• il y a 6 mois
Les invités de Nelly Daynac débattent de l'actualité dans #180minutesInfo du lundi au vendredi

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00:00:00 Bonjour, bienvenue pour cette dernière édition de la semaine de 180 minutes info dans un instant.
00:00:06 Nous serons avec Vincent pour le journal, on accueillera des invités pour débriefer les premiers thèmes d'actualité dans cette première heure.
00:00:13 On partira évidemment en Nouvelle-Calédonie où le calme revient peu à peu avec la sécurisation de quartiers dits sensibles.
00:00:19 Ce sera juste après l'éphéméride du jour. A tout de suite.
00:00:21 [Générique]
00:00:35 Chers amis, bonjour.
00:00:37 Pendant longtemps, le 31 mai fut la fête de Sainte Pétronille qui est l'une des saintes patronnes de la France.
00:00:44 En se jouant dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, dans la chapelle qui lui est consacrée,
00:00:49 une messe est célébrée pour la France en présence des deux ambassadeurs auprès de l'Etat italien et du Saint-Siège.
00:00:56 Depuis la réforme liturgique, nous faisons désormais mémoire de la visitation.
00:01:02 Cet épisode est raconté dans l'évangile quand Marie se rend chez sa cousine Élisabeth qui est enceinte de six mois.
00:01:10 Cette grossesse est un vrai miracle car Élisabeth est stérile.
00:01:14 Elle mettra au monde Jean-Baptiste tandis que moins de neuf mois plus tard, Marie enfantera Jésus.
00:01:21 Toujours dans l'évangile, on peut lire que lorsque Marie s'approcha d'Élisabeth, son enfant, c'est-à-dire Jean-Baptiste,
00:01:28 tressaillit en elle. Il avait déjà reconnu le Sauveur.
00:01:33 C'est aussi lors de la visitation que Marie va chanter le Magnificat
00:01:38 qui est l'une des plus belles et plus anciennes prières de l'Église
00:01:42 et dont je vous cite un extrait en guise de conclusion.
00:01:45 Le Seigneur s'est penché sur son humble servante.
00:01:49 Désormais, tous les âges me diront bienheureuse.
00:01:54 C'est tout pour aujourd'hui. A demain, chers amis. Ciao !
00:01:58 [musique]
00:02:02 C'était votre programme avec eBay.
00:02:04 Et pour encore plus d'art et de collection, rendez-vous sur eBay, l'e-commerce original.
00:02:08 Et c'est parti pour le journal avec Vincent.
00:02:10 Bonjour. À la une de l'actualité, cette Rix au Murinay, en Isère.
00:02:14 Et l'enquête qui avance ?
00:02:15 Selon les premiers éléments, un premier accrochage aurait déclenché une bagarre générale.
00:02:20 Six personnes ont été blessées. Certains témoins font état de propos racistes et homophobes.
00:02:26 Les détails avec Olivier Madinier.
00:02:28 On en sait un peu plus sur le déroulé des faits lors de ce bal de village, ici à Murinay, samedi dernier.
00:02:36 Alors, selon le procureur de la République de Grenoble, il y a eu deux Rix distinctes.
00:02:41 D'abord, une première bagarre éclate aux alentours de 22h, entre des jeunes agriculteurs qui participaient à ce bal.
00:02:49 Et aussi une poignée de jeunes venus de la ville voisine de Saint-Marcelin.
00:02:54 Des insultes fusent. On entend des propos racistes et homophobes.
00:02:58 Et un jeune homme de 15 ans est blessé à la tête.
00:03:02 Ces jeunes, venus de Saint-Marcelin, appellent en renfort certains de leurs amis qui arrivent à bord de trois voitures.
00:03:08 Ils sont environ une quinzaine, armés de barres de fer.
00:03:11 Et c'est là, c'est une bagarre générale qui se déclenche à proximité de la salle de bal.
00:03:17 Dans cette bagarre, un jeune homme de 24 ans est blessé sérieusement à la tête.
00:03:23 Il perd connaissance. Il a été transporté à l'hôpital de Roman-sur-Isère.
00:03:28 Il a été hospitalisé quelques heures. Et c'est un jeune homme que nous avons rencontré.
00:03:34 Il est profondément marqué psychologiquement par ce qui s'est passé.
00:03:38 Il pointe directement les jeunes issus des banlieues sensibles de Saint-Marcelin, une petite ville voisine de 7000 habitants.
00:03:46 Il faut préciser qu'à ce stade, aucune interpellation n'a eu lieu.
00:03:51 Et cet homme refuse de témoigner face caméra. Il a peur des représailles aujourd'hui.
00:03:56 On va aussi parler de cette adolescente de 16 ans, Fiché S, qui a menacé de mort une enseignante.
00:04:01 Les faits se sont déroulés à Carcassonne. La mineure n'aurait pas apprécié les remarques d'une professeure sur sa tenue vestimentaire.
00:04:08 La jeune femme a depuis été placée sous contrôle judiciaire. Les détails avec Augustin Donadieu.
00:04:14 Lycéenne placée sous contrôle judiciaire après avoir menacé de mort son enseignante.
00:04:18 Les faits se sont déroulés dans un lycée professionnel de Carcassonne.
00:04:21 Mardi dernier, suite à des remarques de la professeure au sujet de la longue robe noire de l'adolescente,
00:04:26 considérée comme non appropriée dans l'établissement, cette dernière l'a agressée verbalement et l'a menacée de mort.
00:04:34 Placée en garde à vue dès le lendemain de cette altercation, l'adolescente a nié les faits.
00:04:39 D'autres témoins ont été auditionnés. Le parquet de Carcassonne indique que la mineure était inconnue au plan judiciaire,
00:04:47 mais elle faisait tout de même l'objet d'un suivi administratif en lien avec des craintes de radicalisation.
00:04:53 Elle a été présentée à un juge des enfants, placée sous contrôle judiciaire, avec notamment une obligation de soins
00:05:00 et une obligation de prise en charge sanitaire, sociale, éducative et psychologique,
00:05:05 destinée à permettre la réinsertion et l'acquisition des valeurs de la citoyenneté.
00:05:10 Un mot à présent de la colère du maire de Vélizy-Villacoublé, qui se trouve dans les Yvelines.
00:05:16 La justice vient de refuser l'expulsion d'un logement intermédiaire d'une famille d'un jeune délinquant.
00:05:21 Le jeune homme se serait amusé notamment à dégrader l'immeuble. Les détails et le reportage de Yael Benhamou.
00:05:28 Des tags grossiers sur différentes portes d'entrée d'immeubles à Vélizy-Villacoublé, qui insultent la police ou bien le maire de la ville.
00:05:36 Selon la mairie, un mineur de 17 ans serait à l'origine de ces incivilités.
00:05:41 Il s'amuserait à dégrader son propre immeuble, là où vit sa famille.
00:05:45 Il serait même allé jusqu'à casser des interphones.
00:05:47 "Simple, le matin, on se demande où est-ce qu'il va y avoir des tags.
00:05:50 Vélizy est très calme, mais là on a une petite bande de petites terreurs. Tout ça pour une rébellion d'un gamin mineur."
00:05:57 Le maire LR de la ville, Pascal Thévenot, est donc intervenu.
00:06:01 Il est sur la même ligne depuis qu'il est élu. En cas de dégradation, la famille doit être expulsée.
00:06:07 Seulement voilà, le délibéré de la justice ne va pas dans son sens.
00:06:11 S'il est par ailleurs incontestable pour les occupants d'un immeuble que les dégradations des parties communes sont très désagréables,
00:06:17 la détérioration de leur cadre extérieur de vie n'affecte cependant pas la tranquillité des lieux.
00:06:23 Le maire est abasourdi.
00:06:25 "Si on n'arrive pas à condamner et à dire à des familles que ce n'est pas un comportement à avoir en société,
00:06:30 la France marche sur la tête. Le message qui a été donné à ce voyou et à d'autres, c'est continuer, ce n'est pas très grave."
00:06:36 Il a déjà pensé à démissionner, mais le maire de Vélizy veut continuer à se battre pour le bien-être de ses administrés.
00:06:43 "Et puis on termine avec un portrait, celui de Tim McKean."
00:06:47 Profession photographe de surf, c'est lui qui avait immortalisé la vague du millénaire à Tahiti en 2000,
00:06:53 prenant en photo le surfeur américain Laird Hamilton.
00:06:58 Portrait signé Anthony Rodriguez.
00:07:00 "Ça c'est la vague du millennium."
00:07:03 C'est l'histoire d'une photo qui a fait rêver tous les surfeurs de la planète.
00:07:08 A l'été 2000, la légende du surf, Laird Hamilton, s'élance pour dompter l'une des vagues les plus majestueuses de Teahupo'o.
00:07:17 Un moment hors du temps, immortalisé par Tim McKenna.
00:07:21 "C'est sûr que cette photo, elle a fait le tour du monde dans le milieu du surf, c'est quand même une photo qui est assez connue,
00:07:30 c'est sûr que ça a aidé, déjà je l'ai vendue énormément, plein de magazines, plein de couvertures."
00:07:36 Depuis la prise de cette photo, des centaines de sportifs ont essayé de surfer cette vague,
00:07:41 toujours devant l'objectif de ce franco-australien.
00:07:44 Mais pour obtenir le cliché parfait, il faut s'armer de patience.
00:07:48 "Souvent c'est déjà arrivé à des photographes de rester toute la journée, de partir à 4h,
00:07:54 et à 4h10, il y a la bombe de la journée.
00:07:57 Il faut rester toute la journée parce que la vague magique peut arriver à n'importe quel moment."
00:08:01 Des instants magiques, Tim en a vécu de nombreux depuis son arrivée sur l'île en 2005.
00:08:07 Sur son ordinateur, il a près de 457 000 photos de la vague parfaite.
00:08:13 Un lieu paradisiaque qui attire de plus en plus de touristes,
00:08:17 surtout que c'est ici que se dérouleront les épreuves olympiques de surf.
00:08:22 "Il y a énormément de touristes qui veulent aller voir la vague de près,
00:08:25 du coup il y a beaucoup de taxi-boats qui se sont créés,
00:08:28 donc c'est des bateaux-taxi qui amènent les touristes voir la vague.
00:08:32 Et ça, depuis trois ans, ça a explosé."
00:08:36 Les Jeux olympiques, une nouvelle chance pour ce passionné de réaliser le prochain cliché
00:08:41 qui fera peut-être le tour du monde.
00:08:43 "Et peut-être un jour détrôné par la photo drone parfaite, qui sait ?
00:08:49 Je sais que c'est votre dada, on en reparle.
00:08:52 Allez, la chronique écohérique d'Aurélie Mathènes."
00:08:55 "Votre programme avec Dome Expo.
00:08:56 4 villages en Ile-de-France, 50 maisons à visiter pour découvrir la vôtre.
00:09:00 Plus d'infos sur domexpo.fr."
00:09:03 - Bonjour Éric. - Bonjour Néli.
00:09:04 On va parler de la déclaration de revenus.
00:09:07 La date limite est déjà dépassée dans bon nombre de départements,
00:09:10 mais il en reste encore quelques-uns.
00:09:11 Il reste Paris et les départements limitrophes,
00:09:14 c'est-à-dire ce qu'on appelle communément la petite couronne en Ile-de-France.
00:09:18 Ça, c'est jusqu'à jeudi.
00:09:20 L'occasion de s'intéresser à la manière dont ça se passe
00:09:23 pour les dons que vous avez faits dans le courant de l'année.
00:09:26 C'est vrai. Les dons sont déduits.
00:09:28 Ça, je vous le dis tout de suite. Il est encore temps.
00:09:30 Ce n'est pas utile de garder le petit justificatif,
00:09:32 en tout cas, ce n'est pas utile de l'envoyer.
00:09:34 Il y a une confiance. Il faut juste cocher la bonne case.
00:09:37 Les sommes seront déduites de votre revenu de référence.
00:09:40 Je rappelle, si vous faites un don de 100 euros,
00:09:43 c'est 75 % de déduction fiscale.
00:09:46 C'est comme si vous ne déboursiez que 25 euros, Néli.
00:09:49 Est-ce que vous auriez jusqu'à dire que malgré la crise,
00:09:51 les dons sont restés importants dans l'année écoulée ?
00:09:54 Alors, ils sont restés importants, mais vous voyez,
00:09:56 là-haut, ça a été de 2,1 % seulement d'une année sur l'autre.
00:09:59 C'est la source du baromètre de la générosité.
00:10:03 Ça veut dire que finalement, face à l'inflation qui était l'an dernier
00:10:06 de presque 5 %, eh bien, c'est tombé.
00:10:09 Effectivement, c'est un gros problème.
00:10:11 Les associations ont perdu des ressources.
00:10:13 Elles tirent un peu la sonnette d'alarme.
00:10:14 Les aides d'urgence vers l'Ukraine ont progressé de seulement 1,8 %.
00:10:19 Donc finalement, dans un contexte de crise, de difficulté, de morosité,
00:10:23 les associations disent "ouf, on est quand même passé à travers ce stress,
00:10:28 on redoutait le pire", surtout après l'alerte qui a été lancée,
00:10:31 vous vous souvenez, par les restaurants du cœur,
00:10:32 qui envisageaient de réduire les aides compte tenu
00:10:34 du nombre trop important des bénéficiaires.
00:10:36 Vous auriez jusqu'à dire que l'inflation n'a pas eu d'impact ?
00:10:39 L'inflation, si, quand même, parce qu'il y a des donateurs,
00:10:42 les petits donateurs qui se font de plus en plus rares.
00:10:44 Les dons de 50 euros qui étaient très fréquents,
00:10:47 vous avez vu, ils ont chuté de 8,1 %. C'est là le problème.
00:10:50 Et on voit un changement, les priorités évoluent.
00:10:52 C'est vrai qu'il y a eu des séismes l'an dernier,
00:10:54 il y a des conflits, on en parle tout le temps,
00:10:56 qui génèrent de plus en plus de dons,
00:10:58 et ça se fait au détriment de l'aide sociale directe,
00:11:00 l'action sociale immédiate, ça touche les petites associations,
00:11:04 notamment d'aides aux plus démunis.
00:11:05 Et c'est un gros problème parce que vous avez une hausse des coûts considérable,
00:11:09 le carburant pour les maraudes, comme par exemple le Samu Social,
00:11:12 les achats alimentaires qui sont de plus en plus chers.
00:11:14 Donc oui, il y a une grosse inquiétude.
00:11:15 Les banques alimentaires sont de plus en plus sollicitées,
00:11:18 plus 35 % de bénéficiaires en 3 ans, et les aides ne suivent pas.
00:11:22 Merci Eric, à lundi.
00:11:25 Notre programme avec Domexpo.
00:11:27 4 villages en Ile-de-France, 50 maisons à visiter pour découvrir la vôtre.
00:11:31 Plus d'infos sur domexpo.fr
00:11:33 On reste ensemble dans quelques instants,
00:11:34 on retournera à Nouméa avec notre équipe d'envoyés spéciaux.
00:11:37 Ils nous diront un petit peu quel est le sentiment des habitants
00:11:40 alors que les choses progressent et rentrent dans l'ordre,
00:11:42 mais très, très lentement.
00:11:44 C'est sans doute ce que nous dira Régine Delfort
00:11:46 d'ici quelques instants. A tout de suite.
00:11:47 De retour avec vous, bienvenue si vous nous rejoignez à l'instant,
00:11:52 dans 181 minutes, info, la suite avec le décryptage de l'actu.
00:11:56 Et j'ai plaisir à recevoir sur ce plateau Fanta Berrette.
00:11:58 - Bonjour. - Bonjour.
00:11:59 Vous êtes députée Renaissance de Paris, je le rappelle.
00:12:02 Et face à vous, Françoise Laborde.
00:12:03 - Bonjour Françoise. - Bonjour.
00:12:04 Journaliste, écrivaine.
00:12:06 On va retourner du côté de la Nouvelle-Calédonie
00:12:09 parce qu'on s'inquiète évidemment de la situation sécuritaire.
00:12:13 Les forces de l'ordre commencent à regagner un peu
00:12:16 la maîtrise du terrain à Nouméa.
00:12:18 Régine Delfort, bonsoir. Je sais qu'il est tard à Nouméa.
00:12:21 Il y a encore quelques quartiers compliqués,
00:12:23 mais force est de constater que les Calédoniens
00:12:25 respirent un peu mieux à l'heure qu'il est.
00:12:28 Comment se passent d'ailleurs ces opérations de reconquête des quartiers ?
00:12:31 Écoutez Nelly, il y a eu une très vaste opération
00:12:37 aujourd'hui dans le quartier de Rivière-Salé de Nouméa.
00:12:41 C'est un quartier qui est très important.
00:12:44 Et il y avait donc quatre unités de force mobile.
00:12:47 Ça représente à peu près 300 gendarmes et policiers.
00:12:50 Il y avait aussi le RAID, le GIGN qui était engagé,
00:12:54 appuyé par un hélicoptère, par dix véhicules blindés.
00:12:58 Donc vous pouvez imaginer quand même l'ampleur des barrages
00:13:00 puisque l'objectif c'était évidemment de dégager toutes les routes
00:13:04 de ce quartier de Rivière-Salé.
00:13:06 A l'issue de cette opération, il y a eu douze interpellations
00:13:10 et donc 26 barrages ont été neutralisés.
00:13:12 Mais vous l'avez dit Nelly, il reste encore,
00:13:15 même si dans Nouméa, les quartiers semblent sécurisés,
00:13:18 il reste quand même des villes proches de Nouméa,
00:13:21 notamment Dombéa, Le Mondeur,
00:13:24 mais c'est aussi Païta qui sont très compliqués.
00:13:26 Tous les soirs, on entend qu'il y a des incidents.
00:13:29 Et puis Païta, elle est sur cette ville,
00:13:31 elle est sur la route de l'aéroport de la Tontouta.
00:13:33 Donc si l'aéroport rouvre lundi 3 juin,
00:13:37 il faut absolument, il reste peu de temps pour tout sécuriser Nelly.
00:13:41 Vous allez chaque jour bien évidemment à la rencontre de Calédoniens.
00:13:44 Que vous disent-ils ?
00:13:45 Quel est leur ressenti sur le quotidien ?
00:13:48 C'est-à-dire les choses simples de la vie,
00:13:51 l'approvisionnement en nourriture, en carburant
00:13:53 pour ceux qui doivent se déplacer aller voir leur famille
00:13:55 et sur l'avenir aussi, comment l'envisagent-ils ?
00:14:01 Même si depuis quelques jours, on commence à voir
00:14:04 notamment les stations-services qui rouvrent,
00:14:06 donc il y a un petit peu moins de queue dans les supermarchés,
00:14:08 il y a quand même des rayons qui sont encore extrêmement vides.
00:14:11 On voit ces personnes, ces Calédoniens qui sont extrêmement fatigués
00:14:14 parce que ça fait quand même bientôt 3 semaines qu'ils vivent cet enfer.
00:14:19 Et on parlait de se vivre ensemble depuis des années
00:14:22 entre les indépendantistes et les non-indépendantistes.
00:14:25 Maintenant, ça devient un petit peu compliqué
00:14:27 puisqu'on a pu, avec Thibault Marcheteau,
00:14:29 rencontrer la propriétaire d'une salle de gym
00:14:33 qui nous disait que ça allait être compliqué
00:14:35 comme beaucoup de chefs d'entreprise qu'on a pu rencontrer
00:14:37 et même de personnes qui n'ont pas d'entreprise.
00:14:40 Comment voulez-vous qu'on parvienne à vivre encore ensemble
00:14:44 quand on a vu sur des images des visages qu'on connaît
00:14:47 qui ont incendié, saccagé d'une façon délibérée,
00:14:51 que ce soit notre entreprise ou notre maison ?
00:14:53 L'autre fois, nous étions avec un habitant de Caméré
00:14:56 et sa maison a été totalement pillée.
00:14:59 Il a rencontré, il a vu des personnes qui étaient à l'intérieur
00:15:02 et il nous disait "j'aurais préféré à la rigueur
00:15:04 que ma maison soit incendiée plutôt que pillée
00:15:07 puisque maintenant, il va falloir repartir à zéro".
00:15:10 Et alors là, ils ont un petit peu de mal à imaginer
00:15:13 que tout ça va s'arranger
00:15:15 parce qu'il y a quand même 3 500 forces de l'ordre.
00:15:17 Quand on voit des blindés dans Nouméa, dans un quartier,
00:15:20 c'est quand même très anxiogène Nelly.
00:15:23 Merci beaucoup Régine pour toutes ces précisions.
00:15:25 Merci évidemment Thibaut Marcheteau qui vous accompagne
00:15:27 et merci parce que vous arrivez pratiquement au terme de cette mission,
00:15:31 d'avoir été des nôtres chaque jour.
00:15:33 Je crois que votre témoignage était pour nous tous très précieux.
00:15:36 Donc bravo.
00:15:38 Françoise Laborde, je crois qu'elle a pas mal résumé les choses
00:15:40 quand elle dit au fond,
00:15:41 quel que soit l'état des discussions demandées par Emmanuel Macron
00:15:44 dans maintenant trois semaines,
00:15:45 puisque l'échéance commence à se rapprocher,
00:15:48 c'est l'après qui va être compliqué.
00:15:49 C'est comment reprendre langue et refaire,
00:15:51 à défaut de refaire nation, refaire territoire, on va dire,
00:15:53 concernant la Nouvelle-Calédonie.
00:15:55 Après tout ce qui s'est passé et ces situations si anxiogènes.
00:15:58 C'est ça la vraie question ?
00:15:59 Oui, parce qu'on voit bien que quand il y a des situations
00:16:04 de violence comme ça, intracommunautaire,
00:16:07 il suffit pas de dire on reprend la discussion
00:16:09 là où on l'avait abandonnée,
00:16:10 revoyons-nous, on se met autour de la table
00:16:12 et on reprend la conversation.
00:16:13 Non, on sait bien que ça marche pas comme ça.
00:16:15 On sait en plus que le pouvoir en place a une forte responsabilité
00:16:19 en créant justement les conditions de ce mouvement,
00:16:22 alors que les choses étaient à peu près apaisées
00:16:24 depuis les accords de Matignon.
00:16:26 Donc la vérité c'est qu'est-ce qu'on fait en gros
00:16:29 pour reproduire l'équivalent des accords de Matignon ?
00:16:32 Parce qu'il faut quand même rappeler que les accords de Matignon,
00:16:35 ça n'a pas été simplement pour dire
00:16:36 "Ah bah dites-donc, on va se réunir, venez autour de la table,
00:16:38 on discute." Non, il y a eu une mission,
00:16:40 il y a eu une mission qui a été composée avec les trois cultes,
00:16:42 si j'ai bonne mémoire, les catholiques, les protestants,
00:16:46 les musulmans, je pense qu'il y avait aussi
00:16:50 des représentations de la franc-maçonnerie,
00:16:53 si j'ai bonne mémoire.
00:16:54 - Possiblement.
00:16:55 - En tout cas, il y avait un mélange, j'allais dire, d'implications
00:17:00 qui a créé un groupe pour aller voir les gens
00:17:03 et qui était en quelque sorte une mission de réconciliation.
00:17:07 - Et les coutumiers aussi, qui sont très importants.
00:17:09 - Absolument. Donc les missions de réconciliation, ça existe.
00:17:12 Ça ne guérit pas tout,
00:17:15 mais ça permet de franchir le cap vers la discussion.
00:17:18 Et moi, ce qui me frappe, quand vous évoquez la Nouvelle-Calédonie
00:17:21 et quand l'évoque votre correspondante sur place,
00:17:24 pardon, j'ai oublié son prénom.
00:17:25 - Régine, oui.
00:17:26 - Régine, merci beaucoup.
00:17:27 C'est qu'en effet, on ne peut pas reprendre juste comme ça maintenant.
00:17:32 Je veux dire, même si Emmanuel Macron était un jeune homme pressé,
00:17:35 il faut qu'il prenne son temps,
00:17:37 il faut qu'il prenne le temps de réconciliation
00:17:39 et ça ne peut pas être juste de dire "on reprend la discussion
00:17:42 là où on l'avait abandonnée".
00:17:43 - Ce que dit Françoise, si je comprends bien,
00:17:46 c'est qu'il va y avoir une phase cathartique
00:17:48 par laquelle il va falloir passer.
00:17:50 - Rappelez-vous ce qu'a fait Desmond Tutu en Afrique du Sud.
00:17:54 - C'est vrai qu'au moment de la fin de l'apartheid,
00:17:56 c'est vrai que les religieux, et c'est vrai que chez les mélanisiens,
00:17:59 chez les canaques, on est très religieux aussi,
00:18:02 les évangélistes, les protestants sont très présents.
00:18:05 Chanta Béreté, il va falloir trouver le chemin de la réconciliation
00:18:09 avec des esprits qui sont encore chauffés à vif, là, en ce moment.
00:18:13 Ça va prendre du temps, il ne faut pas s'attendre.
00:18:15 Même en cas d'accord global, comme le souhaite Emmanuel Macron,
00:18:19 dans un mois, ce que ce soit si facile.
00:18:22 - Je pense qu'on a tous conscience que ça ne va pas être facile.
00:18:26 Et d'ailleurs, quand on regarde les images,
00:18:29 c'est quand même tout est détruit.
00:18:32 On a des habitants qui sont apeurés, c'est normal,
00:18:36 ça a été violent, ça le reste dans certains quartiers encore.
00:18:40 Donc je pense que la question, c'est simplement de récupérer
00:18:44 rapidement les axes routiers,
00:18:46 s'assurer que les gens puissent vivre, effectivement,
00:18:49 parce qu'il y a cet enjeu-là,
00:18:51 de pouvoir faire ses courses, normalement,
00:18:54 - de pouvoir aussi... - Ça, c'est l'immédiat.
00:18:56 Comme disait Françoise, le moyen terme, c'est se refaire confiance.
00:18:59 Le moyen terme, ça va être de réapprendre à se faire confiance
00:19:02 et de mettre en avant le meilleur de chacune des populations.
00:19:09 Et c'est vrai que vous parlez des coutumiers
00:19:11 qui sont très présents.
00:19:13 Et je pense que tout le monde a compris qu'ils étaient importants,
00:19:16 qu'il fallait faire avec eux, pas contre eux.
00:19:20 Et ça va certainement demander plus de temps que prévu.
00:19:23 Et je pense qu'il faut l'accepter,
00:19:25 parce que les enjeux sont grands, humainement, économiquement,
00:19:29 et pour l'avenir de chacun des habitants.
00:19:32 Si j'ai bonne mémoire, d'ailleurs,
00:19:35 on avait dit, au moment où Emmanuel Macron s'est rendu sur place,
00:19:38 qu'il allait peut-être nommer un conciliateur,
00:19:41 une personnalité, homme ou femme,
00:19:44 ou femme ou homme, on sait pas, finalement, et c'est abstenu.
00:19:46 Mais c'est vrai que le choix de l'individu,
00:19:49 alors je ne sais pas s'il faut un individu ou un groupe...
00:19:51 - Pour l'instant, il y a trois. - Peut-être.
00:19:53 - Aux fonctionnaires qui ont été missionnés.
00:19:56 - Oui, mais peut-être serait-il bon d'avoir un groupe
00:19:58 qui soit représentatif, comme disait Fanta, de la population,
00:20:02 et en tout cas des tendances locales
00:20:05 pour pouvoir justement créer ce chemin de la rémunération.
00:20:08 - Alors, j'aimerais qu'on aborde aussi ce qui s'est passé à Villeurbanne.
00:20:11 Il nous reste quelques minutes, on va parler de cette vague de fusillades
00:20:13 qui sévit depuis un mois déjà, avec des tirs par arme à feu.
00:20:17 La plupart du temps sur fond de règlement de compte.
00:20:20 Olivier Madinier, Augustin Donatellius, on t'a vu sur place.
00:20:23 - Les coups de feu ont été entendus par les habitants de Villeurbanne
00:20:26 vers 21h30, mardi soir.
00:20:28 Un homme de 30 ans a reçu quatre balles, quatre blessures traversantes,
00:20:32 dont une au niveau de l'artère fémoral.
00:20:34 Il a été déposé en voiture à l'hôpital avec son pronostic vital engagé.
00:20:39 Le tireur présumé, lui, a pris la fuite en trottinette.
00:20:42 - On peut privilégier largement la piste de règlement de compte
00:20:46 sur fond de trafic de drogue par rapport au secteur
00:20:50 et par rapport à une multitude, en effet, de tentatives, en tout cas,
00:20:56 d'homicides, de tentatives de règlement de compte sur cette commune.
00:21:01 - Parce que depuis un mois, la commune de Villeurbanne
00:21:04 est le théâtre d'une série d'attaques par arme à feu.
00:21:06 Plus de cinq fusillades sur fond de règlement de compte
00:21:09 qui ont déjà fait trois blessés, dont un qui a dû être amputé.
00:21:12 Le maire de la ville dit être confronté au grand banditisme.
00:21:16 Il en appelle à l'Etat.
00:21:17 - Sur ces faits-là, qui sont extrêmement graves
00:21:19 et qui inquiètent les habitants, on a besoin d'avoir une stratégie
00:21:22 concertée avec l'Etat sur la question du grand banditisme
00:21:25 et du trafic d'armes parce que ce n'est pas possible
00:21:27 de continuer à laisser les habitants face à cette insécurité.
00:21:30 - La préfecture a indiqué partager les mêmes objectifs que la mairie.
00:21:34 Cependant, les CRS seront une nouvelle fois mobilisés
00:21:36 dans la ville, comme tous les jours.
00:21:38 - Fanta Berreté, on a vu ces opérations placenet
00:21:41 qui, elles, visaient à éradiquer les points de giltre avec de drogue.
00:21:44 C'est souvent en corrélé, on le voit bien, la préopération des armes.
00:21:47 - Bien sûr.
00:21:48 - On a l'impression que quand même, l'exécutif peine
00:21:52 à mettre la main sur ces arsenaux d'armes de guerre
00:21:56 qui peuvent faire des victimes collatérales.
00:21:58 Ça devient vraiment problématique dans certaines banlieues.
00:22:02 - Oui, et j'ai envie de vous dire qu'on est au travail.
00:22:04 Et effectivement, on a déclaré la guerre à ces trafiquants.
00:22:07 Donc, moi, entendre ce maire PS qui dit qu'en fait,
00:22:10 il faut qu'on mette plus de moyens, en gros, pour aider, pour accompagner,
00:22:14 ça me fait doucement rire.
00:22:16 Parce qu'à l'Assemblée nationale, quand nous avons voté le texte
00:22:19 qui avait vocation à porter le nombre de policiers à plus de 10 000
00:22:24 et à donner plus de moyens à la police,
00:22:26 j'ai envie de vous dire qu'on a dû se battre avec la gauche.
00:22:29 Le texte est passé...
00:22:30 - Déjà, je ne l'ai pas député, il est maire.
00:22:32 - Il est maire, mais en tout cas, c'est sa famille politique.
00:22:35 Donc, nous, on est au travail.
00:22:37 Effectivement, vous parlez de ces opérations Plasnes d'envergure.
00:22:40 Aujourd'hui, on sait qu'on a récupéré 4 tonnes de drogue,
00:22:44 20 millions d'euros saisis, etc.
00:22:47 Donc, il y a des résultats.
00:22:48 Maintenant, ça prend du temps.
00:22:49 Moi, j'ai la particularité d'avoir grandi à Bron,
00:22:52 donc c'est juste à côté de Villeurbanne.
00:22:54 Dans cette zone-là, vous avez beaucoup de quartiers
00:22:57 qui sont quartiers politiques de la ville,
00:22:59 avec l'attention particulière de l'Etat, du préfet,
00:23:02 depuis des années.
00:23:03 Et effectivement, la violence continue à s'abattre,
00:23:08 mais nous faisons le maximum,
00:23:10 les forces de l'ordre sont présentes,
00:23:12 et on essaye de démanteler les points de deal,
00:23:15 un à un, ce qui crée des tensions et des règlements de compte.
00:23:18 Donc, nous, on est...
00:23:19 Moi, j'ai envie d'avoir un mot pour les populations,
00:23:22 parce qu'en tant que maire, savoir...
00:23:24 Maman, plus exactement, savoir qu'il y a des règlements de compte
00:23:28 dans le quartier,
00:23:29 c'est quand même juste déstabilisant,
00:23:32 en termes de sécurité.
00:23:34 Donc, l'action de l'Etat doit continuer, je pense,
00:23:38 et nous devons maintenir pendant les semaines et les mois à venir
00:23:42 ces opérations, de façon à ce que ce soit eux qui...
00:23:45 Les opérations placenet, vous conviendrez avec moi
00:23:47 qu'on ne peut pas les maintenir 24/24 non plus.
00:23:49 On ne peut pas les maintenir, mais on a un devoir.
00:23:51 Mais on a un devoir, je pense que Gérald Darmanin
00:23:54 est très clair sur la question.
00:23:56 On veut des résultats.
00:23:58 Ça fait des décennies que ça dure,
00:24:00 et là, nous arrivons au bout du chemin,
00:24:02 et nous devons continuer.
00:24:04 - Françoise, le problème aussi, c'est que les conflits
00:24:07 qui prolifèrent aux portes de l'Europe...
00:24:09 - J'allais le dire.
00:24:10 - ...font revenir ces armes.
00:24:11 - J'allais le dire.
00:24:12 Le problème, c'est la circulation des armes,
00:24:14 et ce n'est pas avec ce qui se passe en Ukraine.
00:24:16 Et on sait qu'il y a déjà un certain nombre d'armes
00:24:18 qui ont servi en Ukraine et qui arrivent assez facilement
00:24:20 sur le territoire français.
00:24:21 Donc, la question, c'est évidemment le trafic de drogue,
00:24:23 et c'est aussi la prolifération des armes.
00:24:25 Et là, c'est...
00:24:27 Alors, franchement, je n'ai aucune espèce de compétence
00:24:29 en matière d'investigation policière,
00:24:31 donc je vais essayer d'être modeste dans mon analyse,
00:24:33 mais c'est évidemment un des problèmes majeurs.
00:24:36 Que les dealers de drogue, j'allais dire,
00:24:39 règlent leur compte, ça pose en effet un problème
00:24:42 pour les populations qui vivent dans ces quartiers,
00:24:47 et on ne sera pas dans une histoire tragique
00:24:49 d'une jeune fille qui a été tuée par un balle perdu
00:24:51 absolument dans son lit.
00:24:53 Donc oui, la vraie préoccupation aujourd'hui,
00:24:57 c'est la circulation des armes en France.
00:24:59 - Merci, Aurelien Sattero.
00:25:00 On prend quelques secondes, on retrouvera également
00:25:02 Vincent Ferrandège, bien sûr, pour le journal.
00:25:04 Et puis, on parlera de ce qui se passe à Muriné.
00:25:07 Vous savez, ces jeunes agriculteurs qui ont été blessés
00:25:09 dans ce qui s'apparente à un guet-apens.
00:25:11 C'est une soirée qu'ils organisaient très paisiblement,
00:25:14 et des individus sont venus à leur rencontre
00:25:16 pour en découdre avec de très mauvaises intentions.
00:25:18 A tout de suite.
00:25:22 - 14h30 de retour avec vous, Vincent.
00:25:24 On va parler de cette attaque au couteau
00:25:26 qui a donc fait plusieurs blessés en Allemagne.
00:25:28 - Cela s'est déroulé en fin de matinée à Mannheim,
00:25:30 près de la frontière française.
00:25:32 Les policiers ont dû faire usage de leurs armes
00:25:34 pour arrêter l'assaillant.
00:25:36 Un agent fait partie des personnes blessées.
00:25:38 Voilà pour les premières informations
00:25:40 qui nous viennent d'Allemagne.
00:25:42 - Parlons aussi de cette manifestation
00:25:45 contre l'implantation d'un centre pour migrants
00:25:47 qui a eu lieu dans le 16e arrondissement parisien.
00:25:49 - 200 à 300 personnes se sont rassemblées
00:25:51 à Hauteuil hier.
00:25:53 Les habitants du quartier n'auraient pas été formellement
00:25:55 mis au courant de l'implantation de ce centre pour migrants
00:25:57 près de chez eux.
00:25:59 Les détails, le reportage de Mariliès Chevalier.
00:26:01 - C'est sur les réseaux sociaux
00:26:03 que les habitants du quartier d'Hauteuil
00:26:05 dans le 16e arrondissement de Paris
00:26:07 ont appris la nouvelle.
00:26:09 Un centre d'hébergement d'urgence pour 57 demandeurs d'asile
00:26:11 a ouvert dans une aile de l'ancien hôpital Chardon-Lagache.
00:26:13 Les riverains, inquiets et vents debout
00:26:15 contre ce projet,
00:26:17 ont manifesté leur opposition hier.
00:26:19 - Moi, c'est la sécurité
00:26:21 de mon petit-fils,
00:26:23 l'avenir de mes enfants.
00:26:25 - Les gens craignent pour la sécurité de leurs enfants
00:26:27 parce qu'ils ne savent pas trop de quoi ils retournent.
00:26:29 - Je ne veux pas que ça change,
00:26:31 je ne veux pas que ça se dégrade,
00:26:33 je ne veux pas qu'il y ait une délinquance
00:26:35 qui va nous endurer,
00:26:37 je ne veux pas tout ça.
00:26:39 - L'association Aurore, qui met en place le projet,
00:26:41 déplore un problème de timing et dit regretter
00:26:43 que le sujet est fuité de la sorte.
00:26:45 La mairie du 16e arrondissement, elle,
00:26:47 multiplie les actions pour empêcher le projet d'aboutir,
00:26:49 allant même jusqu'à lancer une pétition
00:26:51 qui a déjà recueilli plus de 3000 signatures.
00:26:53 Un collectif local de riverains
00:26:55 s'est également mobilisé, dénonçant la complicité
00:26:57 de la mairie de Paris.
00:26:59 - On ne comprend vraiment pas cette façon de faire.
00:27:01 Mais ils la font partout,
00:27:03 partout en France, partout dans tous les arrondissements de Paris.
00:27:05 A croire que la politique
00:27:07 de la mairie de Paris,
00:27:09 c'est de niveler par le bas l'ensemble de Paris,
00:27:11 alors qu'on pourrait niveler le niveau par le haut
00:27:13 dans tous les arrondissements de Paris.
00:27:15 - Le centre devrait rester ouvert temporairement
00:27:17 pour une durée de 2 ou 3 ans.
00:27:19 - Sans transition,
00:27:21 la fête des voisins, c'est aujourd'hui.
00:27:23 Tous les riverains ne sont pas mécontents.
00:27:25 - Pour l'occasion, on va s'intéresser à un classement
00:27:27 des riverains mécontents, en tout cas celui
00:27:29 des villes où l'on recense le plus
00:27:31 de nuisances sonores de la part des voisins.
00:27:33 A Paris, par exemple, c'est là où on le tape
00:27:35 le plus sur le mur pour marquer son mécontentement.
00:27:37 Marie-Victoire Dudenay
00:27:39 a épluché cette étude assez surprenante.
00:27:41 - Un mauvais voisin
00:27:43 est une calamité.
00:27:45 Un bon voisin, un vrai trésor.
00:27:47 Un proverbe écrit il y a 8 siècles,
00:27:49 mais qui ne cesse d'inspirer.
00:27:51 Car en matière de nuisances sonores,
00:27:53 le choix est large. Travaux bruyants,
00:27:55 aboiements de chiens, musique trop forte
00:27:57 ou encore cris d'enfants.
00:27:59 Paris en est la championne.
00:28:01 - La radio le matin très très tôt,
00:28:03 des bruits de canalisation à des heures indues,
00:28:05 parfois des déménagements aussi.
00:28:07 - Le bruit des meubles, de la musique.
00:28:09 - Un enfant qui court au-dessus,
00:28:11 un pas lourd.
00:28:13 Pour trouver le sommeil,
00:28:15 chaque ville aurait sa spécialité
00:28:17 et son seuil de tolérance.
00:28:19 Les habitants de Montpellier
00:28:21 sont ceux qui dégainent le plus le combiné
00:28:23 et composent le 17.
00:28:25 Les Bordelais, eux,
00:28:27 misent avant tout sur le dialogue.
00:28:29 Ils sont les premiers à contacter directement
00:28:31 les festifs intempestifs.
00:28:33 Paris est championne des manières fortes.
00:28:35 C'est la ville où l'on tape le plus sur le mur,
00:28:37 le plafond ou le sol.
00:28:39 Mais les Parisiens ne sont pas rancuniers.
00:28:41 - Des soirées d'anniversaire des enfants,
00:28:43 mais bon, c'est pas de la nuisance,
00:28:45 tant mieux que les jeunes fêtent leur anniversaire.
00:28:47 - Je veux pas résoudre le problème,
00:28:49 les gens, ils écoutent de la musique,
00:28:51 c'est l'histoire d'une soirée, tant que c'est pas hyper long,
00:28:53 une semaine.
00:28:55 Les nuisances sont sonores, mais aussi parfois visuelles.
00:28:57 C'est Dijon qui remporte
00:28:59 la médaille des villes
00:29:01 où l'on se promène le plus nu à la maison.
00:29:03 - C'est drôle.
00:29:05 - Vous voilà prévenu, Fanta Béretti,
00:29:07 vous ferez attention ce soir.
00:29:09 - Joyeux anniversaire au passage.
00:29:11 - L'occasion nous en est donnée.
00:29:13 - Et puis, bien sûr, on passe à l'actualité sportive.
00:29:15 - Et ça pourra d'ailleurs
00:29:17 créer des nuisances sonores demain soir
00:29:19 à Real Madrid, Borussia Dortmund, à 21h
00:29:21 sur Canal+. Etats des lieux des forces
00:29:23 en présence depuis le stade de Wembley à Londres
00:29:25 avec Olivier Talaron.
00:29:27 - C'est incontestablement
00:29:29 le rendez-vous que tout le monde attend.
00:29:31 Tous les fans de foot, tous les fans de sport
00:29:33 seront évidemment devant
00:29:35 leur télévision pour ce match,
00:29:37 cette finale de la Ligue des champions.
00:29:39 Demain, entre Dortmund
00:29:41 et le Real Madrid, plus de 100 millions
00:29:43 de téléspectateurs attendus
00:29:45 pour cette grande affiche.
00:29:47 Plus de 1500 journalistes
00:29:49 accrédités, journalistes détenteurs
00:29:51 de droit pour couvrir cette rencontre.
00:29:53 20 000 supporters
00:29:55 madrilènes, 20 000 supporters
00:29:57 du Borussia Dortmund, les allemands
00:29:59 que l'on a un petit peu croisés
00:30:01 ces dernières heures, ici,
00:30:03 tout près du stade de Wembley.
00:30:05 Oui, c'est un événement
00:30:07 qui sera précédé, cette finale,
00:30:09 évidemment, d'un grand show
00:30:11 qui sera animé par
00:30:13 Lenny Kravitz, qui interprétera
00:30:15 trois de ses succès
00:30:17 avant la rencontre. Un vrai show
00:30:19 pour cette finale de la Ligue des champions.
00:30:21 Pour aujourd'hui, le programme va être très simple
00:30:23 puisque les deux équipes arriveront
00:30:25 en fin d'après-midi, 18h30.
00:30:27 Il y aura la conférence de presse
00:30:29 de Carlo Ancelotti
00:30:31 et d'un joueur du Real qui viendra s'exprimer.
00:30:33 Il suivra l'entraînement du Real Madrid
00:30:35 et puis les joueurs du Borussia Dortmund
00:30:37 eux, viendront ici à Wembley
00:30:39 pas avant 21h,
00:30:41 à l'horaire du match le lendemain.
00:30:43 Donc ce soir, 21h conférence de presse
00:30:45 de Dortmund, suivie d'un entraînement
00:30:47 qui sera assez tardif. Voilà pour le programme
00:30:49 de la journée pour se mettre en appétit
00:30:51 avant cette finale de la Ligue des champions.
00:30:53 Merci Vincent !
00:30:55 On se retrouve pour votre grand journal de 15h.
00:30:57 On marque une courte pause et on revient
00:30:59 pour parler de ce qui s'est passé à Muriné
00:31:01 cette soirée de jeunes agriculteurs
00:31:03 qui a failli très mal tourner
00:31:05 et il y a ces propos racistes et homophobes
00:31:07 qui auraient été tenus par certains
00:31:09 des assaillants. C'est ce que nous dira
00:31:11 Olivier Madigny. A tout de suite.
00:31:13 De retour avec mes invités cet après-midi,
00:31:17 Fanta Berrettet et Françoise Laborde
00:31:19 qui m'épaulent pour commenter l'actualité.
00:31:21 On va revenir à Muriné,
00:31:23 on vous en a pas mal parlé cette semaine,
00:31:25 en Isère, de jeunes agriculteurs qui ont été
00:31:27 blessés dans une soirée qu'ils organisaient
00:31:29 et ceux venus en découdre,
00:31:31 pour des raisons qui restent encore floues d'ailleurs,
00:31:33 ont tenu, visiblement, des propos
00:31:35 racistes et homophobes.
00:31:37 On revient sur place avec Olivier Madigny.
00:31:39 On en sait un peu plus sur le déroulé
00:31:43 des faits lors de ce bal de village
00:31:45 ici à Muriné samedi dernier.
00:31:47 Alors selon le procureur
00:31:49 de la République de Grenoble, il y a eu
00:31:51 deux rixes distincts. D'abord
00:31:53 une première bagarre éclate
00:31:55 aux alentours de 22h
00:31:57 entre des jeunes agriculteurs
00:31:59 qui participaient à ce bal et aussi
00:32:01 une poignée de jeunes
00:32:03 venus de la ville voisine de Saint-Marcelin.
00:32:05 Des insultes fusent,
00:32:07 on entend des propos racistes et homophobes
00:32:09 et un jeune homme
00:32:11 de 15 ans est blessé à la tête.
00:32:13 Ces jeunes venus de Saint-Marcelin
00:32:15 appellent en renfort
00:32:17 certains de leurs amis qui arrivent à bord de 3 voitures.
00:32:19 Ils sont environ une quinzaine
00:32:21 armés de barres de fer
00:32:23 et c'est là que se déclenche
00:32:25 une bagarre générale
00:32:27 à proximité de la salle de bal.
00:32:29 Dans cette bagarre, un jeune homme
00:32:31 de 24 ans est blessé
00:32:33 sérieusement à la tête.
00:32:35 Il perd connaissance, il a été
00:32:37 transporté à l'hôpital
00:32:39 de Roman-sur-Isère, il a été hospitalisé
00:32:41 quelques heures.
00:32:43 C'est un jeune homme que nous avons rencontré.
00:32:45 Il est profondément marqué
00:32:47 psychologiquement par ce qui s'est
00:32:49 passé. Il pointe directement
00:32:51 les jeunes issus des
00:32:53 banlieues sensibles de Saint-Marcelin,
00:32:55 une petite ville voisine de
00:32:57 7000 habitants. Il faut préciser qu'à ce stade,
00:32:59 aucune interpellation
00:33:01 n'a eu lieu et cet
00:33:03 homme refuse de témoigner face
00:33:05 caméra. Il a peur des représailles aujourd'hui.
00:33:07 François, je vais commencer avec vous.
00:33:11 Ces expéditions punitives, parce que ça y
00:33:13 ressemble quand même, ça rappelle
00:33:15 en de nombreux points ce qu'on a vu
00:33:17 à Crépole il y a encore quelques mois.
00:33:19 Finalement, ce face-à-face
00:33:21 tel qu'il avait été prophétisé
00:33:23 à l'époque par Gérard Collomb,
00:33:25 on a l'impression que de manière périphérique,
00:33:27 il est en train de s'installer.
00:33:29 Oui, ce qui est
00:33:31 quand même très perturbant,
00:33:33 troublant, malheureux, désespérant,
00:33:35 je ne sais pas quel est le bon adjectif,
00:33:37 c'est qu'on a vraiment le sentiment
00:33:39 aujourd'hui que s'installe
00:33:41 dans...
00:33:43 que s'installe une forme de... je ne sais pas si il faut dire
00:33:45 communautarisme, enfin il est déjà le communautarisme,
00:33:47 mais que dans sa communauté,
00:33:49 il y a la haine de l'autre. C'est-à-dire l'autre,
00:33:51 quel qu'il soit, alors là, on parle de propos
00:33:53 homophobes, on parle de jeunes
00:33:55 de cités contre des jeunes
00:33:57 agriculteurs,
00:33:59 après on va parler d'antisémitisme,
00:34:01 etc., mais j'allais dire
00:34:03 tout ça relève
00:34:05 de la même idée que
00:34:07 on reste dans un entre-soi,
00:34:09 on reste en groupe,
00:34:11 on reste dans un saccage d'escalier
00:34:13 ou autre, et on déteste l'autre
00:34:15 et si on peut, on agresse l'autre. Alors je ne sais pas
00:34:17 qui a commencé dans le cas d'Espèce,
00:34:19 il y a toujours eu des bagarres,
00:34:21 à la sortie des balles, moi qui suis du sud-ouest,
00:34:23 il y a toujours eu des bagarres, ça a toujours existé,
00:34:25 c'est pas nouveau, etc. Ce qui prend un tour différent
00:34:27 aujourd'hui, c'est qu'avant, il y avait des bagarres,
00:34:29 j'allais dire qu'il y était des bagarres
00:34:31 qui étaient, qui suivaient presque
00:34:33 la troisième mi-temps du match de rugby
00:34:35 où tout le monde était un peu aviné et où on finissait
00:34:37 par se bastonner. Là, on voit bien
00:34:39 que c'est différent, c'est organisé différemment,
00:34:41 on va chercher des armes, là, il y a
00:34:43 barre de fer, hélas, parfois
00:34:45 il y a des couteaux, donc c'est extrêmement différent,
00:34:47 il y a un niveau de violence qui n'existait pas
00:34:49 avant dans ces bagarres-là,
00:34:51 et c'est vraiment cette idée qu'on ne peut pas supporter
00:34:53 l'autre. Et moi, ce qui me frappe, c'est
00:34:55 j'entendais quelqu'un, chez vous,
00:34:57 sur votre antenne, dire ça l'autre jour,
00:34:59 alors pardon à elle, parce que je ne sais pas
00:35:01 vraiment plus de son prénom, encore une fois, pardon, c'est l'âge,
00:35:03 elle disait ce qui est dommage, c'est que
00:35:05 il y a des balles, les balles
00:35:07 ne sont organisées que dans certaines communautés.
00:35:09 Pourquoi il n'y a pas des balles organisées
00:35:11 aussi, enfin des balles ou autre chose,
00:35:13 ou d'autres formes de divertissement
00:35:15 pour des jeunes,
00:35:17 qui permettraient en effet d'avoir quelque chose
00:35:19 d'un peu festif, et que la fête,
00:35:21 ce ne soit pas juste aller casser la gueule
00:35:23 de l'autre, ou aller mettre un coup
00:35:25 de couteau à la bande rivale.
00:35:27 - Une sorte d'éluditoire. - Oui, c'est
00:35:29 un peu ça qui est compliqué,
00:35:31 et on sent que là,
00:35:33 vous évoquiez ce qu'a dit Bertrand Coulon, en effet,
00:35:35 en son temps, il y a un peu
00:35:37 une querelle,
00:35:39 je peux dire guerre,
00:35:41 mais en tout cas culturelle,
00:35:43 si ce n'est civilisationnelle,
00:35:45 en tout cas culturelle, avec des
00:35:47 habitudes qui sont complètement opposées.
00:35:49 - Je vous propose d'écouter le maire
00:35:51 de cette petite localité de
00:35:53 Murinay, comme complément d'information,
00:35:55 et je vous ferai, Gérard Fantin.
00:35:57 - De Romain et de Saint-Morcin,
00:35:59 comme d'habitude, c'est les mêmes.
00:36:01 C'est les mêmes qui ont fait le trafic
00:36:03 à Prépolle. Ils avaient des couteaux, des barres de fer,
00:36:05 on ne vient pas aux balles avec des couteaux et des barres de fer.
00:36:07 C'était un coup monté,
00:36:09 c'est sûr que c'était un coup monté.
00:36:11 On ne peut pas organiser des fêtes
00:36:13 avec cet épée d'amoclès dessus.
00:36:15 Jeune écrivain qui travaille
00:36:17 toute la journée, pas comme ces messieurs d'en face
00:36:19 qui foutraient de la journée.
00:36:21 - C'est pour ça que je parlais d'expédition punitive,
00:36:23 parce qu'il semblerait qu'il n'ait pas
00:36:25 été invité à la fête en question,
00:36:27 donc on ne peut pas parler de rixes ou de
00:36:29 soirées qui tournent mal à proprement parler,
00:36:31 comme on le voit assez souvent, en effet.
00:36:33 Il y a, selon vous,
00:36:35 pour reprendre les termes de François,
00:36:37 quelque chose de l'ordre de la revanche
00:36:39 ou peut-être de la jalousie de ne pas pouvoir
00:36:41 faire la même chose aussi, de leur côté ?
00:36:43 - Je ne suis pas sûre.
00:36:45 Ce qui m'étonne le plus,
00:36:47 c'est la jeunesse
00:36:49 des protagonistes,
00:36:51 et l'utilisation
00:36:53 de toutes ces armes. Après, je ne pense pas
00:36:55 qu'il y ait de jalousie.
00:36:57 L'enquête le dira.
00:36:59 Moi, de ce que je comprends,
00:37:01 c'est les deux rixes et la montée avec les insultes,
00:37:03 effectivement,
00:37:05 et des insultes racistes
00:37:07 et des insultes homophobes.
00:37:09 Donc,
00:37:11 là-dessus, nous, on est contre
00:37:13 toutes les discriminations.
00:37:15 Moi, j'attends les conclusions de l'enquête.
00:37:17 Effectivement, dans chacune
00:37:19 de nos villes, il y a des balles
00:37:21 qui sont organisées. Dans les quartiers,
00:37:23 il y a des choses qui sont également organisées.
00:37:25 Alors, peut-être que ça ne s'appelle pas balle,
00:37:27 mais en tout cas, des points de rencontre entre les jeunes.
00:37:29 Pas loin d'ici, quartier Falguer,
00:37:31 vous avez des animations pour les jeunes
00:37:33 et les adolescents qui sont faites.
00:37:35 Je ne crois pas à la jalousie.
00:37:37 - Vous avez entendu le maire.
00:37:39 - Je ne crois pas à la jalousie, mais c'est un maire
00:37:41 qui délivre ce qu'il a envie de dire,
00:37:43 qui fait référence à Crépole,
00:37:45 sur lequel on avait eu, pendant quelques heures,
00:37:47 des petits problèmes de communication.
00:37:49 Donc, moi, ce qui m'intéresse,
00:37:51 c'est la parole de la justice.
00:37:53 Il y a eu une prise de parole hier.
00:37:55 Nous aurons sans nul doute d'autres éléments,
00:37:57 mais je pense qu'à quelques jours en plus,
00:37:59 parce que là, je pense directement aux élections,
00:38:01 c'est-à-dire qu'il y a quelques jours des élections,
00:38:03 je pense qu'en fait, il faut qu'on soit
00:38:05 très précautionneux sur les mots
00:38:07 qui sont utilisés et qu'on ait les faits.
00:38:09 C'est ce qui m'intéresse.
00:38:11 Et effectivement, suite à l'enquête à Crépole,
00:38:13 on a pu arriver à certaines conclusions
00:38:15 que j'entends.
00:38:17 - Il n'est pas question de mettre en cause
00:38:19 forcément la parole du maire
00:38:21 ou de lui dire qu'il a complètement raison,
00:38:23 surtout, mais il est quand même
00:38:25 le maire de cette petite localité
00:38:27 et il vous dit, visiblement,
00:38:29 "Ceux qui sont venus en découdre n'appartenaient pas à la localité."
00:38:31 C'est-à-dire, c'est des gens venus de l'extérieur.
00:38:33 - Qui sont venus de l'extérieur, mais comme ça arrive...
00:38:35 - C'est comme si vous faites une fête
00:38:37 dans une soirée privée.
00:38:39 - Dans tous les bals de France, vous avez des gens
00:38:41 qui viennent de l'extérieur
00:38:43 et ça ne se termine pas tout le temps comme ça.
00:38:45 Voilà, exactement.
00:38:47 Les informations sont passées sur les sites des mairies,
00:38:49 même dans les toutes petites villes,
00:38:51 et vous avez tous les week-ends
00:38:53 un certain nombre de choses.
00:38:55 - Soyez précautionneux, vous dites aussi.
00:38:57 - Non, ce qui est désolant, c'est qu'on se dit...
00:38:59 On a tous passé des moments,
00:39:01 j'espère en tout cas,
00:39:03 à la campagne, quand on était gamins,
00:39:05 le bal, c'est le moment de la rencontre,
00:39:07 c'est la fête, c'est vachement important.
00:39:09 Si on est obligé de supprimer
00:39:11 les bals en France parce qu'on ne sait jamais
00:39:13 ce qui peut se passer,
00:39:15 c'est quelque chose qui est quand même préoccupant.
00:39:17 Alors, il ne faut pas, en effet,
00:39:19 sans doute, gonfler exagérément
00:39:21 les histoires de bagarres et de rixes
00:39:23 parce que ça crée de l'angoisse
00:39:25 peut-être insuffisante,
00:39:27 et vous avez raison, on est en campagne électorale.
00:39:29 Mais ce qui est quand même désolant,
00:39:31 c'est de se dire que quelque chose aussi anodin
00:39:33 qu'un bal, qui n'est quand même pas,
00:39:35 j'allais dire, quelque chose d'extravagant,
00:39:37 que font des jeunes agriculteurs
00:39:39 avec leurs quelques moyens, parce qu'en effet,
00:39:41 il pleut, que la récolte n'est pas bonne,
00:39:43 qu'ils sont fatigués, qu'ils meurent
00:39:45 sous toute la paprasserie qu'on leur impose.
00:39:47 Ils ne peuvent même pas être tranquilles
00:39:49 et danser le passe-au-doble tango
00:39:51 ou je ne sais pas quoi.
00:39:53 - Je ne sais pas s'ils dansent encore ça, forcément.
00:39:55 - J'espère pour eux.
00:39:57 Accrochons aux valeurs traditionnelles du passe-au-doble tango.
00:39:59 Mais c'est dommage qu'en effet,
00:40:01 on ne puisse pas organiser un bal
00:40:03 sans avoir la crainte d'une bagarre.
00:40:05 - Merci beaucoup.
00:40:07 Merci Fanta Berretti d'avoir été des nôtres cet après-midi.
00:40:09 François, je vous garde avec nous.
00:40:11 Et notre nouveau panel d'invités qui va nous rejoindre
00:40:13 juste après le journal de Vincent Vendée.
00:40:15 Je vous confie au bon soin d'Anne Fulda, à l'heure des livres.
00:40:19 - A 15h, on retrouve Vincent Vendée pour le journal.
00:40:21 On va parler de cette attaque au couteau
00:40:23 qui a fait plusieurs blessés en Allemagne aujourd'hui.
00:40:25 - Cela s'est déroulé en fin de matinée à Mannheim,
00:40:27 près de la frontière française.
00:40:29 Les policiers ont dû faire usage de leurs armes
00:40:31 pour arrêter l'assaillant.
00:40:33 Un agent de police fait également partie des personnes blessées.
00:40:35 Voilà ce que l'on sait de cette attaque au couteau
00:40:37 en fin de matinée en Allemagne.
00:40:39 - Et puis on va reparler de cette rixe
00:40:41 qui a eu lieu à Muriné, en Isère.
00:40:43 Et l'enquête progresse.
00:40:45 - Selon les premiers éléments,
00:40:47 un premier accrochage aurait déclenché
00:40:49 une bagarre générale.
00:40:51 Six personnes ont été blessées.
00:40:53 Certains témoins font état de propos racistes
00:40:55 et homophobes.
00:40:57 Les détails avec Olivier Madinier.
00:40:59 - On en sait un peu plus sur le déroulé des faits
00:41:03 lors de ce bal de village
00:41:05 ici à Muriné, samedi dernier.
00:41:07 Alors selon le procureur de la République de Grenoble,
00:41:09 il y a eu deux rixes distincts.
00:41:11 D'abord, une première bagarre
00:41:13 éclate aux alentours de 22h
00:41:15 entre des jeunes agriculteurs
00:41:17 qui participaient à ce bal.
00:41:19 Et aussi une poignée de jeunes
00:41:21 venus de la ville voisine de Saint-Marcelin.
00:41:23 Des insultes fusent.
00:41:25 On entend des propos racistes
00:41:27 et homophobes.
00:41:29 Et un jeune homme de 15 ans
00:41:31 est blessé à la tête.
00:41:33 Ces jeunes venus de Saint-Marcelin
00:41:35 appellent en renfort certains de leurs amis
00:41:37 qui arrivent à bord de trois voitures.
00:41:39 Ils sont environ une quinzaine
00:41:41 armés de barres de fer.
00:41:43 Et c'est là que se déclenche
00:41:45 une bagarre générale
00:41:47 à proximité de la salle de bal.
00:41:49 Dans cette bagarre, un jeune homme
00:41:51 de 24 ans est blessé
00:41:53 sérieusement à la tête.
00:41:55 Il perd connaissance. Il a été transporté
00:41:57 à l'hôpital de Romance-Uriza.
00:41:59 Il a été hospitalisé
00:42:01 quelques heures.
00:42:03 C'est un jeune homme que nous avons rencontré.
00:42:05 Il est profondément marqué
00:42:07 psychologiquement par ce qui s'est passé.
00:42:09 Il pointe directement
00:42:11 les jeunes issus des
00:42:13 banlieues sensibles de Saint-Marcelin,
00:42:15 une petite ville voisine
00:42:17 de 7 000 habitants. Il faut préciser qu'à ce stade,
00:42:19 aucune interpellation
00:42:21 n'a eu lieu.
00:42:23 Et cet homme refuse de témoigner face caméra.
00:42:25 Il a peur des représailles aujourd'hui.
00:42:27 - On vient d'apprendre
00:42:29 la mort de Geneviève de Galart.
00:42:31 - Celle que l'on appelait l'ange de Diane Bienfou
00:42:33 est morte à 99 ans.
00:42:35 Elle était infirmière pendant la guerre d'Indochine.
00:42:37 Selon Emmanuel Macron, sur X,
00:42:39 Geneviève de Galart
00:42:41 fit montre aux pires heures de la guerre d'Indochine
00:42:43 d'un dévouement exemplaire
00:42:45 du courage et des souffrances
00:42:47 de 15 000 soldats français.
00:42:49 - Partons aux Etats-Unis
00:42:51 où Donald Trump a été reconnu coupable
00:42:53 de falsification de documents comptables.
00:42:55 - Une manipulation qui visait à cacher
00:42:57 un paiement de 130 000 dollars
00:42:59 à la direction d'une ancienne
00:43:01 actrice de film X. Donald Trump
00:43:03 souhaitait ainsi acheter son silence
00:43:05 après avoir eu une relation avec elle.
00:43:07 - Un séisme à l'approche
00:43:09 du scrutin présidentiel.
00:43:11 Au lendemain du verdict historique,
00:43:13 Donald Trump fait la une de la presse.
00:43:15 12 jurés ont tranché à l'unanimité
00:43:17 mais l'ancien président américain
00:43:19 crie au trucage.
00:43:21 - C'est une honte.
00:43:23 Il s'agit d'un procès truqué
00:43:25 par un juge corrompu.
00:43:27 Le véritable verdict
00:43:29 sera rendu le 5 novembre
00:43:31 par les citoyens.
00:43:33 Et ils savent ce qui s'est passé ici.
00:43:35 Et tout le monde sait
00:43:37 ce qui s'est passé.
00:43:39 Entre le procureur
00:43:41 et toute cette histoire,
00:43:43 nous n'avons rien fait de mal.
00:43:45 Je suis vraiment innocent.
00:43:47 - S'il compte faire appel,
00:43:49 Donald Trump encoure jusqu'à 4 ans
00:43:51 de prison ferme. Il pourrait aussi
00:43:53 s'en sortir avec du sursis probatoire
00:43:55 voire des travaux d'intérêt général.
00:43:57 Certains américains jubilent,
00:43:59 d'autres inquiets, gardent l'espoir
00:44:01 de voir sa popularité augmenter.
00:44:03 - C'est une incroyable surprise.
00:44:05 Je ne pensais pas qu'il serait un jour
00:44:07 tenu responsable de quoi que ce soit.
00:44:09 - Je suis heureuse et soulagée.
00:44:11 Cela fait longtemps que j'attends ce jour.
00:44:13 Pour être honnête, j'avais perdu tout espoir.
00:44:15 - En fin de compte, cela ne fera qu'augmenter son soutien.
00:44:17 Comme à chaque fois qu'ils l'ont inculpé.
00:44:19 - Je pense que ça va le rendre plus populaire
00:44:21 auprès des américains.
00:44:23 Parce qu'ils voient comment il est visé et maltraité.
00:44:25 - Le milliardaire reste libre de faire campagne.
00:44:27 Sa peine sera prononcée le 11 juillet,
00:44:29 4 jours avant la convention du parti républicain
00:44:31 qui doit l'investir comme candidat
00:44:33 à la Maison Blanche.
00:44:35 Difficile de prédire une incidence sur les futurs votes.
00:44:37 Le républicain donnera une conférence de presse
00:44:39 depuis New York à 17h heure française.
00:44:41 - On passe à l'actualité sportive.
00:44:43 - Ce programme vous est proposé par la maison horlogère
00:44:45 Colin MacArthur.
00:44:47 Et sa montre hommage Johnny Hallyday.
00:44:49 - Amélie Moresmo a donc tranché face aux mauvais comportements
00:44:51 de certains spectateurs.
00:44:53 La directrice de Roland-Garros a décidé d'interdire
00:44:55 la consommation d'alcool dans les trains.
00:44:57 - C'est un problème qui est très important.
00:44:59 C'est un problème qui est très important.
00:45:01 - Amélie Moresmo a donc tranché face aux mauvais comportements
00:45:03 de certains spectateurs.
00:45:05 La directrice de Roland-Garros a décidé d'interdire
00:45:07 la consommation d'alcool dans les trains.
00:45:09 - Amélie Moresmo a donc tranché face aux mauvais comportements
00:45:11 de certains spectateurs.
00:45:13 - Amélie Moresmo a donc tranché face aux mauvais comportements
00:45:15 de certains spectateurs.
00:45:17 - Amélie Moresmo a donc tranché face aux mauvais comportements
00:45:19 de certains spectateurs.
00:45:21 - Vous vous doutez qu'il y a des mécontents
00:45:23 puisque certains supporters avec qui on a pu échanger
00:45:25 pour revenir à Roland-Garros, c'est partager une bonne bière,
00:45:27 c'est pouvoir déguster aussi une coupe de champagne.
00:45:29 Ça n'est plus possible dans les grades.
00:45:31 On rappelle le point de départ.
00:45:33 David Gaufin il y a quelques jours, le Belge,
00:45:35 qui s'est plaint d'insultes de la part du public tricolore
00:45:37 lorsqu'il jouait face aux Français Giovanni Empecci et Ricard,
00:45:39 qui s'est plaint d'insultes de la part du public tricolore
00:45:41 lorsqu'il jouait face aux Français Giovanni Empecci et Ricard,
00:45:43 qui aussi l'aurait reçu un chewing-gum.
00:45:45 La porte-parole du tennis féminin derrière Iga Siontec,
00:45:47 la numéro 1 mondiale, a demandé aux supporters français
00:45:49 de se calmer lorsqu'elle jouait.
00:45:51 Elle avait un ton assez sévère, bien sûr,
00:45:53 et du coup face aux comportements parfois trop exacerbés
00:45:55 de certains supporters.
00:45:57 Amélie Moresmo, la directrice du tournoi,
00:45:59 a donc tranché dans le vif.
00:46:01 Plus d'alcool dans les gradins.
00:46:03 Elle a demandé aux juges arbitres et également aux membres
00:46:05 de la sécurité de surveiller des comportements
00:46:07 qui pourraient être parfois trop borderline.
00:46:09 Maintenant on a une bonne nouvelle.
00:46:11 Avec le mauvais temps qu'il y a depuis le début de la quinzaine,
00:46:13 il reste quand même les boissons chaudes.
00:46:15 Et c'est une bonne nouvelle. C'était l'Espoir.
00:46:17 - C'était votre programme avec Nutribullet.
00:46:19 Un maximum de nutriments en un minimum d'effort.
00:46:21 Et oui, c'est aussi simple que ça avec Nutribullet.
00:46:23 - Dans un instant, de nouveaux invités vont me rejoindre.
00:46:25 On parlera de l'Algérie, qui a donc transmis officiellement
00:46:27 à la France toute une liste de biens à restituer.
00:46:29 Et on va parler de l'Algérie,
00:46:31 qui a donc transmis officiellement à la France
00:46:33 toute une liste de biens à restituer.
00:46:35 Et on va parler de l'Algérie,
00:46:37 qui a donc transmis officiellement à la France
00:46:39 toute une liste de biens à restituer.
00:46:41 Et on va parler de l'Algérie,
00:46:43 qui a donc transmis officiellement à la France
00:46:45 toute une liste de biens à restituer.
00:46:47 Avec de nombreuses réactions politiques.
00:46:49 A tout de suite.
00:46:51 - De retour dans 180 minutes,
00:46:59 Info, Françoise Laborde est restée avec moi.
00:47:01 Merci d'être là, Françoise. - Merci de m'avoir regardée.
00:47:03 - A vos côtés, Raphaël Stainville.
00:47:05 Bonjour, Raphaël. Je vous rappelle, c'est une journaliste.
00:47:07 David Amiel est là également. - Bonjour.
00:47:09 - Redécouté Renaissance de Paris. Bonjour, bienvenue à vous.
00:47:11 Et bienvenue à Lucas Jakubowicz,
00:47:13 qui est également journaliste.
00:47:15 Je vous propose de parler de l'Algérie.
00:47:17 Vous avez tous lu cette demande très officielle.
00:47:19 L'Algérie qui demande donc à la France
00:47:21 une liste de biens à restituer.
00:47:23 C'est une demande de geste symbolique
00:47:25 d'un comité d'historien.
00:47:27 Mais la classe politique a réagi assez vivement.
00:47:29 Vous le voyez ici,
00:47:31 avec ce visuel choc pour les Républicains
00:47:33 qui disent "il faut tout reprendre".
00:47:35 Évidemment, c'est ironique.
00:47:37 Ils disent en échange, il faut aussi tout reprendre.
00:47:39 C'est-à-dire les criminels,
00:47:41 les OQTF qui doivent rentrer en Algérie.
00:47:43 Ce qui d'ailleurs a suscité l'ire de Xavier Bertrand,
00:47:47 qui se dissocie complètement de sa famille politique.
00:47:51 Il dit qu'il condamne avec force ce tweet
00:47:53 ne reflétant ni les valeurs ni l'histoire des Républicains.
00:47:55 Aucun calcul électoral n'autorise à insulter un pays et son peuple,
00:47:59 quelles que soient les divergences qui nous opposent.
00:48:01 Il demande donc en conséquence le retraite.
00:48:03 Ce tweet indigne qui abîme, au passage,
00:48:05 la belle campagne que mène François-Xavier Bellamy.
00:48:09 Lucas, je vais commencer avec vous,
00:48:11 parce que vous n'allez pas me vanter les mérites de la campagne de Xavier Bellamy.
00:48:13 Bien évidemment, monsieur Amiel.
00:48:15 Est-ce qu'il a raison, Xavier Bertrand ?
00:48:17 C'est le genre de chose qui est contre-productive ?
00:48:19 Non ?
00:48:21 Je ne sais pas, c'est de la politique politicienne.
00:48:23 Mais on a l'impression que dans cette histoire d'Algérie,
00:48:25 tout est politique politicienne.
00:48:27 D'ailleurs, c'est aussi le cas quand on se place du côté algérien.
00:48:29 Il faut juste rappeler peut-être aux téléspectateurs
00:48:31 que le régime algérien,
00:48:33 c'est un régime qui est
00:48:35 gérantocratique et cleptocratique.
00:48:37 En mots simples, c'est des personnes âgées
00:48:39 corrompues jusqu'à la moelle.
00:48:41 En Algérie, il y a deux oppositions.
00:48:43 Il y a une opposition plutôt islamiste
00:48:45 et une opposition plutôt démocratique.
00:48:47 Le gouvernement algérien, qui est toujours FLN,
00:48:49 qui est en place depuis 1962,
00:48:51 n'a pas des performances économiques de dingue.
00:48:53 La preuve, la jeunesse veut partir.
00:48:55 Le PIB par habitant est équivalent à celui de la Bolivie.
00:48:57 Donc le seul moyen, en fait,
00:48:59 pour que le pouvoir,
00:49:01 et c'est le béabat de la politique,
00:49:03 que le pouvoir soit légitime,
00:49:05 c'est le bouc émissaire.
00:49:07 Et pour le pouvoir algérien, effectivement,
00:49:09 la France, c'est le bouc émissaire,
00:49:11 c'est le coupable idéal qui permet, entre guillemets,
00:49:13 de faire nation.
00:49:15 Et donc, quand il faut vraiment analyser
00:49:17 l'attitude des pouvoirs publics français,
00:49:19 de la classe politique française,
00:49:21 il faut avoir à l'idée que, finalement,
00:49:23 si la France cède aux exigences algériennes,
00:49:25 en gros, elle va donner des gages
00:49:27 à un pouvoir qui nous déteste
00:49:29 et qui nous utilise pour garder le pouvoir.
00:49:31 Donc, au-delà des tweets,
00:49:33 au-delà du micro-impact sur la campagne...
00:49:35 - Oui, c'est la stratégie diplomatique.
00:49:37 - Oui, il faut surtout avoir une vue d'ensemble, je pense.
00:49:39 - Le document, c'est assez flou, parce qu'on va peut-être
00:49:41 voir un extrait de ce document. Il stipule,
00:49:43 je vais vous citer une phrase qui m'a paru importante,
00:49:45 mais ça stipule la mise en oeuvre d'actions
00:49:47 tangibles, concrétisant la volonté
00:49:49 forte de prendre en compte toutes les dimensions
00:49:51 de l'histoire de la période coloniale.
00:49:53 Là, je pense qu'on touche au mot-clé,
00:49:55 Raphaël Stainville,
00:49:57 parce qu'à l'inverse, évidemment,
00:49:59 Rima Hassan, qui fait feu de tout bois en ce moment,
00:50:01 sur la question de décolonialisme,
00:50:05 a tweeté ceci.
00:50:07 Je vous propose de le découvrir, ce tweet
00:50:09 de Rima Hassan, qui est plutôt en pointe sur la question
00:50:11 de Gaza, bien évidemment, mais qui dit
00:50:13 "il est temps que la France rende tout ce qu'elle
00:50:15 doit à l'Algérie", sans qu'on sache vraiment...
00:50:17 Parce que même les historiens n'ont pas fait une liste
00:50:19 très exhaustive de ce qu'ils entendent récupérer,
00:50:21 Raphaël.
00:50:23 - Non, mais en fait, ce qui est compliqué dans cette affaire,
00:50:25 c'est qu'on mélange beaucoup de choses.
00:50:27 Et même l'histoire
00:50:29 est confuse, parce que
00:50:31 lorsque l'on parle de l'Algérie,
00:50:33 l'Algérie telle qu'elle a été colonisée
00:50:35 au XIXe siècle,
00:50:37 ce n'était pas
00:50:39 un État constitué. Finalement, c'est la France
00:50:41 qui a participé à la constitution de l'État algérien
00:50:43 au travers
00:50:45 de la décolonisation.
00:50:47 Par ailleurs, ces restitutions
00:50:49 telles qu'elles sont demandées, ce n'est pas une découverte,
00:50:51 ce n'est pas tout d'un coup une demande
00:50:53 qui arriverait de nulle part et dont on
00:50:55 découvrirait avec surprise
00:50:57 l'ampleur.
00:50:59 C'est quelque chose qui est
00:51:01 engagé dans un processus avec
00:51:03 Benjamin Stora, cet historien,
00:51:05 qui est engagé dans cette espèce
00:51:07 de réconciliation des mémoires.
00:51:09 La difficulté que je trouve
00:51:11 actuellement, au-delà des
00:51:13 tweets énervés,
00:51:15 indignés des uns et des autres,
00:51:17 c'est davantage que...
00:51:19 J'ai l'impression que...
00:51:25 Comment dire les choses en termes
00:51:27 simples ? C'est que la France,
00:51:29 et notamment par la voix d'Emmanuel Macron,
00:51:31 a tellement renoncé, finalement,
00:51:33 à cette identité
00:51:35 française qu'a pu avoir
00:51:37 l'Algérie, tellement renoncé
00:51:39 à cette part positive
00:51:41 qu'a pu avoir aussi
00:51:43 la colonisation,
00:51:45 qu'aujourd'hui, on a fait tellement de concessions.
00:51:47 C'est quand même Emmanuel Macron
00:51:49 qui, en 2016 ou 2017,
00:51:51 parlait de la colonisation
00:51:53 comme un crime contre l'humanité.
00:51:55 Et donc, on a tout abandonné,
00:51:57 finalement, dans la lecture
00:51:59 de ce qui a pu se... J'imagine que vous pourrez
00:52:01 réagir à ce que je peux dire.
00:52:03 On a tellement abandonné dans cette lecture
00:52:05 qui me semble unidimensionnelle
00:52:07 que, bien sûr,
00:52:09 aujourd'hui, ça paraît logique
00:52:11 de tout restituer à l'Algérie.
00:52:13 Alors même qu'il y a
00:52:15 un certain nombre de questions qui se posent,
00:52:17 au-delà même des questions légales,
00:52:19 parce qu'un certain nombre de ces biens
00:52:21 appartiennent de manière
00:52:23 imprescriptible à la France.
00:52:25 - Et on se soucie... - Non, mais ils ont été donnés.
00:52:27 C'est des dons s'agissant
00:52:29 de la liste faite par...
00:52:31 - Benjamin Storant.
00:52:33 - C'est pas Benjamin Storant qui a
00:52:35 adressé la liste.
00:52:37 C'est l'Algérie.
00:52:39 - Ce que vous dites, c'est
00:52:41 qu'il y a des choses qui n'ont pas été poliées
00:52:43 ou prises de force, mais données.
00:52:45 - Elles ont été données, et par même
00:52:47 la famille d'Abel Kader.
00:52:49 - Non, mais je pense qu'il y a
00:52:51 deux choses différentes.
00:52:53 Il y a le tweet des Républicains,
00:52:55 qui est d'une bêtise sans nom.
00:52:57 Un collégien de 3e éventuellement
00:52:59 pourrait faire un tweet aussi stupide.
00:53:01 - Non, c'est pas stupide.
00:53:03 - Non, mais si.
00:53:05 - Puis, je vous en prie.
00:53:07 - Ce qui est d'une stupidité rare,
00:53:09 c'est de se demander
00:53:11 s'il y a personne chez les Républicains
00:53:13 qui surveille le community manager
00:53:15 qui est dans son truc et qui dit
00:53:17 qu'ils sont tous les délinquants.
00:53:19 C'est d'une facilité extrême.
00:53:21 Ça ne fait que mettre de l'huile sur le feu
00:53:23 et ça ne fait que compliquer la tâche
00:53:25 de François-Xavier Bellamy,
00:53:27 qui n'est pas dans une position extraordinaire dans sa campagne.
00:53:29 Je comprends tout à fait
00:53:31 le problème que ça peut poser.
00:53:33 Puis après, il y a en effet les demandes de l'Algérie.
00:53:35 Il y a un certain nombre de demandes
00:53:37 qui relèvent de biens, qui sont historiques,
00:53:39 qui appartenaient à ce qu'il faut en parler
00:53:41 ou pas, à ce qu'il faut les rendre.
00:53:43 C'est un débat entre historiens.
00:53:45 Je ne me prononce pas là-dessus.
00:53:47 La France fait beaucoup d'efforts pour essayer de se réconcilier
00:53:49 avec l'Algérie, avec un succès très relatif,
00:53:51 je vous le conseille, puisqu'en général,
00:53:53 ils marchent sur les pieds plutôt que l'inverse.
00:53:55 Sur les laissés-passer consulaires, notamment.
00:53:57 Voilà. Pour ne pas récupérer
00:53:59 les personnes expulsées, etc.
00:54:01 Je ne suis pas sûre que le fait
00:54:03 à chaque fois de leur dérouler le tapis à roue
00:54:05 soit la bonne formule. Mais ça n'empêche,
00:54:07 de mon point de vue, que le tweet des Républicains
00:54:09 était une idiotie absolue.
00:54:11 Pourquoi je parle de récupération politique
00:54:13 de tout bord, d'ailleurs ? Parce qu'en effet,
00:54:15 ce qu'on comprend à travers le travail de ces historiens
00:54:17 et que vous avez souligné,
00:54:19 c'est quelque chose qui était dans les tuyaux.
00:54:21 Ça fait partie d'un processus
00:54:23 et d'un travail qui a été enclenché il y a quelques années.
00:54:25 Peut-être aussi à la faveur du déplacement.
00:54:27 On se souvient qu'il y avait fait grand bruit
00:54:29 pour les déclarations qu'il avait tenues d'Emmanuel Macron
00:54:31 en Algérie, il y a quelques années.
00:54:33 Mais là, on a l'impression qu'on ressort
00:54:35 d'une phrase qui est un petit peu
00:54:37 déconstextualisée,
00:54:39 quelque chose pour le rattacher à l'actualité.
00:54:41 Ce n'est pas un peu ça, le problème, aujourd'hui ?
00:54:43 C'est une espèce de dichotomie
00:54:45 entre ce qui est enclenché au niveau des historiens
00:54:47 et de ceux qui travaillent
00:54:49 vraiment à cette mémoire-là,
00:54:51 et ceux qui, en politique, veulent absolument
00:54:53 créer des amalgames. - Bien sûr, c'est ça le problème.
00:54:55 D'ailleurs, je crois que le travail qui est fait par les historiens
00:54:57 est extrêmement important, parce que la mémoire
00:54:59 dont on parle, la mémoire de la relation
00:55:01 entre la France et l'Algérie, qui est une relation
00:55:03 très ancienne, qui, évidemment,
00:55:05 est devenue encore plus intense au cours
00:55:07 du XIXe siècle, avec la colonisation
00:55:09 puis, évidemment, les grandes étapes du XXe siècle,
00:55:11 cette mémoire douloureuse, ce n'est pas qu'une question
00:55:13 d'histoire et de passé, c'est aussi une question de présent.
00:55:15 Parce qu'on sait très bien, et ça a été rappelé d'ailleurs
00:55:17 par Lucas Jacobovit ce début, à quel point
00:55:19 cette mémoire, ce passé-là, ont pu être
00:55:21 instrumentalisés pour alimenter
00:55:23 l'ignorance, la haine, parfois de la France,
00:55:25 et pendant de longues années, ça a été le cas
00:55:27 notamment de la part du FLN en Algérie.
00:55:29 Et en ce sens, je crois que c'est une très bonne nouvelle
00:55:31 que des historiens réputés, sérieux,
00:55:33 des références en la matière, je pense à Benjamin Stora,
00:55:35 notamment, puissent se mettre autour de la table
00:55:37 pour rétablir des faits, refroidir
00:55:39 le débat, désidéologiser
00:55:41 les choses et construire précisément
00:55:43 l'histoire. Et dans ce cadre-là,
00:55:45 il y a eu une demande des autorités algériennes
00:55:47 de restituer un certain nombre d'objets.
00:55:49 Ce n'est pas une demande nouvelle, ce n'est pas une demande
00:55:51 qui est propre à l'Algérie. D'ailleurs, beaucoup de pays
00:55:53 font ces demandes de manière régulière.
00:55:55 Mais c'est le seul historique, l'épée d'Abdelkader.
00:55:57 Exactement, ce sera étudié par la Commission.
00:55:59 Je n'ai d'ailleurs aucun doute sur le fait
00:56:01 que dans le cadre de ces travaux de la Commission, il y aura aussi
00:56:03 des demandes françaises qui seront faites
00:56:05 pour pouvoir mieux reconnaître la présence française
00:56:07 en Algérie. Il y aura évidemment la question
00:56:09 des mémoires des artistes.
00:56:11 C'est tout l'enjeu de cette Commission
00:56:13 qu'éviter d'avoir un dialogue de sourds
00:56:15 entre la France et l'Algérie,
00:56:17 mais de pouvoir construire une mémoire commune.
00:56:19 Ce n'est pas facile, ce n'est pas évident,
00:56:21 mais c'est extrêmement important parce qu'on voit à quel point
00:56:23 depuis 1962,
00:56:25 cette divergence,
00:56:27 cette fracture entre les deux rives de la Méditerranée
00:56:29 a créé une situation dramatique.
00:56:31 Et si cette Commission des historiens peut jouer un rôle utile,
00:56:33 c'est tant mieux. - De quoi parle-t-on,
00:56:35 au juste ? Je vous propose d'écouter l'ancien ambassadeur
00:56:37 de France en Algérie, sur les biens en question.
00:56:39 - Cela pose également un problème
00:56:41 d'ordre juridique parce que, d'une part,
00:56:43 les biens français en France
00:56:45 sont imprescriptibles dans les musées
00:56:47 et surtout, les biens
00:56:49 de l'émir Abdelkader, ils sont un peu
00:56:51 dispersés. Certains sont
00:56:53 à Chantilly, dans la collection du
00:56:55 duc d'Aumale, et le duc d'Aumale a
00:56:57 cédé le château de Chantilly à l'Institut de France
00:56:59 et dans son testament,
00:57:01 il prévoit que ces biens
00:57:03 ne peuvent pas être déplacés, ne peuvent pas
00:57:05 être restitués ou rendus.
00:57:07 - Bon, il y a un certain nombre d'obstacles.
00:57:09 En effet, là,
00:57:11 c'est un petit peu la volonté de l'Etat de céder ou pas
00:57:13 face à des questions juridiques
00:57:15 qui se posent. - L'Etat,
00:57:17 et par la voix, notamment, de
00:57:19 Rachid Ayati, a déjà laissé entendre
00:57:21 qu'ils étaient favorables à une nouvelle loi
00:57:23 qui permettrait éventuellement cette
00:57:25 restitution, mais le fait est que
00:57:27 ce pose, à travers
00:57:29 le cas très précis
00:57:31 de ces objets qui
00:57:33 pourraient être restitués,
00:57:35 des questions qui sont d'ordre
00:57:37 historique, qui sont d'ordre politique,
00:57:39 et le droit ne s'amène à rien avoir
00:57:41 là-dedans. C'est lorsque
00:57:43 l'on vous donne quelque chose, lorsqu'une
00:57:45 famille ou,
00:57:47 en l'occurrence, Adel Kader
00:57:49 a donné, je crois que c'était
00:57:51 son épée, précisément,
00:57:53 directement, sans que
00:57:55 l'Algérie n'ait rien à voir
00:57:57 dans cette histoire. L'Etat algérien
00:57:59 n'existait pas en tant que tel.
00:58:01 Est-ce qu'Abdel Kader, aujourd'hui, appartient
00:58:03 à l'Algérie, alors même que l'Algérie
00:58:05 n'existait pas en tant que tel,
00:58:07 en tant qu'Etat ? - Oui, je comprends ce que vous voulez dire.
00:58:09 - Non, mais ça pose de
00:58:11 véritables questions. C'est-à-dire que pourquoi
00:58:13 l'Algérie, dans
00:58:15 ses deux mondes, précisément,
00:58:17 s'attache à ce genre d'objet ?
00:58:19 - Parce que c'est symbolique pour eux et que le
00:58:21 droit évolue en fonction de l'histoire.
00:58:23 Bien sûr, vous avez tout à fait raison, mais
00:58:25 à ce moment-là, rien n'évolue jamais, rien ne change jamais.
00:58:27 Il n'est pas complètement absurde, à un moment donné,
00:58:29 qu'un pays demande à récupérer
00:58:31 un certain nombre d'objets.
00:58:33 - En l'occurrence, c'est la famille, et c'est lui-même
00:58:35 qui ont pu céder
00:58:37 ces objets à la France ou à des
00:58:39 personnalités. - Il faudra déterminer s'il s'en vient.
00:58:41 En effet, c'est un don, et auquel cas, il doit y avoir
00:58:43 une trace de ça aussi, quand même.
00:58:45 Ou si, en effet,
00:58:47 il faut tout rendre au prétexte que
00:58:49 cet Algérien est dans l'ADN
00:58:51 algérien, mais
00:58:53 à ce moment-là, il y a un petit peu de considération politique
00:58:55 derrière, on ne va pas se le cacher. - Alors, considération politique,
00:58:57 admettons. Admettons que pour l'Algérie,
00:58:59 pour le pouvoir algérien, la restitution des biens
00:59:01 soit stratégique, super importante.
00:59:03 OK, on va faire des négociations
00:59:05 entre la France et l'Algérie.
00:59:07 Mais la France, on a aussi
00:59:09 des intérêts à défendre, on a aussi des
00:59:11 demandes. Alors, pourquoi ne pas utiliser
00:59:13 ces négociations pour, nous aussi,
00:59:15 faire avancer nos agendas ? - Donc, il faut vous dire
00:59:17 que là, il y a un rapport de force qui doit s'enclencher.
00:59:19 - Oui, et on peut tout à fait dire, OK, on rend
00:59:21 des choses qui vous sont chères,
00:59:23 et nous, on échange, on demande
00:59:25 plus de facilitations, par exemple, pour les EQTF
00:59:27 ou des choses comme ça. - Oui, donc, vous êtes sur la ligne des
00:59:29 Républicains, d'une certaine manière. - Oui, mais ça ne va pas.
00:59:31 - Non, ça ne va pas. - Pas avec la même
00:59:33 promesse ? - On est sur la réconciliation des mémoires, et là, vous mêlez
00:59:35 de la politique. Très honnêtement, je pense
00:59:37 qu'il y a un sujet qui est
00:59:39 vraiment de l'ordre de l'histoire, et je comprends
00:59:41 à quel point ce sujet, compte tenu
00:59:43 de la proximité et de l'Algérie
00:59:45 et de la France, et des histoires mêlées,
00:59:47 et on voit tous ceux qui ont pu
00:59:49 soit naître en Algérie, du temps où elle était
00:59:51 française, combien cette histoire est encore
00:59:53 douloureuse, mais aujourd'hui, de mêler des histoires
00:59:55 de QTF à la récidivision
00:59:57 de Boulogne, pour moi, ça n'a rien à voir. - Ça permettra à la France
00:59:59 de défendre certes. - Non, non, mais c'est pas
01:00:01 les leviers qui devraient être
01:00:04 interpellés. Pour moi, c'est deux choses très différentes.
01:00:06 - Mais on pourrait essayer. - J'aimerais qu'on avance
01:00:08 un petit peu et qu'on parle de cette interview
01:00:10 accordée hier à un média français
01:00:12 par Benjamin Netanyahou, qui a donc mis
01:00:14 en garde la France avec ses mots
01:00:16 "Notre victoire",
01:00:18 sous-entendu sur le Hamas
01:00:20 et par extension sur l'Iran.
01:00:22 C'est votre victoire.
01:00:24 Et puis à propos des civils morts
01:00:26 à Gaza par milliers, écoutez ce qu'il a dit
01:00:28 à Darius Rojman, qui l'interviewait.
01:00:30 - On voit bien que vous
01:00:32 tuez beaucoup de combattants du Hamas,
01:00:34 mais au prix de tellement
01:00:36 de victimes civiles
01:00:38 innocentes.
01:00:40 - Les civils,
01:00:42 chaque mort
01:00:44 de civils est une tragédie. Chaque fois
01:00:46 que je vois un enfant ou une femme
01:00:48 ou un civil innocent
01:00:50 mourir,
01:00:52 pour nous c'est une tragédie,
01:00:54 mais pour le Hamas c'est une stratégie.
01:00:56 Ils utilisent sciemment
01:00:58 les civils
01:01:00 comme des boucliers humains.
01:01:02 Nous avons envoyé
01:01:04 des milliers de
01:01:06 pamphlets, d'affiches, nous avons passé
01:01:08 des appels téléphoniques, nous faisons
01:01:10 tout pour éloigner
01:01:12 les civils des zones
01:01:14 de conflit et le Hamas,
01:01:16 eux, ils font en sorte que les civils
01:01:18 restent dans ces zones en leur tirant dessus.
01:01:20 - Monsieur le député,
01:01:22 en toile de fond, il y a aussi,
01:01:24 on peut commenter cet extrait tout à fait,
01:01:26 mais il y a aussi l'idée qui a germé
01:01:28 ces derniers jours, puisque plusieurs pays
01:01:30 ont été à la manœuvre pour la reconnaissance
01:01:32 d'un État palestinien, il y en a au moins trois
01:01:34 qui ont procédé d'ores et déjà
01:01:36 à la reconnaissance d'un État palestinien, même si ça reste
01:01:38 somme toute symbolique à ce stade.
01:01:40 Et l'idée que la France
01:01:42 n'entre pas dans cette
01:01:44 dynamique, est-ce que c'est précisément parce que
01:01:46 reconnaître aujourd'hui un État palestinien,
01:01:48 ce serait reconnaître de facto
01:01:50 une gouvernance
01:01:52 du Hamas et donc
01:01:54 un État qui serait factice,
01:01:56 d'une certaine manière, un État qui ne serait pas démocratique.
01:01:58 - Je crois qu'il faut distinguer deux choses. Il y a la lutte
01:02:00 contre le Hamas. Le Hamas, au fond, c'est le même
01:02:02 ennemi que celui qu'on a affronté en France
01:02:04 lorsqu'on a eu les attentats du Bataclan,
01:02:06 les attentats de l'Hypercacher contre Charlie Hebdo.
01:02:08 C'est le terrorisme islamiste
01:02:10 qui est dans une guerre génocidaire,
01:02:12 au fond, contre
01:02:14 les Juifs en Israël, contre
01:02:16 l'Occident de manière plus générale,
01:02:18 qui ne revendique pas la création d'un État
01:02:20 palestinien aux côtés d'Israël, mais qui revendique
01:02:22 la destruction d'Israël. Et d'ailleurs,
01:02:24 il s'est attaqué à des villages
01:02:26 peuplés de pacifistes, qui n'étaient
01:02:28 absolument pas des colonies, qui étaient dans les frontières
01:02:30 internationalement reconnues d'Israël.
01:02:32 Et donc, ça, on a été extrêmement clairs
01:02:34 depuis le début. Et puis, il n'empêche
01:02:36 qu'une fois que le Hamas aura été
01:02:38 mis hors d'état de nuire, il faudra bien
01:02:40 effectivement reprendre le chemin de la paix,
01:02:42 non pas, évidemment, avec le Hamas,
01:02:44 mais avec les autorités palestiniennes
01:02:46 non terroristes, non islamistes.
01:02:48 Comment vous faites ? Pour l'instant, il n'y a pas d'alternative.
01:02:50 Comment vous créez cette nouvelle gouvernance ?
01:02:52 La société civile est quasiment
01:02:54 inexiste. C'est la raison
01:02:56 pour laquelle la France ne souhaite pas reconnaître
01:02:58 immédiatement un État palestinien, parce qu'on ne saurait
01:03:00 pas quel État reconnaître. Il faut au préalable
01:03:02 pouvoir négocier des frontières,
01:03:04 il faut au préalable s'assurer qu'il y a
01:03:06 un gouvernement capable de régir
01:03:08 ce nouvel État. Il faut évidemment s'assurer
01:03:10 que les garanties de sécurité qui seront
01:03:12 demandées par les Israéliens puissent
01:03:14 être respectées. Et donc, c'est ce chemin-là
01:03:16 qui devra ensuite être couronné par la reconnaissance
01:03:18 d'un État palestinien. En tout cas, c'est la ligne
01:03:20 de la diplomatie française. Donc, comment vous interprétez
01:03:22 la décision de l'Espagne et de
01:03:24 l'Irlande d'avoir procédé à cette reconnaissance
01:03:26 parmi d'autres pays ? La Slovénie veut
01:03:28 aller vers ça aussi. J'ai le sentiment
01:03:30 qu'elle répond davantage à des questions de politique
01:03:32 intérieure qu'à des questions de politique
01:03:34 internationale. Et je crois que c'est
01:03:36 une erreur. Je pense que ce qu'il faut pouvoir
01:03:38 faire dans la période, c'est
01:03:40 au-delà, évidemment, de l'urgence,
01:03:42 de ce qui se passe dans la bande de Gaza, mais c'est
01:03:44 de pouvoir, à terme, reprendre un processus politique
01:03:46 qui, à nouveau, permette d'avoir les deux choses
01:03:48 qui sont essentielles. Évidemment, la souveraineté
01:03:50 pour les Palestiniens, mais aussi la sécurité
01:03:52 pour les Israéliens. Cette perspective,
01:03:54 effectivement, elle n'est pas
01:03:56 immédiate, on l'a bien compris, Françoise Laborde.
01:03:58 C'est le moins qu'on puisse dire. Mais
01:04:00 vous avez raison. Je veux dire, la reconnaissance
01:04:02 de l'État palestinien. Quel État palestinien ?
01:04:04 Quelles frontières ?
01:04:06 Avec ou sans la Cisjordanie ?
01:04:08 Gaza, Saloupa ?
01:04:10 Avec quel leader ? Est-ce que c'est
01:04:12 Mahmoud Abbas ? Mais enfin, Mahmoud Abbas,
01:04:14 il a été, si je puis dire, mis en
01:04:16 minorité à Gaza parce que les Gazaouis
01:04:18 trouvaient qu'il était trop
01:04:20 corrompu. Est-ce que l'autorité palestinienne
01:04:22 a encore la justification ? Il y a le fameux
01:04:24 leader israélien dont tout le monde parle
01:04:26 qui est en prison en Israël depuis
01:04:28 très longtemps, Marc Barkouti.
01:04:30 Mais bon, encore une fois,
01:04:32 est-ce que ça peut être un leader pour les palestiniens ?
01:04:34 Il faut à un moment donné que ce peuple aussi,
01:04:36 s'ils veulent avoir un État, s'exprime.
01:04:38 Et puis surtout, il faut quand même rappeler qu'il y a
01:04:40 deux conditions avant tout. C'est un, la libération
01:04:42 des otages. Parce que dans la conversation,
01:04:44 on finit toujours par oublier le sort des otages.
01:04:46 C'est quand même ça le déclencheur.
01:04:48 Je veux dire, il y a l'attaque du 7 et puis
01:04:50 il y a ces otages qui ont été kidnappés. Donc
01:04:52 commencez par rendre les otages.
01:04:54 Et puis après, peut-être qu'on pourra discuter.
01:04:56 Moi, ce que je trouve désolant dans l'idée de reconnaître
01:04:58 un État palestinien sans
01:05:00 aucune espèce de condition,
01:05:02 c'est en effet des questions de politique intérieure
01:05:04 et on ne tient absolument pas compte du sort des otages.
01:05:06 Enfin, je veux dire, c'est impensable.
01:05:08 Si on avait, nous,
01:05:10 si on se sentait un tout petit peu plus concernés,
01:05:12 si on avait de la famille
01:05:14 dans ces situations, ce sont des gens,
01:05:16 comme vous l'avez dit, qui étaient des pacifistes,
01:05:18 qui étaient des gens de gauche, qui travaillaient avec les palestiniens.
01:05:20 On a vu qu'un chef d'entreprise,
01:05:22 qui avait embauché des jeunes palestiniens dans son entreprise,
01:05:24 les mêmes sont venus, ont tué, ont
01:05:26 violé sa fille, l'ont tué et sont repartis.
01:05:28 Donc, à un moment donné,
01:05:30 c'est impensable de ne pas penser aux otages en permanence.
01:05:32 Et moi, c'est vraiment mon obsession.
01:05:34 On a trop déshumanisé cette crise
01:05:36 au fil du temps, Lucas. Vous êtes d'accord
01:05:38 d'une certaine manière avec Françoise ?
01:05:40 Je n'ai pas l'impression qu'on ait déshumanisé
01:05:42 la crise. Au contraire, on parle beaucoup
01:05:44 des bombardements, des otages, etc.
01:05:46 Mais en tout cas, pour en revenir à la reconnaissance
01:05:48 de l'État de la Palestine,
01:05:50 si ça se fait, ça créerait
01:05:52 un précédent fâcheux. C'est-à-dire que
01:05:54 le droit international
01:05:56 est basé sur la négociation.
01:05:58 Là, en l'occurrence, ce qui se passerait, c'est qu'on a une attaque
01:06:00 terroriste, on a un pogrom qui fait
01:06:02 des centaines de morts, qui donne lieu
01:06:04 à une reconnaissance officielle.
01:06:06 Et ça, ça créerait un dangereux précédent.
01:06:08 Ça montre aussi quelque chose, je trouve,
01:06:10 qui traverse nos sociétés, c'est qu'on a une société
01:06:12 occidentale, en l'occurrence,
01:06:14 qui réagit beaucoup sous
01:06:16 le coup de l'émotion, plus que de la raison.
01:06:18 Et là...
01:06:20 35 000 morts, ce n'est pas négligeable non plus.
01:06:22 On peut arguer, comme le disait l'intervieweur hier,
01:06:24 que c'est beaucoup de morts.
01:06:26 Les États reconnaissent ou veulent reconnaître
01:06:28 la Palestine
01:06:30 après des attaques terroristes.
01:06:32 En théorie, on devrait
01:06:34 reconnaître un État après des négociations.
01:06:36 Ce qui n'est pas le cas.
01:06:38 D'accord. Donc on a mis la charrue avant les bœufs.
01:06:40 D'une façon un peu triviale, on peut dire ça.
01:06:42 Raphaël,
01:06:44 votre regard sur
01:06:46 cette interview, peut-être,
01:06:48 et la manière dont il a parlé de la mort
01:06:50 de ces civils, et aussi sur
01:06:52 la position française, aujourd'hui.
01:06:54 Moins que sur
01:06:56 l'interview, mais sur la position
01:06:58 française. Je pense que
01:07:00 la singularité française,
01:07:02 dans cette période, c'est de
01:07:04 maintenir un équilibre. Et je pense que
01:07:06 on peut reprocher beaucoup de choses
01:07:08 à la France
01:07:10 ces derniers mois, ces dernières années.
01:07:12 Mais la position, elle me semble
01:07:14 relativement mesurée. C'est-à-dire que
01:07:16 d'admettre que la perspective
01:07:18 de la reconnaissance de l'Etat palestinien
01:07:20 est un but.
01:07:22 Rechercher,
01:07:24 c'est un préalable.
01:07:26 Mais de poser des conditions,
01:07:28 et je pense que Christine Laborde a raison.
01:07:30 Françoise, pardon.
01:07:32 - Comment elle a raison ? Christine ?
01:07:34 - Vous avez droit à tout, indécidément,
01:07:36 pour ces paquets.
01:07:38 - On ferait qu'aux craintes. - Peut-être.
01:07:40 Non, non, mais
01:07:42 de ce préalable,
01:07:44 d'abord, cette
01:07:46 nécessité de pouvoir libérer nos
01:07:48 otages, et dans un deuxième temps,
01:07:50 je dirais que l'ensemble des
01:07:52 forces politiques
01:07:54 présentes en Palestine,
01:07:56 qu'elles puissent reconnaître, ne serait-ce que
01:07:58 l'existence d'Israël. C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
01:08:00 ce n'est pas
01:08:02 quelque chose qui est évident
01:08:04 pour nombre de ces mouvements
01:08:06 politiques. Ça, c'est
01:08:08 les deux préalables, avant même d'aborder
01:08:10 cette discussion sur... Tout le reste,
01:08:12 c'est de la symbolique. Et la
01:08:14 France, aujourd'hui, ne peut pas faire de la symbolique.
01:08:16 Moi, je comprends, et ça a été très bien dit,
01:08:18 que des gouvernements,
01:08:20 en l'occurrence
01:08:22 l'Irlande,
01:08:24 l'Espagne, pour des raisons de politique
01:08:26 intérieure, donnent
01:08:28 ça à leurs...
01:08:30 à leurs militants.
01:08:32 Mais c'est désastreux
01:08:34 du point de vue international.
01:08:36 - Il y a une question qu'on n'a pas abordée
01:08:38 encore. Me revient
01:08:40 en tête l'interview de l'ancien président de la République,
01:08:42 François Hollande, que vous avez sans doute entendu aussi.
01:08:44 Sur le degré... C'est un peu une question
01:08:46 taboue. Sur le degré d'adhésion réelle des
01:08:48 Palestiniens au Hamas,
01:08:50 est-ce qu'ils soutiennent
01:08:52 de fait le Hamas ? Est-ce que, finalement,
01:08:54 ce qui s'est passé là, et les milliers de morts
01:08:56 aussi qu'ont entraîné les opérations
01:08:58 de représailles,
01:09:00 vont pas créer un degré
01:09:02 d'adhésion supplémentaire ? C'était un petit peu la
01:09:04 crainte de François Hollande. Je ne sais pas si vous l'avez
01:09:06 entendu, je l'ai vu avec Jacob Bovitz, qui disait
01:09:08 "Attention, vous allez créer des générations
01:09:10 de vengeurs derrière aussi."
01:09:12 Mais c'est... Et une perspective
01:09:14 de paix qui s'éloigne de plus en plus. C'est le but
01:09:16 du Hamas. En fait, avant le 7
01:09:18 octobre, Israël était en train
01:09:20 de se réconcilier avec les autres pays arabes
01:09:22 de la région. La question
01:09:24 palestinienne n'était plus au centre des
01:09:26 préoccupations de l'opinion publique
01:09:28 internationale. Et là, le
01:09:30 Hamas, à sa façon, a
01:09:32 réussi un coup de maître. C'est-à-dire que
01:09:34 finalement,
01:09:36 par exemple, les personnes qui ont été
01:09:38 attaquées en Israël, c'est plutôt des fêtards,
01:09:40 des personnes pacifistes, qui
01:09:42 eux vont se radicaliser. Toutes les
01:09:44 opinions publiques occidentales sont chauffées à blanc.
01:09:46 Une reconciliation entre deux États
01:09:48 paraît totalement impossible
01:09:50 aujourd'hui. Et c'était ça, en fait,
01:09:52 le but du Hamas. Son but, c'était pas
01:09:54 forcément de détruire à l'incendie l'État d'Israël.
01:09:56 C'était d'antagoniser encore plus
01:09:58 la situation qui,
01:10:00 bon an, mal an, se résorbait peu à peu,
01:10:02 notamment avec les accords d'Abraham.
01:10:04 Les morts,
01:10:06 la mort des Gazaouis, aujourd'hui,
01:10:08 fait partie de la stratégie
01:10:10 imaginée
01:10:12 par Ismail Haniyeh, qui l'assume.
01:10:14 C'est-à-dire que le sang de ses femmes
01:10:16 et de ses enfants participe
01:10:18 finalement de cette détestation d'Israël
01:10:20 et qui fait partie
01:10:22 d'un projet politique de ses
01:10:24 leaders du Hamas.
01:10:26 Il ne faut pas l'oublier, ça.
01:10:28 - C'est la phrase de
01:10:30 Golda Demer, qui disait
01:10:32 "Quand l'amour pour vos
01:10:34 enfants sera plus important que la haine
01:10:36 que vous avez pour nous, peut-être qu'on arrivera
01:10:38 à la paix". Mais c'est exactement le cas.
01:10:40 C'est ce qu'a dit une certaine façon Netanyahou hier.
01:10:42 Quand il dit "En effet, grâce au dôme de fer,
01:10:44 Israël arrive à
01:10:46 protéger ses ressortissants",
01:10:48 on voit bien, et c'est horrible, les morts
01:10:50 de Gaza, il ne s'agit pas du tout
01:10:52 de les minimiser, mais on voit bien que c'est le cadet
01:10:54 des soucis du Hamas, et c'est même pire,
01:10:56 sans doute les utilise-t-il aussi
01:10:58 comme bouclier humain, la population civile.
01:11:00 - Ça faisait partie de ses arguments hier.
01:11:02 - C'est un élément essentiel.
01:11:04 Le but du Hamas n'est pas d'obtenir
01:11:06 la création d'un État palestinien,
01:11:08 c'est au contraire de l'empêcher d'advenir.
01:11:10 Et ce n'est pas pour rien qu'à chaque fois qu'il mène ses campagnes
01:11:12 d'attentats terroristes, c'est au moment où le
01:11:14 processus de paix peut avancer.
01:11:16 C'était déjà le cas après les accords
01:11:18 d'Oslo, en 1993,
01:11:20 1994, le processus d'Oslo
01:11:22 avait été engagé, c'est le moment où le Hamas
01:11:24 a mené une campagne d'attentats
01:11:26 en Israël pour tenter de faire déraper
01:11:28 ce processus de paix. - Et là, on était en effet dans un autre
01:11:30 processus de normalisation avec les pays du Golfe
01:11:32 qui était assez avancé.
01:11:34 - J'aimerais juste qu'on garde une dizaine de minutes
01:11:36 pour parler de quelque chose qui nous
01:11:38 concerne au Premier chef, c'est ce qui se passe
01:11:40 en Nouvelle-Calédonie, avec les forces
01:11:42 de l'ordre qui regagnent peu à peu
01:11:44 la maîtrise du terrain, à Nouméa en particulier
01:11:46 qui a été le plus frappé par les émeutes.
01:11:48 Les moyens déployés sont importants,
01:11:50 alors il y a encore quelques secteurs,
01:11:52 quartiers compliqués, mais les
01:11:54 Calédoniens respirent un peu. Regardez cette
01:11:56 séquence qui a été tournée par
01:11:58 nos équipes, on voit la progression
01:12:00 des forces de l'ordre avec
01:12:02 de nombreux blindés pour permettre
01:12:04 de déblayer les axes routiers et les
01:12:06 carrefours qui étaient encombrés.
01:12:08 ...
01:12:32 - Et je vous propose d'écouter aussi ce que disait
01:12:34 la porte-parole du gouvernement à propos de cette
01:12:36 opération d'envergure.
01:12:38 - Alors que l'état d'urgence a été levé
01:12:40 lundi à 20h, heure de
01:12:42 Paris, je tiens ici à rappeler
01:12:44 les deux mots qui guident notre action
01:12:46 sur le caillou.
01:12:48 Ordre et dialogue.
01:12:50 Car c'est par le dialogue que nous pourrons
01:12:52 bâtir un accord pour envisager l'avenir
01:12:54 de la Nouvelle-Calédonie et que ce dialogue
01:12:56 ne peut se tenir que dans le calme.
01:12:58 Grâce aux moyens déployés
01:13:00 et aux décisions prises, la situation
01:13:02 continue de s'améliorer,
01:13:04 mais elle demeure néanmoins fragile
01:13:06 et notre vigilance reste absolue.
01:13:08 Une mission de travail
01:13:10 et de médiation a été installée,
01:13:12 composée de trois hauts fonctionnaires impartiaux.
01:13:14 Elle devra travailler à bâtir
01:13:16 cet accord politique global
01:13:18 avec tous les Calédoniens.
01:13:20 Comme il l'a annoncé, le président
01:13:22 de la République tiendra un point d'étape d'ici
01:13:24 un mois pour prendre les décisions
01:13:26 concernant la suite institutionnelle à mener.
01:13:28 En considérant le retour au calme
01:13:30 et la tenue sincère des engagements
01:13:32 de l'ensemble des partis.
01:13:34 Le problème, David Damien,
01:13:36 je vais me tourner là-haut, parce que vous représentez
01:13:38 la majorité et donc par extension
01:13:40 un peu l'exécutif.
01:13:42 Trois hauts fonctionnaires ont été missionnés,
01:13:44 on en parlait tout à l'heure avec Françoise.
01:13:46 C'est une mission qui est assez
01:13:48 techno, pas assez politique,
01:13:50 en tout cas pas assez du goût
01:13:52 du FLNKS. Vous avez sans doute pris connaissance
01:13:54 du tract,
01:13:56 du communiqué assez virulent d'ailleurs
01:13:58 émis par le FLNKS le week-end dernier,
01:14:00 qui disait "nous la mission à laquelle elle a été composée
01:14:02 elle ne nous convient pas, on veut
01:14:04 y ajouter des politiques, on veut une figure
01:14:06 un peu emblématique pour la chapeauter".
01:14:08 On voit mal dans ces conditions comment le dialogue
01:14:10 souhaité ardemment par
01:14:12 Emmanuel Macron, qui doit prendre normalement
01:14:14 un mois, va pouvoir même s'enclencher.
01:14:16 Il y a quelque chose là qui est en train de ne pas fonctionner.
01:14:18 La porte-parole du gouvernement,
01:14:20 et ça ne vous étonnera pas que je sois d'accord avec elle,
01:14:22 a dit que les deux priorités étaient ordre et dialogue.
01:14:24 L'ordre, il commence à être rétabli
01:14:26 en Nouvelle-Calédonie et c'est extrêmement important.
01:14:28 - A quel prix ? 3 000 gendarmes et forces mobiles sur place ?
01:14:30 - Bien sûr. - Ils vont rester.
01:14:32 - Bien sûr, mais c'était essentiel de pouvoir le faire et de faire
01:14:34 précisément cette mobilisation exceptionnelle
01:14:36 qui a permis de rétablir l'ordre.
01:14:38 On avait au fond en Nouvelle-Calédonie
01:14:40 plusieurs éléments. On avait évidemment de la délinquance,
01:14:42 de la criminalité de droit commun, un peu
01:14:44 celle qu'on avait vue d'ailleurs au mois de juillet
01:14:46 en métropole lors des émeutes
01:14:48 urbaines. On avait en plus,
01:14:50 en Nouvelle-Calédonie, c'est une spécificité,
01:14:52 100 000 armes à peu près en circulation.
01:14:54 Donc avec évidemment un danger encore plus
01:14:56 important et puis évidemment cette dimension politique
01:14:58 qui se rajoute et qui crée un risque
01:15:00 d'embrasement assez important. On commence à rétablir
01:15:02 l'ordre, c'était extrêmement important, ça pourrait
01:15:04 paraître de bon sens, mais enfin, quand on le menait,
01:15:06 beaucoup de nos oppositions, y compris
01:15:08 le Rassemblement national, loin de soutenir
01:15:10 les efforts qui étaient entrepris, venaient nous dire
01:15:12 qu'il fallait tout abandonner en race campagne, tout lâcher.
01:15:14 Ça n'a jamais été notre ligne et on commence à rétablir
01:15:16 l'ordre. Le dialogue, maintenant, c'est le moment dans lequel
01:15:18 on rentre et donc évidemment... - Et c'est peut-être
01:15:20 le plus ardu, c'est ce que je vous disais.
01:15:22 - Bien sûr, c'est toujours difficile, mais évidemment
01:15:24 qu'en ce début de discussion, le FLNKS
01:15:26 est sur la position que vous avez rappelée,
01:15:28 c'est précisément le but de cette mission
01:15:30 de dialogue, de pouvoir avoir de la discussion,
01:15:32 de la négociation, c'est normal. - Donc il faut la faire évoluer ?
01:15:34 - Les gens ne disent pas la même chose. - Il faut la faire évoluer ?
01:15:36 Parce que là, visiblement, en l'état, ils ne vont pas être prêts
01:15:38 à discuter avec les personnes qui ont été mandatées.
01:15:40 - Mais on verra dans les prochains jours et les prochaines semaines ce qui se passe.
01:15:42 Il y a toujours évidemment cette discussion,
01:15:44 cette négociation qui a lieu. - Mais...
01:15:46 - Françoise. - C'est quand même une maladie française
01:15:48 à chaque fois d'aller chercher des hauts fonctionnaires
01:15:50 pour essayer de dialoguer avec des gens.
01:15:52 Je... Pardon, mais...
01:15:54 Quand Michel Rocard a voulu créer la mission
01:15:56 qui était le préalable aux accords de Matignon,
01:15:58 il n'est pas allé chercher des hauts fonctionnaires.
01:16:00 Il est allé chercher le grand maître du Grand Orient de France
01:16:02 parce que les loges maçonniques étaient le seul endroit
01:16:04 où Kalldorch et Canac se parlaient.
01:16:06 Il est allé chercher le chanoine
01:16:08 Guybert de Mémoire. Il est allé chercher son dirkab,
01:16:10 directeur de cabinet, pardon,
01:16:12 qui était Christian Blanc. Il est allé chercher,
01:16:14 je ne sais... J'ai oublié les noms, pardon.
01:16:16 Mais en tout cas, un membre de l'opposition de l'époque.
01:16:18 Donc il y avait l'idée d'avoir
01:16:20 une mission composée de personnalités
01:16:22 qui connaissaient le terrain
01:16:24 et qui avaient chacun une valeur ajoutée importante.
01:16:26 Là, alors... Pardon, mais
01:16:28 manifestement, les trois personnes
01:16:30 qui ont sans doute beaucoup de talent et beaucoup de savoir-faire,
01:16:32 mais encore une fois, on nomme des hauts fonctionnaires
01:16:34 pour un dossier qui est éminemment politique.
01:16:36 Et à un moment donné, il faut prendre le temps,
01:16:38 encore une fois, quand il y a eu un affrontement
01:16:40 aussi lourd
01:16:42 qui a réveillé des blessures aussi profondes,
01:16:44 on est sur
01:16:46 une sorte de mission de réconciliation.
01:16:48 On est sur une mission du dialogue.
01:16:50 Alors je ne veux pas dire qu'il ne faut pas aller chercher
01:16:52 forcément des "semaines tout auto" en Afrique du Sud,
01:16:54 mais... P. Assondade, d'ailleurs, je pense...
01:16:56 Je ne sais plus...
01:16:58 Mais c'est de l'ordre de ça.
01:17:00 Il faut une mission de réconciliation.
01:17:02 On ne peut pas juste se mettre autour de la table
01:17:04 pour dire qu'on va reprendre la conversation
01:17:06 à la même visée.
01:17:08 Oui, on va y aller à la table.
01:17:10 On va remettre la table.
01:17:12 On va remarquer non plus que ça nous a dénigré.
01:17:14 Quel plus haut niveau d'engagement politique peut-on avoir
01:17:16 dans la question de la réconciliation ?
01:17:18 On a eu par ailleurs, évidemment, un dialogue qui est mené
01:17:20 au niveau du Premier ministre, des ministres,
01:17:22 et il y a effectivement cette mission technique sur place
01:17:24 pour nouer le lien.
01:17:26 Est-ce qu'il n'a pas un peu plus troublé le jeu ?
01:17:28 On est comme si sibilins.
01:17:30 Est-ce qu'il n'a pas été trop sibilin en brandissant aussi
01:17:32 la menace d'un référendum national sur la question de Calais-Denis
01:17:34 s'ils n'arrivaient pas à se mettre d'accord ?
01:17:36 Si je peux me permettre, d'abord, il ne faut pas se tromper.
01:17:38 Lorsque Priska Tévenault annonce la fin de l'état d'urgence,
01:17:40 il ne faut pas y voir
01:17:42 le fait que la situation
01:17:44 soit entièrement pacifiée,
01:17:46 que l'ordre règne sur l'île,
01:17:48 mais c'est d'abord pour s'exonérer
01:17:50 aussi d'un débat
01:17:52 qui aurait eu lieu au sein de l'hémicycle
01:17:54 si cet état d'urgence avait dû être prolongé.
01:17:56 Ça ne pouvait pas être reconduit tacitement.
01:17:58 Il fallait l'accord de...
01:18:00 Ce n'est pas rien malgré tout,
01:18:02 parce qu'on imagine le spectacle
01:18:04 que serait donné dans l'Assemblée,
01:18:06 dans le contexte qu'on connaît aujourd'hui,
01:18:08 à quelques jours des européennes.
01:18:10 Avec Allefi qui aurait fait le feu de Toubou.
01:18:12 C'est la première chose.
01:18:14 D'ailleurs, les images que vous montrez,
01:18:16 certes, les forces de l'ordre,
01:18:18 les gendarmes, les policiers présents sur place
01:18:20 essayent de reprendre,
01:18:22 d'éblayer les routes,
01:18:24 mais on voit que c'est à coup de grenades,
01:18:26 que les choses ne sont pas encore
01:18:28 apaisées.
01:18:30 Ça demande vraiment une énergie
01:18:32 pour pouvoir reconquérir
01:18:34 du terrain face aux bloqueurs,
01:18:36 aux barrages et aux émeutiers.
01:18:38 Donc ça, c'est quand même
01:18:40 le préalable qu'il faut poser dans cette discussion,
01:18:42 avant même d'imaginer qu'un dialogue
01:18:44 soit possible, parce que
01:18:46 ces dernières semaines
01:18:48 ont été très dures, de part et d'autre,
01:18:50 pour les caldoges, pour les indépendantistes.
01:18:52 Et aujourd'hui, je pense qu'on est encore
01:18:54 très loin d'un dialogue serein entre les différentes parties,
01:18:56 sachant que le FNKS
01:18:58 aujourd'hui
01:19:00 est très largement concurrencé
01:19:02 par des mouvements qui sont encore
01:19:04 plus radicaux, ce qui explique
01:19:06 aussi... - Ce qui a toujours été le cas.
01:19:08 - Oui, mais sauf qu'il y avait
01:19:10 des leaders... - Oui,
01:19:12 Chibau et Yeweneh, incarnés
01:19:14 ceux qui pouvaient dialoguer avec
01:19:16 l'État français. J'aimerais juste qu'on parle aussi du quotidien
01:19:18 des Calédoniens, qui connaissent
01:19:20 encore des problèmes de ravitaillement et d'accessibilité,
01:19:22 au point qu'on est obligés
01:19:24 d'instaurer maintenant des ponts maritimes.
01:19:26 C'est le cas à Bouraille,
01:19:28 sur la côte ouest. Je vous propose de découvrir ce reportage
01:19:30 de Corentin Briot.
01:19:32 Bien qu'il soit tard dans la nuit,
01:19:34 on s'active pour que le ravitaillement
01:19:36 arrive au plus vite dans la ville de Bouraille.
01:19:38 Après deux semaines d'émeute
01:19:42 à Nouméa, un relatif
01:19:44 retour au calme commence à apparaître.
01:19:46 Alors ce ravitaillement matinal
01:19:48 en médicaments, sur cette île presque
01:19:50 coupée du monde, arrive comme une délivrance.
01:19:52 - Nous,
01:19:54 en contrepartie, on a préparé
01:19:56 3 tonnes de fruits et légumes
01:19:58 qui sont dans le camion ici, là,
01:20:00 et qu'on va remettre sur le bateau pour que le bateau
01:20:02 ne redescende pas à vide, et ça permettra
01:20:04 d'alimenter les commerces de Nouméa.
01:20:06 - La ville de Bouraille
01:20:08 est située à plus de 150 kilomètres
01:20:10 au nord de Nouméa.
01:20:12 Elle est habituellement accessible à 2 heures de voiture,
01:20:14 mais depuis les émeutes,
01:20:16 elle est quasiment inaccessible depuis la route.
01:20:18 C'est aussi dans cette commune
01:20:20 de 5500 habitants
01:20:22 que viennent se ravitailler les éleveurs isolés
01:20:24 et les tribus montagneuses.
01:20:26 Depuis que la tension est un peu
01:20:28 redescendue dans ce point névralgique
01:20:30 du territoire, les patrons
01:20:32 de cette épicerie n'ont pas hésité
01:20:34 à prendre la route pour ramener
01:20:36 de quoi remplir leurs rayons, non sans crainte.
01:20:38 - On a aussi pris le risque
01:20:40 de prendre la route, malgré
01:20:42 que certains aient été
01:20:44 pillés sur la route.
01:20:46 On a pris le risque
01:20:48 d'essayer d'aller jusqu'à Nouméa,
01:20:50 de revenir. On a réussi à faire
01:20:52 2-3 voyages, donc pour l'instant,
01:20:54 on a un peu encore tout ce qu'il faut.
01:20:56 - Quelque chose manque encore cruellement,
01:20:58 le carburant. Or,
01:21:00 l'agriculture, pilier de l'économie locale,
01:21:02 en a grandement besoin.
01:21:04 - Raphaël,
01:21:06 est-ce que cette solidarité qu'on voit
01:21:08 apparaître ici, qui est assez touchante
01:21:10 dans ce reportage, est-ce que ça peut être le socle
01:21:12 d'une confiance
01:21:14 retrouvée, d'un avenir
01:21:16 qui pourrait être
01:21:18 envisageable pour toutes les communautés
01:21:20 et qui irait évidemment
01:21:22 au-delà des dirigeants, parce qu'on peut faire
01:21:24 tous les accords de paix ou les accords qu'on veut
01:21:26 si la population elle-même n'y croit pas,
01:21:28 ça va être compliqué ?
01:21:30 - Vous avez raison de
01:21:32 souligner cette
01:21:34 solidarité qui a pu exister
01:21:36 au plus fort
01:21:38 de cette crise, des émeutes.
01:21:40 Certains quartiers,
01:21:42 finalement, les habitants, les voisins,
01:21:44 ont été le socle
01:21:46 pour ces personnes, pour permettre
01:21:48 de passer ces
01:21:50 jours, ces semaines très compliquées.
01:21:52 Après, et on l'a
01:21:54 aussi très largement souligné,
01:21:56 il y a des crises passion
01:21:58 identitaires qui font que
01:22:00 aujourd'hui, ces
01:22:02 dernières semaines, s'est passé un certain
01:22:04 nombre d'événements, des maux, des actions
01:22:06 entre
01:22:08 communautés qui
01:22:10 rendent quand même difficile lorsque
01:22:12 notamment,
01:22:14 c'est pas seulement un soupçon de racisme
01:22:16 anti-blanc qui a été formulé,
01:22:18 mais c'était parfois
01:22:20 de manière très avérée,
01:22:22 très documentée, des actions
01:22:24 menées contre les
01:22:26 caldoches, c'est compliqué quand même, malgré
01:22:28 tout, de se dire que du jour au lendemain,
01:22:30 on va pouvoir envisager l'avenir
01:22:32 de manière sereine, avec de nouveau
01:22:34 cette espèce de vivre
01:22:36 ensemble qui était possible
01:22:38 en Nouvelle-Calédonie. - Certains en sont
01:22:40 même à envisager une partition de l'île, c'est des choses
01:22:42 de très mal tournée. - Oui, et j'allais
01:22:44 dire, le dossier est d'autant plus important que
01:22:46 ça va servir
01:22:48 de modèle. On voit bien que
01:22:50 d'autres territoires d'outre-mer
01:22:52 regardent
01:22:54 avec attention ce qui se passe en Nouvelle-Calédonie.
01:22:56 C'est pourquoi l'idée de dire
01:22:58 "Bon, très bien, ok, il y a eu des soucis,
01:23:00 on va se mettre autour de la table, on recommence à parler",
01:23:02 je ne suis pas sûre que ça suffise.
01:23:04 Je pense encore une fois que
01:23:06 il faudrait qu'il y ait vraiment une mission
01:23:08 qui aille sur place, rencontrer les
01:23:10 communautés, discuter, faire le tour
01:23:12 des différentes îles
01:23:14 et rencontrer tout le monde
01:23:16 et essayer d'avancer, parce que, encore
01:23:18 une fois, nommer trois personnes pour dire "Très bien,
01:23:20 on va reprendre, alors mettons-nous autour de la table sur
01:23:22 quel point vous êtes d'accord, point B, non."
01:23:24 Non, ça ne marche pas comme ça.
01:23:26 Quand il y a une crise de cette ampleur, il faut
01:23:28 mouiller la chemise, il faut aller sur le
01:23:30 terrain, il faut les rencontrer les gens,
01:23:32 il faut leur parler, il faut leur faire comprendre,
01:23:34 il faut leur expliquer qu'on les écoute
01:23:36 caldoge comme canaque.
01:23:38 C'est absolument indispensable,
01:23:40 sinon on n'arrivera à rien. - Est-ce que finalement un mois, c'était pas
01:23:42 un peu ambitieux ? On comprend bien qu'il y a l'échéance
01:23:44 du congrès de Versailles qui approche
01:23:46 et que, d'une certaine manière,
01:23:48 Emmanuel Macron voulait rester dans
01:23:50 les clous pour se laisser une porte de sortie,
01:23:52 mais ce dialogue-là, il va devoir s'instaurer
01:23:54 sur le long terme.
01:23:56 - C'est l'évidence. Il ne s'agit évidemment pas de dire
01:23:58 "C'est un mois". - Il va être réglé en disant "Top, là, d'ici
01:24:00 trois semaines". - Ça n'a jamais été un mois pour tout régler.
01:24:02 C'est un mois pour retrouver précisément
01:24:04 le chemin du dialogue, parce que, comme ça a été d'ailleurs
01:24:06 assez justement dit, ce n'est pas au cœur
01:24:08 de la crise, au cœur des violences, que vous arrivez
01:24:10 à le retrouver. C'est pourquoi le maintien de l'ordre
01:24:12 doit aussi permettre de retrouver ce chemin-là.
01:24:14 Donc, c'est évidemment un mois qui est une étape,
01:24:16 qui est une étape pour dessiner aussi un nouvel avenir
01:24:18 pour la Nouvelle-Calédonie,
01:24:20 puisque c'est bien de cela, au-delà des émeutes,
01:24:22 il s'agit ces derniers mois, et puis pour les mois qui viennent,
01:24:24 suite notamment aux trois référendums.
01:24:26 - Merci à tous d'avoir été des nôtres
01:24:28 cet après-midi, merci pour votre participation.
01:24:30 Merci, Françoise, de m'avoir accompagnée
01:24:32 tout au long de ces deux heures. J'en garde quelques-uns
01:24:34 parmi nous. On marque une petite pause
01:24:36 et puis on retrouvera Vincent, bien sûr, pour
01:24:38 le rappel des grands titres de ce vendredi.
01:24:44 - Donc, voici pour le journal de 16h
01:24:46 avec Vincent Farrand, déjà l'une de l'actualité,
01:24:48 cet attentat qui a donc été déjoué et qui visait
01:24:50 les Jeux olympiques à Saint-Etienne.
01:24:52 - Un ressortissant tchétchène de 18 ans a été
01:24:54 interpellé le 22 mai dernier.
01:24:56 L'homme souhaitait s'en prendre aux épreuves
01:24:58 de football au stade Geoffroy-Guichard,
01:25:00 donc pendant les Jeux olympiques à Saint-Etienne.
01:25:02 Il voulait être attaqué des spectateurs,
01:25:04 mais aussi les forces de l'ordre,
01:25:06 a donc indiqué Gérald Darmanin
01:25:08 dans un communiqué. - Et puis, on va bien sûr
01:25:10 revenir à cette attaque au couteau qui a fait plusieurs
01:25:12 blessés en Allemagne aujourd'hui. - Cela s'est déroulé
01:25:14 en fin de matinée à Mannheim, près de la frontière
01:25:16 française. Les policiers ont dû faire
01:25:18 usage de leurs armes pour arrêter l'assaillant.
01:25:20 Un agent, justement, fait partie des personnes
01:25:22 blessées. Maxime Legay.
01:25:24 - Sur ces images d'une violence inouïe,
01:25:28 cet individu armé d'un couteau
01:25:30 s'en prend à ses deux hommes,
01:25:32 ainsi qu'aux forces de l'ordre,
01:25:34 avant d'être neutralisé
01:25:36 par la police.
01:25:38 Les faits se sont déroulés en plein centre-ville
01:25:40 de la ville de Mannheim,
01:25:42 au sud-ouest de l'Allemagne.
01:25:44 Parmi l'une des personnes prises pour cible,
01:25:46 un membre de l'organisation allemande
01:25:48 Pax Europa, une association
01:25:50 citoyenne particulièrement critique
01:25:52 à l'égard de l'islam.
01:25:54 Le motif de cette agression demeure
01:25:56 inconnu. Les victimes ont été
01:25:58 hospitalisées. Les autorités
01:26:00 allemandes n'ont pas encore communiqué sur leur
01:26:02 état de santé, ni sur celui
01:26:04 de l'assaillant, mais ont assuré
01:26:06 que la situation était désormais
01:26:08 sécurisée.
01:26:10 Trois personnes sont jugées aujourd'hui
01:26:12 après des menaces de mort contre
01:26:14 un proviseur à Ivry.
01:26:16 Les mises en cause sont tâgées de 18 à 20 ans.
01:26:18 Il s'agit de deux hommes et d'une femme.
01:26:20 Ils accusent la proviseure
01:26:22 d'avoir voulu retirer de force
01:26:24 le voile islamique d'une élève.
01:26:26 Célia Barod, vous êtes avec Olivier Gangloff.
01:26:28 Seules deux des trois prévenus
01:26:30 étaient donc jugés aujourd'hui.
01:26:32 Oui, Vincent, l'un des jeunes
01:26:34 prévenus a demandé à être jugé
01:26:36 plus tard, le temps pour lui de trouver
01:26:38 un avocat. La jeune fille impliquée
01:26:40 dans cette affaire est actuellement
01:26:42 à Dubaï. Elle s'affiche sur les réseaux
01:26:44 sociaux et elle est donc représentée
01:26:46 par son avocat, enfin le troisième prévenu,
01:26:48 qui lui n'a pas de conseil.
01:26:50 Il s'appelle Jules L. Cet ancien
01:26:52 élève du lycée Romain-Roland à Ivry-sur-Seine
01:26:54 est poursuivi pour menace de commettre
01:26:56 un crime ou un délit contre les personnes
01:26:58 ou les biens. À la barre, ce garçon
01:27:00 de 20 ans a tenu à présenter ses excuses
01:27:02 à la proviseure, puis il a reconnu
01:27:04 les conséquences de son acte, il dit avoir
01:27:06 agi sous le coup de l'émotion après
01:27:08 le récit de Méhissa sur les réseaux sociaux.
01:27:10 Enfin, une autre personne
01:27:12 est présente sur le banc des partis civils,
01:27:14 aux côtés de la proviseure qui vit désormais
01:27:16 à Lille-Maurice et qui a fait spécialement
01:27:18 le déplacement. Il s'agit d'une ancienne
01:27:20 conseillère technique de l'Éducation nationale.
01:27:22 Très émue, les deux femmes ont
01:27:24 raconté, ont expliqué le traumatisme
01:27:26 qu'elles ont vécu et dont
01:27:28 elles sont toujours victimes.
01:27:30 Merci beaucoup Célia, en direct,
01:27:32 pour cet après-midi. Et puis, on va parler
01:27:34 de cet adolescent de 16 ans, Fiché S,
01:27:36 qui menace de mort une enseignante.
01:27:38 Les faits se sont déroulés à Carcassonne.
01:27:40 La mineure n'aurait pas apprécié
01:27:42 les remarques d'une professeure sur sa
01:27:44 tenue vestimentaire. La jeune femme
01:27:46 a été placée sous contrôle judiciaire.
01:27:48 Les détails avec Augustin Donadieu.
01:27:50 Une lycéenne placée sous contrôle judiciaire
01:27:52 après avoir menacé de mort son enseignante.
01:27:54 Les faits se sont déroulés dans un lycée
01:27:56 professionnel de Carcassonne.
01:27:58 Mardi dernier, suite à des remarques de la professeure
01:28:00 au sujet de la longue robe noire
01:28:02 de l'adolescente, considérée comme non appropriée
01:28:04 dans l'établissement,
01:28:06 cette dernière l'a agressée
01:28:08 verbalement et l'a menacée
01:28:10 de mort, placée en garde à vue
01:28:12 dès le lendemain de cette altercation.
01:28:14 L'adolescente a nié les faits.
01:28:16 D'autres témoins ont été
01:28:18 auditionnés. Le parquet de Carcassonne
01:28:20 indique que la mineure était
01:28:22 inconnue au plan judiciaire, mais elle faisait
01:28:24 tout de même l'objet d'un suivi administratif
01:28:26 en lien avec des craintes
01:28:28 de radicalisation.
01:28:30 Elle a été présentée à un juge
01:28:32 des enfants, placée sous contrôle
01:28:34 judiciaire, avec notamment
01:28:36 une obligation de soins et une obligation
01:28:38 de prise en charge sanitaire,
01:28:40 sociale, éducative et psychologique
01:28:42 destinée à permettre la réinsertion
01:28:44 et l'acquisition des valeurs
01:28:46 de la citoyenneté.
01:28:48 - Et puis avant de refermer cette édition, on va partir aux
01:28:50 Etats-Unis avec Donald Trump,
01:28:52 qui a donc été reconnu coupable de falsification
01:28:54 de documents comptables.
01:28:56 Une manipulation qui visait à cacher un paiement
01:28:58 de 130 000 dollars à une
01:29:00 ancienne actrice de film X.
01:29:02 Donald Trump souhaitait ainsi acheter son
01:29:04 silence après avoir eu une relation
01:29:06 avec elle. C'est une première pour un ex-président
01:29:08 américain. Les détails avec
01:29:10 Isabelle Piboulot.
01:29:12 - Un séisme à l'approche du scrutin
01:29:14 présidentiel. Au lendemain
01:29:16 du verdict historique, Donald Trump
01:29:18 fait la une de la presse. 12 jurés
01:29:20 ont tranché à l'unanimité, mais
01:29:22 l'ancien président américain crie au trucage.
01:29:24 - C'est une honte.
01:29:26 Il s'agit d'un procès
01:29:28 truqué par un juge corrompu.
01:29:30 Le véritable
01:29:32 verdict sera rendu le 5 novembre
01:29:34 par les citoyens. Et ils savent
01:29:36 ce qui s'est passé ici.
01:29:38 Et tout le monde sait ce qui s'est passé.
01:29:40 Entre le procureur
01:29:42 et toute cette histoire,
01:29:44 nous n'avons rien fait de mal.
01:29:46 Je suis vraiment innocent.
01:29:48 - S'il compte faire appel,
01:29:50 Donald Trump encourt jusqu'à 4 ans
01:29:52 de prison ferme. Il pourrait
01:29:54 s'en sortir avec du sursis probatoire,
01:29:56 voire des travaux d'intérêt général.
01:29:58 Certains américains jubilent,
01:30:00 d'autres inquiets, gardent l'espoir
01:30:02 de voir sa popularité augmenter.
01:30:04 - C'est une incroyable surprise.
01:30:06 Je ne pensais pas qu'il serait un jour
01:30:08 tenu responsable de quoi que ce soit.
01:30:10 - Je suis heureuse et soulagée. Cela fait longtemps
01:30:12 que j'attends ce jour. Pour être honnête,
01:30:14 j'avais perdu tout espoir.
01:30:16 - En fin de compte, cela ne fera qu'augmenter son soutien,
01:30:18 comme à chaque fois qu'ils l'ont inculpé.
01:30:20 - Je pense que cela va le rendre plus populaire
01:30:22 auprès des américains, parce qu'ils voient
01:30:24 comment il est visé et maltraité.
01:30:26 - Le milliardaire reste libre de faire campagne.
01:30:28 Sa peine sera prononcée le 11 juillet,
01:30:30 4 jours avant la convention du parti républicain,
01:30:32 qui doit l'investir comme candidat
01:30:34 à la Maison-Blanche.
01:30:36 Difficile de prédire une incidence
01:30:38 sur les futurs votes. Le Républicain
01:30:40 donnera une conférence de presse depuis New York
01:30:42 à 17h, heure française.
01:30:44 - Merci, Vincent.
01:30:46 Voici qui conclut votre journal.
01:30:48 Je suis toujours en compagnie de Lucas Jakubowicz
01:30:50 et Raphaël Stainville.
01:30:52 On va parler de la colère
01:30:54 du maire de Vélizy-Villacoublais.
01:30:56 La justice vient de refuser
01:30:58 l'expulsion d'un logement intermédiaire
01:31:00 d'une famille d'un jeune délinquant
01:31:02 dans le quartier du Maï.
01:31:04 Quelle raison a-t-elle invoquée ?
01:31:06 C'est ce qu'on va voir avec Yael Benhamou.
01:31:08 - Des tags grossiers sur différentes portes
01:31:10 d'entrées d'immeubles à Vélizy-Villacoublais
01:31:12 qui insultent la police
01:31:14 ou bien le maire de Vélizy-Villacoublais.
01:31:16 Selon la mairie,
01:31:18 un mineur de 17 ans serait à l'origine
01:31:20 de ces incivilités.
01:31:22 Il s'amuserait à dégrader son propre immeuble
01:31:24 là où vit sa famille.
01:31:26 Il serait même allé jusqu'à casser des interphones.
01:31:28 - Le matin, on se demande
01:31:30 où est-ce qu'il va y avoir des tags.
01:31:32 Vélizy est très calme
01:31:34 mais là on a une petite bande de petites terreurs.
01:31:36 Tout ça pour une rébellion d'un gamin mineur.
01:31:38 - Le maire LR de la ville,
01:31:40 Pascal Thévenot, est donc intervenu.
01:31:42 Il est sur la même ligne
01:31:44 depuis qu'il est élu.
01:31:46 En cas de dégradation,
01:31:48 la famille doit être expulsée.
01:31:50 Seulement voilà, le délibéré de la justice
01:31:52 ne va pas dans son sens.
01:31:54 - S'il est par ailleurs incontestable
01:31:56 pour les occupants d'un immeuble
01:31:58 que les dégradations des parties communes
01:32:00 sont très désagréables,
01:32:02 la détérioration de leur cadre extérieur de vie
01:32:04 n'affecte cependant pas la tranquillité des lieux.
01:32:06 - Le maire est abasourdi.
01:32:08 - Si on n'arrive pas à condamner et à dire
01:32:10 à des familles que ce n'est pas un comportement
01:32:12 de la société, la France marche sur la tête.
01:32:14 Le message qui a été donné à ce voyou
01:32:16 et à d'autres, c'est continuer, ce n'est pas très grave.
01:32:18 - Il a déjà pensé à démissionner,
01:32:20 mais le maire de Vélizy
01:32:22 veut continuer à se battre pour le bien-être
01:32:24 de ses administrés.
01:32:26 - Je vous propose de regarder quand même
01:32:28 la justification de la justice,
01:32:30 on l'a aperçu dans ce reportage.
01:32:32 L'extrait, c'est cette phrase quand même
01:32:34 qui est assez incroyable.
01:32:36 S'il est par ailleurs incontestable pour les occupants d'un immeuble
01:32:38 que les dégradations des parties communes sont très désagréables,
01:32:40 la détérioration du cadre extérieur
01:32:42 de vie n'affecte pas la tranquillité
01:32:44 des lieux.
01:32:46 Est-ce que ça vous surprend
01:32:48 comme justification ?
01:32:50 C'est quand même assez lunaire comme explication.
01:32:52 En fait, un cadre de vie dégradé,
01:32:54 ce n'est pas de nature à empêcher,
01:32:56 à entraver le quotidien des riverains.
01:32:58 C'est ça, la morale.
01:33:00 - Vous avez raison, cette explication est lunaire.
01:33:02 Moi, je proposerais
01:33:04 à ceux qui ont rendu
01:33:06 cette décision de justice
01:33:08 d'aller y vivre
01:33:10 dans ces HLM,
01:33:12 pour se rendre compte si les habitants,
01:33:14 ceux qui occupent
01:33:16 ces habitations,
01:33:18 arrivent à faire la distinction
01:33:20 entre leur lieu de vie, leur habitation,
01:33:22 lorsque tout est dégradé,
01:33:24 lorsque des familles
01:33:26 terrorisent finalement
01:33:28 les autres familles.
01:33:30 Je pense que probablement
01:33:32 que la manière dont ils
01:33:34 rendraient la justice
01:33:36 serait très largement différente.
01:33:38 Le plus probable, c'est qu'ils vivent
01:33:40 très loin de ces lieux,
01:33:42 qu'ils résonnent en fonction
01:33:44 du droit, de leur interprétation
01:33:46 du droit, et qu'ils pensent
01:33:48 beaucoup plus
01:33:50 à ces délinquants,
01:33:52 à leurs familles,
01:33:54 à la difficulté qu'ils auront à se loger
01:33:56 qu'aux personnes qui habitent
01:33:58 et qui subissent jour après jour
01:34:00 les nuisances de ces délinquants.
01:34:02 - Il y a un déni
01:34:04 de voir la réalité telle qu'elle est ?
01:34:06 - Déni, je ne sais pas.
01:34:08 Je rejoindrai Raphaël en disant que quelque part,
01:34:10 il y a une sorte de mépris de classe.
01:34:12 La question qu'il faut se poser, c'est que les personnes
01:34:14 qui habitent dans ces logements sociaux,
01:34:16 quelles images vont-elles garder de l'État ?
01:34:18 Un État faible, un État
01:34:20 fort avec...
01:34:22 - Faible avec les forts.
01:34:24 - J'aimerais profiter de mon temps de parole
01:34:26 pour citer un livre que j'ai lu en ce moment
01:34:28 et qui est très intéressant et que je conseille d'un sociologue
01:34:30 qui s'appelle Félicien Faury.
01:34:32 Ce livre s'appelle "Des électeurs ordinaires".
01:34:34 C'est un livre qui s'intéresse à la montée
01:34:36 du rassemblement national en France.
01:34:38 Le sociologue a interviewé
01:34:40 des centaines de citoyens
01:34:42 qui viennent du sud-est de la France pour essayer de comprendre
01:34:44 pourquoi le rassemblement national
01:34:46 augmente élection après élection
01:34:48 et ce qui ressort le plus
01:34:50 chez les citoyens, ce n'est pas des questions de racisme,
01:34:52 d'économie ou autre, mais c'est ce sentiment
01:34:54 d'avoir un État qui n'est pas à la hauteur.
01:34:56 - C'est l'abandon.
01:34:58 - Abandon, mais pire que ça.
01:35:00 On paie des impôts à l'État
01:35:02 qui, en échange, nous abandonnent
01:35:04 et détériorent, et contribuent à détériorer
01:35:06 notre cadre de vie.
01:35:08 Je pense que des faits comme ça,
01:35:10 forcément, ça va circuler,
01:35:12 il va y avoir du bouche-oreille, etc.
01:35:14 Vraiment, c'est des voies bénies
01:35:16 pour le rassemblement national
01:35:18 et c'est sur des cas comme ça
01:35:20 qu'il grimpe.
01:35:22 - J'aimerais aussi qu'on ait l'avis
01:35:24 d'un avocat qui est en direct avec nous,
01:35:26 Stéphane Maître, qui nous a rejoints
01:35:28 dans cette discussion. Bonjour.
01:35:30 Merci beaucoup de tenter
01:35:32 de nous éclairer un petit peu.
01:35:34 Je viens de lire cette citation donnée par la justice.
01:35:36 Est-ce que la justice était fondée
01:35:38 à s'appuyer là-dessus pour retoquer
01:35:40 finalement la décision du maire
01:35:42 ou est-ce que là, c'est quelque chose
01:35:44 d'un peu politique
01:35:46 qui vise à, comment dire,
01:35:48 à encourager
01:35:50 la paix sociale,
01:35:52 d'acheter la paix sociale, d'une certaine manière ?
01:35:54 - Bon, moi,
01:35:56 si j'assiste à cette affaire
01:35:58 de manière presque,
01:36:00 tout aussi incrédule
01:36:02 que ceux qui viennent de faire des commentaires,
01:36:04 je n'ai pas la décision de justice sous les yeux,
01:36:06 je n'en ai que l'extrait que vous montrez
01:36:08 sur votre écran et
01:36:10 si cela se vérifie,
01:36:12 c'est sidéral. Parlons-nous
01:36:14 simplement la même langue.
01:36:16 Cette décision,
01:36:18 si tels sont véritablement
01:36:20 ses motifs, eh bien,
01:36:22 on constate qu'elle va,
01:36:24 toutes les décisions qui s'accumulent
01:36:26 chaque jour, c'est qu'un exemple parmi
01:36:28 mille autres, elle va creuser un peu
01:36:30 plus la profondeur du fossé
01:36:32 que l'on constate entre
01:36:34 la justice et le justiciable
01:36:36 et nos compatriotes.
01:36:38 Elle est en décalage complet, et je rejoins
01:36:40 ce qui a été dit, avec la vie quotidienne
01:36:42 de nos compatriotes,
01:36:44 souvent les plus modestes,
01:36:46 qui habitent ces endroits.
01:36:48 Et je vais même
01:36:50 aller plus loin, la personne
01:36:52 qui prenait la parole avant moi
01:36:54 montrait le décalage
01:36:56 entre la vie peut-être des magistrats
01:36:58 et la vie de ces personnes.
01:37:00 Vous savez, dans le parcours
01:37:02 de formation des magistrats,
01:37:04 il y a des stages,
01:37:06 des parcours d'immersion dans les lieux de détention,
01:37:08 pour que les magistrats sachent
01:37:10 ce que c'est que la détention, ce que c'est que la prison.
01:37:12 Moi, je serais assez partisan que dans
01:37:14 le parcours de formation d'un magistrat,
01:37:16 il y ait effectivement un stage d'immersion
01:37:18 dans ces cités, dans
01:37:20 les trains de banlieue, dans les RER,
01:37:22 pour que, peut-être,
01:37:24 ils sachent un peu mieux de quoi il s'agit.
01:37:26 Et qu'ils, peut-être,
01:37:28 parviennent à parler
01:37:30 la même langue que
01:37:32 le justicier. Vous savez, la justice,
01:37:34 elle est rendue au nom du peuple français.
01:37:36 Dans le jugement que vous avez sous les yeux,
01:37:38 et dont je ne vois qu'un extrait, vous verrez,
01:37:40 il y a la mention "au nom du peuple français".
01:37:42 Qui, dans le peuple français,
01:37:44 peut comprendre une telle
01:37:46 motivation ? - Est-ce que vous diriez
01:37:48 que ces magistrats,
01:37:50 de plus en plus, et on a d'autres affaires
01:37:52 évidemment en tête, avec des
01:37:54 décisions qui allaient peut-être à l'encontre des aspirations
01:37:56 du peuple, en effet,
01:37:58 sont hors sol et peut-être
01:38:00 biberonnés à une
01:38:02 idéologie, je ne vais pas dire de gauche, parce que ça paraît
01:38:04 être un peu facile et à l'emporte-pièce,
01:38:06 mais à une idéologie du pas de vague,
01:38:08 tout simplement ?
01:38:10 - C'est possible, mais
01:38:12 je voudrais aussi relever que
01:38:14 dans toutes ces affaires, parce qu'il y en a
01:38:16 plein sur ce thème, sur le thème du logement
01:38:18 notamment, j'y reviendrai, mais
01:38:20 pour répondre plus précisément à vos questions,
01:38:22 ne négligeons pas non plus la responsabilité
01:38:24 de la loi, des textes.
01:38:26 Vous savez, on a
01:38:28 la justice qu'on mérite,
01:38:30 et si
01:38:32 nos lois et nos règlements
01:38:34 vont systématiquement
01:38:36 dans le sens de la protection du délinquant
01:38:38 plutôt que de la protection de la victime,
01:38:40 il ne faut pas être surpris
01:38:42 que les magistrats qui
01:38:44 appliquent la loi rendent
01:38:46 de tels jugements. Donc moi, j'ai toujours
01:38:48 considéré que le premier responsable
01:38:50 de cette évolution, c'était d'abord
01:38:52 la loi. Et je vais vous dire, même
01:38:54 quand le législateur, même quand le gouvernement
01:38:56 prend les problèmes à bras
01:38:58 le corps, et qu'il arrive dans certains
01:39:00 cas à prendre mieux conscience
01:39:02 des réalités et à faire avancer un peu
01:39:04 la législation, eh bien il se trouvera toujours
01:39:06 au bout du compte un juge pour dire
01:39:08 que cette loi, cette évolution, n'est pas
01:39:10 conforme à la Constitution, n'est pas
01:39:12 conforme aux principes généraux du droit.
01:39:14 On a vraiment le sentiment, si vous voulez,
01:39:16 nos compatriotes ressentent
01:39:18 dans leur quotidien
01:39:20 le fossé que je décrivais tout à l'heure,
01:39:22 et ont vraiment l'impression que
01:39:24 décidément, leur loi,
01:39:26 leur justice,
01:39:28 est davantage soucieuse de protéger
01:39:30 le délinquant plutôt que leur victime.
01:39:32 Mais pourquoi, à votre avis, je serais à ma dernière question,
01:39:34 au nom d'un universalisme
01:39:36 un peu naïf ?
01:39:38 Qu'est-ce qui se passe dans la tête des magistrats ?
01:39:40 Encore une fois,
01:39:42 le premier responsable,
01:39:44 vous avez noté mon propos,
01:39:46 pour moi, la première responsabilité revient
01:39:48 à nos gouvernants, qui successivement
01:39:50 n'ont pas été capables
01:39:52 de changer les lois dans le sens
01:39:54 qu'il fallait, et donc les juges
01:39:56 appliquent ces lois. Mais incontestablement,
01:39:58 il y a en arrière-plan, effectivement,
01:40:00 une idéologie probablement un peu
01:40:02 élitiste, qui ne
01:40:04 veut pas regarder en face
01:40:06 la vie réelle
01:40:08 et quotidienne d'un certain
01:40:10 nombre de nos compatriotes, et comme
01:40:12 par hasard, nos compatriotes
01:40:14 les plus modestes qui sont amenés à vivre
01:40:16 dans ces quartiers difficiles.
01:40:18 Vous savez, l'année dernière,
01:40:20 il y a eu un autre maire à Strasbourg qui a essayé
01:40:22 de faire expulser des familles
01:40:24 dont les mineurs délinquants
01:40:26 saccageaient les voitures au pied des barres
01:40:28 d'immeubles, incendiaient les voitures.
01:40:30 Il n'y a rien eu à faire, il s'est toujours trouvé des obstacles
01:40:32 juridiques, légaux, réglementaires
01:40:34 ou judiciaires, pour s'opposer
01:40:36 à ces expulsions. Donc, cette affaire,
01:40:38 elle est emblématique, mais elle
01:40:40 ressemble à de multiples autres.
01:40:42 Je pense à toutes les
01:40:44 dispositions législatives,
01:40:46 réglementaires, judiciaires, qui
01:40:48 rendent quasiment impossible d'expulser
01:40:50 un squatteur. Vous savez que dans notre
01:40:52 pays, vous pouvez
01:40:54 être poursuivi, vous, si vous avez un
01:40:56 logement squatté par des squatteurs,
01:40:58 vous pouvez être poursuivi pour violation de domicile
01:41:00 si vous entrez chez vous pour changer
01:41:02 les serrures. Vous êtes poursuivi en justice
01:41:04 pour violation de votre propre domicile.
01:41:06 - Merci beaucoup.
01:41:08 - Une série d'exemples qui montrent que nos compatriotes
01:41:10 constatent quotidiennement
01:41:12 que la justice s'éloigne de leurs
01:41:14 préoccupations et de leur vie quotidienne.
01:41:16 - Merci beaucoup Stéphane Mette d'avoir été des nôtres cet après-midi.
01:41:18 Je crois que vos propos sont très éclairants et on pourrait
01:41:20 effectivement en débattre longuement.
01:41:22 On va passer à une autre
01:41:24 affaire, parce qu'on l'a appris dans le courant de la journée.
01:41:26 Merci Thomas Bonnet d'être là. On va parler de
01:41:28 cet attentat qui aurait donc été
01:41:30 déjoué à Saint-Etienne et qui
01:41:32 visait l'Organisation des JO.
01:41:36 Racontez-nous ce qui s'est passé et comment
01:41:38 l'enquête progresse. - Alors c'est le ministère de
01:41:40 l'Intérieur qui nous informe de cet attentat déjoué.
01:41:42 C'est le premier attentat déjoué qui visait
01:41:44 très explicitement les Jeux Olympiques et Paralympiques
01:41:46 de 2024.
01:41:48 Les faits se sont déroulés le 22 mai
01:41:50 dernier. Une personne a été
01:41:52 interpellée par
01:41:54 la DGSI à
01:41:56 Saint-Etienne. C'est un ressortissant de Tchétchène de
01:41:58 18 ans qui est soupçonné d'avoir
01:42:00 voulu commettre un attentat d'inspiration
01:42:02 islamiste sur le sol national.
01:42:04 Concrètement, il voulait s'en prendre à la fois aux
01:42:06 spectateurs, aux forces de l'ordre et
01:42:08 mourir en martyr à proximité
01:42:10 ou au sein du stade Geoffroy-Guichard
01:42:12 de Saint-Etienne, un stade qui va recevoir
01:42:14 un certain nombre de matchs de football
01:42:16 à l'occasion des Jeux Olympiques.
01:42:18 C'est donc, je le disais, le premier
01:42:20 attentat déjoué en ce qui concerne les
01:42:22 Jeux Olympiques. Il y avait déjà eu des mouvements
01:42:24 de contestation, des fauteurs de
01:42:26 troubles qui avaient été interpellés. Mais là, on parle vraiment d'un
01:42:28 attentat d'inspiration
01:42:30 islamiste qui a été déjoué par les forces
01:42:32 de sécurité intérieure. - Raphaël,
01:42:34 est-ce qu'il y a lieu de s'inquiéter ?
01:42:36 Parce qu'en effet, on sait les risques
01:42:38 que cet événement
01:42:40 font peser aussi sur notre pays.
01:42:42 Ça peut effectivement déclencher
01:42:44 des velléités de
01:42:46 frapper les esprits,
01:42:48 de créer une psychose. Et puis, il y a aussi
01:42:50 cette nationalité qui interpelle
01:42:52 puisqu'il s'agit d'un Tchétchène.
01:42:54 C'est évidemment pas la première fois
01:42:56 qu'un terroriste ou un
01:42:58 apprenti terroriste d'origine tchétchène
01:43:00 a été interpellé sur notre sol
01:43:02 ou est passé à l'action.
01:43:04 - C'est toujours un sentiment double lorsque
01:43:06 ce genre de nouvelles,
01:43:08 de communications nous arrivent.
01:43:10 C'est qu'on peut se réjouir
01:43:12 de l'efficacité des services de renseignement
01:43:14 qui parviennent à déjouer
01:43:16 ce type d'attentat,
01:43:18 mais aussi compte tenu
01:43:20 de la menace,
01:43:22 du poids de la menace et du
01:43:24 nombre de personnes que la DGSI
01:43:26 suit,
01:43:28 se dire que, effectivement,
01:43:30 pour un attentat déjoué,
01:43:32 combien d'autres ne l'ont pas têté,
01:43:34 combien d'autres
01:43:36 organismes, équipes,
01:43:38 cellules ou même
01:43:40 individualités préparent
01:43:42 dans son coin
01:43:44 une éventuelle action.
01:43:46 C'est la réalité aujourd'hui, qu'elles sont
01:43:48 confrontées, les services, et le niveau
01:43:50 de menace, et ça a été dit ces dernières
01:43:52 semaines, derniers mois, est bien réel.
01:43:54 Et on comprend que
01:43:56 pour une menace
01:43:58 déjouée, d'autres continuent
01:44:00 à s'activer
01:44:02 dans l'ombre. Et donc, oui,
01:44:04 bien évidemment que l'inquiétude est
01:44:06 à son comble à quelques semaines
01:44:08 de l'ouverture des JO. - Et évidemment, on pense
01:44:10 tout de suite à la cérémonie
01:44:12 d'ouverture, aux inquiétudes
01:44:14 que la manière dont elle est
01:44:16 prévue jusqu'à présent
01:44:18 suscite. Beaucoup
01:44:20 nous disent qu'il faut peut-être revoir
01:44:22 un petit peu les choses,
01:44:24 la voilure, réduire la voilure.
01:44:26 Est-ce que dans ces conditions, on est en
01:44:28 droit de s'interroger, à maintenant, un mois et demi
01:44:30 de l'échéance ? - J'aurais tendance
01:44:32 à dire que la France est habituée depuis
01:44:34 des décennies à organiser des événements
01:44:36 publics de grande ampleur, comme la
01:44:38 Coupe du monde de rugby, des finales, enfin la finale
01:44:40 de la Ligue des champions, pour le coup c'est un mauvais exemple,
01:44:42 mais des Coupes d'Europe de foot,
01:44:44 des Coupes du monde de football, et globalement,
01:44:46 la police fait
01:44:48 beaucoup de son travail. On a la chance
01:44:50 en France d'avoir des services de renseignement intérieur,
01:44:52 extérieur, et des forces de police
01:44:54 qui sont très professionnelles,
01:44:56 et je vous rappelle qu'entre 2015 et 2017,
01:44:58 il y avait eu, chaque mois,
01:45:00 plusieurs dizaines de projets d'attentats
01:45:02 terroristes qui avaient été déjoués.
01:45:04 Alors bien évidemment, le risque zéro n'existe pas,
01:45:06 mais ça me paraît déraisonnable
01:45:08 de tomber dans la psychose, et je pense
01:45:10 qu'en la matière, il faut faire confiance
01:45:12 aux forces de sécurité, aux services
01:45:14 de renseignement, qui en France sont
01:45:16 globalement performants. - Quelle est
01:45:18 l'atmosphère au niveau du
01:45:20 ministère de l'Intérieur et des services
01:45:22 en ce moment ? - Écoutez, on va avoir sans doute
01:45:24 une communication de la part du ministère de l'Intérieur
01:45:26 dans les heures qui viennent pour avoir plus de détails
01:45:28 sur cet attentat déjoué. Ça montre aussi,
01:45:30 on a beaucoup parlé ces dernières semaines de la sécurité
01:45:32 de la cérémonie d'ouverture à Paris, ça montre
01:45:34 aussi qu'il va falloir surveiller la sécurité sur
01:45:36 l'ensemble du territoire. Beaucoup ont dit
01:45:38 qu'ils étaient inquiets
01:45:40 du fait que
01:45:42 on concentrait nos forces sur la capitale,
01:45:44 les autres villes seraient moins protégées.
01:45:46 Cet attentat déjoué montre qu'il va falloir justement
01:45:48 aussi muscler la sécurité dans la
01:45:50 plupart, dans toutes les villes qui vont recevoir des épreuves,
01:45:52 notamment les épreuves de football.
01:45:54 - Ce qui est intéressant, c'est la manière dont
01:45:56 on présente les choses au ministère de l'Intérieur.
01:45:58 Juste, s'attacher un peu
01:46:00 aux termes qui ont été employés, on parle d'un projet d'attentat
01:46:02 d'inspiration islamiste. Pourquoi ?
01:46:04 Parce qu'il s'agit d'un jeune homme
01:46:06 de 18 ans, on connaît son pédigré d'ailleurs ?
01:46:08 - Non, alors on a peu d'informations,
01:46:10 si ce n'est pas d'informations sur cet individu.
01:46:12 Attentat d'inspiration islamiste,
01:46:14 on dit aussi qu'il souhaitait s'en prendre
01:46:16 aux spectateurs, aux forces de l'ordre, et mourir en martyr.
01:46:18 On imagine donc qu'il y avait un mode opératoire
01:46:20 qui avait été mis en place par cet individu
01:46:22 et dont les services de renseignement ont eu connaissance,
01:46:24 ce qui a pu mener à son interpellation.
01:46:26 - Il a raison, on s'est tellement
01:46:28 focalisé sur Paris, la cérémonie,
01:46:30 les installations qui vont accueillir les athlètes,
01:46:32 qu'on en a peut-être oublié aussi
01:46:34 le maillage territorial.
01:46:36 Il va falloir peut-être redoubler de vigilance,
01:46:38 même si on sait qu'évidemment il y a des forces de l'ordre déployées un peu partout.
01:46:40 Mais enfin bon, le gros des troupes
01:46:42 quand même se concentre sur Paris, et on sait qu'il y a
01:46:44 beaucoup d'épreuves partout ailleurs.
01:46:46 - Oui, mais a raison, et c'est peut-être là
01:46:48 que je mettrais une certaine différence
01:46:50 avec ce qu'a pu dire Lucas,
01:46:52 c'est que certes on peut se féliciter
01:46:54 d'avoir pu organiser un certain nombre d'événements
01:46:56 sportifs ces dernières années,
01:46:58 mais c'était dans des stades, dans des lieux
01:47:00 fermés, où la sécurité
01:47:02 finalement
01:47:04 déroule d'une doctrine
01:47:06 assez facilement
01:47:08 duplicable. Là,
01:47:10 s'agissant de la cérémonie d'ouverture,
01:47:12 c'est sur un espace ouvert
01:47:14 avec des kilomètres et des kilomètres
01:47:16 de fenêtres à surveiller.
01:47:18 Chaque fenêtre potentiellement, c'est un lieu
01:47:20 derrière lequel peut se
01:47:22 cacher
01:47:24 un terroriste.
01:47:26 Pour autant, et vous avez raison,
01:47:28 effectivement,
01:47:30 cet attentat déjoué
01:47:32 à Saint-Etienne nous montre que chaque site
01:47:34 olympique... - Est vulnérable.
01:47:36 - ...constitue une menace
01:47:38 avec un certain nombre de
01:47:40 contraintes et de forces de l'ordre
01:47:42 à déployer sur le terrain pour assurer
01:47:44 la sécurité. - On va marquer une courte pause, on reviendra avec
01:47:46 les dernières infos de Vincent Farandège
01:47:48 pour le journal et puis on en reparle.
01:47:50 Je vous propose de revenir bien sûr
01:47:52 à cette information majeure aujourd'hui, c'est donc
01:47:54 ce projet d'attentat déjoué
01:47:56 à Saint-Etienne en vue des
01:47:58 JO. A tout de suite.
01:48:00 Nous revoici pour le journal
01:48:04 de Vincent Farandège. On va parler de cette
01:48:06 manifestation contre l'implantation d'un
01:48:08 centre pour migrants dans le 16e arrondissement parisien.
01:48:10 - 200 à 300 personnes se sont rassemblées
01:48:12 à Hauteuil hier. Les habitants
01:48:14 du quartier n'auraient pas été formellement
01:48:16 mis au courant de l'implantation de ce centre
01:48:18 pour migrants. Le reportage
01:48:20 est signé par Mariliès Chevalier.
01:48:22 C'est sur les réseaux sociaux que les
01:48:24 habitants du quartier d'Hauteuil dans le 16e arrondissement
01:48:26 de Paris ont appris la nouvelle.
01:48:28 Un centre d'hébergement d'urgence pour 57
01:48:30 demandeurs d'asile a ouvert dans une aile
01:48:32 de l'ancien hôpital Chardon-Lagache.
01:48:34 Les riverains, inquiets et vents-debout
01:48:36 contre ce projet, ont manifesté leur
01:48:38 opposition hier.
01:48:40 - Moi, c'est la sécurité de mon
01:48:42 petit-fils. L'avenir
01:48:44 de mes enfants. - Les gens craignent pour la sécurité
01:48:46 de leurs enfants parce qu'ils ne savent pas trop
01:48:48 de quoi ils retournent.
01:48:50 - Je ne veux pas que ça change, je ne veux pas que ça
01:48:52 se dégrade. Je ne veux
01:48:54 pas qu'il y ait une délinquance
01:48:56 qui va nous endurer. Je ne veux pas tout ça.
01:48:58 L'association Aurore qui met en place
01:49:00 le projet déplore un problème de timing
01:49:02 et dit regretter que le sujet est fuité
01:49:04 de la sorte. La mairie du 16e arrondissement
01:49:06 elle, multiplie les actions pour
01:49:08 empêcher le projet d'aboutir, allant même jusqu'à
01:49:10 lancer une pétition qui a déjà recueilli
01:49:12 plus de 3000 signatures. Un collectif
01:49:14 local de riverains s'est également mobilisé
01:49:16 dénonçant la complicité de la mairie de Paris.
01:49:18 - On ne comprend vraiment pas
01:49:20 cette façon de faire en fait.
01:49:22 Mais ils la font partout, partout en France,
01:49:24 partout dans tous les arrondissements de Paris.
01:49:26 A croire que la politique de la mairie
01:49:28 de Paris, c'est de niveler par le bas
01:49:30 l'ensemble de Paris, alors qu'on pourrait
01:49:32 niveler le niveau par le haut dans tous les
01:49:34 arrondissements de Paris.
01:49:36 Le centre devrait rester ouvert temporairement
01:49:38 pour une durée de 2 ou 3 ans.
01:49:40 Cette question à présent qui inquiète sans doute
01:49:42 les fumeurs, le paquet de cigarettes va-t-il bientôt coûter
01:49:44 25 euros ? C'est en tout cas la
01:49:46 recommandation d'un rapport de la commission
01:49:48 des affaires sociales du Sénat.
01:49:50 Ils mettent en avant les conséquences du tabac sur
01:49:52 la santé publique mais aussi sur les finances de l'Etat.
01:49:54 Alors, qu'en pensez-vous ?
01:49:56 Maxime Lavandier et Jean-Laurent Constantini
01:49:58 sont allés à votre rencontre.
01:50:00 25 euros le paquet de cigarettes,
01:50:02 est-ce une mesure efficace
01:50:04 pour lutter contre le tabagisme en France ?
01:50:06 Pour les fumeurs,
01:50:08 ce prix pourrait impulser leur arrêt du tabac.
01:50:10 Je fume sans trop fumer,
01:50:12 mais oui je pense que ça
01:50:14 diminuerait le passage
01:50:16 au tabagisme.
01:50:18 Je suis fumeur moi-même mais oui je pense que ça serait une bonne idée.
01:50:20 Pourquoi ?
01:50:22 Pour éviter de fumer.
01:50:24 Pour d'autres, cette recommandation ne changerait rien.
01:50:26 L'addiction est telle
01:50:28 que jusqu'à
01:50:30 30 euros,
01:50:32 ça ne changera rien.
01:50:34 On l'a déjà fait, augmenter d'année en année,
01:50:36 les gens consomment toujours autant.
01:50:38 En 20 ans, le prix du paquet de cigarettes a triplé,
01:50:40 passant de 4 à 12 euros en moyenne.
01:50:42 Il atteindra même
01:50:44 les 13 euros courant 2026.
01:50:46 Si s'attaquer au portefeuille des fumeurs
01:50:48 reste une solution efficace,
01:50:50 pour cette psychologue et tabacologue,
01:50:52 elle doit s'accompagner d'autres mesures.
01:50:54 Quand on augmente de 10%
01:50:56 le tarif, on baisse de 4%
01:50:58 le nombre de consommateurs.
01:51:00 Cependant, je pense que
01:51:02 ce qu'on devrait faire, c'est
01:51:04 déjà sensibiliser tous les jeunes
01:51:06 sur le tabagisme
01:51:08 et ensuite,
01:51:10 il y a la prise en charge singulière
01:51:12 de chaque personne qui fume
01:51:14 et travailler la motivation
01:51:16 à l'arrêt du tabac.
01:51:18 Un seul pays a déjà appliqué cette mesure,
01:51:20 l'Australie,
01:51:22 où le prix du paquet dépasse les 25 euros.
01:51:24 Et puis, on vient d'apprendre
01:51:26 la mort de Geneviève de Galard.
01:51:28 Celle que l'on appelait l'ange de Diem Bien Phu
01:51:30 est morte à l'âge de 99 ans.
01:51:32 Elle était infirmière pendant la guerre d'Indochine.
01:51:34 On va peut-être voir la réaction
01:51:36 d'Emmanuel Macron sur X.
01:51:38 Geneviève de Galard fit montre aux pires heures
01:51:40 de la guerre d'Indochine d'un dévouement
01:51:42 exemplaire du courage et des souffrances
01:51:44 de 15 000 soldats français.
01:51:46 Je vous propose d'écouter Marie-Laure Buisson.
01:51:48 Geneviève de Galard convoque
01:51:50 des valeurs éternelles,
01:51:52 des valeurs qui ne se démode pas
01:51:54 et qui évidemment sont les valeurs
01:51:56 qu'on doit pouvoir encore aujourd'hui
01:51:58 proposer à notre jeunesse.
01:52:00 Par exemple,
01:52:02 le sens de la mission,
01:52:04 le fait de ne jamais abandonner les siens,
01:52:06 un courage indrésemblable,
01:52:08 toujours trouver le moyen de puiser
01:52:10 dans ses forces morales
01:52:12 pour attendre le jour d'après
01:52:14 et peut-être
01:52:16 les jours meilleurs.
01:52:18 C'est ça qu'elle a su insuffler
01:52:20 à tous les hommes
01:52:22 qu'elle soignait, avec lesquels elle était
01:52:24 enfermée dans ses boyaux de terre
01:52:26 de Djianbianfu.
01:52:28 C'est précisément
01:52:30 un courage,
01:52:32 un sens vital
01:52:34 exceptionnel.
01:52:36 - Merci beaucoup, Vincent.
01:52:38 Je vous dis à lundi.
01:52:40 Je vous propose de reparler de cette nouvelle
01:52:42 qui est tombée en milieu d'après-midi,
01:52:44 d'un sujet d'attentat
01:52:46 d'inspiration islamiste,
01:52:48 qui a été déjoué par les services français
01:52:50 et qui était prévu pour s'attaquer
01:52:52 à un site des JO
01:52:54 à Saint-Etienne.
01:52:56 - C'était un individu, un ressortissant tchétchène
01:52:58 de 18 ans, qui a été interpellé le 22 mai dernier
01:53:00 par les services français
01:53:02 parce qu'il était soupçonné
01:53:04 de préparer un attentat
01:53:06 contre le stade Geoffroy-Guichard de Saint-Etienne,
01:53:08 un stade qui va recevoir des matchs de football
01:53:10 dans le cadre des Jeux Olympiques.
01:53:12 - Les premiers éléments, nous dit le communiqué du ministère de l'Intérieur,
01:53:14 démontrent qu'il préparait de manière active
01:53:16 un attentat contre le stade Geoffroy-Guichard.
01:53:18 Il voulait s'en prendre aux spectateurs,
01:53:20 aux forces de l'ordre, et mourir
01:53:22 en martyr. Il a donc été interpellé
01:53:24 le 22 mai dernier
01:53:26 et le ministère de l'Intérieur souligne
01:53:28 qu'il s'agit du premier attentat déjoué
01:53:30 qui vise très directement les Jeux Olympiques
01:53:32 de Paris 2024. - Pour l'instant, on ne sait pas
01:53:34 si ce ressortissant
01:53:36 tchétchène ou
01:53:38 français d'origine tchétchène.
01:53:40 - Le tchétchène de 18 ans. - Le ressortissant tchétchène
01:53:42 était fiché S ou quoi que ce soit. - On n'a pas encore
01:53:44 trop de précisions sur son...
01:53:46 - Néanmoins, il y a un certain nombre d'éléments
01:53:48 qui nous interpellent. On va en parler avec Claude Moniquet
01:53:50 qui est notre spécialiste référent
01:53:52 en matière de terrorisme
01:53:54 et de renseignement. Bonjour Claude, merci
01:53:56 d'être avec nous cet après-midi. Pour commencer,
01:53:58 est-ce que ce profil vous paraît
01:54:00 surprenant ?
01:54:02 On se disait tout à l'heure qu'il y avait une récurrence
01:54:04 dans les attentats qui ont visé
01:54:06 la France lorsqu'il s'agit
01:54:08 de ces anciennes républiques soviétiques.
01:54:10 - Oui,
01:54:12 bonjour Nelly. Non, ça n'a rien
01:54:14 de surprenant, ni la nationalité.
01:54:16 En fait, ce n'est pas un ressortissant tchétchène,
01:54:18 c'est un russe puisqu'il n'y a pas de nationalité tchétchène,
01:54:20 mais de régime tchétchène, c'est un caucasien
01:54:22 et des caucasiens, effectivement,
01:54:24 des gens qui sont liés
01:54:26 à l'islamisme caucasien qui est extrêmement
01:54:28 actif. On en a malheureusement
01:54:30 vu beaucoup à l'œuvre ces dernières années en France.
01:54:32 Samuel Paty a été assassiné
01:54:34 par un tchétchène, rappelez-vous.
01:54:36 Le professeur Bernard avait été
01:54:38 assassiné par
01:54:40 un caucasien qui n'était pas
01:54:42 tchétchène, mais qui appartenait à la même mouvance.
01:54:44 Et derrière ces gens, ce qu'on trouve
01:54:46 le plus souvent, c'est
01:54:48 les tayissamis kokorassans qui avaient
01:54:50 commis, on s'en rappelle,
01:54:52 à la fin de l'année dernière, l'attentat
01:54:54 de Moscou
01:54:56 qui avait fait des dizaines de morts.
01:54:58 Le IKA, donc,
01:55:00 s'est fait une spécialité dans la manipulation
01:55:02 d'assez larges,
01:55:04 d'ailleurs, réseaux
01:55:06 qui vont de l'Afghanistan
01:55:08 à l'Iran. L'homme
01:55:10 qui avait commis l'attentat du pont
01:55:12 Birakeim était un Iranien, mais
01:55:14 qui agissait au nom de l'IKA,
01:55:16 les tayissamis kokorassans. Donc c'est une organisation
01:55:18 qui recrute ces militants à la fois en
01:55:20 Asie centrale, dans le Caucase,
01:55:22 et jusqu'en Iran. Claude,
01:55:24 on ne sait pas encore en l'état si le Fichez,
01:55:26 en tout cas le ministre de l'Intérieur
01:55:28 Beauvau, n'a pas communiqué là-dessus,
01:55:30 mais quoi qu'il en soit,
01:55:32 son âge, très jeune, 18 ans,
01:55:34 est-ce que ça peut signifier aussi qu'il y a
01:55:36 beaucoup de ces individus
01:55:38 tchétchènes ou d'origine tchétchène
01:55:40 qui peuvent passer
01:55:42 sous leur radar, malheureusement ?
01:55:44 - Probablement, oui.
01:55:46 D'abord, effectivement, son âge est intéressant
01:55:48 parce qu'on parlait des
01:55:50 assassins du professeur Barnard et du professeur Paty,
01:55:52 c'était également des gens très jeunes.
01:55:54 Et on a toute une série, ces derniers
01:55:56 temps, en Europe,
01:55:58 ces deux dernières années, d'acteurs
01:56:00 terroristes islamistes qui sont très jeunes.
01:56:02 Alors, est-ce qu'ils passent sous le radar ?
01:56:04 Certains, oui, mais par exemple,
01:56:06 Mougouchecoff, l'assassin du professeur
01:56:08 Barnard, n'était pas passé
01:56:10 sous le radar, il était connu, sa famille était
01:56:12 très connue des services,
01:56:14 pour différentes raisons, qui touchaient aussi
01:56:16 d'ailleurs la criminalité de droits communs,
01:56:18 les violences familiales, etc. Mais oui,
01:56:20 bien sûr, mais ce qui est surtout inquiétant
01:56:22 avec cet âge, c'est que plus
01:56:24 un acteur terroriste, plus un homme
01:56:26 est jeune,
01:56:28 et exposé par ailleurs à la radicalisation
01:56:30 et exposé à un certain fond culturel
01:56:32 caucasien, qui est quand même extrêmement
01:56:34 violent, quelle que soit la tendance des personnes,
01:56:36 on peut
01:56:38 tout craindre. On est en face de gens
01:56:40 qui n'ont aucune limite.
01:56:42 Alors, peut-être une réaction au plateau de... Restez avec nous, bien sûr,
01:56:44 on a encore une question à vous poser.
01:56:46 Raphaël. Non, mais pour poursuivre ce que disait Claude Moniquet,
01:56:48 la première chose, c'est qu'il y a plusieurs
01:56:50 semaines, on avait eu l'occasion
01:56:52 d'assister à un brief des services
01:56:54 Place Beauvau,
01:56:56 et ce qui était confirmé devant
01:56:58 Gérald Darmanin, c'est que la moitié
01:57:00 des objectifs qui étaient suivis par la
01:57:02 DGSI étaient des jeunes de moins de 18 ans.
01:57:04 Mais phénomène
01:57:06 inquiétant aussi, c'est que
01:57:08 il soulignait
01:57:10 que ces
01:57:12 enfants, finalement, ou en tout cas,
01:57:14 adolescents, avaient
01:57:16 tendance à se radicaliser
01:57:18 et à prendre leurs ordres directement
01:57:20 sur des boucles Télégram,
01:57:22 ce qui rend encore plus difficile pour les services
01:57:24 de pouvoir repérer
01:57:26 l'éventuel passage à l'acte
01:57:28 de tel ou tel jeune homme.
01:57:30 Lucas Jacobovitz. Ce qui est aussi très difficile,
01:57:32 et quand on interroge des spécialistes de la sécurité,
01:57:34 ils ont tous la même réponse, c'est que
01:57:36 ce genre de profil qu'on appelle des loups solitaires
01:57:38 souvent s'auto-radicalisent
01:57:40 sur les réseaux sociaux et
01:57:42 agissent seuls, avec peu de moyens.
01:57:44 Ils peuvent prendre... Ils se revendiquent
01:57:46 d'une mouvance, mais ils ne sont pas cooptés.
01:57:48 Ils peuvent passer à l'acte tout seuls,
01:57:50 à n'importe quel moment, juste avec
01:57:52 un couteau ou une arme de poing.
01:57:54 Et c'est ça qui est le plus difficile pour les
01:57:56 services de sécurité.
01:57:58 Finalement, on arrive à faire des écoutes,
01:58:00 à tracer des réseaux,
01:58:02 mais ces gens-là sont totalement sous les radars,
01:58:04 et c'est ça le principal danger.
01:58:06 Claude Monnique, j'ai une dernière question.
01:58:08 Thomas Bonnet, ici présent, faisait cette réflexion
01:58:10 très juste tout à l'heure.
01:58:12 Est-ce qu'on n'a pas finalement
01:58:14 un peu concentré nos efforts, ou en tout cas
01:58:16 notre vigilance sur ce qui va se passer
01:58:18 en région parisienne, et pour cause,
01:58:20 comme dans la plupart des épreuves, et peut-être
01:58:22 un peu moins, d'une certaine manière,
01:58:24 a-t-on relâché notre
01:58:26 vigilance sur d'autres sites ailleurs
01:58:28 sur le territoire ?
01:58:30 Oui, certainement. Mais si vous me permettez,
01:58:32 d'abord, je voudrais réagir à cette question de Lou Solitaire.
01:58:34 Moi, de Lou Solitaire, en 40 ans de carrière,
01:58:36 je n'en ai jamais rencontré.
01:58:38 Le seul dossier que j'ai connu,
01:58:40 c'était celui de Breivik, le néo-nazi
01:58:42 norvégien qui avait assassiné
01:58:44 75 personnes il y a une quinzaine d'années.
01:58:46 Lui était vraiment seul. Il avait même
01:58:48 fondu sa propre idéologie, un document
01:58:50 illisible de 1500 pages,
01:58:52 tout seul dans une ferme, etc.
01:58:54 Un loup solitaire, ce qu'on appelle un loup solitaire,
01:58:56 c'est quelqu'un qui passe à l'acte de manière individuelle
01:58:58 et en l'étant effectivement seul, au moment
01:59:00 du passage à l'acte. Mais il a toujours été
01:59:02 convaincu, radicalisé,
01:59:04 recruté, parfois armé,
01:59:06 parfois amené sur les lieux par des
01:59:08 complices. Donc le loup solitaire n'existe pas.
01:59:10 Je ferme cette parenthèse.
01:59:12 Oui, effectivement,
01:59:14 il y a deux grands problèmes de sécurité,
01:59:16 plusieurs grands problèmes de sécurité autour
01:59:18 des JO, mais il y en a deux ou trois qui sont
01:59:20 extrêmement pregnants. Le premier, effectivement,
01:59:22 tous les efforts se concentrent sur Paris,
01:59:24 en tout cas beaucoup d'efforts, et évidemment sur
01:59:26 la cérémonie d'ouverture. Mais il y a une quinzaine
01:59:28 de sites en France qui vont accueillir des épreuves
01:59:30 des Jeux olympiques. Et par ailleurs, d'ici là,
01:59:32 il y a le passage de la flamme qui passe
01:59:34 par des dizaines et des dizaines de villes.
01:59:36 Donc c'est autant de possibilités
01:59:38 d'avoir un attentat.
01:59:40 Ensuite, au-delà même des Jeux olympiques,
01:59:42 on peut tout à fait craindre d'avoir
01:59:44 pendant les Jeux olympiques,
01:59:46 un attentat qui se produirait n'importe
01:59:48 où en France, mais assez loin
01:59:50 d'une zone "olympique",
01:59:52 et qui aurait médiatiquement
01:59:54 exactement le même effet que si on frappait
01:59:56 Paris pendant une épreuve, parce que
01:59:58 toutes les caméras du monde seront en France,
02:00:00 toutes les caméras du monde seront sur les Jeux olympiques,
02:00:02 et n'importe quel attentat qui se produirait
02:00:04 même dans le Puy-de-Dôme
02:00:06 ou en Normandie,
02:00:08 n'importe où, aura
02:00:10 un impact mondial. Donc c'est extrêmement
02:00:12 attractif, et c'est ça que je voulais souligner.
02:00:14 C'est extrêmement attractif.
02:00:16 Merci.
02:00:18 Merci beaucoup, Claude Niquet, d'avoir été avec nous cet après-midi.
02:00:20 Vos analyses sont toujours
02:00:22 fort éclairantes pour nous, et on vous souhaite
02:00:24 un excellent week-end. On reviendra bien sûr à cette information
02:00:26 majeure dans nos prochaines éditions.
02:00:28 Mais on voulait garder quelques minutes pour vous parler
02:00:30 d'une expérience un peu
02:00:32 lunaire, cauchemar, même,
02:00:34 qu'ont vécu des élèves de CM2 et de
02:00:36 6e, ainsi que leurs professeurs, alors qu'ils partaient
02:00:38 pour un voyage scolaire, qui était prévu,
02:00:40 on l'imagine, de longue date, vers
02:00:42 la Grèce. Je vous la fais courte,
02:00:44 et puis on va laisser les principaux
02:00:46 protagonistes en parler,
02:00:48 puisqu'on reçoit ici Nicolas et son fils Max,
02:00:50 qui étaient à bord de l'avion.
02:00:52 Tu vas nous en dire un mot dans un instant.
02:00:54 Deux heures de vol
02:00:56 au départ d'Orly le matin, puis retour
02:00:58 à la casse-départ pour cause de fissure
02:01:00 du pare-brise, vous allez nous en parler.
02:01:02 On embarque à nouveau dans un autre avion, et puis finalement
02:01:04 patatras, ça marche pas non plus.
02:01:06 On embarque dans un 3e, alors là, le pompon,
02:01:08 on ne part plus en raison d'un mouvement
02:01:10 de grève, si j'ai bien compris. Le voyage
02:01:12 n'a pas eu lieu, en résumé, mais surtout, pourquoi
02:01:14 une si longue attente ? Est-ce que ça concentre,
02:01:16 Nicolas ? Je vais vous laisser résumer
02:01:18 en tant qu'adulte cette histoire,
02:01:20 un certain nombre de problèmes systémiques dans l'aviation.
02:01:22 - Bah, pour moi,
02:01:24 le principal problème, il était surtout
02:01:26 sur le dernier vol, puisque
02:01:28 quand un avion a un incident
02:01:30 et qu'il fasse demi-tour,
02:01:32 c'est plutôt une bonne chose, pour éviter
02:01:34 tous les problèmes qui se sont réparés.
02:01:36 Après, quand le second a un nouveau problème,
02:01:38 c'est la faute à pas de chance, mais une fois
02:01:40 de plus, s'il y a un problème au moteur, il vaut mieux éviter
02:01:42 de décoller. Ce qui était très compliqué,
02:01:44 c'est que quand ils sont montés dans le dernier avion
02:01:46 à 15h30, l'avion n'a décollé
02:01:48 qu'à 20h. Donc, il n'y a pas eu
02:01:50 un seul créneau pour les faire décoller, alors qu'ils
02:01:52 avaient déjà eu ces deux mises à venture
02:01:54 qu'ils étaient arrivés à l'aéroport. - Vous êtes en colère contre
02:01:56 qui, aujourd'hui, finalement ? - Bah, moi, je suis plutôt en colère
02:01:58 plutôt contre
02:02:00 l'aéroport d'Orly,
02:02:02 par rapport à cette grève, qui ne s'est pas trouvé
02:02:04 un créneau de décollage, parce que
02:02:06 ils auraient très bien pu décoller à 15h30,
02:02:08 ils seraient arrivés à Athènes un peu plus tard, ça aurait été un peu
02:02:10 plus compliqué. Mais une fois de plus,
02:02:12 c'est plutôt une bonne chose
02:02:14 que les avions reviennent avant qu'il n'y en a pas
02:02:16 qui se produisent. - Alors, on va en parler avec Michel dans un instant,
02:02:18 mais j'aimerais aussi avoir le ressenti de Max,
02:02:20 parce qu'après tout, c'est lui qui était directement concerné.
02:02:22 On va reparler des... C'est surtout les deux premiers avions
02:02:24 qui posent problème, en réalité.
02:02:26 Max, est-ce que c'était
02:02:28 un peu stressé, un peu fatigué
02:02:30 à la longue ? Parce que ça fait quand même assez long,
02:02:32 de 9h à 17h, je crois que t'es resté
02:02:34 coincé à l'aéroport, plus ou moins.
02:02:36 - Alors, oui,
02:02:38 mais ce qui m'a vraiment perturbé,
02:02:40 c'est... Trois fois,
02:02:42 l'avion ne décolle pas.
02:02:44 La première, oui, mais
02:02:46 une heure et demie après, il décide de faire demi-tour.
02:02:48 Et ça m'a vraiment étonné.
02:02:50 C'était un événement incroyable.
02:02:52 - Tu t'es dit, finalement, les adultes, là,
02:02:54 ils sont pas très sérieux, ils savent pas trop
02:02:56 ce qu'ils font, ils nous font attendre pour rien, en fait.
02:02:58 - Oui, exactement. Même,
02:03:00 ils nous ont dit de sortir de l'avion
02:03:02 une deuxième fois. Je croyais que c'était une blague.
02:03:04 Je croyais qu'ils étaient en train de nous pranker.
02:03:06 - Qu'est-ce qu'ils vous ont dit dans le deuxième avion ?
02:03:08 J'ai cru comprendre qu'il fallait que vous vous déplacez
02:03:10 à l'intérieur parce qu'il fallait faire contrepoids
02:03:12 dans l'appareil. Qu'est-ce qui s'est passé à ce moment-là ?
02:03:14 - Euh, ben, ils ont dit
02:03:16 aux vieux, aux jeunes
02:03:18 enfants de rester à leur place
02:03:20 et à ceux qui
02:03:22 pouvaient, aller à l'avant.
02:03:24 - Et ça t'a paru un peu amateur ?
02:03:26 Un peu bizarre, comme demande ?
02:03:28 - Un peu. Mais pour nous,
02:03:30 ça allait. - Et à la fin,
02:03:32 quand on vous a dit finalement "on part pas" parce que je crois
02:03:34 que les professeurs ont pris la décision de ne pas partir, t'étais très déçue ?
02:03:36 Ça t'a gâché tes vacances, en fait ?
02:03:38 - Alors oui. J'ai même décidé d'appeler mes parents.
02:03:40 J'étais très stressée.
02:03:42 Il y en a certains, ils ont pleuré.
02:03:44 J'étais vraiment pas contente. - Il y a eu un moment
02:03:46 où t'as eu peur ? Par exemple,
02:03:48 la première fois qu'on vous dit qu'on va revenir à l'aéroport
02:03:50 parce qu'il y a un problème ?
02:03:52 - Alors, là, je voulais vraiment savoir ce que c'était,
02:03:54 ce problème technique.
02:03:56 Oui, en effet, j'avais très peur.
02:03:58 - Bon. On en rendira un petit mot en conclusion.
02:04:00 Michel Chevalet est avec nous, évidemment.
02:04:02 Ça nous interpelle, quand même, ce qui s'est passé
02:04:04 par trois fois. C'est quoi ? C'est de l'incompétence ?
02:04:06 La fissure du pare-brise, c'est pas rien, quand même.
02:04:08 - Juste une parenthèse. Il va devenir journaliste.
02:04:10 Chapeau.
02:04:12 Félicitations pour le père.
02:04:14 Sans émotions, il vous récite ça.
02:04:16 Bluffant.
02:04:18 - C'est vrai qu'il parle très bien pour son âge.
02:04:20 - On en revient à cette affaire. C'est vrai que c'est
02:04:22 kafkaïen, enfin, de les accumuler.
02:04:24 Il y a des jours où ça veut pas.
02:04:26 Quand ça veut pas, on m'a dit "un commandant de bord,
02:04:28 ça n'ira pas".
02:04:30 Un, une fissure sur le pare-brise,
02:04:32 c'est déjà arrivé. Il y a quatre épaisseurs de verre
02:04:34 sur les pare-brises. Les pare-brises sont
02:04:36 très résistants au choc, à la grêle,
02:04:38 aux oiseaux. Mais ils résistent aussi
02:04:40 à l'écart de température. Il fait 20°C dans l'avion,
02:04:42 il fait -55°C... - Donc, il pouvait aller jusqu'à
02:04:44 Athènes très facilement, en fait.
02:04:46 - Oui, oui, oui. Et la preuve, c'est qu'il est revenu.
02:04:48 Il a mis autant de temps, il est revenu au point de départ.
02:04:50 Donc, par sécurité, surtout,
02:04:52 c'est parce qu'à Athènes, on ne pouvait pas
02:04:54 changer le pare-brise et le réparer.
02:04:56 Donc, ça, c'est une mesure de sécurité. Et ça, c'est tout à fait
02:04:58 normal. Alors, après, on en prend un deuxième.
02:05:00 Il faut trouver l'appareil, il faut trouver
02:05:02 les pilotes. Donc, il y en a un, il faut aller
02:05:04 sur le tarmac. Ah oui, ben, c'est... Voilà.
02:05:06 Or, il y a des enfants, vous voyez. Il y a des enfants
02:05:08 à bord, donc on leur donne 5€ pour les acheter
02:05:10 des sandwichs. Il faut boire un coup, c'est...
02:05:12 Pipi, c'est... Ah oui, oui, c'est difficile.
02:05:14 Voilà. - Oui, mais pourquoi on leur dit
02:05:16 "faites contrepoids", enfin, ça paraît vraiment
02:05:18 un peu relou, ça. - Alors, c'est un problème de centrage, c'est un problème d'équilibrage
02:05:20 de l'avion. Si tous les passagers sont à l'arrière,
02:05:22 eh ben, l'avion, il risque de basculer,
02:05:24 c'est déjà arrivé. - Bon. - Eh ben, donc,
02:05:26 on leur a dit "vous allez donc évacuer
02:05:28 d'abord par l'arrière, puis après,
02:05:30 l'avant de l'avion".
02:05:32 Ça, c'est une procédure tout à fait
02:05:34 normale. Bon. Et puis, après, là-dessus,
02:05:36 on a l'avion, on a les pilotes, on est prêts.
02:05:38 Hop ! On appelle la tour de contrôle,
02:05:40 autorisation de mise en route, non. Greffe,
02:05:42 décontrôleur aérien, vous vous en souvenez.
02:05:44 Et là, ben oui. - Donc, c'est pas de chance, c'est une mauvaise situation.
02:05:46 - Alors là, c'est... Oui, oui. Enfin,
02:05:48 j'ai appelé un commandant d'or, qui connaît ça,
02:05:50 il m'a dit "c'est la loi de l'emmerdement".
02:05:52 - Une dernière question, parce qu'on est à peu près
02:05:54 par le temps, l'actualité oblige. Est-ce que
02:05:56 vous allez être indemnisés, en quelques secondes ?
02:05:58 - Alors, j'ai appris qu'on allait...
02:06:00 Donc, le vol va être remboursé,
02:06:02 et en plus, normalement, c'est soit
02:06:04 en rembourse, soit il y a une indemnité. Et là, à priori,
02:06:06 on en a les deux, c'est-à-dire qu'on aura une indemnité de
02:06:08 400 euros, donc ce qui est plutôt
02:06:10 une bonne chose, mais après, c'est vrai que ça va pas leur
02:06:12 rendre leur voyage. - Ça rend pas ça...
02:06:14 Ils ont pas reprogrammé les vacances, non ? - Non.
02:06:16 - Pas pour l'instant ? Tu vas partir avec tes parents, c'est clair ?
02:06:18 - Ils avaient travaillé toute l'année sur les Jeux olympiques,
02:06:20 ils allaient remonter jusqu'à Olympe.
02:06:22 - Ben oui. - Eh ben, tu t'en souviendras, hein.
02:06:24 - Tu entendras les présentations de l'Olympique à Paris.
02:06:26 - Tu reprendras l'avion ? - En tout cas,
02:06:28 merci d'être venu nous en parler.
02:06:30 Et on ne félicite pas, bien sûr, tous ceux
02:06:32 qui sont à la manœuvre derrière, hein.
02:06:34 Ils ont gâché les vacances de plusieurs classes
02:06:36 de 6e et de CM2. Merci à tous d'avoir été
02:06:38 des nôtres cet après-midi, et merci pour votre
02:06:40 témoignage dans un instant. Punchline,
02:06:42 Olivier de Caron-Fleck, excellente
02:06:44 fin d'après-midi, début de week-end,
02:06:46 et je vous retrouve lundi avec grand plaisir.
02:06:48 ♪ ♪ ♪