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00:00:00Aux quatre coins du monde, une petite communauté de scientifiques s'est préparée à cette éventualité depuis des années.
00:00:15On savait que ça arriverait, mais quand ? Un virus peut se déplacer d'un bout du monde à l'autre en moins de 24 heures.
00:00:28Confrontés à une mission apparemment impossible, ils savent désormais que le sort du monde est entre leurs mains.
00:00:45La Covid-19 est notre pire cauchemar.
00:00:58Historiquement, les vaccins ont sauvé plus de vies que n'importe quelle autre intervention des organismes de santé publique.
00:01:05Les vaccins jouent un rôle fondamental dans la gestion d'une pandémie.
00:01:11En 2020, nous avons enquêté sur les cinq continents.
00:01:17Dans les coulisses, nous avons suivi les chercheurs tout au long de chaque étape.
00:01:21D'abord le développement des vaccins.
00:01:29Puis les essais cliniques cruciaux.
00:01:32La charge de travail et son intensité sont colossales. La pression est inimaginable.
00:01:40Et enfin, la production de masse.
00:01:43On a déjà 200 congélateurs sur le site et on en reçoit 60 de plus aujourd'hui.
00:01:48Mon équipe a dépensé environ un demi milliard de dollars avant même de savoir si le produit serait efficace.
00:01:53C'est fou.
00:01:57Ce documentaire nous dévoile comment ces spécialistes des vaccins ont eu recours à des techniques de pointe jamais utilisées à cette échelle
00:02:05pour accomplir en quelques mois ce qui requiert d'habitude entre 10 et 15 ans.
00:02:11On est tellement concentrés sur ce qu'on doit faire qu'on ne pense qu'à une seule chose.
00:02:18Comment y arriver ?
00:02:29Il a fallu faire des sacrifices.
00:02:32Le but final de ce vaccin est d'éradiquer le virus de la surface de la Terre.
00:02:39Ces scientifiques ont relevé un des plus grands défis de l'histoire de la médecine moderne.
00:02:49On n'a jamais eu la moindre certitude de réussir, mais on devait essayer.
00:02:55Nous sauver tous.
00:02:59L'objectif est de protéger le monde entier.
00:03:09C'est l'heure.
00:03:20Il était très tard, autour de 23 heures.
00:03:23J'ai lu les communiqués en ligne rapportant qu'il se passait quelque chose à Wuhan.
00:03:28Une pneumonie d'origine inconnue se diffusait.
00:03:33Je suis virologue et directeur du Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies.
00:03:39J'ai tout de suite compris qu'on avait affaire à une situation très sensible et très grave.
00:03:45L'équipe de George Gao à Pékin fait immédiatement venir des échantillons provenant des malades de Wuhan.
00:03:52Voici les images des caméras de surveillance de son laboratoire
00:03:56au moment où les chercheurs découvrent ce qui provoque cette nouvelle maladie.
00:04:03Sur ces images de cellules infectées,
00:04:06George Gao, expert des maladies infectieuses reconnues dans le monde entier,
00:04:11prend tout de suite conscience qu'il s'agit d'un virus.
00:04:14Mais de quel type ?
00:04:17L'examen au microscope électronique apporte une première réponse.
00:04:21On a tout de suite trouvé ces deux petites choses.
00:04:24Vous voyez ? C'est un coronavirus typique.
00:04:27C'est une mauvaise infection.
00:04:29C'est un coronavirus typique.
00:04:31C'est une mauvaise nouvelle.
00:04:33George Gao en a fait la mère expérience quand il a combattu l'épidémie de SRAS en 2003.
00:04:38La propagation des coronavirus est rapide et mortelle.
00:04:43Mais a-t-on de nouveaux affaires au SRAS ou à quelque chose de complètement nouveau ?
00:04:50Dès qu'on a reçu l'échantillon, on a demandé le séquençage du virus.
00:04:53C'est à Zhao Xiang qu'on a demandé de le réaliser.
00:04:59Il nous avait fallu 2 à 3 mois pour découvrir le virus responsable du SRAS.
00:05:03Cette fois, on y est parvenu en quelques jours.
00:05:06C'est allé très vite.
00:05:0999% du travail a été fait en 24 heures.
00:05:12Grâce aux techniques récentes et rapides de séquençage génétique,
00:05:16les chercheurs constatent qu'il ne s'agit pas du coronavirus responsable du SRAS,
00:05:20mais d'un autre très similaire.
00:05:22Le Dr Gao sait qu'il doit en informer le monde entier.
00:05:27On a décidé de communiquer les données dans la base J-CED consacrée à tous les virus de la grippe.
00:05:32Le 8, j'ai envoyé un texto.
00:05:34C'est un nouveau coronavirus.
00:05:37Et dès le 9, on a commencé à saisir les données.
00:05:40Puis le matin du 10 janvier, on a publié le séquençage pour qu'il soit à la disposition de tout le monde.
00:05:47Le séquençage génétique du nouveau coronavirus
00:05:50donne le départ de la course au vaccin aux chercheurs du monde entier,
00:05:53déjà préparés à cette éventualité.
00:05:59Tandis que le Dr Gao se lance dans le développement d'un vaccin classique en Chine,
00:06:04d'autres équipes ont recours à des méthodes complètement différentes
00:06:08pour transformer le virus en vaccin.
00:06:13Quand la séquence du génome du virus a été publiée le 10 janvier,
00:06:16on était déjà bien préparés.
00:06:19Et on savait exactement comment on ferait ce vaccin, de façon à aller vite.
00:06:27Ma femme m'a dit, tu as un sixième sens pour ce genre de choses.
00:06:31Ça me paraissait évident qu'on aurait besoin d'un vaccin complètement différent.
00:06:37En voyant la séquence, on s'est dit, OK, on va lancer une recherche sur un vaccin
00:06:41comme si on allait vraiment pouvoir le produire.
00:06:43Ça nous vaudra une super publication et on s'imaginera avoir sauvé le monde.
00:06:48Mais très vite, il s'est avéré que ce n'était pas un exercice.
00:06:51C'était sérieux.
00:06:55Mon frère vivait en Chine et donc je savais que le virus se répandait.
00:06:59C'est dans la nuit du vendredi au samedi que j'ai reçu une notification.
00:07:03On venait de m'envoyer la séquence du virus.
00:07:11Et au petit matin, toujours en pyjama dans ma chambre,
00:07:15je me suis collée devant mon ordinateur pour développer un vaccin.
00:07:21Le professeur Teresa Lamb travaille à l'Institut Jenner de l'Université d'Oxford,
00:07:26l'un des meilleurs centres de développement de vaccins au monde.
00:07:33Il a été baptisé ainsi en l'honneur d'Edward Jenner,
00:07:36l'inventeur du tout premier vaccin, il y a plus de 200 ans.
00:07:41Depuis cette découverte, les vaccins fonctionnent selon le même principe.
00:07:46Le vaccin fait croire à l'organisme qu'il est infecté.
00:07:50En fait, ce que l'on veut en quelque sorte, c'est qu'un vaccin imite une infection naturelle.
00:07:58Comprendre ce qui déclenche l'infection est fondamental pour le développement d'un vaccin.
00:08:05Chaque coronavirus est rempli d'instructions génétiques appelées ARN.
00:08:09Il est entouré de petites piques, des spikes, faites de protéines.
00:08:17Lorsqu'on inhale un coronavirus, ces protéines spikes pénètrent dans les cellules des voies respiratoires.
00:08:24Puis elles changent de forme, ce qui a pour effet de faire fusionner la cellule et le virus.
00:08:31A ce stade, le virus commence à se répliquer à toute vitesse.
00:08:39Les protéines spikes des coronavirus sont un élément crucial pour les chercheurs.
00:08:44Leur forme unique joue un rôle déterminant dans la réponse immunitaire de l'organisme.
00:08:51En règle générale, quand on génère une réponse immunitaire,
00:08:55on cherche à créer des anticorps d'un type particulier, à savoir des anticorps neutralisants.
00:09:00Les anticorps sont le système de défense du système immunitaire.
00:09:04Ces anticorps neutralisants bloquent le coronavirus et l'empêchent d'envahir les cellules.
00:09:10Ils ont une forme conçue pour se lier étroitement à la protéine spike.
00:09:17Lorsque l'on est infecté, d'innombrables anticorps circulent dans notre sang afin de combattre le virus,
00:09:23ce qui aura aussi pour effet de nous protéger en cas de nouvelle infection.
00:09:28C'est comme une armée bien entraînée.
00:09:32Quand ils repèrent un virus, ils sont parés au combat et prêts à bloquer l'infection.
00:09:40En janvier 2020, quatre types principaux de vaccins sont en développement.
00:09:45Celui d'Oxford est ce qu'on appelle un vaccin à vecteur viral,
00:09:49un vaccin déjà en préparation en prévision de ce genre de menaces.
00:09:54Les scientifiques n'ont besoin que de la séquence du génome déterminée par les Chinois.
00:10:00Pour notre vaccin, on est parti du virus du rhume banal qu'on a inhibé pour l'empêcher de se répliquer.
00:10:08Puis on a prélevé une partie infime du matériel génétique du nouveau coronavirus
00:10:15et on l'a injecté dans le virus du rhume.
00:10:19Cette partie infime est le gène de la protéine Spike du coronavirus
00:10:24que le vaccin d'Oxford veut introduire dans l'organisme par le biais du virus du rhume banal.
00:10:31C'est ce code génétique qui permet à nos cellules de fabriquer la protéine Spike
00:10:36que notre organisme identifie alors comme un corps étranger,
00:10:39ce qui déclenche la production d'anticorps.
00:10:44Et c'est en réagissant à ce petit bout de coronavirus
00:10:48que notre organisme lance une forte réponse immunitaire.
00:10:54Après la phase de développement,
00:10:56le vaccin doit être testé pour s'assurer de son innocuité et de son efficacité.
00:11:01D'abord sur l'animal, puis sur l'homme lors de trois phases d'essais cliniques.
00:11:05Elles impliquent d'abord un petit nombre de patients,
00:11:08puis se terminent avec des dizaines de milliers de participants.
00:11:12Pour un programme de vaccin classique,
00:11:14le développement peut prendre jusqu'à une dizaine d'années.
00:11:18Mais on n'avait pas tout ce temps.
00:11:20Alors en parallèle de la conception de notre vaccin,
00:11:24on était déjà en train de parler des essais précliniques et on planifiait la phase 1.
00:11:31Comme on collaborait avec des gens dans le Montana et en Australie,
00:11:35on travaillait très tard et très tôt.
00:11:38J'ai eu beaucoup d'insomnies et de grosses journées de travail.
00:11:42Je n'avais pas le choix, il fallait que je le fasse.
00:11:48À Brisbane, en Australie,
00:11:50un spécialiste en virologie moléculaire réagit très rapidement lui aussi.
00:12:04Le professeur Chappell de l'Université du Queensland
00:12:07travaille depuis un an sur un projet de nouveaux vaccins
00:12:10quand la pandémie de Covid-19 se déclare.
00:12:16Si le vaccin de l'Université d'Oxford utilise un vecteur viral contenant le gène Spike,
00:12:21celui du professeur Keith Chappell est composé de la protéine Spike elle-même.
00:12:28Les vaccins à base de protéines sont déjà utilisés de manière efficace.
00:12:33Par exemple, celui contre l'hépatite B et d'autres contre la grippe.
00:12:37Par conséquent, on sait que ce type de vaccin marche bien.
00:12:45C'est aussi le type de vaccin le plus simple.
00:12:48Il s'agit juste d'un petit composant du virus.
00:12:52On le combine avec un adjuvant chimique qui dit à l'organisme
00:12:55« Attention, ça c'est un pathogène qui peut être très dangereux ».
00:13:01Il déclenche une réponse immunitaire.
00:13:04Mais pour son équipe, l'utilisation de la protéine Spike du coronavirus dans un vaccin
00:13:09présente une difficulté majeure.
00:13:14La protéine Spike est d'une grande adaptabilité.
00:13:18Elle se décompose et se lie avec d'autres structures.
00:13:22C'est pour ça qu'on a recours à une pince moléculaire,
00:13:25une sorte de pince à papier qui la maintient à 100% dans sa structure à la surface du virus.
00:13:33C'est la forme de la protéine Spike avant que le virus ne pénètre dans nos cellules
00:13:38qui déclenche la réponse immunitaire la plus efficace.
00:13:43Le professeur Keith Chappell doit donc fabriquer la protéine en laboratoire
00:13:48et la figer dans cette même forme en lui ajoutant une protéine qui fait office de pince.
00:13:53Et cette protéine est un minuscule fragment du VIH.
00:14:01Si on a choisi cette protéine, c'est parce qu'on la connaît très bien.
00:14:05C'est une structure très stable qui ne présente aucun risque dans ce type de vaccin.
00:14:10Il n'y a rien qui permette au VIH de se répliquer.
00:14:13Ce n'est qu'un minuscule fragment d'une protéine également présente dans le VIH.
00:14:24Le vaccin à protéines est une technologie connue et maîtrisée.
00:14:28Par conséquent, le vaccin inédit conçu par le professeur Chappell peut être produit facilement
00:14:33et à peu de frais partout dans le monde.
00:14:35Un avantage certain pour les pays en voie de développement.
00:14:39Le noyau dur de mon équipe, Julia, Salorm et Danushka,
00:14:44travaillent spécifiquement à la mise au point du vaccin.
00:14:47Ils sont motivés et prêts à y consacrer tout leur temps.
00:14:54Mon beau-père est mort à cause de la pandémie.
00:14:57Alors pour ma famille, et pour moi, ce serait formidable
00:15:01si le vaccin mis au point par l'Université du Queensland était efficace.
00:15:07Moi qui suis originaire d'Afrique, je sais combien les maladies infectieuses
00:15:11et les maladies infectieuses ont été détruites.
00:15:14Moi qui suis originaire d'Afrique, je sais combien les maladies infectieuses
00:15:18peuvent se répandre facilement.
00:15:20C'est pour ça que j'ai toujours été passionné par le développement des vaccins.
00:15:23Et c'est encore plus important aujourd'hui que j'ai perdu un proche.
00:15:32Tous ceux qui participent à ce projet se rendent compte du travail titanesque fourni par l'équipe.
00:15:37Nous voulons tous réussir. Nous voulons être ceux qui sortiront le vaccin.
00:15:42Travaillant sur le seul vaccin australien,
00:15:45le professeur Chappell est propulsé sur le devant de la scène.
00:15:54Notre statut sur le campus a changé radicalement.
00:16:00Notre notoriété a grimpé en flèche.
00:16:03C'est drôle d'être propulsé de jeune professeur
00:16:07au statut de personnalité à la tête du projet le plus important de l'université.
00:16:38La maladie se propageait partout dans le monde
00:16:41et j'ai ressenti une pression comme je n'en avais jamais éprouvé.
00:16:51Mais chez moi, la pression devient motivation.
00:16:56Le docteur Gao est le scientifique en chef chargé de lutter contre la Covid-19 en Chine.
00:17:01Ayant déjà combattu les épidémies de grippe,
00:17:04il opte pour la méthode classique de développement d'un vaccin.
00:17:10Chaque pays, chaque société doit faire avec les cartes qu'il a en main.
00:17:24L'atout de la Chine est que le coronavirus a été découvert à Wuhan.
00:17:28On a eu accès dès le début au pathogène.
00:17:32Pour développer ce type de vaccin,
00:17:35l'équipe chinoise rend le coronavirus inerte grâce à un produit chimique.
00:17:39Celui-ci, en endommageant son génome, l'empêche de se répliquer
00:17:43tout en préservant la surface de l'enveloppe du virus, y compris la protéine Spike.
00:17:48L'injection de ce virus inactivé dans le virus inactivé
00:17:52permet à l'insecte de ne pas se reproduire.
00:17:56L'injection de ce virus inactivé dans l'organisme
00:18:00doit déclencher une réponse immunitaire forte.
00:18:04Pas seulement des anticorps contre la protéine Spike,
00:18:08mais aussi d'autres anticorps contre le reste du virus.
00:18:12Si ce vaccin marche,
00:18:15il offrira une protection efficace contre les infections futures.
00:18:19Dans un laboratoire de niveau de biosécurité élevé,
00:18:23l'équipe du docteur Gao commence par cultiver une grande quantité du virus mortel.
00:18:43La chef cuisinière du docteur Gao est le professeur Gui Zhen,
00:18:47responsable de la biosécurité au Centre de contrôle et de prévention des maladies.
00:18:52C'est elle qui est chargée de cultiver les échantillons de virus
00:18:56qui vont constituer les stocks de semences actives
00:19:00destinées au développement des vaccins à virus inactivés chinois.
00:19:04On a mis le virus en culture sur différentes cellules,
00:19:08ce qui nous a permis de déterminer quel était le meilleur type de cellules.
00:19:12C'est donc celui-là qu'on a choisi pour cultiver le virus
00:19:16provenant des poumons et de prélèvements de gorge de patients infectés.
00:19:21Ensuite, il a fallu sélectionner une souche complètement pure.
00:19:28Le professeur Gui Zhen doit choisir un stock de coronavirus
00:19:32le plus proche possible de la souche dominante qui a infecté la population début 2020.
00:19:37Car plus la concordance est étroite, plus la protection immunitaire est bonne.
00:19:43Les vaccins à virus inactivés comme celui de la Chine sont utilisés depuis des décennies.
00:19:48Mais c'est une technique totalement inédite
00:19:52qui est choisie par un géant pharmaceutique américain.
00:19:56L'immense centre de recherche et développement de Pfizer
00:20:00se trouve à Pearl River, dans l'état de New York.
00:20:04Au fil des années, on a constitué un catalogue impressionnant de vaccins
00:20:08contre toutes sortes de virus infectieux.
00:20:12Ce sont des centaines et des centaines de milliers de doses qui sont produites chaque année.
00:20:19Le docteur Katrin Janssen est responsable de la recherche et du développement des vaccins Pfizer,
00:20:25un département qui compte 650 personnes.
00:20:29Née en Allemagne de l'Est, elle n'a que deux ans lorsque sa famille passe clandestinement à l'Ouest
00:20:35avec pour seul bagage les vêtements qu'il porte.
00:20:39Enfant, je toussais sans arrêt.
00:20:43Quand on souffre de ce genre de choses,
00:20:48et qu'un médicament suffit à apaiser votre toux,
00:20:52c'est impressionnant.
00:20:56C'est pour ça que j'ai toujours pensé que ce serait fabuleux de travailler
00:21:00à mettre au point des petites pilules qui permettent aux gens d'aller mieux.
00:21:04Le docteur Janssen s'associe à un collaborateur de longue date,
00:21:08fondateur d'une petite société allemande de biotechnologie, le Dr Zahin.
00:21:13Depuis 2018, on travaillait en coopération avec Pfizer
00:21:17à la mise au point de vaccins contre la grippe.
00:21:21Et puisque j'ai une vraie relation de confiance avec le docteur Katrin Janssen,
00:21:25je l'ai appelé pour lui demander si ça intéresserait Pfizer
00:21:29de développer avec nous un vaccin contre le coronavirus.
00:21:33J'ai immédiatement dit oui, et on s'y met tout de suite.
00:21:38Et on a commencé avant même que les contrats ne soient signés officiellement.
00:21:46Le vaccin de BioNTech-Pfizer repose sur une technique pionnière
00:21:50encore jamais utilisée chez l'homme.
00:21:54L'ARN messager, ou ARN-M.
00:21:58Au lieu d'introduire le gène Spike dans l'organisme par le biais d'un autre virus,
00:22:02comme le vaccin à vecteur viral de l'Université d'Oxford,
00:22:07Pfizer en fait d'abord une copie en laboratoire sous la forme d'une molécule
00:22:11qui comporte son code génétique, l'ARN-M.
00:22:15Ensuite, cet ARN-M est injecté dans l'organisme
00:22:19dans une bulle protectrice de graisse, une capsule de lipides.
00:22:23Une fois à l'intérieur d'une cellule, cette enveloppe lipidique se dissout
00:22:27et la protéine Spike fusionne avec la cellule,
00:22:31ce qui déclenche la fabrication des anticorps.
00:22:35C'est un procédé élégant. Normalement, pour développer un vaccin,
00:22:39il faut d'abord produire la protéine Spike sur une culture de cellules,
00:22:43ce qui peut prendre des mois.
00:22:47L'ARN messager, c'est un fonctionnement complètement nouveau.
00:22:51Plus besoin de produire la protéine Spike sur une culture de cellules.
00:22:55On laisse le patient à qui on a injecté l'ARN-M la fabriquer lui-même.
00:22:59L'élégance de ce procédé réside dans le fait que l'information génétique
00:23:03puisse s'autodétruire.
00:23:10On a rejeté toutes les techniques de fabrication vaccinale
00:23:14qu'on connaissait bien.
00:23:18L'intérêt de la technique de l'ARN-M est qu'elle permet de s'adapter
00:23:22très rapidement et d'aller extrêmement vite.
00:23:27Le seul argument contre avancé par la plupart des gens
00:23:31est qu'on n'a encore jamais produit un vaccin avec cette technique.
00:23:35Et donc, ils ont peur de l'inconnu.
00:23:39Pfizer est l'un des plus grands groupes pharmaceutiques mondiaux.
00:23:43Ils testent non pas un, mais quatre versions différentes
00:23:47du vaccin à ARN messager de BioNTech.
00:23:51Cette infrastructure immense, dont l'efficacité n'est plus approuvée,
00:23:56a été mise à notre disposition sans la moindre limite de ressources.
00:24:00On n'a pas eu à se soucier des questions d'argent.
00:24:04On n'a pas été obligés de se demander si on devait faire
00:24:08un peu moins cher. On n'a pas eu besoin d'entrer
00:24:12dans ce genre de considérations.
00:24:16Un autre vaccin à ARN messager est en phase de développement
00:24:20au NIH, les instituts de santé américains.
00:24:24Début 2020, alors que le virus est en train de se propager,
00:24:28le premier centre de recherche biomédicale des Etats-Unis
00:24:32a déjà plusieurs longueurs d'avance.
00:24:36Je ne savais pas si on arriverait à vaincre ce virus,
00:24:40mais on pensait que l'expérience acquise avec d'autres virus respiratoires
00:24:44nous permettrait de progresser.
00:24:48Le Dr Graham est directeur adjoint du centre de recherche
00:24:52pour les maladies émergentes, le plus récent étant un vaccin
00:24:56contre un autre coronavirus appelé MERS-CoV.
00:25:00Fin 2019, on avait déjà produit une protéine Spike du MERS-CoV
00:25:04stabilisée et fabriquée par ARN messager
00:25:08et qui avait immunisé des souris.
00:25:12On s'est dit que c'était la bonne méthode,
00:25:16et on a décidé d'aller le plus vite possible.
00:25:20Lors de la première mise au point avec le MERS, en l'espace de quelques semaines,
00:25:24l'équipe du Dr Graham met au point un vaccin ARN messager
00:25:28contre le nouveau coronavirus.
00:25:32Elle la teste d'abord sur des souris, puis sur des singes,
00:25:36afin de voir s'ils provoquent une réponse immunitaire forte.
00:25:40Les travaux sont dirigés par la spécialiste des vaccins
00:25:44contre les coronavirus au NIH, le Dr Kizmekia Korbet, 34 ans.
00:25:48On a avancé très vite justement parce qu'on avait travaillé très lentement
00:25:52au cours des 6 ou 7 années précédentes.
00:25:56Pourquoi ne pas profiter des connaissances acquises pour produire un vaccin
00:26:00le plus rapidement possible?
00:26:04Kizmekia Korbet entre au NIH il y a 15 ans
00:26:08pour un stage d'été dans le laboratoire du Dr Graham,
00:26:12encouragé par sa famille à suivre sa passion pour la science.
00:26:16Paradoxalement, je me suis intéressée au coronavirus
00:26:20parce que la plupart des gens sont détournés.
00:26:24J'avais envie d'exploiter cette niche et de défricher un territoire
00:26:28en partie inconnue, et puis la pandémie a éclaté
00:26:32et tout a changé.
00:26:46Dès mars 2020,
00:26:50le vaccin du NIH n'est plus qu'à quelques jours
00:26:54des premiers essais cliniques.
00:26:58Le nouveau vaccin doit être fabriqué
00:27:02par la société de biotechnologie partenaire du NIH.
00:27:06On travaillait en étroite collaboration
00:27:10avec une société de biotechnologie à Paris,
00:27:14appelée Moderna, qui savait fabriquer des vaccins très rapidement.
00:27:18C'est ainsi que 66 jours après la publication
00:27:22de la séquence du génome du virus par le Dr Gao,
00:27:26le vaccin NIH-Moderna contre la COVID-19
00:27:30est le premier à entrer dans la phase 1 des essais cliniques.
00:27:34À Seattle, l'écrivain de science-fiction Ian Hayden
00:27:38est l'un des 120 volontaires qui y participent.
00:27:42On est mercredi matin
00:27:46et je suis en route pour recevoir ma première injection.
00:27:50La phase 1 des essais cliniques
00:27:54doit d'abord répondre à une question simple.
00:27:58Ce vaccin est-il sûr pour l'homme?
00:28:02Est-ce qu'il va faire mal?
00:28:06Est-ce qu'il a eu des coups de poing avant?
00:28:10Elle a aussi pour objectif
00:28:14de trouver la dose optimale et sûre
00:28:18et de vérifier la capacité du vaccin
00:28:22à provoquer une bonne réponse immunitaire.
00:28:26Ian Hayden reçoit la dose maximale testée.
00:28:30Il y a un peu plus de 24 heures
00:28:34que j'ai reçu la première dose.
00:28:38Je me sens bien.
00:28:42Je n'ai pas d'autres symptômes
00:28:46qu'une douleur assez forte dans le bras.
00:28:50Les volontaires sont suivis de très près
00:28:54car un vaccin doit répondre
00:28:58à des normes de sécurité extrêmement élevées.
00:29:02Quand on prévoit d'immuniser 7 milliards de gens
00:29:06il y a des problèmes.
00:29:1028 jours après la première injection
00:29:14Ian Hayden reçoit la seconde dose.
00:29:18Vers 22 heures, brusquement,
00:29:22je me suis mis à frissonner et à trembler un peu.
00:29:26J'ai fini par m'endormir
00:29:30mais je me suis réveillé en pleine nuit
00:29:34et je me suis rendu aux urgences vers 5h du matin
00:29:38où le médecin responsable de l'essai m'attendait déjà.
00:29:42J'ai passé un bon moment allongé tout seul sur le lit
00:29:46sans trop savoir ce qui se passait.
00:29:50C'était flippant de ne pas savoir.
00:29:54Certains effets secondaires peuvent être le signe
00:29:58que le système immunitaire est activé.
00:30:02C'est ce qu'on appelle le profil de sécurité d'emploi du vaccin.
00:30:06Parmi tous les volontaires de la phase 1 du vaccin Moderna,
00:30:10c'est Ian Hayden qui ressent les effets secondaires les plus violents.
00:30:14Mais deux jours plus tard, son état est revenu à la normale.
00:30:18Après avoir déterminé la dose optimale,
00:30:22beaucoup plus faible que celle administrée à Ian Hayden,
00:30:26les scientifiques passent aux essais de phases 2 et 3
00:30:30qui portent sur des centaines, puis des milliers de participants.
00:30:36Alors que les essais de phase 1 sont en cours
00:30:40pour les vaccins de l'Université d'Oxford, de Pfizer et du vaccin chinois,
00:30:44les cas de Covid-19 augmentent de façon exponentielle.
00:30:48C'était absolument terrible
00:30:52de voir les gens creuser toutes ces tombes.
00:30:56Il fallait absolument faire tout notre possible.
00:31:00C'était le sentiment partagé par tous ceux qui travaillaient
00:31:04à l'élaboration d'un vaccin.
00:31:08Au début, je regardais le tableau de bord de l'épidémie.
00:31:12Mais quand on a compris quel chemin ça prenait,
00:31:16on s'est dit qu'on allait le faire tous les jours
00:31:20parce que c'est le genre de choses qui me paralysent et me ralentit.
00:31:24Ça devient un fardeau beaucoup trop lourd à porter.
00:31:28On savait ce qu'on devait faire. Il fallait continuer.
00:31:32Tous les espoirs reposent alors sur les vaccins.
00:31:36Et fin mai 2020, plus de 120 équipes sont lancées dans la course.
00:31:40Beaucoup bénéficient désormais d'un soutien financier des gouvernements
00:31:44et nous de nouveaux partenariats avec les grands groupes pharmaceutiques.
00:31:48Ainsi, l'Université du Queensland est épaulée par le leader mondial
00:31:52des biotechnologies CSL.
00:31:56Alors que la recherche sur d'autres vaccins à protéines est encourageante,
00:32:00l'Université d'Oxford et son partenaire AstraZeneca
00:32:04continuent de travailler sur leurs vaccins à vecteur viral.
00:32:08Des vaccins du même type gagnent du terrain aux Etats-Unis et en Russie.
00:32:12Le Centre de contrôle et de prévention des maladies s'est associé
00:32:16avec les laboratoires Sinopharm et Sinovac afin d'augmenter la production,
00:32:20tandis que les vaccins à ARN messager prennent la tête de la course.
00:32:24Généralement, la production de masse ne débute jamais
00:32:28avant la fin de la troisième phase des essais cliniques,
00:32:32quand l'innocuité et l'efficacité d'un vaccin ont été prouvés.
00:32:36Mais au milieu de l'année 2020, les usines du monde entier
00:32:40sont déjà à produire des doses dans des quantités sans précédent.
00:33:00C'est à Kalamazoo, dans le Michigan,
00:33:04que se trouve la plus grande usine de Pfizer.
00:33:10Patrick McEvoy dirige la production du vaccin contre la Covid-19.
00:33:16J'ai participé à de nombreux projets, mais aucun n'a jamais eu une telle ampleur.
00:33:20C'est complètement inédit.
00:33:22Ce colloir fait plus de 400 m de long.
00:33:26Il a fallu tout préparer en vue de la production de milliards de doses
00:33:30d'un vaccin qui n'avait jamais été produit auparavant.
00:33:34La gestion des opérations à Kalamazoo et dans l'ensemble du réseau
00:33:38de distribution de Pfizer est coordonnée à distance
00:33:42par le patron de Patrick McEvoy, Mike McDermott.
00:33:50Habituellement, la production prend entre 3 et 5 ans,
00:33:54depuis la construction des usines jusqu'à leur homologation
00:33:58par les autorités sanitaires des pays concernés.
00:34:02L'idée de concevoir et faire fonctionner ces usines,
00:34:06c'est d'en faire partie.
00:34:10Pfizer achète pour 300 millions de dollars de matières premières
00:34:14afin d'être prêt à produire l'un des 4 vaccins à ARNM
00:34:18en phase d'essai clinique.
00:34:22Bien que le laboratoire ignore encore si l'un d'entre eux sera efficace,
00:34:26il doit aussi augmenter rapidement sa capacité de production.
00:34:30Ça, c'est notre nouvelle chaîne de remplissage aseptique.
00:34:34Le groupe nous a accordé toutes les ressources dont on avait besoin.
00:34:38En gros, ils nous ont fait un chèque en blanc.
00:34:42Tout ce dont on pouvait rêver, on l'a fait.
00:34:46Ça nous a permis d'aller très vite.
00:34:50Voilà l'inspection visuelle automatique.
00:34:5415 caméras prennent des dizaines de photos des flacons
00:34:58à mesure qu'ils passent dans la chaîne pour détecter les moindres défauts.
00:35:02Pour les flacons stériles et contrôlés, il ne reste que la question de la conservation.
00:35:08Si les vaccins inactivés, à protéines et à vecteurs virales,
00:35:12sont très stables sur le plan chimique,
00:35:16les vaccins à ARNM risquent de se décomposer très rapidement,
00:35:20à moins d'être conservés parfaitement purs dans un environnement extrêmement froid.
00:35:26La technologie de l'ARNM est fantastique,
00:35:30mais les produits se dégradent.
00:35:34C'est pourquoi il faut congeler le vaccin à moins 80 degrés une fois produit.
00:35:38De cette façon, il est parfaitement conservé.
00:35:42Tous les 15 jours, on nous apporte 3 camions de 20 congélateurs chacun.
00:35:46On a déjà 200 congélateurs sur le site,
00:35:50et on en reçoit 60 de plus aujourd'hui.
00:35:54Cet entrepôt est construit dans le seul but d'accueillir des millions de doses de vaccins.
00:36:00Les congélateurs produisent une énergie colossale.
00:36:04C'est pour ça qu'on a installé 6 centrales de traitement d'air
00:36:08pour évacuer la chaleur qu'ils dégagent.
00:36:12Mais à ce stade, le vaccin de Pfizer n'en est qu'aux premiers essais cliniques,
00:36:16et le pari est risqué.
00:36:20Mon équipe a dépensé environ un demi-milliard de dollars
00:36:24avant même de savoir si le produit serait efficace.
00:36:28L'Université du Queensland est désormais associée
00:36:32à un grand groupe pharmaceutique,
00:36:36et largement subventionné par le gouvernement australien.
00:36:40Le professeur Chappell travaille jour et nuit,
00:36:44alors que son vaccin à protéines s'apprête à terminer la phase 1 des essais cliniques.
00:36:58120 volontaires sont répartis en plusieurs groupes de façon aléatoire.
00:37:02Certains reçoivent un placebo,
00:37:06d'autres une dose du vaccin en quantités différentes.
00:37:10Tous reviendront quelques semaines plus tard pour la seconde dose.
00:37:28Les progrès rapides de l'équipe du Queensland font les gros titres.
00:37:52Alors que le professeur Chappell et ses collaborateurs
00:37:56font des essais sur une population de masse et la production du vaccin,
00:38:00les premiers résultats concernant les anticorps tombent.
00:38:08Je viens d'apprendre qu'avec les doses de 5 et 15 microgrammes,
00:38:12le niveau de la réponse immunitaire est identique.
00:38:16C'est une super bonne nouvelle.
00:38:20Les nouveaux résultats que j'attendais sont ceux des données de la réponse immunitaire.
00:38:24Les doses moyennes et faibles sont sensiblement équivalentes.
00:38:28Une injection de la plus faible déclenche une réaction immunitaire
00:38:32comparable à une exposition au virus.
00:38:36C'est fantastique, exactement ce qu'on espérait.
00:38:40Une fois que les participants auront eu la seconde dose,
00:38:44il est probable que l'écrasante majorité
00:38:48aura une réponse immunitaire plus forte
00:38:52et qu'ils seront mieux protégés qu'après une exposition au virus.
00:38:56C'est absolument phénoménal.
00:39:00C'est énormément de travail, mais on tient le bon bout.
00:39:08Toute l'équipe est sur un petit nuage,
00:39:12mais je suis complètement épuisé.
00:39:16Je n'ai pas eu une bonne nuit de sommeil depuis... je ne sais même plus.
00:39:22Jamais personne n'a mis au point un vaccin aussi rapidement.
00:39:26Alors je passe mes nuits à réfléchir.
00:39:30Est-ce que j'ai fait une erreur ?
00:39:34Est-ce qu'on a laissé passer quelque chose qui pourrait coûter une semaine de travail, mais aussi des vies ?
00:39:38Ça tourne en boucle, je ne pense qu'à ça.
00:39:46Fin juillet, l'équipe la plus avancée
00:39:50commence à publier les résultats de la phase 1 de ses essais cliniques
00:39:54dans les principales revues scientifiques internationales.
00:40:20Le premier résultat attendu,
00:40:24c'est le vaccin est-il sûr et immunogène ?
00:40:28Et je pense qu'à ce stade, tout le monde a été soulagé de cocher la case.
00:40:32Avec sa collègue immunologiste, le professeur Teresa Lamb,
00:40:36le professeur Ewer travaille au cœur du laboratoire d'Oxford.
00:40:40Alors que Teresa Lamb se concentre sur l'étude des anticorps,
00:40:44le professeur Ewer est la spécialiste incontestée des lymphocytes T.
00:40:48La plupart des vaccins fonctionnent en stimulant la production d'anticorps,
00:40:52mais dans certains cas, ils ne suffisent pas et il faut aussi activer les lymphocytes T.
00:40:56Si les anticorps sont l'armée défensive du système immunitaire,
00:41:00les lymphocytes T sont ses commandos d'attaque.
00:41:04Dès qu'ils sont exposés au virus et activés,
00:41:08ils deviennent des chasseurs-tueurs d'élite,
00:41:12prêts à stopper la réplication virale en traquant et en tuant les cellules infectieuses.
00:41:16Pour le professeur Ewer et son équipe,
00:41:20le succès du vaccin d'Oxford pourrait reposer sur sa faculté
00:41:24à déclencher une réaction forte des lymphocytes T.
00:41:28On doit se coordonner pour ne pas se servir tous des mêmes choses au même moment.
00:41:36Chaque semaine, les chercheurs analysent des centaines d'échantillons
00:41:40provenant des participants aux essais.
00:41:44Quand on fait une prise de sang à un volontaire vacciné,
00:41:48on effectue un test particulier appelé ELISPOT.
00:41:52Le test ELISPOT compte le nombre de lymphocytes T
00:41:56qui reconnaissent et attaquent le virus l'un après l'autre.
00:42:00Sur une plaque à puits ELISPOT, on va mélanger ces lymphocytes T
00:42:04avec des fragments de la protéine du virus.
00:42:08Si les lymphocytes réagissent au virus,
00:42:12l'un d'eux est l'empreinte d'un lymphocyte T qui reconnaît le virus et le combat.
00:42:18Le lendemain matin, le professeur Ewer et ses collègues analysent les résultats.
00:42:22La présence de lymphocytes T capables de reconnaître le virus indique que tout fonctionne.
00:42:26Une des particularités de cet essai
00:42:30est qu'on analyse un plus grand nombre d'échantillons
00:42:34et qu'on fait beaucoup plus de tests ELISPOT que pour n'importe quoi.
00:42:38Les échantillons de lymphocytes T
00:42:42sont des échantillons de lymphocytes T
00:42:46qui sont très rapides,
00:42:50et qui sont très efficaces.
00:42:54On fait beaucoup plus de tests ELISPOT que pour n'importe quelle autre étude.
00:42:58Je sais que toute l'équipe est épuisée, que tout le monde travaille tous les week-ends,
00:43:02alors je me sens vraiment mal
00:43:06de devoir leur demander de faire encore plus d'efforts et de bosser encore plus dur,
00:43:10alors qu'ils triment déjà comme des fous et qu'ils n'en peuvent plus.
00:43:24La pression est colossale.
00:43:28Alors quand j'ai passé ma journée au laboratoire,
00:43:32je suis contente de retrouver la lumière du jour.
00:43:36C'est important pour moi de quitter ma casquette de scientifique
00:43:40pour retrouver ma famille et penser à autre chose qu'au travail.
00:43:44Ça a été dur de ne pas voir mes enfants aussi souvent que d'habitude.
00:43:48Parfois, ils me demandaient, « Tu rentres quand ? »
00:43:52C'était très difficile.
00:44:02Je n'ai pas vu mes parents depuis le début de ma vie.
00:44:06Je n'ai pas vu mes parents depuis le début de ma vie.
00:44:10Je n'ai pas vu mes parents depuis le début du confinement
00:44:14parce que ma mère était très vulnérable.
00:44:18Elle s'était isolée.
00:44:22Et puis tout à coup, elle est tombée malade,
00:44:26à peu près au moment où on finalisait notre article pour The Lancet.
00:44:30Elle a été transportée d'urgence à l'hôpital,
00:44:34et elle est morte deux jours plus tard.
00:44:38Je ne l'avais pas vue depuis tellement longtemps.
00:44:42Elle n'était plus là quand l'article sur nos essais cliniques a été publié.
00:44:46Ça a été une déception terrible parce que ça lui aurait fait très plaisir.
00:44:50J'ai eu beaucoup de mal à surmonter cette épreuve
00:44:54avec la charge de travail et tout le reste par-dessus le marché.
00:45:08C'est désolant de voir qu'on ne parvient pas à contrôler cette pandémie.
00:45:12C'est désolant de voir qu'on ne parvient pas à contrôler cette pandémie.
00:45:16Je gère le stress en me promenant dans le parc chaque matin
00:45:20et en écoutant le chant des oiseaux.
00:45:24Marcher me permet d'être en bonne santé.
00:45:28C'est ce que je fais tous les jours.
00:45:32C'est ce que je fais tous les jours.
00:45:36Marcher m'aide à ne pas penser au travail.
00:45:40Ça m'aide à me vider la tête.
00:45:46Presque en même temps que Moderna et AstraZeneca,
00:45:50BioNTech et Pfizer annoncent également le succès de la phase 1 de leur étude.
00:45:54Le docteur Catherine Janssen sélectionne l'un des 4 vaccins à ARN Messager à l'essai pour la phase suivante.
00:45:58Le docteur Catherine Janssen sélectionne l'un des 4 vaccins à ARN Messager à l'essai pour la phase suivante.
00:46:02Ces données sont spectaculaires.
00:46:06Mais là encore, je préfère ne pas trop m'emballer.
00:46:10Mais là encore, je préfère ne pas trop m'emballer.
00:46:14Parce que le plus gros obstacle à surmonter
00:46:18reste encore de démontrer ses résultats.
00:46:22Mais là encore, je préfère ne pas trop m'emballer.
00:46:26Parce que le plus gros obstacle à surmonter
00:46:30reste encore de démontrer ses résultats à très grande échelle
00:46:34lors de la phase 3.
00:46:38Le plus dur reste à faire. Est-ce qu'il fonctionne ?
00:46:42Et s'il fonctionne, jusqu'à quel point ?
00:46:46Pfizer entame désormais la phase 3 de son étude,
00:46:50qui nécessite des dizaines de milliers de participants.
00:46:54En temps normal, la phase 1, menée sur une poignée de volontaires,
00:46:58n'est pas la seule. Mais devant l'urgence de la situation,
00:47:02ces expérimentations à grande échelle se déroulent en même temps.
00:47:06En ce qui concerne la qualité et la sécurité,
00:47:10on a suivi ce que j'appelle la procédure standard.
00:47:14Le protocole est resté le même.
00:47:18En revanche, la compression des délais et tout ce qu'il a fallu mener de front,
00:47:22voilà ce qui a vraiment changé.
00:47:26Afin de recruter ces milliers de volontaires,
00:47:30Pfizer met en place 150 sites de tests répartis sur les 5 continents.
00:47:34La ville de New York accueille l'un des plus importants, avec 280 volontaires.
00:47:42A l'hôpital Mount Sinai, Judy Heiberg est en charge de l'essai clinique.
00:47:56Lors de toute phase 3,
00:48:00les participants sont répartis en deux groupes.
00:48:04Un groupe reçoit le vaccin et l'autre un placebo.
00:48:08La matinée est chargée.
00:48:12On a 11 personnes qui viennent pour leur seconde injection
00:48:16et plusieurs autres qui viennent pour signer leur consentement éclairé
00:48:20et recevoir le vaccin.
00:48:24Il faut 45 minutes pour décongeler et préparer les doses,
00:48:28en prenant garde de ne pas dévoiler le contenu du flacon.
00:48:32C'est primordial, car l'essai est mené en double aveugle.
00:48:36Ni les médecins, ni les volontaires ne doivent savoir qui est dans quel groupe,
00:48:40afin d'éviter les biais.
00:48:48Même lorsqu'ils préparent le placebo,
00:48:52ils doivent prendre ces 45 minutes pour être certains
00:48:56que personne ne devine quoi que ce soit.
00:49:04On fait tout pour éviter que les participants s'imaginent avoir reçu le vaccin
00:49:08et qu'ils baissent la garde en croyant être protégés.
00:49:12On ignore complètement si ce vaccin a déjà un effet protecteur.
00:49:16Il faut absolument que les gens en prennent conscience.
00:49:22Le seul moyen de savoir si le vaccin fonctionne,
00:49:26c'est de comparer le nombre de volontaires vaccinés déclarant la Covid-19
00:49:30au nombre de malades dans le groupe placebo.
00:49:34Et ça prend du temps.
00:49:52La capacité des milliers de volontaires à cette échelle est si rapidement et complètement inédite.
00:49:56Et en septembre, Moderna,
00:50:00qui a débuté la phase 3 de son étude le même jour que Pfizer,
00:50:04se heurte à un problème.
00:50:22Ça ne m'a pas étonnée que les Afro-Américains hésitent
00:50:26à participer à des essais cliniques.
00:50:30Cette hésitation résulte de nombreuses injustices médicales
00:50:34qui ont alimenté la méfiance.
00:50:38C'est indéniable.
00:50:52Devant l'échec initial de Moderna à recruter des volontaires
00:50:56issus de la diversité, le Dr. Corbett prend la parole de plus en plus souvent.
00:51:06Lorsque les gens n'ont plus confiance,
00:51:10on doit regagner cette confiance étape par étape.
00:51:14Il faut s'adresser à des publics ciblés,
00:51:18à des orateurs qui inspirent confiance et auxquels ils puissent s'identifier.
00:51:26Selon le Dr. Graham,
00:51:30à chaque fois que l'on parvient à convaincre 1000 personnes
00:51:34de se faire vacciner, on sauve 10 vies.
00:51:38Alors, quand on fait un webinaire
00:51:42avec parfois 10 000 participants,
00:51:46ça va vite et ça a un impact.
00:51:50Si on ne le fait pas, des gens meurent.
00:51:54Tout s'est mort.
00:51:58C'est dingue. Ça m'a fichu la trouille.
00:52:02À Boston, Anthony Shivers, 60 ans,
00:52:06a bien conscience de la peur qui entoure le virus et le vaccin.
00:52:10Je ne le retrouve plus.
00:52:14Je prends mon téléphone, je vais sur Facebook et je vois des gens dire
00:52:18ne vous faites pas vacciner parce que le vaccin vous tuera.
00:52:22Vous imaginez?
00:52:26Quand j'entends des Noirs dire ça, ça m'inquiète.
00:52:30C'est une maladie. Elle nous concerne tous.
00:52:34Ce virus ne fait pas de différence entre les gens.
00:52:38Vous voyez ce que je veux dire?
00:52:42Lorsque le vaccin est vacciné,
00:52:46Moderna freine délibérément la phase 3 de son étude
00:52:50pour se focaliser sur le recrutement de personnes de couleur.
00:52:54J'ai entendu dire qu'ils cherchaient des Noirs pour l'essai Moderna
00:52:58et qu'ils avaient du mal à en trouver.
00:53:02Pour résoudre un problème, il faut faire partie de la solution.
00:53:06Je suis allé à l'hôpital, j'ai reçu ma première dose.
00:53:10Quand elle a vu que j'allais bien, elle a décidé de se faire vacciner.
00:53:14Et son mari aussi. J'ai des amis qui vont le faire.
00:53:18Ça me fait plaisir.
00:53:22Regardez-moi, je vais très bien.
00:53:26Pour le docteur Corbett, développer la confiance dans les vaccins
00:53:30est tout aussi important que de les mettre au point.
00:53:34Je discute avec des gens comme Anthony Fauci
00:53:38ou le président.
00:53:42Mais j'ai aussi expliqué le vaccin à mon cousin qui est en prison
00:53:46et avec qui je parle très souvent. Et lui aussi, il a compris.
00:53:50Je suis heureuse de pouvoir servir d'intermédiaire
00:53:54entre les gens et ce système tellement complexe
00:53:58du développement des vaccins.
00:54:02D'être à même de leur expliquer comment ils sont approuvés
00:54:06et représenter ma communauté de cette manière
00:54:10et trouver un écho auprès d'elles, ça compte beaucoup pour moi.
00:54:22Alors que Moderna doit interrompre son processus de recrutement,
00:54:26pour Oxford et AstraZeneca, c'est le coup de massue.
00:54:36Les pauses et les interruptions sont monnaie courante.
00:54:40C'est normal, ça arrive dans tous les essais cliniques.
00:54:44L'étude est suspendue suite à ce qu'on appelle un événement indésirable.
00:54:48Dès qu'un participant est hospitalisé,
00:54:52on doit vérifier s'il a été percuté par un bus,
00:54:56s'il s'est cassé une jambe ou s'il s'agit de quelque chose
00:55:00qu'il faut regarder de plus près.
00:55:04Les gens devraient être rassurés qu'on interrompe l'étude.
00:55:08C'est si on ne le faisait pas que ce serait inquiétant.
00:55:12Lors d'essais cliniques à grande échelle,
00:55:16il y a inévitablement des participants qui sont hospitalisés ou qui décèdent
00:55:20sans qu'il y ait de lien avec le vaccin.
00:55:24Mais chaque cas doit être étudié.
00:55:28Ce qui est inédit, c'est l'attention de la presse internationale.
00:55:32On ne s'attendait pas, du moins je ne m'attendais pas,
00:55:36à ce qu'un protocole standard
00:55:40qui suit des individus pas à pas
00:55:44ait de telle retombée dans le monde et fasse la une des journaux.
00:55:48Dans ce cas précis,
00:55:52le lien entre la maladie du volontaire et le vaccin n'a pu être écarté.
00:55:56Néanmoins, le risque étant infime,
00:56:00les chercheurs d'Oxford furent autorisés à poursuivre leur étude.
00:56:08Mais cette interruption leur a fait perdre du temps.
00:56:12Et avec le retard pris par Moderna
00:56:16afin d'inclure davantage de personnes de couleur dans sa phase 3,
00:56:20BioNTech et Pfizer semblent désormais les mieux placés dans la course au résultat.
00:56:24Pendant ce temps, légèrement à la traîne,
00:56:28le vaccin de l'Université du Queensland
00:56:32se prépare à entrer dans la phase 3 de son étude.
00:56:40Le gouvernement australien passe un contrat d'un milliard de dollars
00:56:44pour acheter 51 millions de doses de ce vaccin,
00:56:48de quoi vacciner l'intégralité de sa population.
00:56:54Mais un soir d'octobre,
00:56:58l'équipe fait une découverte inattendue.
00:57:02Notre vaccin semblait parfait.
00:57:06L'efficacité sur les animaux est bonne,
00:57:10on a les capacités de production,
00:57:14et côté sécurité, c'est tout aussi impeccable.
00:57:18Mais là, on a un problème à résoudre.
00:57:22Le vaccin a été testé positif au VIH.
00:57:26Ce qui nous intéresse, c'est cette ligne qui est à peine visible.
00:57:30Elle indique un positif ou un faux positif.
00:57:34Et là, on a un test de dépistage d'un autre laboratoire
00:57:38qui indique un résultat négatif.
00:57:42Le problème est lié à la pince moléculaire du vaccin,
00:57:46fabriquée à partir d'un minuscule fragment de protéine du VIH.
00:57:50L'équipe développe des anticorps contre la protéine Spike,
00:57:54mais aussi des anticorps contre le VIH.
00:58:02Cette semaine, on a acheté tous les tests de dépistage qu'on a pu trouver.
00:58:08Aucun des participants à l'étude n'a contracté le VIH.
00:58:12Mais ces faux positifs, qui varient en fonction des tests,
00:58:16constituent un problème majeur.
00:58:20Je ne pense pas que ce soit rédhibitoire.
00:58:24Il faut juste qu'on trouve une solution.
00:58:34En Chine, le docteur Gao et le professeur Guaijian
00:58:38ont des soucis d'une toute autre nature.
00:58:46Le développement de leur vaccin piétine,
00:58:50car en Chine, les cas de Covid-19 se font rares.
00:58:54Le confinement de Wuhan a été très efficace.
00:58:58On n'a plus aucun cas.
00:59:02La Chine a si bien endigué l'épidémie sur son sol
00:59:06que pour elle, la menace réside désormais
00:59:10dans la propagation du virus à l'étranger.
00:59:17Si le besoin d'un vaccin reste urgent,
00:59:21la Chine n'a aucun moyen de le tester chez elle.
00:59:25Sans virus, comment mener une phase 3 ?
00:59:29Ce serait vacciner des gens qui n'ont aucune chance
00:59:33d'entrer en contact avec le virus.
00:59:37Voilà pourquoi la phase 3 n'a pas pu être menée en Chine.
00:59:41L'équipe change de direction et met en place des essais cliniques
00:59:45dans des pays qui affichent un taux élevé de contamination à la Covid.
00:59:49Le professeur Guaijian subit la pression des autorités
00:59:53qui exigent des résultats le plus tôt possible.
01:00:15C'est vrai qu'il y a beaucoup de temps.
01:00:19Je sais ce que vous venez de dire.
01:00:23Mais c'est vrai qu'il y a beaucoup de temps.
01:00:27Et c'est scientifique.
01:00:31D'accord, c'est tout pour aujourd'hui.
01:00:35Au revoir.
01:00:39Elle veut construire une vie rapide.
01:00:43Le docteur Gao dit que je suis l'une des personnes
01:00:47les plus solides de l'équipe.
01:00:51Il paraît que je peux obtenir des résultats
01:00:55qu'aucun de mes confrères hommes n'est capable d'obtenir.
01:00:59Évidemment, il y a des moments qui peuvent être très durs.
01:01:03Quand je me sens trop fatiguée pour continuer,
01:01:07ma solution, c'est de faire une petite sieste debout.
01:01:11C'est comme si on me mettait sous oxygène.
01:01:15Mais il me suffit de fermer les yeux pendant une seconde
01:01:19et ça va mieux.
01:01:23À l'automne 2020, l'impatience monte d'un cran.
01:01:27D'un côté, les gens disent
01:01:31je ne veux pas d'un vaccin fait à la va-vite.
01:01:35Et de l'autre, il nous faut ce vaccin et tout de suite.
01:01:39C'est très éprouvant quand on travaille déjà nuit et jour
01:01:43et qu'on ignore ce qu'il peut se passer.
01:01:47Tandis que l'Angleterre se confine
01:01:51pour la seconde vague,
01:01:55et que l'élection présidentielle américaine approche,
01:01:59la pression dans le monde s'intensifie.
01:02:15Les politiques devraient laisser la science aux scientifiques.
01:02:19En définitive, ce sont les chercheurs qu'il faut écouter.
01:02:23Les fabricants de vaccins ont subi des pressions
01:02:27de la part des gouvernements pour aller plus vite.
01:02:31Ce genre de distraction n'aide pas.
01:02:35Alors on en fait abstraction et on se concentre sur notre travail.
01:02:39Lors de la phase 3, même les chercheurs ignorent
01:02:43quand les résultats tomberont.
01:02:47Chaque étude doit se poursuivre
01:02:51pour pouvoir tester positif à la Covid-19.
01:02:55Des instituts de statistiques indépendants
01:02:59contrôlent ces cas en temps réel.
01:03:03Ce n'est qu'une fois le seuil atteint
01:03:07que les chercheurs pourront découvrir
01:03:11si les participants contaminés avaient reçu le vaccin ou un placebo.
01:03:15Et c'est la comparaison entre ces données
01:03:19et les résultats.
01:03:23Maintenant, on entre dans la phase que j'aime le moins,
01:03:27l'attente.
01:03:39Ma gestion du stress m'a beaucoup aidée
01:03:43à faire le tri dans ce que je peux contrôler
01:03:47et ce que je ne peux pas.
01:03:51Les données précliniques, je peux les contrôler
01:03:55et c'est une source de stress énorme.
01:03:59Mais quand on injecte à 30 000 personnes un vaccin ou un placebo
01:04:03et qu'on les lâche dans la nature, la réponse ne dépend plus de nous.
01:04:07On n'a aucune prise là-dessus.
01:04:11Tant qu'on résout des problèmes,
01:04:15tant qu'on travaille ensemble en équipe,
01:04:19on ne pense pas à tout ça.
01:04:23Mais dès qu'arrive la question des résultats,
01:04:27là, on se sent impuissant.
01:04:31Ce n'est plus entre nos mains.
01:04:35C'est l'heure de vérité.
01:04:39Et on ne peut plus rien y changer.
01:04:43C'est le docteur Catherine Janssen
01:04:47qui reçoit le coup de fil du PDG de Pfizer, Albert Bourla.
01:04:51Albert m'a appelé.
01:04:55Il m'a dit, Catherine, j'ai une nouvelle.
01:04:59On va pouvoir annoncer que notre vaccin est efficace
01:05:03à plus de 90 %.
01:05:13J'étais euphorique.
01:05:17Je me suis mise à rire et à danser.
01:05:25L'analyse finale révèle que sur les 170 volontaires
01:05:29qui ont contracté la Covid-19 durant l'essai clinique,
01:05:3395 %, soit la quasi-totalité, faisaient partie du groupe placebo.
01:05:43C'est un immense soulagement.
01:05:47On va enfin pouvoir combattre ce virus
01:05:51et reprendre le contrôle de la pandémie.
01:05:55C'est un sentiment extraordinaire.
01:05:59Vraiment indescriptible.
01:06:03J'ai parlé à Catherine tard ce soir-là.
01:06:07Elle m'a dit qu'on allait pouvoir
01:06:11avoir un vaccin à Auger.
01:06:15On ne s'attendait pas à une telle efficacité.
01:06:19On ne pouvait pas obtenir de meilleurs résultats.
01:06:23Après notre communiqué de presse,
01:06:27le monde entier a poussé un soupir de soulagement.
01:06:31Une semaine plus tard, les cas de Covid-19 sont suffisamment nombreux
01:06:35parmi les 30 000 participants de l'étude NIH Moderna
01:06:40Bonsoir.
01:06:43Bonsoir.
01:06:45Comment ça va?
01:06:47Je vous appelle parce qu'on a reçu les résultats hier
01:06:51et qu'ils seront annoncés dans quelques instants
01:06:55par la presse.
01:06:57D'accord.
01:07:01Qu'ont-ils dit?
01:07:05Il y a eu 95 cas au total
01:07:09et 90 sont dans le groupe placebo.
01:07:13Cinq sont dans le groupe vacciné.
01:07:17C'est incroyable!
01:07:21C'est incroyable!
01:07:25Ça a l'air de fonctionner, au moins pour un moment.
01:07:29Et des 11 cas sévères,
01:07:3311 sont dans le groupe placebo.
01:07:37Aucun vacciné n'a eu de maladie sévère,
01:07:41ce qui est encore mieux.
01:07:45C'est incroyable.
01:07:49Je ne sais même pas quoi dire.
01:07:53Moderna a juste lancé
01:07:57sa première analyse du vaccin coronavirus
01:08:01et son vaccin est 94,5% efficace.
01:08:05C'est énorme!
01:08:09On s'attendait à ce qu'il fonctionne,
01:08:13mais 95% d'efficacité pour un premier vaccin
01:08:17de ce type sur l'homme, c'est stupéfiant.
01:08:21J'ai ressenti un soulagement
01:08:25immense
01:08:29et c'était tellement agréable
01:08:33que j'ai tenu à le savourer
01:08:37pour un moment.
01:08:41...
01:08:45...
01:08:49...
01:08:53Mais à E2, les vaccins Moderna et Pfizer
01:08:57ne suffiront pas à vacciner la planète entière.
01:09:01On sait qu'il existe d'excellents vaccins
01:09:05efficaces à plus de 90%.
01:09:09Ces chiffres sont fantastiques,
01:09:13mais peut-on les utiliser en Chine?
01:09:17Certains de ces vaccins étrangers doivent être conservés
01:09:21à moins 70 ou moins 20 degrés.
01:09:25En Chine, Pékin, Shanghai et canton,
01:09:29un vaccin n'est efficace que si son déploiement est faisable.
01:09:33Si on ne vaccine pas assez de gens pour créer une immunité collective,
01:09:37on n'arrivera pas à contrôler la maladie.
01:09:41Cette idée, selon laquelle personne ne sera en sécurité
01:09:45tant que le monde entier ne le sera pas,
01:09:49est l'un des principes fondateurs du COVAX,
01:09:53Le COVAX a investi plus d'un milliard de dollars
01:09:57dans plusieurs vaccins en cours de développement,
01:10:01dont près de 400 millions pour l'AstraZeneca d'Oxford,
01:10:05qui peut se conserver dans un simple réfrigérateur
01:10:09et qui ne coûte que 3 dollars la dose.
01:10:13Il finance également le vaccin à protéines
01:10:17développé par l'Université du Queensland.
01:10:21Voici le professeur Chappell.
01:10:25Je viens de raccrocher.
01:10:29Je ne m'attendais pas du tout à cette nouvelle.
01:10:33En gros, on vient de nous retirer nos financements.
01:10:37Donc voilà, on ne fait plus partie du COVAX
01:10:41à cause de ce problème de dépistage positif au VIH.
01:10:45C'est démoralisant.
01:10:57Beaucoup de membres de mon équipe
01:11:01viennent d'Afrique, du Sri Lanka,
01:11:05de pays qui seraient très contents
01:11:09d'avoir un vaccin financé par le COVAX.
01:11:13Ils voulaient apporter leur pierre à l'édifice.
01:11:17Ils voulaient aider leur communauté
01:11:21et le reste du monde.
01:11:27Ce vaccin est sûr.
01:11:31Le CSL a des centaines de millions de doses
01:11:35prêtes à être utilisées.
01:11:39Il n'y a pas besoin d'être conservé
01:11:43à moins 70 ou à moins 80 degrés.
01:11:47Mais il reste un problème, ce résultat positif au VIH.
01:12:03Trois semaines plus tard,
01:12:07l'Université de Queensland a annoncé
01:12:11qu'elle n'allait pas pouvoir procéder
01:12:15à la course du vaccin.
01:12:27Désormais éliminé de la course,
01:12:31le professeur Chappell doit s'expliquer
01:12:35à l'université de Queensland.
01:13:05En tant que chercheur, nous avons plusieurs missions.
01:13:09Nous devons développer un vaccin,
01:13:13mais nous devons aussi former et éduquer les gens.
01:13:17Il est important de savoir prendre du recul
01:13:21pour dire, écoutez, on a fait ce qu'on a pu.
01:13:25Il y a d'autres vaccins qui sont tout aussi bons,
01:13:29mais ce n'est pas tout.
01:13:33Alors prenez-les.
01:13:37Ça fait partie intégrante de notre travail.
01:13:41Et c'est tout aussi important que de développer un vaccin
01:13:45et de lui faire franchir la ligne d'arrivée.
01:13:49À Oxford, le professeur Ewer attend toujours.
01:13:53On est dimanche soir, le 22 novembre.
01:13:57Je pense que les résultats ne vont plus tarder.
01:14:01Les deux autres grands laboratoires ont dévoilé
01:14:05l'efficacité de leurs vaccins et on sait depuis un moment
01:14:09qu'on n'en est plus très loin.
01:14:13Je suis impatiente, mais maintenant que l'annonce
01:14:17des résultats est proche, je commence vraiment à stresser.
01:14:31En raison des différents échantillons de participants,
01:14:35les résultats de l'AstraZeneca sont plus difficiles à interpréter.
01:14:39Mais son efficacité moyenne est évaluée à 70 %.
01:14:43C'est moins élevé que les spectaculaires 95 % de Pfizer et Moderna,
01:14:47mais il vient s'ajouter à la liste des vaccins qui fonctionnent.
01:14:55Je suis soulagée et assez émue.
01:14:59Hier soir, j'avais très peur que le résultat soit négatif
01:15:03et qu'on ait travaillé pour rien ces 11 derniers mois.
01:15:07Je suis contente qu'on ait enfin un résultat.
01:15:15Quand on s'est lancé dans la mise au point d'un vaccin,
01:15:19on visait les 50 %. Si vous m'aviez demandé il y a un an
01:15:23« Seriez-vous satisfaite d'un vaccin efficace à 60 %, »
01:15:28Par ailleurs, les données relatives aux 3 vaccins désormais commercialisables
01:15:32réservent d'autres bonnes nouvelles.
01:15:38Ces vaccins empêchent les formes graves.
01:15:42Ils évitent les hospitalisations.
01:15:46Un vaccin qui nous protège des formes mortelles,
01:15:50c'est un vaccin que je suis prête à m'injecter.
01:15:54On devrait plutôt se réjouir d'en avoir plusieurs
01:15:58parce que sans une quantité importante, on ne pourra jamais vacciner la planète entière.
01:16:06On a travaillé d'arrache-pied et si les régulateurs lui donnent le feu vert
01:16:10et que le ministère de la Santé peut le distribuer,
01:16:14ce sera finalement au grand public de déterminer son impact.
01:16:18Pour obtenir le degré d'immunité nécessaire, il faut que beaucoup de gens se fassent vacciner.
01:16:22C'est à ce moment-là que j'aurai le sentiment d'avoir vraiment servi à quelque chose.
01:16:32On a tous plus ou moins envie de retrouver le monde d'avant.
01:16:36On veut tous un retour à la normale, non ?
01:16:409 jours plus tard, le 2 décembre,
01:16:44la campagne est lancée.
01:16:48Les flacons sont emballés et prêts à être expédiés,
01:16:52faisant du Royaume-Uni le premier pays au monde
01:16:56à autoriser l'usage du vaccin Pfizer en dehors d'un essai clinique.
01:17:00La course au vaccin laisse place à la course à la vaccination.
01:17:04Aux États-Unis, 2 jours après le lancement de la campagne de vaccination britannique,
01:17:08l'autorité américaine de régulation des médicaments accorde une autorisation
01:17:12à la vaccination des vaccins.
01:17:16Les vaccins sont en train de se distribuer au monde.
01:17:20Les vaccins sont en train de se distribuer au monde.
01:17:24Les vaccins sont en train de se distribuer au monde.
01:17:28Les vaccins sont en train de se distribuer au monde.
01:17:32L'autorité américaine de régulation des médicaments
01:17:36accorde une autorisation en urgence du vaccin Pfizer.
01:17:40Mon père travaillait pour la NASA.
01:17:44Il a été invité au centre de contrôle de Houston
01:17:48lorsque les premiers hommes ont marché sur la Lune.
01:17:52Je m'étais demandé si je ressentirais ça un jour,
01:17:56ce débordement d'émotion et de fierté.
01:18:00Beaucoup de gens ont pleuré de joie
01:18:04en voyant les camions quitter nos usines.
01:18:31Le 4 janvier 2021, c'est au tour du vaccin AstraZeneca
01:18:35d'être autorisé au Royaume-Uni.
01:18:44Mais ce jour-là, le pays entame son troisième confinement national.
01:18:48C'est une journée étrange.
01:18:52Je suis évidemment ravie que notre vaccin soit distribué.
01:18:56Mais je suis vraiment triste de voir qu'après deux confinements
01:19:00et tous les sacrifices que les gens ont fait,
01:19:04se priver de leur famille, de leurs amis,
01:19:08de beaucoup d'opportunités, sans compter les écoles fermées
01:19:12et Noël chacun de son côté, on en est toujours au même point.
01:19:16C'est démoralisant.
01:19:24Un an s'est écoulé depuis que le docteur Gao a publié
01:19:28la séquence complète du génome du coronavirus,
01:19:32et la maladie n'a jamais autant tué.
01:19:38Les études montrent que les vaccins sont efficaces,
01:19:42mais les pays où leur déploiement est trop lent courent le risque
01:19:46de voir émerger de nouvelles vagues épidémiques mortelles.
01:19:54Une opportunité de taille pour le virus.
01:20:02Si on le laisse contaminer des centaines de millions de personnes,
01:20:06le virus va évoluer.
01:20:12Chaque malade lui offre la possibilité de muter.
01:20:18On combat un ennemi qui est constamment en train de changer et de se transformer.
01:20:24Au Royaume-Uni, au Brésil, en Inde et ici en Afrique du Sud,
01:20:28autant de pays frappés par des pics de contamination début 2021,
01:20:32le virus a muté pour donner ce que les chercheurs appellent
01:20:36des variants préoccupants.
01:20:40Le variant identifié en Afrique du Sud présente des mutations
01:20:44sur la protéine Spike qui modifie légèrement sa forme.
01:20:52Les anticorps, qui neutralisent la souche originale du virus venu de Wuhan
01:20:56et sur laquelle tous les vaccins actuels sont basés,
01:21:00y adhèrent moins bien.
01:21:04Quand on laisse les variants se répandre et échapper à tout contrôle,
01:21:08on complique grandement la tâche du vaccin.
01:21:12La situation actuelle est très délicate.
01:21:16La tentation de se relâcher est grande parce qu'on sait qu'on a des vaccins,
01:21:20mais en faisant ça, on risque de défaire tout le travail accompli
01:21:24et d'assister à une explosion de mutations
01:21:28qui rendront les vaccins inefficaces.
01:21:32Ça m'inquiète énormément. Je crains que les gens ne cèdent à la joie
01:21:36en pensant que ça y est, tout va bien.
01:21:40Non, ce n'est pas encore le cas.
01:21:44Si on n'est pas assez prudent et que le virus parvient à déjouer
01:21:48la protection immunitaire, il faudra tout recommencer à zéro.
01:21:52Et c'est exactement ce qu'il se passe en Afrique du Sud.
01:22:02L'Afrique du Sud est en train de s'arrêter à la sortie du vaccin AstraZeneca d'Oxford.
01:22:06Un étudiant a découvert que le vaccin était largement ineffectif
01:22:10contre le nouveau variant de la COVID-19,
01:22:14qui a été identifié en Afrique du Sud.
01:22:18Alors que l'Afrique du Sud détient un million de doses du vaccin AstraZeneca,
01:22:22en février, le pays prend une décision radicale.
01:22:26Il acquiert rapidement un stock limité d'un autre vaccin à vecteur viral
01:22:30produit par Johnson & Johnson, croisant les doigts pour que celui-ci
01:22:34s'avère plus efficace contre le nouveau variant.
01:22:38L'un des premiers vaccinés est le président sud-africain.
01:22:52Partout dans le monde, gouvernements et chercheurs doivent s'adapter
01:22:56à l'évolution de la situation.
01:23:00Dès le mois de mars,
01:23:24les vaccins chinois sont inoculés à des dizaines de millions de personnes
01:23:28dans plus de 25 pays, de la Chine à la Hongrie,
01:23:32de l'Indonésie au Zimbabwe.
01:23:36Alors même que les études de phase 3 ne sont pas encore terminées
01:23:40et que les premières données sur ces vaccins demeurent incomplètes.
01:23:44Tout le monde demande pourquoi y a-t-il des différences d'efficacité
01:23:48alors que ce sont les mêmes vaccins chinois.
01:23:52On n'en est qu'au milieu de l'étude, pas à la fin.
01:23:56On a levé l'insu sur certains résultats et on les a jugés satisfaisants.
01:24:00On a donc délivré à ces vaccins une autorisation partielle de mise sur le marché
01:24:04pour utilisation en urgence.
01:24:08L'OMS ne tarde pas à approuver les vaccins de Sinopharm et Sinovac,
01:24:12donnant apparemment raison à la politique peu orthodoxe de la Chine
01:24:16qui a précipité la distribution des vaccins
01:24:20avant que les résultats de l'étude ne soient formellement finalisés.
01:24:24Pour tous les chercheurs, ce qui compte,
01:24:28c'est l'évaluation du rapport bénéfice-risque.
01:24:32Si vous avez la possibilité d'intervenir avec un vaccin efficace
01:24:36à disons 40% 4 mois avant d'en injecter un efficace à 80%,
01:24:42vous sauverez plus de vies avec le premier 4 mois plus tôt.
01:24:48En situation d'épidémie,
01:24:52il arrive que la rapidité doive primer sur la perfection.
01:24:56Partout, des décisions difficiles s'imposent.
01:25:00Comme en mars et en avril, lorsque les chercheurs découvrent
01:25:04que des effets secondaires extrêmement rares
01:25:08semblent liés à au moins deux des vaccins à vecteur viral.
01:25:12Il existe un lien potentiel entre l'AstraZeneca et de rares cas de thrombose.
01:25:16Lorsque quelques cas de thrombose graves sont signalés
01:25:20sur les 19 personnes ayant reçu l'AstraZeneca d'Oxford
01:25:24et le Janssen de Johnson & Johnson,
01:25:28plusieurs pays font le choix de suspendre ou de restreindre leur utilisation.
01:25:3219 personnes sont mortes sur les 20 millions de personnes ayant reçu le vaccin.
01:25:36Cela représente un cas de thrombose sur un million de vaccinations.
01:25:40Pour la très large majorité de la population,
01:25:44le risque de thrombose reste bien inférieur au danger de la Covid-19.
01:25:48En juin 2021,
01:25:52la course contre le virus est loin d'être terminée
01:25:56pour la communauté scientifique internationale.
01:26:00Ce n'est pas comme si on avait arrêté de travailler
01:26:04une fois l'efficacité des vaccins prouvés.
01:26:08Au contraire, on étudie constamment les nouveaux variants
01:26:12pour déterminer s'il y a besoin de nouveaux vaccins,
01:26:16pour savoir si de nouveaux rappels sont nécessaires
01:26:20et pour évaluer la durée de la réponse immunitaire.
01:26:32Le professeur Chappell et son équipe ont repris du service.
01:26:36Ils s'attaquent aux variants avec une version améliorée de leur vaccin à protéines,
01:26:40mais cette fois sans protéines du VIH.
01:26:46Et si de nouveaux vaccins s'avèrent nécessaires,
01:26:50les pionniers des vaccins à ARN messager
01:26:54pensent être capables de réitérer leur exploit.
01:26:58Les variants ne m'inquiètent pas.
01:27:02Nous sommes en mesure d'adapter à tout moment et à 100% si nécessaire,
01:27:06les vaccins à ARN messager.
01:27:10Je suis convaincu que le monde entier aura accès à un vaccin.
01:27:14Je ne vois aucune raison technique ou financière qui puisse l'empêcher.
01:27:18Il y a tellement de chercheurs et de laboratoires
01:27:22qui travaillent main dans la main.
01:27:26Je suis certain que le vaccin sera disponible partout dans le monde
01:27:30d'ici le milieu ou la fin de l'année 2022.
01:27:34La pandémie de Covid-19 a coûté
01:27:38et coûte encore un nombre insoutenable de vies humaines.
01:27:42Grâce aux efforts d'un petit nombre de chercheurs,
01:27:46nous sommes désormais protégés contre une maladie
01:27:50qui aurait pu être plus dévastatrice encore.
01:27:54Qui plus est, notre pratique de la science
01:27:58ne sera plus jamais comme avant.
01:28:02C'est le fruit d'un travail et d'une collaboration internationale sans précédent.
01:28:06On s'est tous investis dans la réussite des vaccins des autres.
01:28:10Un tel partage des connaissances quasiment en temps réel,
01:28:14c'est du jamais vu.
01:28:18On a révolutionné la méthode de fabrication des vaccins,
01:28:22la manière dont ils sont considérés et leur impact aux yeux des gens.
01:28:26Je crois qu'aucun chercheur n'avait jamais vécu ça.
01:28:30Au cours des 12 derniers mois, on a révolutionné la recherche
01:28:34non seulement grâce au travail accompli,
01:28:38mais aussi grâce à l'innovation.
01:28:42Partir de zéro avec un pathogène inconnu,
01:28:46monter une étude, mener les phases 1, 2 et 3,
01:28:50obtenir des autorisations en urgence, c'est une prouesse.
01:28:54Des centaines de milliers de vies ont déjà été sauvées.
01:28:58La vaccination continue de progresser dans le monde.
01:29:02Les chercheurs espèrent qu'à terme,
01:29:06tout le monde pourra accéder à la vaccination.
01:29:14Les docteurs Corbett et Graham ont à leur tour été appelés
01:29:18pour recevoir leur douze.
01:29:32De temps en temps,
01:29:36j'aime bien aller à la cafétéria du campus du NIH
01:29:40où les vaccinations ont lieu.
01:29:44Je m'assois et je regarde les gens être vaccinés.
01:29:48C'est super parce que c'est un vrai soulagement pour beaucoup d'entre eux.
01:29:52C'est fou de penser qu'on y est pour quelque chose.
01:29:56C'est un vrai soulagement pour beaucoup d'entre eux.
01:30:00C'est fou de penser qu'on y est pour quelque chose.
01:30:30Sous-titrage Société Radio-Canada

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