56 Ils ont interpellé une semaine avant le début de notre opération Placenet XXL le fameux Binghi, qui était le responsable de Yoda.
06:03 La semaine suivante, ils ont interpellé 12 individus qui étaient des membres du gang des Zén Mafia,
06:09 qui étaient impliqués dans une tentative d'homicide en Espagne.
06:13 La semaine dernière, 12 individus dans la cité des Rosias qui étaient impliqués gravement dans les trafics.
06:21 Mais monsieur le préfet, on a l'impression, et on le dit souvent, que la lutte contre le trafic de drogue ici et à Marseille,
06:25 et ailleurs, on essaye de vider un océan.
06:29 Alors avant on disait à la petite cuillère, aujourd'hui les syndicats disent "bon on le fait avec des sceaux".
06:32 Mais ça reste toujours trop peu. C'est quoi ? C'est un travail qui va prendre des années ?
06:37 On ne va pas mettre fin au trafic de stupéfiants en quelques jours, en quelques semaines.
06:42 Personne n'a de baguette magique, mais en tout cas le travail est mené.
06:45 Et on obtient des résultats et on fait baisser la consommation.
06:48 La consommation des jeunes, regardez les études de l'Observatoire français de la drogue.
06:55 La consommation de cannabis chez les jeunes de 17 ans a baissé de 10 points.
06:59 On est passé de 31% à 21%. C'est un impact considérable.
07:03 Donc ce combat là, il faut continuer à le mener.
07:06 Ce n'est pas qu'un travail de police, c'est aussi un travail de prévention.
07:09 Dernière question, on a appris il y a quelques jours que l'IGPN, la police des polices,
07:12 avait perquisitionné les locaux de l'Office anti-stupéfiants de Marseille.
07:15 L'OFAS, qui est justement chargé de démanteler les plus gros trafics de stupéfiants,
07:20 la police des polices soupçonne de possibles corruptions au sein de la police marseillaise.
07:24 Et c'était d'ailleurs une inquiétude exprimée par plusieurs magistrats
07:28 qui s'inquiétaient de voir une possible corruption à la fois des services de police et de justice.
07:33 Ça vous inquiète, vous ? Ou vous dites "ça n'existe pas" ?
07:36 Je ne dis pas que ça n'existe pas. Ce que je dis, c'est que cette enquête a été lancée
07:40 parce qu'en interne, la police avait constaté un comportement suspect.
07:45 L'enquête est en cours, sous l'autorité du procureur de la République.
07:48 Elle permettra de dire s'il y a une responsabilité ou pas.
07:51 C'est marginal, ce n'est pas un système ?
07:53 En tout cas, à chaque fois qu'il y a des comportements déviants,
07:55 ils sont dénoncés, on enquête et on sanctionne.
07:58 La police est peut-être la corporation qui est la plus surveillée et la plus sanctionnée.
08:03 En tout cas, les policiers de la police judiciaire marseillaise
08:06 sont particulièrement héroïques dans le combat qu'ils mettent.

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