• il y a 9 mois
Les invités de Nelly Daynac débattent de l'actualité dans #180minutesInfo du lundi au vendredi

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00:00:00 Nous voici avec vous pour cette dernière édition de 180 minutes info de la semaine.
00:00:05 Bien sûr, il sera question des attentes des agriculteurs à quelques heures maintenant des annonces de Gabriel Attal qui seront sur le terrain.
00:00:11 Nous parlons de tout cela avec Vincent Flandesche dans le JT à suivre juste après l'Ephéméride du jour. A tout de suite.
00:00:16 Votre programme avec Médicis, spécialiste de la retraite des indépendants et entrepreneurs.
00:00:29 Chers amis, bonjour. Après Paul que nous avons évoqué hier avec le récit de sa conversion, nous parlons aujourd'hui de Paul avec un E dont c'est la fête en ce jour.
00:00:40 Paul est une grande dame de la société romaine. Elle est mariée à un païen qu'elle aime beaucoup, Toxaotius, et elle prend soin également d'élever chrétiennement ses cinq enfants.
00:00:50 La modestie, la charité, la patience, le souci des pauvres et le respect des esclaves sont au menu de leur éducation.
00:00:58 Paul devient veuve à 32 ans. Tout en s'occupant de ses enfants, elle se rapproche du grand Saint Jérôme, un grand esprit au tempérament bouillant que le pape envoie en Terre Sainte pour y traduire la Bible du grec en latin.
00:01:13 Ce sera la fameuse Vulgate. Ses enfants étant devenus grands, Paul décide de le suivre.
00:01:19 Elle va s'installer à Bethléem où elle construit deux monastères et une auberge pour les pèlerins. C'est là qu'elle meurt en 404 à l'âge de 56 ans.
00:01:30 Ses reliques ont été rapportées dans la cathédrale de Sens.
00:01:34 Et voici pour finir un extrait de l'épître de Saint Paul, sans E cette fois, qui est lu dans les églises aujourd'hui.
00:01:42 Ce n'est pas un esprit de peur que Dieu nous a donné, mais un esprit de force.
00:01:48 C'est tout pour aujourd'hui. A demain, chers amis. Ciao.
00:01:52 C'était votre programme avec Médicis, spécialiste de la retraite des indépendants et entrepreneurs.
00:01:59 Nous voici de retour pour le premier journal de l'après-midi. C'est un jour clé, bien sûr, dans la mobilisation des agriculteurs.
00:02:07 Aujourd'hui, Gabriel Attal doit prononcer quelques annonces, donner des mesures en faveur des exploitants.
00:02:14 Ce sera dans le courant de l'après-midi, Vincent.
00:02:16 Mais en attendant, les blocages et actions coup de poing continuent.
00:02:19 Nous sommes encore une fois cet après-midi aux côtés des agriculteurs avec nos envoyés spéciaux sur le terrain.
00:02:25 À Bastia, notamment avec Grisse Cristina Ludi. À Limoneste, en Réligion lyonnaise, avec Olivier Madinier.
00:02:31 Mais nous allons partir tout de suite dans le Morbihan, à Oray avec vous, Michael Chahyou.
00:02:35 Bonjour, Michael. La FDSEA du Morbihan qui bloque donc la Nationale 165 à hauteur de Oray aujourd'hui.
00:02:42 Oui, c'est ça. On est sur cette route extrêmement passagère qui dessert en fait toute la Bretagne du sud vers le nord.
00:02:51 Elle traverse donc tout le Morbihan. Et puis, depuis ce matin, depuis la moitié de la matinée, la fin de la matinée,
00:02:58 il y a ici une centaine d'agriculteurs avec une cinquantaine de tracteurs qui bloquent cette route nationale très fréquentée.
00:03:06 Ils sont, je vais me retirer l'image pour que vous voyez, ils sont en pleine discussion en ce moment.
00:03:10 On discute évidemment des annonces de Gabriel Attal. Et ce que je peux vous dire, c'est qu'on attend particulièrement plusieurs choses ici.
00:03:20 La première, c'est un mot qu'on a beaucoup entendu depuis ce matin, c'est "il faut que le Premier ministre redonne de la dignité au monde agricole".
00:03:30 C'est ce qu'on entend beaucoup. Alors, vous allez me dire, pour donner de la dignité, ça va être compliqué parce qu'il faudra des mesures réelles,
00:03:36 notamment des mesures autour du revenu, nous dit-on ici. Il faut que Gabriel Attal nous dise qu'il nous aime.
00:03:45 Mais pour ça, il faut des preuves concrètes, des preuves d'amour, nous dit-on ici de la part de ces agriculteurs qui sont réunis depuis la fin de la matinée.
00:03:54 Ils vont écouter les annonces du Premier ministre autour des radios qui sont installées dans les tracteurs.
00:04:01 Et en fonction de cela, évidemment, ils prendront leur décision sur la suite du mouvement.
00:04:06 - Quel chaiot en direct de Auray dans le Morbihan. Merci à vous. Olivier Madinier, vous êtes à Limoneste, en région lyonnaise.
00:04:13 La FDSEA du Rhône, cette fois-ci, tenait son assemblée générale ce matin et ce midi sur le lieu de blocage. Racontez-nous.
00:04:20 - Oui, absolument. Le congrès annuel de la FDSEA du Rhône devait avoir lieu, il avait été fixé de longue date.
00:04:30 Et il s'est tenu, vu les circonstances sur cette portion d'autoroute occupée par les agriculteurs depuis maintenant près de 48 heures.
00:04:38 Un congrès qui avait aussi, qui a vu venir le président de la FDSEA, Arnaud Rousseau, qui était là une bonne partie de la matinée.
00:04:48 Arnaud Rousseau qui s'est adressé aux agriculteurs à quelques heures des annonces de Gabriel, par Gabriel Attal.
00:04:55 Et le président de la FDSEA qui a réaffirmé que si le compte n'y était pas, le mouvement pouvait se durcir et pouvait se prolonger.
00:05:04 Le président de la FDSEA qui a quitté les lieux, il est maintenant en route vers Paris où il suivra depuis Paris les annonces gouvernementales avant de réagir dans la soirée.
00:05:14 - Merci beaucoup, cher Olivier. Et puis on va voir, Vincent, que le mouvement de colère est en train de gagner la Corse également.
00:05:20 - Deuxième jour de mobilisation. Aujourd'hui on retrouve sur place Christina Loudzi. Vous êtes à Bastia. Bonjour Christina. Quelle est la situation à 14h ?
00:05:29 - C'est le second jour de mobilisation, je disais, en Corse. Les agriculteurs se sont donné rendez-vous à la Chambre d'agriculture de Haute-Corse ce matin pour faire une opération escargot et se rendre à l'Office de développement agricole et rural de Corse où ils sont actuellement reçus.
00:05:45 Alors je suis en compagnie de Cyril, un éleveur bovin. Bonjour Cyril. Merci d'être avec nous en direct sur CNews. Qu'attendent les agriculteurs corses aujourd'hui des annonces du Premier ministre ?
00:05:55 - Aujourd'hui on a une centaine de demandes qu'on avait fait au gouvernement. Bien entendu on ne va pas les énumérer maintenant.
00:06:01 Donc il y a la principale, c'est la baisse des taxes sur le GNR, une baisse immédiate et consécutive qu'on puisse pouvoir travailler avec dignité et que ce ne soit pas non plus trop important en dépenses.
00:06:13 Ensuite on a une meilleure rémunération de nos produits, de notre production, qu'elle soit payée à juste prix.
00:06:19 Ce qui fait que ça aussi, aujourd'hui ce n'est pas nous qui décidons les prix, il est décidé par les vendeurs, par les revendeurs.
00:06:25 Et ensuite on attend aussi une baisse de tout ce qui est normes, que ce soit moins contraignant pour nous.
00:06:31 A savoir que tous les pays européens qui nous entourent, ils n'ont pas toutes ces normes qu'on a nous. Donc il faut un peu de parité quoi.
00:06:37 Alors justement on aborde le retour de la fiscalité allégée sur le GNR, la simplification des normes.
00:06:44 Est-ce que ce sera suffisant pour justement parvenir à contenir la colère des agriculteurs ?
00:06:51 Non, pas du tout. Parce que comme je vous le disais tout à l'heure, on a une centaine de demandes.
00:06:55 On ne va pas aller comme sur la redoute, à choisir l'article. Non, il faut un package complet.
00:07:01 On attend le retour bien sûr du national. Nous, on est dans la région, on est solidaires avec tous les agriculteurs de France.
00:07:06 C'est tout à fait normal. Donc on va attendre de bonnes mesures, de vraies mesures.
00:07:11 Des mesures fortes pour savoir si vous poursuivez ou non votre mobilisation.
00:07:15 Voilà pour ce que l'on pouvait vous dire en Corse aujourd'hui à 14h.
00:07:19 Merci beaucoup Christina Luzzi. Merci Vincent. On refait un point évidemment complet sur la mobilisation à l'échelle du territoire dans votre prochain journal.
00:07:28 Tout de suite la chronique éco d'Eric de Riedmatten.
00:07:31 Votre programme avec Domexpo. 4 villages en Ile-de-France. 50 maisons à visiter pour découvrir la vôtre.
00:07:37 Plus d'infos sur domexpo.fr
00:07:39 Le revenu des agriculteurs, comment préserver leur pouvoir d'achat et faire en sorte qu'ils vivent dignement.
00:07:46 Il y a pour cela la loi Egalim. Le problème c'est qu'elle n'est pas respectée.
00:07:49 Vous savez en France on dit souvent que les lois sont très bien faites mais elles sont faites surtout pour ne pas être appliquées.
00:07:53 Et bien là Bruno Le Maire a expliqué que dès lundi matin les contrôles allaient être multipliés par deux dans la grande distribution mais aussi chez les industriels de l'agroalimentaire.
00:08:02 Et que si cette loi Egalim n'est pas respectée il y aura des amendes qui équivaudront à 2% du chiffre d'affaires de ces géants, ces grandes marques que vous voyez dans les rayons des hypermarchés.
00:08:12 Et puis ensuite Marc Feuneau, le ministre de l'agriculture, a expliqué qu'il fallait en finir avec ces géants de l'agroalimentaire qui mettent leur centrale d'achat à l'étranger.
00:08:20 Et qui donc échappent complètement aux règles françaises. Il faut aussi que le label "fabriqué en France" soit plus vérifié. Pourquoi ?
00:08:28 Parce qu'aujourd'hui vous avez de la viande qui vient de l'étranger, qui a été élevée à l'étranger, qui est rapatriée en France très bon marché et qui a le label "fabriqué en France" parce qu'elle a été reconstituée dans le pays.
00:08:41 Et ça c'est pas normal. Donc dès lundi, si la loi Egalim est vraiment respectée et si ce que les deux ministres ont annoncé, si cela se produit, on peut dire que ça va vraiment chauffer pour la grande distribution et les géants de l'agroalimentaire.
00:08:55 C'était votre programme avec DomExpo. 4 villages en Ile-de-France, 50 maisons à visiter pour découvrir la vôtre. Plus d'infos sur domexpo.fr.
00:09:04 Toujours la même détermination pour les agriculteurs et des annonces qui sont très attendues dans le courant de l'après-midi.
00:09:11 Ça se passera du côté de la Haute-Garonne avec Gabriel Attal qui se rend sur place et qui procédera à un premier train d'annonces, de mesures d'urgence qui sont prises pour tenter de calmer la gronde des agriculteurs.
00:09:24 C'est ce dont on parle juste après la pub.
00:09:30 180 minutes, infos pour décrypter cette journée importante pour le monde agricole avec Raphaël Stainville aujourd'hui. Bonjour Raphaël. Je rappelle que vous êtes journaliste au JDD. Merci d'être là.
00:09:39 On accueille Jérôme Coumet qui est maire d'Yvergauche du 13e arrondissement parisien. Bonjour.
00:09:43 Merci à vous aussi d'avoir fait le déplacement. Vous l'aurez compris, c'est le jour de vérité pour ces agriculteurs.
00:09:49 Avec cette question, le gouvernement se contentera-t-il de faire des annonces visant à simplement calmer la colère du moment ou ira-t-il jusqu'à donner des gages de survie à une profession aux abois ?
00:10:03 En tout cas, vous l'avez compris, la détermination affichée du côté des agriculteurs, quelle que soit la forme que ça prend, des blocages, des barrages filtrants ou l'intention de bloquer carrément l'accès à Paris, elle est entière.
00:10:14 Ils ont tous le même objectif. À charge donc pour Gabriel Attal de les convaincre tout à l'heure que le gouvernement français est réellement de leur côté.
00:10:22 C'est un exercice d'équilibri, on aura l'occasion d'y revenir dans un instant. Mais on va prendre la direction de là où tout va se dénouer d'une certaine manière.
00:10:30 C'est Montastruc de Salis en Haute-Garonne avec vous Jean-Luc Thomas. Vous êtes sur place. Alors on l'attend dans l'après-midi.
00:10:37 Le Premier ministre, c'est une petite localité, vous allez peut-être nous en parler. Est-ce qu'on a une idée d'ores et déjà du programme qui se dessine ?
00:10:45 Alors le programme, on l'a. Oui, le Premier ministre va arriver aux environs de 16h30 ici à Montastruc de Salis.
00:10:56 Ensuite, il va visiter l'exploitation et puis il va rencontrer des agriculteurs de la région et de la Haute-Garonne.
00:11:07 Et ensuite, le Premier ministre fera une conférence de presse pour annoncer tout parti du plan que le gouvernement a prévu pour le monde agricole.
00:11:21 Alors vous disiez, c'est un tout petit village et nous sommes au cœur des Pyrénées de Haute-Garonne du côté de Saint-Gaudens, pas très loin de La Riège et de Saint-Giron.
00:11:33 Et c'est une exploitation agricole où il y a beaucoup d'élevage et c'est une petite exploitation avec pas beaucoup d'hectares.
00:11:43 C'est au cœur des problèmes que rencontrent les agriculteurs, ces petites exploitations qui ont du mal à s'en sortir.
00:11:53 Et bien le Premier ministre est venu et va venir ici pour voir un petit peu concrètement comment cela se passe.
00:12:01 Alors peut-être un mot de l'ambiance ou de l'atmosphère autour de vous qu'on comprenne.
00:12:05 Le village est-il tellement sécurisé qu'au fond vous n'avez pas réussi peut-être à avoir d'interlocuteur ou est-ce qu'il y a quand même des exploitants,
00:12:15 des agriculteurs qui vous ont dit un mot de ce qu'ils attendaient et peut-être du choix de cette localité ?
00:12:21 Est-ce qu'ils sont touchés sur place que le choix se soit porté sur la Haute-Garonne ?
00:12:26 Alors écoutez, on n'a rencontré aucun agriculteur ici du village tout simplement parce qu'actuellement les policiers, les services de sécurité sont en train de sécuriser toute la zone.
00:12:43 Donc on n'a pas pu arriver jusqu'à l'exploitation mais on va pouvoir le faire d'ici une quinzaine de minutes a priori.
00:12:53 Et avant de partir, puisque nous étions sur le barrage de la 64, on a discuté avec des agriculteurs dont certains habitent dans le village d'à côté de Saint-Martin par exemple.
00:13:11 Et bien tous nous disent "on est vraiment là en attente, on veut que le Premier ministre annonce des choses vraiment concrètes".
00:13:21 Les 100 mesures, il faut qu'elles soient toutes acceptées ou en tout cas en grande partie.
00:13:27 Alors évidemment tous disent "tout ne va pas se faire en un jour" mais il faut qu'il y ait des décisions fermes qui soient prises
00:13:37 et ensuite les négociations seront possibles, bouger un petit peu à la marge.
00:13:44 Et puis les agriculteurs disent aussi "on sait très bien que des décisions vont devoir être prises avec l'Union Européenne à Bruxelles".
00:13:54 Donc tout ça les agriculteurs le savent mais ils ne laisseront rien passer et s'il le faut les blocages continueront.
00:14:03 Merci beaucoup Jean-Luc Thomas pour ce lever de rideau.
00:14:06 Évidemment on vous laisse aller à la rencontre après les barrages de sécurité d'usage de ces agriculteurs locaux.
00:14:12 Et on va commencer à commenter tout cela sur le plateau.
00:14:15 Peut-être avec vous, tiens, pour commencer monsieur le maire.
00:14:18 La FNSE, alors là il nous parlait de 100 mesures, la FNSE insiste d'ores et déjà sur une vingtaine, je crois qu'elle précisait, 24 mesures prioritaires.
00:14:27 Le risque, encore une fois pour Emmanuel Macron et son Premier ministre, c'est de faire en même temps.
00:14:34 Il ne faut surtout pas de mots vains ou creux aujourd'hui dans la voix de Gabriel Attal.
00:14:39 Je pense que c'est tout à fait ça qui est attendu, au delà de la considération, un effet de mise en scène.
00:14:47 Le Premier ministre va chez un éleveur, c'est la profession qui souffre le plus, les petits éleveurs particulièrement.
00:14:54 Mais cette considération ne suffira pas.
00:14:56 Éteindre l'incendie, évidemment c'est l'urgence, donc il doit y avoir un certain nombre de mesures attendues par les agriculteurs.
00:15:02 Mais au delà de ce qu'on attend tous, et je pense les agriculteurs singulièrement, c'est un nouveau contrat entre le monde agricole et la nation.
00:15:10 Et on voit bien tous les problèmes qui se pointent, c'est-à-dire qu'on a donné aux agriculteurs des injonctions contradictoires successives.
00:15:18 C'était d'abord de s'adapter au marché.
00:15:20 Je rappelle qu'au niveau européen c'était davantage régulé par le passé, et on a plutôt dérégulé.
00:15:26 Alors on leur a demandé de s'adapter au marché, et puis après il y a des normes environnementales qui sont venues, qui sont justes d'ailleurs.
00:15:32 On ne va pas revenir en arrière, ce n'est pas vrai.
00:15:34 Ce serait mentir que de raconter le contraire, parce que c'est nécessaire, et donc les agriculteurs ne comprennent plus.
00:15:41 Et puis effectivement il y a un vrai problème de revenus.
00:15:44 Il y a une partie des agriculteurs qui survivent et qui ne vivent pas de leur travail.
00:15:49 Évidemment c'est une revendication que chacun peut entendre.
00:15:52 C'est l'ensemble de tout ça, et donc c'est ce nouveau contrat qu'on attend tous.
00:15:56 La question du revenu, à mon avis on ne va pas la traiter aujourd'hui, ça paraît difficile à imaginer, Raphaël Stainville.
00:16:02 On peine aussi à voir quelle marge de manœuvre réelle, de quel levier dispose le gouvernement,
00:16:06 parce qu'il y a forcément aussi le poids de Bruxelles dans la balance.
00:16:11 Sur quoi il peut agir ? On a beaucoup parlé du fameux GNR et de la taxe qui peut être supprimée, un fonds d'aide d'urgence.
00:16:17 Mais si on ne va pas au-delà, à votre avis ça va calmer ?
00:16:20 Ça c'est le minimum, et je ne suis pas sûr que cela suffise à ramener l'ordre et la paix chez les agriculteurs.
00:16:31 En fait il y a quand même un enjeu qui est immense pour Gabriel Attal.
00:16:35 C'est que jusqu'à présent, tout le crédit politique dont il bénéficie, dont il jouit,
00:16:40 il est du fait d'avoir su, lorsqu'il était à l'éducation nationale, analyser les enjeux qui étaient sur la table,
00:16:49 et apporter des réponses presque immédiates.
00:16:52 Ce n'était pas forcément de grandes guerres qu'il a menées, mais elles étaient symboliques,
00:16:56 elles étaient menées là où ses prédécesseurs ne l'avaient pas fait.
00:16:59 La grande difficulté pour lui, c'est que c'est un monde qu'il découvre.
00:17:02 Il n'a aucune expérience...
00:17:06 C'est vraiment le baptême du feu pour lui.
00:17:07 Oui, mais ce n'est pas un baptême du feu politique, c'est que c'est un monde qu'il découvre.
00:17:11 C'est un Parisien qui ne sait pas lui faire offense, mais qui ne connaît rien des enjeux agricoles,
00:17:17 qu'il les découvre. Alors, il a une capacité d'adaptation qui est grande, c'est indéniable,
00:17:23 mais pour autant, est-ce que finalement sa fraîcheur, le fait qu'il ignore tout des problématiques,
00:17:32 va lui faire faire qu'il ne soit pas dogmatique, tenu à l'idéologie du moment,
00:17:43 mais au contraire qu'il soit vraiment à l'écoute et qu'il apporte des réponses ?
00:17:46 Ça, je pense qu'il en est capable, mais la difficulté, vous l'avez dit, c'est qu'il y a aussi Emmanuel Macron
00:17:51 et ce fameux "et en même temps".
00:17:53 J'aimerais aussi qu'on voit un autre aspect, un peu plus inédit peut-être de cette mobilisation.
00:17:57 Depuis quelques jours, vous l'avez remarqué, les agriculteurs ont compté sur le soutien d'autres professions.
00:18:02 On a vu les pêcheurs, qui eux-mêmes ont des contraintes en ce moment dans le Golfe de Gascogne,
00:18:06 entrer dans la danse, et même des agents du BTP qui sont là en solidarité.
00:18:10 Les Français, en général, de toute façon, sont solidaires du monde agricole,
00:18:13 mais on va voir qu'il pourrait y avoir d'autres revendications qui naissent de ces mobilisations parallèles.
00:18:20 Regardez ce que ça donne avec Maxime Lavandier.
00:18:22 Des marins pêcheurs aux côtés des agriculteurs.
00:18:27 Pancarte en main, ils sont venus en soutien pour exprimer leur colère.
00:18:32 À Rennes, les agriculteurs ne sont pas seuls. Dans la mobilisation se trouvent également des travailleurs du BTP.
00:18:38 Leurs revendications sont similaires, comme l'affirme ce patron d'une entreprise.
00:18:42 On est là en soutien au milieu agricole, parce qu'on a les mêmes revendications,
00:18:46 au niveau des charges administratives, au niveau des charges sur le GNR, le gasoil.
00:18:51 Les pêcheurs se retrouvent aussi dans le mouvement.
00:18:54 Depuis lundi, leurs bateaux sont taqués pour quatre semaines, dans le cadre de la préservation des dauphins.
00:19:00 Ce jeune pêcheur confie son inquiétude quant à son avenir.
00:19:03 J'ai 28 ans, je viens d'acheter un bateau. On se pose des questions à mon âge.
00:19:08 Qui va racheter le bateau dans 10 ans ?
00:19:10 Un soutien important dans cette mobilisation à Rennes, organisée par le syndicat agricole Coordination Rurale.
00:19:16 Une mobilisation qui pourrait se poursuivre, selon le président de la Coordination Rurale du Calvados.
00:19:21 Il n'y a pas de prise de conscience de la part de nos responsables politiques que l'agriculture est en danger et que ça peut très mal finir.
00:19:29 Le mouvement peut durer.
00:19:31 Une délégation du syndicat agricole a été reçue en début d'après-midi, sans pour autant obtenir de mesures concrètes.
00:19:38 C'est un peu là-dessus que j'aimerais vous sonder aussi.
00:19:42 Il y a beaucoup de transversalité en ce moment dans la mobilisation.
00:19:47 Est-ce que, selon vous, on est à l'aube d'une lame de fond sociale ?
00:19:51 C'est-à-dire qu'il faut faire attention aussi, en prenant des décisions, en annonçant des mesures,
00:19:55 de ne pas ouvrir d'autres fronts dans lesquels d'autres pourraient avoir des revendications ?
00:19:59 Pour l'instant, je ne suis pas sûr qu'il y ait cette lame de fond. On verra.
00:20:03 On voit des professions comme les marins-pêcheurs. C'est un vrai sujet aussi.
00:20:09 Mais BTP, ce n'est pas une profession connexe.
00:20:11 Oui, mais le BTP, pour l'instant, je n'ai pas encore vu cette mobilisation réellement.
00:20:15 On verra. Mais pour l'instant, je ne vois pas l'effet tâche d'huile.
00:20:20 Mais oui, c'est un peu ce que je disais tout à l'heure.
00:20:23 Il va falloir retrouver une forme de réconciliation avec des professions qui sont percutées aussi par le prix de l'énergie.
00:20:28 On sait que c'est central. Et ce prix de l'énergie a percuté beaucoup de choses.
00:20:33 Il y a des grandes industries qui ont pu s'adapter, voire qui ont pu améliorer leurs marges.
00:20:37 Et ce n'est pas le cas de ceux qui produisent pour ces grandes industries.
00:20:41 Donc, il y a un vrai problème de rapport.
00:20:44 Il y a des législations qui ne sont pas suffisamment exploitées, comme la loi EGalim,
00:20:49 qui sans doute, dans ses termes, est bonne, mais qui n'est pas réellement appliquée.
00:20:53 Donc, on voit bien que l'inflation, le prix de l'énergie percutent un certain nombre de professions.
00:20:59 Et il y a de la régulation à faire dans ce pays, oui.
00:21:02 Ce matin, quand même, Bruno Le Maire, accompagné d'autres ministres,
00:21:06 a dit que sur EGalim, il y allait avoir des garanties et des contrôles plus conséquents,
00:21:10 ce qu'il fallait faire respecter. Là aussi, je crois qu'on a compris que le juste prix,
00:21:14 c'était quelque chose de très important pour les agriculteurs.
00:21:16 J'aimerais vous sonder sur une dernière réaction, Raphaël.
00:21:19 C'est ce président de la FNSEA des Bouches-du-Rhône, un jeune agriculteur,
00:21:24 qui dit "il ne faut pas de récupération politique".
00:21:27 Ce mouvement, il s'inscrit et il est né par et pour les agriculteurs.
00:21:34 Le mouvement lancé par la FNSEA et l'EGA, c'est un mouvement des agriculteurs,
00:21:39 pour les agriculteurs, par les agriculteurs.
00:21:42 On veut éviter toute récupération politique.
00:21:45 Nous sommes des mouvements apolitiques, nos syndicats.
00:21:48 On sait qu'on s'est découvert beaucoup d'amis ces 48 ou 72 dernières heures,
00:21:52 mais si on avait eu des amis depuis 30 ans, on n'aurait pas eu à se mobiliser aujourd'hui.
00:21:56 Si M. Attal arrive à régler en 4 jours les problèmes sur lesquels nous alertons
00:22:00 à corps et à cri depuis 30 ans, ça nous posera quelques questions,
00:22:05 soit sur son talent, soit sur le manque de conviction de ses prédécesseurs.
00:22:09 On ne peut pas nier que ça va être, là aussi, un enjeu électoral pour la prochaine échéance.
00:22:14 Ça, c'est évident, et certains l'ont très bien compris depuis plusieurs semaines.
00:22:18 On a vu Jordan Bardella s'en emparer très tôt de cette détresse du monde paysan.
00:22:26 Pour autant, on pourrait renvoyer aussi la balle aux mouvements syndicaux,
00:22:31 parce que dans l'émergence de ce mouvement, les syndicats sont très en deçà
00:22:38 des attentes du monde rural, agricole, paysan,
00:22:43 et d'une certaine manière, lorsque Gabriel Attal a fait la tournée des popotes et des syndicalistes,
00:22:49 il n'a eu qu'une infime mesure de la détresse de ce monde paysan,
00:22:55 parce qu'ils sont dans des revendications assez classiques,
00:23:00 alors que le mal-être est encore plus profond et ne saurait se résumer
00:23:03 à la revendication, la suppression des hausses sur le gasoil.
00:23:08 On est vraiment dans autre chose.
00:23:11 - Un dernier mot peut-être ?
00:23:13 - Oui, on entend beaucoup de contre-vérité.
00:23:15 Vous avez cité le Rassemblement national, la suppression de la PAC.
00:23:19 La PAC, c'est 10 milliards d'euros que reçoit la France via la PAC.
00:23:22 Et où est-ce qu'on trouve ces 10 milliards d'euros, et comment on les augmente ?
00:23:25 On ne peut pas raconter n'importe quoi.
00:23:27 Et sur les libres-rechanges, je suis pour davantage de régulation,
00:23:30 mais n'oublions pas qu'on exporte davantage qu'on importe.
00:23:33 - Et la balance de positivité pour nous ?
00:23:35 - Là aussi, c'est en gros 10 milliards d'euros.
00:23:38 Donc faisons attention de ce qu'on dit.
00:23:41 Ce n'est pas caresser dans le sang du poil les agriculteurs qui vont les aider.
00:23:45 - Il ne faut pas s'aider à trop débagoger.
00:23:47 - Exactement.
00:23:48 - Merci pour cette première partie.
00:23:49 On va marquer une courte pause et puis on reviendra quand même
00:23:51 au soubresaut politique qui a entraîné la large censure de la loi immigration
00:23:56 par le Conseil constitutionnel.
00:23:58 Hier, 40% des articles ont été retoqués.
00:24:00 On en dira un mot ensemble, à tout de suite.
00:24:02 Il est 14h30, nous sommes de retour dans 180 minutes info.
00:24:07 C'est le journal avec Vincent.
00:24:09 On va évidemment parler des agriculteurs en colère.
00:24:11 Ils mettent la pression maintenant à 2-3 heures des annonces
00:24:14 auxquelles doit procéder Gabriel Attal qui se rend sur le terrain.
00:24:17 - Oui, on va voir cette carte de France.
00:24:20 Des axes bloqués un petit peu partout sur le territoire.
00:24:22 Des actions ont commencé en début d'après-midi.
00:24:25 D'autres ne vont pas tarder justement à débuter.
00:24:28 C'est le cas au péage de Saint-Arnoux dans les Yvelines.
00:24:31 Yael Benhamou, vous êtes avec Raphaël Lasreg sur place.
00:24:34 Bonjour Yael. Ce blocage du péage doit commencer dans une demi-heure maintenant.
00:24:39 - Exactement et nous attendons énormément de camions et de tracteurs.
00:24:45 Près de 200 ici au péage de Saint-Arnoux dans les Yvelines.
00:24:49 Alors on sait que cet appel au bloc-lut sera très suivi par les agriculteurs.
00:24:53 Comme vous pouvez le voir sur les images de Raphaël Lasreg,
00:24:55 des tracteurs en provenance de Saclay à quelques kilomètres d'ici
00:24:59 où il y a eu un blocage ce matin,
00:25:01 sont arrivés pour faire grossir ce blocage.
00:25:04 On attend aussi dans quelques minutes des convois qui arrivent de Chartres.
00:25:07 Ils vont se positionner au niveau des barrières de l'Addis.
00:25:11 Nous sommes à une quarantaine de kilomètres de la capitale.
00:25:13 Les agriculteurs ne laisseront pas passer les automobilistes
00:25:16 qui veulent partir de Paris.
00:25:18 Mais tout évolue très vite ici.
00:25:20 On nous avait dit que ce serait en direction de la capitale,
00:25:23 que ce serait bloqué.
00:25:24 Finalement c'est l'inverse.
00:25:26 Les responsables syndicaux nous ont indiqué
00:25:28 qu'une voie d'urgence serait ouverte.
00:25:30 Ils ont l'intention de rester ici jusqu'à minuit.
00:25:33 Mais tout dépendra des annonces faites par Gabriel Attal.
00:25:37 Les décisions ici sont prises au fil de l'eau.
00:25:39 Merci beaucoup Yael et merci donc à Raphaël Lasreg
00:25:42 à qui on doit ses images.
00:25:44 Et puis Marc Fesneau a promis lui une paloplie de mesures
00:25:47 qui seront annoncées par eux, je vais y arriver, par son Premier ministre.
00:25:51 Pour cela ils vont se rendre tous les deux à Montastruc de Salis
00:25:54 à la rencontre d'agriculteurs notamment.
00:25:57 Annonce prévue en fin d'après-midi que vous pourrez suivre évidemment.
00:25:59 Sur ces news, quelles annonces justement ces agriculteurs attendent-ils ?
00:26:03 On voit cela avec Isabelle Piboulot.
00:26:05 Une convergence des luttes aux quatre coins de l'Hexagone.
00:26:09 Initiée dans le sud-ouest il y a une semaine,
00:26:11 le mouvement de contestation des agriculteurs s'est étendu à travers la France.
00:26:15 Deux importantes autoroutes du sud du pays ont été fermées ce matin
00:26:19 sur près de 400 kilomètres depuis le sud de Lyon vers l'Espagne.
00:26:23 Le président de la FNSEA s'est exprimé dans le Rhône.
00:26:26 La motivation elle est forte.
00:26:28 Je pense qu'un certain nombre de membres du gouvernement ont compris
00:26:31 qu'on ne ferait pas marche arrière.
00:26:33 On a des sujets nationaux, on a des sujets européens.
00:26:36 On ne va pas les régler ce soir, mais on veut les régler.
00:26:40 Et puis on a des sujets de loi.
00:26:42 Parce qu'on peut parler, mais il y a un moment il faut que ça soit dans le cadre de la loi.
00:26:45 Axe majeur reliant Paris au nord de l'Europe,
00:26:48 l'autoroute A1 a aussi été fermée à la circulation.
00:26:51 Outre le continent, la Corse a emboîté le pas.
00:26:54 Partout, Gabriel Attal est attendu au tournant par les agriculteurs pour le moins mitigé.
00:26:59 Si M. Attal arrive à régler en 4 jours les problèmes sur lesquels nous alertons
00:27:03 à corps et à cri depuis 30 ans, ça nous posera quelques questions.
00:27:08 Soit sur son talent, soit sur le manque de conviction de ses prédécesseurs.
00:27:13 A tous les coups, ils vont nous la faire à l'envers, c'est sûr.
00:27:16 C'est pour ça qu'on est très méfiant parce que ça serait étonnant
00:27:19 qu'au bout de 40 ans, parce que moi ça va faire 40 ans que je fais ce métier,
00:27:22 que j'ai un politique aujourd'hui qui m'annonce réellement des choses et qui tienne parole.
00:27:26 Suite au déplacement du chef du gouvernement en Haute-Garonne,
00:27:29 les agriculteurs décideront s'ils continuent ou non à bloquer les routes.
00:27:33 On retournera sur le terrain d'ici quelques instants,
00:27:36 mais on va poursuivre avec le reste de l'actualité le procès des attentats de Trèbes et de Carcassonne
00:27:41 qui continue aujourd'hui, Vincent.
00:27:42 À l'ordre du jour, le témoignage des partis civils.
00:27:45 Sandra Buisson, vous êtes avec Axel Rébeau à la Cour d'assises spéciales de Paris.
00:27:48 Il y a eu ce matin notamment le témoignage de la première victime du terroriste. Expliquez-nous.
00:27:53 Un trapu qui s'avance à la barre est venu, dit-il, terminer cette histoire,
00:28:02 apaiser sa douleur depuis 6 ans.
00:28:04 Le 23 mars 2018, il allait faire des courses et s'est arrêté fumer une cigarette
00:28:09 sur le parking de la Cité des Aigles de Carcassonne parce qu'il y a une vue fantastique, dit-il.
00:28:14 Ce lieu est aussi connu à Carcassonne pour être un lieu de rencontre homosexuel.
00:28:18 Ces homosexuels pour qui Radouane Lachdim a une véritable aversion.
00:28:22 Le terroriste arrive, lui demande ce qu'il fait là et lui tire une balle dans la tête.
00:28:26 "Ça a duré 30 secondes", dit Renato Gomez de Souza et Silva.
00:28:30 Après avoir perdu connaissance, le jeune homme va rester là 2h30 avant de pouvoir être secouru.
00:28:35 Il essaie de se traîner jusqu'à un véhicule de faire signe.
00:28:38 Il appelle au téléphone sa mère, la police, mais il est incapable de dire où il se trouve.
00:28:43 "Il me manquait des mots", explique-t-il à la barre.
00:28:46 "Je pense que c'est à cause de la balle, cette balle est toujours dans sa tête".
00:28:50 Les médecins lui ont expliqué qu'il était trop dangereux de l'extraire.
00:28:53 Elle lui a fait perdre l'usage d'un oeil, l'audition d'une oreille.
00:28:56 Il a des problèmes de mémoire, mais il essaie d'avoir une deuxième vie,
00:29:00 notamment grâce au suivi psychologique.
00:29:03 Après 4 ans sans travailler, il est aujourd'hui facteur, mais en voiture, tient-il à préciser.
00:29:08 "Parce que je me sens plus protégé, la peur est toujours là".
00:29:12 Merci beaucoup Sandra Buisson.
00:29:14 Et on va revenir bien sûr à la considération du jour, c'est cette pression qui monte
00:29:18 et qui s'exerce plus que jamais sur le gouvernement de la part des agriculteurs.
00:29:23 Thibault Marchoteau, vous êtes en région rennaise, à Brut, très exactement en Ile-et-Vilaine,
00:29:28 où près de 200 personnes ont pris possession d'un rond-point.
00:29:32 Exactement Vincent, à quelques kilomètres de Rennes en Ile-et-Vilaine,
00:29:39 où 200 personnes se sont rassemblées sur ce rond-point à l'appel de la Confédération Paysanne.
00:29:45 Il y a eu un point presse qui a été tenu par la porte-parole nationale de la Confédération Paysanne
00:29:49 il y a quelques minutes, elle rappelle les revendications de la Confédération Paysanne.
00:29:54 L'arrêt complet, interdire les traités de libre-échange,
00:29:58 mais aussi mieux répartir les revenus des agriculteurs et les aides, notamment publiques.
00:30:03 Voilà pour les revendications.
00:30:04 Ici évidemment, on va suivre avec la plus grande attention les annonces du gouvernement.
00:30:08 C'est d'ailleurs jusqu'à 7h, en fin d'après-midi, que ces personnes pourront,
00:30:13 selon les annonces qui vont être faites, lever le camp ou alors préparer de nouvelles actions.
00:30:18 Voilà donc ce qu'il se passe à Rennes.
00:30:20 Le rond-point a été totalement bloqué pour accueillir 200 personnes
00:30:23 qui se sont rassemblées cet après-midi sur ce rond-point.
00:30:26 Merci beaucoup, merci Thibault Marcheteau.
00:30:28 Allez, on marque une courte pause et on revient pour parler de cette loi immigration
00:30:32 qui a été largement censurée par le Conseil constitutionnel.
00:30:35 Beaucoup de réactions politiques d'hier soir et ce matin, à nouveau sur les ondes,
00:30:39 on entendra d'ailleurs le président du Conseil constitutionnel, Laurent Fabius,
00:30:43 qui s'expliquait sur la décision de forme et non pas de fond qu'avaient pris les Sages.
00:30:49 A tout à l'heure.
00:30:50 Nous sommes cet après-midi en compagnie de Raphaël Stainville et Jérôme Koumé,
00:30:55 qui est maire du 13e arrondissement parisien.
00:30:57 On va parler aussi un peu de politique.
00:31:01 40% de la loi immigration a été censurée par le Conseil constitutionnel hier en fin d'après-midi.
00:31:05 Il y a eu beaucoup de réactions, vous vous en doutez.
00:31:08 Et à droite, ce même refrain, je vous propose d'écouter pour commencer.
00:31:11 Éric Zemmour, est-ce un geste politique des Sages ? Écoutez.
00:31:15 Le Conseil constitutionnel fait évidemment de la politique,
00:31:19 mais il fait de la politique avec le droit.
00:31:21 C'est son arme.
00:31:23 Si vous voulez, si moi je le savais, eux auraient dû le savoir.
00:31:27 Ils font les faux naïfs, ils ont voulu jouer au malin.
00:31:30 Et finalement, un malin, un malin et demi, ils ont tout perdu.
00:31:33 Ou plutôt, ce sont les Français qui ont perdu.
00:31:35 Parce que si les gens de LR et les gens du RN n'avaient pas voté cette loi,
00:31:39 elle n'aurait pas été adoptée.
00:31:41 Et donc nous n'aurions pas eu la régularisation des 10 000 clandestins.
00:31:44 Jérôme Koumé, pour la réponse.
00:31:47 Il y a quelque chose de l'ordre de la responsabilité de ses opposants politiques à lui aussi ?
00:31:52 C'est surtout un... Vous me permettrez le terme, un grand bal des fous.
00:31:56 Pourquoi je dis ça ? Pourquoi j'emprunte ce terme-là ?
00:31:59 C'est parce que tout le monde savait.
00:32:02 Évidemment, le gouvernement savait.
00:32:04 D'ailleurs, il avait déjà un peu annoncé qu'il y aurait des censures importantes du Conseil constitutionnel.
00:32:08 Et les R savaient. Les parlementaires savaient.
00:32:11 Parce qu'en commission des lois, chacun ne le sait peut-être pas,
00:32:14 mais à chaque fois, il est pointé, à chaque fois qu'on examine une loi,
00:32:17 ce qui peut tomber au moment du Conseil constitutionnel.
00:32:20 Donc ils savaient.
00:32:22 Tant que la décision n'est pas tombée, bon.
00:32:25 Vous lui dites que c'est un jeu de dupe, tout ça, depuis le début ?
00:32:27 C'est un jeu de dupe.
00:32:29 Et moi, ce qui m'effraie dans tout ça, au-delà de...
00:32:32 Donc la censure, elle a été cousue de fil blanc.
00:32:35 Laurent Fabius l'a rappelé, d'ailleurs.
00:32:38 Mais au-delà de tout ça, ce qui m'inquiète beaucoup,
00:32:41 c'est que malgré tout cela, la loi a été votée.
00:32:44 Parce que d'abord, on ne joue pas là avec la Constitution.
00:32:46 Je pense que c'est un terrain de jeu qui est un mauvais terrain de jeu.
00:32:50 Et puis au-delà de ça, Renaissance, les députés Renaissance ont été amenés à voter
00:32:54 des dispositions qu'ils ne partagent pas.
00:32:57 Et tout ça en s'alignant au bout du bout.
00:33:00 Parce que LR a couru après le RN, Renaissance a couru après LR.
00:33:03 Et donc ils ont tous couru après le RN, et ce n'est pas un bon signal.
00:33:07 En tout cas, il n'y aura pas d'autre texte, puisque Emmanuel Macron veut aller vite
00:33:11 pour que la loi entre en vigueur.
00:33:15 Je vous propose, Raphaël, d'écouter Laurent Fabius,
00:33:18 sur qui évidemment tout le monde est tombé,
00:33:20 qui tentait de se justifier ce matin sur le service public.
00:33:23 Le Conseil est là, non pas pour rendre des services politiques,
00:33:29 mais pour rendre une décision juridique.
00:33:32 Vous répondez donc par anticipation...
00:33:34 Et ensuite, compte tenu de tout cela, il y a des positions qui sont prises
00:33:37 par le gouvernement, par les parlementaires.
00:33:40 Est-ce qu'on peut le croire ?
00:33:42 Moi je pense qu'en tout cas, il s'inscrit dans une tradition
00:33:47 qui fait que c'était, et ça a été très bien dit,
00:33:49 immanquable que le Conseil constitutionnel censure partiellement cette loi.
00:33:54 C'est pour ça que les cris d'orfraie d'un certain nombre de personnes,
00:33:57 notamment à gauche, sont aussi grotesques que ceux qui ont pu se réjouir,
00:34:03 comme si cette loi allait pouvoir changer les choses,
00:34:07 puisque finalement, ce qui reste de cette loi, effectivement,
00:34:10 c'est des régulations supplémentaires pour les métiers sous tension,
00:34:15 mais pour le reste, on voit le Conseil constitutionnel
00:34:18 a retoqué presque systématiquement un grand nombre d'articles,
00:34:22 d'ailleurs sans même examiner sur le fond...
00:34:24 Tout ce qui allait dans le sens d'un durcissement.
00:34:27 Mais ceci dit, ça pose une vraie question.
00:34:29 Vous pouvez balayer ça en disant "c'est l'état de droit,
00:34:32 il est intangible, immuable", mais il y a une volonté des Français
00:34:36 qui est sans cesse contrariée, en l'occurrence par leur voix
00:34:39 de leurs représentants élus au Parlement,
00:34:41 et qui fait qu'on ne peut pas changer les choses
00:34:44 à moins d'en passer par une loi constitutionnelle, un référendum.
00:34:47 Et aujourd'hui, on a bien compris, le Président n'en veut pas
00:34:50 et un certain nombre de politiques, en contradiction,
00:34:53 en tout cas marquant, soulignant le fossé entre leurs élus et le peuple,
00:34:56 se refusent à un référendum sur ces questions.
00:35:00 Vous ne croyez pas si bien dire.
00:35:01 Regardez, vous avez préparé ce carton avec le sondage, précisément,
00:35:05 qui portait sur ce référendum qu'on avait publié il y a quelques semaines déjà.
00:35:08 Faut-il un référendum sur l'immigration ?
00:35:10 Il y avait quand même les deux tiers, des Français qui se prononçaient "pour",
00:35:13 visiblement, ces demandes resteront lettres mortes.
00:35:17 Une dernière réaction à Nicolas Dupond-Aignan qui nous dit,
00:35:21 carrément, le Président de Debout la France,
00:35:24 "c'est une mascarade, tout ça".
00:35:26 C'est une mascarade terrible pour nos institutions.
00:35:29 C'est l'impuissance publique affichée, organisée,
00:35:33 qui montre que face à un péril, un vrai péril,
00:35:37 submersion migratoire, insécurité, l'Etat, le politique n'est plus capable d'agir.
00:35:44 C'est parce que le Conseil constitutionnel dit qu'il y a plein d'articles,
00:35:46 qu'il n'y avait rien à faire dans cette loi, il faudrait éventuellement une autre loi.
00:35:48 C'est complètement faux.
00:35:49 Le Conseil constitutionnel est pris en flagrant délit
00:35:53 de partialité politique et idéologique.
00:35:56 Un dernier mot, peut-être, sur ça.
00:35:59 Il n'y aura pas d'autres textes, mais finalement, on a coupé court à tout.
00:36:04 Et on ne laisse pas entrevoir de suite à ces questions.
00:36:08 Est-ce qu'il faudra qu'on se repose la question dans quelques années ?
00:36:11 Ce qui est vrai, c'est qu'il y en a pour chaque camp.
00:36:14 Vous avez interpellé la gauche, je suis de gauche,
00:36:18 et c'est vrai que la position de la gauche sur l'immigration,
00:36:21 on attendrait sans doute aussi des choses plus claires.
00:36:24 Et ça ne me choque pas qu'on le dise.
00:36:26 Mais au-delà de ça, toutes ces réactions sont stupides.
00:36:30 D'abord, le Conseil constitutionnel a pointé des cavaliers,
00:36:33 c'est-à-dire des choses qui ne se rapportaient pas directement à la loi.
00:36:36 Rien n'empêche de déposer une nouvelle loi avec ces dispositions.
00:36:39 Après, c'est la décision du Premier ministre.
00:36:42 - Il a dit non, il a fermé la porte.
00:36:44 - En tout cas, c'est lui qui décide.
00:36:46 Il ne faut pas renvoyer la balle dans d'autres camps.
00:36:48 Et puis, par ailleurs, au bout du bout,
00:36:51 je pense que c'est d'abord sur une loi sur l'intégration dont on aurait besoin.
00:36:55 Et effectivement, il y a des questions migratoires qui vont se poser.
00:36:59 Notre monde est bouleversé, ça fait bouger des populations.
00:37:01 - Elles se posent déjà, en fait.
00:37:03 - Mais il y a aussi une question de la bonne intégration.
00:37:05 Des personnes qui sont là régulièrement sur notre territoire national.
00:37:08 Et au bout du bout, moi je suis dans le territoire
00:37:11 qui a accueilli notamment les "Bod People" en 100 ans.
00:37:14 C'est-à-dire les gens qui fuyaient le Cambodge, le Laos,
00:37:16 avec les régimes fous qu'il y avait à l'époque.
00:37:19 Est-ce qu'on les accueillerait aujourd'hui ?
00:37:21 Moi, je souhaiterais que des personnes comme ça,
00:37:23 on puisse encore les accueillir aujourd'hui.
00:37:25 - Il n'est pas question d'arrêter les demandes d'asile.
00:37:29 - D'autant plus que les "Bod People"...
00:37:31 - Il faut pouvoir y prétendre, c'est ça la question.
00:37:33 - Non mais ils étaient totalement éligibles au droit d'asile.
00:37:35 Et que la question ne se posait pas,
00:37:37 pas plus qu'elle ne s'est posée pour les Ukrainiens et Ukrainiennes
00:37:40 qui fuyaient la guerre, c'est pas la question.
00:37:42 La question, c'est celle d'une immigration illégale
00:37:45 qui est absolument incontrôlée.
00:37:48 Et quant à l'immigration légale,
00:37:50 elle-même, elle pourrait être limitée
00:37:52 pour justement favoriser une meilleure intégration
00:37:55 de ceux qui sont présents sur notre territoire.
00:37:57 Après, ce qui est dramatique dans cette loi,
00:37:59 c'est que c'est plus d'un an et demi de discussions,
00:38:02 de reports pour un texte qui,
00:38:04 loin d'améliorer les choses,
00:38:06 loin de répondre aux attentes des Français,
00:38:08 finalement, achève d'accueillir encore plus d'immigration.
00:38:12 - Merci beaucoup Jérôme Koumet d'avoir été notre invité cet après-midi.
00:38:15 Raphaël Stainville vous sera avec nous aussi pour le débat politique
00:38:18 à suivre après le journal de 15h.
00:38:20 Et Vincent Farnage, on va évidemment commencer à monter en puissance
00:38:23 sur ces annonces de Gabriel Attal qui sont prévues en fin d'après-midi.
00:38:25 A tout de suite.
00:38:27 - De retour avec vous pour la suite de 180 minutes info.
00:38:32 Et ça commence avec le journal de Vincent Farnage.
00:38:34 Bonjour Vincent.
00:38:35 A la une, bien sûr, ce jour clé pour la mobilisation des agriculteurs.
00:38:38 Aujourd'hui, Gabriel Attal doit procéder à des annonces très attendues.
00:38:43 Ce sera en fin d'après-midi a priori.
00:38:45 - Mais en attendant, les blocages, les actions, coups de poing,
00:38:47 continuent un petit peu partout sur le territoire.
00:38:49 Nous sommes encore une fois aux côtés des exploitants
00:38:52 sur le terrain avec nos envoyés spéciaux.
00:38:54 On se rend tout de suite au péage de Saint-Arnoux,
00:38:56 dans les Yvelines, Yael Benhamouz.
00:38:58 Vous êtes avec Raphaël Lasreg.
00:39:00 Une opération de blocage a commencé il y a quelques minutes sur place.
00:39:03 - Oui, exactement.
00:39:08 Nous attendons énormément de camions et de tracteurs.
00:39:10 Ici, près de 260 engins sont attendus au péage de Saint-Arnoux,
00:39:16 dans les Yvelines.
00:39:17 Alors on sait que ce blocus sera très suivi par les agriculteurs.
00:39:20 Comme vous pouvez le voir sur les images de Raphaël Lasreg.
00:39:23 Des tracteurs en provenance de Saclay, à quelques kilomètres d'ici,
00:39:27 où il y a eu un blocage ce matin, sont arrivés.
00:39:29 Ils sont en tête de cortège.
00:39:31 On attend aussi dans quelques minutes des convois qui arrivent de Chartres.
00:39:35 Les tracteurs sont en train de se positionner au niveau des barrières de l'Addis.
00:39:40 Nous sommes à une quarantaine de kilomètres de la capitale.
00:39:42 Les agriculteurs laissent passer pour l'instant quelques automobilistes,
00:39:47 mais ils devraient faire un blocus total dans les deux sens de circulation.
00:39:51 En tout cas, c'est ce que nous a dit la FNSEA.
00:39:54 Les responsables syndicaux ont assuré qu'il y aurait quand même une ouverture en cas d'urgence.
00:39:59 Tout dépendra maintenant, dans les heures à venir, des annonces de Gabriel Attal.
00:40:03 Les décisions ne sont pas prises tout de suite, elles sont prises au fil de l'eau.
00:40:08 - Les Benamous en compagnie de Raphaël Lasreg.
00:40:12 On part en Bretagne, dans le Morbihan.
00:40:14 Michael Chahut, vous êtes à Oray.
00:40:16 La FDSEA du Morbihan bloque la Nationale 165.
00:40:19 Des agriculteurs qui attendent donc les annonces de Gabriel Attal, dans quelques heures désormais.
00:40:23 - Oui, on attend les annonces de Gabriel Attal.
00:40:30 On est donc ici sur la Nationale 165, dans le Morbihan.
00:40:35 Je suis avec Jean-Marie Monnier, qui est un des membres de la FDSEA du Morbihan.
00:40:39 Ma question, on va s'avancer un petit peu si vous voulez bien.
00:40:41 Ma question est toute simple, c'est qu'est-ce qui vous ferait quitter aujourd'hui ce barrage ?
00:40:45 - Alors, j'apprécie votre question, mais je ne vous répondrai pas.
00:40:48 On va d'abord attendre à voir ce qui va être dit ce soir.
00:40:51 Ce sont nos attentes.
00:40:53 On a effectivement une liste importante de demandes.
00:40:56 Et dans cette liste-là, on a de nombreux points qui sont listés.
00:41:01 Chacun des agriculteurs présents ici, on a une centaine d'agriculteurs peu listés.
00:41:08 Plus d'une quarantaine de points chacun.
00:41:10 - Quel serait le point le plus important ?
00:41:12 - Je crois qu'il n'y a pas de point le plus important.
00:41:14 On a des points qui concernent les normes, qui nous embêtent beaucoup.
00:41:18 Ici, on est en Bretagne.
00:41:19 En Bretagne, on a toute la question des IED qui pèsent très, très lourd.
00:41:22 On a la question aussi des normes qui nous pèsent en permanence.
00:41:27 Les concurrences déloyales.
00:41:28 Quand on voit des camions qui arrivent avec des œufs en cage venant de l'autre bout de l'Europe.
00:41:34 Quand nous, on nous les a depuis très longtemps, on nous a demandé d'arrêter d'en produire, ce qu'on a fait.
00:41:39 Donc, toutes ces déséquilibres nous pèsent très lourd et on attend des réponses sur tout cela.
00:41:44 - Mais sur une question comme celle-ci, par exemple, ça va se passer au niveau européen.
00:41:49 Comment ça va être très long ?
00:41:50 Évidemment, il n'y aura pas de solution miracle.
00:41:52 - Ça va être long.
00:41:53 Après, quel cheminement va être proposé ?
00:41:55 Est-ce qu'on va avoir des éléments avec des dates de manière très précise ?
00:41:58 Ça, ça fait aussi partie des éléments.
00:42:00 On est tout à fait conscient que certains éléments vont pouvoir, je l'espère bien, être débloqués ce soir.
00:42:08 L'inverse serait extrêmement grave.
00:42:10 Après, sur d'autres éléments, ça pourra demander un peu plus de temps.
00:42:15 Mais là, il va falloir cranter les dates et dire qu'est-ce qu'on discute, à quel moment et comment on avance.
00:42:20 On ne va pas se laisser mener sans avoir des points très précis.
00:42:25 La liste, certains nous disent qu'on a une liste à l'après-vers.
00:42:28 On a surtout une liste où aujourd'hui, on va être capable de cocher les réponses.
00:42:31 Oui, on a la réponse. Non, on ne l'a pas.
00:42:33 Et à partir de là, on va rediscuter avec l'ensemble de nos adhérents sur toute la France.
00:42:37 Et ici, ça va être le cas avec nos adhérents.
00:42:39 Et on verra les suites que l'on donne.
00:42:41 Merci, monsieur Meunier. Vous l'avez bien compris.
00:42:43 L'important ici, c'est qu'on attend un échéancier, pour être très clair sur les mesures,
00:42:48 avec des mesures qui pourront être prises, des réponses immédiatement.
00:42:51 Voilà ce qu'on attend ici. On attend Gabriel Attal pour la fin d'après-midi.
00:42:54 On va l'écouter depuis les radios des tracteurs qui sont stationnés sur cette nationale.
00:42:58 Voilà, très bien. On mettra les radio.
00:43:00 Merci à vous, Michael Chaillot, aide de la Bretagne.
00:43:03 On va tracer une sorte de diagonale pour rejoindre Olivier Madinier, qui lui est à Limonest, en région lyonnaise.
00:43:08 L'FDSEA du Rhône tenait son assemblée générale annuelle, ce matin, sur un lieu de blocage. Olivier.
00:43:14 Oui, absolument. Un congrès annuel de l'FDSEA du Rhône, qui était prévu de longue date,
00:43:21 et vu les circonstances, qui s'est tenu sur l'autoroute, sur cette portion d'autoroute, de l'autoroute A6,
00:43:28 qui est bloquée et occupée par les agriculteurs du département du Rhône,
00:43:32 depuis maintenant 48 heures, et ces agriculteurs ont reçu la visite du président de la FNSEA, Arnaud Rousseau,
00:43:39 qui leur a affirmé attendre de pied ferme les propositions, les mesures annoncées par Gabriel Attal.
00:43:46 Si le compte n'y est pas, nous poursuivrons, nous durcirons le mouvement, leur a-t-il dit.
00:43:52 En tout cas, les agriculteurs qui sont ici, à Limonest, sont déterminés à rester sur ce site,
00:43:57 au moins jusqu'aux annonces de Gabriel Attal.
00:44:00 Merci beaucoup, je crois qu'on a bien compris de quelle voix les agriculteurs se chauffent aujourd'hui dans l'attente de ces annonces.
00:44:06 Tout de suite, on passe à l'actualité sportive avec vous.
00:44:09 Allez, Les Sports avec Le Hand, ça y est, on passe enfin aux choses sérieuses.
00:44:25 La Frante affronte ce soir la Suède en demi-finale, une victoire, et donc, c'est la finale, regardez.
00:44:30 Place aux choses sérieuses, le tour principal s'est réglé avec un sans faute à la clé.
00:44:35 Dans cette Euro, l'équipe de France est lancée, mais attention aux murs, en demi-finale, c'est le tenant du titre qui se dresse sur sa route.
00:44:42 C'est une demi-finale de championnat d'Europe, les deux équipes sont au même niveau sur ce point-là.
00:44:47 On va s'affronter avec toutes nos armes en présence, et les leurs aussi, et ce sera un grand match de handball.
00:44:52 On est excités à l'idée de pouvoir se frotter à eux, c'est toujours un plaisir.
00:44:57 C'est vraiment un match particulier de jouer face à la Suède, c'est un peu nos rivaux du moment.
00:45:03 Un classique du handball contemporain, l'équipe de France s'apprête à retrouver la Suède en demi-finale,
00:45:08 pour la quatrième fois sur les cinq dernières compétitions internationales.
00:45:12 Un air de déjà vu donc, de revanche également.
00:45:15 Lors du dernier Euro, en 2022, les Suédois avaient sorti les bleus à ce stade de la compétition.
00:45:20 Mais l'ambition des Tricolores, seule équipe toujours invaincue, va bien au-delà d'un simple mauvais souvenir à dissiper.
00:45:26 Notre seul but aujourd'hui c'est d'aller chercher l'or, de continuer à construire notre histoire.
00:45:31 Peu importe qui se dressera sur notre chemin, on aura à cœur de faire un gros match.
00:45:35 Il faudra au moins ça ce soir, pour faire tomber le recordman de Sacral Euro,
00:45:39 et rejoindre l'Allemagne ou le Danemark en finale d'une compétition que la France n'a plus gagnée depuis dix ans.
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00:45:58 Jusqu'où le gouvernement ira-t-il aujourd'hui pour calmer la colère des agriculteurs ?
00:46:02 C'est ce qu'on va voir dans un instant avec nos invités.
00:46:04 Raphaël Stainville est là pour le JDD, Thomas Bonnet bien sûr pour le service politique.
00:46:07 On l'accueillera aussi Nathan Devers qui est écrivain, Alexandre Sabatou député du Rassemblement National de l'Oise,
00:46:13 et à vos côtés Séverin Sergent, agriculteur et membre des Jeunes Agriculteurs de l'Eure et Loire.
00:46:17 A tout de suite.
00:46:18 [Musique]
00:46:20 De retour, on va entamer la partie débat de notre émission.
00:46:23 Raphaël Stainville est là pour le JDD, à vos côtés Alexandre Sabatou qui est député RN de l'Oise.
00:46:28 Bonjour, merci à vous d'être là.
00:46:30 Merci à vous également Séverin Sergent, vous êtes agriculteur et vous êtes membre des Jeunes Agriculteurs d'Eure et Loire.
00:46:34 On parlera évidemment à la fois de votre exploitation, des difficultés qui sont de vôtres,
00:46:37 parce qu'il faut toujours des illustrations bien sûr de cette colère,
00:46:41 mais également de ceux que vous représentez bien évidemment.
00:46:44 Nathan Devers, bonjour.
00:46:45 Bonjour.
00:46:46 Je rappelle que vous êtes écrivain et Thomas Bonnet nous argent également pour le service politique.
00:46:49 Vous l'aurez compris, c'est un peu le jour de vérité pour les agriculteurs.
00:46:52 Le gouvernement se contentera-t-il d'annonces visant à calmer la colère,
00:46:56 ou ira-t-il jusqu'à donner des gages de survie à une profession aux abois ?
00:47:00 Détermination affichée, en tout cas du côté des agriculteurs, on l'a vu tout au long de l'après-midi,
00:47:04 et on en aura encore quelques exemples tout à l'heure.
00:47:07 Quelle que soit d'ailleurs l'action menée, que ce soit des blocages, des barrages filtrants,
00:47:12 l'envie ou pas d'ailleurs de rejoindre Paris, ils ont tous le même objectif,
00:47:16 et donc à charge pour Gabriel Attal de les convaincre que le gouvernement français est réellement de leur côté.
00:47:21 Ce sera un exercice d'équilibriste pour le Premier ministre.
00:47:26 Regardons d'ores et déjà les mesures les plus attendues par la FNSEA.
00:47:31 Je crois qu'il y en a une vingtaine qui ont été listées par ordre de priorité,
00:47:35 et au-delà on a bien compris à travers nos interlocuteurs qu'il y a au moins une centaine de mesures sur la table
00:47:40 si on veut être tout à fait sérieux. On les détaille avec Camille Guédon pour commencer.
00:47:44 Des solutions concrètes, c'est ce qu'attendent tous les agriculteurs du Premier ministre Gabriel Attal.
00:47:51 On a tellement de normes pour sortir le fumier qu'on ne sait pas si on peut le sortir.
00:47:55 Sauf qu'on a nos animaux qui sont dessus, et qu'il faut que ça soit propre,
00:47:59 parce qu'on fait quand même des produits de qualité en France, entre autres le lait.
00:48:02 Et que ça soit extrêmement propre, parce que sinon vous avez les microbes dans le lait,
00:48:05 et que bien sûr le prix est encore à la baisse quand c'est comme ça.
00:48:08 Et là aujourd'hui vous avez votre benne de fumier, vous sortez le fumier,
00:48:10 vous dites comment je fais pour mettre le fumier dans mon champ ?
00:48:12 Parce qu'il doit être à 5 mètres de la route, parce qu'il doit être parallèle à la route,
00:48:15 parce qu'il ne doit pas faire plus d'une benne de largeur.
00:48:18 Autre source de colère, les tâches administratives.
00:48:22 Une contrainte permanente qui asphyxie les agriculteurs.
00:48:25 On passe notre temps à faire de la traçabilité, à faire des déclarations.
00:48:30 Quand on passe 30% de notre temps au bureau, alors qu'on en passait 0 il y a 20 ou 30 ans en arrière,
00:48:36 forcément ça se ressent.
00:48:38 Moi je préfère être dans notre acteur, me promener dans la nature, qu'assis derrière un bureau.
00:48:42 Les agriculteurs suivront avec attention les propositions de Gabriel Attal,
00:48:46 avant d'amplifier ou non le mouvement protestation.
00:48:49 Séverinne Sergent, je vais commencer avec vous.
00:48:53 Si on veut être totalement sérieux, outre le GNR,
00:48:55 sur lequel effectivement le gouvernement a une marge de manœuvre,
00:48:59 et le fameux fonds d'investissement qui pourrait donc apaiser la colère,
00:49:04 sur quoi il faut aller vraiment pour que le mouvement s'arrête demain ?
00:49:09 Je pense qu'il faut qu'il aille sur des mesures structurelles.
00:49:11 Aujourd'hui les agriculteurs vous disent quoi ? On n'a pas de revenus.
00:49:14 C'est simple, alors le gouvernement peut prendre ses dispositions
00:49:17 et annoncer des négociations européennes.
00:49:19 Ils ont signé des traités de libre-échange rien qu'avant-hier.
00:49:23 Et ils nous remettent le Mercosur sur la table.
00:49:26 Aujourd'hui, clairement, Emmanuel Macron dit non, non, non,
00:49:29 il ne se fera pas, on n'en a aucune garantie.
00:49:32 Aujourd'hui, l'État a pris ses dispositions pour soutenir l'Ukraine
00:49:36 et aujourd'hui c'est les agriculteurs qui payent le retour de la guerre.
00:49:39 On voit bien la situation du poulet.
00:49:41 On fait rentrer énormément de poulet ukrainien, du sucre ukrainien,
00:49:45 des céréales ukrainiennes, et dans ces pays-là,
00:49:47 ils ont énormément, je l'ai vu un agriculteur ce matin,
00:49:49 qui me dit qu'ils ont énormément de subventions d'investissement.
00:49:51 Nous n'avons pas de subventions d'investissement.
00:49:53 Ils ont des tracteurs qui sont payés à 80%.
00:49:55 Ce n'est pas le cas chez nous.
00:49:56 Et quand vous avez une situation économique comme la nôtre,
00:49:58 on peut nous dire on va faire un plan d'investissement.
00:50:00 Si vous n'avez pas de revenus, vous allez à la banque
00:50:02 pour leur demander de compléter l'investissement par un emprunt.
00:50:04 La banque vous dit quoi ? Non.
00:50:06 Donc forcément, vous ne pouvez pas investir.
00:50:08 Donc aujourd'hui, l'État doit prendre en compte le fait que
00:50:10 nous avons une agriculture extraordinairement qualitative,
00:50:13 extrêmement diversifiée, mais plus chère que celle des autres.
00:50:16 Donc soit ils font les mesures nécessaires pour que nos productions soient payées
00:50:20 et auquel cas les agriculteurs sont payés, sinon ça ne marchera pas.
00:50:24 Alors, un de nos invités évoquait il y a quelques jours l'idée d'une TVA sociale.
00:50:30 Est-ce que c'est quelque chose, c'est une piste sérieuse qu'on pourrait suivre ?
00:50:32 Alors, c'est tout à fait une piste sérieuse qui peut être suivie.
00:50:34 Elle ne sera peut-être pas acceptée par tout le monde.
00:50:36 L'idée n'est pas forcément idiote.
00:50:38 C'est-à-dire de dire on prend quelques euros sur les achats, et ainsi de suite,
00:50:42 et du coup sur la TVA, et comme ça, ça vous donne entre guillemets
00:50:45 un bon d'achat pour aller acheter local, pour aller soutenir votre agriculteur.
00:50:48 Il ne faut pas oublier non plus la vocation exportatrice de la France.
00:50:52 Moi, je viens d'un département où on produit des céréales,
00:50:54 1,3 milliard d'euros de production par an.
00:50:58 Et cette production-là, elle n'est pas valorisée par le consommateur primaire.
00:51:02 Donc ces agriculteurs-là ne toucheront pas ce soutien-là.
00:51:05 Donc il faut quand même que le gouvernement se rende compte que l'agriculture est vaste,
00:51:09 elle est importante, et qu'il n'en fasse pas une relégation que de 350 000 agriculteurs
00:51:14 dont on se dit "bon, de toute façon, c'est une petite population".
00:51:17 Et enfin, le dernier point, c'est d'arrêter de penser que
00:51:20 à chaque fois qu'on supprime un agriculteur une faire montre, on peut le remplacer.
00:51:23 On le remplace par quoi ? Par un super-tanker, par des importations
00:51:26 qui ne correspondent pas à nos standards.
00:51:28 Alors je vous propose de continuer de parler dans un instant
00:51:30 et d'étendre le débat évidemment à nos autres invités sur les questions de revenus
00:51:33 à travers évidemment le renforcement ou peut-être tout simplement
00:51:36 la mise en place réelle de la loi EGalim.
00:51:39 Et évidemment la question des retraites aussi,
00:51:41 qui a été assez peu évoquée ces derniers jours, mais qui pèse quand même dans la balance.
00:51:44 Mais j'aimerais qu'on prenne aussi le pouls de ce qui se passe sur le terrain.
00:51:47 On va se rendre à nouveau à Bruges.
00:51:50 En Ile-et-Vilaine avec vous Thibault Marcheteau.
00:51:52 Vous êtes aux abords d'un rond-point avec une mobilisation
00:51:55 et je crois qu'on a reçu de la visite aujourd'hui sur place.
00:51:58 Absolument Nellie.
00:52:01 Toutes les personnes que vous voyez se sont donc rassemblées sur ce rond-point
00:52:04 à quelques kilomètres de Rennes à l'appel de la Confédération Paysanne.
00:52:07 Et ils ont eu donc il y a maintenant une dizaine de minutes
00:52:10 la visite de Mathilde Panot, la présidente du groupe LFI
00:52:14 à l'Assemblée Nationale, que vous voyez sur ces images.
00:52:17 Elle est en train d'échanger avec notamment les porte-parole nationaux
00:52:21 de la Confédération Paysanne qui ont tenu un point presse
00:52:24 il y a maintenant plusieurs minutes, qui demandent l'arrêt des accords de libre-échange.
00:52:29 C'est la principale revendication de la Confédération Paysanne,
00:52:32 mais l'augmentation évidemment de la rémunération des agriculteurs,
00:52:35 les paysans comme ils les appellent, l'application de la loi EGalim
00:52:38 pour toutes les productions alimentaires et l'accompagnement financier
00:52:42 pour les agriculteurs, notamment avec des finances publiques,
00:52:46 des aides de la part de l'État beaucoup plus importantes.
00:52:50 Ce rond-point il n'a pas été choisi au hasard par la Confédération Paysanne
00:52:53 parce qu'on se trouve à quelques dizaines de mètres
00:52:56 d'une grande entreprise de l'industrie agro-alimentaire.
00:53:00 Voilà donc environ 150 personnes sur ce rond-point à proximité de Rennes
00:53:03 qui ont donc pu accueillir Mathilde Panot, la présidente du groupe LFI
00:53:08 à l'Assemblée Nationale.
00:53:09 Merci beaucoup Thibault Marcheteau. Alexandre Sabatou, il y a quelques heures
00:53:14 on a entendu un représentant de l'AFDSEA, Bouche du Rhône,
00:53:17 qui nous disait "on ne veut pas de récupération politique de ce mouvement".
00:53:20 On les voit venir tous avec leurs gros sabots qui s'intéressent maintenant
00:53:24 à nos considérations depuis une semaine, deux semaines,
00:53:27 comme si pour la plupart ils découvraient l'agriculture.
00:53:29 Qu'est-ce que vous leur répondez ? Et quand vous voyez cette image,
00:53:31 qu'est-ce que ça vous inspire ?
00:53:33 Tout d'abord c'est vrai que quand on voit Mathilde Panot aller à la rencontre
00:53:36 des agriculteurs, on se dit "c'est un peu l'hôpital qui se fout de la charité".
00:53:40 L'extrême gauche tape sur l'agriculture avec son écologie punitive
00:53:43 depuis des années, et là ils viennent à leur chevet,
00:53:46 donc ça ne trompe personne.
00:53:48 Et on ne peut pas parler de récupération parce qu'on a toujours proposé
00:53:51 finalement une alternative à ce qui est proposé aujourd'hui par le gouvernement.
00:53:54 Par exemple, lors du budget 2024, seul le Rassemblement National
00:53:57 s'est opposé à la hausse des taxes sur les GNR justement
00:54:00 parce qu'on savait que ça allait nuire à nos agriculteurs.
00:54:03 Mais je pense que les agriculteurs attendent finalement des mesures
00:54:06 à plus long terme, notamment sur la surtransposition.
00:54:09 La surtransposition c'est quoi ? C'est qu'il y a des lois européennes qui arrivent
00:54:12 et les Français veulent laver plus blanc que blanc, et donc ils rajoutent des normes.
00:54:15 Par exemple, le Code rural en 1965, il était de 700 pages,
00:54:19 et aujourd'hui on est à plus de 3000 pages.
00:54:22 Donc on l'a entendu chez l'agriculteur du Bord-Bihan que vous avez dit,
00:54:26 de l'Oise, pardon, on n'en peut plus, on ne sait pas ce qu'on doit faire,
00:54:30 est-ce que ça doit être à 5 mètres de la route ou non,
00:54:33 et finalement ils sont perdus. Donc il faut vraiment, si Gabriel Attal veut
00:54:36 envoyer un message clair aux agriculteurs, il doit dire "finie la surtransposition"
00:54:39 qui provoque une concurrence déloyale au sein même de l'Union Européenne.
00:54:42 Nathan Devers, c'est vrai qu'on a l'impression qu'en la matière on est
00:54:45 particulièrement zélés sur les normes, on rajoute, on surajoute
00:54:48 des choses que personne ne nous demande.
00:54:51 Déjà, peut-être supprimer ça, ce serait salvateur ?
00:54:54 Oui, c'est intéressant parce qu'en général, dans les facultés de droit,
00:54:58 quelles que soient les sensibilités juridiques ou philosophiques
00:55:02 des professeurs, ils enseignent tous, à peu près à leurs étudiants,
00:55:06 qu'en France on a un problème d'inflation juridique, c'est-à-dire qu'on a
00:55:09 une tendance comme ça à faire de la loi, vous savez c'est la fameuse
00:55:12 croyance que quand on ne pédale pas au vélo, eh bien on tombe,
00:55:15 enfin c'est vrai pour le vélo, mais c'est l'application de cette vérité
00:55:18 dans le domaine juridique et dans le domaine politique, que si on ne rajoute
00:55:21 pas réforme sur réforme, amendement sur amendement, réécriture de loi
00:55:24 sur réécriture de loi, eh bien on n'agit pas politiquement.
00:55:28 Et en effet, ce que je trouve très intéressant, alors il y a plusieurs
00:55:30 dimensions dans la souffrance des agriculteurs. Il y a une dimension
00:55:33 qu'il ne faut pas nier, qui est peut-être centrale, je ne sais pas,
00:55:35 mais qui est la dimension socio-économique. Quand vous avez en moyenne,
00:55:38 les moyennes ne veulent rien dire, mais en moyenne un agriculteur qui gagne
00:55:41 environ 800 euros par mois, mais on a entendu des agriculteurs nous dire
00:55:45 qu'ils gagnaient 300, 336 euros par mois il y a quelques jours,
00:55:49 donc il n'y a pas besoin de faire un dessin, que c'est des situations
00:55:52 dans lesquelles on ne peut pas vivre économiquement. Mais deuxièmement,
00:55:55 et ça à mon avis c'est aussi la dimension qui est importante, c'est qu'il ne faut pas
00:55:58 que le gouvernement réagisse uniquement sur un plan technocratique,
00:56:01 en se disant comment faire en sorte que les agriculteurs gagnent plus d'argent.
00:56:04 C'est que derrière, comme dans beaucoup d'ailleurs de métiers,
00:56:07 il y a une crise de sens, et une crise de sens qui est profonde.
00:56:10 Et j'aimerais juste dire une chose, c'est qu'évidemment l'écologie,
00:56:13 c'est une exigence absolument centrale, cardinale, peut-être même première,
00:56:18 peut-être que c'est l'exigence première du siècle qui s'ouvre,
00:56:21 mais qu'il ne faut pas que cette écologie se fasse contre les agriculteurs.
00:56:26 Évidemment qu'il va y avoir des contraintes, et évidemment il ne faut pas mentir
00:56:30 que l'écologie, obligatoirement, ça contraindra à changer certaines habitudes
00:56:35 de production, de consommation, certaines énergies qu'on va utiliser, évidemment.
00:56:40 Mais que ça ne doit pas se faire, si vous voulez, en donnant l'impression
00:56:43 de détruire le sens même du métier qui est celui de l'agriculture.
00:56:47 Et surtout que ça doit se faire de manière transversale,
00:56:50 c'est-à-dire que tout le monde doit être concerné et qu'on ne doit pas être pénalisé
00:56:53 par rapport à d'autres pays qui, peut-être, sont moins vertueux en la matière.
00:56:57 On va reprendre ce débat passionnant, mais j'aimerais quand même qu'on retrouve
00:57:00 sur le terrain, et peut-être encore avec un aspect politique, vous allez le voir,
00:57:03 Yael Benhamou. Bonjour, vous êtes au péage de Saint-Arnoux.
00:57:06 Alors ça se trouve dans les Yvelines, c'est pas très très loin de Paris,
00:57:10 une quarantaine de minutes par la route. Là, il y a une action un peu plus récente
00:57:14 qui s'est mise en place, ça fait partie de ce que la FDSE a appelé
00:57:17 les 5 points de blocage des axes qui vont vers Paris.
00:57:21 Et je crois qu'on attend aussi des personnalités politiques cet après-midi sur place.
00:57:24 Oui, exactement, on attend Gérard Larcher ou bien Valérie Pécresse.
00:57:31 Alors comme vous l'avez dit, les tracteurs viennent de se positionner
00:57:34 au niveau des barrières sur l'Addis. Les automobilistes ne peuvent plus passer.
00:57:39 Il y a un blocus. Alors je suis avec Julien Thiry, membre du bureau FDSEA d'Île-de-France.
00:57:46 Alors le blocus, on l'a dit, vient de commencer. Qu'est-ce qui va se passer
00:57:50 et combien de temps cela va durer ?
00:57:51 Alors combien de temps ça va durer, on n'en sait rien, ça va dépendre de ce que va dire le gouvernement.
00:57:55 Nous, en tout cas, on est là pour rester dans le temps et on restera
00:57:58 tant qu'on n'aura pas obtenu ce qu'on veut.
00:58:00 Qu'est-ce que vous attendez ici ? Qu'est-ce que vous allez faire ?
00:58:03 Alors là, on va bloquer l'autoroute. En fait, avec d'autres agriculteurs,
00:58:07 on encercle un petit peu Paris, on bloque les autoroutes pour justement
00:58:10 nous faire entendre et que le gouvernement prenne conscience qu'on est là,
00:58:13 qu'on existe et qu'il arrête de nous délaisser comme il le fait depuis tant d'années.
00:58:16 Et pourquoi avoir choisi précisément ce péage ?
00:58:19 C'est un site où tout le monde passe, en fait.
00:58:23 C'est un des moyens de mettre la pression sur le gouvernement.
00:58:26 Et vous allez le bloquer dans les deux sens ?
00:58:28 Oui, il est déjà bloqué dans les deux sens. Donc voilà, c'est l'objectif de la journée.
00:58:33 Donc on est désolé pour les gens qui ont besoin de passer.
00:58:36 On ne fait pas ça pour faire plaisir, mais on fait ça aussi un peu pour eux,
00:58:40 pour qu'ils prennent conscience que si on se bat aujourd'hui,
00:58:42 on va prendre l'agriculture. Et l'agriculture, c'est quand même l'alimentation avant tout.
00:58:45 Ce sera jusqu'à minuit ou on ne sait pas encore ?
00:58:47 Ce sera jusqu'à minuit. Après, voilà, s'il faut reconduire le mouvement
00:58:49 dans les prochaines journées, on le fera.
00:58:51 Ce sera déterminant, les annonces de Gabriel Attal ?
00:58:54 J'espère que ce sera déterminant. Ça dépend de lui, encore une fois.
00:58:57 C'est lui qui a toutes les cartes en main pour que ce soit déterminant
00:59:01 et qu'on rentre chez nous. On a du travail à faire dans nos fermes.
00:59:04 Donc si on est là, ce n'est pas pour le plaisir.
00:59:06 Vous l'entendez, les agriculteurs sont déterminés à durcir le mouvement.
00:59:10 Ils attendent le discours d'Attal avec impatience.
00:59:13 Ils décideront de ce qu'ils feront juste après.
00:59:15 Merci beaucoup, Yael Benhamou.
00:59:18 Moi, j'aimerais faire un point avec vous, Thomas Bonnet,
00:59:20 sur ces nombreux acronymes et noms de syndicats qu'on entend depuis quelques jours.
00:59:24 Il y a des Français qui les découvrent pour certains.
00:59:27 Alors, vous, vous représentez les jeunes agriculteurs.
00:59:29 On entend beaucoup parler de FNSEA, ça c'est pour le NACIO,
00:59:32 FDSEA au niveau départemental. Il y en a d'autres, la coordination rurale.
00:59:36 Quelles sont les différences, quelles sont les interactions et les rapports de force de toutes ces représentations ?
00:59:43 Alors, on vous a listé justement, vous allez sans doute le voir à l'image,
00:59:46 les forces de ces syndicats. Il y en a cinq. Il y a cinq grands syndicats agricoles.
00:59:50 La FNSEA et les jeunes agriculteurs que l'on a mis ensemble parce qu'il a une alliance
00:59:54 et qui représentent plus de 55%. Ils ont réuni plus de 55% des voix aux dernières élections professionnelles en 2019.
01:00:00 Ensuite, vous avez la coordination rurale, on le voit, un peu plus de 21%.
01:00:04 La Confédération Paysanne et le MoDef.
01:00:07 Alors, dans le détail, qu'est-ce qui différencie ces différents syndicats ?
01:00:10 Bon, alors la FNSEA, évidemment, tout le monde connaît. C'est le syndicat principal, le plus grand syndicat.
01:00:15 212 000 adhérents, c'est considérable à l'échelle du monde agricole.
01:00:21 C'est un syndicat qui discute, qui dialogue beaucoup avec les différents gouvernements depuis des années.
01:00:26 Et c'est d'ailleurs ce qui a provoqué une scission parce qu'on va le voir sur les images sans doute.
01:00:30 La coordination rurale, en fait, elle est née d'une scission avec la FNSEA. C'était en 1991.
01:00:34 A l'époque, il y avait une réforme de la PAC qui avait été engagée, la politique agricole commune à l'échelle de l'Union Européenne.
01:00:40 Et la coordination rurale, en tout cas ceux qui l'ont fondée, ont estimé que la FNSEA était un peu trop proche du gouvernement.
01:00:47 Et donc, ils ont voulu s'en différencier. Ils ont donc lancé leur propre mouvement.
01:00:51 Dans les autres syndicats importants qui réunissent là aussi 20% des voix, vous avez la Confédération Paysanne.
01:00:56 On les voyait tout à l'heure sur les images avec Mathilde Panot. C'est un syndicat plutôt à gauche.
01:01:01 Plus proche de sa sensibilité déjà.
01:01:03 Absolument, qui est très porté sur la question écologique.
01:01:05 On l'a vu notamment, c'est les drapeaux de la Confédération Paysanne lors des manifestations à Saint-Sauline contre les mégabassines.
01:01:11 Voilà, donc eux, ils dénoncent l'ultralibéralisme, les grosses entreprises agricoles au détriment des plus petites exploitations.
01:01:18 Et vous avez le MoDef. MoDef, c'est 2%, donc c'est le plus petit syndicat qui, lui, représente les exploitants familiaux.
01:01:25 Et qui demande notamment plus de revenus, de pouvoir d'achat pour les agriculteurs.
01:01:29 Notez que tous ces syndicats ont été reçus à Matignon cette semaine.
01:01:33 Il n'y a pas eu d'appel commun à manifester malgré tout.
01:01:35 Tous ces syndicats sont désormais engagés dans le mouvement.
01:01:38 Même si la Confédération Paysanne, par exemple, a un peu mis le temps à vendre des silenciems.
01:01:42 Il n'y a pas d'appel commun parce qu'il y a des dissensions idéologiques entre eux.
01:01:45 C'est vrai ça Jean. D'un mot, puisque vous, vous êtes représentant des jeunes agriculteurs, c'est un peu adossé à la FNSE.
01:01:51 En tout cas, vous êtes, on va dire, une branche adessée.
01:01:53 On fait branche commune, nos élections sont en agriculture.
01:01:55 Il y a plus de choses aujourd'hui qui vous réunissent, qui vous rassemblent, que de choses sur lesquelles vous divergez.
01:02:01 Malgré le fait que vous avancez en dehors, dispersés sur le terrain.
01:02:03 On a une vraie différence avec la Confédération Paysanne.
01:02:07 Soyons très clairs, et je crois que les accords seront impossibles avec la Confédération Paysanne.
01:02:11 Elle ne prône pas le même système agricole que prône notre syndicat.
01:02:15 A chaque fois qu'on défend l'installation, ils défendent un autre type d'installation agricole
01:02:19 qui n'est pas toujours liée, à nos yeux, à un modèle économique viable.
01:02:22 En tout cas, avec la conjoncture actuelle.
01:02:24 Quand on passe, aujourd'hui, je vois dans mon département, 20% des exploitations agricoles ont disparu en 10 ans.
01:02:30 Il faut bien répondre à ce renouvellement des exploitations et à cette nouvelle équilibre.
01:02:35 Et la Confédération Paysanne nous répond, divisez les fermes et faites des petites structures.
01:02:39 Vous ne gagnez pas votre vie sur une exploitation un peu supérieure à la moyenne.
01:02:43 Quand vous en avez moins, c'est plus compliqué, à mon avis.
01:02:45 Et en ce qui concerne la coordination rurale, leur slogan en 1992, pour revenir sur ce que vous avez dit,
01:02:51 c'est qu'ils étaient contre la compensation de la baisse des prix par des primes.
01:02:54 C'est toujours là où est leur slogan, on ne veut pas de primes, on veut des prix.
01:02:57 Or le problème, c'est que le marché mondial s'est imposé.
01:03:00 Et qu'aujourd'hui, on est, nous agriculteurs en France, face à nos concurrents canadiens pour du blé dur,
01:03:05 et puis américains, russes, ukrainiens pour du blé tendre, ou pour tout un tas d'autres productions.
01:03:11 Et donc, du coup, les aides compensatoires ont été mises en place pour compléter le fait qu'on vendait en dessous de notre coût de production.
01:03:18 Du coup, c'est pour ça qu'on n'est pas forcément toujours d'accord.
01:03:21 Mais on pourrait manifester ensemble, c'est déjà arrivé dans certains départements.
01:03:24 Si vraiment la crise... Et il y a un moment, c'est au-delà du syndicat.
01:03:28 Aujourd'hui, la crise agricole, elle est très très très profonde.
01:03:31 Donc quand elle vous touche aussi profondément, je crois que ce n'est pas une question d'étiquette.
01:03:35 Et c'est ça qu'il faut bien que le Premier ministre entende, c'est que tous les agriculteurs sont dans la rue aujourd'hui.
01:03:39 - Raphaël Stainville, on entend beaucoup de choses sur les traités de libre-échange,
01:03:42 c'est un terme qui est souvent évoqué sur ces plateaux.
01:03:45 L'idée étant qu'ils nous sont largement défavorables.
01:03:48 Or, quand on regarde la balance, l'équilibre, ce n'est pas forcément vrai.
01:03:53 Il y a des traités qui permettent aussi à la France de s'en sortir, et très largement.
01:03:57 - Ça dépend quelle branche de l'agriculture...
01:04:00 - Donc il va falloir cibler ce qui nous intéresse ou pas.
01:04:03 - Je pense que l'agriculture et les céréaliers doivent être largement bénéficiaires de ces traités.
01:04:10 À l'inverse, tout ce qui concerne les fruits, légumes, j'ai l'impression que c'est à notre désavantage.
01:04:22 Donc il y a de multiples variantes.
01:04:25 Ce qui est certain, c'est que ça se cristallise aujourd'hui sur l'exemple du poulet ukrainien,
01:04:30 importé très largement, alors même qu'on a des exploitations de qualité.
01:04:38 Il y a une distorsion qui est beaucoup moins sur le prix que sur la qualité.
01:04:44 C'est vrai sur l'ensemble de l'agriculture.
01:04:47 C'est là où on en revient. Il y a une conjonction de facteurs.
01:04:50 Il y a les traités de libre-échange et les normes qui s'imposent à l'agriculture française et européenne,
01:04:55 mais qui vient surcharger en énergie des produits qui, par ailleurs,
01:05:01 sont concurrencés par d'autres qui ne correspondent pas aux mêmes normes sanitaires.
01:05:05 C'est là où il y a une distorsion insupportable pour notre agriculture.
01:05:09 Alexandre Sabatheau, quand on écoute le RN, on a souvent la sensation que,
01:05:13 philosophiquement, vous êtes opposé systématiquement à tous les traités de libre-échange.
01:05:18 Est-ce que vous arrivez à faire la part des choses ?
01:05:20 Bien sûr qu'on arrive à faire la part des choses, mais il y a une pancarte qui m'a marqué.
01:05:23 Elle disait "N'importons pas ce que l'on interdit en France".
01:05:26 Si un traité de libre-échange, on veut qu'il marche, il faut qu'il y ait des clauses miroir.
01:05:30 C'est quelque chose qui est annoncé depuis très longtemps par le gouvernement, mais qui n'arrive jamais.
01:05:33 Une clause miroir, ça dit quoi ?
01:05:35 Ça dit que les produits qu'on importe doivent respecter les mêmes normes qu'en France.
01:05:39 Ainsi, ce qu'on fait venir par exemple d'Ukraine,
01:05:42 il faudra que les mêmes normes qu'on impose à nos agriculteurs français soient respectées là-bas
01:05:48 pour qu'il n'y ait pas de concurrence déloyale entre les deux.
01:05:52 Si on ne fait pas ça, on ne peut pas avancer d'un point de vue écologique sur le territoire
01:05:56 sans sacrifier notre agriculture.
01:05:58 Simplement, quand ça se passe si loin, vous comprenez que c'est compliqué à vérifier aussi.
01:06:01 On n'a pas toujours de retour. Non, vous n'êtes pas d'accord ?
01:06:04 C'est tout à fait facile à vérifier.
01:06:07 Alors comment vous faites ?
01:06:08 La clause miroir, elle a été utilisée une fois par Stéphane Le Foll, il faut le savoir, pour des cerises.
01:06:13 On avait un produit pour traiter des insectes sur les cerises qui était interdit en France, autorisé en Espagne.
01:06:17 Elle a été utilisée au sein de l'Union Européenne.
01:06:19 On a arrêté d'importer des cerises qui ne répondaient pas à ce genre de choses.
01:06:22 Moi, c'est tout simple à vous dire. Les OGM.
01:06:25 Les OGM, aujourd'hui, quand on parlait tout à l'heure, vous parliez des clauses de libre-échange,
01:06:28 non, elles ne sont pas bénéfiques pour les céréaliers.
01:06:30 On produit des céréales aujourd'hui en France avec le moins de matières actives quasiment au monde.
01:06:35 On est dans un système le plus dur.
01:06:37 On n'a pas le droit de faire du maïs OGM, on exporte du maïs non OGM et on le fait rentrer chez nous.
01:06:42 Donc c'est assez simple, quand ça vient des États-Unis, quand ça vient du Canada, par exemple,
01:06:45 on sait déjà que c'est une distorsion de concurrence,
01:06:48 parce que sur leur système OGM, ils ont parfois des réductions de charges
01:06:51 parce qu'ils n'utilisent qu'un seul phyto pour des herbes, par exemple.
01:06:53 Alors revenons aussi à l'urgence, à l'imminence des annonces et à ce que veulent les agriculteurs.
01:06:59 On va évidemment parler de rémunération.
01:07:01 Tout ce qu'ils veulent, au fond, c'est pour commencer à être payés au juste prix.
01:07:04 C'est ce que prévoit la loi EGalim II, au fait qu'elle se complète et qu'elle se substitue à la 1.
01:07:11 C'est ce qui est prévu dans la loi.
01:07:13 Or, on s'est rendu compte incidemment ces derniers jours que ce n'était pas du tout appliqué,
01:07:17 parce que la grande distribution réalisait des marges trop importantes.
01:07:20 Ce matin, Bruno Le Maire a tenté de donner quelques gages concernant le respect de cette législation.
01:07:25 Ces contrôles que j'ai lancés il y a plusieurs jours ont fait apparaître un certain nombre d'infractions
01:07:32 de la part des industriels en aval de la formation du prix,
01:07:38 comme de la part de certains distributeurs en amont de la formation du prix.
01:07:44 Dès la semaine prochaine, j'enverrai à tous les industriels et à tous les distributeurs qui sont en infraction
01:07:52 des injonctions de se conformer à la loi.
01:07:55 Tous les distributeurs et tous les industriels qui auront reçu une injonction auront quelques jours pour se conformer à la loi EGalim.
01:08:01 Faute de quoi, ils seront sanctionnés à hauteur de 2% de leur chiffre d'affaires.
01:08:08 Je serai intraitable sur le respect strict, plein et entier de toutes les dispositions de la loi EGalim.
01:08:16 Nathan, c'est bien ? C'est tard ?
01:08:19 C'est intéressant. C'est vraiment très intéressant de voir que le gouvernement,
01:08:24 et je ne lui en fais pas le reproche mais je fais un constat, face à la souffrance des agriculteurs qui s'expriment.
01:08:29 Il est vrai qu'au début c'était une souffrance qui a mis quelques semaines à s'imposer comme un sujet majeur dans le débat public.
01:08:38 Mais enfin, c'est allé relativement vite quand même. Il y a eu en Allemagne, sur les réseaux sociaux ça a grandi,
01:08:43 et puis on en vient maintenant à parler de cela toute la journée, mais bon ça a mis quelques semaines.
01:08:48 Mais globalement, face à la souffrance des agriculteurs, qui est en effet très important,
01:08:52 et que vous avez décrit, je suis d'accord avec votre diagnostic, le gouvernement globalement réagit.
01:08:57 Alors on va voir, peut-être que les annonces de Gabriel Attal vont être un peu de la poudre aux yeux,
01:09:01 ou de la poudre de Perlin-Pinpin comme dirait Emmanuel Macron, peut-être.
01:09:06 Mais en tout cas, ils ont dit "ces revendications sont légitimes, ces blocages sont légitimes,
01:09:11 et nous allons tout faire pour amoindrir la souffrance des agriculteurs".
01:09:16 Et ils ont raison de le faire, je ne leur donne pas tort.
01:09:18 Mais là où je dis que c'est très intéressant et que c'est un peu étrange,
01:09:21 c'est que ce n'était pas à ce genre de comportement et de réflexe que le gouvernement nous avait habitué ces dernières années.
01:09:26 Je vous donne un exemple, quand il y avait eu les gilets jaunes, il y avait une souffrance derrière les gilets jaunes.
01:09:31 Et notamment les gilets jaunes des débuts.
01:09:33 Alors il y a eu des violences qui ont existé pendant les gilets jaunes, mais globalement,
01:09:36 surtout pendant les débuts, c'était des comportements à peu près analogues.
01:09:39 C'était des méthodes de blocage, de rond-point, etc.
01:09:42 Et on n'a pas vu tellement, à ce moment-là, le gouvernement dire, dans l'urgence,
01:09:46 comme premier réflexe, de dire "leur souffrance est absolument énorme,
01:09:50 donc on leur pardonne les blocages et on va agir très vite pour pouvoir faire en sorte que leur situation s'améliore".
01:09:56 Je pense qu'en politique, ce qui est important, c'est vraiment,
01:09:58 quel est votre premier réflexe gouvernemental par rapport à un sujet donné ?
01:10:03 Et là, il y a, objectivement, une inversion de méthode de la part du gouvernement.
01:10:08 Ça, ça me semble intéressant. Est-ce que ça veut dire que le gouvernement a évolué,
01:10:12 et que, par exemple, Gabriel Attal se dit qu'il ne faut absolument pas qu'il soit pris dans un problème social
01:10:19 qui peut recommencer une crise analogue aux gilets jaunes,
01:10:22 ou est-ce que ça veut dire qu'ils font une différence, pour des raisons X ou Y,
01:10:25 entre la colère des gilets jaunes, la colère d'autres mouvements sociaux,
01:10:29 et la colère des agriculteurs dont ils estimeraient qu'elle est plus légitime que d'autres ? Je ne sais pas.
01:10:34 C'est vrai qu'on n'a pas attendu cette fois que ça se radicalise pour tenter de trouver des réponses adéquates,
01:10:39 et pour être en réaction.
01:10:40 Oui, mais il y a quand même un piège pour le gouvernement, c'est qu'on le voit dans la manière dont Bruno Le Maire,
01:10:45 finalement, est à la recherche d'un bouc à misère.
01:10:48 Là, en l'occurrence, c'est l'industrie agroalimentaire.
01:10:52 Pourquoi l'industrie agroalimentaire ? Parce que, pour le reste, il est très largement coupable.
01:10:57 S'agissant des surtranspositions des normes européennes, c'est la France,
01:11:03 c'est les politiques, ce n'est pas l'Europe.
01:11:06 Donc, il essaye de se décharger, d'une part, de la colère légitime des agriculteurs sur un acteur essentiel, il est vrai,
01:11:20 mais là où, finalement, la responsabilité de l'État est beaucoup plus grande.
01:11:26 Thomas, vous voulez dire un mot encore sur Egalim et les manières de le faire respecter via des contrôles renforcés,
01:11:30 et donc, on l'a bien compris, des amendes à la clé ?
01:11:32 Oui, parce que vous avez dit trop tard, et je pense que vous avez tout à fait raison.
01:11:34 Le malaise dans le monde agricole ne date pas d'il y a une semaine.
01:11:37 Les panneaux retournés dans les villes, ça fait depuis l'automne dernier.
01:11:40 Et Marc Fesneau était déjà le ministre de l'Agriculture.
01:11:42 La loi Egalim, elle date pas d'il y a deux semaines.
01:11:44 Donc, les contrôles auraient pu déjà être mis en place depuis longtemps,
01:11:47 surtout quand on sait que les contrôles, ils ont lieu pour les agriculteurs.
01:11:51 C'est-à-dire qu'on contrôle par satellite, presque en temps réel, leurs champs,
01:11:54 et là, on nous dit qu'on n'est pas en mesure de faire les contrôles.
01:11:57 C'est bien qu'il y ait un souci de...
01:11:59 C'est sans doute plus compliqué encore d'aller sur le terrain que d'aller dans la distribution.
01:12:03 Oui, on peut dire que si on avait la volonté, on pourrait mettre en place ces contrôles.
01:12:05 Et ce qui est un peu inquiétant aussi, c'est qu'on est aujourd'hui, à quelques heures maintenant,
01:12:08 des annonces de Gabriel Attal, et ce matin, nous avons deux ministres qui sont encore dans le diagnostic.
01:12:12 Quand vous entendez le Point Presse ce matin, c'est "Voilà ce qui ne va pas, voilà ce qu'on va régler".
01:12:17 Là, je crois que les agriculteurs attendent désormais des réponses. Le diagnostic, c'est terminé.
01:12:20 Alexandre Sabatini, pour vous, ça donne un peu la teneur de ce à quoi on peut s'attendre cet après-midi, d'ores et déjà,
01:12:24 pour rebondir sur ce que dit Thomas ? Ça ne veut pas dire grand-chose, a priori ?
01:12:27 Il était temps qu'il y ait des contrôles qui se mettent en place.
01:12:30 Moi, je me souviens de Gabriel Attal qui voulait se battre contre la fraude.
01:12:34 On attend toujours les résultats. Donc je pense qu'il n'y aura rien à tirer,
01:12:37 parce qu'il faudrait vraiment, encore une fois, changer de direction.
01:12:41 Fin des surtranspositions, fin des close-miroirs. Et ça, il faut bien le comprendre.
01:12:45 Parce que sur le long terme, si on change ces deux derniers points, les agriculteurs vont gagner plus.
01:12:51 Car aujourd'hui, à cause des normes, des multiplications des normes,
01:12:54 c'est des prix de revient qui augmentent, c'est des marges qui diminuent,
01:12:57 et derrière, pour ne pas se faire manger par la concurrence étrangère,
01:13:00 ils sont obligés de baisser les prix.
01:13:02 Donc bien sûr, les agriculteurs se serrent la ceinture, mais moi je suis persuadé
01:13:05 qu'avec ces deux mesures, simplement, le monde agricole irait beaucoup mieux aujourd'hui.
01:13:08 Mais est-ce qu'on est pas déjà un peu sur le long terme ?
01:13:11 C'est-à-dire qu'il faut préparer un échéancier, en admettant qu'il prenne ce genre de décision un peu radicale,
01:13:15 mais de quoi ont besoin les agriculteurs tout de suite, maintenant,
01:13:18 pour avoir l'impression de retrouver un peu d'air, un peu de souffle ?
01:13:21 Je suis pas sûr qu'on est sur le long terme, parce que les clauses de négociations commerciales sont en cours.
01:13:27 Elles vont finir fin février.
01:13:29 Donc on peut tout de suite tendre le bras des négociations ?
01:13:32 Et puis à un moment, je le dis toujours, le président de la République,
01:13:35 il a un crayon pour signer des décrets.
01:13:38 Donc ça veut dire que s'il veut, en tant que président de la République,
01:13:41 il peut à tout moment engager une vraie réforme, une vraie politique,
01:13:45 et prendre son rôle à bras-le-corps.
01:13:47 Il traverse une crise, il a des voyages diplomatiques, il est en Inde,
01:13:50 et on voit bien qu'il préfère vendre des avions, vendre des armes en Ukraine,
01:13:53 que sauver ses 300 000 paysans. Soyons très clairs.
01:13:56 Quand vous parliez de la souffrance des gilets jaunes tout à l'heure,
01:13:58 vous savez quelle est la différence entre la souffrance des gilets jaunes et la souffrance des agriculteurs ?
01:14:01 C'est un suicide par jour.
01:14:03 Ça va être entre 3 500 et 7 000 suicides sous les deux quinquennats d'Emmanuel Macron.
01:14:08 Ça veut dire entre 1 et 2 % des agriculteurs français qui vont se suicider en 10 ans.
01:14:12 Aujourd'hui, c'est ça aussi, la souffrance, et je pense que le gouvernement le sait.
01:14:16 Alors évidemment, les statistiques de l'MSA ne sont pas celles-ci,
01:14:18 parce que quand vous citez une exploitation agricole,
01:14:20 ça peut passer comme un accident du travail, pour le savoir, pour protéger la famille.
01:14:24 Mais aujourd'hui, la souffrance, elle est là, et le gouvernement le sait,
01:14:27 et il sait très bien que ce sont des chiffres qui s'y sortent,
01:14:30 qui vont toucher l'opinion publique.
01:14:32 Et là, d'autant plus, et le dernier point, c'est que le drame qui s'est passé à Pamier
01:14:37 fait qu'en plus, ça a rajouté une part d'émotion dans ce mouvement.
01:14:42 Le décès de notre consoeur agricultrice et de sa fille
01:14:45 font que ce sont des gens qui se battaient pour survivre.
01:14:48 Et là, je pense que la distinction a fait changer la teneur de ce mouvement.
01:14:53 Je l'ai évoqué brièvement tout à l'heure,
01:14:55 mais il y a aussi la question des retraites qui est sous-jacente.
01:14:58 Ça ne fait pas partie de ce qu'on met en avant instantanément,
01:15:03 et vous ne vous êtes pas beaucoup fait entendre non plus,
01:15:06 à l'époque des manifestations contre les retraites,
01:15:08 mais ça reste quand même quelque chose qui vous est...
01:15:10 Les retraites des agriculteurs ne sont vraiment pas calquées sur les autres régimes
01:15:16 et vous êtes largement perdant.
01:15:18 Est-ce que vous pouvez nous en dire un mot ?
01:15:20 - Oui, on peut vous en dire un mot.
01:15:21 - Ça, c'est trop technique.
01:15:22 - Non, non, on ne va pas être technique.
01:15:23 Nous, nous sommes une profession où on cotise sur la totalité de notre carrière.
01:15:26 C'est-à-dire que, normalement, on doit passer aux 25 meilleures,
01:15:28 mais on était sur la totalité de la carrière.
01:15:30 Vous cotisez à l'année.
01:15:31 C'est-à-dire qu'une année commence au 1er janvier, vous cotisez à l'année.
01:15:34 Et on cotise des taux en fonction de nos revenus.
01:15:37 C'est là qu'il y a peut-être une réforme fiscale et sociale à faire
01:15:40 entre la distinction de la trésorerie et du revenu d'entreprise
01:15:43 et les prélèvements privés.
01:15:44 Mais ça, c'est autre chose et c'est aussi à nous de le proposer
01:15:46 aux pouvoirs publics et aux élus.
01:15:48 La retraite fait qu'aujourd'hui, en agriculture,
01:15:50 vous cotisez pour des fois des sommes importantes
01:15:52 et les agriculteurs touchent 1000 euros, 1100 euros.
01:15:55 Et quand vous avez travaillé 60 heures la semaine,
01:15:58 70 heures la semaine, toute votre vie,
01:16:00 et que vous arrivez à toucher le minimum vieillesse,
01:16:03 alors que vous avez cotisé,
01:16:04 et que les gens touchent le minimum vieillesse
01:16:06 et qu'ils n'ont pas cotisé,
01:16:08 là c'est clair que les agriculteurs se disent
01:16:10 "on sert à quoi ?"
01:16:11 - Nathan, ça rejoint aussi ce qu'on disait un peu tout à l'heure,
01:16:14 que pendant longtemps, on ne les a pas entendus
01:16:17 parce qu'eux aussi ne se sont pas forcément fait entendre
01:16:19 sur d'autres sujets.
01:16:21 Les retraites en font partie.
01:16:23 Ils sont restés un peu dans cette majorité silencieuse,
01:16:26 les agriculteurs, pendant de longues années.
01:16:28 - Oui, c'est vrai.
01:16:30 Et c'est là peut-être, je suis parfaitement d'accord
01:16:32 avec ce que vous avez dit.
01:16:33 Mon sujet n'est pas de faire de la compétition victimaire
01:16:36 avec les Gilets jaunes du tout.
01:16:38 Ce serait terriblement malsain.
01:16:39 En revanche, je pense que les éléments de comparaison
01:16:41 sont intéressants.
01:16:42 Parce que les Gilets jaunes, c'était aussi un peuple
01:16:46 qu'on n'entendait pas tellement,
01:16:48 qu'on n'avait pas vu spécialement venir.
01:16:50 C'était une révolte que les gens n'avaient pas particulièrement,
01:16:53 en tout cas je parle des observateurs, les politistes,
01:16:55 les observateurs de la vie politique n'avaient pas vu monter.
01:16:58 Et parmi les revendications des Gilets jaunes,
01:17:01 il y avait quand même une sorte d'infra-revendication
01:17:04 qui n'était pas directement politique,
01:17:05 mais qui les sous-tendait toutes,
01:17:06 qui était la revendication à la représentation,
01:17:08 à la visibilité.
01:17:09 Ces gens-là disaient, nous, nous avons une souffrance,
01:17:11 une souffrance sociale, une souffrance économique,
01:17:14 dont il n'est jamais question,
01:17:16 qui est plus ou moins invisible.
01:17:17 Et c'est ça qu'on aimerait d'abord poser.
01:17:19 Il me semble qu'il y a quand même ce sujet-là
01:17:23 qui est comparable avec ce que sont en train
01:17:25 aujourd'hui de faire les agriculteurs.
01:17:26 Et en effet, pour mille et une raisons,
01:17:28 qui ne tiennent pas nécessairement à du mépris
01:17:30 ou à de la condescendance volontaire et consciente,
01:17:32 mais pour mille et une raisons,
01:17:33 c'est vrai que leur souffrance n'était pas un sujet
01:17:36 de débat politique,
01:17:38 alors que tout le monde était totalement conscient
01:17:40 du fait qu'ils étaient souffrants.
01:17:41 C'était notamment, je pense au film de Guillaume Canet,
01:17:43 sur ça, le chiffre que vous dites sur les suicides,
01:17:46 un suicide par jour, c'est un chiffre également
01:17:48 que tout le monde connaît,
01:17:49 et même bien avant cette colère,
01:17:51 mais en effet, ce n'était pas un sujet.
01:17:52 Et donc, je trouve ça assez sain, je le dis,
01:17:54 que ce sujet-là vienne s'imposer
01:17:56 et que la réaction du gouvernement,
01:17:58 encore une fois, on verra,
01:17:59 évidemment qu'il y aura de la communication,
01:18:01 évidemment que c'est difficile,
01:18:02 parce que parmi les revendications des agriculteurs,
01:18:04 elles se heurtent quand même à des grands principes
01:18:06 qui sont quasiment impossibles à supprimer.
01:18:08 Le libre-échange, la mondialisation,
01:18:11 l'écologie, la réglementation,
01:18:13 tout ça, ce sont des principes qu'on ne peut pas abolir
01:18:16 et avec lesquels il faudra trouver des compromis,
01:18:18 une sorte de casuistique difficile,
01:18:20 mais en tout cas, c'est pour ça que je faisais cette comparaison
01:18:22 et on verra si elle se vérifie ou pas dans les mois à venir.
01:18:25 - Le film s'appelait "Au nom de la Terre".
01:18:26 - "Au nom de la Terre", exactement.
01:18:27 - Oui, et moi-même je vais vous oublier,
01:18:29 je vous avoue que c'est mon chef d'édition qui vient me le souhaiter.
01:18:31 Alors, j'aimerais juste vous faire agir à un dernier son,
01:18:33 à la fois Alexandre Sabatou et Raphaël Stainville,
01:18:36 c'est Arnaud Rousseau, qui est le patron de la FNSEA,
01:18:39 qui nous dit, en somme,
01:18:40 "L'Europe, on en a besoin aussi",
01:18:43 parce que certains finissent par schématiser un petit peu
01:18:46 et vouloir montrer les choses en noir et blanc.
01:18:50 Écoutez ce qu'il nous dit.
01:18:51 - L'Europe, on en a besoin.
01:18:54 D'abord parce qu'on bénéficie tous de ces politiques publiques de la PAC
01:18:59 et ensuite parce que c'est l'espace qui nous permet d'être en paix depuis 80 ans.
01:19:03 En revanche, cette déconnexion entre une administration, une commission
01:19:08 et la réalité de ce que vivent les Européens sur le terrain n'est pas tenable.
01:19:11 Et je le dis parce que nous allons avoir des élections européennes dans quelques mois.
01:19:17 Et ce qu'on constate de la révolte de l'ensemble des agriculteurs européens,
01:19:22 c'est que finalement ce qu'on nous a proposé, c'est un échec.
01:19:24 - Il parle de la PAC.
01:19:26 Déjà le déblocage des aides de la PAC, ça serait une bonne chose pour commencer.
01:19:30 Mais Alexandre Sabatou, il nous dit "L'Europe, on en a besoin".
01:19:33 Ce n'est pas toujours l'ennemi absolu.
01:19:35 On a tendance, quand on écoute le RN, à tout mettre sur le dos de l'Europe systématiquement.
01:19:40 - Non, mais pas tout le dos sur l'Europe non plus.
01:19:43 Mais il ne faut pas exagérer en disant qu'on doit tout à l'Europe
01:19:46 et que c'est grâce à l'Europe que les agriculteurs tiennent.
01:19:48 Moi, j'aimerais rappeler un chiffre simple.
01:19:50 En 2022, la contribution nette de la France était de 9,5 milliards d'euros.
01:19:54 Ça veut dire que les Français, l'impôt des Français,
01:19:57 on donne 9,5 milliards d'euros en plus que ce qu'on reçoit de l'Union Européenne.
01:20:01 Donc cet argent, si on n'avait pas ce différentiel-là,
01:20:04 on pourrait l'investir tout aussi bien nous-mêmes dans l'agriculture.
01:20:07 Donc non, là-dessus, c'est un faux sujet.
01:20:09 - Vous confirmez ce chiffre ?
01:20:10 - Oui, on confirme ce chiffre, évidemment.
01:20:12 Il y a longtemps que ça s'est inversé et qu'on fait un chèque,
01:20:15 que la France fait un chèque à d'autres pays d'Europe, soyons clairs.
01:20:18 La Pologne, en revanche, elle touche de façon nette.
01:20:21 Elle paye moins que ce qu'elle touche.
01:20:23 Donc c'est clair qu'on subventionne, nous, avec notre déficit budgétaire français,
01:20:27 puisque à chaque fois qu'on fait, c'est de la dette, d'autres pays.
01:20:30 Et la concurrence, on sent même de l'Europe.
01:20:32 Évidemment que l'Europe, elle a eu du bon pour l'agriculture,
01:20:35 il n'y a pas de sujet là-dessus.
01:20:37 Mais il ne faut pas oublier non plus qu'elle a amené 1 million d'agriculteurs
01:20:40 à devenir ce qu'elle espère, 150 000 en 2040 ou 2050.
01:20:44 Donc ça veut quand même bien dire qu'elle avait un cap.
01:20:46 Et elle a changé l'Europe.
01:20:48 En 40 ans, elle a oublié son principe fondamental sur lequel elle a été basée,
01:20:52 qui était la souveraineté alimentaire.
01:20:54 Aujourd'hui, elle nous dit, le Green Deal, c'est quoi ?
01:20:57 C'est 25 % d'agriculture biologique, donc un recul de la production.
01:21:01 Et aujourd'hui, l'Europe dit, c'est pas grave,
01:21:03 on protège les sols européens, et on va polluer ailleurs,
01:21:05 et on fait venir des bateaux.
01:21:07 C'est ça, quand même.
01:21:09 Elle a quand même changé en 40 ans ou en 50 ans.
01:21:12 Donc c'est pour ça que tout n'est pas mauvais, mais il y a eu du changement.
01:21:15 - Et en conclusion, peut-être, Raphaël, sur les attentes de Gabriel Attal ?
01:21:19 - Sur les attentes de Gabriel Attal, on voit qu'il est contraint,
01:21:22 contraint parce qu'un certain nombre de choses ne dépendent pas de lui,
01:21:25 et en même temps, il est attendu.
01:21:27 Il ne peut pas rester sans annoncer des mesures fortes.
01:21:30 Il y aura des mesures symboliques sur le gasoil, probablement.
01:21:35 Mais pour le reste, on le voit, sa marge de manœuvre est très étroite,
01:21:39 en dépit des attentes immenses des agriculteurs.
01:21:41 - Et Thomas, vous nous confirmez, il n'y a rien qui a flûté,
01:21:43 qui a filtré depuis ce matin ?
01:21:45 - Non, comme disait Raphaël, sans doute quelque chose sur le GNR.
01:21:48 C'est ce qu'il peut faire dans l'immédiat, mais les marges sont très limitées.
01:21:52 Et l'administration autour du sujet agricole est telle
01:21:55 que même s'il prenait des décisions avant qu'elles aient un réel impact
01:21:58 sur les agriculteurs, il faudrait même du temps.
01:22:01 Donc même dans la méthode, ça va être très compliqué de faire comprendre
01:22:04 aux personnes concernées par ces annonces qu'elles vont avoir un effet rapidement.
01:22:07 - Merci beaucoup.
01:22:09 Je ne sais plus qui reste, qui nous quitte.
01:22:12 Monsieur le député, merci d'avoir été des nôtres cet après-midi.
01:22:15 Raphaël également. Je crois que Céverin, Sergent, vous restez avec nous,
01:22:19 ainsi que Nathan à tout à l'heure.
01:22:21 - Nous sommes de retour à la une, évidemment, la mobilisation des agriculteurs,
01:22:29 alors que dans une heure, normalement, Gabriel Attal doit procéder
01:22:34 à un certain nombre d'annonces depuis le sud-ouest.
01:22:36 On va partir à Agen pour commencer ce journal.
01:22:39 L'un des lieux les plus symboliques peut-être de ce mouvement,
01:22:42 où les agriculteurs ont déjà mené de nombreuses actions coup de poing.
01:22:45 Antoine et Steph, vous êtes sur place.
01:22:47 Les agriculteurs sont donc arrivés devant la préfecture.
01:22:50 Vous voyez ces images en direct, non sans montrer, encore une fois,
01:22:53 leur détermination.
01:22:55 Antoine et Steph, en direct d'Agen. Est-ce que vous nous entendez, Antoine ?
01:23:03 - L'image de la préfecture.
01:23:05 Oui, je vous entends très bien. Vous m'entendez aussi ?
01:23:08 Allez-y.
01:23:09 - Ils viennent de recouvrir l'entrée de la préfecture,
01:23:12 cette grande porte de lisier, à l'instant.
01:23:14 Imaginez un petit peu l'odeur dans tout le quartier.
01:23:17 Il y a énormément de monde en face de la préfecture.
01:23:19 Vous voyez, les agriculteurs se sont massés ici.
01:23:22 Ils sont venus avec beaucoup de tracteurs, beaucoup de déchets agricoles
01:23:24 qu'ils ont déposés devant le bâtiment officiel d'Agen.
01:23:28 Et d'après plusieurs sons de cloche que nous avons ici,
01:23:31 au sein des manifestants, il y aurait deux options pour l'instant.
01:23:34 La première, ce serait, évidemment, vous le savez,
01:23:37 ranger derrière la décision nationale et l'accord conclu par la FNSEA
01:23:41 du côté de Paris.
01:23:43 Et l'autre décision prise par d'autres membres de la coordination rurale
01:23:48 qui se trouve autour de moi serait de partir pour Paris en tracteur
01:23:51 dès la nuit prochaine pour pouvoir se rendre à Paris
01:23:54 et manifester à Paris demain dans la journée.
01:23:56 Voilà, ce sont les deux options pour l'instant qui sont sur la table à Agen.
01:24:00 Sachant que le comité local de la coordination rurale,
01:24:03 vous pouvez le voir sur ces images, ce sont des irréductibles.
01:24:07 Ce ne sont pas des gens qui veulent lâcher sur les revendications
01:24:12 assez facilement.
01:24:14 Merci Antoine et Stéphane, en direct d'Agen.
01:24:16 Évidemment, on va continuer à suivre cette situation
01:24:18 avec ce mouvement de colère, notamment des agriculteurs à Agen.
01:24:22 Thibault Marchoteau, vous êtes, vous, en région Rennaise,
01:24:26 à Brue, très exactement.
01:24:27 Près de 200 personnes se sont rassemblées depuis le début d'après-midi
01:24:30 et il y a eu notamment la visite de Mathilde Pannot en début d'après-midi.
01:24:35 Oui, effectivement, Vincent Mathilde Pannot qui est encore présente
01:24:40 sur ce rond-point, qui échange avec les personnes de la Confédération paysanne
01:24:44 mais aussi avec les journalistes sur place.
01:24:45 Environ 150 personnes sont présentes sur ce rond-point
01:24:48 à une dizaine de kilomètres de Rennes et c'est à l'appel
01:24:51 de la Confédération paysanne que de nombreuses personnes
01:24:55 se sont donc rassemblées, juste à côté d'une grande entreprise
01:24:57 d'agroalimentaire pour bloquer un rond-point
01:25:00 qui est situé sur une départementale.
01:25:02 La présidente des députés LFI est donc là depuis une heure,
01:25:05 elle a échangé notamment avec les porte-parole de la Confédération paysanne
01:25:09 pour évoquer leurs revendications, notamment l'arrêt des accords
01:25:12 de libre-échange, l'application stricte de la loi EGalim
01:25:15 pour toutes les productions alimentaires, mais aussi une meilleure répartition
01:25:19 de la PAC, la politique de la PAC.
01:25:22 Ici, on va donc suivre attentivement évidemment les annonces
01:25:25 de Gabriel Attal, tout le monde a dit que dans une heure
01:25:28 ils seront prêts d'un poste de radio pour suivre donc ces annonces.
01:25:32 On va suivre donc ces annonces et ils se sont dits prêts
01:25:35 à durcir le mouvement si ces annonces ne sont pas satisfaisantes
01:25:38 à notamment rejoindre les grandes métropoles de l'Ouest
01:25:41 ou encore la capitale.
01:25:43 Merci beaucoup Thibault Marcheteau.
01:25:46 Et puis on va parler du reste de l'actualité avant de se rendre
01:25:49 dans le sud-ouest en Haute-Garonne où on attend d'un moment à l'autre
01:25:52 l'arrivée de Gabriel Attal. Parlons aussi du procès
01:25:55 des attentats de Trebb et Carcassonne qui se poursuit aujourd'hui.
01:25:58 À l'ordre du jour, les témoignages des partis civils.
01:26:01 Sandra Buisson, vous êtes avec Axel Raybaud à la Cour d'assises spéciale
01:26:04 de Paris. Il y a eu ce matin le témoignage notamment d'un policier
01:26:07 blessé par le terroriste alors qu'il faisait son jogging
01:26:10 avec des collègues.
01:26:13 Oui, c'est le deuxième miraculé de cet attentat.
01:26:16 Un homme de 48 ans qui s'avance à la barre, qui est toujours policier
01:26:19 mais qui a quitté les CRS dans la police.
01:26:22 De ce jour, il se rappelle le coup de poing à la poitrine
01:26:25 qu'il a ressenti quand le terroriste lui a tiré dessus
01:26:28 alors qu'il revenait d'un footing avec ses collègues CRS.
01:26:31 Ils étaient en train de revenir au casernement à ce moment-là.
01:26:34 Il se rappelle avoir vu dans les yeux d'un de ses collègues
01:26:37 après les tirs la torpeur, la peur et l'incompréhension.
01:26:40 Se faire tirer dessus, c'est quelque chose dont j'étais conscient
01:26:43 dans le cadre de mes fonctions, a-t-il expliqué à la barre.
01:26:46 Sauf que là, il était en civil et désarmé.
01:26:49 Depuis, c'est l'hyper-vigilance, c'est ce qu'il explique.
01:26:52 A tout instant, il m'est arrivé de sortir mon arme
01:26:55 pendant que je mangeais dans le camion pour qu'elle soit accessible
01:26:58 s'il se passe quelque chose.
01:27:01 J'ai développé des techniques pour être sûre qu'on ne me suive pas.
01:27:04 Il est toujours actuellement suivi par un psychologue 5 ans après
01:27:07 et il prend de plus en plus de précautions pour protéger sa famille
01:27:10 avec ce sentiment, celui d'être toujours une cible permanente.
01:27:13 - Merci beaucoup pour toutes ces précisions en direct
01:27:16 de la cour d'assises spéciale.
01:27:19 Sandra Buisson et puis le ministre de l'Intérieur, Vincent,
01:27:22 a réuni ce matin tous les préfets au lendemain de la décision
01:27:25 de l'ESSAGE concernant la loi immigration.
01:27:28 - Un projet de loi largement retoqué.
01:27:31 Gérald Darmanin annonce dans cette publication sur X
01:27:34 prendre plusieurs instructions, notamment contre les étrangers
01:27:37 délinquants et contre les filières d'immigration irrégulières.
01:27:40 - Le président de la République s'est entretenu hier soir
01:27:43 avec le Premier ministre indien Narendra Modi.
01:27:46 Il était aujourd'hui l'invité d'honneur du défilé pour la fête nationale indienne,
01:27:49 le Republic Day. Une visite de deux jours
01:27:52 aux nombreux enjeux pour consolider le partenariat stratégique
01:27:55 et surtout économique avec l'Inde.
01:27:58 - Merci beaucoup. Une image dont on vous parlait tout à l'heure.
01:28:01 Le PH de Saint-Arnoux, qui est bloqué depuis le début de l'après-midi,
01:28:04 reçoit de la visite en ce moment.
01:28:07 C'est Gérard Larcher, le président du Sénat,
01:28:10 qui s'entretient avec des représentants du monde agricole.
01:28:13 Je crois que Valérie Pécresse aussi est du déplacement dans les Yvelines.
01:28:16 On voit aussi Thomas Bonnet,
01:28:19 on peut peut-être en dire un mot, cette image
01:28:22 évidemment très symbolique. Et beaucoup de politiques
01:28:25 qui se sont greffées à ces revendications du jour.
01:28:28 On parlait tout à l'heure de Mathilde Panot.
01:28:31 On a vu un certain nombre de députés RN qui étaient sur le terrain
01:28:34 ces derniers jours. L'enjeu, il est là
01:28:37 et l'échéance électorale aussi.
01:28:40 - Quand vous avez 85% de l'opinion qui soutient un mouvement,
01:28:43 vous avez forcément les hommes et les femmes politiques
01:28:46 qui s'y intéressent de près. Voilà pourquoi nous avons ces images.
01:28:49 Notons que tous les partis se sont engagés
01:28:52 quasiment sur cette colère
01:28:55 des paysans, des agriculteurs.
01:28:58 Parce que c'est désormais le premier thème de ces élections européennes.
01:29:01 On a beaucoup parlé de l'Europe, on parle beaucoup d'Europe
01:29:04 lorsqu'on parle de l'agriculture. Et donc c'est devenu de fait
01:29:07 le premier thème de cette campagne pour les élections européennes.
01:29:10 - Et puis tout peut se dénouer ou pas dans les prochaines minutes,
01:29:13 en tout cas dans l'heure qui vient
01:29:16 du côté de Montastruc, de Salis,
01:29:19 ça se trouve en Haute-Garonne. C'est ici qu'on attend
01:29:22 Jean-Luc Thomas et Gabriel Attal d'ici une petite demi-heure
01:29:25 sur une petite exploitation agricole. C'est une petite localité
01:29:28 dans laquelle vous avez eu accès. Racontez-nous un peu
01:29:31 dans quel état d'esprit sont ceux qui auront les annonces
01:29:34 en direct de la part du Premier ministre.
01:29:37 - Eh bien écoutez,
01:29:40 d'abord l'exploitant ici.
01:29:43 Nous sommes sur ces terres, nous sommes
01:29:46 près de ces bovins.
01:29:49 Ce sont des bœufs
01:29:52 de race gascogne, race à viande.
01:29:55 Il a souffert de la fameuse
01:29:58 grippe bovine et c'est pour ça
01:30:01 que le Premier ministre vient ici.
01:30:04 Il avait demandé de rencontrer un exploitant,
01:30:07 un éleveur qui avait été touché
01:30:10 par cette grippe bovine.
01:30:13 Et voilà pourquoi le Premier ministre vient à Montastruc.
01:30:16 Ici, on est au cœur des Pyrénées,
01:30:19 entre Saint-Giron, Saint-Gaudens,
01:30:22 une commune de 300 habitants,
01:30:25 une commune qui compte une dizaine d'éleveurs.
01:30:28 Et évidemment, ils sont tous touchés
01:30:31 par les différentes crises,
01:30:34 que ce soit l'électricité, que ce soit les normes,
01:30:37 mais aussi le problème
01:30:40 avec le gaz,
01:30:43 le gasoil non routier.
01:30:46 Donc c'est finalement
01:30:49 ici un exemple minimum,
01:30:52 mais qui représente tout le monde.
01:30:55 C'est ce que me disaient des représentants syndicaux
01:30:58 tels que la FNSEA, ici, enfin local,
01:31:01 et puis les jeunes agriculteurs
01:31:04 du 31 de la Haute-Garonne.
01:31:07 Alors le Premier ministre va arriver,
01:31:10 alors peut-être qu'il y aura du retard, parce qu'au départ,
01:31:13 il devait se poser à Toulouse, finalement,
01:31:16 il s'est posé à Tarbes,
01:31:19 et il y a un comité d'accueil qui s'est mis en place
01:31:22 juste à côté de l'aéroport,
01:31:25 donc cela risque de prendre du temps,
01:31:28 mais des négociations sont en cours pour lever ce barrage.
01:31:31 C'est ce que nous disaient tout à l'heure
01:31:34 des officiels.
01:31:37 Donc le Premier ministre va arriver,
01:31:40 il va d'abord discuter avec l'exploitant,
01:31:43 il va avoir une réunion hors presse
01:31:46 avec les différents syndicats de Haute-Garonne,
01:31:49 ça va aller de la FDSEA 31,
01:31:52 il y aura également les jeunes agriculteurs de Haute-Garonne,
01:31:55 il y aura la Confédération Paysanne,
01:31:58 il y aura même les apiculteurs
01:32:01 qui seront présents pour parler
01:32:04 biodiversité et pour parler aussi
01:32:07 sur l'ensemble des problèmes
01:32:10 liés au glyphosate par exemple
01:32:13 et à tous les produits
01:32:16 qui posent problème actuellement
01:32:19 pour l'agriculture.
01:32:22 Donc voilà, un programme chargé,
01:32:25 et puis à 16h30, il y aura une conférence de presse
01:32:28 où il y aura forcément des annonces
01:32:31 très attendues par tous les agriculteurs de France.
01:32:34 Merci beaucoup cher Jean-Luc,
01:32:37 on est là avec vous, donc arrivez sans doute aux intours
01:32:40 de 16h30, 16h45 du Premier ministre Autrimage
01:32:43 avant de vous présenter les invités qui composent
01:32:46 ce dernier plateau de l'après-midi pour 180 minutes d'info.
01:32:49 C'est un peu l'épicentre de la contestation
01:32:52 mais avec quelques actions qui se sont quelque peu radicalisées,
01:32:55 ça se passe à Agin où la préfecture est un petit peu
01:32:58 le nœud de la concentration de cette colère
01:33:01 avec des tracteurs qui encore ont déversé du fumier
01:33:04 tout au long de l'après-midi, on avait déjà aperçu
01:33:07 peut-être même du purin, on avait déjà aperçu ces images
01:33:10 ces derniers jours, c'est de tout cela
01:33:13 dont nous allons parler avec nos invités, Nathan Devers qui est resté.
01:33:16 On accueille Jordan Florentin, j'en ai chez Boulevard Voltaire.
01:33:19 Bonjour, et également à vous Véronique Lefeuque,
01:33:22 merci d'être là. - Bonjour. - Vous êtes la présidente nationale
01:33:25 de la coordination rurale, et puis Séverin Sergent
01:33:28 qui est agriculteur et membre lui des Jeunes Agriculteurs d'Or et Loire
01:33:31 et resté en notre compagnie.
01:33:34 Qu'attendez-vous, même le floc de Gabriel Attal,
01:33:37 tout à l'heure on a déjà évoqué les mesures
01:33:40 qui étaient peut-être en mesure,
01:33:43 qui sont de son ressort, des mesures immédiates,
01:33:46 mais que faut-il faire pour aller au-delà
01:33:49 et empêcher que ce genre d'image ne se reproduise,
01:33:52 voire même prenne une tournure un peu plus violente
01:33:55 dans les jours à venir ? - Déjà je ne comprends pas
01:33:58 comment se fait-il que des annonces n'aient pas déjà été faites.
01:34:01 Il y a des mesures qui auraient dû l'être
01:34:04 dès le départ, dès lundi soir,
01:34:07 par rapport aux trésoreries des agriculteurs.
01:34:10 Ils savent que chaque année, les agriculteurs perçoivent,
01:34:13 après avoir fait de lourds dossiers, qu'ils ont payé
01:34:16 l'argent de la PAC, la politique agricole commune,
01:34:19 des aides à l'origine compensatoire
01:34:22 par rapport à des prix qui sont redescendus
01:34:25 et qui ont resté faibles pour être soi-disant compétitifs
01:34:28 et aller à l'export. Et c'est à ce moment-là
01:34:31 que la coordination rurale est née, parce que nous nous sommes
01:34:34 opposés à cette politique de subvention,
01:34:37 quelque part. Et ces aides-là,
01:34:40 nous les recevons alors même
01:34:43 que nous avons déjà récolté
01:34:46 les productions mises en sol,
01:34:49 mises en terre. Donc,
01:34:52 l'agriculteur se trouve en fin d'année
01:34:55 à mettre des cultures en place,
01:34:58 à devoir faire un relais auprès
01:35:01 de la banque pour acheter les semences
01:35:04 des récoltes qui vont l'être
01:35:07 l'été prochain. Sauf que les aides,
01:35:10 elles ne sont perçues
01:35:13 que fin d'année.
01:35:16 Donc, il y a un décalage.
01:35:19 Aujourd'hui, toutes ces aides qui ont été versées
01:35:22 en partie au mois d'octobre et
01:35:25 une autre partie au mois de décembre ne sont pas encore soldées.
01:35:28 Ces aides-là, il aurait pu dire
01:35:31 "je demande la mise en paiement de tout ce qui est dû".
01:35:34 On a tous les agriculteurs
01:35:37 qui ont été victimes de la grippe aviaire,
01:35:40 qui n'ont pas vendu de l'eau de volaille
01:35:43 pour certains. On a ceux qui sont victimes
01:35:46 de la MHE. On a tous les cas de figure.
01:35:49 Tous ces dossiers-là, ils devaient dire
01:35:52 "simplification administrative, mise en paiement des dossiers,
01:35:55 surjustificatif de baisse de chiffre d'affaires".
01:35:58 - Mais on est d'accord que même s'il faisait ce genre d'annonce ce soir,
01:36:01 s'il annonçait l'activation de tout ça,
01:36:04 ça ne serait pas la fin des problèmes. Il faut qu'il aille au-delà,
01:36:07 aujourd'hui, Sérge. - C'est juste le préalable.
01:36:10 - C'est un peu comme le GNR.
01:36:13 Ce que réclame ma collègue de la coordination rurale,
01:36:16 c'est que le gouvernement fasse la base.
01:36:19 Il doit cet argent.
01:36:22 Aujourd'hui, sur le GNR, le gouvernement va annoncer quoi ?
01:36:25 De ne pas créer une nouvelle taxe.
01:36:28 En fait, il ne donne rien. Il évite d'avoir la situation.
01:36:31 - Ça ne fait pas vivre son homme.
01:36:34 - Aujourd'hui, on a une PAC avec des points.
01:36:37 Comme si les agriculteurs...
01:36:40 On a des points comme au CP.
01:36:43 Vous avez 3 points, vous avez un prix.
01:36:46 Vous avez 4 points, vous avez un prix mieux.
01:36:49 Vous avez 5 points, vous êtes dans l'excellence écologique.
01:36:52 On vous le fait croire.
01:36:55 Pour toucher dans mon département 22 euros de plus à l'hectare,
01:36:58 les gens essayent de les avoir.
01:37:01 - On passe son temps à essayer de se conformer.
01:37:04 - Tout le temps.
01:37:07 - Les comptes ont été rabotés.
01:37:10 Plus d'agriculteurs ont souscrit qu'il n'était prévu.
01:37:13 Au lieu d'avoir, par exemple, pour un hectare
01:37:16 qui était en bio, 110 euros, on a eu 92 euros.
01:37:19 Il y a des promesses,
01:37:22 des engagements tenus par les agriculteurs.
01:37:25 Rien ne suit. Alors que de notre côté,
01:37:28 tout doit être fait à temps, avec des délais,
01:37:31 avec des pénalités.
01:37:34 - C'est un aspect du problème.
01:37:37 On reviendra dans un instant à l'autre aspect,
01:37:40 c'est-à-dire EGalim.
01:37:43 C'est quelque chose de relativement simple,
01:37:46 vu de l'extérieur, à mettre en place.
01:37:49 Mais on peut s'interroger sur le fait que le gouvernement
01:37:52 a tardé à mettre des injonctions et à dire
01:37:55 qu'on va faire des contrôles auprès de la grande distribution
01:37:58 pour qu'ils respectent cette loi qui est censée vous rémunérer
01:38:01 et qui est censée vous rémunérer.
01:38:04 - Merci.
01:38:07 La prochaine question est de Marie-Andrée Luerne.
01:38:10 Bonjour, madame.
01:38:13 Vous êtes la présidente de la FDSEA du Morbihan.
01:38:16 J'imagine que vous avez entendu vos collègues sur ce plateau.
01:38:19 Quelles sont pour vous les attentes,
01:38:22 l'urgence que Gabriel Attal doit comprendre,
01:38:25 doit intégrer ce soir pour couper court
01:38:28 et pour faire face à la crise sanitaire ?
01:38:31 - Bonjour à tous.
01:38:34 Ici, nous sommes sur le terrain.
01:38:37 C'est vrai qu'en discutant avec les collègues,
01:38:40 on voit que l'attente est forte,
01:38:43 le mécontentement est grand et la colère gronde.
01:38:46 C'est vrai qu'on voit des attentes multiples et variées.
01:38:49 On n'en a pas tous les mêmes.
01:38:52 On en a bien évidemment qui sont communes.
01:38:55 Mais je pense que si on regarde les 140 demandes
01:38:58 qui ont été portées par notre syndicat FNSEA,
01:39:01 je pense qu'ici chacun en a au moins 40 ou 50 qui le concernent.
01:39:04 Je pense que s'il y a des réponses,
01:39:07 il faut que ça couvre minimum 20 ou 30 de ces questionnements.
01:39:10 On ne peut pas imaginer juste des mesurettes,
01:39:13 juste nous calmer et dire chacun rentre chez soi.
01:39:16 Non, il faut des mesures.
01:39:19 Il faut des mesures.
01:39:22 Il faut des mesures de fond.
01:39:25 Bien sûr, il y a l'urgence à gérer,
01:39:28 comme je l'ai entendu tout à l'heure sur le plateau.
01:39:31 Les mesures devraient sûrement être déjà solutionnées.
01:39:34 Mais je peux vous dire qu'ici, dans le Morbihan,
01:39:37 ce n'est pas ce que les gens attendent.
01:39:40 Ils les attendent bien évidemment,
01:39:43 mais ils ont besoin de mesures de fond
01:39:46 pour lever ce carcan administratif
01:39:49 et pour pouvoir faire le travail au quotidien.
01:39:52 On est quasiment obligé de faire notre travail
01:39:55 en étant quasiment à base de dérogation
01:39:58 ou ne pas pouvoir respecter la loi
01:40:01 parce qu'on travaille avec du vivant,
01:40:04 on travaille avec la météo.
01:40:07 Et si on veut faire correctement notre travail,
01:40:10 on a des injonctions qui sont contradictoires
01:40:13 et qui sont loin du bon sens paysan.
01:40:16 Donc on a des injonctions qui sont contradictoires.
01:40:19 Donc on a des injonctions qui sont contradictoires.
01:40:22 Donc on a des injonctions qui sont contradictoires.
01:40:25 Donc on a des injonctions qui sont contradictoires.
01:40:28 Donc on a des injonctions qui sont contradictoires.
01:40:31 Donc on a des injonctions qui sont contradictoires.
01:40:34 Donc on a des injonctions qui sont contradictoires.
01:40:37 Donc on a des injonctions qui sont contradictoires.
01:40:40 Donc on a des injonctions qui sont contradictoires.
01:40:43 Donc on a des injonctions qui sont contradictoires.
01:40:46 Donc on a des injonctions qui sont contradictoires.
01:40:49 Donc on a des injonctions qui sont contradictoires.
01:40:52 Donc on a des injonctions qui sont contradictoires.
01:40:55 Donc on a des injonctions qui sont contradictoires.
01:40:58 Donc on a des injonctions qui sont contradictoires.
01:41:01 Donc on a des injonctions qui sont contradictoires.
01:41:04 Donc on a des injonctions qui sont contradictoires.
01:41:07 Donc on a des injonctions qui sont contradictoires.
01:41:10 Donc on a des injonctions qui sont contradictoires.
01:41:13 Donc on a des injonctions qui sont contradictoires.
01:41:16 Donc on a des injonctions qui sont contradictoires.
01:41:19 Donc on a des injonctions qui sont contradictoires.
01:41:22 Donc on a des injonctions qui sont contradictoires.
01:41:25 Donc on a des injonctions qui sont contradictoires.
01:41:28 Donc on a des injonctions qui sont contradictoires.
01:41:31 Donc on a des injonctions qui sont contradictoires.
01:41:34 Donc on a des injonctions qui sont contradictoires.
01:41:37 Donc on a des injonctions qui sont contradictoires.
01:41:40 Donc on a des injonctions qui sont contradictoires.
01:41:43 Donc on a des injonctions qui sont contradictoires.
01:41:46 Donc on a des injonctions qui sont contradictoires.
01:41:49 Donc on a des injonctions qui sont contradictoires.
01:41:52 Donc on a des injonctions qui sont contradictoires.
01:41:55 Donc on a des injonctions qui sont contradictoires.
01:41:58 Donc on a des injonctions qui sont contradictoires.
01:42:01 Donc on a des injonctions qui sont contradictoires.
01:42:04 Merci Michel Chahous, sans qui ce duplex n'aurait pas été possible.
01:42:07 Merci Michel Chahous, sans qui ce duplex n'aurait pas été possible.
01:42:10 Jordan Florentin, ce qu'on comprend, c'est que 30, 40, 140,
01:42:13 ou une centaine de demandes, disons, sur la table,
01:42:16 pour Gabriel Attal, ça va être compliqué de contenter tout le monde.
01:42:19 Nathan Devere, tout à l'heure, vous avez remarqué,
01:42:22 c'est vrai que pour quiconque ne connaît pas ce monde-là,
01:42:25 ou pas très bien, c'est très technique comme dossier.
01:42:28 Y compris sans doute pour certains membres du gouvernement aujourd'hui.
01:42:31 Mais en plus d'être très technique, Gabriel Attal ne peut tout simplement pas répondre aux mesures,
01:42:34 parce que ce n'est pas lui qui a les manettes.
01:42:37 Et moi j'ai rencontré vos agriculteurs de la coordination rurale
01:42:40 qui sont montés jusqu'à Bruxelles.
01:42:43 C'est là-bas que ça se joue, à Bruxelles, à Strasbourg et au Luxembourg.
01:42:46 C'est là-bas qu'il faut aller pour défendre les mesures des agriculteurs.
01:42:49 Parce que Gabriel Attal ne peut rien.
01:42:52 Vous avez demandé, par exemple, un report des intérêts,
01:42:55 une reprise par l'état des intérêts, un report des dettes, tout ça.
01:42:58 On va vous donner un petit peu de chèque, on va baisser un peu vos taxes,
01:43:01 on va peut-être alléger les contrôles sur vous,
01:43:04 mais ça va durer quelque temps en fait.
01:43:07 Donc s'ils ne sont vraiment plus là, ces agriculteurs, moi je les invite à manifester jusqu'aux élections européennes.
01:43:10 Parce que c'est là où vraiment ça va se jouer.
01:43:13 C'est à Bruxelles que tout va se décider.
01:43:16 Parce qu'en plus, déjà, ils n'ont pas les moyens techniques, le gouvernement,
01:43:19 et en plus ils ne comprennent absolument rien à ce monde rural.
01:43:22 Moi je trouve ça très bien ces images, elles font chaud au cœur.
01:43:25 Ils amènent un petit peu de ce qu'est la France profonde
01:43:28 devant, j'ai envie de dire, à la face de ceux qui nous dirigent,
01:43:31 de nos gouvernants qui ne comprennent rien à ce monde-là.
01:43:34 Donc moi j'ai envie de dire, laissez les faire et pourvu qu'ils poursuivent.
01:43:37 Et ils ont le soutien plein et entier, en plus des Français.
01:43:40 On aura l'occasion d'y revenir juste après la pause.
01:43:43 On est ensemble pour encore une demi-heure, dans l'attente évidemment de l'arrivée de Gabriel Attal,
01:43:46 en Haute-Garonne cet après-midi.
01:43:49 Lui aussi, il ne doit pas avoir la pression en ce moment.
01:43:52 Un mot Thomas Bonnet sur ce début de Gabriel Attal,
01:43:55 ce baptême du feu à Matignon, tout de suite.
01:43:58 16h30, vous êtes bien sur CNews, 180 minutes info, la suite.
01:44:05 Et avant de regarder Gabriel Attal,
01:44:08 arrivant en Haute-Garonne normalement dans les prochaines minutes,
01:44:11 on va faire évidemment le tour des attentes,
01:44:14 à commencer par cette petite localité où il se rend tout à l'heure, Vincent Fallendège.
01:44:17 On va d'abord commencer par voir les blocages en France
01:44:20 actuellement à 16h30.
01:44:23 Vous voyez donc cette France, ces blocages qui ont gagné
01:44:26 tout le territoire, notamment en Ile-de-France,
01:44:29 depuis le début d'après-midi. Jean-Luc Thomas,
01:44:32 vous êtes avec Nathan Thomy, à Montastrux de Salis,
01:44:35 en Haute-Garonne, là où Gabriel Attal est attendu dans les toutes prochaines minutes
01:44:38 et où il devra faire certaines annonces tout à l'heure.
01:44:41 Jean-Luc Thomas, est-ce que vous nous entendez ?
01:44:50 Non, pas sûr.
01:44:53 Je vous propose de partir peut-être du côté du
01:44:56 PH de Saint-Arnoux qui est entré dans la danse des blocages aujourd'hui.
01:44:59 À partir de 15h, cet après-midi,
01:45:02 effectivement, le PH de Saint-Arnoux dans les Yvelines
01:45:05 qui a commencé à 15h. Gérard Larcher, le président du Sénat,
01:45:08 est allé à la rencontre des agriculteurs.
01:45:11 Moi, depuis longtemps, nous sentons
01:45:14 qu'il y a une forme de ras-le-bol,
01:45:17 vous utilisez ce terme, du monde agricole.
01:45:20 Vous avez 55% des poulets qui sont
01:45:23 aujourd'hui d'importation dans l'alimentation
01:45:26 et vous avez 7 fruits sur 10 qui sont aujourd'hui importés.
01:45:29 Vous allez prendre votre carte dans le syndicalisme
01:45:32 parce qu'en fait, c'est les arguments que nous, on développe habituellement.
01:45:35 Moi, je suis un syndicaliste de la République.
01:45:38 Donc aujourd'hui, le gouvernement doit vous écouter, partager
01:45:41 et la feuille de route, elle est prête.
01:45:44 On a un accord avec vous, le Parlement, avec le gouvernement.
01:45:47 C'est aussi simple que ça.
01:45:50 Rejoignons à présent Agen, c'est un de ces lieux les plus symboliques du mouvement.
01:45:53 Là où les agriculteurs ont effectivement mené de nombreuses actions,
01:45:56 coup de poing, vous l'avez suivi il y a à peu près une demi-heure,
01:45:59 ces agriculteurs qui se sont à nouveau rassemblés devant la préfecture.
01:46:02 Antoine Estep, vous êtes sur place, la situation s'est un petit peu calmée désormais.
01:46:05 Oui, effectivement,
01:46:08 un millier d'agriculteurs rassemblés devant la préfecture
01:46:11 sur cette grande place que vous voyez en direct sur ces images
01:46:14 et la préfecture qui a été recouverte, il y a une demi-heure de cela,
01:46:17 de lisiers. Vous voyez ici les murs
01:46:20 normalement blancs de la préfecture qui sont complètement recouverts
01:46:23 de lisiers. Les forces de l'ordre se sont réfugiées, façon de parler,
01:46:26 dans cette petite rue juste derrière là-bas,
01:46:29 impressionnées par cette arrivée en fanfare des agriculteurs
01:46:32 tout à l'heure avec leurs tracteurs qui ont recouvert
01:46:35 cette préfecture, qui ont déposé aussi ces quelques dizaines
01:46:38 de tonnes de déchets agricoles. Vous voyez, il y a des pneus,
01:46:41 il y a du purin aussi, il y a énormément de plastique agricole
01:46:44 et ils s'attendent maintenant sur cette grande place
01:46:47 les annonces du Premier ministre. Alors,
01:46:50 plusieurs sons de cloche évidemment, parmi eux, il y a ceux qui
01:46:53 sont irréductibles, qui veulent aller jusqu'au bout, qui veulent aller
01:46:56 à Paris manifester demain. Il y en a même certains qui disent qu'ils vont
01:46:59 partir ce soir en tracteur vers la capitale. Et puis, il y en a d'autres
01:47:02 qui disent, ben non, finalement, les accords de la FNSEA
01:47:05 sont les bons accords et qui veulent effectivement
01:47:08 un dernier baroud d'honneur ici à Agen. C'est pour cela
01:47:11 qu'ils ont déversé tout ce lisier sur la préfecture
01:47:14 un baroud d'honneur pour dire qu'ils sont les plus forts. En tout cas,
01:47:17 c'est ce qu'ils nous disent ici à Agen en ce moment.
01:47:20 - Image impressionnante donc de la préfecture d'Agen. Merci à vous Antoine et Steve.
01:47:23 Michael Chahou, vous êtes en Bretagne, à Auret,
01:47:26 dans le Morbihan avec les agriculteurs qui bloquent la RN
01:47:29 165 et qui donc suivront les annonces du Premier ministre
01:47:32 dans une demi-heure à peu près normalement
01:47:35 depuis les radios de leurs tracteurs.
01:47:38 - Oui, c'est ça, c'est plus calme ici
01:47:41 en Bretagne pour le moment, Vincent. En effet,
01:47:44 il y a une très grande attente évidemment par rapport
01:47:47 aux annonces de Gabriel Attal. On veut que le Premier ministre
01:47:50 nous redonne notre dignité, nous se disait tout à l'heure ici
01:47:53 les responsables syndicaux de la FNSEA
01:47:56 qui organisent ce blocage. Alors, ça passe par quoi ?
01:47:59 Ça passe par des preuves d'amour, ajoute-t-il,
01:48:02 avec notamment des annonces directes très précises
01:48:05 dès ce soir, peut-être notamment sur le GNR.
01:48:08 Vous savez, c'est ce carburant qui est utilisé dans les machines agricoles.
01:48:11 Mais aussi un échéancier pour des mesures à venir.
01:48:14 On ne va pas se faire embarquer, disent-ils,
01:48:17 dès ce soir par des mesures qui ne seraient pas assez concrètes.
01:48:20 Voilà, donc tout le monde maintenant va s'approcher
01:48:23 des tracteurs. On va écouter à la radio
01:48:26 la conférence de presse du Premier ministre.
01:48:29 Merci beaucoup, Michael Chahut et merci à vous,
01:48:32 Vincent, pour ce Tour de France des points de blocage.
01:48:35 Avec ceux, en plus, qui tentent de rejoindre Paris,
01:48:38 on l'a bien compris, les prochaines heures seront très importantes.
01:48:41 Et donc, les annonces de Gabriel Attal, évidemment,
01:48:44 encore plus importantes. Nathan Devers est toujours là,
01:48:47 Thomas Bonnet à vos côtés, Séverin Sergent est resté.
01:48:50 Je rappelle que vous représentez les jeunes agriculteurs d'Eure-et-Loire.
01:48:53 Vite le floc est là également. Vous êtes la présidente nationale
01:48:56 de la coordination rurale. Et Jordane Florentin,
01:48:59 j'en ai chez Boulevard Voltaire. Thomas Bonnet, peut-être,
01:49:02 puisqu'on a deux représentants de deux syndicats,
01:49:05 faire un petit récap, comme on dit, des différentes
01:49:08 représentations syndicales, des représentants du monde agricole,
01:49:11 parce qu'on s'y est un petit peu perdus avec tous ces acronymes
01:49:14 ces derniers jours. Ils ne sont pas tous d'accord ?
01:49:17 Ils ont des sensibilités politiques différentes ?
01:49:20 Oui, parce que c'est vrai qu'on parle beaucoup de ces syndicats
01:49:23 qu'on voit dans le mouvement. Tous les syndicats agricoles
01:49:26 sont désormais engagés dans ce mouvement. Il y a 5,
01:49:29 en fait, 5 grands syndicats agricoles. La FNSEA,
01:49:32 que j'ai regroupée avec les jeunes agriculteurs, parce qu'il y a une alliance,
01:49:35 vous n'allez pas me démentir ici. Plus de 212 000 adhérents,
01:49:38 c'est le plus gros syndicat. Plus de 55 % aux dernières élections
01:49:41 en 2019. C'est un syndicat qui a l'habitude
01:49:44 de négocier avec les différents gouvernements.
01:49:47 Et le deuxième syndicat, c'est la coordination rurale
01:49:50 qui est née en 1991. C'était par rapport à la réforme
01:49:53 de la PAC. Vous en avez parlé tout à l'heure. Vous n'étiez pas d'accord
01:49:56 avec le système d'aide compensatoire qui a été mis en place.
01:49:59 C'est pour ça qu'il y a eu cette scission et qu'on a désormais
01:50:02 deux syndicats. La coordination rurale, c'est plus de 20 % aussi
01:50:05 aux dernières élections. C'est le deuxième plus gros syndicat.
01:50:08 Et vous avez ensuite la Confédération paysanne qu'on a vue
01:50:11 tout à l'heure avec Mathilde Panot en Bretagne.
01:50:14 C'est un syndicat classé à gauche qui a manifesté
01:50:17 à Saint-Sauline contre le projet de Mega-Bassines.
01:50:20 C'est un syndicat qui, au départ, ne faisait pas partie du mouvement
01:50:23 de colère des agriculteurs qui regardait ça un peu de loin
01:50:26 et qui désormais, on le voit, mène des actions mais qui n'est pas
01:50:29 forcément aligné sur le reste des syndicats. Pour être tout à fait
01:50:32 complet, disons qu'il y a un cinquième syndicat qui s'appelle le MoDef.
01:50:35 Moins de 2 % aux dernières élections et qui représente les petites
01:50:38 exploitations familiales. Là, à 16h30,
01:50:41 Véronique Lefebvre, vous diriez qu'il y a plus de choses qui vous
01:50:44 rapprochent de la FNSEA, qui vous distinguent
01:50:47 alors qu'on est à un moment charnière ?
01:50:50 Je pense que ce n'est pas le moment de parler de ce qui nous divise
01:50:53 mais il y a quand même une différence sur les accords
01:50:56 de libre-échange où on est totalement opposés.
01:50:59 La FNSEA, tu ne le contradiras pas,
01:51:02 est quand même favorable à l'export.
01:51:05 Or, nous, on voit dans l'export, même si aujourd'hui,
01:51:08 dans les chiffres, on voit que ça contribue à la balance commerciale
01:51:11 positive, que ce soit au niveau des céréales, que ce soit au niveau
01:51:14 des produits laitiers, mais si on enlève
01:51:17 les vins spiritueux, la balance commerciale
01:51:20 est négative. Et aujourd'hui, quand vous avez une balance
01:51:23 commerciale qui est positive mais qui baisse,
01:51:26 vous pouvez aussi mesurer que
01:51:29 dans ces exportations qui ont été permises,
01:51:32 elles l'ont été permise parce qu'il y a eu des aides de la PAC.
01:51:35 Donc quelque part, ces aides de la PAC
01:51:38 ont aussi été exportées. Donc finalement, elles ne bénéficient pas
01:51:41 au secteur national. Et on a à côté
01:51:44 les secteurs de la viande, les secteurs des fruits et légumes,
01:51:47 les secteurs, oui, la volaille, le bœuf, tout qui se dégrade.
01:51:50 En viande bovine, il n'y a que le vif qui rapporte.
01:51:53 Donc on sait qu'on a un modèle agricole
01:51:56 qui est entièrement à revoir et pour avoir
01:51:59 le modèle que l'on souhaite et les productions
01:52:02 que l'on souhaite, il faudra les candidats à l'installation.
01:52:05 Or, aujourd'hui, on est en train de les laisser partir vers la ressortie.
01:52:08 - Alors, c'est vrai, Sergent, pour la réponse,
01:52:11 c'est vrai que ça a l'air d'être du bon sens, la manière dont votre voisine
01:52:14 le raconte. - Non mais on n'a pas
01:52:17 des désaccords si profonds que ça, au final.
01:52:20 - Non mais les traités de libre-échange,
01:52:23 déjà, ils ne sont pas à notre main. Déjà, ils sont souvent signés
01:52:26 à Bruxelles, il ne faut pas l'oublier quand même, et on n'est pas favorable à tous les traités
01:52:29 de libre-échange. Mais on sait très bien que
01:52:32 notre pays avait historiquement une vocation à être exportatrice.
01:52:35 On avait une des agricultures
01:52:38 des plus productives d'Europe, avec
01:52:41 des produits que le monde entier voulait avoir.
01:52:44 Quand vous parlez des vins espiritueux, je pense qu'on est l'image même
01:52:47 des vins espiritueux les plus importants. Donc il est certain que
01:52:50 le commerce, c'est toujours donnant-donnant. Donc parfois,
01:52:53 oui, on a été obligé d'avoir des traités de libre-échange qui permettent
01:52:56 d'échanger certaines denrées ou certains
01:52:59 produits à travers le monde. Le problème, c'est les excès de ces traités.
01:53:02 Et sur les excès de ces traités, on est tout à fait d'accord.
01:53:05 Il ne faut pas d'excès, parce que ce sont ces excès, aujourd'hui,
01:53:08 on a une distance, on est devenu plus vert que vert
01:53:11 chez nous. Donc comme on est devenu plus vert que vert, on s'est éloigné
01:53:14 de ce qu'on avait à la base échangé.
01:53:17 - Oui, bon, c'est là-dessus quand même, voilà, il n'y a pas de... Vous allez vous rejoindre.
01:53:20 - Et sur l'installation, c'est quand même notre... Moi, qui suis
01:53:23 aux jeunes agriculteurs, je pense que l'installation, c'est notre chair de lance.
01:53:26 On se bat tout le temps, on propose des dizaines et des dizaines
01:53:29 de projets, de textes, pour favoriser
01:53:32 l'installation sur tous les systèmes, que ce soit le social,
01:53:35 le fiscal, l'accompagnement, l'accompagnement des sortants.
01:53:38 L'installation, ce sont les jeunes agriculteurs qui la portent en sécurité.
01:53:41 - Allez, un dernier mot, si vous voulez lui répondre au complet de tes ombres, on peut peut-être...
01:53:44 - Le problème de ces accords de libre-échange, c'est que nous, nous n'exportons pas
01:53:47 de la matière alimentaire en compensation de ce qui rentre.
01:53:50 Par contre, ce qui rentre, c'est bien de l'alimentaire.
01:53:53 Et à qui ça profite ? A toutes les grandes entreprises
01:53:56 multinationales, les entreprises du CAC 40,
01:53:59 donc les Boeing, les Mercedes. Donc c'est ça
01:54:02 le problème. Et c'est pour ça que pour nous, à la coordination rurale,
01:54:05 et je suis heureuse d'entendre beaucoup de députés, et hier encore
01:54:08 Sandrine Lefeur en parlait, l'exception agriculturelle.
01:54:11 On le défend depuis plus de 30 ans. Ça veut dire
01:54:14 soustraire l'agriculture des accords de l'OMC pour qu'il n'y ait
01:54:17 plus aucun accord de libre-échange de traité
01:54:20 et que, justement, plus aucun produit ne répondant pas
01:54:23 à nos normes sanitaires ou environnementales
01:54:26 ne rentre dans notre pays. - Ça, c'est une expression qu'on a beaucoup entendue dans la voix
01:54:29 de Jordan Bardet ces derniers jours dans la Florentin.
01:54:32 - Oui, parce qu'en fait, ce qui explique, si on voulait faire un parallèle un peu cynique
01:54:35 avec l'immigration, c'est qu'en fait, en France, on veut imposer des normes
01:54:38 à tout le monde, mais en fait, on accueille chez nous des produits ou des gens
01:54:41 qui ne respectent pas du tout nos codes, nos normes et nos valeurs.
01:54:44 C'est ça, le problème. Et puis enfin, je crois surtout qu'on a
01:54:47 pâti pendant des années d'une croyance folle
01:54:50 dans la religion de la mondialisation heureuse, où en fait, on a cru
01:54:53 que tout le monde allait vivre comme nous, importer des produits
01:54:56 qui respectaient nos normes. Donc en fait, on voit bien que c'est faux. Et je peux permettre
01:54:59 juste une petite remarque, quand je revois vos images de Mathilde De Panneau qui va
01:55:02 à leur comptable de ces gens-là. Mathilde De Panneau, il y a quelques mois, elle embrassait
01:55:05 Lula au Brésil
01:55:08 qui, alors justement, est responsable de ces accords
01:55:11 de libre-échange qui sont les premiers qu'on est en train de contester aujourd'hui.
01:55:14 Donc je trouve qu'elle a beau jeu quand même d'aller plus à une contradiction.
01:55:17 Et si je peux compléter, donc vous avez dit que c'était à Bruxelles
01:55:20 qu'il fallait aller. On est allé à Bruxelles
01:55:23 le 24, puisqu'il y avait une commission de l'agriculture.
01:55:26 Et justement, donc vous parliez de
01:55:29 Panneau. Du coup, j'ai avalé ce que j'allais dire.
01:55:32 Lula, Brésil. Lula, Brésil.
01:55:35 Quand on regarde les accords de Mercosur, qui pourraient être signés.
01:55:38 Oui, c'est en discussion encore. C'est en discussion. Sauf que le problème
01:55:41 c'est que tout est déjà prêt.
01:55:44 Le programme agricole de la ministre de l'Agriculture
01:55:47 du temps de Lula, du temps de...
01:55:50 Bolsonaro. Bolsonaro, merci. C'était d'augmenter
01:55:53 les productions bovine, porcine
01:55:56 et de volaille de près de 30% sur 10 ans.
01:55:59 Donc ils ne vont pas revenir en arrière, selon vous ?
01:56:02 Ils ne vont jamais revenir en arrière. Et là, ça ne répond pas à nos normes.
01:56:05 Et eux, ces accords, ils vont quand même peut-être les signer
01:56:08 parce que les autres vont nous vendre le projet en disant
01:56:11 "Pour nous, c'est produit avec une énergie verte".
01:56:14 J'aimerais vous montrer une image, parce qu'on vient de me la soumettre.
01:56:17 Elle vient d'arriver de Narbonne.
01:56:20 On parlait tout à l'heure d'Agen avec ce mouvement qui se radicalisait
01:56:23 quelque peu. Vous pouvez peut-être nous en dire un mot sur ce temps
01:56:26 d'avance que les Agenais ont par rapport
01:56:29 aux autres. Regarde, c'est à Narbonne, ce bâtiment qui est en feu
01:56:32 qui semble être le fait d'agriculteurs
01:56:35 en colère. On est là devant
01:56:38 une centrale de distribution.
01:56:41 C'est la MSA, c'est la mutualité sociale agricole.
01:56:44 C'est un geste hautement
01:56:47 symbolique. Et justement, on se disait, Nathan Devers, que
01:56:50 la perception médiatique de ce qui se passe en ce moment
01:56:53 était tout à fait différente. Ça pourrait être amené à changer.
01:56:56 Oui, médiatique et politique. Je ne vous cache pas que je suis un peu
01:56:59 sidéré de voir ces images parce que
01:57:02 j'ai l'impression de ne pas reconnaître
01:57:05 la jurisprudence de la perception politique
01:57:08 et médiatique qui existe des luttes sociales. Généralement,
01:57:11 en tout cas si on regarde sur les dix dernières années, toutes les luttes sociales
01:57:14 qu'on a eues en France, qu'on soit d'accord ou non avec les causes,
01:57:17 le sujet n'est pas là. Quand il y a eu des violences
01:57:20 et que ces violences étaient minoritaires et que ces violences étaient évidemment
01:57:23 condamnables, je suis le premier à le dire, les violences sont toujours condamnables
01:57:26 et elles sont minoritaires, très souvent,
01:57:29 on a mis le zoom sur ces violences.
01:57:32 Quand il y avait une manifestation pacifique avec 20 000 personnes
01:57:35 et 60 personnes un peu excitées qui faisaient brûler trois poubelles,
01:57:38 on parlait des trois poubelles qui brûlaient à cause de 60 personnes excitées
01:57:41 et on ne parlait pas des 20 000 pacifistes. Et ça permettait
01:57:44 de diaboliser les luttes sociales, de ne pas en parler et de ne jamais parler
01:57:47 des revendications. Et très rarement, on faisait entre parenthèses
01:57:50 "Alors oui, mais finalement, qu'est-ce qu'ils veulent ces gens-là ? Ah, ils veulent ceci, cela, etc."
01:57:53 Et puis, globalement, on peut dire quand même que sur les dix dernières années,
01:57:56 il y a eu très peu de luttes sociales dont les revendications ont été satisfaites.
01:57:59 On a cité les gilets jaunes, on peut citer évidemment
01:58:02 les marches contre la réforme des retraites qui étaient pourtant très populaires.
01:58:05 70% des Français étaient pour au début et il y a eu ce phénomène
01:58:08 avec trois, quatre poubelles brûlées et ça a gâché la perception
01:58:11 médiatique de certaines manifestations. Et là, alors là, évidemment,
01:58:14 les revendications des agriculteurs, d'abord, ils ont une souffrance
01:58:17 qui est énorme, on l'a rappelé tout à l'heure, un suicide par jour, etc.
01:58:20 Leurs revendications sont absolument légitimes.
01:58:23 Ils mettent le doigt sur des problèmes très importants.
01:58:26 Mais quand je vous dis que je suis sidéré, c'est que j'ai l'impression de ne pas reconnaître
01:58:29 en quelque sorte l'état du débat public. C'est-à-dire que là,
01:58:32 on voit aussi, il faut le dire, je le dis juste, c'est un constat, ce n'est pas une critique,
01:58:35 il y a des violences qui sont minoritaires, des bâtiments qui brûlent,
01:58:38 des méthodes qui sont les mêmes que celles des débuts des gilets jaunes,
01:58:41 des blocages de rues ou de certains écolos.
01:58:44 Et là, on n'en parle pas et on dit les revendications. Gérald Darmanin lui-même
01:58:47 a dit qu'il fallait traiter ce mouvement avec plus de mensuétude.
01:58:50 Alors moi, je trouve ça très très bien qu'on prenne au sérieux
01:58:53 les revendications de lutte sociale, mais j'aimerais bien qu'on fasse ça aussi,
01:58:56 peut-être, sur les prochains sujets.
01:58:59 - Je vous laisse parler, Jordan, je vous fais juste une petite insiste pour ceux qui se demandent
01:59:02 peut-être quelle est cette image. C'est la tente, évidemment, en haut de Garonne,
01:59:05 dans cette petite localité de Montastruc de Salis,
01:59:08 de Gabriel Atal. On voit que tous les élus locaux sont
01:59:11 en rang pour accueillir le Premier ministre.
01:59:14 Il a déjà un petit quart d'heure de retard. On a aperçu Benoît Mournet,
01:59:17 député Renaissance des Hautes-Pyrénées,
01:59:20 qu'on reçoit assez souvent sur ce plateau. Et voilà, tous les élus
01:59:23 et les agriculteurs, on parle d'une dizaine d'exploitations
01:59:26 dans cette très petite commune de haut de Garonne.
01:59:29 Pour répondre, c'est à Nathan. Allez-y. - Oui, je vais juste dire une chose, parce que je pense
01:59:32 que là où Nathan se trompe, c'est qu'en fait, là, c'est pas une simple
01:59:35 colère sociale. C'est une mini-révolution, en fait, qui est en train de se préparer.
01:59:38 Et je pense que, comme moi, vous aimez Michel Houellebête, vous le savez,
01:59:41 il y a quelques temps, dans "Sérotonine", il expliquait que la France qui s'éteignait,
01:59:44 c'est celle des agriculteurs, et ça allait commencer par là. Et que petit à petit, ça allait s'effacer.
01:59:47 En fait, cette mini-révolution-là,
01:59:50 elle n'est pas juste le fait de revendications sociales. En fait, c'est vraiment une France
01:59:53 qui se meurt et qui ne veut pas disparaître, parce que c'est ceux
01:59:56 qui nous nourrissent, c'est ceux qui font notre quotidien, c'est ceux qui nous permettent
01:59:59 à nous aussi d'être fiers de nos paysages, de nos terroirs, de tout ça.
02:00:02 Et ils sentent bien qu'en plus, ils ont perdu toute souveraineté. La révolte
02:00:05 là des agriculteurs, en fait, elle est le signe plus large de la perte de notre souveraineté française,
02:00:08 de notre identité, de notre fierté. Et on a délégué tout ça
02:00:11 à des dirigeants qui ne connaissent rien à ces territoires-là,
02:00:14 et à une technocratie bruxelloise qui ne connaît rien non plus,
02:00:17 donc je pense que c'est effectivement différent d'habitude, et il ne faut vraiment pas minimiser
02:00:20 ce qui est en train de se passer. – J'imagine que vos propos
02:00:23 trouveront une oreille attentive chez Véronique Lefloch.
02:00:26 – En fait, on peut faire un parallèle avec, justement, la catégorie
02:00:29 des salariés, qui aujourd'hui n'arrive plus.
02:00:32 On prend le revenu des agriculteurs il y a 25 ans,
02:00:35 qu'on le réévalue, il est le même qu'il y a 25 ans.
02:00:38 Donc il y a quelque chose qui ne colle pas, par contre,
02:00:41 quand vous voulez acheter un tracteur, du matériel agricole,
02:00:44 l'inflation, on n'a presque pas multiplié par deux.
02:00:47 – Si, si on est par deux. – C'est ça, un tracteur
02:00:50 qui vaut plus cher qu'une maison, mais on fait comment ?
02:00:53 – Donc ça veut dire qu'il faut prendre des crédits, il faut s'endetter.
02:00:55 – Si, on veut bien nous suivre, donc du coup, on est en train de nous mettre
02:00:58 des "credit buy" sur les tracteurs, des locations avec option d'achat,
02:01:01 parce qu'ils veulent quand même nous placer des tracteurs,
02:01:04 ou alors on est avec des tracteurs à la location à 36, 40 euros hors taxe de l'heure,
02:01:09 sachant qu'on fait quoi, minimum 3000 heures de tracteur
02:01:13 au moins dans chacune des fermes.
02:01:16 – Ça vous coûte plus que ce que ça vous rapporte de pouvoir utiliser le matériel ?
02:01:20 – Ça, mais il faut rajouter le gazole, il faut…
02:01:23 – Un petit mot peut-être sur ces difficultés.
02:01:26 – Oui, j'ai un mot sur ce que j'ai vu de la MSA qui brûle, évidemment,
02:01:29 on voit à Agen, on condamne toujours, moi, toutes les mobilisations syndicales
02:01:33 que j'ai prônées dans mon département, qui sont là jusqu'à la montée au PH de Saint-Arnoux
02:01:37 avec la FNSEA-Légia, on condamne toujours les violences,
02:01:41 on condamne les dégradations, on condamne tout ça.
02:01:44 Je voudrais juste te dire une chose, et c'est là que le gouvernement doit l'entendre.
02:01:47 Aujourd'hui, Gabriel Attal va faire des annonces, il faudrait qu'il les voit ça,
02:01:51 parce que c'est ce qu'il attend dans 15 jours, dans 3 semaines.
02:01:53 – Oui, il va les voir, vous inquiétez pas.
02:01:55 – Oui, je pense qu'il les a vues, et je l'espère,
02:01:57 mais il faut qu'ils le voient dans 15 jours ou 3 semaines,
02:01:59 il faut qu'ils comprennent que ces gens, aujourd'hui, c'est marche ou crève.
02:02:03 Quand ils écrivent sur un tracteur "on vous nourrit et on en crève", c'est la vérité.
02:02:08 Et aujourd'hui, vous avez des agriculteurs dans ce qu'on voit,
02:02:10 qui se disent "moi j'ai plus rien à perdre, de toute façon ma ferme ne m'appartient plus
02:02:13 puisqu'elle appartient à la banque et je ne peux pas payer,
02:02:15 mon couple ne marche plus parce que je n'amène pas de revenu à la maison
02:02:18 et je vis avec le revenu de ma femme".
02:02:20 Ils savent très bien qu'ils sont sous pression, sur tous les sujets.
02:02:23 Quand ils n'y arrivent pas suffisamment, c'est le contrôle sur l'exploitation,
02:02:26 parce qu'on leur dit "attention, vous n'avez pas rempli ça comme il faut,
02:02:28 vous n'avez pas fait ça de la main, vous n'avez pas fait ça",
02:02:30 et aujourd'hui, les agriculteurs, ils sont au bout.
02:02:32 Et donc, là, évidemment, peut-être qu'ils ont brûlé des baleaux trop près de la MSA,
02:02:35 et ainsi de suite.
02:02:36 Et c'est pour ça qu'il y a aussi besoin d'une réforme de la MSA,
02:02:38 la MSA n'est pas visée par hasard.
02:02:40 C'est quand même la structure qui nous fait, on a parlé des retraites tout à l'heure,
02:02:44 qui nous appelle nos cotisations, on touche des retraites de misère,
02:02:47 on touche 30 euros par jour pour remplacer un agriculteur son exploitation
02:02:51 si vous avez un cancer.
02:02:53 30 euros par jour, pour trouver un salarié.
02:02:55 - Ça ne paye pas l'endroit d'un devoir. - On ne prend même pas.
02:02:57 - C'est pas fait, un euro les premiers jours, et avant de passer à 30.
02:03:00 - La retraite, on pourra en dire un mot aussi, de manière plus large.
02:03:02 - Et du coup, la MSA, la personne qui a aujourd'hui une maladie grave
02:03:05 ou un accident du travail ou autre, et qui n'a pas une couverture privée,
02:03:07 qui lui coûte encore de l'argent, elle n'est même pas capable de se faire remplacer,
02:03:10 donc elle est obligée d'appeler la soirée d'intérêt des voisins.
02:03:12 Donc quand tout est mis bout à bout, ils se disent,
02:03:14 mais il n'y a plus personne qui nous aime, il n'y a plus personne qui nous soutienne,
02:03:17 et du coup, ils sont prêts à des actions qui sont parfois, peut-être, au-delà de leurs attentes.
02:03:21 - Nathan Devers, quand on écoute Jordan Florentin, il nous dit
02:03:23 "on est à l'aube de quelque chose sans doute de plus grand encore",
02:03:25 vous trouvez que c'est un peu alarmiste ?
02:03:27 - Non, mais je ne sais pas, je ne suis pas devin,
02:03:29 et peut-être que c'est ce que vous avez raison, peut-être que non,
02:03:33 et peut-être qu'en effet, c'est un mouvement qui a une dimension particulière,
02:03:38 mais encore une fois, je pense que ce que vous dites, on aurait pu le dire des Gilets jaunes,
02:03:40 et d'ailleurs Michel Houellebecq, dans "Sérotonine",
02:03:42 on avait dit à l'époque qu'il décrivait la France des Gilets jaunes aussi,
02:03:45 et qu'il la prévoyait en quelque sorte,
02:03:47 donc je pense que ça marche pour l'un et ça marche pour l'autre.
02:03:50 Je suis entièrement d'accord avec tout ce que vous avez dit,
02:03:52 dans la manière dont vous décrivez ces violences, et ce qu'elles ont d'inacceptables,
02:03:56 moi ce qui m'intéresse, c'est parfois les doubles standards,
02:03:59 la géométrie variable de certains observateurs,
02:04:01 qui quand ils voient, par exemple, ce qu'on a vu devant la préfecture,
02:04:04 quand ils voyaient les mêmes images dans une manifestation,
02:04:07 ils nous disent que c'est scandaleux, qu'il faut réprimer violemment,
02:04:09 et qu'il faut mettre fin à l'écoute des revendications,
02:04:12 et qui là nous disent que finalement ce n'est pas grave.
02:04:14 Et cette géométrie variable, je pense qu'on l'entend beaucoup dans le débat public,
02:04:17 qu'il y a des gens d'ailleurs qui l'assument,
02:04:19 et ça, moi je ne vous cache pas que ça me pose question,
02:04:21 mais au sens littéral du terme, ça veut dire que je n'arrive pas à expliquer
02:04:24 pourquoi là ils sont pleins de mensuétudes, et parfois pleins de pulsions de répression.
02:04:28 - Parce qu'on n'est pas encore arrivé à imposer l'état d'urgence,
02:04:30 à imposer des couvre-feux comme on l'a fait il y a quelques mois,
02:04:33 dans d'autres combats sociaux, les agriculteurs aujourd'hui,
02:04:36 d'accord, il y a eu un incendie du Nemessa, il y a eu un hall de Leclerc qui est tombé,
02:04:40 mais ça reste des éléments marginaux par rapport à toutes les croix des autoroutes que vous pouvez voir.
02:04:44 - Alors je vous propose de regarder cette image, c'est le cortège de Gabriel Attal
02:04:47 et de son entourage qui arrivent dans ce petit village de Montastruc,
02:04:51 les Salises, c'est en Haute-Garonne, c'est ici que le Premier ministre va faire ses annonces,
02:04:57 après semble-t-il avoir rencontré quand même les exploitants du jour, Thomas,
02:05:01 on a une petite idée quand même du programme.
02:05:03 - Oui c'est ça, il va s'entretenir avec les exploitants, une dizaine d'exploitations nous attendit,
02:05:08 puis faire ses annonces très attendues, on peut dire en fait que ce déplacement va remplacer son discours politique général,
02:05:16 c'est-à-dire qu'on a tous oublié son discours politique général, c'est ça le véritable enjeu de Gabriel Attal.
02:05:20 - Qui est prévu le 30 janvier. - Qui est prévu le 30 janvier, alors il aura lieu.
02:05:23 Mais le véritable enjeu, le premier véritable enjeu de Gabriel Attal, Premier ministre,
02:05:26 il est là, cet après-midi, en Haute-Garonne, et on le voit à l'instant qu'il arrive.
02:05:31 Je peux vous dire que toute la semaine il a rencontré à Matignon les différents représentants syndicaux,
02:05:36 ils prennent le sujet très au sérieux.
02:05:38 - On va l'écouter quelques secondes, le temps que...
02:05:41 - Merci beaucoup.
02:05:43 - Bonjour, c'est vos enfants ? - Oui.
02:05:46 - Ça va ? - Oui.
02:05:49 - Bonjour. - Bonjour monsieur, merci d'être là.
02:05:53 - Bonjour. - Bonjour à tous.
02:05:56 - Bonjour. - Bonjour.
02:05:59 - Bonjour. - Bonjour.
02:06:02 - Premier ministre, bonjour, je suis député de Carbone. - Mais je vous connais quand même.
02:06:05 - On s'est déjà rencontrés, j'aurais bien aimé que vous passiez au rond-point de Carbone.
02:06:08 - Oui, mais ceux qui sont sur le rond-point sont là. - Pas tous, non.
02:06:11 - Ils sont en France, ils espèrent beaucoup de vos annonces. - Une belle délégation.
02:06:14 - On va être là, on peut rendez-vous. - Gabriel, tu vas bien ?
02:06:17 - Monsieur le ministre, bonjour, député de Carbone. - Bonjour.
02:06:20 - Bonjour, Monsieur le sénateur. - Bienvenue, bienvenue.
02:06:23 - Monsieur le président. - Ça va ?
02:06:26 - Bienvenue sur notre commune, Bertrand Ackaraire, le maire.
02:06:29 - Merci, Monsieur le maire de nous accueillir. - On va y aller avec grand plaisir.
02:06:32 - On espère rencontrer.
02:06:35 - C'est là pour ça. - Mais oui, oui.
02:06:38 - C'est important de se parler, de trouver les bonnes solutions, et c'est pour ça que je suis là.
02:06:41 - Très bien, merci. - Bienvenue en commun, Monsieur le président.
02:06:44 - Merci, monsieur le président.
02:06:47 - Merci, monsieur le président. - Merci, monsieur le ministre.
02:06:50 - Merci d'être là. - Merci à toi.
02:06:53 - Bonjour, Laurent Ladéguier, président de la MSM.
02:06:56 - C'est vous. - C'est moi.
02:06:59 - Merci d'être là. - Merci, monsieur le ministre.
02:07:02 - Merci, monsieur le président. - Bienvenue.
02:07:05 - C'est vous qui avez eu au téléphone ma directrice à Toronto-Médicaville plusieurs fois.
02:07:08 - Je sais que j'espère. - Vous avez beaucoup parlé avec elle,
02:07:11 et tout ce que vous vous êtes dit, elle me l'a remonté.
02:07:14 - Merci. - Je suis le premier ministre.
02:07:17 - Merci d'être venu. - On est ravis de vous rencontrer.
02:07:20 - Ravis aussi. - Merci d'être là.
02:07:23 - Merci à vous. Est-ce qu'on peut s'entretenir ?
02:07:26 - Bien sûr. On va se voir tout de suite. - Merci.
02:07:29 - Merci d'être là.
02:07:32 - Si vous voulez tourner.
02:07:35 - Vous êtes venu à combien de... - Nous, à 3.
02:07:38 - Merci de répondre.
02:07:41 - On vous a invité à l'IGA.
02:07:44 C'est important que vous soyez à l'écoute des prises d'oxygène.
02:07:47 - Je suis là pour ça. - Merci d'être présent.
02:07:50 - On va se...
02:07:53 - On va aller devant les marches. - D'accord.
02:07:56 - Là-bas, on serait tranquille.
02:07:59 - Je salue quand même Zandou.
02:08:02 - Merci d'être là. - Avec plaisir. Merci à vous.
02:08:06 - On va rencontrer la presse.
02:08:09 - Voilà Thomas. Quelques secondes pour saluer tout le monde.
02:08:22 Il a été accueilli.
02:08:25 Moi, je l'ai trouvé assez détendu, souriant.
02:08:28 On verra à l'issue des annonces si tout le monde a le même optimisme apparent.
02:08:31 - On n'a pas d'interrogation sur la forme.
02:08:34 Il est très fort en communication.
02:08:37 Il a le contact facile.
02:08:40 On va désormais juger le Premier ministre.
02:08:43 On l'a vu s'entretenir avec Jérôme Bail.
02:08:46 Un des premiers à avoir pris la parole dans ce mouvement de contestation.
02:08:49 Il a même demandé si on pouvait s'entretenir.
02:08:52 Vous avez entendu la réponse de Gabriel Attal.
02:08:55 - Il a compris que c'était quelqu'un d'incontournable.
02:08:58 - Jordan Florent, quand vous le voyez arriver,
02:09:01 vous avez dit que vous étiez au-delà de la communication.
02:09:04 - Il y a une phrase, je ne sais pas si elle a capté votre attention.
02:09:07 Il a dit qu'on allait essayer de trouver les bonnes solutions.
02:09:10 Depuis des semaines, les agriculteurs lui envoient des recommandations.
02:09:13 Ceux qui savent faire lui disent ce qu'il faut faire.
02:09:16 Il est entouré de techniciens et de personnes.
02:09:19 - Pour vous, ce n'est pas une bonne augure.
02:09:22 - C'est juste dramatique.
02:09:25 - Il va falloir aller au-delà de l'essai.
02:09:28 Il va falloir transformer cet essai.
02:09:31 - Surtout que nous lui avons renvoyé le document
02:09:34 que nous avions proposé lors du projet de loi
02:09:37 sur un choc pour la compétitivité de l'agriculture.
02:09:40 Tous les problèmes étaient dedans.
02:09:43 Ça date d'il y a un an.
02:09:46 Il y avait les problèmes de main-d'oeuvre,
02:09:49 les problèmes de l'eau.
02:09:52 Tout était dedans.
02:09:55 - C'est le début d'une semaine.
02:09:58 On ne sait pas ce qui va sortir.
02:10:01 - C'est vrai, Sergent.
02:10:04 On le sent à l'aise, détendu.
02:10:07 Il faut qu'il y ait quelque chose de substantiel.
02:10:10 Si ça s'en tient aux GNR
02:10:13 et aux fameuses taxes qui ne sont pas rémunératrices
02:10:16 ou à un fonds d'investissement qui serait doublé,
02:10:19 ça va leur faire une belle jambe aux agriculteurs.
02:10:22 - Mes collègues sont à Saint-Arnoult.
02:10:25 Je suis d'Oréloire.
02:10:28 Je veux juste lui dire de ranger ses mesures.
02:10:31 On ne s'attend pas à ça.
02:10:34 On ne veut pas un petit pansement d'un centimètre carré
02:10:37 sur une blessure très profonde.
02:10:40 Ça ne cicatrisera rien.
02:10:43 Pire encore, ça grandira la plaie.
02:10:46 Soit laissez-moi du temps,
02:10:49 soit arrêtez les barrages.
02:10:52 On va amener des vraies solutions.
02:10:55 Tous mes confrères qui sont sur le barrage de Saint-Arnoult,
02:10:58 ils ont les duvets dans les tracteurs.
02:11:01 Peut-être que nous serons là aussi.
02:11:04 On vous attend.
02:11:07 - On vous fait remarquer.
02:11:10 Il a eu un échange avec un député
02:11:13 qui lui a dit qu'il pourrait venir sur le rond-point de Carbone.
02:11:16 Il a dit que pas tous.
02:11:19 Ça ne veut pas dire qu'il y a une sélection
02:11:22 d'interlocuteurs auprès de Gabriel Attal.
02:11:25 Le signal est bon d'aller sur le terrain de Garonne
02:11:28 et de fouiller de la contestation.
02:11:31 C'est habile.
02:11:34 - Il est sur un lieu relativement...
02:11:37 - Preservé.
02:11:40 - Il ne veut pas être apporté de jet de tomate.
02:11:43 - C'est toujours le risque dans ces cas-là.
02:11:46 - C'est peut-être fini le politique qui a le courage de ça.
02:11:49 - Au moins, il saurait se cuisiner une tomate.
02:11:52 - Vous êtes d'accord pour un petit mot d'analyse politique ?
02:11:55 Pour dire comme Thomas que c'est son vrai discours de politique général.
02:11:58 Il va devoir dire un peu ce qu'il a dans le ventre dès aujourd'hui ?
02:12:01 - Oui, je dirais que c'est le moment
02:12:04 de sa naissance politique de Premier ministre.
02:12:07 Depuis qu'il a été Premier ministre,
02:12:10 il y a eu cette première séquence sur l'éducation nationale.
02:12:13 Mais enfin, qui était facilement réglable
02:12:16 à coup de communication pour lui.
02:12:19 Pas pour la ministre de l'éducation.
02:12:22 Mais lui en est sorti plus ou moins indemne
02:12:25 d'un point de vue politique.
02:12:28 Parce que c'était une séquence déclenchée par des petites phrases
02:12:31 dites à des journalistes.
02:12:34 Donc on était sur le plan de la com' et juste de la com'.
02:12:37 Il va devoir prendre des décisions, montrer de la fermeté
02:12:40 si il prend des décisions impopulaires, montrer du courage
02:12:43 si il prend des décisions qui vont dans le sens de vos revendications.
02:12:46 Donc là il y a un moment de test et donc de révélation.
02:12:49 - Merci à tous d'avoir été parmi nous cet après-midi.
02:12:52 - Merci à vous de nous avoir accueillis.
02:12:55 - On vous laisse évidemment suivre ces annonces.
02:12:58 Ce sera sur notre antenne puisque vous allez les vivre dans Punchline
02:13:01 dans un instant avec notre cher Olivier de Caron-Fleck.
02:13:04 - Merci à vous.
02:13:07 A tous si vous soignez sur ces news.

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