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Matthieu Valet, porte-parole du syndicat indépendant des commissaires de police, répond aux questions de Dimitri Pavlenko.
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Transcription
00:00 7h, 9h, Europe 1 Matin.
00:03 Il est 7h12 sur Europe 1, Dimitri Pavlenko vous recevez ce matin le porte-parole du syndicat indépendant des commissaires de police.
00:09 Bonjour Mathieu Vallée.
00:10 Bonjour Dimitri Pavlenko.
00:11 Bienvenue sur Europe 1, c'est un peu le 11 septembre de la police française.
00:15 Nous sommes le 13 juin 2016, un terroriste djihadiste Larossi Abala s'introduit dans le domicile de Jean-Baptiste Salvin et de sa compagne Jessica Schneider.
00:25 Ils sont tous les deux policiers et il va les égorger sous les yeux de leur fils de 3 ans.
00:29 Cet homme a été abattu par le RAID et c'est son complice, un présumé, qui va être jugé à partir d'aujourd'hui.
00:35 Mathieu Vallée, cet attentat de Magnanville a marqué en profondeur la profession policière.
00:41 Oui, d'abord beaucoup d'émotion parce que vous savez que Jean-Baptiste Salvin et Jessica Schneider étaient des policiers très appréciés.
00:47 La meilleure reconnaissance était celle de leurs collègues qui les appréciaient unanimement.
00:51 Et ce procès on le doit d'abord et avant tout pour Mathieu, c'est cet enfant qui a vu sa mère égorgée par ce terroriste islamiste, Larossi Abala, qui a été abattu par le RAID.
00:59 Et qui a été récupéré juste après les faits dans les bras d'un des opérateurs du RAID.
01:03 Orphéo Police, qui gère les 3000 orphelins de la police, le suit aujourd'hui cet enfant avec sa tante, il a 10 ans.
01:10 Le fils aîné aussi d'une précédente union de Jean-Baptiste, Hugo, je pensais également à lui.
01:15 Et effectivement on a l'horreur, on a l'effroi qui s'est invité au cœur même d'un domicile de policiers de la République qui protège la nation.
01:23 Et je n'oublie jamais que ces deux policiers avaient toujours fait le choix,
01:25 cet policier administratif et ce commandant de police, de servir dans les territoires les plus difficiles,
01:29 parce qu'ils estimaient que c'était là où la police était le plus utile.
01:32 Et donc on espère que monsieur Labérouse aujourd'hui, qui comparaît devant une cour d'assises spéciale de terroristes de Paris,
01:38 quand on est un monstre, soit condamné parce qu'on le doit d'abord tout pour la famille, pour Mathieu, pour Hugo,
01:45 et puis pour la police nationale effectivement, pour que ce soit un procès qui rentre dans l'histoire.
01:50 Parce que dans la République on ne peut pas évidemment accepter cet ignoble crime qui a marqué profondément les esprits.
01:57 Il y a une stèle aujourd'hui dans la cour du commissariat des Mureaux,
02:00 et ces deux commissariats, comme les Yvelines, comme toute la police,
02:03 dont j'ai un mobilier, ces deux anges qui sont finalement les guides de notre institution.
02:07 - Mais vous Mathieu Vallée, à titre personnel, au-delà de votre casquette de porte-parole,
02:11 quand ça arrive, Magnanville, des policiers chez eux, au repos, dans leur intimité,
02:16 frappés par un terroriste, j'ai déjà dit, ce qui veut envoyer un message.
02:19 Qu'est-ce que vous ressentez, et qu'est-ce que ça a changé finalement en vous,
02:25 et puis pour tous les policiers finalement qui ont vécu cet événement ?
02:28 - D'abord beaucoup d'effroi, on n'y croit pas, on se dit que c'est pas possible, qu'on est un barbare.
02:34 - Mais on s'identifie, on se dit "ça pourrait m'arriver".
02:36 - Oui, tout à fait, tous les policiers se sont dit que ça pouvait leur arriver.
02:40 On sait que quand on s'engage en jeu dans la police, on embarque aussi sa famille.
02:43 L'engagement embarque personnellement, effectivement, le policier qui embrasse sa carrière
02:48 de servir et protéger les gens, mais on embarque aussi sa femme, son conjoint, ses enfants,
02:52 parfois aussi les parents, puisqu'aujourd'hui on sait qu'on est des cibles.
02:56 Et en fait, depuis le 13 juin 2016, on savait que les policiers gênaient les voyous,
03:01 les criminels, les terroristes, et puis vous vous rappelez, on sortait comme d'une période d'effroi profond.
03:06 On avait perdu Clarissa Jean-Philippe, Ahmed Merhabet, Franck Brunso Laro, pardon,
03:10 tous ces policiers qui sont décédés le 7 janvier 2015, on avait aussi le 13 novembre 2015,
03:15 donc la France était frappée durement, et c'est la police qui a permis à la République
03:20 de rester debout parce qu'on est attaché à notre liberté.
03:23 - Mais vous poussez aujourd'hui, et vous n'êtes pas le seul syndicat à le faire, Mathieu Vallée,
03:27 une revendication, à savoir que finalement, ces policiers ont pu être identifiés par ce terroriste.
03:33 Il faudrait, dites-vous, l'anonymisation des policiers dans toutes les procédures.
03:38 - Oui, alors si vous voulez, on a constaté avec cette effroyable affaire, ce crime abject et atroce,
03:44 que le délinquant ordinaire qu'on peut croiser sur une procédure, sur une interpellation, sur une audition,
03:49 peut demain devenir votre bourreau.
03:51 Et c'est pourquoi le législateur a permis à des services spécialisés,
03:54 comme la sous-direction des terroristes, comme les services de renseignement,
03:57 d'être automatiquement anonymisés.
03:59 C'est-à-dire qu'on remplace le nom et le prénom en entête des procès verbaux
04:02 par notre matricule que seule l'administration peut identifier et communiquer à la justice.
04:06 Sauf qu'aujourd'hui, pour les collègues de nos commissariats, c'est pas automatique.
04:09 Il faut faire la demande, il faut l'accord du chef de service,
04:12 il faut avoir un avis au parquet qui est compétent.
04:14 Nous, ce qu'on demande, c'est qu'on fasse les choses simples,
04:16 c'est que pour toutes les procédures, pour tous les policiers,
04:18 ce soit automatique l'anonymisation.
04:21 On voit que quand on a les noms et prénoms de nos collègues inscrits sur les murs des cités,
04:25 ou projetés sur les réseaux sociaux, ou encore qu'ils font l'objet de menaces,
04:28 on ne peut plus attendre outre mesure, c'est urgent que ça soit mis en route.
04:31 - Mais quand on est policier aujourd'hui, quand on est pas forcément...
04:34 quand on est pas en... quand on travaille pas,
04:37 qu'est-ce qu'on fait ? On regarde derrière soi ?
04:39 On fait des détours quand on rentre chez soi ?
04:41 On dit à ses enfants, on ne dit plus ce que font papa et maman ?
04:43 - Oui, malheureusement, ça fait longtemps que les enfants de policiers et de policiers à l'école
04:47 ne donnent pas la profession que font les parents.
04:50 Parce que, d'abord, non pas par honte, mais parce qu'il y a la peur d'être agressé
04:54 et d'être une cible par certains camarades qui ne seraient pas bienveillants.
04:57 Et ensuite, on a des agressions hors-service qui se produisent également.
05:00 C'est pour ça que nos collègues, quand ils vont faire les courses,
05:02 quand ils vont dans un appareil d'attraction, quand ils rentrent du travail,
05:04 ils sont effectivement plus vigilants qu'avant.
05:06 Et malheureusement, l'actualité montre régulièrement
05:09 qu'on a des policiers et des policiers identifiés hors-service,
05:11 notamment par des voyous qui s'interpellent,
05:13 se faire agresser parce qu'ils sont policiers.
05:15 - On a vu aussi ces images, je profite de votre présence Mathieu Vallée,
05:18 pour vous faire réagir à nouveau.
05:20 Ces images samedi lors de la manifestation contre, je cite, les violences policières.
05:24 Et là, ce sont des policiers dans une voiture qui ont été cibles de violences.
05:27 Et on voit à un moment, sur cette image qui a fait le tour des réseaux sociaux,
05:30 l'un des agents dans la voiture sortir et mettre en joue
05:33 pour les disperser, les agresseurs.
05:36 Ça a suscité beaucoup de commentaires politiques,
05:39 notamment du côté de la France Insoumise,
05:41 ou Sandrine Rousseau chez les écologistes,
05:43 qui voit quelque chose de totalement scandaleux.
05:45 Votre réaction Mathieu Vallée ?
05:47 - Oui, j'ai l'impression que Sandrine Rousseau, c'est pas le couteau le plus aiguisé
05:49 de notre vie politique en France.
05:51 En réalité, cette responsable,
05:55 j'ai l'impression qu'elle fait des tweets les plus idiots les uns des autres.
05:59 Et franchement, moi je vous le dis,
06:01 aujourd'hui on a une frange qui est très minoritaire,
06:03 qui est irréconcélèble avec la police et la gendarmerie.
06:05 Quand on est dans une haine aveuglée de nos institutions,
06:08 et notamment de celles et ceux qui servent la France en portant l'uniforme,
06:11 c'est que finalement on est récupérable.
06:13 Donc moi, j'ai entendu les commentaires d'un Brousseau d'ailleurs,
06:16 qui n'a jamais mis un uniforme de police,
06:18 et qui nous explique sur des plateaux comment il faudrait agir,
06:20 et qu'il faudrait finalement envoyer des roses,
06:23 et dire merci de nous massacrer face à des Black Blocs
06:25 et des antifas qu'on connaît que trop bien,
06:27 et qui sont là pour se faire du policier.
06:28 Donc je leur apporte mon soutien à ces quatre policiers,
06:30 qui ont été très marqués,
06:32 qui font partie de la police de proximité du 18ème arrondissement,
06:35 et dont je sais qu'eux étaient en train de porter assistance à une victime,
06:39 et que quand on fait des manifestations antifliges en France,
06:41 on ne va pas arrêter la vie de tout le monde.
06:43 - Merci beaucoup, merci à vous d'être venu ce matin sur Europe 1.
06:46 Je rappelle que vous êtes le porte-parole du syndicat indépendant des commissaires de police.
06:50 Bonne journée à vous.

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