Né à Nantes dans une famille d'origine algérienne, et vivant à Dubaï depuis 15 ans, l'auteur signe avec "L'Arabe confus" une réflexion sur son identité plurielle. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-interview-de-9h20/l-itw-de-9h20-du-mardi-04-juin-2024-1087260
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00:00 France Inter, le 7 décembre.
00:07 Léa Salamé, ce matin vous recevez un auteur.
00:10 Oui, un jeune auteur.
00:11 Bonjour Sofiane Simérabé.
00:13 Bonjour Léa.
00:14 Merci d'être avec nous ce matin.
00:15 Vous n'êtes pas si jeune que ça en fait, mais c'est votre premier livre.
00:18 Si vous étiez un pays, une langue et un personnage historique, vous seriez qui ? Vous seriez quoi ?
00:23 Un pays, je serais le Japon.
00:25 Un pays que j'ai découvert assez récemment pour sa richesse culturelle, sa nature et
00:33 son rapport à la nostalgie.
00:35 On va en parler de la nostalgie.
00:36 Vous en parlez beaucoup dans votre livre.
00:38 Si vous étiez une langue ?
00:39 Une langue, j'en serais plusieurs qui sont liées.
00:42 Je serais l'arabe, je pense qu'on en parlera aussi par la suite.
00:45 Et l'espagnol.
00:46 J'ai un rapport assez personnel avec l'espagnol.
00:49 C'est une langue qu'on parlait parfois avec mes frères et sœurs, que mes parents ne comprenaient
00:54 pas.
00:55 C'est la langue des vacances.
00:56 C'est aussi la langue des études d'une année passée à Madrid.
01:00 Que vous avez faite ? On va raconter tout ça.
01:02 Et si vous étiez un personnage historique ?
01:04 Je pourrais en être plusieurs.
01:06 Je vais choisir de rester dans la lignée du livre.
01:10 Ça serait Ibn Khaldoun, qui est un historien, le père de la sociologie en tant que matière.
01:18 Arabe, arabo-andalou, curieux, un peu confus, à la croisée des pouvoirs et des intrigues.
01:30 Je vais revenir sur le mot de confus, puisqu'il vous définit.
01:32 Mais avant, la citation Cocteau disait "ce qu'on te reproche, cultive-le, c'est toi".
01:38 Ce qu'on te reproche, cultive-le, c'est toi.
01:40 Vous êtes d'accord ?
01:41 Complètement.
01:42 Il faut s'aimer.
01:45 Il faut se connaître.
01:47 Et un peu à l'image de la citation que vous citez, il faut cultiver ses différences.
01:52 Nos différences ne sont pas toujours contre nous.
01:54 Elles ne nous empêchent pas d'avancer.
01:57 Au contraire, si on sait en faire une force, c'est un parfait stepping stone, comme on dit en anglais.
02:03 Vous n'allez pas me faire des anglicismes tout le temps.
02:05 Sofiane Simirabé, vous nous avez intrigué dans l'équipe de la matinale.
02:09 Vous êtes un influenceur connu sur les réseaux sociaux, connu sous le nom "The Confused Arab".
02:14 L'Arab Confu, où vous rassemblez une communauté de plus de 85 000 abonnés sur Instagram.
02:19 L'Arab Confu, c'est le titre aussi d'un livre, de ce livre que vous sortez chez Bellefond.
02:23 Pourquoi êtes-vous confus ?
02:25 Pourquoi êtes-vous un Arab Confu ?
02:28 Dans le titre, l'Arab Confu, il y a une polysémie.
02:34 La confusion en français, elle ne se traduit pas comme la confusion en anglais.
02:39 Je vous promets, j'arrête de faire des anglicismes.
02:41 C'est juste important de voir que je suis à la croisée de certaines langues.
02:45 Même si je suis né à Nantes, en Loire-Atlantique.
02:49 Vous êtes né en France, de parents d'origine algérienne.
02:51 J'ai un ancrage français.
02:54 J'ai grandi, j'ai étudié en France et je vis à l'étranger au Zimmerab depuis 17 ans.
02:59 A Dubai.
03:01 Et vous dites d'ailleurs dans le livre, dès que je dis "je vis à Dubaï",
03:04 je sais exactement ce que mon interlocuteur pense en face de moi.
03:07 Qu'est-ce que je pense ?
03:10 Je ne sais pas vous en particulier.
03:13 Mais disons qu'en général, on va associer Dubaï à une ville sophistiquée, artificielle.
03:20 Ce qui n'est pas forcément le cas.
03:22 On pourra en parler plus tard.
03:24 Mais revenons à l'Arab Confu.
03:26 Pourquoi vous sentez-vous confus ?
03:28 Et confus en français, ça pourrait dire "je suis confus, je m'excuse".
03:31 Effectivement, il y a plusieurs sens en français dans le sens "confus".
03:35 "Confus", ça renvoie à la confusion comme une première étape pour la créativité.
03:40 Quand on est confus, ça veut dire qu'on accepte de ne pas savoir.
03:44 Qu'on accepte de se questionner.
03:47 On s'interroge.
03:49 On demande.
03:51 On demande autour de soi.
03:53 On interroge son de ses héritages.
03:55 Et c'est assez important à une période où tout le monde croit tout savoir.
03:59 Donc c'est une confusion créatrice.
04:03 Au fond, c'est bien d'être confus.
04:05 Vous dites d'ailleurs que votre livre mêle vos souvenirs d'enfance,
04:09 nés en France au sein d'une famille d'origine algérienne,
04:11 vos expériences personnelles et professionnelles,
04:13 et cette vraie réflexion sur l'identité, sur les identités.
04:17 Il tourne autour de cette question culturellement, existentiellement, physiquement même.
04:22 Qu'est-ce que c'est être arabe ?
04:24 En vous lisant, on se dit que c'est difficile de répondre à cette question.
04:27 Et que même les Arabes eux-mêmes ne savent pas y répondre.
04:30 Comme le disait de manière assez drôle l'humoriste Haroun.
04:32 C'est pas très facile de définir le monde arabe.
04:35 Quand tu dis c'est quoi le monde arabe ?
04:37 C'est compliqué.
04:39 Tu demandes aux Arabes s'ils sont Arabes.
04:41 Pas vraiment.
04:43 Il y en a qui vont dire non on n'est pas Arabes, on est des Saoud.
04:45 Il y en a qui disent non on est Berbères.
04:47 Il y en a d'autres qui vont dire on est Coptes.
04:49 Dans le monde arabe, il n'y a pas d'Arabes en fait.
04:51 C'est impressionnant.
04:53 Parce qu'en fait le mot arabe est devenu un peu péjoratif.
04:57 Même en France, c'est devenu un peu péjoratif quand il y a "Arabe".
04:59 Souvent en France, on confond un peu tout le monde.
05:03 Il y a des Français qui disent les Arabes c'est tous les mêmes.
05:05 Pas du tout.
05:07 Pas du tout.
05:09 Il y a des Arabes qui supportent l'OM, il y a des Arabes qui achètent le PSG.
05:11 C'est deux choses totalement différentes.
05:13 C'est pas les mêmes.
05:15 C'est pas les mêmes.
05:17 C'est exactement votre livre en fait.
05:19 Cette citation de manière drôle, c'est beaucoup plus articulé.
05:23 Mais c'est ça quoi.
05:25 C'est très difficile de définir ce que ça veut dire "Arabe".
05:27 C'est très difficile de définir ce qu'est être Arabe.
05:29 Je vais citer un proverbe arabe en français, ne vous inquiétez pas.
05:33 Qui dit que les Arabes se sont mis d'accord pour ne jamais être d'accord.
05:37 Donc même dans leur propre définition.
05:39 Et après, pour reciter Haroun que j'aime beaucoup.
05:43 Peut-être que le monde arabe n'existe pas.
05:47 Qu'il y a des mondes arabes.
05:49 C'est ce que j'essaie de démontrer.
05:51 Généralement, on va qualifier d'Arabe une personne dont la langue maternelle est l'Arabe.
05:55 Je fais un peu un comparatif avec le rapport avec la langue française aussi dans l'ouvrage.
06:03 Toutes les personnes dont la langue maternelle est le français ne sont pas forcément français.
06:09 Il y a un ensemble plus fort qui est la francophonie.
06:13 Pour le monde arabe, on essaye d'attacher des critères physiques, des critères culturels.
06:19 Parfois même, et c'est pas du tout le cas, des critères religieux.
06:23 Ce que j'essaie de montrer, c'est que le monde arabe, les mondes arabes existent dans leur pluralité.
06:29 Vous dites faire arabe, ou plutôt ne pas faire arabe, est une obsession consciente ou non,
06:33 partagée à la fois dans les pays d'origine et dans la diaspora.
06:36 Votre mère, par exemple, vous racontez, elle passait son temps à dire "moi je sais reconnaître les Arabes".
06:41 Ça veut dire quoi ? Elle les reconnaissait à quoi ?
06:44 Elle les reconnaissait à un sentiment d'appartenance commun.
06:50 Elle le dirait pas de cette manière aussi articulée.
06:53 Elle disait, enfin elle dit, que ce qui fait un Arabe, c'est cette présence, cet humour.
07:00 Donc elle, elle le qualifie de manière assez différente.
07:04 C'est les yeux aussi.
07:06 C'est les yeux.
07:07 Les yeux c'est très important.
07:09 Ce regard.
07:11 Faire arabe, vous dites aussi, c'est d'abord un prénom.
07:13 Votre prénom, Sofiane, vous l'avez changé un temps quand vous étiez étudiant.
07:17 Vous n'étiez plus Sofiane, mais Eric de 19h à 21h.
07:20 Écrivez-vous pourquoi ?
07:22 C'est important, je ne l'ai pas changé, on me l'a changé.
07:25 Je travaillais comme étudiant dans un centre d'appel.
07:30 Et on m'a fait comprendre dès le premier jour, dès que j'ai enfilé le casque d'appel,
07:36 qu'il était nécessaire, pour s'introduire dans les foyers français, de revêtir une autre identité.
07:42 Donc ça a été, ce n'était pas un choix volontaire.
07:46 Oui, ce n'était pas une...
07:48 Je vais vous faire entendre Xavier Leclerc.
07:50 Je ne sais pas si vous avez lu son livre "Un homme sans titre".
07:52 On l'avait reçu il y a quelques mois ici.
07:54 Il explique que lui, il a francisé clairement son nom,
07:57 parce que ça ne passait pas sur les CV.
08:00 Il n'était pas reçu.
08:01 Et on ne lui répondait pas.
08:02 C'est malheureux de l'admettre, mais c'est un constat.
08:06 J'avais deux masters à la Sorbonne, et pas un seul appel pour un entretien.
08:11 Des centaines de CV envoyés, je suis loin d'être le premier à avoir vécu ça.
08:15 Et au moment où je change de nom, en traduisant Haïtaleb par Leclerc,
08:20 je reçois des centaines d'appels.
08:23 Et depuis, je précise que je n'ai jamais postulé pour un poste.
08:26 On est venu me chercher à chaque fois.
08:28 Qu'est-ce que ça vous inspire ?
08:31 Il a francisé son nom et il a reçu des appels.
08:34 Ça m'inspire de la tristesse, car ça a été volontaire,
08:39 mais ça a été aussi, dans son cas, subi.
08:41 Je ne connais pas Xavier Leclerc ou M. Haïtaleb, son vrai nom.
08:46 J'aimerais qu'on puisse s'interroger pourquoi on est rendu à une époque
08:53 où les gens sont obligés de...
08:54 On revêt tous des masques, on joue tous des rôles.
08:57 Mais avoir à gommer son identité, sa filiation,
09:03 parce que le nom c'est ça, c'est la filiation, c'est triste.
09:07 Et on ne devrait pas avoir ça dans un pays comme la France.
09:09 Vous racontez qu'enfant, vous êtes né à Nantes en 1981,
09:12 un ami vous invite à jouer chez lui, mais il précise
09:15 "Maman ne veut pas qu'Abdel vienne jouer à la maison, c'est un arabe, tu sais.
09:19 Toi aussi t'es arabe, mais elle dit "Sofiane, c'est pas comme les autres".
09:22 Qu'est-ce que ça veut dire cette phrase à votre avis ?
09:24 Et pourquoi là aussi ça entretient la confusion,
09:26 l'enconfusion de l'enfant que vous étiez ?
09:28 "Tu n'es pas comme les autres", c'est quelque chose que beaucoup ont entendu.
09:33 Arabes ou pas, quelles que soient les identités.
09:38 "C'est pas comme les autres", ça peut avoir un effet,
09:40 dans mon cas, ça a eu un effet inverse,
09:42 parce que c'est presque sartrien, on est arabe dans le regard des autres.
09:46 J'avais 7-8 ans et je me suis posé la question,
09:49 c'est quoi en fait être un arabe ?
09:51 Pourquoi on est un arabe pas comme les autres ?
09:53 Certains vont s'en réjouir, vont s'en agrémenter.
09:56 Moi très rapidement, il était important de se poser la question,
10:00 qu'est-ce qui fait qu'on va être différent ?
10:04 Et ça rejoint la citation Cocteau que vous avez partagée en introduction.
10:08 "Ceux qu'on te reproche, cultive-le, c'est toi".
10:11 Il y a un chapitre très touchant sur l'importance de la nostalgie chez les Arabes.
10:15 "Tout Arabe vous dira qu'il a été élevé dans la nostalgie du c'était mieux avant.
10:20 Il vous parlera du sentiment d'un déclassement international.
10:23 Il vous parlera du fait que les Arabes ont tout perdu,
10:25 du mal du pays natal, de l'exil qui dure,
10:28 et du goût des brochettes de viande aux abords d'une route de campagne.
10:32 Et d'ailleurs, vous racontez qu'il y a plein de sites sur les réseaux sociaux
10:35 qui florissent pour montrer le Kerr avant, comme c'était beau,
10:39 comme c'était propre, comme le Kerr, ou Beyrouth, ou d'autres villes,
10:42 ou Alger, où les femmes étaient en mini-jupes, etc.
10:46 Il y a une vraie nostalgie d'un pays,
10:49 ou d'un pays peut-être idéalisé, mais qui n'est plus,
10:52 ou d'un passé qui n'est plus.
10:54 Idéalisé, qu'on ne reconnaît plus pour certains,
10:56 si on parle de nos parents,
10:58 pas si vieux que ça, Léa !
11:01 Ça nous renvoie aussi à quel point la nostalgie est un filtre.
11:05 La nostalgie, ce ne sont pas simplement les souvenirs,
11:08 la nostalgie, ce n'est pas la mémoire,
11:11 ce n'est pas encore l'histoire.
11:13 La nostalgie, c'est ce qu'on choisit,
11:16 personnellement, mais aussi en tant que groupe et communauté,
11:19 de se souvenir.
11:21 Vous faisiez référence aux photos des années 60 du Kerr,
11:26 notamment, de Beyrouth, ou d'autres villes arabes,
11:29 on choisit de voir ces clichés, de voir ces photos.
11:34 On ne regarde pas forcément les chiffres de l'analphabétisme,
11:38 les chiffres de la mortalité infantile.
11:41 Ce n'était pas forcément mieux avant.
11:44 Et pour les femmes, c'était mieux avant, les pays arabes ?
11:47 Non, ce n'était pas mieux avant.
11:50 Il y a un point aussi qui est très important,
11:53 et que j'essaie toujours de faire dans le livre,
11:55 c'est l'objectif de ce livre, c'est recontextualiser.
11:57 La confusion, au-delà du sourire que ça peut laisser sur les visages des lecteurs,
12:02 elle est fondamentale aussi pour recontextualiser.
12:05 Tout ce qui est dit aujourd'hui sur les pays arabes,
12:08 ou sur les arabes d'une manière générale,
12:10 manque malheureusement trop de contexte.
12:13 Vous avez fait des études en sciences politiques en France, en Espagne,
12:16 vous avez député une carrière dans le marketing,
12:18 vous avez travaillé notamment pour l'ORL et le VMH,
12:20 et puis il y a 15 ans, Dubaï,
12:22 vous créez votre propre agence de marketing culturel.
12:25 Dubaï n'est pas précisément le lieu où les identités disparaissent.
12:30 Au fond, peu importe que vous soyez français, marocain, brésilien,
12:35 j'ai envie de vous dire, l'important c'est votre compte en banque à Dubaï.
12:38 Est-ce que vous n'êtes pas classifié en fonction de ça ?
12:41 C'est réducteur de dire ça, si vous me permettez, Léa.
12:47 Dubaï, les Émirats d'une manière générale,
12:51 comme vous l'avez bien dit, j'y suis arrivé à un plus jeune âge, j'avais 15 ans,
12:56 ce n'est pas le nouvel El Dorado,
12:59 ce n'est pas le rêve américain comme certains essayent de le...
13:02 Comme on le voit chez les influenceurs qui se mettent,
13:04 qui se filment avec leur yacht et leur marque de luxe.
13:07 Exactement.
13:08 Ce n'est pas que ça.
13:09 Ce n'est pas que ça.
13:11 Dubaï, c'est l'ambition comme héritage.
13:17 Quand je dis l'ambition comme héritage, très souvent en fait,
13:20 c'est une ville qui va être décrite comme, je vous l'ai dit,
13:25 un peu trop superficielle, un peu trop joyeuse en fait.
13:29 On en veut à Dubaï de rire quand le monde est triste,
13:32 et ça, ça s'est vraiment vu lors du Covid.
13:35 En revanche, il faut aussi voir qu'il y a une histoire,
13:40 qu'il y a une culture qui existe au-delà de la monumentalité.
13:43 Je ne suis pas en train de faire le prof de philo,
13:45 mais c'est comme assez important d'en parler.
13:47 Et là aussi, vous recontextualisez.
13:49 J'ai une phrase, un ami vous dit dans cette phrase,
13:51 au hasard d'une conversation, il vous dit cette phrase,
13:53 "malheureusement, le monde s'est habitué à voir des Arabes mourir".
13:57 Et évidemment, ça a une résonance avec les drames syriens,
14:01 avec les drames du Yémen, avec les drames du Soudan,
14:06 et évidemment, avec Gaza et la Palestine,
14:09 et le peuple palestinien.
14:11 On s'est habitué à voir les Arabes mourir ?
14:14 Comme je le dis dans le livre, j'ai l'impression que le monde
14:17 s'est malheureusement habitué à voir des Arabes mourir.
14:20 Mais ce qui me rend encore plus triste, c'est que les Arabes
14:22 se sont habitués à se voir aussi mourir.
14:24 Et ça, c'est très important, toujours, de recontextualiser.
14:27 Quand on voit aujourd'hui le drame de ce qui se passe à Gaza,
14:30 cette guerre contre le peuple palestinien,
14:33 qui ne concerne pas simplement un parti politique,
14:36 parce qu'aujourd'hui, les chiffres démontrent
14:38 que cela va bien au-delà de ça.
14:40 Il est important de se souvenir que Gaza,
14:42 ce n'était pas simplement un camp de réfugiés,
14:45 une ville avec des camps de réfugiés, pardon.
14:47 Gaza, c'est une région dans laquelle il y avait des artistes,
14:51 beaucoup de lieux historiques qui ont malheureusement été détruits.
14:57 Donc l'importance de la culture est fondamentale
15:00 pour aussi appréhender les identités arabes.
15:02 C'est ce que vous racontez tout ça dans ce livre,
15:04 "L'Arabe Confu", chez Belfont.
15:06 Les Impromptus, pour terminer, vous répondez très vite en un mot.
15:08 Vous dédicacez votre livre à votre père, à votre mère,
15:11 et au Club des Cinq. Pourquoi le Club des Cinq ?
15:14 Le Club des Cinq, ce sont mes frères et sœurs.
15:16 On est six.
15:17 J'ai cru que c'était une référence littéraire.
15:19 Je vais juste en profiter aussi.
15:21 J'ai perdu mon père il y a quelques mois,
15:23 et aujourd'hui c'est son anniversaire.
15:25 C'est une date assez importante pour moi.
15:27 Fayrouz ou Oum Kelsoum ?
15:29 Je n'aimais pas Oum Kelsoum avant.
15:32 Je l'aime de plus en plus.
15:34 Mais Fayrouz.
15:36 Évidemment.
15:37 Le taboulet libanais ou un bon tagine marocain ?
15:40 Le tagine, pas marocain, algérien pour moi.
15:42 La meilleure pâtisserie arabe, elle est où ?
15:46 Entre chez ma mère et à Tripoli, chez Halabi.
15:51 Le caire ou Alger ?
15:55 Alger pour la symbolique, mais le caire pour son ambiance.
15:58 Gad Elmaleh ou Djamel Debouze ?
16:03 Gad.
16:04 Instagram ou TikTok ?
16:06 Instagram.
16:07 Mbappé au Réal, ça vous fait plaisir, ça vous fait mal ou ça ne vous fait rien ?
16:11 Ça me fait plaisir.
16:12 Vous votez ?
16:13 Oui.
16:14 En France ?
16:15 Oui.
16:16 Liberté, égalité, fraternité, vous choisissez quoi ?
16:19 Justice.
16:20 Et Dieu dans tout ça ?
16:25 Je ne sais pas si je peux le résumer en un mot.
16:28 L'arabe confus, Sofiane Simerabé.
16:31 Je ne sais pas si on sort de la confusion, mais en tout cas on apprend des choses sur ce que c'est d'être arabe.
16:36 Merci à vous et très belle journée.