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Henri Houyvet, habitant de Vierville-sur-Mer et témoin du Débarquement de Normandie, témoigne au micro de Dimitri Pavlenko à l'occasion des 80 ans du Débarquement.
Retrouvez "L'invité actu" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-interview-de-7h40
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NewsTranscription
00:00 Il est 7h12 sur Europe 1, Dimitri Pavlenko. C'est une journée spéciale sur Europe 1,
00:04 consacrée au 80e anniversaire du débarquement de Normandie.
00:07 Les 80 ans du débarquement.
00:09 Vive la France, vive les alliés !
00:11 Semaine spéciale sur Europe 1.
00:13 Et nous sommes en ligne à présent avec un témoin du débarquement. Il était là, il a tout vu.
00:18 Bonjour Henri Ouivet.
00:19 Bonjour.
00:20 Bienvenue sur Europe 1 Henri et merci d'être avec nous en ce jour de mémoire que vous avez vécu il y a 80 ans.
00:27 Vous aviez à l'époque 10 ans.
00:30 Vous habitiez Vierville-sur-Mer.
00:32 Alors, vu de la mer, c'est Vierville, le flanc droit d'Omaha Beach.
00:35 C'était le secteur Dog Red, chien rouge, donc nom de code de l'endroit où débarquèrent notamment les Américains.
00:42 Vous et votre famille, Henri Ouivet, étiez aux premières loges le 6 juin 44, non ?
00:47 Oui, bien sûr.
00:49 J'étais sur la plage Vierville-sur-Mer, dans le secteur Dog Gren.
00:55 C'est là que ça a été le plus difficile pour les Américains vu qu'il y avait un gros mur,
01:01 un mur anti-char, un fossé anti-char qui ont été beaucoup de difficultés à passer.
01:08 Mais ça a commencé la nuit du 5 au 6.
01:14 On a subi beaucoup de bombardements, ça a bombardé de partout.
01:18 Et vers le matin, quand l'aube s'est levée,
01:24 de la fenêtre de ma chambre, j'ai découvert cette vue sur la mer.
01:30 Il y avait un bateau qui était tout près.
01:32 "Qu'est-ce qu'il fout là, celui-là ?"
01:34 Et puis, à fur et à mesure que la brume s'est levée,
01:39 on a vu des bateaux qui pointaient à l'horizon.
01:42 Il y avait des bateaux partout, partout, partout.
01:46 La mer était noire de bateau.
01:48 Comme j'habite à Saint-Laurent maintenant, c'est à côté de Vierville, enfin c'est pareil.
01:52 Je vais à la mer, je marche beaucoup, je vais à la mer tous les matins, tous les soirs.
01:58 Et à chaque fois que je regarde la mer, j'ai cette vision en moi qui est restée.
02:04 Cette vision des bateaux, c'est ineffaçable, c'est incroyable.
02:10 - 80 ans plus tard, vous les voyez encore ces bateaux.
02:13 Qu'est-ce qui se passe ce 6 juin 44, Henri, quand les navires touchent terre ?
02:18 Ça devait être super impressionnant.
02:20 - Bien sûr, mais du côté des Allemands, il fallait que les Américains prennent pied sur le sol.
02:26 Ça a été difficile pour eux parce qu'ils débarquaient à mer basse.
02:31 Alors il fallait traverser toute cette largeur de plage
02:36 avant d'arriver et qu'ils puissent s'abriter un peu au pied des falaises.
02:41 Mais les premiers bateaux, vers 6h30 le 6 juin 44,
02:50 les premiers Américains sont arrivés à notre ferme qui était située à 300 mètres de la plage, si on veut.
02:59 Ils sont arrivés qu'à 10h30, 10h30, 11h.
03:02 Ça a duré un moment, quand même.
03:05 - Et alors vous, votre famille, Henri, sous ce déluge de feu que vous voyez depuis votre ferme,
03:11 qu'est-ce que vous faites ? Vous comprenez d'abord ce qui est en train de se passer ?
03:15 - Oui, bien sûr. Avec mon grand-père, il a dit "à ce coup-là, c'est le débarquement".
03:21 On s'est vite précipité pour faire un abri dans un fossé derrière la maison
03:25 parce que ça pétait tellement les obus.
03:32 On a subi un tir de la marine violent.
03:38 Nous étions dans un coin de la ferme où les portes et les fenêtres ont volé en éclats,
03:45 il y avait des flavations, des obus qui sont passés à travers le toit.
03:50 On était vraiment dans une drôle de situation.
03:52 Alors on est allé faire un abri sommaire, quand ça s'est calmé.
03:57 Et puis après, les premiers Américains sont arrivés.
04:04 - Et à ce moment-là, quand les Américains ont posé pied sur la plage,
04:09 vous vous sentez comment, Henri ? Est-ce que vous vous sentez libéré ?
04:12 - Bien sûr. On avait compris que c'était le début de la fin de la guerre,
04:20 qu'on allait libérer des Allemands.
04:24 - Et dans les jours, les semaines qui suivent, Henri Ouivet, qu'est-ce qui vous arrive ?
04:29 - Ça se passe à peu près bien.
04:33 Tout le monde rafistole ses dégâts, tout ça.
04:39 Et la vie reprend petit à petit.
04:45 Nous, on a été obligés de déménager, de quitter la ferme,
04:48 parce qu'il n'y avait plus de portes, comme je vous l'ai dit tout à l'heure.
04:52 Plus de portes, plus de fenêtres, plus rien, plus de toit.
04:56 Alors on est allés habiter chez mes grands-parents en Longueville,
05:00 qui est à 5-6 kilomètres à l'intérieur des terres.
05:05 Alors on a pu habiter là pendant quelque temps,
05:08 en attendant que la ferme soit remise en état par les dommages de guerre.
05:15 Alors ça a duré un moment.
05:18 On a dû revenir à la ferme en janvier ou février 46.
05:23 Il y avait quand même des dégâts.
05:26 - Oui, ça on imagine bien.
05:27 Alors on connaît assez bien l'histoire du port artificiel flottant d'Arromanches,
05:31 qui avait été un exploit technologique pour l'époque,
05:33 qui permettait d'acheminer tout ce matériel sur la plage facilement.
05:37 Votre village Henri, vous Vierville,
05:39 tous les alentours vont se retrouver transformés en aérodromes.
05:42 Il y a des avions absolument partout, racontez-nous ça.
05:46 - C'était fantastique, il y avait les bateaux qui déchargeaient du matériel en masse.
05:51 Ils l'ont construit au-dessus, où j'habite maintenant,
05:54 en-dessus là, ils l'ont construit un aérodrome
05:58 qui a été opérationnel le 8 juin.
06:01 Ils l'ont débarqué le 6 et 8 juin, les avions ont décollé de Saint-Laurent
06:05 avec des blessés qui l'ont emmené en Angleterre.
06:08 Incroyable, hein ?
06:10 En espace de 48 heures, ils avaient fait un aérodrome important
06:15 où ils l'emmenaient embarquer tous les blessés graves
06:18 qu'ils ne pouvaient pas soigner sur place.
06:21 On marchait encore à l'intérieur avec les chevaux et tout ça,
06:26 puis d'un seul coup, voir tous ces engins motorisés,
06:29 ces chars d'assaut qui arrivaient, ces ultrasers,
06:33 ces véhicules de toutes sortes, ces chars, tout ça,
06:38 c'était impressionnant.
06:39 - Et aujourd'hui, Henri, 6 juin 2024,
06:43 j'imagine qu'il y a beaucoup de monde à Vierville et à Saint-Laurent-sur-Mer,
06:46 là où vous habitez.
06:47 - Ah, là, devant chez moi, c'est presque les Champs-Elysées.
06:51 Ça passe perpétuellement des cars, des véhicules de toutes sortes.
06:56 Il y a beaucoup de collectionneurs aussi qui sont arrivés,
07:00 avec des véhicules américains, des véhicules allemands, tout ça.
07:04 Il y a énormément de monde, énormément,
07:07 j'ai jamais vu autant de monde ici.
07:09 Là, je suis invité dans la tribune.
07:12 Alors, je vais y aller, là.
07:14 - Eh bien oui, vous avez bien raison.
07:16 Merci beaucoup, Henri Ouivet,
07:18 pour votre témoignage mémoire vivante du débarquement de Normandie
07:23 avec nous ce matin sur Europe.
07:25 Bonne journée à vous, Henri.
07:26 - Au revoir !