180 Minutes Info (Émission du 31/01/2024)

  • il y a 8 mois
Les invités de Nelly Daynac débattent de l'actualité dans #180minutesInfo du lundi au vendredi

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00:00:00 Bonjour et bienvenue à tous.
00:00:02 Si vous nous rejoignez à l'instant sur CNews,
00:00:03 nous sommes ravis de vous retrouver pour une nouvelle édition
00:00:05 de 180 minutes info. Beaucoup d'analyses, de débats à suivre
00:00:07 avec nos deux invités que je vais vous présenter sous peu.
00:00:10 Vincent sera là également pour le JT,
00:00:12 juste après l'éphéméride du jour. A tout de suite.
00:00:14 -Votre programme avec Médicis,
00:00:18 spécialiste de la retraite des indépendants et entrepreneurs.
00:00:21 -Votre programme avec...
00:00:24 -Plombier.com ! Plombier.com !
00:00:27 -Un problème de chauffage ? Plombier.com !
00:00:29 -Une marque de Groupe Verlaine.
00:00:31 -Chers amis, bonjour.
00:00:37 Je vous emmène aujourd'hui à la découverte
00:00:39 d'une des figures les plus attachantes
00:00:41 du calendrier chrétien, Saint Jean Bosco.
00:00:45 Que sait-on de cet homme dont Monseigneur Lacasse,
00:00:47 l'ancien évêque d'Oran en Algérie,
00:00:49 disait qu'il était l'ami légendaire des jeunes chrétiens ?
00:00:53 Eh bien, nous savons qu'il est né en 1815
00:00:55 dans une famille pauvre du Piémont,
00:00:57 et une fois devenu prêtre,
00:00:59 il va passer les 44 années de son ministère
00:01:02 à s'occuper des jeunes.
00:01:04 Jean Bosco met en place des méthodes éducatives nouvelles,
00:01:07 qui scandalisent souvent la bourgeoisie de l'époque.
00:01:10 Lui-même s'implique très concrètement.
00:01:12 Il prend le temps de jouer et de parler avec les jeunes.
00:01:15 Il fonde aussi les premiers patronages.
00:01:18 Jean Bosco a lui-même résumé sa pédagogie
00:01:21 dans cette courte phrase.
00:01:23 "Pour faire du bien aux jeunes, il faut d'abord les aimer."
00:01:27 Parmi les œuvres innombrables qu'on lui doit,
00:01:29 la Société de Saint-François de Sales,
00:01:32 ou les Salesiens, qu'il fonde en 1859,
00:01:35 est toujours très active dans le monde entier.
00:01:38 Il faut bien sûr mentionner les trois phares spirituels
00:01:41 qui ont guidé sa vie,
00:01:43 et qu'il appelait les trois blancheurs.
00:01:45 L'Eucharistie, la Sainte Vierge et le Pape.
00:01:50 Je vous laisse avec cette belle pensée de Don Bosco.
00:01:53 Les jeunes sont la partie la plus délicate
00:01:56 et la plus précieuse de la société.
00:01:59 C'est tout pour aujourd'hui.
00:02:00 À demain, chers amis. Ciao.
00:02:02 C'était votre programme avec...
00:02:05 Plombier.com ! Plombier.com !
00:02:07 Une fuite d'eau. Plombier.com !
00:02:09 Plombier.com, une marque de Groupe Verlaine.
00:02:12 C'était votre programme avec Médicis,
00:02:15 spécialiste de la retraite des indépendants et entrepreneurs.
00:02:18 Nous voici pour le premier journal de cette édition.
00:02:23 Vincent Farandesh, bonjour.
00:02:24 Vous l'aurez compris, la crise des agriculteurs.
00:02:27 Et comme depuis 10 jours,
00:02:29 nous sommes sur le terrain, sur les points de blocage.
00:02:32 Nous serons à Rungis avec Juliette Sadat,
00:02:34 où 15 personnes ont été interpellées dans la journée,
00:02:38 et où les tracteurs se rapprochent du marché.
00:02:41 Sur l'autoroute A6, avec Antoine Estève.
00:02:43 À Rodez, qui a été investi par les tracteurs,
00:02:46 nous serons avec Jean-Luc Thomas.
00:02:48 On commence avec vous, Maxime Legay,
00:02:50 avec Jean-Laurent Constantini,
00:02:51 sur l'autoroute AA, au niveau de l'aire de Chenvières.
00:02:54 Les tracteurs font face, désormais, aux blindés de la gendarmerie.
00:02:58 Oui, Vincent, bonjour.
00:03:03 Une situation qui est figée depuis 6h ce matin.
00:03:05 C'est à quelques mètres d'ici des blindés de la gendarmerie
00:03:08 qui empêchent les tracteurs de circuler,
00:03:11 qui leur barrent la route.
00:03:13 Une mobilisation et un blocage qui durent ici depuis lundi.
00:03:16 Comme vous pouvez le voir, un campement de fortune
00:03:18 a été mis en place.
00:03:20 Des feux ont été allumés pour se réchauffer,
00:03:23 également se restaurer.
00:03:24 Des vivres ont été apportés pour pouvoir se ravitailler.
00:03:28 À noter qu'il y a une vingtaine de minutes,
00:03:31 quelques tracteurs ont quitté le camp
00:03:33 pour mener une opération escargot
00:03:35 sur une route nationale qui juxte cette autoroute AA.
00:03:39 Justement, je me trouve avec Vincent Boucher.
00:03:42 Bonjour, Vincent.
00:03:43 Est-ce que vous pouvez m'en dire un peu plus
00:03:45 de cette opération d'escargot qui est en train de se conduire ?
00:03:47 On a décidé de ne jamais se confronter
00:03:50 avec les blindés de la gendarmerie ou des CRS.
00:03:54 Donc l'opération qui a été décidée cet après-midi,
00:03:57 c'est, en concertation avec tous les gens du Nord
00:03:59 qui sont arrivés ce matin,
00:04:01 d'aller faire une opération escargot
00:04:03 pour montrer à la population qu'on est bien sur le terrain
00:04:06 et que notre opération, elle n'est pas stoppée,
00:04:09 elle continue et on est toujours déterminés.
00:04:12 On continue à être présents toute la journée
00:04:15 et on continuera les jours prochains.
00:04:17 Vous faire entendre, donc, vous estimez
00:04:19 ne pas avoir été entendu par le Premier ministre Gabriel Attal hier ?
00:04:22 Non, non, on n'a toujours pas été entendu.
00:04:25 On est à peu près dans le même discours que vendredi.
00:04:28 On n'a rien eu de plus et donc, pour nous, on continue l'opération.
00:04:33 Vous me disiez donc que c'est au niveau européen,
00:04:35 sans doute, que vous attendiez des réponses également ?
00:04:37 Alors, on a un objectif de faire bouger la France au niveau européen.
00:04:42 On veut que la France, par l'intermédiaire de notre président,
00:04:46 revienne sur la politique qui est engagée depuis 20 ans
00:04:50 et sur toutes les dernières mesures, la PAC 2023-2027.
00:04:54 Et on compte sur le président
00:04:55 pour nous dire sa détermination à péder en notre faveur.
00:05:01 Voilà, Vincent, vous l'aurez compris.
00:05:02 Dans ce contexte, le déplacement d'Emmanuel Macron demain à Bruxelles
00:05:06 sera scruté de très près, ici, sur La Hanne.
00:05:09 Compris sur ce plateau. Merci, Maxime Legay,
00:05:11 en compagnie de Jean-Laurent Constantini.
00:05:12 Merci à tous les deux. Jean-Luc Thomas, bonjour.
00:05:14 Vous êtes avec Nathan Thémin à Rodez, dans l'Aveyron.
00:05:17 Rodez qui a été investi par plusieurs centaines de tracteurs ce matin.
00:05:21 Expliquez-nous.
00:05:22 Eh bien, écoutez, c'est une véritable démonstration de force
00:05:29 que réalisent les agriculteurs aveyronnés.
00:05:32 Ils attendaient plus de 300 tracteurs.
00:05:36 Eh bien, là, il y en a plus de 400.
00:05:38 Il y a énormément de monde.
00:05:39 Tous les tracteurs sont dans le centre-ville de Rodez.
00:05:43 Ensuite, ils vont aller se promener, j'allais dire,
00:05:47 autour de Rodez,
00:05:50 pour aller près des hyper et des supermarchés.
00:05:54 Mais ce qu'il faut bien retenir,
00:05:56 c'est qu'il y a beaucoup, beaucoup de jeunes agriculteurs
00:06:00 qui sont là,
00:06:02 des jeunes agriculteurs qui ont de véritables problèmes
00:06:05 pour s'installer.
00:06:07 Et tous ceux que nous avons rencontrés avec Nathan Thémin,
00:06:12 eh bien, nous disent que ça devient de plus en plus compliqué.
00:06:16 Et pourtant, le département de l'Aveyron
00:06:18 est un département où il y a le plus d'installations
00:06:21 de jeunes agriculteurs.
00:06:23 Et tous ces agriculteurs, eh bien, vont maintenant
00:06:27 aller vers la préfecture
00:06:31 pour rencontrer le préfet
00:06:34 et porter des messages
00:06:35 pour qu'ensuite, eh bien,
00:06:37 toutes ces personnes puissent être entendues.
00:06:41 Merci beaucoup, Jean-Luc, pour ce témoignage.
00:06:43 Merci à Nathan Thémin qui vous accompagne.
00:06:45 Puis, Vincent, sur certains barrages dans le sud-ouest,
00:06:49 les agriculteurs manifestent déjà depuis plus de dix jours.
00:06:52 Cela nécessite d'être particulièrement bien organisé
00:06:54 pour tenir deux jours comme deux nuits.
00:06:57 Producteurs, éleveurs ou encore maraîchers
00:06:59 qui participent à ces blocages
00:07:01 entendent pour certains rester encore plusieurs semaines.
00:07:04 Reportage dans le sud de la Gironde avec Antoine Estève.
00:07:07 Sur le barrage, ils se considèrent comme des irréductibles.
00:07:11 Le point de blocage est maintenu jour et nuit au péage de la Réole.
00:07:14 Une grande baine agricole est aménagée en dortoir
00:07:17 avec des bottes de paille.
00:07:18 Sur le site, voilà notre petite maison aménagée.
00:07:22 Ici, tant que les revendications ne seront pas entendues,
00:07:25 tout le monde est prêt à rester le temps qu'il faudra.
00:07:27 Là, au moins trois semaines.
00:07:30 Facile.
00:07:31 On est un bon petit groupe,
00:07:34 tous solidaires.
00:07:35 On a besoin de travailler.
00:07:37 Il y en a qui sont bons qui reviennent, d'autres qui restent.
00:07:40 Quelques jeunes agriculteurs ont rejoint le mouvement.
00:07:43 Ils se considèrent comme les parents pauvres d'une profession sinistrée.
00:07:47 Julien s'est installé à son compte l'an dernier.
00:07:49 Il a touché quelques aides au départ pour s'acheter du matériel.
00:07:52 Puis plus rien.
00:07:54 En étant jeune, je trouve qu'on n'est pas cédé.
00:07:56 Dans mon cas, j'ai eu le strict minimum.
00:07:58 Et avec le minimum, vous n'arrivez pas...
00:08:01 Je n'ai même pas tenu six mois.
00:08:03 Ils sont maraîchers, céréaliers ou vignerons
00:08:05 avec une volonté commune, travailler et être rémunérés.
00:08:09 On n'y arrive plus. C'est une peine continuelle.
00:08:12 C'est un viol neurologique.
00:08:14 En travaillant, ce n'est pas possible.
00:08:16 Je ne comprends aucunement, aujourd'hui,
00:08:19 que des gens qui travaillent ne soient pas respectés.
00:08:21 On manifeste pour travailler.
00:08:23 Il y a tellement de monde qui ne veut pas travailler.
00:08:26 Il y a des gens qui nous contraignent au quotidien.
00:08:29 Les modes d'action des agriculteurs sont très variés.
00:08:32 Sur l'autoroute A62, en contrebas,
00:08:34 d'autres groupes choisissent de manifester au volant tous les soirs.
00:08:37 Ils ralentissent fortement la circulation
00:08:39 entre Bordeaux et Toulouse.
00:08:41 Merci, Vincent. Je vous dis à tout à l'heure
00:08:42 pour de nouveaux rendez-vous.
00:08:44 J'accueille Yvan Rioufol et André Villiers,
00:08:46 député Horizon de Lyon,
00:08:48 pour parler de cette colère des agriculteurs.
00:08:50 Les réponses sont-elles à la hauteur ?
00:08:52 On reviendra au discours de politique générale
00:08:54 de Gabriel Attal.
00:08:55 On ira sur ce point de crispation
00:08:57 autour de l'Assis, non loin de Paris,
00:09:00 en région francilienne.
00:09:01 Nous y serons avec un de nos reporters
00:09:03 en voyage spécial tout à l'heure.
00:09:06 De retour avec vous. 180 minutes, info.
00:09:09 On va décrypter l'actualité liée à la colère des agriculteurs
00:09:12 avec mes deux invités aujourd'hui.
00:09:14 Bonjour, André Villiers. Merci d'être avec nous.
00:09:16 Vous êtes député Horizon du département de Lyon.
00:09:19 Yvan Rioufol est là également.
00:09:21 Et Eric Derryde-Mathel, on vous retrouve dans un instant
00:09:24 pour commenter les attentes des Français
00:09:26 en matière d'alimentation, notamment.
00:09:28 J'aimerais vous montrer cette image.
00:09:30 Ça se passe du côté de Chili-Mazarin,
00:09:32 dans la région francilienne,
00:09:34 on est là sur l'Assis, avec, vous voyez à droite,
00:09:37 ce cortège d'agriculteurs qui est stoppé net
00:09:39 sur cette autoroute par ce que vous apercevez
00:09:42 au fond de l'écran, c'est-à-dire en arrière-plan,
00:09:45 ces blindés qui ont été déployés, dépêchés
00:09:47 pour freiner leur tentative d'avancer vers Rungis.
00:09:51 Nous serons dans un instant à Chili-Mazarin,
00:09:53 avec l'une de nos équipes spécialement dépêchées sur place.
00:09:56 J'aimerais qu'on rejoigne précisément
00:09:59 ce marché de Rungis, où là aussi,
00:10:00 il y a une sorte de blocus qui s'est instauré
00:10:03 pour empêcher que la bonne marge des opérations
00:10:05 de ce qu'on appelle le poumon alimentaire
00:10:07 de la région francilienne ne soit entravée.
00:10:09 Bonjour, Juliette Sade, vous êtes sur place.
00:10:12 Il faut signaler qu'il y a eu une quinzaine d'interpellations
00:10:15 aux abords du marché, ce qui veut dire
00:10:17 que les choses ne vont pas sans mal, quand même.
00:10:20 Oui, effectivement, 15 interpellations ce matin,
00:10:23 donc 15 agriculteurs placés actuellement en garde à vue
00:10:26 pour entrave à la circulation.
00:10:28 Ils étaient arrivés sur place tôt ce matin
00:10:31 avec ce convoi d'agriculteurs.
00:10:33 Ils étaient arrivés sur place en fin de matinée.
00:10:36 Depuis que je suis arrivée sur les lieux,
00:10:38 plusieurs tracteurs ont dû lever le camp.
00:10:40 Ils sont partis au fond de goutte.
00:10:42 Les policiers ont prié d'allumer leur moteur
00:10:44 et de quitter les lieux.
00:10:46 Néanmoins, être arrivé ici, aux portes de Rungis,
00:10:49 le péage est juste derrière moi.
00:10:52 Il est bloqué actuellement par les CRS.
00:10:56 Et bien, être arrivé jusqu'ici, c'est une victoire, je vous propose.
00:11:00 On s'est retenu avec Frédéric Ferrand,
00:11:04 de la coordination rurale de Haute-Saône,
00:11:06 qui fait partie de ce convoi d'agriculteurs
00:11:08 arrivé sur place.
00:11:09 Et pour lui, évidemment, c'est une victoire.
00:11:11 Il montre actuellement qu'ils sont arrivés sur les lieux,
00:11:14 qu'ils ont accédé aux lieux.
00:11:16 C'est aussi un appel à rejoindre le mouvement,
00:11:18 parce que, finalement, rien n'est impossible.
00:11:20 Ils sont arrivés là où on ne voulait pas qu'ils arrivent.
00:11:23 -Pour cette incarnation, vous étiez sur place
00:11:27 avec Célia Barotte.
00:11:28 On va aller un peu plus au sud,
00:11:30 après avoir été bloqué à plusieurs reprises.
00:11:32 Le convoi reste surveillé de près,
00:11:34 je vous le disais, aux abords de Chili-Mazarin,
00:11:36 c'est sur l'assise. Bonjour, Antoine Estève.
00:11:38 On note sur place une très grande détermination
00:11:41 de la part des agriculteurs.
00:11:43 Certains qui vous ont confié
00:11:45 être prêts à faire le pied de grue
00:11:47 quelques jours, quelques semaines, s'il le faut.
00:11:50 -Effectivement, vous disiez une grande motivation,
00:11:55 mais aussi une grande mobilisation.
00:11:57 Sur place, il y a des centaines de tracteurs,
00:11:59 des centaines d'agriculteurs, des jeunes agriculteurs,
00:12:01 des personnes de la FNSEA, des DF, des STEA,
00:12:03 de plein de départements aussi, qui viennent parfois du sud.
00:12:06 Je suis avec Antoine, il vient de Lyon.
00:12:08 Ça tombe bien que vous soyez avec le député de Lyon.
00:12:10 On n'a pas fait exprès.
00:12:11 Antoine, vous êtes prêts à tenir très longtemps.
00:12:13 On a vu encore de la nourriture arriver tout à l'heure.
00:12:16 Il y a une logistique dingue qui s'est mise en place sur ce barrage.
00:12:19 -Oui, effectivement, on restera mobilisés
00:12:23 le temps qu'il faudra,
00:12:25 jusqu'à ce qu'on obtienne des réponses concrètes.
00:12:28 -Le week-end dernier, je me souviens, vous nous disiez
00:12:29 « on va rester plusieurs jours ».
00:12:31 Là, il y avait un collègue à vous, tout à l'heure, qui disait
00:12:32 « bah là, on est bons pour plusieurs semaines ».
00:12:34 -Plusieurs semaines, pour ceux qui le peuvent, oui.
00:12:38 Et euh... je pense que... ça pourrait se faire.
00:12:42 À partir du moment où on a des gars qui sont motivés
00:12:45 à venir remplacer ceux qui partent.
00:12:47 Euh...
00:12:49 -Vous, Antoine, vous avez un problème avec votre élevage ?
00:12:51 Parce qu'il faut quand même s'en occuper, c'est ça,
00:12:52 vous pouvez pas rester ici, ad vitam aeternam.
00:12:55 -C'est ça, mais euh... alors moi je suis pas très concerné
00:12:58 parce que mes parents s'occupent des bêtes.
00:13:00 Donc moi, en tant qu'éleveur, je défendrai les éleveurs.
00:13:05 Jusqu'à ce qu'on ait justement des réponses concrètes.
00:13:08 Et d'autres, comme disait...
00:13:12 il disait tout à l'heure,
00:13:14 ils vont devoir partir parce qu'ils ont pas le choix.
00:13:16 Comme hier, leurs collègues sont partis.
00:13:19 Ils sont partis.
00:13:20 -Ils sont remplacés automatiquement par d'autres agriculteurs
00:13:22 qui arrivent d'ailleurs.
00:13:23 -Eh ben on a eu le bus d'Ordogne qui est venu nous soutenir.
00:13:27 Il nous a remonté le moral.
00:13:29 C'est un grand mot, mais ils nous ont fait du bien.
00:13:33 Ça nous a fait plaisir et d'autres sont prêts à venir remplacer
00:13:37 ceux qui vont partir, ouais.
00:13:38 — Antoine, est-ce que ça vous fait peur quand on regarde,
00:13:40 on le montrait avec Laurent Sellerier tout à l'heure,
00:13:41 tout au bout là-bas, des véhicules blindés de la gendarmerie,
00:13:44 un escadron de gendarmes mobiles, ils vous regardent.
00:13:47 Pour l'instant, c'est vrai que c'est plutôt cordial,
00:13:49 vous êtes plutôt sympa avec eux,
00:13:50 vous allez leur offrir des croissants, etc.
00:13:51 Mais y a quand même un barrage de police en face de vous.
00:13:54 Euh... Vous pouvez pas avancer ?
00:13:56 — Euh non, on peut pas avancer, effectivement.
00:13:58 Et euh... On n'a pas trop d'autorisation, c'est sûr.
00:14:01 Mais euh... Je pense que...
00:14:04 ça devrait se bouger un petit peu, un peu plus haut,
00:14:07 et ils devraient faire ce qu'il faut pour...
00:14:10 qu'on essaye d'avancer encore un petit peu.
00:14:12 — Continuer à... — Aller jusqu'à Rungis ?
00:14:14 — Aller jusqu'à Rungis, peut-être pas tout de suite, mais...
00:14:18 pas forcément à Rungis, même...
00:14:20 À partir du moment où on va se rapprocher,
00:14:22 plus on se rapprochera, plus on mettra la pression,
00:14:23 et plus on a de chances de se faire entendre.
00:14:25 — Voilà, la pression, vous voyez, c'est ce mot
00:14:27 qui revient toujours dans la bouche des agriculteurs
00:14:29 avec lequel nous sommes. Nous sommes ici à Vaux-le-Doiseau,
00:14:31 à 6 km de Rungis,
00:14:33 et à 2 km seulement des pistes de l'aéroport d'Orly.
00:14:35 — Merci beaucoup, Antoine et Stève.
00:14:37 On reviendra vers vous cet après-midi,
00:14:38 ainsi que vers Laurence Ellarié, qui vous accompagne.
00:14:40 Je vais me tourner vers vous pour commencer.
00:14:42 André Villiers, ça, c'est le signe
00:14:43 qu'ils n'ont pas trouvé de réponse satisfaisante à leurs questions.
00:14:47 Il y avait ce discours de politique générale,
00:14:48 on va y revenir tout à l'heure, de Gabriel Attal.
00:14:50 Bon, force est de constater que l'étau ne se desserre pas,
00:14:53 ce qui veut dire qu'il va falloir aller un petit peu plus loin
00:14:55 dans les propositions.
00:14:56 — Alors, moi, je salue Antoine, l'éleveur de Lyon, mon collègue,
00:14:59 puisque je suis également éleveur de Charolais.
00:15:01 Et je l'encourage, en tout cas, à poursuivre,
00:15:04 pour défendre la cause agricole,
00:15:07 et au-delà de la cause agricole, la cause rurale, au fond.
00:15:09 Alors, le discours du Premier ministre,
00:15:12 auquel j'ai assisté hier, effectivement,
00:15:14 est un discours fleuve,
00:15:15 qui retrace, effectivement, la mandature,
00:15:18 qui jette quelques bases sur l'avenir.
00:15:21 Mais, en fait, la déception est au rendez-vous,
00:15:23 puisque on attendait un développement significatif
00:15:29 et précis sur les réponses qu'attendent les agriculteurs
00:15:33 dans cette crise, qui est une crise profonde,
00:15:35 qui est une crise qui vient heurter toute la société.
00:15:39 Et je ne peux pas m'empêcher de faire une analogie,
00:15:41 si vous voulez, entre l'exode rural qu'on a vécu après la guerre,
00:15:45 partant de l'Aveyron, les paysans ont quitté leur terre,
00:15:48 ont quitté la ruralité, sont montés à Paris,
00:15:49 et aujourd'hui, on a une belle symbolique
00:15:51 avec cette manifestation qui conduit
00:15:54 l'ensemble des paysans de France à aller vers Paris,
00:15:56 et je pense qu'il y a là une rétrospective
00:15:59 avec l'histoire qui mérite d'être soulignée,
00:16:01 et vraiment des encouragements pour mes collègues agriculteurs.
00:16:04 C'est vrai que beaucoup sont restés à l'époque,
00:16:05 et se sont installés dans des commerces, des restaurants,
00:16:08 enfin, ils ont changé complètement de métier.
00:16:09 Les Aveyronnais de Paris, effectivement.
00:16:13 - Oui. - Yvan Rioufolle,
00:16:15 même question, en somme, et puis aussi le risque
00:16:18 qu'une étincelle puisse, comment dire,
00:16:21 entraîner quelques débordements,
00:16:23 on n'est jamais à l'abri avec le temps aidant,
00:16:26 la fatigue gagnant, voilà, c'est ça aussi
00:16:28 que Gérald Darmanin et les préfets de police doivent surveiller.
00:16:31 - Tout d'abord, on ne peut que comprendre,
00:16:33 en tout cas, je comprends comme vous, monsieur le député,
00:16:35 l'irritation des agriculteurs après avoir entendu
00:16:38 le peu d'annonces de Gabriel Attal,
00:16:40 en tout cas sur l'agriculture,
00:16:42 et même sur toutes les autres grandes questions de civilisation.
00:16:44 Nous vivons un chaos, une sorte de chute vertigineuse
00:16:48 de ce qu'est la France aujourd'hui,
00:16:49 et le Premier ministre, certes, a dit les mots
00:16:51 qu'il fallait entendre, tout le monde l'a remarqué, etc.,
00:16:53 mais il n'y a pas eu, il n'y a pas le début du commencement
00:16:56 d'une analyse des responsabilités de ce chaos.
00:16:58 Or, d'ailleurs, dans les analyses des responsabilités de ce chaos,
00:17:01 il n'y a pas simplement l'Union européenne technocratique,
00:17:03 il y a également le gouvernement lui-même,
00:17:05 dans les choix idéologiques qui ont été ceux d'Emmanuel Macron,
00:17:08 de vouloir suivre un mondialisme impensé
00:17:11 et de vouloir mépriser toute une France oubliée,
00:17:14 toute cette France rurale, cette France des Gilets jaunes,
00:17:16 sur laquelle il avait dit pique-pendre,
00:17:19 et qui aujourd'hui se réveille à nouveau,
00:17:21 maîtrisée pour l'instant par les syndicats,
00:17:23 à travers ce mouvement agrical.
00:17:26 Mais moi, je mets en garde, dès à présent,
00:17:28 sur l'irritation qui peut gagner les agriculteurs,
00:17:31 et je vois qu'on ne peut pas, ne pas évacuer tout de suite
00:17:35 le risque d'affrontement physique
00:17:36 entre les forces de l'ordre et des agriculteurs,
00:17:39 bien que les forces de l'ordre et des agriculteurs
00:17:40 seraient prêtes à pactiser, naturellement,
00:17:42 parce qu'ils défendent les mêmes idéaux également.
00:17:45 En tout cas, on a compris que ce n'était pas la continue
00:17:46 venue d'en haut, que pour l'instant,
00:17:48 on cherche absolument à temporiser.
00:17:50 Oui, mais je trouve que d'avoir mobilisé si rapidement
00:17:53 les blindés face à des tracteurs,
00:17:55 c'est une faute colossale qui, me semble-t-il,
00:17:57 va accentuer l'irritation des agriculteurs.
00:18:01 Alors, j'aimerais aussi qu'on s'intéresse...
00:18:03 Vous savez, les Français sont extrêmement solidaires
00:18:05 de ce mouvement depuis le début, d'ailleurs.
00:18:07 On le montre sondage après sondage.
00:18:08 Là, on a fait un autre sondage
00:18:10 pour voir en fonction de quels critères,
00:18:13 précisément, les Français faisaient leur course.
00:18:15 Alors là, c'est le deuxième carton.
00:18:18 C'est la deuxième question que j'allais vous montrer.
00:18:19 Qui est responsable de la crise actuelle ?
00:18:21 À 39 %, ils estiment que tout se passe au niveau de Bruxelles,
00:18:26 sans grande surprise, au fond.
00:18:27 Ensuite, les grandes enseignes.
00:18:28 On a beaucoup parlé des marges de la distribution
00:18:31 que les agriculteurs déplorent.
00:18:33 Le gouvernement, quand même, pour pratiquement un quart des sondés.
00:18:36 Et les agriculteurs eux-mêmes,
00:18:38 enfin, ça reste une portion infime.
00:18:41 Voilà pour la première partie de ce sondage.
00:18:43 Je ne sais pas si on peut voir aussi
00:18:44 comment les Français choisissaient le fait de faire leur course.
00:18:49 À 51 %, c'est-à-dire plus d'un sur deux,
00:18:52 déterminent ces courses en fonction de l'origine des produits.
00:18:55 Donc, ils privilégient les produits français,
00:18:57 européens ou orieux,
00:19:00 mais on imagine dans le grand espace européen,
00:19:03 41 % le prix des produits
00:19:06 et 8 %, ni l'un ni l'autre.
00:19:09 Ils font un peu comme ils peuvent.
00:19:10 Éric de Ridematen, j'aimerais aussi qu'on voit
00:19:12 comment se passent les négociations commerciales
00:19:16 entre la grande distribution
00:19:17 et les grandes marques agroalimentaires.
00:19:19 Qu'en faut-il s'attendre ?
00:19:20 Les agriculteurs peuvent-ils espérer être mieux rémunérés ?
00:19:22 Alors, en 2024, oui, sans doute un petit peu mieux.
00:19:25 Donc, ce sera une bonne nouvelle.
00:19:26 Je vous révélerai dans un instant
00:19:28 le niveau moyen de hausse des prix
00:19:30 qui est sur le point d'être accepté
00:19:32 par la grande distribution
00:19:34 et par les grandes grèves agroalimentaires,
00:19:37 les grands géants, les grands industriels
00:19:38 de l'agroalimentaire.
00:19:39 D'abord, ce qu'il faut voir, c'est que,
00:19:41 si vous voulez, des baisses,
00:19:42 il n'y en aura pas tant que ça,
00:19:44 parce que sur 100 produits référencés,
00:19:46 15 références seulement
00:19:48 verront les prix diminuer en 2024.
00:19:50 Là, c'est ce que dit l'ILEC,
00:19:51 qui est l'Institut des entreprises de consommation,
00:19:52 qui représente donc les grandes marques industrielles.
00:19:55 Eh bien, le reste, verrons...
00:19:56 Ce sont des produits qui verront leur prix
00:19:58 se stabiliser ou monter.
00:19:59 Et là, je vous montre le deuxième chiffre.
00:20:01 La hausse moyenne, ce sera 2 %.
00:20:04 Voilà, c'est ce qui a été discuté.
00:20:05 Ça, c'est une info CNews que j'ai eue par Jacques Cressel,
00:20:09 qui est le président de la FCD,
00:20:11 la Fédération commerce-distribution.
00:20:13 Donc là, c'est tout nouveau,
00:20:15 puisque c'est que les négociations commerciales
00:20:16 s'arrêtent ce soir, c'est le 31 janvier.
00:20:19 Alors, parmi les baisses,
00:20:20 qu'est-ce qui va baisser, en fait, cette année ?
00:20:22 Volaille, céréales, huile.
00:20:24 Donc, ça ne va pas aider les agriculteurs.
00:20:26 Vous voyez, le problème dans ce métier,
00:20:27 c'est que vous avez des produits qui vont baisser,
00:20:30 d'autres qui vont monter.
00:20:31 Les hausses. Là, les hausses,
00:20:32 eh bien, ça va être lié à tout ce qui est,
00:20:34 par exemple, lié à la sécheresse.
00:20:37 Alors, il y a beaucoup les végétaux,
00:20:39 les fruits, les légumes, le cacao.
00:20:42 On n'en parle pas beaucoup du cacao,
00:20:43 mais il flambe énormément.
00:20:44 Voilà le vrai problème, parce qu'on a manqué d'eau,
00:20:46 ou il y a eu des inondations.
00:20:48 Donc, c'est le problème aujourd'hui
00:20:49 de cette transition écologique.
00:20:50 - Merci. Donc, les haches.
00:20:51 - Oui, oui, allez-y, allez-y.
00:20:52 - Sur les fruits et les volailles,
00:20:54 c'est intéressant, vos données,
00:20:55 mais je rappelle qu'un poulet sur deux
00:20:58 qui est consommé en France vient de l'extérieur.
00:21:00 - Alors, voilà. - Que 60 % des fruits
00:21:02 qui sont consommés en France viennent de l'extérieur.
00:21:03 Donc, si, effectivement, ces prix baissent,
00:21:05 on peut craindre, effectivement,
00:21:06 un renforcement des importations.
00:21:08 C'est ça, le sujet. - Exactement.
00:21:09 Et vous avez tout à fait raison.
00:21:11 D'ailleurs, les grandes centrales d'achat
00:21:12 se trouvent à l'étranger.
00:21:13 Il y en a trois aujourd'hui.
00:21:15 Bruno Le Maire, ce matin, sur CNews,
00:21:16 disait qu'il allait inspecter, contrôler.
00:21:19 Bon, c'est très bien de le dire,
00:21:20 mais on sait bien que les enseignes
00:21:22 continueront quand même de pratiquer
00:21:23 les prix qu'elles le souhaitent
00:21:24 puisque leur but, c'est de faire des marges.
00:21:26 Alors, vous parliez des marges.
00:21:27 Je termine par là. Je vous promets, je vais être court.
00:21:29 La marge moyenne, selon l'INSEE,
00:21:32 donc dans la grande distribution,
00:21:33 tous produits confondus, commerce,
00:21:35 c'est entre 20 et 25 %.
00:21:36 Ce sont les marges pratiquées.
00:21:38 Mais il y a tellement de charges en France
00:21:40 qu'on descend à 3 %.
00:21:42 Et ensuite, après impôts,
00:21:43 on arrive à 2 %,
00:21:44 parfois en dessous de 2 % de marge.
00:21:47 Voilà, tout est dit.
00:21:48 Ça veut dire que, certes, les marges sont importantes.
00:21:50 On tord le coup aux agriculteurs
00:21:52 parce que tout le monde a besoin de gagner sa vie,
00:21:54 mais que derrière, avec charges et impôts,
00:21:55 il reste plus grand-chose, justement,
00:21:57 pour cette grande distribution.
00:21:58 Merci d'avoir fait court.
00:21:59 J'ai fait court, mais oui, mais c'est des chiffres intéressants.
00:22:01 Non, pas trop, mais c'est pas grave.
00:22:03 Il nous reste une minute pour commenter tout ça.
00:22:05 Deux exemples sur le...
00:22:06 Sur l'inflation, peut-être, aussi.
00:22:07 Sur des produits, le litre de lait...
00:22:10 Il y a de moins en moins de producteurs laitiers.
00:22:12 C'est un drame national.
00:22:13 Le lait est payé 40 centimes le litre à la production.
00:22:17 Et on le retrouve, au niveau de la distribution,
00:22:20 dans le lait le moins cher, à demi-écrémé, à 1,20 euro.
00:22:23 C'est un multiple de 1 à 3.
00:22:25 Le chou-fleur, il part à 70 centimes de la production
00:22:29 et on le retrouve à plus de 5 euros, 5,50 euros à la vente.
00:22:33 Voilà. Alors qu'il n'y a pas de transformation
00:22:35 sur le deuxième produit. Il suffit de le mettre en vente.
00:22:37 Les pommes, 40 centimes.
00:22:39 Voilà du concret, en fait.
00:22:40 C'est vrai que ça donne une meilleure idée,
00:22:42 mais en tout cas, cette inflation, elle est partie pour durer.
00:22:45 Certes, elle régresse,
00:22:47 mais elle va s'inscrire dans le paysage.
00:22:49 Il va falloir s'habituer à payer les produits plus chers.
00:22:51 Je pense que c'est tout un système, mais on n'a pas le temps de l'expliquer.
00:22:54 Tout un système qui est à revoir aujourd'hui,
00:22:56 qui paupérise par des concurrences
00:22:58 qui ne sont ni libres ni loyales, dans le fond.
00:23:02 Mais simplement, il faut...
00:23:03 Et ça s'applique également à la pêche,
00:23:05 parce que la France, maintenant,
00:23:07 importe 85 ou 90 % des produits de la mer,
00:23:10 ce qui est tout à fait considérable.
00:23:11 On voit bien que ce système...
00:23:13 Alors qu'on a trois façades maritimes.
00:23:15 On a trois façades maritimes.
00:23:16 Nous sommes la deuxième puissance maritime mondiale.
00:23:19 Il y a quelque chose qui ne va pas.
00:23:20 Il faut tout reconstruire de ce système
00:23:22 qui a été, pour reprendre le savoir des agriculteurs,
00:23:25 construit la tête par...
00:23:28 Comment est-ce le slogan, d'ailleurs ?
00:23:30 En marchant sur la tête.
00:23:31 Je vous propose de marquer une pause.
00:23:33 On reviendra aux autres annonces de Gabriel Attal.
00:23:35 Il était question des agriculteurs.
00:23:37 Peut-être pas à la hauteur de ce qu'on aurait pu espérer,
00:23:40 mais beaucoup de travail, logement,
00:23:42 et bien sûr, le ton général
00:23:45 et l'orientation politique qu'a voulu donner Gabriel Attal.
00:23:48 Je vous conduis là-dessus.
00:23:50 Nouveau rendez-vous avec Vincent.
00:23:51 - Il faudra parler de la PAC. - On va parler de la PAC aussi.
00:23:54 Dans cette tension générale.
00:23:59 Un nouveau journal. Vincent Farandaz.
00:24:01 Bonjour, Vincent. On débute avec la situation à Rungis,
00:24:04 où les tracteurs se rapprochent petit à petit du marché.
00:24:07 15 personnes ont été interpellées un peu plus tôt dans la journée.
00:24:10 Juliette Sennat, vous êtes sur place avec Célia Barotte.
00:24:13 Quelle est la situation à 14h30 ?
00:24:16 Ils ont été interpellés ce matin.
00:24:18 Ils ont été placés en garde à vue pour entrave à la circulation.
00:24:22 Et là, ce que je peux vous dire, c'est que depuis que je suis arrivée,
00:24:24 ils sont partis au compte-gouttes.
00:24:26 Ils ont... Plusieurs tracteurs ont allumé leur moteur et sont partis.
00:24:30 Ils ont été priés de quitter les lieux par la police.
00:24:33 Néanmoins, être arrivés ici, aux portes de Rungis,
00:24:38 regardez le péage qui accède...
00:24:41 Enfin, vraiment, le marché est juste derrière.
00:24:43 Quand ils sont à quelques mètres de l'entrée de Rungis,
00:24:48 pour eux, c'est une victoire.
00:24:49 On s'est entretenus avec un représentant
00:24:52 de la coordination rurale qui nous l'a dit.
00:24:54 Aujourd'hui, ils montrent qu'ils sont arrivés
00:24:57 sur ces lieux symboliques,
00:24:59 là où on ne voulait pas qu'ils arrivent.
00:25:01 Et c'est une façon aussi d'appeler à rejoindre le mouvement en soutien.
00:25:05 Juliette Sennat avec Célia Barotte.
00:25:08 Merci à toutes les deux.
00:25:09 On va rejoindre Antoine Estève avec Laurence Ellarié
00:25:11 sur l'autoroute A6 au niveau 2.
00:25:13 Chili-Mazarin, bonjour Antoine.
00:25:15 Tracteurs et agriculteurs sont désormais bloqués
00:25:18 par les blindés sur place.
00:25:19 Effectivement, un face-à-face qui dure déjà depuis hier
00:25:24 ici à Chili-Mazarin sur l'autoroute A6.
00:25:26 Regardez l'autoroute des vacances.
00:25:28 C'est aujourd'hui un énorme camp retranché
00:25:30 avec tous ces agriculteurs qui sont autour de nous.
00:25:32 Beaucoup de tracteurs aussi, on compte 200 tracteurs.
00:25:34 Et puis, regardez sur le pont derrière là-bas,
00:25:37 au fond de votre écran, sur cette image en direct
00:25:39 de Laurence Ellarié, des gens qui viennent
00:25:42 pour soutenir les agriculteurs, leur crier des mots sympathiques
00:25:44 ou tout simplement, eh bien, leur apporter à manger.
00:25:46 Ce sont des personnes qui habitent ici à Chili-Mazarin.
00:25:49 Alors, vous le savez maintenant, il y a deux options ici
00:25:50 sur ce barrage. Soit c'est le statu quo,
00:25:53 c'est ce que disent les agriculteurs.
00:25:55 Ils sont prêts à tenir plusieurs jours,
00:25:56 voire plusieurs semaines en matière de logistique,
00:25:58 d'avitaillement, de nourriture, d'eau, etc.
00:26:01 Ou soit, eh bien, la police les laisse passer
00:26:03 et ils sont stockés, c'est le mot qui est utilisé
00:26:06 par les forces de l'ordre, un petit peu plus loin,
00:26:08 sur une aire de stationnement, ce qui pourrait être possible aussi
00:26:11 pour dégager cette autoroute A6.
00:26:12 Tout cela est en négociation en ce moment.
00:26:14 - Merci beaucoup, cher Antoine. Et merci donc à Laurence Ellarié
00:26:16 qui vous accompagne aujourd'hui. Et puis un mot, quand même,
00:26:18 avant de refaire ce journal de la guerre au Proche-Orient,
00:26:20 qu'on n'oublie pas, avec cette proposition de trêve
00:26:22 envoyée au chef du Hamas.
00:26:23 - Proposition qui résulte d'une réunion à Paris
00:26:26 entre des responsables israéliens, égyptiens et qataris,
00:26:29 notamment Régine Delfour. Vous êtes en direct
00:26:31 du poste frontière de Kerem Shalom, dans le sud d'Israël.
00:26:34 Que sait-on de cet accord ?
00:26:39 - Ici, on parle d'un accord qui est plutôt en bonne voie
00:26:42 puisque Anthony Blinken, le secrétaire d'Etat américain,
00:26:45 arrive ce week-end en Israël.
00:26:48 Il arrive samedi, il repart lundi. C'est la sixième visite
00:26:50 depuis le début du conflit. Alors, vous l'avez dit,
00:26:53 ce rapport a été discuté à Paris dimanche,
00:26:58 notamment avec des responsables égyptiens,
00:27:01 qataris, américains et israéliens.
00:27:03 Alors, on parle d'une trêve de 45 jours
00:27:05 où une trentaine d'otages seraient libérés,
00:27:08 des otages qu'on appelle des otages vulnérables,
00:27:10 c'est-à-dire des femmes, des enfants, des personnes âgées,
00:27:13 mais aussi des blessés, contre des prisonniers palestiniens.
00:27:16 Alors, on ne connaît pas encore le nombre de prisonniers palestiniens
00:27:19 qui seront échangés contre un otage.
00:27:21 On parle de 100 à 250 prisonniers palestiniens
00:27:25 contre un otage.
00:27:26 Cette proposition a d'abord été refusée par le Hamas.
00:27:31 Puis hier, le chef du Hamas, Ismaël Agné,
00:27:34 a dit qu'il allait l'étudier.
00:27:36 On sait que le Hamas veut un cessez-le-feu total
00:27:39 dans la bande de Gaza,
00:27:40 mais aussi le retrait des troupes de Tsaïl,
00:27:43 Benyamin Netanyahou, le Premier ministre israélien,
00:27:45 a réaffirmé qu'il n'y aurait pas de retrait des troupes de Tsaïl
00:27:49 tant que tous les otages ne seraient pas libérés
00:27:52 et tant que le Hamas ne serait pas éliminé.
00:27:55 Je vous l'avais dit aussi,
00:27:57 il reste 132 otages dans la bande de Gaza
00:27:59 et 28 sont présumés morts.
00:28:01 -Première lueur d'espoir depuis plusieurs semaines.
00:28:04 Regine Delfour, en direct d'Israël pour CNews,
00:28:07 on marque une courte pause.
00:28:08 On se retrouve, nouveau rendez-vous de l'actualité,
00:28:11 dès 15h avec vous, Vincent,
00:28:13 et on retrouve André Villiers et Yvan Rioufol
00:28:15 pour parler de ce long discours de politique générale
00:28:18 de Gabriel Attal, que vous avez suivi en direct sur notre antenne.
00:28:21 1h25, 1h30, grosso modo,
00:28:24 et des annonces sur d'autres sujets
00:28:26 que ceux qui étaient attendus.
00:28:28 On parlera de logement, de travail,
00:28:31 aussi, avec quelques attentes.
00:28:33 La ligne, quelle est la ligne réelle ?
00:28:35 Est-ce qu'il y a une ligne directrice
00:28:37 dans la politique qu'entend mener Gabriel Attal ?
00:28:40 Nous sommes de retour dans 180 minutes.
00:28:45 La suite de cette première heure avec André Villiers et Yvan Rioufol.
00:28:49 On revient au discours de politique générale de Gabriel Attal,
00:28:52 qui nous a occupé une bonne partie de l'après-midi.
00:28:54 Un coup à droite, un coup à gauche,
00:28:56 à mesure qu'il égrenait les propositions de sa mission.
00:29:01 Gabriel Attal, au fond, dans la lignée du "en même temps"
00:29:04 de son mentor, il a beaucoup été question
00:29:07 du travail et de la rémunération.
00:29:09 Et il a longuement évoqué ce que lui appelle
00:29:11 une forme de "désmicardisation",
00:29:14 qui s'est arrivée, de la France.
00:29:15 Écoutons un extrait.
00:29:17 Notre système, fruit de réformes successives,
00:29:19 prêtrie de bonnes intentions ces dernières décennies,
00:29:22 a placé notre monde économique dans une situation
00:29:24 où il n'y a quasiment plus aucun intérêt pour quiconque
00:29:27 à augmenter un salarié au SMIC.
00:29:30 On ne peut accepter une France où beaucoup sont condamnés
00:29:33 à rester proche du SMIC toute leur carrière.
00:29:36 (Applaudissements)
00:29:41 La progression salariale doit toujours permettre
00:29:45 de récompenser l'effort et le mérite.
00:29:48 Alors oui, j'assume de le dire,
00:29:49 il faut désmicardiser la France.
00:29:52 Dès le prochain projet de loi de finances,
00:29:55 en nous appuyant sur les propositions de parlementaires,
00:29:57 de partenaires sociaux et sur un certain nombre
00:29:59 de travaux d'experts qui se sont actuellement conduits,
00:30:01 nous commencerons à réformer ce système.
00:30:04 André Vellier, en somme, ça veut dire baisser les charges sociales
00:30:08 pour pouvoir, par effet, levier, augmenter les salaires.
00:30:12 Ça, c'est pas une mesure pour vous déplaire, j'imagine.
00:30:14 Non, mais je pense que si ça devait ne plaire qu'à moi,
00:30:17 ça n'aurait aucun intérêt.
00:30:18 Je pense que la population attend effectivement
00:30:20 des avancées de cette nature sur le terrain social.
00:30:22 Mais pour rester en parallèle avec les questions agricoles,
00:30:26 je veux parler des retraites des agriculteurs.
00:30:30 Des centaines de milliers d'agriculteurs
00:30:31 qui sont à la retraite aujourd'hui
00:30:33 et qui perçoivent moins que le SMIC.
00:30:35 Même si la volonté a été d'aligner sur 85% de celui-ci,
00:30:39 parlons des épouses d'exploitants agricoles
00:30:43 qui perçoivent 300 euros par mois.
00:30:46 Donc je pense qu'il faut parler vraiment des sujets
00:30:49 pour lesquels les Français, et notamment les ruraux,
00:30:52 attendent des avancées en matière de rémunération.
00:30:55 Il aurait dû faire d'ailleurs la corrélation,
00:30:56 parce que c'était l'occasion rêvée pour lui,
00:30:58 de parler de pouvoir d'achat, de rémunération
00:31:01 et de faire le lien avec les agriculteurs
00:31:02 qui précisément se plaignent de ça.
00:31:04 Il a raté cette occasion-là ?
00:31:05 Moi, je pense qu'il faut qu'ils reviennent rapidement
00:31:07 sur ce terrain-là,
00:31:08 puisque c'est le sujet du pouvoir d'achat
00:31:10 et les Français attendent effectivement
00:31:13 des améliorations sur ce terrain-là.
00:31:14 Yvan, un mot de ce que vous avez entendu sur le travail.
00:31:18 Et puis, il y a aussi un aspect coercitif quand même
00:31:21 dans ce qu'il a annoncé, notamment concernant le RSA.
00:31:24 C'est-à-dire que les aides sociales
00:31:26 seront quand même conditionnées à l'avenir.
00:31:28 Oui, mais ça, ce n'est pas de l'envergure,
00:31:29 encore une fois, des chaos qui s'accumulent auprès de la France.
00:31:32 Sur la désmicardisation, j'attends quand même
00:31:35 qu'il nous donne le mode d'emploi de ce qu'il entendait par "désmicardisation".
00:31:38 C'est très bien d'aligner les mots.
00:31:39 Il a aligné tous les mots qu'il fallait entendre,
00:31:41 que la droite voulait entendre,
00:31:43 puisque c'est ainsi, un petit peu comme ça,
00:31:44 que ça a été comprimé.
00:31:46 Moi, quand j'entends dire que Gabriel Attal a fait du Attal,
00:31:49 non, je crois que Gabriel Attal a fait du Macron.
00:31:52 Il a fait du Macron en reprenant deux de ses spécificités.
00:31:55 D'abord, ce "en même temps"
00:31:57 dont on pensait qu'Attal s'en était libéré,
00:32:01 avec une ligne claire, en tout cas, dans son vocabulaire.
00:32:04 Et on se rend compte que quand il défend, par exemple,
00:32:06 la souveraineté nationale et la souveraineté européenne,
00:32:08 on se dit que c'est inconciliable.
00:32:10 Et donc, il y a tout de même là un abus.
00:32:14 Et puis, l'évitement, parce que l'évitement,
00:32:17 qui est l'autre caractéristique, de mon point de vue,
00:32:20 du comportement d'Emmanuel Macron,
00:32:21 dans la mesure où tous les grands sujets
00:32:23 ont été évacués très rapidement,
00:32:25 le grand sujet, d'abord, sur les agriculteurs,
00:32:27 le grand sujet sur l'intégration,
00:32:29 le grand sujet sur l'immigration,
00:32:30 pas un mot sur l'intégration, pas un mot sur l'immigration,
00:32:33 alors que c'est au cœur, aujourd'hui,
00:32:34 de la crise civilisationnelle, qui, d'ailleurs,
00:32:35 a un lien avec ce qui se passe aujourd'hui,
00:32:37 avec ce réveil de cette France rurale,
00:32:39 de cette France oubliée, qui, également,
00:32:41 est en train de dire que c'est une France française,
00:32:43 dans le fond, une France homogène,
00:32:45 qui ne veut pas mourir.
00:32:46 Or, tout ceci, le gouvernement ne l'a pas abordé
00:32:48 et a balayé ça.
00:32:49 Et ce que je reproche à Attal, dans le fond,
00:32:52 c'est d'être tombé dans sa facilité de sa communication
00:32:56 en rappelant son âge, en disant "je suis né en 1989",
00:32:59 d'accord, il est jeune, et en disant
00:33:01 "je suis le Premier ministre homosexuel".
00:33:03 Qu'est-ce que l'on en a à faire
00:33:04 de savoir que c'est le Premier ministre homosexuel ?
00:33:05 -Toutes choses que l'on sait déjà et qui a été largement commentées.
00:33:07 -Donc, ça n'a aucun rapport et ce sont vraiment
00:33:08 des vieux trucs de communication.
00:33:09 -Je vous redonne la parole dans un instant,
00:33:10 mais j'aimerais qu'on rejoigne une de nos reportères,
00:33:12 qui est à l'Assemblée nationale, aujourd'hui,
00:33:14 Elodie Huchard, lendemain, donc, de discours de politique générale,
00:33:18 avec toujours des députés qui sont à l'Assemblée.
00:33:21 De droite ou de gauche, Gabriel Attal ?
00:33:24 Parce qu'il y a beaucoup de choses
00:33:26 qui font référence à la fermeté, à l'autorité,
00:33:27 on va peut-être y revenir à l'instant,
00:33:28 mais, par ailleurs, il y a quelques mesures sociales
00:33:31 qui ont été retenues aussi.
00:33:32 -Oui, alors, Nelly, je peux vous dire
00:33:36 qu'ici, à l'Assemblée nationale,
00:33:37 ce n'est pas franchement les mesures sociales
00:33:39 qui ont le plus retenu l'attention des députés.
00:33:41 Tout le monde nous dit que ce discours,
00:33:43 ils l'ont trouvé de droite, que ce soit, d'ailleurs,
00:33:45 aussi des députés de la majorité.
00:33:47 Alors, au sein de la majorité, vous savez,
00:33:48 il y a à la fois cette telle droite,
00:33:50 qui est extrêmement satisfaite,
00:33:51 qui était déjà satisfaite du remaniement,
00:33:52 voyant arriver Catherine Vreau, Trun, Rachida Dati,
00:33:55 et puis il y a cette telle gauche, menée par Sacha Houlié,
00:33:57 qui commence à comprendre que défendre ses idées,
00:33:59 ça va être compliqué.
00:34:00 Dans le rang des Républicains, dès hier,
00:34:02 juste après la sortie du groupe, ici, aux Quatre Colonnes,
00:34:05 on nous disait "moi, je suis ravie du discours
00:34:07 qu'a fait Gabriel Attal, parce que Nicolas Sarkozy
00:34:08 aurait pu le faire". Sur le fond, donc,
00:34:10 les deux partis sont plutôt en accord.
00:34:11 Attention, quand même, ils attendent des actes,
00:34:13 et puis, surtout, certes, un discours qui donne
00:34:15 un petit peu des gages à la droite, en parlant de travail,
00:34:17 en parlant d'autorité, en parlant aussi d'immigration,
00:34:19 bien sûr que c'est important,
00:34:20 mais il y a quand même deux écueils principaux
00:34:22 pour le Premier ministre.
00:34:23 Il a pu séduire, effectivement, une partie de la droite,
00:34:25 mais premièrement, il ne faut pas qu'il oublie
00:34:27 qu'il n'y a toujours pas de pacte de gouvernement,
00:34:29 et que quand bien même il donne des gages,
00:34:30 ça ne veut pas dire que les députés, les Républicains,
00:34:32 vont voter, forcément, pour lui, sur un certain nombre de textes.
00:34:35 Et puis, attention, le groupe Les Républicains,
00:34:36 ici, à l'Assemblée nationale,
00:34:38 il est extrêmement divisé.
00:34:39 On nous dit sans arrêt qu'il y a autant d'avis
00:34:41 au sein du groupe LR qu'il y a de députés,
00:34:43 donc très compliqué, finalement, d'avoir une majorité
00:34:45 grâce à ces députés, les Républicains,
00:34:47 et puis, ça vous étonnera pas, Nelly,
00:34:48 du côté du Rassemblement national et de la gauche.
00:34:50 Ce discours n'a pas franchement fait recette.
00:34:53 Il nous explique qu'il manque beaucoup trop de choses,
00:34:55 notamment sur l'inflation, que le compte n'y est pas,
00:34:57 et, quant à la gauche, la France insoumise, particulièrement,
00:34:59 toutes les annonces sur le logement les laissent penser
00:35:01 que c'est un véritable programme de, je cite, "casse sociale".
00:35:04 - Merci beaucoup, Élodie Huchard.
00:35:05 André Villiers, on va peut-être pas trop s'attarder
00:35:07 sur la politique et cette recherche éternelle de majorité,
00:35:11 parce qu'on sait très bien que, bon, dans cette législature,
00:35:13 ça va se faire texte par texte.
00:35:15 Néanmoins, moi, j'aimerais qu'on revienne
00:35:16 à cette notion d'autorité.
00:35:17 Il l'avait déjà affirmée quand il était à la tête de l'éducation.
00:35:20 C'est un peu sa patte à lui, quand même.
00:35:22 C'est une question de caractère ?
00:35:24 - Je pense que c'est...
00:35:25 Gabriel Attal est un leader et il veut marquer le terrain.
00:35:28 Et il l'a affiché hier dans le discours de la méthode,
00:35:33 dans ce discours de politique générale.
00:35:35 Il l'a affiché en rappelant qu'il avait mis
00:35:38 au premier rang de ses préoccupations l'éducation,
00:35:41 lorsqu'il présidait au destiné de l'éducation nationale.
00:35:44 Et puis, maintenant, il considère que l'agriculture
00:35:47 est le sujet majeur de l'heure.
00:35:49 Il a raison sur le fond,
00:35:51 mais ça montre, en tout cas, qu'il a l'intention
00:35:55 de rester maître du jeu en toutes circonstances.
00:35:58 Ses ministres seront ses collaborateurs.
00:36:00 - Oui, c'est pas votre impression, Yvan Réofold ?
00:36:03 C'est plutôt lui qui sera le collaborateur.
00:36:05 - C'est peut-être ce qu'il donne à voir.
00:36:07 En effet, il est très habile, encore une fois,
00:36:09 mais là, je vais me répéter, dans le maniement des mots
00:36:11 et dans cet usage de la communication
00:36:13 à des dessins politiques.
00:36:15 Mais au contraire, je trouve que le Premier ministre
00:36:18 est sous une double tutelle et dont il n'arrivera pas à se dégager.
00:36:21 Il est d'abord sous la tutelle de celui qui l'a nommé à cette place,
00:36:24 c'est-à-dire Emmanuel Macron.
00:36:25 Et là, je persiste à dire qu'il a fait du Emmanuel Macron
00:36:28 et non pas du Attal.
00:36:30 Au contraire, on voit bien que sa plume a été...
00:36:32 - Le texte a été relu par l'Élysée.
00:36:34 - Et sa plume a été tenue par quelqu'un de l'Élysée,
00:36:37 en tout cas, en même temps dont je vous ai expliqué
00:36:39 rapidement les ressorts.
00:36:40 Et puis, il est sous l'autre tutelle,
00:36:42 qui est encore plus pesante,
00:36:43 qui est celle de l'Union européenne,
00:36:45 de Mme van der Leyen.
00:36:46 Et c'est Mme van der Leyen qui décide de tout,
00:36:49 d'une grande partie de tout, dans le fond.
00:36:50 D'ailleurs, on va attendre que les décisions soient prises
00:36:52 après que l'Emmanuel Macron se sera rendu à Bruxelles demain
00:36:55 afin d'obtenir l'aval de la grande prêtresse.
00:36:59 - Un tout petit mot.
00:37:01 La caractéristique politique de la Ve République,
00:37:03 quant à l'exécutif, c'est qu'il y a un homme de trop
00:37:06 à la tête du gouvernement.
00:37:07 Il y a le chef de l'État, il y a le Premier ministre,
00:37:09 mais il y a un homme de trop, en l'occurrence...
00:37:11 - Je vais sans faire de jeu de mots...
00:37:13 - Le régime hyperprésidentiel,
00:37:14 avec un chef de l'État qui gouverne.
00:37:17 Merci beaucoup d'avoir joué le jeu du débat, tous les deux.
00:37:19 À bientôt, André Millier, sur ce plateau.
00:37:20 - On n'a pas parlé de la PAC. - Ah, c'est vrai.
00:37:22 Vous reviendrez, vous savez quoi ?
00:37:24 - Là, c'est le sujet que les pays ont abordé.
00:37:26 - Vous participerez au débat avec des contradictoires.
00:37:28 - Vous avez plein de choses à vous dire là-dessus.
00:37:29 - Dans l'actualité, courte pause,
00:37:31 et on se retrouve avec Vincent Leur des livres, en attendant.
00:37:32 - Je vous aurais parlé de Margaret Thatcher.
00:37:34 - De retour dans 180 minutes,
00:37:38 dans quelques minutes à suivre le débat avec Vincent Roy,
00:37:40 aujourd'hui, Séverin Sergent, Sandrine Lefeur
00:37:44 et Kevin Mauvieux qui vont me rejoindre,
00:37:46 qui vont débattre ferraillés autour des grandes questions
00:37:48 de l'actualité, il sera beaucoup question, évidemment,
00:37:50 des agriculteurs, avec Vincent, une après-midi,
00:37:53 encore une fois, largement consacré à cette crise qui perdure.
00:37:56 - Nous sommes toujours sur le terrain,
00:37:57 sur les points de blocage, notamment avec Juliette Sadat,
00:38:00 Arringy, Sarodès, avec Jean-Luc Thomas,
00:38:02 que nous rejoindrons dans un instant.
00:38:04 Maxime Le Guel, lui, est sur l'aire de Chenevière,
00:38:06 sur l'autoroute A1, dans le Val d'Oise.
00:38:08 On va débuter avec vous, Antoine Estève,
00:38:10 vous êtes avec Laurent Scellarié,
00:38:12 au niveau de Chilly-Mazarin, sur l'autoroute A6,
00:38:14 où les agriculteurs se sont bel et bien installés,
00:38:17 sur l'autoroute.
00:38:18 - Oui, Vincent, et regardez cette pancarte
00:38:22 qu'ils viennent d'afficher entre les forces de l'ordre
00:38:24 qui se trouvent au fond là-bas
00:38:26 et les tracteurs qui sont derrière Laurent Scellarié,
00:38:27 sur cette image en direct.
00:38:29 "Paris, laissez passer nos agris".
00:38:31 Les jeunes agriculteurs ont fait cette pancarte, justement,
00:38:33 pour signifier leur impatience aux forces de l'ordre
00:38:36 qui se trouvent là-bas. Alors, vous voyez,
00:38:37 il y a un escadron de gendarmerie qui est protégé par deux blindés.
00:38:40 L'autoroute est complètement coupée.
00:38:41 Pour vous donner un ordre d'idée,
00:38:43 pour les personnes qui connaissent cette partie
00:38:44 de la région sud de Paris,
00:38:46 il y a l'aéroport d'Orly, qui se trouve juste derrière ici.
00:38:49 Rungis, encore un petit peu plus loin, à 4 km derrière.
00:38:52 D'ailleurs, les agriculteurs, ici, leur objectif,
00:38:54 c'est d'aller jusqu'à Rungis, d'aller soutenir
00:38:56 les quelques agriculteurs qui ont réussi
00:38:58 à s'approcher des portes de Rungis.
00:38:59 Et regardez, pour y aller, ils ont prévu beaucoup de tracteurs.
00:39:02 Regardez sur cette image en direct encore,
00:39:05 200 tracteurs qui sont arrêtés pour l'instant depuis hier.
00:39:07 - Oui. Eh bien, l'image...
00:39:11 L'image fige quelque peu.
00:39:12 On vous retrouvera tout à l'heure, d'ailleurs,
00:39:14 Antoine et Sèvres, avec un agriculteur
00:39:16 qui va illustrer un petit peu cette longue attente
00:39:18 et cette détermination face aux blindés,
00:39:21 en ce moment, sur la Cisse.
00:39:22 Des tracteurs, des tracteurs comme s'il en pleuvait.
00:39:24 On va les retrouver aussi du côté de Rodez avec vous,
00:39:26 Jean-Luc Thomas, bonjour.
00:39:27 Quelques 400 tracteurs se sont donnés rendez-vous
00:39:30 au centre de cette grande ville de la préfecture de l'Aveyron.
00:39:35 Là aussi, la détermination est de mise,
00:39:37 comme un peu partout dans le Sud-Ouest, d'ailleurs.
00:39:39 - Oui, une forte détermination, ici, des agriculteurs.
00:39:45 Les agriculteurs aveyronnais qui avaient mis
00:39:47 un petit peu de temps à se mobiliser,
00:39:49 mais là, aujourd'hui, eh bien, comme vous le disiez,
00:39:52 c'est une démonstration de force.
00:39:55 Alors, évidemment, tout est calme,
00:39:57 mais là, par exemple, eh bien, les tracteurs
00:39:59 sont en train de partir pour revenir, ici,
00:40:02 sur la place principale de Rodez.
00:40:05 En fait, ils vont aller faire le tour des supermarchés
00:40:08 et hypermarchés autour de Rodez.
00:40:12 Ils passeront aussi près de Lactalis,
00:40:15 où il y a cet après-midi des négociations
00:40:17 pour fixer le prix de l'oeil.
00:40:19 Et, eh bien, une source nous disait
00:40:22 que ça se passait très, très mal,
00:40:24 donc une étape supplémentaire a été rajoutée
00:40:28 sur ce défilé devant, donc, Lactalis
00:40:31 pour donner un coup de pression sur ces négociations.
00:40:36 Et vous disiez, ici, la détermination
00:40:39 est maintenant totale.
00:40:41 Hier, le discours de politique générale,
00:40:44 où il y avait un petit peu d'agriculture
00:40:48 dans ce discours du Premier ministre,
00:40:50 eh bien, est loin d'avoir satisfait
00:40:52 les agriculteurs de l'avion.
00:40:54 C'est pour ça que la détermination est totale
00:40:57 et qu'il va y avoir d'autres actions
00:40:59 tout au long de cette semaine.
00:41:00 - Jean-Luc Thomas avec Nathan Témine.
00:41:03 Merci à tous les deux du direct, pardonnez-moi,
00:41:07 de Rodez, particulièrement brillant.
00:41:09 C'est pas facile, toujours, de faire ce genre de directs.
00:41:11 - Oui, c'est vrai que c'est une prouesse de la part de Jean-Luc.
00:41:14 - Pendant ce temps, effectivement, le blocage sur l'autoroute
00:41:17 a un continu. Ce matin, les tracteurs ont été bloqués
00:41:19 par les blindés de la gendarmerie.
00:41:20 L'image est certes forte, mais la situation, elle,
00:41:22 ne s'est pas envenue nimer.
00:41:24 On voit cela avec Adrien Spiteri, Sacha Robin,
00:41:25 Juliette Sadat et Corentin Brio.
00:41:27 - Les tracteurs,
00:41:30 né à né avec les blindés de gendarmerie.
00:41:33 Ce convoi d'agriculteurs fait blocu sur la 1
00:41:36 à quelques kilomètres seulement de l'aéroport
00:41:38 de Roissy-Charles-de-Gaulle.
00:41:40 Une ligne rouge pour Gérald Darmanin.
00:41:42 Pas d'intention de la part de ces agriculteurs
00:41:45 de bloquer l'aéroport international,
00:41:47 mais une demande aux forces de l'ordre
00:41:49 de reculer de quelques mètres.
00:41:51 Un geste symbolique pour ces manifestants mobilisés.
00:41:55 - On respectera leur décision,
00:41:57 de façon symbolique et amicale,
00:41:59 de reculer d'une dizaine de mètres.
00:42:02 Ne serait-ce que par respect pour les efforts
00:42:04 qu'on a pu faire pour pouvoir venir.
00:42:05 - Des échanges entre agriculteurs
00:42:07 et forces de l'ordre effectuées dans le calme et sans animosité.
00:42:11 Ce matin, ces agriculteurs
00:42:14 se sont réveillés sur cette autoroute 1
00:42:16 après avoir passé la nuit dans leurs engins.
00:42:18 Et pour eux, pas question de lever le camp.
00:42:21 - Aujourd'hui, demain, après-demain,
00:42:24 on va maintenir le barrage ici, physiquement.
00:42:27 Les tracteurs ne bougeront pas.
00:42:29 L'objectif, c'est la pression sur le gouvernement,
00:42:31 sur ceux qui ont le pouvoir à Bruxelles,
00:42:34 pour faire évoluer des choses
00:42:35 qu'on a laissées perdurer, moisir, depuis 20 ans.
00:42:39 - Un convoi de manifestants rejoint ce matin
00:42:42 par des agriculteurs venus du nord de la France.
00:42:44 Le siège de l'autoroute la plus fréquentée d'Europe
00:42:47 ne semble pas sur le point de se terminer.
00:42:50 - On revient très vite à ces problématiques
00:42:52 à l'occasion du débat à suivre.
00:42:55 Mais avant cela, un mot de sport, Vincent.
00:42:57 - Votre programme avec...
00:43:01 - Plombier.com ! Plombier.com !
00:43:04 - Un problème de chauffage ? Plombier.com !
00:43:06 - Une marque de groupe Verlaine.
00:43:08 - On va parler de la Coupe d'Afrique des Nations
00:43:10 et la Cannes avec la plupart des favoris
00:43:13 qui sont tombés avant les quarts de finale.
00:43:15 On parle des Lyons de la Teranga.
00:43:17 - Sénégal. - Absolument.
00:43:18 - L'Algérie, le Maroc. - Il fait un quiz.
00:43:20 - L'Égypte, bravo. Vous avez rempli votre mission.
00:43:23 Regardez.
00:43:24 - Des Marocains abasourdis,
00:43:27 nouvelles victimes d'une canne renversante.
00:43:29 La plupart des favoris ont quitté prématurément la compétition.
00:43:33 Les Lyons de l'Atlas sont éliminés après leur défaite 2-0
00:43:36 contre l'Afrique du Sud, comme le Sénégal, vainqueur,
00:43:39 il y a deux ans, où l'Égypte, nation la plus titrée du continent.
00:43:42 - C'est une compétition compliquée pour tout le monde.
00:43:45 On a eu des blessés, beaucoup d'absents.
00:43:48 On a échoué.
00:43:49 - C'est le football. En 2022, on était heureux.
00:43:51 Aujourd'hui, on est tristes. Tristes pour mes garçons,
00:43:54 pour tout le peuple sénégalais.
00:43:56 - Parmi les quarts de finale de l'édition 2022,
00:43:59 aucun ne retrouve ce niveau cette année.
00:44:01 Des phases finales surprenantes,
00:44:03 à l'image des qualifications de l'Angola, du Cap Vert
00:44:06 ou de la République démocratique du Congo.
00:44:09 Les Lyons ont été éliminés, mais comptent continuer leur parcours.
00:44:12 - On est venus avec nos idées,
00:44:14 avec le plan de jeu du coach qu'on essaie de respecter au max.
00:44:17 Comme on a dit, on va essayer d'embêter le plus d'équipes
00:44:20 qu'on puisse.
00:44:22 - Des nations peut-être moins prestigieuses,
00:44:24 mais qui ne manquent pas d'ambition.
00:44:26 Les staffs techniques répondent aux attentes.
00:44:29 Tout est mis en oeuvre pour tenir tête aux favoris.
00:44:33 4 des 8 équipes encore en course
00:44:35 n'ont jamais remporté le titre continental.
00:44:38 Cette canne 2024 est particulièrement ouverte
00:44:40 et pourrait réserver de nouvelles surprises
00:44:43 d'ici la finale le 11 février prochain.
00:44:45 - Petite pause dans un instant. Le débat avec nos invités.
00:44:48 On parlera de tous ces projets.
00:44:50 - C'est un projet qui a été fait en 2018.
00:44:53 - C'est un projet qui a été fait en 2018.
00:44:55 - C'est un projet qui a été fait en 2018.
00:44:58 - C'est un projet qui a été fait en 2018.
00:45:00 - C'est un projet qui a été fait en 2018.
00:45:03 - C'est un projet qui a été fait en 2018.
00:45:05 - C'est un projet qui a été fait en 2018.
00:45:08 - C'est un projet qui a été fait en 2018.
00:45:10 - C'est un projet qui a été fait en 2018.
00:45:13 - C'est un projet qui a été fait en 2018.
00:45:15 - On va voir tous ces points de blocage
00:45:17 qui sont en train d'encercler Paris.
00:45:19 On se concentrera sur ces blindés.
00:45:21 Ça, c'est l'Assis, du côté de Chibi-Mazarin.
00:45:24 Là, on tente de rejoindre Rungis,
00:45:26 qui est complètement fermé d'accès aux tracteurs, aux agriculteurs.
00:45:31 Et on ira aussi du côté de l'A1,
00:45:33 où un campement de fortune s'est installé.
00:45:36 A tout de suite.
00:45:37 Nous sommes de retour sur ce plateau
00:45:41 avec un nouveau panel d'invités qui m'a rejoint.
00:45:44 Vincent Roy, journaliste et écrivain.
00:45:46 Merci d'être là.
00:45:48 A vos côtés, on retrouve Séverin Sergent,
00:45:50 agriculteur, membre des Jeunes agriculteurs d'Eure-et-Loire.
00:45:54 Merci d'avoir répondu à notre invitation.
00:45:56 Bienvenue, Sandrine Lefeur.
00:45:58 Vous êtes agricultrice, députée Renaissance du Finistère.
00:46:01 A vos côtés, Kevin Mauvieux,
00:46:03 député Rassemblement national de l'Eure,
00:46:05 porte-parole du groupe Rassemblement national à l'Assemblée.
00:46:09 J'aimerais qu'on parle de ce troisième jour de blocage.
00:46:13 On est déjà à un troisième jour d'action
00:46:15 pour les agriculteurs qui continuent de maintenir la pression
00:46:18 et de resserrer l'étau autour de Paris.
00:46:21 On est entre 6 et 8 à l'heure où on se parle,
00:46:24 ce qui veut dire que la tension continue sur le gouvernement.
00:46:27 On va s'intéresser à ce qui se passe du côté de l'A1.
00:46:30 Avec vous, Maxime Legay. Bonjour.
00:46:33 Sur l'A1, au niveau de l'aire de Chenevière,
00:46:35 où vous vous trouvez depuis quelques heures,
00:46:38 il y a une sorte de campement de fortune
00:46:41 qui est en train de se déployer sur la route.
00:46:43 - Bonjour, Nelly.
00:46:45 Effectivement, un campement de fortune,
00:46:47 mais surtout, cette image assez impressionnante,
00:46:50 ces blindés de la gendarmerie qui sont stationnés ici
00:46:54 et qui font face aux tracteurs,
00:46:56 tracteurs des agriculteurs et qui leur barrent donc la route.
00:46:59 Alors ici, une ligne rouge a été tracée symboliquement
00:47:03 pour délimiter l'espace entre les deux camps
00:47:07 et les deux camps de la rue.
00:47:09 L'espace entre les deux parties,
00:47:11 l'ambiance entre les forces de l'ordre et les agriculteurs
00:47:14 est toutefois plutôt bonne enfant.
00:47:17 Ici, on discute, on échange, on plaisante même.
00:47:20 Des agriculteurs qui sont venus il y a une heure maintenant
00:47:23 apporter même un cajot de pommes française
00:47:26 aux forces de l'ordre en guise de collation.
00:47:29 Alors, les agriculteurs ne pouvant donc emprunter
00:47:32 cet axe routier qui est totalement bloqué.
00:47:34 Certains d'entre eux, en début d'après-midi,
00:47:37 ont décidé de mener une opération escargot
00:47:39 sur une nationale qui jouxte l'A1.
00:47:42 Une petite balade, comme ils disent.
00:47:44 L'objectif, vous l'aurez compris, reste le même,
00:47:47 se rendre visible pour continuer à se faire entendre.
00:47:50 - Merci beaucoup, Maxime Leguet, sur place à Chenevière.
00:47:53 Et puis, les tracteurs d'agriculteurs
00:47:56 qui, eux, veulent se rendre à Rungis,
00:47:58 commencent à se rapprocher.
00:47:59 Bonjour, Juliette Sadat, vous êtes sur place avec Célia Barotte.
00:48:03 Ca n'est pas sans mal, il y a eu quelques échauffourées
00:48:06 à une quinzaine d'interpellations
00:48:08 et qui ont débouché sur des placements en garde à vue.
00:48:11 - Exactement. 15 agriculteurs sont toujours actuellement
00:48:16 placés en garde à vue pour entrave à la circulation.
00:48:19 Ils étaient arrivés en fin de matinée ici,
00:48:22 avec un convoi d'agriculteurs venus de Haute-Saône.
00:48:26 Depuis que je suis arrivée,
00:48:27 ils sont partis au compte-route
00:48:29 et maintenant, il ne reste plus personne de ce convoi.
00:48:32 Ils ont tous allumé les moteurs des tracteurs
00:48:35 et se sont retirés sur demande des forces de l'ordre.
00:48:39 Néanmoins, ils étaient là,
00:48:40 à quelques mètres du péage de la porte du marché,
00:48:44 qui donne accès au marché.
00:48:45 Donc, ils étaient là.
00:48:47 Et je vous propose d'écouter Frédéric Ferrand,
00:48:51 de la coordination rurale de Haute-Saône,
00:48:55 qui le dit, ils sont arrivés sans préparation particulière.
00:48:59 - On n'avait rien prévu, rien calculé au niveau stratégie.
00:49:02 C'était simplement la volonté de se faire entendre,
00:49:06 de se faire comprendre.
00:49:07 On n'a fait aucun dégât, il n'y a aucun blessé.
00:49:11 On a eu des encouragements tout au long du chemin.
00:49:13 Et on nous reproche de témoigner.
00:49:17 C'est simplement ça. On veut nous faire taire.
00:49:20 - Frédéric Ferrand qui parle aussi d'une victoire,
00:49:24 d'être arrivé jusqu'ici,
00:49:26 précisément à l'endroit où on ne voulait pas qu'ils arrivent.
00:49:29 - Merci beaucoup, Juliette, et merci à Célia Barotte,
00:49:31 qui est avec vous pour les images cet après-midi.
00:49:34 Et puis, on va aller un peu plus au sud,
00:49:35 parce qu'après avoir été bloqués à plusieurs reprises
00:49:38 par les forces de l'ordre, le convoi reste surveillé
00:49:41 près du côté de Chilly-Mazarin,
00:49:42 ça se trouve sur l'Assis, où vous êtes, Antoine et Stève.
00:49:46 Et ce qu'on note sur place,
00:49:48 c'est l'extrême détermination des agriculteurs,
00:49:51 qui sont prêts à s'installer pour une durée illimitée.
00:49:55 - Effectivement, et dans les conversations,
00:50:00 beaucoup de mots reviennent, vous l'avez dit,
00:50:01 motivation, effectivement, mobilisation aussi,
00:50:04 avec 200 tracteurs et 300 agriculteurs, au minimum,
00:50:07 parce qu'il y a encore des agriculteurs
00:50:09 qui continuent d'arriver sur ce point de passage de l'Assis.
00:50:12 Franck Chardon, vous êtes agriculteur,
00:50:13 on est sur l'autoroute des vacances ici, normalement,
00:50:15 ça ressemble plutôt à un camp retranché,
00:50:17 ce qu'on voit en face de nous.
00:50:18 - Écoutez, on est arrivé ici, ça fait quelques jours maintenant,
00:50:22 c'est bien installé, maintenant on est organisé,
00:50:25 ça fait plus d'une semaine que ça dure,
00:50:27 et puis on se rapproche progressivement de Paris.
00:50:31 Voilà, le but premier, c'est de nous faire entendre
00:50:33 par le gouvernement, et je vois...
00:50:36 - Et par le grand public, je vous coupe,
00:50:37 mais là, ce qu'on entend, les klaxons derrière vous,
00:50:39 c'est des gens qui vous soutiennent.
00:50:40 - Donc on sent, là, depuis trois jours,
00:50:41 tout le monde klaxonne, tout le monde est avec nous,
00:50:44 tout le monde nous félicite, tout le monde nous encourage,
00:50:46 on sent vraiment que c'est pas comme d'habitude,
00:50:49 là, tout le monde est remonté.
00:50:51 Nous, on a une telle superposition des événements,
00:50:54 en notre défaveur, que là, la coupe est pleine,
00:50:57 et je pense qu'on lâchera rien.
00:50:59 - Franck, on va regarder ensemble cette image
00:51:00 avec Laurence Ellarié, les blindés, là-bas,
00:51:03 deux blindés, un escadron de gendarmerie,
00:51:05 il semble que vous vous entendez bien avec eux,
00:51:07 parce qu'on a entendu des petites conversations
00:51:09 que vous avez eues avec eux jusqu'ici,
00:51:10 vous leur demandez s'ils peuvent vous laisser passer,
00:51:13 ils vous répondent qu'évidemment, ils ont des ordres,
00:51:15 ils peuvent pas vous laisser passer,
00:51:16 en revanche, ça reste cordial, tout ça,
00:51:18 y a pas d'animosité, y a pas de violence.
00:51:20 - Bah écoutez, ce matin, c'est vrai que j'ai essayé
00:51:23 d'aller parlementer un peu avec eux,
00:51:27 avec des croissants issus de blé et de la farine du coin,
00:51:33 du bassin parisien, bon, ça a pas marché,
00:51:36 je m'en doutais un petit peu, il est clair qu'on va revenir,
00:51:38 on va se rapprocher d'eux, je pense qu'on va pas en rester là.
00:51:42 - Vous allez pas en rester là, en revanche,
00:51:44 Rungis, c'est encore loin, 6 kilomètres.
00:51:46 - Rungis, c'est loin, mais c'est pas loin.
00:51:49 De toute façon, notre but n'est pas de bloquer Rungis,
00:51:51 parce qu'on se tirerait une balle dans le pied,
00:51:53 donc ça a aucun intérêt.
00:51:54 Après, c'est clair qu'on en a vraiment ras-le-bol
00:51:57 d'importer des produits étrangers, et vraiment de très loin.
00:51:59 Voilà, aujourd'hui, on va pas empêcher les gens
00:52:03 de manger des mandarines, voilà, c'est clair,
00:52:05 mais il faudrait quand même que les Français se rappellent
00:52:08 qu'on peut très bien manger français.
00:52:10 Voilà, en ce moment, on a des pommes et des poires,
00:52:12 et puis au printemps, on peut manger que des fraises,
00:52:13 c'est excellent.
00:52:14 Voilà, moi, j'ai une boutique à la ferme,
00:52:17 je suis producteur de volailles, je travaille en circuit court,
00:52:20 je nourris mes volailles avec les céréales de la ferme,
00:52:23 blé, maïs, soja, je fais mon aliment moi-même,
00:52:25 et puis les clients, c'est des locaux,
00:52:28 et puis ça se passe très bien.
00:52:29 - Merci, Franck, merci beaucoup.
00:52:31 On en reparlera tout à l'heure, effectivement,
00:52:32 en fonction de l'évolution de la situation ici,
00:52:34 sur ce barrage de l'autoroute A6 à Chilly-Mazarin.
00:52:38 - Bon courage à vous, parce qu'il doit commencer à faire froid
00:52:40 depuis le temps que vous faites des duplexes, mon cher Antoine,
00:52:43 et merci à Laurence El Harrié, qui est avec vous aujourd'hui
00:52:45 sur cette autoroute.
00:52:46 Allez, on va faire un petit tour de plateau.
00:52:49 Sandrine Lefeur, s'ils sont encore si nombreux,
00:52:52 s'ils battent le pavé, si je puis dire,
00:52:54 et s'ils ont l'intention de rester coûte que coûte,
00:52:56 c'est signe qu'hier, ils estiment ne pas avoir été entendus.
00:53:00 Clairement, le discours de politique générale de Gabriel Attal,
00:53:02 on peut en dire un mot, vous êtes députée Renaissance, certes,
00:53:04 peut-être que vous avez une forme de limitation de parole
00:53:08 ou de sens critique,
00:53:09 mais vous êtes un peu partie prenante des deux côtés.
00:53:12 Alors, qu'en avez-vous pensé ?
00:53:13 - Déjà, le discours de politique générale du Premier ministre,
00:53:15 il n'était pas destiné à donner une réponse pleine et entière
00:53:19 aux agriculteurs.
00:53:20 Il y a déjà eu des annonces qui ont été faites la semaine dernière
00:53:23 et d'autres vont venir.
00:53:24 Moi, je comprends que la colère est encore forte
00:53:27 et qu'il souhaite mettre la pression,
00:53:29 puisque les annonces qui ont été annoncées la semaine dernière,
00:53:32 eh bien oui, ce n'est pas en un claquement de doigts
00:53:34 qu'elles vont se réaliser.
00:53:35 Gabriel Attal a lancé le mois de la simplification,
00:53:38 notamment avec les préfets et les agriculteurs.
00:53:41 C'est déjà en cours dans plusieurs départements.
00:53:43 Les préfets reçoivent les agriculteurs,
00:53:45 les organisations syndicales pour travailler
00:53:47 et voir les normes qui pourraient être facilitées, abrogées.
00:53:51 Donc, c'est en cours et ils maintiennent la pression,
00:53:53 on l'entend, mais moi, je mets un bémol sur leur demande
00:53:58 qui est forte sur les normes environnementales.
00:54:00 Moi, je ne souhaite pas qu'on revienne
00:54:02 sur les normes environnementales,
00:54:03 qu'on réduise la paperasse sur ces normes environnementales,
00:54:06 oui, mais pas qu'on ait une ambition moins forte
00:54:08 sur ces normes.
00:54:09 - On verra si C'est vrai Sergent vous rejoint entièrement
00:54:11 sur cette dernière question.
00:54:13 En gros, ce que vous dites, c'est bien de maintenir la pression
00:54:16 pour que le calendrier soit respecté,
00:54:17 mais elle nous dit, les annonces, elles sont là
00:54:19 et on ne peut pas faire grand-chose de plus.
00:54:20 Est-ce que c'est votre sentiment ?
00:54:22 - Non, mais là, j'ai entendu, on ne fera pas d'efforts
00:54:24 sur les normes environnementales.
00:54:25 Moi, je veux bien, mais dans ce cas-là, payez-nous.
00:54:28 Payez-nous pour le service qu'on fait.
00:54:29 - C'est le cas ? - Non, c'est pas le cas.
00:54:30 - Bien sûr que si. - C'est absolument pas le cas.
00:54:32 - À travers la PAC et les écoregimes.
00:54:34 - Non, c'est complètement faux, premier point.
00:54:35 Non, mais je vais prendre la directive...
00:54:36 - Alors, laissez-le développer juste son point de vue.
00:54:38 - Je vais vous prendre par exemple la directive Nitrate
00:54:39 qui encadre les épandages d'engrais.
00:54:40 La norme est européenne.
00:54:42 Elle descend au gouvernement, au ministre de l'Agriculture.
00:54:44 Il met une couche. La région met une couche.
00:54:47 Le département remet une couche. Quatre couches.
00:54:49 Voilà, et on n'est pas payé pour ça.
00:54:51 Moi, aujourd'hui, je vais aller faire des analyses de reliquat
00:54:53 dans mes parcelles, vous savez ce qu'il en est.
00:54:55 J'en ai cinq ou six à faire et le coût,
00:54:58 le coût n'est pas pris en charge.
00:54:59 Alors, ne me dites pas que vous ne pouvez pas reculer
00:55:01 sur certaines normes environnementales.
00:55:03 Aujourd'hui, tous les agriculteurs s'équipent.
00:55:05 On est de plus en plus performants
00:55:07 et on nous en redemande tout le temps, tout le temps.
00:55:08 Regardez les cours du céréal aujourd'hui.
00:55:10 Le prix du blé, il est moins cher qu'il y a 40 ans.
00:55:13 On paye avec quoi ? Vous allez nous dire qu'on va payer.
00:55:15 Moi, je touchais 70 000 euros d'aides compensatoires
00:55:17 quand je me suis installé il y a 15 ans.
00:55:19 Presque 20 maintenant. J'en touche moitié moins.
00:55:21 Et vous me dites que vous me payez ?
00:55:23 - Répondez-lui un instant et puis on élargit le débat.
00:55:24 - Les agriculteurs sont unanimes pour dire
00:55:26 qu'ils veulent être rémunérés sur les prix vendus des produits
00:55:29 et pas sur des subventions.
00:55:30 Maintenant, moi, d'ailleurs, j'ai proposé
00:55:33 dans le projet de loi finance
00:55:34 qu'on puisse avoir des subventions supplémentaires
00:55:37 pour payer les agriculteurs
00:55:38 pour des paiements pour services environnementaux.
00:55:40 Donc moi, je suis d'accord que lorsqu'on augmente
00:55:43 nos normes environnementales, c'est une attente citoyenne.
00:55:46 Et de toute façon, ça fait sens par rapport au réchauffement climatique.
00:55:49 Vous savez très bien qu'on est victime du réchauffement climatique.
00:55:52 On ne peut pas ne pas s'adapter au réchauffement climatique.
00:55:55 Il faut y aller. On ne peut pas faire contre.
00:55:56 L'agriculture ne peut pas aller sans l'écologie
00:55:58 et l'écologie ne peut pas aller sans l'agriculture.
00:56:00 On n'a pas le choix que d'y aller.
00:56:02 Et si vous voulez baisser les attentes sur les normes environnementales,
00:56:05 l'agriculture n'arrivera jamais à produire.
00:56:07 Vous savez très bien que les rendements sont en train de stagner
00:56:10 à cause des conditions climatiques et des aléas climatiques.
00:56:13 Kevin Mauvieux, sur cette question des normes environnementales,
00:56:15 vous êtes plutôt de la team Sévrin-Sergeon, j'imagine ?
00:56:18 Évidemment, c'est objectif.
00:56:21 Les agriculteurs s'y connaissent d'ailleurs plus que moi dans le domaine.
00:56:24 Quand j'entends les agriculteurs...
00:56:26 Ça fait un an et demi que je suis élu.
00:56:27 Je ne viens pas du monde agricole.
00:56:29 En un an et demi, j'ai rencontré plusieurs dizaines d'agriculteurs
00:56:32 parce que je suis dans une circonscription rurale
00:56:33 et que je tenais à les rencontrer.
00:56:35 Et ce que j'entends sur les routes, ce que j'entends aujourd'hui sur le plateau,
00:56:38 ça fait un an et demi que je l'entends.
00:56:40 Donc c'est que c'est vrai, c'est qu'il y a trop de normes.
00:56:41 Alors après, qu'il y ait trop de normes environnementales,
00:56:44 ça, j'ai envie de dire, c'est subjectif, de dire il y en a trop.
00:56:47 Il en faut, on est d'accord, il en faut.
00:56:48 Il faut engager une transition.
00:56:50 Les agriculteurs, ils sont prêts.
00:56:51 Les agriculteurs investissent déjà pour la plupart dedans.
00:56:54 Et les agriculteurs sont des amoureux de la nature,
00:56:57 entre guillemets, j'ai envie de dire, d'office,
00:56:59 puisqu'ils travaillent avec la nature.
00:57:00 Donc ils sont obligés.
00:57:01 Après, le problème de ces normes environnementales,
00:57:04 c'est quand on en rajoute, comme vous le disiez, des couches,
00:57:06 c'est-à-dire vous avez l'Europe, la France qui fait mieux que l'Europe,
00:57:09 la région qui fait mieux que la France qui fait mieux que l'Europe,
00:57:11 et le département qui fait mieux que la région qui fait mieux que la France que l'Europe.
00:57:13 Donc tout le monde veut y mettre sa patte.
00:57:14 On se retrouve avec des agriculteurs qui sont extrêmement contraints.
00:57:17 Ça coûte très cher.
00:57:18 Il y a des investissements qui sont très chers à faire
00:57:20 pour pouvoir continuer à produire.
00:57:22 Alors qu'en parallèle, ils ne veulent pas recevoir de chèques.
00:57:25 Ils ont envie de vivre de leur travail.
00:57:27 Mais à la limite, j'ai envie de dire, même si on leur donne des chèques,
00:57:29 ça ne suffit pas parce qu'en parallèle,
00:57:30 on fait venir des produits de l'étranger qui ne respectent pas
00:57:33 ce millefeuille de normes qu'on leur impose.
00:57:34 Donc c'est hallucinant.
00:57:36 Et puis, pour rebondir sur ce que disait ma collègue précédemment,
00:57:39 j'ai déjà eu l'occasion de le dire il y a quelques semaines sur ce plateau,
00:57:42 mais il y a un argument que je ne peux pas tolérer
00:57:45 quand on demande aux agriculteurs d'en faire toujours plus que plus,
00:57:48 c'est l'argument du réchauffement climatique.
00:57:50 Vous pouvez parler des conditions sanitaires,
00:57:53 vous pouvez parler de la biodiversité,
00:57:56 mais le fait d'épandre du glyphosate,
00:57:58 ça ne joue pas sur le réchauffement climatique en tant que tel.
00:58:01 Et pour aller plus loin, le réchauffement climatique,
00:58:03 si vous vouliez vraiment lutter contre,
00:58:05 vous feriez plaisir aux agriculteurs
00:58:06 parce que vous arrêteriez immédiatement tous les libres-échanges,
00:58:09 tous les traités de libre-échange qui marchent sur la tête
00:58:11 et qui nous font envoyer des produits qu'on a pour nous ailleurs
00:58:14 pour faire venir ceux d'ailleurs chez nous,
00:58:16 alors qu'on les avait déjà sur notre territoire.
00:58:18 Ça, ça pollue et ça émet énormément de CO2.
00:58:20 Petite ponctuation, petite respiration.
00:58:22 On va écouter Gabriel Attal qui est au Sénat cet après-midi
00:58:26 et qui précisément parle des normes.
00:58:28 Il le concède, les agriculteurs croulent sous les normes,
00:58:31 c'est lui-même qui le reconnaît.
00:58:34 Nos agriculteurs croulent sous les normes.
00:58:36 Chacune de leurs initiatives peut relever du parcours du combattant.
00:58:39 Chacune de leurs actions est réglementée et surréglementée.
00:58:42 Alors oui, chacun de nos concitoyens partage leur volonté de respirer,
00:58:47 de se débarrasser de procédures inutiles,
00:58:49 de voir leurs initiatives libérées de la bureaucratie.
00:58:53 Nos agriculteurs s'interrogent sur le fonctionnement de l'Union européenne.
00:58:56 Ils savent ce que la PAC leur apporte,
00:58:58 mais n'acceptent pas plus que nous certaines de ces lourdeurs.
00:59:02 Alors oui, nos compatriotes s'identifient à cette interrogation.
00:59:05 Nos compatriotes qui savent très bien
00:59:07 que nous sommes plus forts grâce à l'Europe,
00:59:09 mais exigent que l'Union européenne soit plus proche,
00:59:12 plus efficace et plus protectrice.
00:59:15 Je vais vous dire quelque chose, mon cher Vincent.
00:59:17 Quand on parle de normes,
00:59:19 parce que moi aussi je m'y suis un petit peu intéressée comme vous,
00:59:22 je suis bien obligée de préparer aussi ces émissions,
00:59:25 quand on regarde, c'est un concept un peu abstrait, cette histoire de normes,
00:59:28 parce que tout le monde dit, là, sur transposition, il y a trop de normes,
00:59:31 mais au fond, personne n'en sait rien.
00:59:33 On ne sait pas combien il y a de normes exactement.
00:59:35 Je ne sais pas si quelqu'un ici peut m'éclairer.
00:59:37 Est-ce que vous y avez compris, vous ?
00:59:38 Non, non, mais à peu près...
00:59:40 On parle de centaines, de milliers, on est un petit peu dans le flux.
00:59:43 Non, ce qui est plus intéressant, c'est que dans le jeu,
00:59:48 dans ce jeu-là où tout le monde a les mêmes normes,
00:59:51 où personne n'a les mêmes normes,
00:59:53 pour l'instant, c'est personne n'a les mêmes normes.
00:59:57 Puisque au cours des années qui se sont écoulées,
01:00:01 on n'a jamais été capable d'imposer...
01:00:04 Je parle de l'exécutif, des exécutifs.
01:00:06 On n'a jamais été capable d'imposer des clauses miroirs.
01:00:09 C'est ça, le problème. Le vrai problème, il est celui-là.
01:00:12 Quant à l'écologie de laquelle vous parlez-vous,
01:00:15 est-ce que vous parlez de l'écologie politique ?
01:00:17 Parce que ça, c'est véritablement une imposture.
01:00:20 Ou est-ce que vous parlez de l'écologie tout court ?
01:00:21 Et en matière d'écologie, ce sont quand même vous, les agriculteurs,
01:00:25 vous, madame le député, et les agriculteurs,
01:00:27 qui sont au mieux ceux qui connaissent véritablement l'écologie.
01:00:33 Donc, il s'agit de leur faire confiance.
01:00:35 Mais j'avoue que lorsque ils sont...
01:00:38 Alors, combien il y a de normes ? Bonne question, mais énormément.
01:00:41 Non, mais oui, effectivement, la vraie question,
01:00:43 c'est pourquoi pas une harmonisation ?
01:00:44 Une harmonisation, oui, parce qu'après tout,
01:00:46 qu'il y ait des normes et qu'on fasse une meilleure agriculture
01:00:51 au gré de ces normes, c'est bien normal, à condition que...
01:00:54 Alors, madame le député, bonne réponse.
01:00:56 C'est ça, le vrai motif. De la même manière...
01:00:57 Attendez, je termine juste une chose.
01:00:58 De la même manière, sur la question du mercosur,
01:01:04 on y reviendra sans doute, mais il y a quand même un vrai problème.
01:01:07 Vous parliez tout à l'heure du glyphosate.
01:01:08 On peut dire la même chose à propos des néonicotinoïdes.
01:01:11 C'est la même chose, il n'y a pas de question de réchauffement climatique
01:01:14 sur ces affaires.
01:01:15 Non, il faut arrêter.
01:01:16 Sur ces questions, il y a un vrai problème.
01:01:19 Donc, là encore, soit on harmonise...
01:01:24 Parce que le mercosur, c'est quoi ?
01:01:26 Évidemment, c'est formidable, vous exportez sans taxe,
01:01:30 mais attention, vous importez également sans taxe.
01:01:33 Et le gouvernement vous dit non.
01:01:35 Alors moi, je suis absolument saisi par cette annonce.
01:01:37 Quand le gouvernement vous dit
01:01:38 "Mais Emmanuel Macron est tout à fait opposé au mercosur..."
01:01:41 Oui, c'est ce qu'il va répéter demain.
01:01:43 Oui, mais enfin, il y a une question.
01:01:45 Comment se vote le mercosur ?
01:01:48 Il ne va pas se voter à la majorité écrasante,
01:01:52 il va se voter à une majorité qualifiée.
01:01:55 Ça veut dire que le bras de levier que peut constituer Emmanuel Macron
01:01:59 n'est pas un bras très armé, notamment, je pense, à Olaf Scholz,
01:02:03 par exemple, qui, lui, est aussi un bras armé conséquent
01:02:07 pour aller vendre ses voitures dans le cadre du mercosur.
01:02:08 Sandrine Lefeur, en d'autres termes,
01:02:10 ça va se résumer à un discours d'intention
01:02:12 plus qu'un discours de poids.
01:02:13 Je vais vous faire une réponse d'agricultrice
01:02:16 et pas de députée sur ce sujet
01:02:18 en prenant l'exemple des néonicotinoïdes.
01:02:20 Pourquoi, moi, j'étais opposée à ce qu'on renouvelle
01:02:23 les néonicotinoïdes ?
01:02:24 Parce que la problématique, c'est une problématique de pucerons.
01:02:28 Et pourquoi est-ce qu'on a du puceron ?
01:02:30 Parce que nous n'avons plus des hivers durs
01:02:33 qui tuent les pucerons en hiver.
01:02:36 Et ça, c'est dû au réchauffement climatique.
01:02:39 Et donc, quelle est la solution ?
01:02:41 Faire la transition agricole ?
01:02:43 Trouver d'autres solutions ?
01:02:44 Ou continuer à avoir des semences enrobées
01:02:47 de néonicotinoïdes et prendre le risque
01:02:51 d'avoir un déclin de biodiversité sur les abeilles ?
01:02:54 Les abeilles qui permettent la pollinisation,
01:02:57 qui nous permettent d'avoir des courgettes,
01:02:58 des fraises, des pommes, des pois...
01:03:01 - 20 secondes. - Voilà.
01:03:03 Et ça, c'est une réponse très technique et pas politique.
01:03:05 C'est vrai, Sergent Puy, si vous voulez répondre.
01:03:07 - Madame Lefeur... - Lefeur.
01:03:09 - Lefeur, excusez-moi. - Lefeur, c'est quelqu'un d'autre.
01:03:11 Je suis désolé.
01:03:13 Sur les néonicotinoïdes, vous montez.
01:03:16 Vous montez profondément.
01:03:17 Moi, je viens d'Eureloir. On produisait des betteraves.
01:03:20 En Eureloir, si vous venez, on a la Cosmetic Valley.
01:03:22 Pourquoi on a la Cosmetic Valley en Eureloir ?
01:03:25 Parce qu'on produit de l'alcool de betterave blanc, pur
01:03:28 et alcoolisé suffisamment pour faire des parfums.
01:03:30 Un des meilleurs alcools du monde.
01:03:32 - Ça répond pas à la question. - Je vais finir.
01:03:34 Je vous termine.
01:03:35 Vous avez, grâce aux néonicotinoïdes,
01:03:37 fait réduire de 30 % les cultures de betteraves en Eureloir
01:03:41 et dans notre région.
01:03:42 - Peut-être, mais ça répond pas à la question.
01:03:44 - Vous avez fermé une sucrerie.
01:03:46 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on va importer 270 000 tonnes
01:03:49 de sucre ukrainien.
01:03:50 Ça ne vous pose aucun problème écologique.
01:03:52 Je termine, vous permettez.
01:03:54 Le sucre ukrainien, les néonis, elles sont autorisées.
01:03:57 Vous allez le manger.
01:03:58 Et ça vous pose encore pas de problème.
01:04:00 Concernant les pucerons...
01:04:01 - C'est mal connaître ma position sur les causes minoires.
01:04:04 - Mes grands-parents exploitaient déjà de l'orge de brasserie.
01:04:06 Dans les années 70 ou 80, on avait déjà des problèmes de pucerons.
01:04:10 Et à cette époque-là, on avait des hivers.
01:04:11 Et je suis désolé, les betteraves, quand elles lèvent,
01:04:13 le problème de la jaunisse sur la betterave,
01:04:15 c'est connu depuis toujours.
01:04:17 Et en aucun cas, elles ne sont pollinisées
01:04:19 parce qu'elles ne fleurissent jamais.
01:04:20 - Je suis pas favorable aux importations
01:04:22 du produit étranger qui respecte pas nos normes.
01:04:24 - La députée Lefer nous décrit une sorte d'effet domino.
01:04:27 Que contestent ces vrais sergents ?
01:04:29 Quand on n'est pas spécialiste, c'est difficile de faire la part des choses.
01:04:32 En gros, il nous dit que le réchauffement climatique
01:04:35 n'est pas la cause du problème concernant les pucerons.
01:04:39 Qu'est-ce que vous en pensez, vous ?
01:04:40 On se détourne un peu du problème ?
01:04:43 On met un peu trop la loupe sur certains aspects ?
01:04:46 - Je vais répondre à votre question, mais juste avant.
01:04:49 Et avant d'oublier, je voudrais juste revenir sur une chose
01:04:50 que Vincent Roy a dit, et il a raison.
01:04:53 Mais on aurait pu pousser le raisonnement jusqu'au bout,
01:04:55 c'est-à-dire qu'on n'impose pas les mêmes normes à tous,
01:04:57 et le problème est là.
01:04:59 Et le problème vient de l'Union européenne.
01:05:01 Dans l'Union européenne, il y a union.
01:05:03 Est-ce qu'il y a union des normes pour les agriculteurs en Europe ? Non.
01:05:06 Donc l'Union européenne ne marche pas.
01:05:08 Donc il faut la revoir.
01:05:09 Au passage, les Français et les agriculteurs
01:05:12 auront l'occasion d'en discuter d'ici le mois de juin.
01:05:14 Sur le réchauffement climatique, il est responsable de tous les maux ?
01:05:16 Sur le réchauffement climatique,
01:05:18 il n'est pas responsable de tous les maux.
01:05:20 Je veux bien concevoir que le réchauffement climatique
01:05:22 fait qu'on a des hivers qui sont effectivement moins froids.
01:05:25 Je veux bien concevoir éventuellement que les pucerons
01:05:27 meurent moins en hiver parce qu'il fait moins froid,
01:05:29 et que le réchauffement climatique en est à l'origine.
01:05:31 En revanche, c'est tirer par les cheveux de dire
01:05:33 que la lutte contre les néonicotinoïdes
01:05:35 vient lutter contre le réchauffement climatique.
01:05:37 - Je n'ai pas dit ça. - C'était la base du débat.
01:05:40 Donc les néonicotinoïdes sont là pour préserver la biodiversité.
01:05:44 Vous l'avez plus ou moins reconnu.
01:05:45 Vous avez parlé des abeilles qui vont polliniser
01:05:47 après les courgettes, les arbres, les fraises, etc.
01:05:49 Ça, je suis d'accord.
01:05:50 Quoique encore, quand on interdit les graines enrobées,
01:05:53 mais qu'on autorise la pulvérisation par dérogation,
01:05:56 je ne suis pas certain que ce soit meilleur pour les abeilles.
01:05:58 C'est dire si "En marchant la tête",
01:06:00 et les agriculteurs avaient raison.
01:06:01 Mais le réchauffement climatique,
01:06:03 et ça, c'est un élément important,
01:06:05 la Macronie nous répète en permanence
01:06:07 que tout est lié au réchauffement climatique
01:06:08 et que c'est pour ça qu'il faut prendre ces mesures.
01:06:10 Mais la première émission de gaz et effet de serre
01:06:13 qui réchauffe notre planète, c'est les échanges internationaux.
01:06:16 C'est l'export, l'import.
01:06:18 Donc exporter des produits dont on a besoin
01:06:20 pour en faire venir d'autres d'ailleurs
01:06:21 et faire un aller-retour d'avion, c'est ridicule.
01:06:25 Consommons d'abord ce qu'on produit chez nous
01:06:26 et ne faisons venir que ce dont on a besoin.
01:06:27 On en revient au circuit court.
01:06:29 Est-ce que c'est réellement...
01:06:30 Parce que la question des néonicotinoïdes, par exemple,
01:06:33 c'est la question de la renégociation ou non du Green Deal.
01:06:36 Vous savez, c'est le monsieur, le maire vert qui est à l'Europe,
01:06:39 là, qui s'appelle monsieur Pascal Canfin,
01:06:43 qui nous a négocié tout ça.
01:06:44 Soit on le remet sur le tapis, soit on le remet pas sur le tapis
01:06:47 parce qu'à cause de ça,
01:06:49 on était cinquième pays exportateur au monde
01:06:52 et on a été déclassé.
01:06:53 Et qui a pris notre place ?
01:06:55 La Chine, qui produit et qui exporte les fameux déonies...
01:06:59 - Quatinoïdes. - Quatinoïdes.
01:07:00 - Qui ne respectent rien et qui produisent énormément.
01:07:01 - Voilà à quoi on en arrive avec ce fameux Green Deal.
01:07:05 Donc soit on le renégocie,
01:07:07 et vous aviez raison d'insister là, pour le coup, sur l'Europe,
01:07:10 dont on nous explique, vous avez vu maintenant,
01:07:12 qu'elle ne pouvait pas concentrer à elle seule tous les maux.
01:07:15 Mais si, sur cette question précisément, on nous ment.
01:07:20 J'ai évoqué le Mercosur tout à l'heure
01:07:22 et c'est normal qu'on nous mente.
01:07:23 Pourquoi ? Parce qu'on a aujourd'hui un exécutif
01:07:27 qui est pro-européen ou européiste,
01:07:29 vous l'appelez comme vous voulez,
01:07:31 mais c'est ça le problème.
01:07:32 Monsieur Macron est un européen,
01:07:34 est un européen, est un européen convaincu.
01:07:38 - Heureusement. - Attendez...
01:07:39 - Heureusement pour nos agriculteurs.
01:07:40 - On paye davantage l'Europe qu'elle ne nous rémunère.
01:07:45 - La souveraineté européenne, par exemple,
01:07:47 qui est un terme qui a été encore utilisé hier par Gabriel Attal,
01:07:50 repris à son compte par Gabriel Attal,
01:07:51 est-ce que ce n'est pas un peu antinomique ?
01:07:52 - On ne sait pas ce que c'est.
01:07:53 - Marine Le Pen, tiens, qui disait...
01:07:55 - Souveraineté nationale, souveraineté européenne,
01:07:56 c'est antinomique.
01:07:58 - Sérieusement, souveraineté,
01:07:59 c'est un terme qui est quand même assez limitant.
01:08:01 Est-ce qu'on peut l'étendre au supranational ?
01:08:03 - Non, mais moi, en fait, ce que je remarque dans ces débats-là,
01:08:06 c'est qu'on oppose l'agriculture et l'écologie.
01:08:08 Soit, si c'est votre vision des choses,
01:08:10 moi, je veux bien, mais quand vous verrez
01:08:12 qu'on n'arrivera plus à produire,
01:08:15 il suffit d'aller sur le terrain,
01:08:17 il suffit d'aller sur le terrain, qu'on soit en agriculture biologique
01:08:19 ou en agriculture conventionnelle, peu importe.
01:08:21 Moi, j'ai aussi subi des sécheresses en 2022,
01:08:24 même dans le Finistère, on a subi de la sécheresse.
01:08:26 Quand on ne pourra plus nourrir nos animaux,
01:08:28 quand on n'arrivera plus à produire à cause du réchauffement climatique,
01:08:32 parce qu'on ne se sera pas adapté assez vite,
01:08:34 on pourra critiquer la Chine,
01:08:36 on pourra critiquer les autres pays du monde
01:08:38 sur leur méthode de production,
01:08:40 mais on sera tous au même niveau.
01:08:42 Il faut savoir que dans certains pays,
01:08:43 ils sont en train de polliniser les pommiers à la main,
01:08:45 parce qu'ils n'ont plus d'insectes pollinisateurs.
01:08:47 - Donc, votre solution, c'est véritablement
01:08:51 l'écologie des croissants de M. Canfin, si je vous écoute bien ?
01:08:54 - Mais pas du tout.
01:08:55 - De quelle écologie vous parlez-vous ?
01:08:57 - Ils ne parlent pas d'écologie... - Ils ne sont pas du même bord politique.
01:09:00 - Pascal Canfin ne prône pas l'écologie des croissants,
01:09:03 pas du tout.
01:09:04 Il faut qu'on puisse produire, nourrir les Français,
01:09:08 nourrir l'Union européenne, exporter,
01:09:11 mais il faut qu'on puisse s'adapter au réchauffement climatique.
01:09:14 Si on ne s'adapte pas à cela, et on le voit bien,
01:09:17 les rangements, ils ne sont que stagnés.
01:09:20 Ils sont en train de diminuer.
01:09:21 - Vous vous adaptez, si le reste du monde ne s'adapte pas ?
01:09:24 - Mais ils n'auront pas le choix que de s'adapter.
01:09:27 - Ils n'auront pas le choix.
01:09:28 - Ils ont les mêmes contraintes.
01:09:30 - Ils ont les mêmes contraintes.
01:09:31 - Ils vont faire les réchauffements climatiques.
01:09:34 - Il suffit d'aller sur le terrain pour le faire.
01:09:36 - Je dis "tous les jours sur le terrain".
01:09:38 C'est vous qui opposez l'écologie et l'agriculture.
01:09:41 - Non, je la concilie.
01:09:42 - Vous la conciliez à votre méthode.
01:09:44 Et ça marche forcé.
01:09:45 Jusqu'à preuve du contraire, ça fait 20 ans que je suis agriculteur,
01:09:47 j'estime que je suis écologiste.
01:09:49 J'ai fait sur mon exploitation des analyses de sol.
01:09:51 Je connais mon exploitation par coeur.
01:09:53 J'ai 200 hectares, j'ai fait 3000 analyses.
01:09:56 C'est la vérité.
01:09:57 Vous pouvez venir, j'ai de la cartographie de mon sol.
01:09:59 La nutrition de mon sol va être faite à l'hectare.
01:10:01 Avec le satellite, je me suis adapté.
01:10:02 J'ai aujourd'hui une pince pour aller faire les mesures
01:10:05 de chlorophylle de mes céréales pour ajuster les doses d'engrais.
01:10:08 On a les satellites sur le tracteur.
01:10:10 Embarqués, dites-nous qu'on n'est pas écologistes.
01:10:12 Dites-nous qu'on ne fait pas bien notre travail.
01:10:14 On réintègre les pailles.
01:10:15 On met des fertilisations qui sont mises à partir de compost.
01:10:18 Dites-moi qu'on ne fait pas notre travail. Dites-le nous.
01:10:20 - Mais je n'ai jamais dit...
01:10:22 - On n'est absolument pas les modèles écologiques.
01:10:23 C'est vous qui les opposez.
01:10:25 Parce que vous venez avec le bâton,
01:10:26 comme vous faites sur l'autoroute avec les CRS.
01:10:28 Le bâton, le bâton, le bâton.
01:10:29 - Je n'ai jamais dit que vous n'étiez pas écologistes.
01:10:32 Ce n'est pas vrai.
01:10:33 - Si, je venais de le dire.
01:10:34 - Non, alors là, ce n'est pas vrai.
01:10:35 - Vous pouvez revoir la...
01:10:36 - Elle a dit que le réchauffement climatique était...
01:10:39 - Non, qu'on opposait l'agriculture à l'écologie.
01:10:42 Mais en disant ça, ça veut dire que les agriculteurs
01:10:44 ne sont pas écologiques.
01:10:45 - On est qu'ils le sont.
01:10:46 - Bon, allez.
01:10:47 On n'est pas en train de la corneriser non plus.
01:10:49 - Elle se défend aussi tant bien que mal,
01:10:51 tout comme elle le peut.
01:10:52 J'aimerais juste qu'on l'accroche,
01:10:53 parce qu'on avait préparé un sondage, notamment,
01:10:56 sur les critères que choisissent les Français
01:10:59 lorsqu'ils procèdent à leurs achats.
01:11:01 Regardez, entre ces deux critères,
01:11:02 quel est le plus important pour vous
01:11:04 quand vous faites vos courses alimentaires ?
01:11:05 On sait qu'ils sont archi-solidaires,
01:11:06 de toute façon, du mouvement.
01:11:07 À 51 %, c'est-à-dire plus d'un sur deux,
01:11:09 dit "c'est l'origine des produits",
01:11:11 en privilégiant évidemment les produits français.
01:11:13 Et puis 41 % qui disent "le prix des produits".
01:11:16 L'inflation est passée par là, forcément.
01:11:18 - On fait comme on peut. - Sur l'origine des produits,
01:11:20 c'est extrêmement difficile.
01:11:22 Comment s'y retrouver dans une avalanche de normes ?
01:11:26 Comment savoir si vraiment la pomme que vous achetez...
01:11:29 - Il y a le label, quand même, en France.
01:11:31 - Oui, mais les labels...
01:11:32 - On peut faire tout et n'importe quoi, selon vous.
01:11:35 - Non, mais les labels, il faut une agrégation
01:11:38 pour s'y retrouver dans tous ces labels.
01:11:39 - Il faut aller lire les petites...
01:11:41 - Vous avez le même problème dans le bio.
01:11:44 Il s'agit de démêler, si j'ose utiliser une formule,
01:11:47 de démêler le bio du faux.
01:11:48 - En tout cas, Kévin Mauvieux...
01:11:49 C'est pas mal.
01:11:51 C'est pas mal, j'ai pas refendu celle-là.
01:11:52 Kévin Mauvieux, l'intention est là.
01:11:55 - L'intention est là, les Français sont solidaires.
01:11:56 - Ils veulent la survie du monde agricole.
01:11:58 - Exactement, avant même la manifestation,
01:12:00 les Français sont solidaires des agriculteurs.
01:12:02 Je vous ai dit que j'avais rencontré
01:12:04 plusieurs dizaines d'agriculteurs.
01:12:05 Très souvent, dans la bouche des agriculteurs,
01:12:07 revenait le sentiment de ne pas être aimé
01:12:08 parce qu'avec tout ce tapage écologique, etc.,
01:12:10 ils ont l'impression qu'on les aime pas.
01:12:12 Et à plusieurs reprises, je leur ai dit
01:12:13 "écoutez, moi, tous les gens que je rencontre,
01:12:14 "vous aiment, sont avec vous, sont derrière vous
01:12:16 "et ont compris que sans vous, ils ne mangeaient pas."
01:12:19 Aujourd'hui, ça le prouve.
01:12:21 J'étais sur le rond-point de Malbrouk la semaine dernière
01:12:23 où les agriculteurs faisaient un blocage filtrant.
01:12:25 Ils se faisaient klaxonner de partout en soutien.
01:12:28 C'était impressionnant, les sondages le montrent.
01:12:30 Et ce sondage-là montre qu'effectivement,
01:12:32 les Français essayent de continuer à acheter
01:12:34 du produit français.
01:12:35 Après, effectivement, plus le pouvoir d'achat s'érode
01:12:37 et plus c'est compliqué.
01:12:38 Mais on peut pas leur en vouloir.
01:12:39 Quand vous n'avez pas d'argent,
01:12:40 vous pouvez pas remplir le frigo,
01:12:42 vous n'allez pas utiliser votre dernière pièce
01:12:43 pour acheter français,
01:12:45 si vous pouvez acheter deux fois plus
01:12:46 et manger jusqu'à la fin du mois en achetant étranger.
01:12:48 Et le problème, il est là.
01:12:49 Et puis, vous avez la question de la grande distribution.
01:12:51 - Aussi. - Et la question de la grande distribution.
01:12:52 Qui brûle considérablement les pistes
01:12:54 puisque l'exécutif auquel vous n'appartenez pas
01:12:59 - mais vous êtes député... - Non, mais la majorité.
01:13:00 Oui, la majorité vous a expliqué
01:13:02 qu'on avait une loi pour protéger les agriculteurs,
01:13:04 sauf que cette loi, elle n'était pas appliquée.
01:13:07 Alors, deuxième partie du sondage, si vous voulez bien.
01:13:09 Justement, à qui revient la faute de la crise actuelle ?
01:13:12 Quand on interroge les Français,
01:13:14 quand même à une large majorité,
01:13:16 par rapport aux autres critères retenus,
01:13:18 ils mettent l'Europe en tête de tous les maux.
01:13:22 Regarde Bruxelles, en somme, si on se résume à 39 %.
01:13:24 Les grandes enseignes figurent deuxième, pas très loin.
01:13:26 - Ça rejoint la question... - Eh oui.
01:13:28 ...des marges, évidemment, et de l'égalisme, 32 %.
01:13:30 Le gouvernement, pour un quart des Français,
01:13:34 est responsable de cette situation,
01:13:35 ce qui veut dire que les choses n'avancent pas suffisamment vite.
01:13:37 En tout cas, la politique prônée n'est pas en faveur des agriculteurs.
01:13:39 Et puis, 6 %, ça peut paraître plus étonnant,
01:13:42 qui disent que ce sont les agriculteurs eux-mêmes.
01:13:44 Un mot de réaction, peut-être, Séverin Sergent ?
01:13:45 Alors, l'Europe, c'est normal.
01:13:47 - Depuis 50 ans... - Ils ont compris.
01:13:49 L'agriculture, elle est aux mains de l'Union européenne.
01:13:52 L'Union européenne s'est bien créée
01:13:53 pour créer une souveraineté alimentaire européenne
01:13:55 au sortir de la guerre pour qu'on nourrisse les gens.
01:13:57 Parce que ma grand-mère, qui est encore en vie aujourd'hui,
01:13:59 qui a 95 ans, me parle d'étiquettes de rationnement jusqu'en 1954,
01:14:02 soit 9 ans après la guerre.
01:14:04 Donc, il y avait bien un problème d'alimentation
01:14:05 qu'on ne connaît plus aujourd'hui.
01:14:07 L'espérance de vie a énormément augmenté.
01:14:09 Donc, je veux bien qu'on nous accuse de produire des choses
01:14:11 qui ne sont pas bonnes, mais jusqu'à preuve du contraire,
01:14:13 je pense qu'on a répondu à l'appel.
01:14:15 Mes grands-parents, mes parents ont répondu à cet appel.
01:14:17 - Kévin Mauvieux ? - Ce sondage...
01:14:19 Il n'y a rien qui vous surprend, là, j'imagine ?
01:14:21 Et dans l'ordre, peut-être ?
01:14:23 Mais même dans l'ordre, j'ai envie de dire,
01:14:25 ça ne me surprend pas trop.
01:14:27 Les gens ont compris que l'Europe était responsable,
01:14:29 bon, effectivement, pas que de cette crise,
01:14:30 mais qu'elle était responsable de la crise de l'agriculture.
01:14:33 Et d'ailleurs, s'il y a un message à passer,
01:14:35 c'est qu'il y a les élections au mois de juin.
01:14:37 Vous avez bien compris que l'Europe intégrait votre quotidien.
01:14:40 - Ça vous arrange. - Non, ça ne m'arrange pas.
01:14:42 - Je ne veux pas faire la vocale du diable,
01:14:45 mais ça n'a pas échappé à Gabriela Thallier.
01:14:47 - Non plus. - C'est un peu non, mais...
01:14:49 - Ni à Jordan Bardella, qui a déviré à l'agriculture.
01:14:52 - J'aimerais bien ne pas en avoir parlé aujourd'hui,
01:14:53 mais c'est un fait, et les Français voient bien
01:14:54 dans ce sondage que l'Europe joue dans leur quotidien.
01:14:57 Donc, il faut absolument...
01:14:59 C'est un scrutin où les gens ne vont pas voter.
01:15:01 Il faut aller voter. Il faut y aller.
01:15:03 Après, dans les grandes surfaces,
01:15:05 moi, j'aurais mis le gouvernement avant les grandes surfaces,
01:15:06 parce que le gouvernement est quand même responsable
01:15:08 des lois EGalim, qui peut-être vont dans le bon sens,
01:15:10 mais il est aussi responsable de leur non-application.
01:15:11 Donc, j'aurais mis le gouvernement peut-être devant,
01:15:14 mais je peux comprendre que du point de vue des Français,
01:15:16 l'ordre soit celui-ci, parce qu'ils vont dans les magasins.
01:15:19 - Permettez-moi juste une seconde.
01:15:20 Arrêtez de faire de la politique sur cette question.
01:15:23 Vous dites Jordan Bardella, qui effectivement est très jeune,
01:15:26 vient découvrir l'agriculture.
01:15:27 Je ne suis pas sûr que Gabriela Thal qui est également très jeune
01:15:31 soit vraiment très, très...
01:15:32 - Il vous reviendra d'où ? - Il est venu en 2019,
01:15:35 sur ma circonscription du Comité de mon agricole.
01:15:37 - Vous allez me dire que j'ai une exploitation depuis 20 ans...
01:15:40 - On ne va pas tenir le compte des placementaires.
01:15:43 - Et puis je vais vous dire autre chose.
01:15:46 Et puis M. Le Maire vient découvrir
01:15:48 que la loi EGalim n'était pas respectée.
01:15:49 Alors, vous savez, au lieu de donner des leçons aux autres,
01:15:52 vous avez les manettes.
01:15:53 Vous êtes au pouvoir. Faites. On vous regarde.
01:15:55 - Justement, on a voté les lois EGalim
01:15:57 qui ont été saluées par le monde agricole.
01:15:59 Certes, elles ne sont pas en application,
01:16:00 mais ce n'est pas uniquement la responsabilité...
01:16:02 - Bah si ! - Ce n'est pas uniquement
01:16:03 la responsabilité du gouvernement,
01:16:05 parce que la loi EGalim, en 2019, elle a bien été respectée
01:16:08 et le prix payé aux agriculteurs a bien été meilleur
01:16:12 qu'il ne l'a été les années suivantes.
01:16:14 Donc, lorsque la grande distribution,
01:16:16 qui a sa part de responsabilité aussi,
01:16:18 respecte la loi EGalim et joue le jeu,
01:16:19 on voit que cette loi fonctionne.
01:16:21 - Je ne suis jamais à la faute de l'exécutif.
01:16:24 - La crise sanitaire... - C'est merveilleux !
01:16:25 - On se demande même pourquoi les agriculteurs sont là.
01:16:27 - La crise sanitaire... - Vous n'allez pas vous énerver.
01:16:30 - Non, mais je n'énerve pas, mais j'aimerais bien
01:16:31 qu'on me laisse parler,
01:16:32 parce que depuis tout à l'heure, vous êtes à trois contre moi.
01:16:34 - Non, mais là, c'est moi qui suis contre vous.
01:16:36 - On a un responsable syndical
01:16:37 qui est aussi militante du Rassemblement national.
01:16:39 - Et ça, c'est faux. - C'est bon, mais bien sûr.
01:16:41 Et donc, la crise sanitaire et la crise inflationniste
01:16:45 ont fait qu'il y a eu un dérèglement
01:16:47 dans les négociations commerciales,
01:16:48 et effectivement, on l'assume,
01:16:50 la loi EGalim n'a pas été appliquée.
01:16:52 100 agents de la DGCCRF ont été déployés sur le terrain,
01:16:56 des sanctions vont tomber,
01:16:57 mais on n'a pas attendu la colère des agriculteurs.
01:16:59 Il y a deux ans, Intermarché a été sanctionné
01:17:03 pour non-respect de cette loi.
01:17:04 Et sur l'Europe, l'Europe, je suis désolée,
01:17:07 mais sans l'Europe, on n'aurait pas une agriculture si forte,
01:17:10 parce que l'agriculture française,
01:17:12 elle tient aussi sur l'exportation,
01:17:14 et sans l'Europe, on ne pourrait pas exporter.
01:17:16 Et sans l'Europe, les agriculteurs n'auraient pas la PAC.
01:17:20 La PAC qui est le revenu des agriculteurs aujourd'hui.
01:17:22 Certes, ce n'est pas normal, mais c'est la réalité.
01:17:24 - Kévin Mewet, pour conclure,
01:17:25 la PAC, c'est le péché originel, selon vous ?
01:17:27 - Ce n'est pas le péché originel,
01:17:29 mais quand on n'utilise que la PAC pour dire
01:17:30 que les agriculteurs touchent la PAC,
01:17:32 alors qu'on est contributeur net à l'Union européenne,
01:17:34 la France donne plus qu'elle reçoit.
01:17:35 Donc, c'est un fait.
01:17:36 L'argent de la PAC que les agriculteurs touchent,
01:17:39 c'est l'argent que la France a donné à l'Europe
01:17:40 et qu'elle reperçoit derrière, en en ayant perdu au passage.
01:17:43 - On n'en a pas pour notre argent.
01:17:44 - On n'en a pas pour notre argent.
01:17:46 - C'est oublier les politiques qu'il y a autour.
01:17:48 - Le gouvernement qui nous dit et nous répète
01:17:50 qu'il n'y est jamais pour rien,
01:17:52 que l'égalisme, ce n'est pas sa faute si ce n'est pas appliqué.
01:17:53 Depuis 2019, ça a été appliqué la première année.
01:17:55 Vous venez de le dire.
01:17:57 Vous venez de dire que ce n'était pas de votre faute,
01:17:58 ça a été appliqué la première année.
01:17:59 Le reste, c'est la faute de la grande distribution.
01:18:01 Mais qui a la charge ?
01:18:02 - J'ai dit qu'on avait un peu de responsabilité.
01:18:04 - Qui a la charge en France de faire appliquer sa loi ?
01:18:06 Surtout quand c'est le gouvernement qui l'a créée lui-même, la loi.
01:18:10 - Après, il y a eu des dérives,
01:18:11 mais c'est aussi le fait de la grande distribution.
01:18:13 - J'en ai parlé.
01:18:15 - Ils en ont profité pour faire des marges conséquentes.
01:18:18 Ce sera le bout de la fin. Merci beaucoup.
01:18:20 On est désolés, Sandrine Lefebvre,
01:18:22 si vous vous êtes sentie un petit peu heurtée par...
01:18:25 Ils feront mieux la prochaine fois.
01:18:26 Et Vincent, vous gréerez moins fort aussi.
01:18:28 - Absolument pas.
01:18:30 - Ou vous interromprez moins.
01:18:31 - J'étais indigné par un certain nombre de propos.
01:18:32 Rien n'est jamais la responsabilité de personne.
01:18:35 S'il y a des gens aux malettes, ils sont censés...
01:18:37 - En tout cas, bravo. Vous avez joué le jeu
01:18:38 et elle s'est défendue vaillamment sur toutes ces questions.
01:18:40 - Bien sûr.
01:18:41 - Elle a tenu jusqu'au bout. Merci.
01:18:43 Merci à tous les quatre.
01:18:44 On se retrouve en quelques secondes.
01:18:45 On revient pour la dernière partie du débat.
01:18:47 - On a un nouveau plateau pour m'accompagner.
01:18:49 On espère que ça va...
01:18:50 (Rires)
01:18:51 - Mais c'est vivant.
01:18:52 C'est vivant.
01:18:53 (Générique)
01:18:54 ---
01:18:58 - Une nouvelle heure ensemble et un nouveau journal.
01:19:00 Aussi avec vous, Vincent Farandes.
01:19:01 Je rebonjoure. On va débuter avec la situation
01:19:03 du côté de Rungis,
01:19:04 où les tracteurs se rapprochent petit à petit du marché.
01:19:07 - 15 personnes ont été interpellées
01:19:08 un petit peu plus tôt dans la journée.
01:19:10 Juliette Sadat, vous êtes avec Célia Barod
01:19:11 sur place au marché de Rungis.
01:19:13 Quelle est la situation à 16h ?
01:19:17 - Pour l'instant, pas de tracteurs à l'horizon.
01:19:19 Ceux qui étaient arrivés ce matin sont partis les uns après les autres.
01:19:24 Ils ont été priés de quitter les lieux par les forces de l'ordre.
01:19:27 Avant ça, ils étaient arrivés ce matin.
01:19:31 Vous l'avez dit, 15 personnes ont été interpellées
01:19:34 pour entrave à la circulation.
01:19:35 Ils sont aujourd'hui...
01:19:37 Ils sont à l'heure actuelle toujours placés en garde à vue.
01:19:40 Ce que je peux vous dire, c'est qu'ils sont partis.
01:19:43 Maintenant, le dernier tracteur est parti.
01:19:45 Il y a une heure, néanmoins,
01:19:48 ils se sont félicités quand même d'être arrivés jusqu'ici.
01:19:51 On se fait entretenir avec Frédéric Ferrand,
01:19:53 que je vous propose d'écouter, de la coordination rurale de Haute-Saône.
01:19:56 Ils disent qu'ils sont arrivés sans aucune préparation, aucune.
01:20:00 - Je ne suis pas sûre qu'on ait le son de Frédéric Ferrand,
01:20:06 mais on le réécoutera un peu plus tard.
01:20:08 Merci beaucoup, Juliette, pour toutes ces précisions.
01:20:11 Le Réseau d'actualité, avec Gabriel Attal,
01:20:13 qui a annoncé vouloir faire payer les patients,
01:20:15 qui ne leur pas leur rendez-vous médicaux.
01:20:18 - Chaque semaine, ce sont 6 à 10 % des consultations
01:20:21 qui ne sont pas honorées.
01:20:23 Que pensez-vous de cette mesure ?
01:20:25 Raphaël Lasrègue et Tony Pitaro sont allés à votre rencontre.
01:20:28 - Des sanctions financières pour les personnes
01:20:31 qui ne se présentent pas à un rendez-vous médical sans prévenir.
01:20:34 Une mesure plutôt comprise par ces Parisiens.
01:20:37 - Excellente chose. - Pourquoi ?
01:20:39 - Parce que si on prend rendez-vous, on doit aller à son rendez-vous.
01:20:42 Autrement, on ne prend pas rendez-vous.
01:20:45 - C'est plutôt une bonne idée.
01:20:46 Ca responsabilisera les gens.
01:20:49 Ca évitera que les médecins se retrouvent le bec dans l'eau
01:20:51 à ne pas avoir de patients.
01:20:53 - C'est bien pour les médecins, pour les clients.
01:20:55 Je ne pense pas que ce soit une bonne idée.
01:20:57 - Des rendez-vous médicaux non honorés
01:20:59 qui représentent des millions d'heures de consultations perdues.
01:21:02 Jean-Paul Hamon, médecin généraliste
01:21:04 et président d'honneur de la Fédération des médecins de France,
01:21:07 pointin responsable, doctolib.
01:21:09 - Ce qu'on constate maintenant,
01:21:11 c'est qu'il y a des gens qui n'avaient jamais pris rendez-vous
01:21:13 à notre cabinet et qui, pour leur premier rendez-vous,
01:21:16 nous posent un lapin.
01:21:17 Je dois dire que l'Etat est largement responsable de ça,
01:21:21 car depuis maintenant six ans,
01:21:23 il déroule le tapis rouge à Doctolib.
01:21:26 Les gens prennent des rendez-vous à droite, à gauche,
01:21:29 et puis ils vont au premier rendez-vous qui les arrange,
01:21:32 et ils n'annulent pas les autres.
01:21:33 - Cette taxe devrait être payée à la caisse primaire d'assurance maladie
01:21:36 avant qu'une partie ne soit reversée aux médecins concernés.
01:21:40 - D'ailleurs, je précise qu'on reviendra à cette problématique
01:21:42 tout à l'heure dans la deuxième partie de l'émission,
01:21:43 avec notamment une médecin qui nous dira ce qu'elle en pense,
01:21:46 puisqu'elle est sans doute confrontée elle-même à ce problème.
01:21:48 Un mot avant de refermer votre journal,
01:21:51 sur la guerre au Proche-Orient,
01:21:52 avec cette proposition de trêve qui a été envoyée au chef du Hamas.
01:21:54 - Proposition qui résulte d'une réunion à Paris
01:21:56 avec des responsables israéliens, égyptiens et qataris,
01:22:00 notamment Régine Delfour, vous êtes à Ashkelon, en Israël.
01:22:03 Que sait-on de cet accord ?
01:22:04 - Déjà, c'est un accord qui semble être en bonne voie,
01:22:10 puisque, pour preuve, Anthony Blinken,
01:22:13 le secrétaire d'Etat américain, arrive en Israël samedi
01:22:16 pour une visite de 48 heures.
01:22:18 C'est la sixième fois qu'il vient en Israël
01:22:20 depuis le début du conflit.
01:22:22 Alors, dans ce projet, il y aurait donc une trêve de 45 jours,
01:22:26 avec la libération d'une trentaine d'otages,
01:22:28 des otages qu'on dit vulnérables, c'est-à-dire des femmes,
01:22:31 des enfants, des personnes âgées, mais aussi des blessés,
01:22:34 en échange donc de prisonniers palestiniens.
01:22:37 On ne connaît pas encore exactement le nombre
01:22:39 de prisonniers palestiniens qui pourraient être échangés.
01:22:42 On parle de 100 à 250 prisonniers palestiniens contre un otage.
01:22:46 Il y aurait également une aide très conséquente humanitaire,
01:22:49 une aide humanitaire qui entrerait dans la bande de Gaza.
01:22:51 Alors, dans un premier temps,
01:22:53 le Hamas avait refusé cette proposition d'accord.
01:22:57 Ismaël Hanier, le chef du Hamas, a annoncé hier
01:23:00 qu'il allait l'étudier, même si on sait que le Hamas
01:23:02 réclame un cessez-le-feu total dans la bande de Gaza
01:23:05 et le retrait des troupes israéliennes.
01:23:07 Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou,
01:23:10 a réaffirmé que Tsaïl ne quitterait pas la bande de Gaza
01:23:13 tant que le Hamas ne serait pas éliminé,
01:23:15 que tant que tous les otages ne seraient pas rentrés en Israël.
01:23:19 Je vous rappelle que 132 personnes, 132 otages,
01:23:23 sont toujours détenus dans la bande de Gaza
01:23:24 et 28 sont présumés morts.
01:23:26 -Merci. Bonjour.
01:23:28 Et bonne soirée, Régine Delfour.
01:23:31 La fatigue commence à se faire sentir pour nous aussi.
01:23:34 Non, non, non, c'est pas ça.
01:23:35 Merci quand même, Vincent.
01:23:37 Excellente fin d'après-midi à vous.
01:23:39 -Je reviens dans une demi-heure, si ça vous plaît.
01:23:42 -On en perd les pédales.
01:23:43 On reprend le débat avec de nouveaux invités.
01:23:45 Certains sont restés. Ils ont eu le courage de rester.
01:23:48 À l'image de Vincent Rouen, que j'ai pourtant repris.
01:23:51 -C'est un plaisir d'être avec vous.
01:23:53 -Tant mieux, alors. Très bien.
01:23:55 Et à vos côtés, Séverin Sergent.
01:23:56 Bonjour. Je rappelle que vous êtes
01:23:59 représentant aussi des jeunes agriculteurs
01:24:01 et membre des jeunes agriculteurs de l'Eure-et-Loire
01:24:04 et que vous êtes, bien entendu, vous-même, exploitant.
01:24:07 Alors, on va parler...
01:24:08 Alexis Isard est là, également.
01:24:10 -Merci, Bruno. -Député, merci.
01:24:12 Connaissance de l'Essonne, décidément.
01:24:14 Je sais pas comment on va finir cette émission.
01:24:16 On va vite aller sur le terrain avec les tracteurs d'agriculteurs
01:24:19 qui se rapprochent de Paris, de Lyon, du marché de Rungis,
01:24:22 avec déjà 15 interpellations sur place à Rungis.
01:24:25 On parlera d'ailleurs de cette difficulté
01:24:27 de sécuriser la mobilisation
01:24:29 sans que ça ne débouche sur des actes de tension.
01:24:33 L'étau reste assez solide sur les grands axes autour de Paris.
01:24:36 Il y a l'image de ce qui se passe du côté de Lyon,
01:24:37 où vous vous trouvez, Maxime Legay.
01:24:39 On a vu ses campements s'installer.
01:24:41 On voit maintenant que le face-à-face
01:24:43 entre les forces de l'ordre,
01:24:45 face-à-face tout à fait cordial, pour l'instant, en tout cas,
01:24:47 ils se font face à quelques mètres avec les agriculteurs.
01:24:51 (Propos inaudibles)
01:24:54 Oui, exactement, Nelly.
01:24:56 Une situation qui est figée ici depuis ce matin,
01:24:59 puisque, vous l'avez dit, des blindés de la gendarmerie
01:25:02 font face aux tracteurs des agriculteurs,
01:25:06 leur barrant donc la route.
01:25:08 Alors ici, une ligne rouge a été tracée symboliquement
01:25:12 pour délimiter l'espace entre les deux parties.
01:25:16 Un face-à-face, vous l'avez dit, plutôt cordial, ici,
01:25:19 entre les forces de l'ordre et les agriculteurs.
01:25:22 On discute, on échange, on plaisante même.
01:25:25 Des agriculteurs qui sont venus offrir un cajot de pommes françaises
01:25:28 aux forces de l'ordre en guise de collation.
01:25:32 Alors, les agriculteurs, ne pouvant passer par cet axe routier
01:25:35 qui, vous l'aurez donc bien compris, est bloqué,
01:25:38 ont décidé, pour certains, il y a maintenant à peu près deux heures,
01:25:41 de prendre des tracteurs pour aller mener une opération escargot
01:25:45 sur une nationale qui jouxte l'A1.
01:25:48 Une petite balade, comme ils disent.
01:25:50 L'objectif, vous l'aurez compris,
01:25:52 continuer à se rendre visible pour se faire entendre.
01:25:55 Merci beaucoup, Maxime, pour ces belles images aussi sur l'A1.
01:26:00 On comprend un peu ce qui est en jeu.
01:26:02 Alexis Izzard, je vous propose de parler de Gérald Darmanin,
01:26:05 qui a dit clairement que il ne veut pas de confrontation
01:26:08 entre les forces de l'ordre,
01:26:10 ces dernières qui ont pour mission de contenir à tout prix
01:26:14 la moindre étincelle.
01:26:15 Ce serait désastreux en termes d'images.
01:26:17 On sait que les forces de l'ordre sont exsangues.
01:26:20 Ils sont 15 000 mobilisés.
01:26:22 Plus c'est dans quatre mois, ils seront tous à pied d'oeuvre
01:26:25 pour les Jeux olympiques.
01:26:26 Mais ça les nerve quand on fait comparer
01:26:29 des choses bien différentes.
01:26:30 La manifestation, c'est un cadre constitutionnel.
01:26:33 Vous m'avez pas posé la question
01:26:35 lorsqu'il y avait à Saint-Saëline des gens
01:26:37 qui ont bloqué un département.
01:26:39 - On vous posait des questions. - Il y a deux points de mesure.
01:26:42 Ceux qui travaillent dur, ceux qui ne s'en prennent pas
01:26:45 aux forces de l'ordre, qui respectent le bien public,
01:26:48 ont le droit de manifester.
01:26:50 Il est hors de question de considérer les gens qui travaillent
01:26:53 de la même façon que les délinquants.
01:26:56 Vous êtes d'accord ?
01:26:57 Vous n'êtes pas d'accord de l'opposer, ces deux points de mesure ?
01:27:00 Non, je crois pas.
01:27:02 En tout cas, ce qui est certain,
01:27:03 c'est qu'on a besoin tout de même de sécuriser ces points-là.
01:27:07 C'est la nécessité que le gouvernement s'impose.
01:27:10 Je pense que c'est un intérêt des deux côtés.
01:27:12 Les agriculteurs, aujourd'hui,
01:27:14 ont le soutien des Français très majoritaire.
01:27:17 La police, les forces de l'ordre et le gouvernement
01:27:20 n'ont aucun intérêt à stopper le mouvement
01:27:22 de revendication des agriculteurs.
01:27:24 Ils ont l'intérêt à continuer à revendiquer leurs besoins.
01:27:27 Pour autant, il faut pas qu'il y ait de débordement.
01:27:30 Ce serait terrible pour le débordement en lui-même
01:27:33 et pour l'image des agriculteurs.
01:27:35 L'intérêt est le même des deux côtés,
01:27:37 de faire en sorte que les manifestations se passent bien.
01:27:40 C'est vrai, Sergent. Pour l'instant, tout roule.
01:27:43 Il faut voir dans le temps ce que ça donne réellement,
01:27:46 parce que la nervosité, la fatigue aidant,
01:27:48 ça peut aussi conduire, d'un côté,
01:27:51 à quelques... Comment dire ?
01:27:53 Aux échauffourés, à force d'être fatigués sur le terrain.
01:27:56 On a compris qu'ils ont l'intention de rester.
01:27:59 Quel est le degré de détermination de ceux sur le terrain
01:28:02 et leur capacité de tenir en termes d'approvisionnement ?
01:28:05 On s'interrogeait sur les tracteurs
01:28:07 et sur leur capacité en essence pour avancer.
01:28:12 Apparemment, c'est très fort.
01:28:14 Sur un tracteur, il y a plusieurs centaines de litres.
01:28:17 Oui, alors, aujourd'hui...
01:28:19 Pour les images, on nous montre bien
01:28:21 qu'on ne veut pas que les agriculteurs aillent jusqu'à peu.
01:28:24 Il faut se rendre compte que la puissance d'un tracteur
01:28:27 face à trois fourgons de CRS,
01:28:30 c'est 10 fois pour cent.
01:28:32 Nous sommes plus forts qu'un fourgon de CRS.
01:28:34 Si les agriculteurs veulent passer,
01:28:36 ils ont les moyens techniques de passer.
01:28:39 Et vous voyez qu'ils ne passent pas.
01:28:41 Notre mouvement est profond.
01:28:43 Les agriculteurs sont...
01:28:45 Je n'ai jamais vu mobiliser depuis que je fais du syndicalisme.
01:28:49 Je n'ai jamais vu autant de force,
01:28:51 autant de détermination et de volonté.
01:28:53 Mais les agriculteurs savent aussi
01:28:55 qu'ils ne veulent pas embêter les Franciliens.
01:28:58 On ne veut pas aller à Paris pour embêter les Franciliens.
01:29:01 On veut porter notre message de façon sécurisée, encadrée.
01:29:05 Et les agriculteurs respectent l'autorité.
01:29:07 Vincent, même question sur cette nécessité absolue
01:29:11 de rester quand même...
01:29:13 Gérald Darmanin est sur une ligne de crête.
01:29:15 Il a compris une chose fondamentale.
01:29:17 Au sein, me semble-t-il, du contrat social français,
01:29:21 l'agriculteur occupe une place particulière.
01:29:26 Les Français aiment leurs agriculteurs.
01:29:28 Nous sommes une terre d'agriculture.
01:29:31 Et au sein, je vous le répète, de ce contrat social,
01:29:34 la place qu'occupe l'agriculteur
01:29:38 est presque une place que je qualifierais d'affective.
01:29:43 Et évidemment, il ne veut pas...
01:29:45 On voit bien les discussions entre les agriculteurs et les forces de l'ordre,
01:29:48 même si l'image des blindés est terrible.
01:29:52 Elle est tout de même démonétisée,
01:29:54 par le fait que les agriculteurs communiquent avec les forces de l'ordre
01:29:57 et communiquent avec sympathie.
01:30:00 Mais on voit bien, encore une fois,
01:30:02 que Gérald Darmanin fait un distinguo
01:30:05 au nom même de la place qu'occupent les agriculteurs
01:30:08 dans le contrat social.
01:30:09 Le degré d'adhésion des Français,
01:30:12 est-ce qu'il est illimité dans le temps ?
01:30:15 Pour l'instant, il n'y a pas d'entrave particulière à leur déplacement,
01:30:18 mais il suffirait d'un basculement...
01:30:21 Je ne peux pas parler pour les Français.
01:30:23 Ce qui est certain, c'est que...
01:30:24 Parfois, on voit les adhésions qui s'érodent un peu.
01:30:28 Ces manifestations n'ont pas vocation à durer éternellement dans le temps.
01:30:30 Si les agriculteurs sont dans la rue, ce n'est pas pour se faire plaisir,
01:30:33 c'est parce qu'ils ont envie d'avoir des résultats.
01:30:35 Aujourd'hui, je crois qu'un certain nombre de réponses
01:30:38 ont été prononcées sur la simplification,
01:30:41 sur la concurrence internationale et européenne.
01:30:45 Vous avez vu les déclarations du président Emmanuel Macron à Bruxelles.
01:30:49 Les réponses sont là.
01:30:50 Maintenant, les agriculteurs veulent des résultats très concrets.
01:30:52 On leur a annoncé le paiement des subventions qui leur sont dues.
01:30:55 Ils veulent les voir, ces paiements-là.
01:30:58 C'est la simplification.
01:30:59 Mais ça ne suffira pas.
01:31:00 Si ça avait suffi, ce qu'a dit Gervais d'Atelier,
01:31:02 ils seraient peut-être plus dans la rue aujourd'hui.
01:31:04 C'est un contrimédia, d'accord, mais...
01:31:05 Je crois que la plupart des demandes qui ont été faites
01:31:10 ont été, en tout cas, annoncées par le Premier ministre.
01:31:13 Ce que je comprends, c'est que c'est vraiment des preuves concrètes
01:31:16 qui sont demandées par les agriculteurs.
01:31:18 Je suis bien conscient qu'il y a un besoin de preuves.
01:31:21 Je demande à mon collègue agriculteur,
01:31:24 s'il y a des points qui n'ont pas été soulevés
01:31:26 par le Premier ministre et le président, vous pouvez nous les dire.
01:31:28 Bien sûr qu'on peut vous les dire.
01:31:30 Nous, on s'attendait à ce que,
01:31:31 quand le président de la République parle de l'Europe,
01:31:34 il amène des choses bien plus importantes que ce qu'on a.
01:31:37 - Comme quoi ? - Je ne sais pas.
01:31:38 Vous avez... Le traité de libre-échange,
01:31:40 il a parlé du Mercosur.
01:31:41 Quand on continue avec la Nouvelle-Zélande,
01:31:43 j'ai des éleveurs de moutons au pied de chez moi,
01:31:44 ils sont déjà raclés, on est tranquilles.
01:31:46 Quand ils vont être en concurrence avec des moutons
01:31:48 qui vont traverser la planète...
01:31:50 - Il ne faut pas dire n'importe quoi sur le libre-échange.
01:31:52 - Je vais terminer. - C'est le finir,
01:31:53 parce que vous avez eu... - Pareil sur la volaille.
01:31:56 On n'a aucune annonce sur la volaille.
01:31:57 Aujourd'hui, la volaille ukrainienne rentre
01:31:59 dans certains pays d'Europe, elle est découpée,
01:32:01 elle est revendue, elle s'appelle "origine Union européenne".
01:32:04 Et elle vient d'ailleurs. Ça, pas un mot.
01:32:06 Aujourd'hui, il n'y a pas un mot sur la fiscalité,
01:32:09 sur les charges sociales, pas un mot sur le territoire,
01:32:12 c'est-à-dire le foncier, rien.
01:32:14 L'artificialisation des sols, rien.
01:32:16 Le social sur la main-d'oeuvre, rien.
01:32:18 Le poids économique de l'agriculture,
01:32:20 mon département, c'est 2 milliards d'euros de chiffre d'affaires,
01:32:22 15 000 emplois, rien. Pas un mot.
01:32:24 - Les frais de succession aussi. - Voilà.
01:32:25 La transmission des exploitations, rien.
01:32:27 Donc, il y avait 140 mesures qui vous ont été demandées,
01:32:30 il en a répondu à 5, et le Premier ministre a été répondre
01:32:34 dans le sud de la France à un barrage,
01:32:35 à quelqu'un qui bournait un barrage.
01:32:37 Si vous voulez vous défendre une dernière fois...
01:32:38 Vous êtes en train de nous faire un discours politique,
01:32:40 mais ce que vous dites est faux.
01:32:41 Je vais revenir sur le libre-échange,
01:32:43 parce que la transmission, c'est faux,
01:32:45 parce que c'était le projet de loi d'orientation agricole,
01:32:47 même, c'était la transmission des générations,
01:32:49 et les agriculteurs ont demandé d'aller plus loin
01:32:50 parce qu'il y a un sujet moyen-long terme,
01:32:52 mais la rémunération au temps présent,
01:32:53 c'est ça qui va permettre la transmission.
01:32:55 Sur le libre-échange, il ne faut pas dire n'importe quoi
01:32:57 aux Français, le libre-échange, c'est un libre-échange
01:33:00 dans un sens et dans l'autre sens.
01:33:01 Le libre-échange, ça nous permet d'avoir
01:33:02 une balance commerciale positive...
01:33:04 Oui, mais ce n'est pas égal en fonction des secteurs.
01:33:05 Il y en a toujours qui sont les aigus.
01:33:07 Et c'est pour ça qu'il faut qu'il y ait des accords
01:33:09 qui soient faits de manière équitable.
01:33:10 Et sur certains dossiers comme le Mercosur,
01:33:13 ils ne sont pas aujourd'hui équitables,
01:33:14 et c'est pour cette raison que nous bloquons
01:33:15 et que nous ne voulons pas les voir.
01:33:16 Pourquoi s'il était absolument impossible...
01:33:19 Pardon, dernière question, j'entends ce que vous dites.
01:33:20 D'abord, pour ce qui est de la balance commerciale,
01:33:22 elle baisse, elle est excédentaire, c'est sûr, mais elle baisse.
01:33:25 Mais pourquoi n'a-t-on jamais été capable
01:33:28 de pouvoir opposer à cette différence de normes
01:33:33 des clauses miroirs, par exemple ?
01:33:35 Eh bien, ça, c'est... Justement, je voulais venir, je vous remercie.
01:33:37 C'est une des annonces qui a été faite.
01:33:39 C'est d'imposer strictement des clauses miroirs
01:33:42 qui font que lorsqu'on ne peut pas produire d'une manière en France,
01:33:44 on n'importe pas les produits qui soient produits.
01:33:46 Merci. Je vous propose de repartir sur le terrain,
01:33:48 parce que nos reporters, vous savez, ils attendent...
01:33:49 Eux aussi, ils sont soumis aux éléments
01:33:50 et ils attendent patiemment comme nos chers agriculteurs.
01:33:53 Rebonjour, Antoine Estède.
01:33:54 Vous êtes toujours, j'imagine, du côté de Chili-Mazarin.
01:33:56 C'est sur la 6.
01:33:58 Là aussi, c'est un autre point de blocage emblématique,
01:34:00 parce que c'est celui qui permettrait potentiellement
01:34:03 aux agriculteurs qu'ils souhaitent rejoindre un giste d'y aller,
01:34:05 sauf que sur la route, ils trouvent les blindés.
01:34:07 Ça n'entame pas leur détermination ?
01:34:09 -Effectivement. Tout est bloqué, ici, on peut le dire,
01:34:14 puisque d'un côté, il y a les agriculteurs avec leurs tracteurs,
01:34:17 200 tracteurs issus autour de nous,
01:34:18 vous le voyez, avec ce camp retranché,
01:34:21 on peut l'appeler comme ça,
01:34:22 qui s'est monté petit à petit depuis hier.
01:34:24 Vous voyez le pont là-bas, derrière, avec tous ces habitants
01:34:27 qui viennent saluer les agriculteurs.
01:34:29 Il y a les voitures qui passent de l'autre côté de l'autoroute A6
01:34:31 qui klaxonnent aussi.
01:34:32 Bref, tout cela est très bien organisé.
01:34:34 L'avitaillement est prévu aussi pour plusieurs jours.
01:34:36 Des agriculteurs nous disaient encore ce midi
01:34:38 qu'ils avaient même prévu de la nourriture pour plusieurs semaines.
01:34:41 Et puis, un autre fait aussi intéressant
01:34:42 de ce qui se passe ici, en ce moment,
01:34:44 c'est, je dirais pas la récupération politique,
01:34:46 mais au moins la motivation des élus qui viennent ici
01:34:48 pour rencontrer les agriculteurs.
01:34:50 On a vu ce matin des élus de Reconquête,
01:34:51 on a vu des élus de gauche,
01:34:53 la maire de Chili-Mazarin d'Hivergauche qui est venue,
01:34:56 on a des élus socialistes qui sont venus aussi
01:34:58 rencontrer les agriculteurs ce matin.
01:34:59 Et en ce moment, ce petit groupe que vous voyez là-bas,
01:35:01 c'est un petit groupe d'agriculteurs
01:35:02 qui s'est constitué autour de Manon Aubry,
01:35:05 la candidate La France Insoumise pour les élections européennes,
01:35:08 qui est venue parler avec eux des traités internationaux.
01:35:10 Je vous entendais en parler tout à l'heure sur votre plateau.
01:35:11 Eh bien, en ce moment, il est question des grands traités internationaux
01:35:14 entre des agriculteurs de la FNSEA et des jeunes agriculteurs,
01:35:18 et LFI, des débats qui doivent être animés.
01:35:21 On va retourner voir.
01:35:22 – Merci, cher Antoine.
01:35:24 Et c'est ce qui nous permet de rebondir aussi sur ce plateau avec vous, Vincent.
01:35:27 On voit bien, effectivement, l'enjeu qui est immédiat,
01:35:30 parce que dans quatre mois, on vote pour les européennes,
01:35:31 mais c'est surtout un enjeu électoral,
01:35:32 parce que les agriculteurs aussi, ils ont des allégeances diverses et variées,
01:35:36 on l'a vérifié tout à l'heure sur le plateau.
01:35:38 Ils ne votent pas tous de manière uniforme.
01:35:40 – Eh bien évidemment, de toute façon,
01:35:41 c'est la course aux voix dans le cadre des européennes,
01:35:43 là c'est le bon moment,
01:35:45 et vous avez vu que tout le monde y va pour essayer de séduire les agriculteurs.
01:35:50 C'est le jeu, ma bonne dame, si j'ose dire.
01:35:52 – C'est un objet qui a confirmé il n'y a pas longtemps
01:35:54 qu'elle serait tête de liste pour les filles.
01:35:56 – Évidemment, chacun essaie de tirer son épingle du jeu,
01:35:59 et d'une certaine façon, de récupérer le mouvement,
01:36:01 même s'il est assez disparate.
01:36:03 – Oui, parce qu'il y a aussi,
01:36:05 y compris dans les grandes représentations syndicales,
01:36:09 entre FNSEA et Coordination rurale,
01:36:11 on n'est pas du tout sur le même créneau,
01:36:16 ne parlons même pas de la Confédération paysanne,
01:36:18 c'est vrai qu'il y a toutes les sensibilités
01:36:20 qui représentent le monde agricole.
01:36:21 Parfois, on peut se dire que c'est contradictoire,
01:36:24 les causes défendues, alors qu'à priori,
01:36:26 ils ont quand même tous la même motivation.
01:36:29 – La première motivation de ce mouvement,
01:36:31 c'était que toutes les filières du monde agricole
01:36:34 qui sont en crise, c'est un revenu.
01:36:36 Avoir un revenu, c'est ni de gauche ni de droite.
01:36:38 – Ça c'est sûr. – Avoir assez d'argent
01:36:39 pour finir le mois, pour emmener...
01:36:40 Là, j'ai croisé des éleveurs qui avaient du mal
01:36:42 à payer les classes de neige de leurs enfants.
01:36:44 À quel moment c'est de gauche ou de droite ?
01:36:46 C'est ni de gauche ni de droite.
01:36:47 Et aujourd'hui, c'était ça.
01:36:49 Pourquoi les agriculteurs sont dans la rue ?
01:36:50 Parce qu'on a des explosions de besoin de trésorerie
01:36:52 et qu'on n'a pas l'argent.
01:36:53 Et ça, que vous soyez à la conf, à l'accordi,
01:36:56 chez FNSEA, chez GIA, c'est pareil.
01:36:58 Après, on sait très bien qu'il y a des sensibilités,
01:37:00 c'est normal, l'agriculture, elle est aussi représentative
01:37:03 que la population française.
01:37:04 Vous avez des gens qui sont très à gauche,
01:37:06 des gens qui peuvent être écologistes,
01:37:08 et puis vous avez des gens qui sont à droite et plus à droite.
01:37:10 – Et sur la détermination,
01:37:12 parce qu'on en disait aussi un mot, et la capacité à te dire.
01:37:14 Moi, j'étais impressionnée par ce qu'il nous disait sur le ravitaillement.
01:37:17 – Je ne vous ai pas répondu tout à l'heure.
01:37:18 – Évidemment, ce sont des agriculteurs,
01:37:19 donc ils ne vont pas manquer d'alimentation.
01:37:20 Mais néanmoins, il y a une logistique derrière.
01:37:22 – C'est vrai, je ne vous ai pas répondu tout à l'heure.
01:37:24 Rassurez-vous, ils ne m'auront pas de faim,
01:37:25 parce qu'en plus, on a une chance incroyable,
01:37:27 c'est que les gens viennent sur les barrages,
01:37:29 ils viennent discuter avec nous, ils descendent,
01:37:31 ils viennent nous faire à manger.
01:37:32 Je vois tout à l'heure sur un barrage, j'ai vu une vidéo,
01:37:34 la dame a fait des crêpes, elle a dit "je l'emmène au barrage
01:37:36 soutenir mes agriculteurs".
01:37:37 Sur un barrage où j'étais, il y a un pizzaïolo
01:37:39 avec son camion de pizza qui s'est privé d'une journée de travail
01:37:41 pour venir proposer des pizzas aux agriculteurs.
01:37:43 Donc ça, c'est bon.
01:37:43 Après, tout ce qui est les modes de chauffage, le bois, tout ça,
01:37:46 évidemment, on est du monde rural, donc c'est assez facile à l'obtenir.
01:37:49 En revanche, l'autonomie des tracteurs aussi.
01:37:51 Aujourd'hui, croyez-moi que les agriculteurs sont prêts
01:37:53 pour tenir plusieurs jours.
01:37:55 On avait annoncé semaine noire, je crois qu'on est déjà à mercredi.
01:37:58 Je pense que s'il faut que ça dépasse la semaine prochaine,
01:37:59 ce n'est pas un problème.
01:38:00 – Il peut faire jusqu'à 500 km avec un seul réservoir ?
01:38:03 – Oui. – Facilement ?
01:38:04 – Ça dépend du modèle des tracteurs,
01:38:06 on n'était pas tout à fait d'accord tout à l'heure avec la parlementaire.
01:38:10 – Ça force le respect quand même, ce qui se passe là, Alexis Dizard.
01:38:12 C'est-à-dire que là, on est pratiquement sur la manifestation modèle.
01:38:15 Enfin, il n'y a pas de… il n'y a qu'un interpellation.
01:38:17 Franchement, on va dire à l'échelle du territoire,
01:38:20 ce n'est pas grand-chose sur le point névralgique le plus sensible,
01:38:22 on va dire du moment.
01:38:23 – Oui, ça ne vous aura pas échappé que tous les élus se rendent sur les barrages.
01:38:27 Je dis tous les élus, moi aussi, j'y suis allé parce qu'on est bien conscient
01:38:30 qu'il y a un réel sujet et qu'il faut y apporter des réponses.
01:38:32 Alors, moi, je fais partie de la majorité présidentielle,
01:38:35 donc nous, c'est des réponses concrètes qu'il faut apporter.
01:38:37 Alors évidemment, il y a des politiques de tous les partis
01:38:38 qui viennent apporter des promesses,
01:38:40 nous, on doit apporter des réponses concrètes,
01:38:41 on les a apportées, les réponses.
01:38:43 Maintenant, il faut des actions, c'est les actions qui sont demandées.
01:38:45 Donc, à nous de les mettre en place, ça ne se met pas du jour au lendemain.
01:38:48 Nous sommes au travail, la majorité, le ministre de l'Agriculture,
01:38:50 le Premier ministre, le Président de la République,
01:38:52 et je pense que quand il y aura des résultats,
01:38:55 les agriculteurs, je vous l'ai dit tout à l'heure,
01:38:56 ils ne sont pas là pour s'amuser.
01:38:57 Quand ils auront des résultats, eh bien...
01:38:58 Ils lèveront le camp ?
01:39:00 On espère quand même qu'ils lèveront le camp avant les résultats.
01:39:02 Là, il y a un échéancier, mais pour l'instant,
01:39:04 on n'en est qu'à l'échéancier.
01:39:05 L'échéancier, c'est jusqu'au salon de l'agriculture,
01:39:07 c'est de leur apporter réellement des solutions progressivement.
01:39:10 Pour la trésorerie de la PAC, j'ai cru entendre 15 mars,
01:39:13 c'est-à-dire dans la voix de Gabriel Etal.
01:39:14 Un dernier mot, Vincent, sur...
01:39:15 Mais est-ce qu'il est si compliqué que ça ?
01:39:17 Parce que finalement, prendre le pouls de cette tempête,
01:39:21 bon, c'est pas très compliqué.
01:39:24 Pourquoi est-ce qu'il est impossible d'aller à l'Europe,
01:39:29 de dire franchement, écoutez,
01:39:32 on en a marre de toutes ces normes,
01:39:36 on en a marre d'un libre-échange qui n'est pas équitable,
01:39:41 il faut absolument imposer les clauses miroirs,
01:39:45 il faut absolument une égalité de jeu
01:39:48 entre ceux qui importent et nos propres exportations.
01:39:52 Il faut qu'on soit...
01:39:54 Je comprends mal pourquoi, à un moment donné,
01:39:58 ne pas ou pratiquer la politique de la chaise vide,
01:40:01 ça a déjà été évoqué,
01:40:02 ou pratiquer la politique qui consiste à taper du poing sur la table
01:40:06 et dire de manière très simple, comme une espèce de cri du coeur,
01:40:11 et je suis absolument pas naïf,
01:40:13 arrêter d'emmerder nos agriculteurs.
01:40:15 Parce que c'est ça, le vrai problème.
01:40:17 Parce qu'il y a dans ce métier des gens,
01:40:19 non seulement qui se suicident tous les jours,
01:40:21 mais qui sont en train de crever la bouche ouverte.
01:40:24 Est-ce qu'Emmanuel Macron est capable d'entendre cela ?
01:40:27 Ou est-il si européen ou européiste
01:40:31 qu'il ne veuille pas bouger d'un iota sur ces questions ?
01:40:34 Non, mais d'abord, il est européiste, ça, on le sait.
01:40:37 Mais c'est la vraie question.
01:40:38 Est-ce que notre agriculture peut vivre dignement,
01:40:43 dignement, sans être acculée par le Nord ?
01:40:46 Est-ce qu'il est capable de changer de logiciel ?
01:40:48 Est-ce qu'il est capable de changer de logiciel ?
01:40:50 De changer de cap.
01:40:51 Je comprends que l'Europe soit le mot de tout
01:40:53 à quelques mois des élections européennes,
01:40:54 parce que c'est dans la boucle.
01:40:56 Non, mais moi, je ne représente pas aux élections européennes.
01:40:58 Mais c'est ce qu'on entend un petit peu partout.
01:41:02 Moi, ce que je voudrais dire, c'est que le problème,
01:41:04 c'est pas que l'Europe...
01:41:05 En Europe, on a une agriculture qui est ultra vertueuse,
01:41:07 et c'est très bien, on a des produits de très grande qualité.
01:41:09 Le problème, c'est vrai qu'en France,
01:41:10 et c'est le cas sur tous les sujets,
01:41:11 c'est pas que les agriculteurs, c'est toutes nos entreprises.
01:41:13 Non, mais les normes italiennes,
01:41:14 au sein même de l'Europe, les normes ne sont pas les mêmes.
01:41:16 On a tendance à transposer les normes en France
01:41:17 qui font qu'on crée de la concurrence
01:41:19 au sein même de ce marché européen.
01:41:20 Et ce qui est important, ce qu'il faut voir venir,
01:41:22 c'est ces "close-miroirs" qui soient appliqués.
01:41:24 C'est de faire en sorte que,
01:41:25 si on n'a pas le droit d'utiliser des produits
01:41:27 qui sont toxiques en France ou en Europe,
01:41:28 c'est très bien.
01:41:29 Dans ce cas-là, il ne faut pas le proposer à la consommation
01:41:32 aux personnes qui vont dans les magasins
01:41:33 trouver ces produits moins chers,
01:41:35 et forcément, le pouvoir d'achat fait qu'ils sont orientés
01:41:36 vers la même distribution.
01:41:37 - Vous y croyez à la volonté politique
01:41:39 qui va faire qu'on va un peu taper du poing sur la table
01:41:41 pour imposer des "close-miroirs" ?
01:41:43 - Je devrais répondre sur deux choses.
01:41:44 La première, sur le fait que, depuis une semaine,
01:41:45 je répète la même chose.
01:41:47 J'attendais d'Emmanuel Macron,
01:41:48 quand il rentre de Suède,
01:41:51 de dire qu'il invite à Paris Mme von der Leyen
01:41:55 et qu'il convoque un conseil des ministres
01:41:58 de l'agriculture européen à Paris.
01:42:00 On est le premier producteur agricole européen.
01:42:02 Et à quel moment...
01:42:04 - Il y a un moment des sommets, là.
01:42:05 - Non, non, non.
01:42:06 - Les sommets, c'est très bien aujourd'hui
01:42:07 pour prendre des décisions concrètes.
01:42:08 Les agriculteurs veulent des décisions.
01:42:09 - Oui, mais les décisions à 27...
01:42:12 - Je ne vous le fais pas dire.
01:42:13 - Vous êtes bien...
01:42:14 - Il nous propose un nouveau sommet.
01:42:16 - Non, mais il n'a quand même pas eu lieu.
01:42:17 Aujourd'hui, si on veut changer la feuille de route européenne
01:42:19 de l'agriculture, il va bien falloir que les gens se réunissent.
01:42:22 À quel moment vous prenez en compte
01:42:23 que les manifestations ne sont pas qu'en France ?
01:42:25 En Italie, en Allemagne, en Lettonie, en Lituanie,
01:42:27 en Hongrie, en Roumanie, aux Pays-Bas et en Belgique ?
01:42:29 - Le président de la République l'a fait.
01:42:30 D'ailleurs, Ursula von der Leyen a annoncé un report
01:42:32 de un an les conditionnalités de l'impact.
01:42:34 - Oui, elle nous a dit, prenez les poussières
01:42:36 qu'on a balayées un petit peu.
01:42:37 - Mais on se souvient que le dialogue a lieu.
01:42:39 Il n'y a pas besoin de faire un sommet dans trois mois.
01:42:40 - Mais si, parce qu'à un moment, il faut peut-être changer
01:42:42 de logiciel et à un moment, si vous voulez changer
01:42:43 de logiciel, il faut peut-être montrer la volonté politique.
01:42:45 On attend ça aussi. Les agriculteurs l'attendent.
01:42:47 On a un président de la République qui nous dit partout,
01:42:48 dans le monde entier, qu'il représente la France.
01:42:50 Et aujourd'hui, quand il est dans le monde entier,
01:42:51 il a oublié qu'il a des agriculteurs en France.
01:42:53 - En quelques jours, Ursula von der Leyen
01:42:54 a fait des annonces de retour.
01:42:55 - En tout cas, vous l'aurez compris, le 24 février,
01:42:57 le Salon de l'agriculture promet d'être assez électrique,
01:43:00 si on ne trouve pas les réponses d'ici-là,
01:43:01 parce que ça approche à grands pas.
01:43:02 Et de mémoire, on n'a jamais eu une situation aussi crispée
01:43:06 à quelques semaines d'un événement majeur comme celui-ci,
01:43:09 qui, là aussi, est le rendez-vous des politiques.
01:43:11 - C'est le seul endroit de Paris...
01:43:12 - On va l'observer avec attention.
01:43:13 - C'est le seul endroit de Paris où les oeufs peuvent être
01:43:15 comme les oiseaux, c'est-à-dire se mettre à voler.
01:43:17 - Merci beaucoup. On se retrouve juste après la pause.
01:43:20 On parlera d'autres annonces de Gabriel Attal,
01:43:22 hier, lors de son discours de politique générale.
01:43:24 - On va s'apposer.
01:43:25 - De retour avec vous, un nouveau journal de Vincent Flandèche.
01:43:31 On va évidemment prendre le pouls de ce qui se passe
01:43:32 sur tous les axes qui sont bloqués autour de Paris avec vous.
01:43:35 - Et on va un petit peu, effectivement,
01:43:36 voyager dans ce journal de 16h30.
01:43:38 On part, pour commencer, sur l'autoroute A6,
01:43:41 au niveau de Chili-Mazarra.
01:43:42 Et Steph, vous êtes sur place avec Laurence Ellarier,
01:43:44 en compagnie d'une éleveuse d'Iloiret.
01:43:47 - Effectivement, au milieu de cette mobilisation très forte,
01:43:52 on avait l'impression que des groupes étaient partis ce matin,
01:43:54 et puis d'autres sont arrivés cet après-midi.
01:43:55 Bref, toujours plus de monde ici sur ce barrage,
01:43:57 sur l'autoroute A6.
01:43:58 Marine, vous êtes éleveuse.
01:44:00 Vous soutenez, évidemment, complètement ce barrage,
01:44:03 et vous êtes surtout prête à rester très longtemps.
01:44:06 - Alors oui, tout à fait.
01:44:07 Donc, je suis éleveuse de vaches à l'étante Limousine,
01:44:10 et en effet, je soutiens, sinon je serais pas là.
01:44:13 On est prêts à rester longtemps,
01:44:15 on essaie de se relayer entre mari et femme,
01:44:17 parce que donc on travaille ensemble.
01:44:19 Donc oui, de toute façon, on restera
01:44:22 tant qu'on aura pas des réponses, des réponses concrètes.
01:44:24 Des réponses avec des vrais mots de vrais gens,
01:44:26 pas des réponses avec des mots de politiciens, quoi.
01:44:29 Marine, qu'est-ce que vous avez pensé
01:44:30 quand vous avez vu les voitures des forces de l'ordre
01:44:32 un peu plus loin qui vous attendaient,
01:44:33 enfin en tout cas qui vous empêchaient de passer ?
01:44:35 Est-ce qu'il y a possibilité pour vous
01:44:36 de négocier pour pouvoir aller jusqu'à Rungis ?
01:44:39 Alors Rungis, à mon avis, c'est l'inatteignable, mais...
01:44:43 Mais... mais on est là,
01:44:45 s'ils nous laissent pas avancer, on avancera pas,
01:44:46 mais on restera là quand même, c'est pas grave.
01:44:48 Vous avez l'impression qu'il y a toujours la même motivation
01:44:51 parmi les gens avec qui vous êtes venues jusqu'ici ?
01:44:53 Ah oui, oui, oui, oui, oui.
01:44:54 Oui, oui, il y a toujours la même motivation,
01:44:55 on n'est pas là pour rien, on sait pourquoi on est là, et...
01:44:58 et on restera là tant qu'on aura pas des réponses concrètes.
01:45:02 Qu'est-ce qui peut vous faire décider aujourd'hui
01:45:04 à couper les barrages, à arrêter les barrages ?
01:45:07 Eh ben, toujours la même chose, des réponses,
01:45:10 des réponses aux...
01:45:11 des réponses aux revendications
01:45:13 pour lesquelles nous sommes ici aujourd'hui.
01:45:15 Donc des vraies réponses, pas des réponses de politiciens
01:45:19 alambiqués, on n'a pas envie, comme je disais tout à l'heure,
01:45:23 on n'a pas envie de googliser leurs paroles, quoi, en fait,
01:45:25 parce que nous, on vient de la terre,
01:45:26 on utilise des vrais mots, il faut que ce soit concis,
01:45:28 il faut que ce soit pragmatique, en fait.
01:45:30 Merci Marine pour ces propos, voilà, sur le BH de...
01:45:33 de Chilly-Mazarin, euh, pas Chilly...
01:45:35 Oui, Chilly-Mazarin, c'est bien ça, sur l'autoroute A6
01:45:37 au sud de Paris, à 5 km seulement de Rungis.
01:45:40 Chilly-Mazarin, effectivement, Antoine et Steph, merci à vous,
01:45:43 merci à Laurent Salerier qui vous accompagne.
01:45:44 Maxime Legay, vous êtes avec vous,
01:45:46 avec Jean-Laurent Constantini sur l'autoroute 1,
01:45:49 au niveau de l'aire de Chenevière.
01:45:51 L'état d'esprit est-il le même que sur l'autoroute A6 de votre côté ?
01:45:54 Oui, Vincent, effectivement, nous nous trouvons
01:46:00 à une vingtaine de kilomètres de Paris.
01:46:02 Nous, la situation est figée ici depuis ce matin
01:46:05 puisque des blindés de la gendarmerie
01:46:08 que vous pouvez voir à l'image
01:46:09 font face aux tracteurs, des agriculteurs,
01:46:12 leur barrant la route.
01:46:14 Alors, justement, je me trouve avec Pascal
01:46:17 qui est là depuis le début de la journée.
01:46:19 Est-ce que cette présence policière, elle vous décourage-t-elle ?
01:46:22 Un agriculteur, ça se décourage jamais.
01:46:24 Et là, c'est un cri du cœur, on se découragera jamais.
01:46:29 Vous avez également mené une opération symbolique aujourd'hui,
01:46:32 est-ce que vous pouvez nous raconter rapidement ?
01:46:33 Alors, il y a eu une action simultanée dans l'aube
01:46:37 avec des cousins d'un copain qui ont été se recueillir
01:46:39 sur la tombe du général de Gaulle
01:46:41 qui avait modernisé l'agriculture française
01:46:44 au sorti de la Seconde Guerre mondiale.
01:46:46 Et on a ici voulu avoir un symbole très fort
01:46:50 avec le dernier homme politique qui s'est vraiment occupé de nous,
01:46:52 de les agriculteurs, c'était le président Jacques Chirac,
01:46:55 qui était ministre de l'Agriculture à plusieurs reprises,
01:46:58 Premier ministre et président,
01:46:59 et qui savait, lui, aller à Bruxelles
01:47:02 pendant 48 heures d'affilée sans dormir
01:47:04 pour négocier de façon ardue des choses importantes pour notre pays.
01:47:08 Jacques Chirac, il savait, lui, aller à Bruxelles.
01:47:11 Emmanuel Macron, lui, ira demain à Bruxelles.
01:47:13 Qu'est-ce que vous attendez du président de la République ?
01:47:15 Si vous attendez quelque chose ?
01:47:17 On attend qu'il se dépêche.
01:47:20 Ici, on est sur un barrage, on voit des gens,
01:47:22 des écolos qui viennent commencer à venir faire le bazar.
01:47:24 Ici, on a l'impression qu'on attend qu'il y ait des problèmes,
01:47:28 qu'il y ait de faire le buzz, que les choses se passent mal.
01:47:31 Il n'y a pas besoin d'avoir de drame,
01:47:32 il faut se dépêcher de trouver des solutions.
01:47:34 Nous, on veut travailler et on ne veut pas embêter les Français.
01:47:37 On ne veut embêter personne.
01:47:39 Voilà, vous l'aurez compris, Vincent,
01:47:41 ici, sur la 1, la colère des agriculteurs ne faiblit pas
01:47:44 et ils ont bien l'intention de continuer à le faire savoir.
01:47:47 Maxime Legay avec Jean-Laurent Constantini.
01:47:48 Merci à tous les deux.
01:47:50 On part un peu plus au sud, à Rodez, dans l'Aveyron.
01:47:52 Jean-Luc Thomas, vous êtes avec Nathan Temine sur place.
01:47:55 400 tracteurs ont investi la ville ce matin.
01:47:58 Quelle est la situation en cette fin d'après-midi ?
01:48:01 - Les tracteurs sont partis pour faire le tour
01:48:06 des supermarchés en périphérie de Rodez.
01:48:10 Ils vont revenir ensuite ici.
01:48:13 Et puis, également, en préfecture,
01:48:15 l'ensemble des syndicats sont reçus par le préfet.
01:48:20 Une nouvelle fois, ils vont déposer leurs revendications
01:48:24 pour que ces mêmes revendications soient portées
01:48:28 auprès du ministre de l'Agriculture.
01:48:31 Un ministre de l'Agriculture dont on a vu des pancartes,
01:48:37 Marc Fesneau, démission,
01:48:39 s'était inscrit sur plusieurs tracteurs.
01:48:41 Également, des pancartes qui sont relativement fortes,
01:48:46 puisqu'il y en a une sur laquelle était indiqué
01:48:50 qu'il sème la colère...
01:48:53 Ah non, pardon.
01:48:57 Bon, je vous le dirai tout à l'heure,
01:49:00 mais en tout cas, ce qui est sûr, c'est que les 400 tracteurs,
01:49:03 les 500 agriculteurs qui sont là,
01:49:05 vont revenir sur la place d'Armes de Rodez,
01:49:09 en plein centre-ville,
01:49:10 pour y rester jusqu'à cette soirée, voire un petit peu plus.
01:49:14 Ce qu'il faut bien voir,
01:49:15 c'est qu'il y a une détermination totale
01:49:18 des agriculteurs de l'Aveyron.
01:49:20 - On va vous aider pour la dernière phrase,
01:49:21 ou pour la fin de l'expression, c'est "récolte la tempête".
01:49:25 - "Qui sème la colère, récolte la tempête."
01:49:29 Mais je crois qu'MC Solaar avait un peu transformé...
01:49:31 C'était pas le tempo ? Enfin, bref.
01:49:33 - "Qui sème la misère, récolte la colère."
01:49:36 - C'est ça. - Merci, Jean-Luc Thomas.
01:49:38 Merci beaucoup.
01:49:39 - Merci beaucoup.
01:49:40 Allez, voici qui conclut votre vaillant journal,
01:49:42 mon cher Vincent.
01:49:43 On se retrouve demain, dès 14h,
01:49:45 pour un nouveau rendez-vous en votre compagnie.
01:49:47 Merci beaucoup.
01:49:48 De nouveau sur le plateau avec Séverin Sergent,
01:49:50 qui est resté représentant des jeunes agriculteurs
01:49:52 de L'Eure et Loire.
01:49:54 À vos côtés, Vincent Roy, journaliste écrivain
01:49:55 qu'on connaît bien sur ce plateau de 180 minutes,
01:49:57 Alexis Isard, député Renaissance de l'Essonne.
01:50:00 J'aimerais qu'on revienne au discours de politique générale
01:50:02 de Gabriel Attal.
01:50:03 C'était hier, pendant une heure et demie,
01:50:05 à l'Assemblée nationale, devant un hémicycle clair à craquer.
01:50:10 Moi aussi, je vais perdre mes expressions bientôt.
01:50:12 Il a beaucoup été question de logements, hier,
01:50:14 dans le discours de Gabriel Attal,
01:50:16 avec cette nouveauté, quand même, pour les logements sociaux,
01:50:18 puisqu'on a compris qu'un plus grand quota
01:50:21 serait accordé, désormais, à ceux qui appartiennent
01:50:23 à ce qu'on appelle la classe moyenne,
01:50:24 et qui ne parviennent pas toujours à se loger.
01:50:27 On a compris que ce Premier ministre
01:50:28 avait envie de mettre l'accent sur la classe moyenne.
01:50:29 Ça a été l'objet de son premier discours
01:50:31 de passation de pouvoir à Matignon,
01:50:33 souvenez-vous, avec Elisabeth Borne.
01:50:35 Pour en parler, qui de mieux que de contacter un maire,
01:50:38 un maire qui est au premier plan sur ces questions ?
01:50:40 Zartosht Bakhtiari, bonjour.
01:50:42 Vous êtes maire de Neuilly-sur-Marne.
01:50:44 Merci d'être avec nous cet après-midi, via Skype.
01:50:48 Est-ce que c'est une bonne mesure, selon vous ?
01:50:50 Il y avait un réel manque en la matière ?
01:50:52 Enfin, on vient combler ce manque ?
01:50:54 Moi, ce que je vois, surtout, c'est un recul du gouvernement
01:50:57 sur l'obligation d'avoir 25 % de logements sociaux,
01:51:00 puisqu'en fait, le gouvernement comprend
01:51:03 que ça n'est pas réalisable de manière uniforme
01:51:06 et partout sur le territoire.
01:51:07 En fait, les villes ont l'obligation d'avoir 25 % de logements sociaux,
01:51:11 avec notamment une des mesures phares
01:51:13 qui a été indiquée par le chef du gouvernement,
01:51:16 par Gabriel Attac,
01:51:17 c'est le fait d'intégrer les logements intermédiaires
01:51:20 dans l'obligation de construction des logements sociaux.
01:51:22 Donc en fait, en termes d'affichage, on va montrer...
01:51:25 Le gouvernement veut montrer qu'il prend en considération
01:51:28 la difficulté des travailleurs déclassés, de ces classes moyennes,
01:51:31 qui, en réalité, travaillent,
01:51:33 mais qui n'est pas assez pauvre pour avoir des aides,
01:51:35 mais qui est assez rémunéré pour être assommé par les impôts.
01:51:39 Donc en fait, que dit le gouvernement ?
01:51:41 Les villes ont l'obligation d'avoir 25 % de logements sociaux,
01:51:43 mais toutes les villes ne peuvent pas respecter cette obligation
01:51:46 parce qu'elles n'ont pas le terrain, parce qu'elles n'ont pas les infrastructures
01:51:48 qui permettent de créer plus d'habitations,
01:51:50 ou parce qu'il y a de zéro artificialisation nette des sols.
01:51:54 Et on leur dit que, maintenant, dans le quota des 25 %,
01:51:57 il y aura aussi les logements intermédiaires.
01:51:59 Alors je ne vois pas en quoi ça va aider à créer plus de logements
01:52:02 pour les travailleurs déclassés et pour ces classes moyennes,
01:52:05 mais en termes d'affichage,
01:52:07 le gouvernement va réussir à montrer
01:52:09 que plus de villes respectent leurs obligations,
01:52:12 et en réalité, je ne vois pas quel avancé ça aura pour...
01:52:16 Donc vous insistez plus sur les contraintes
01:52:18 et vous déplorez peut-être le manque d'accompagnement,
01:52:20 en somme, si on vous résume.
01:52:22 En réalité, moi, je ne vois pas en quoi les annonces
01:52:24 qui ont été faites par le chef du gouvernement
01:52:26 vont permettre de débloquer et de créer plus de logements.
01:52:29 Donc en fait, les classes moyennes qui sont visées,
01:52:32 en tout cas qui veulent être séduites par le chef du gouvernement,
01:52:35 elles ne seront pas plus aidées
01:52:36 parce qu'il n'y a aucune incitation, il n'y a aucune aide,
01:52:39 il n'y a aucune compréhension des problèmes de fonds
01:52:42 qui touchent les classes moyennes ou les travailleurs, surtout déclassés.
01:52:45 Alors écoutez, on a un député Renaissance sur ce plateau
01:52:47 qui souhaite peut-être vous répondre ou peut-être vous éclairer, je ne sais pas.
01:52:50 Bien sûr. Moi, ce que je peux vous dire sur cette mesure
01:52:52 qui, je crois, en plus, était attendue par nombreux de vos collègues,
01:52:54 c'est de dire, un, vous redonner la main sur les logements sociaux,
01:52:58 vous dire que vous n'êtes pas obligés de construire du logement social
01:53:01 où vous allez accueillir des d'allôs,
01:53:03 les personnes qui n'ont pas réussi à être accueillies dans des villes,
01:53:06 c'est vous redonner la main sur l'attribution des logements,
01:53:08 des premiers logements, et donc vous dire,
01:53:10 vous avez la possibilité de construire des logements en loyer intermédiaire,
01:53:13 avoir le choix sur la population que vous allez pouvoir
01:53:16 mettre dans ces logements-là, et c'est finalement
01:53:18 vous donner envie de continuer à construire,
01:53:19 parce que moi, je sais très bien, et on le sait, et vous le savez,
01:53:21 un maire bâtisseur, c'est un maire qui n'est pas réélu
01:53:23 parce que les habitants de chacune des communes
01:53:25 n'ont pas envie de voir construire des bâtiments partout.
01:53:27 Oui, mais il vous dit qu'il y a un problème de foncier déjà à la base.
01:53:29 Mais là, justement, c'est de donner la possibilité.
01:53:30 Qui n'est pas disponible.
01:53:31 Mais bien sûr, il existe du foncier disponible.
01:53:34 Alors, il est vrai qu'on a décidé des lois
01:53:36 qui font en sorte de moins artificialiser.
01:53:39 C'est une nécessité.
01:53:40 Moi, je ne fais pas partie de ceux qui souhaitent revenir là-dessus
01:53:43 parce qu'on est le territoire qui est le plus artificialisé d'Europe.
01:53:47 Maintenant, il faut trouver des endroits où construire,
01:53:48 aménager des "dents creuses", comme on dit.
01:53:51 Et il est vrai que dans certaines communes,
01:53:53 c'est très dissuasif de construire des logements sociaux
01:53:55 parce que la population n'en veut pas.
01:53:57 Là, c'est de dire, un, vous pouvez construire du loyer intermédiaire
01:54:00 pour attirer cette population-là qui n'a pas accès aux logements,
01:54:03 et deux, vous aurez la main pour attribuer ces logements.
01:54:05 Je crois que c'est quelque chose qui a été attendu.
01:54:07 Vincent Broye, peut-être pour compléter le propos,
01:54:09 ou aller dans le sens du maire, je ne sais pas.
01:54:11 Non, écoutez, que, véritablement,
01:54:14 que Gabriel Attal s'attaque à ceux qui, comme il le dit,
01:54:17 se lèvent tôt le matin et qui ne peuvent pas accéder
01:54:20 à un logement social alors même qu'ils travaillent
01:54:22 et qu'ils n'ont pas les revenus suffisants,
01:54:24 parfois les prix des loyers sont effrayants,
01:54:27 je trouve que là, pour le coup, la mesure n'est pas mauvaise.
01:54:32 Il faut s'intéresser à ces gens-là.
01:54:33 Après, je fais confiance aux maires et éventuellement aux députés
01:54:37 qui sont sur le terrain.
01:54:38 Techniquement, comment l'appliquer, ça, c'est une autre affaire.
01:54:41 Mais je pense que pointer cette catégorie de Français
01:54:46 et tenter de faire en sorte de leur faciliter la vie
01:54:49 est tout de même une bonne chose.
01:54:51 La réponse est peut-être dans la question "comment l'appliquer",
01:54:54 ça, c'est une autre affaire.
01:54:55 C'est précisément l'affaire qui vous turbine,
01:54:58 Zartos Baktiari.
01:55:01 Oui, et j'aimerais rebondir sur ce qu'a dit M. le député.
01:55:04 En fait, la citation, effectivement, de Gabriel Attal,
01:55:07 c'est parce que nous allons donner la main aux maires
01:55:09 pour la première attribution des logements sociaux.
01:55:11 Mais je veux dire à quel point cette affirmation est fausse en pratique.
01:55:17 Depuis la loi Elan de 2018, de novembre 2018,
01:55:21 il y a la mise en place d'une cotation,
01:55:24 c'est-à-dire que vous êtes demandeur de logement,
01:55:26 on vous donne des points,
01:55:27 et ce qui va permettre de coter et de vous hiérarchiser.
01:55:29 Alors, on nous dit que pour le moment,
01:55:31 ça n'est pas obligatoire pour les maires
01:55:32 et que c'est une aide à la décision.
01:55:34 Mais je vais vous donner un exemple.
01:55:35 Quelqu'un qui est en DALLO,
01:55:37 c'est-à-dire en situation d'urgence,
01:55:40 parce qu'elle est catégorisée comme telle par la préfecture,
01:55:44 vous ferez vos recherches pour savoir
01:55:45 quelles sont les typologies de personnes qui sont reconnues DALLO.
01:55:49 Eh bien, parfois, quand vous regardez les cotations
01:55:51 dans certains territoires,
01:55:52 moi, j'en ai trouvé un, par exemple, en Touraine,
01:55:55 870 points quand vous êtes en DALLO.
01:55:57 Par contre, quand vous êtes dans un logement trop grand
01:55:59 et que vous voulez libérer votre logement trop grand
01:56:01 pour le laisser à quelqu'un qui est plus en difficulté,
01:56:04 vous n'avez que 4 points.
01:56:05 870, 4.
01:56:07 Ou quand vous êtes un étudiant
01:56:09 et que vous voulez...
01:56:10 Vous êtes en faim et que vous devez quitter votre logement
01:56:12 pour vous installer.
01:56:13 Donc là aussi, c'est une future classe moyenne,
01:56:15 quelqu'un qui démarre dans la vie,
01:56:17 et il va pas démarrer à 10 000 euros par mois,
01:56:19 il va démarrer avec un SMIC ou un peu plus.
01:56:21 Eh bien, lui, sur la cotation, il a 1 point.
01:56:25 870, 1 point.
01:56:26 Donc quand vous avez mis en place
01:56:28 une cotation des logements sociaux
01:56:30 qui nous empêche, nous, maires, d'avoir la main
01:56:33 et de vraiment apprécier la situation des uns et des autres,
01:56:35 parce que vous avez des professionnels
01:56:37 qui savent exactement combien de points
01:56:38 ils peuvent grappiller par-ci, par-là,
01:56:40 en montant des dossiers de la bonne manière,
01:56:44 vous lésez les personnes qui sont en difficulté,
01:56:46 vous lésez les travailleurs déclassés
01:56:48 qui, eux, n'ont pas l'habitude de ces systèmes-là,
01:56:51 qui sont très complexes, qui sont illisibles,
01:56:53 sauf pour ceux qui, parfois, malheureusement,
01:56:55 deviennent des professionnels de ces systèmes.
01:56:57 Donc voilà, moi, je pense qu'il y a un double discours
01:56:59 entre les lois qui ont été présentées,
01:57:01 votées par Emmanuel Macron, la loi Eiland 2018,
01:57:04 et la réalité des annonces qui ont été faites par Gabriel Attal.
01:57:07 Merci beaucoup, on a bien compris, en tout cas.
01:57:08 Peut-être qu'il va falloir revoir le système d'attribution des points.
01:57:11 Ce serait quand même la base.
01:57:13 Bon, j'aimerais... Merci beaucoup, monsieur le maire,
01:57:14 d'avoir réagi presque à chaud
01:57:17 à ces mesures énoncées hier dans le discours de politique générale.
01:57:20 Un autre aspect, ce sont les rendez-vous médicaux
01:57:22 qui sont non honorés.
01:57:25 Je sais qu'avec des plateformes telles que Doctolib ou autres,
01:57:29 c'est tellement facile de cliquer, décliquer,
01:57:31 mais sauf qu'on peut jusqu'à un certain point.
01:57:33 Après, il faudrait maintenant les payer,
01:57:35 c'est ce que nous dit en substance Gabriel Attal.
01:57:37 Nous allons accélérer le passage de 6 000 à 10 000 assistants médicaux
01:57:42 qui permettront aux médecins de pouvoir se consacrer
01:57:46 davantage aux patients et moins en formalité administrative.
01:57:48 Concrètement, cela représente 2,5 millions
01:57:51 de consultations supplémentaires libérées tous les ans
01:57:54 pour les patients.
01:57:55 Il y a encore aujourd'hui trop de rendez-vous médicaux
01:57:57 qui ne sont pas honorés.
01:57:59 Pour les médecins, il est insupportable d'avoir chaque jour
01:58:02 des patients qui ont un rendez-vous et qui ne se présentent pas.
01:58:05 Pour les Français, il est insupportable de savoir
01:58:07 que des millions d'heures sont perdues
01:58:09 alors qu'ils attendent parfois des mois pour un rendez-vous.
01:58:11 Je souhaite un principe simple qui se traduise
01:58:14 par des mesures claires dès cette année.
01:58:16 Quand on a un rendez-vous chez le médecin
01:58:17 et qu'on ne vient pas sans prévenir, on paye.
01:58:19 Bonjour, Laurence Néter. Merci d'être avec nous.
01:58:23 Je rappelle que vous êtes médecin dermatologue.
01:58:26 Vous avez dû suivre avec attention aussi
01:58:28 ces annonces de Gabrielle Etal.
01:58:29 Je ne sais pas où vous exercez,
01:58:30 parce qu'on a le coutume de dire qu'en région parisienne,
01:58:33 notamment, c'est très difficile de trouver un spécialiste
01:58:35 ou d'avoir un quelconque rendez-vous.
01:58:36 On espère quand même que vous n'êtes pas trop touchée
01:58:38 par ce problème, mais néanmoins,
01:58:40 est-ce que vous y avez déjà été fréquemment confrontée ?
01:58:42 Ce n'est pas déjà fréquemment confrontée,
01:58:45 c'est tous les jours.
01:58:46 Tous les jours, je suis à Paris, dans le centre de Paris,
01:58:49 et j'ai en moyenne un rendez-vous par jour
01:58:52 qui ne vient pas sans prévenir.
01:58:54 Et ceci, je dirais, depuis deux, trois ans.
01:58:57 Donc, à quoi vous l'attribuez, ce problème ?
01:59:00 Parce qu'on ne peut pas dire qu'il y ait un grand choix
01:59:03 dans le monde des spécialistes, aujourd'hui.
01:59:06 C'est assez plurifactoriel.
01:59:07 D'abord, on est obligé d'avoir des délais d'attente,
01:59:10 maintenant, qui avoisinent les deux mois.
01:59:12 Donc, les patients ne connaissent pas leur emploi du temps
01:59:17 deux mois à l'avance.
01:59:18 Et puis, il y a beaucoup d'incivisme.
01:59:22 Ils s'en fichent complètement, ils prennent rendez-vous,
01:59:24 ils ne viennent pas.
01:59:25 Ou alors, autre phénomène,
01:59:27 comme maintenant, on confirme tous les rendez-vous par SMS
01:59:32 48 heures à l'avance, et ensuite, la veille,
01:59:35 de façon à limiter le nombre de lapins,
01:59:39 on a appelé ça des lapins,
01:59:41 et bien, dans la demi-heure qui suit le rappel par SMS des rendez-vous,
01:59:47 on a les patients qui appellent au secrétariat
01:59:50 pour annuler les rendez-vous.
01:59:52 Donc, en moyenne, tous les jours,
01:59:54 deux consultations pour le lendemain qui sont annulées,
01:59:58 plus une personne qui ne vient pas.
02:00:00 On imagine le manque à gagner que ça constitue.
02:00:02 Donc, j'imagine que vous êtes hyper favorable à ça.
02:00:05 Ce n'est pas le problème du manque à gagner,
02:00:07 c'est le problème des personnes, des patients,
02:00:09 qui ont des délais d'attente énormes,
02:00:12 et un rendez-vous perdu dans la journée,
02:00:14 c'est important pour les patients.
02:00:17 C'est encore un peu plus d'attente.
02:00:19 Nous, on s'est très bien adaptés,
02:00:21 pour parler que de l'organisation à mon cabinet.
02:00:24 Avant, je prenais une heure, une heure et demie,
02:00:26 une heure à l'heure du déjeuner.
02:00:27 Maintenant, on ne prend plus d'heure de déjeuner.
02:00:29 On se dit, on va avoir trois fois une demi-heure de libre dans la journée,
02:00:34 et on s'arrêtera sur cette pause-là.
02:00:35 Ce n'est pas un problème de manque à gagner pour les médecins,
02:00:38 c'est vraiment un problème de manque de consultation disponible.
02:00:42 Les syndicats nous ont chiffré, à 27 millions,
02:00:44 le nombre de rendez-vous manqués tous les jours.
02:00:48 Ils nous ont même fait un petit…
02:00:49 Je vous l'ai sorti, une petite affichette qui est dans…
02:00:52 Mettez-le bien devant vous, voilà.
02:00:55 Une petite affichette qui est dans quasiment tous les cabinets aujourd'hui,
02:01:00 où il est écrit qu'un rendez-vous, un lapin,
02:01:04 c'est une incivilité,
02:01:06 et que c'est un rendez-vous de perdu pour un patient qui est en attente.
02:01:11 Restez avec nous encore quelques instants.
02:01:12 Vincent, c'est très intéressant ce qu'elle nous dit,
02:01:14 et surtout, ce terme d'incivisme,
02:01:18 ça rejoint un petit peu cette tendance aux incivilités
02:01:21 qu'on voit croissant dans la société, quand même.
02:01:23 D'abord, pour être très franc avec vous, Nelly,
02:01:26 je ne pensais pas que le phénomène était aussi large,
02:01:29 et avait une telle ampleur, premier point.
02:01:31 Deuxième point, je ne suis pas autrement étonné
02:01:34 qu'on retrouve des incivilités dans ce domaine également.
02:01:39 Je ne peux pas vous le cacher.
02:01:41 Troisième point, je trouve ça terrible.
02:01:43 Pourquoi terrible ?
02:01:44 Parce qu'il y a tellement de problèmes aujourd'hui pour des patients,
02:01:48 à trouver un rendez-vous,
02:01:49 que vraiment, je trouve qu'aller voler, d'une certaine manière,
02:01:54 le rendez-vous de quelqu'un qui se serait déplacé,
02:01:57 ce n'est plus de l'incivisme, c'est presque immoral.
02:02:00 Et partant, je comprends que devant l'ampleur du problème,
02:02:05 il faille évidemment sanctionner.
02:02:07 Alexis Isard, il faudra payer la consultation,
02:02:12 il n'y aura pas d'amende assortie pour l'instant, ce n'est pas prévu ?
02:02:14 On réserve, on la paye, c'est tout simple.
02:02:18 Et ça fait suite, finalement, aux politiques qu'on mène depuis 2017,
02:02:21 où on se rend compte qu'on moque de médecins.
02:02:23 Là, on voit une dermatologue...
02:02:25 Je pense à toutes les personnes qui nous regardent
02:02:26 qui ont essayé d'avoir des rendez-vous en dermatologie.
02:02:28 C'est ce que je disais en commençant mon propos, bien sûr.
02:02:30 En 2017, on se dit, il manque de médecins, il faut qu'on en forme plus.
02:02:33 On fait sauter le numerus clausus.
02:02:36 On sait très bien qu'il faut 10 ans pour former un médecin.
02:02:37 Donc, entre-temps, il faut qu'on trouve
02:02:39 comment est-ce qu'on libère du temps de médecine.
02:02:40 Alors, on crée les infirmiers en pratique avancée,
02:02:44 on crée un certain nombre de dispositifs.
02:02:45 Et là, on vient chercher toutes les heures de médecine qui sont perdues.
02:02:47 Ici, on a quand même énormément d'heures à retrouver.
02:02:51 C'est une charge pour les médecins qui doivent attendre dans leur bureau
02:02:54 et qui se prennent des lapins. Ce n'est pas très agréable.
02:02:55 Un dernier mot, docteur.
02:02:57 J'imagine que là, vous trouvez que le gouvernement,
02:02:59 pour une fois, est de votre côté.
02:03:01 Il a trouvé les réponses adéquates ?
02:03:03 Oui, absolument. Pour la taxe Lapin, ça nous paraît indispensable.
02:03:07 D'ailleurs, dans les pays qui l'ont adoptée,
02:03:09 il y en a en Europe,
02:03:12 le fait d'annoncer cette taxe
02:03:15 ou la mise en route de contravention,
02:03:18 ça a fait chuter drastiquement le nombre de lapins.
02:03:23 On a bien fait de s'en inspirer. Merci beaucoup, docteur.
02:03:25 Merci d'avoir été des nôtres cet après-midi
02:03:28 et merci de nous inviter sur le plateau.
02:03:29 Merci à vous, Néli.
02:03:30 Rendez-vous avec Punchline, Laurence Ferrari.
02:03:33 C'est la suite de votre soirée sur CNews.
02:03:35 Et moi, je vous donne rendez-vous dès demain, 14h.
02:03:37 À bientôt.
02:03:38 Merci à tous !