• l’année dernière
Mettez vous d'accord avec Sophie De Menthon, chef d'entreprise, présidente du mouvement ETHIC, Alexis Poulin, journaliste – directeur de publication du Monde Moderne - éditorialiste politique sur Sud Radio le jeudi matin et Poulin sans réserve tous les vendredi 12h-13h, Virginie Le Guay, journaliste et éditorialiste politique et Jean Claude Beaujour, avocat, président du Forum Transatlantique

---

Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
Nous suivre sur les réseaux sociaux
▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
☀️ Et pour plus de vidéo du Grand Matin Sud Radio : https://youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDRJgbMndsvDtzg5_BXFM7X_

##METTEZ_VOUS_D_ACCORD-2023-11-16##

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Experts.
00:06 Et on est ensemble pour commenter l'actualité avec aujourd'hui Sophie de Menton, chef d'entreprise.
00:11 Bonjour Sophie.
00:12 Bonjour chef d'auditeur.
00:13 Présidente du mouvement éthique, Alexis Poulin, journaliste.
00:16 Bonjour Alexis.
00:17 Bonjour.
00:18 Directeur de la publication du Monde Moderne, vous êtes également éditorialiste sur Sud
00:21 Radio tous les jeudis matins et on vous retrouve également désormais depuis la rentrée, tous
00:27 les vendredis entre midi et 1h dans Poulin sans réserve.
00:30 Virginie Legay, journaliste, éditorialiste politique.
00:34 Bonjour Virginie.
00:35 Bonjour.
00:36 Et Jean-Claude Beaujour, avocat, président du Forum Transatlantique.
00:38 Bonjour Virginie.
00:39 On va revenir sur tous les sujets qui font l'actualité.
00:42 Yacine Bellatar, ça vous a passionné hier, a-t-il vraiment déconseillé à Emmanuel
00:46 Macron de se rendre à la marche contre l'antisémitisme et puis surtout cette non-lisibilité du président
00:53 de la République ?
00:54 On va parler de tous ces sujets.
00:57 On commence rapidement avec vos coups de cœur, vos coups de gueule.
01:00 Jean-Claude, c'est un coup de cœur nautique.
01:02 Oui, dans une actualité qui est quand même assez morose, un petit coup de cœur nautique
01:08 pour Armel Le Cleac'h et Sébastien Josse qui sont les deux navigateurs à avoir franchi
01:13 la ligne d'arrivée, les premiers, à Fort-de-France sur la Transat Jacques Vabre qui est partie
01:19 du Havre il y a quelques jours, plus de 20 000 kilomètres.
01:22 Une superbe course avec un navire, un voilier qui était juste génial.
01:30 Et puis c'est surtout l'ancienne route du Café qui longeait la Transatlantique et
01:38 pour ceux qui connaissent un petit peu, ils sont allés chercher le vent en tournant vers
01:41 le nord de Madeira.
01:43 Voilà, c'était vraiment un très beau moment, une très belle fête à l'arrivée.
01:47 Et puis pour ceux qui aiment la mer, c'était une juste récompense pour nos deux navigateurs.
01:55 Ben, joli coup de cœur.
01:57 Sophie, vous aussi c'est un coup de cœur ?
01:59 Ah oui, absolument, c'est un coup de cœur pour Gabriel Attal, figurez-vous, ministre
02:03 de l'Éducation.
02:04 Et je trouve formidable qu'il ait lancé un appel aux chefs d'entreprise pour que
02:10 les élèves puissent faire un stage en seconde.
02:12 Vous savez qu'ils en font déjà un en troisième.
02:14 Et je pense que l'immersion dans l'entreprise, à familiariser les jeunes avec l'entreprise,
02:20 c'est fondamental.
02:21 Sophie, vous avez eu des stagiaires, vous voyez bien qu'ils sont assis, les yeux dans
02:25 le vide.
02:26 Ah mais pas du tout les miens ! Peut-être que vous ne saviez pas les manager, Valérie.
02:30 Je suis trop réservé.
02:31 Oui, moi aussi.
02:32 Je peux finir mon coup de cœur ? Merci.
02:33 Donc il y aura quoi, stage en cinquième, en troisième, en seconde ?
02:38 En tout cas, seconde, appel en seconde.
02:39 Mais qu'ils apprennent à lire et à écrire d'abord.
02:42 Ils arrivent dans l'entreprise, ils vont déjà apprendre aussi à dire bonjour.
02:47 Non mais c'est extraordinaire que je ne puisse pas finir mon coup de cœur.
02:50 Donc coup de cœur pour Gabriel Attal, il a raison.
02:53 Et la preuve, d'ailleurs, vos réactions, qui sont absolument symptomatiques d'un mal
02:56 français.
02:57 Eh bien, il faut que les jeunes connaissent le monde de l'entreprise.
03:02 Quand on reçoit des gens qui ont fait des études et qu'on les intègre chez nous,
03:06 ils ne savent pas ce que c'est qu'une boîte.
03:08 Quand nous les prenons et qu'ils sont à la fac, quand on prend des stagiaires pendant
03:12 six mois, on leur apprend à dire merci à un client, à dire bonjour, à se tenir correctement,
03:17 à faire un DJ, un mail.
03:19 Non, je veux...
03:20 - Sophie, est-ce qu'on trouve des stages, ce que me disent les auditeurs ?
03:23 Un, c'est compliqué, vous appelez les copains des copains.
03:26 - Je vais vous dire l'inverse, on est tous en train de chercher des stagiaires.
03:30 Il n'y en a pas.
03:31 - Mais attendez.
03:32 - Non, non !
03:33 - Je vous parle des stagiaires de seconde, les stagiaires de seconde.
03:36 - Eh bien, je lance un appel.
03:38 Je lance un appel, effectivement, aux chefs d'entreprise pour appuyer cette démarche.
03:43 Nous, à Haïti, on va lancer un immense appel, je vous garantis qu'on a 17 fédérations
03:47 et que je vous promets que toutes les boîtes prendront un élève.
03:53 C'est rien, c'est pendant une semaine ou au moins d'ailleurs.
03:56 Et je trouve que c'est très sympathique de leur faire découvrir ce que c'est.
04:00 Et puis oui, et alors, si le stagiaire fait des photocopies, il n'y en a presque plus.
04:03 Mais si le stagiaire fait... vous savez qu'il y a des patrons qui apportent les cafés et
04:10 qui font des photocopies, oui, ils vont découvrir l'univers de l'entreprise.
04:14 - Oui, alors moi je vais vous raconter aussi, quand on prend des stagiaires après qui ont
04:18 fait des études, ils sont inaptes à travailler en entreprise.
04:20 - Mais c'est parce qu'ils n'ont pas commencé trop tôt !
04:22 - Mais c'est pas une semaine en seconde qui va changer quelque chose.
04:24 - Si, ils vont, eh bien il leur faudrait presque...
04:26 Et puis vous savez quoi ? Il faut aussi prendre les profs.
04:29 Moi, je suis prête à accueillir des profs dans les entreprises.
04:32 - On va répondre.
04:33 Jean-Claude, bonjour.
04:34 - Moi, je suis très réservé sur cette formule, qui me paraît plus être de la formule de
04:38 la communication plutôt que du réalisme de terrain.
04:40 Deux raisons.
04:41 La première, c'est que vous ne pouvez pas, quel que soit ce qu'on vous demande, moi
04:45 je suis désolé, un stagiaire c'est un poste de travail, c'est une table, c'est une chaise...
04:49 - Pas forcément !
04:50 - Est-ce que je peux terminer ?
04:51 - Ah bah non, j'ai pas pu terminer !
04:52 - Non, non, mais là, je me suis tué et je peux terminer.
04:55 Donc premièrement, sur le plan purement logistique, très compliqué.
04:59 On demande aujourd'hui le système éducatif français, fait qu'on vous demande de prendre
05:03 des stagiaires en supérieur, en machin, etc.
05:05 Il y a énormément de stagiaires.
05:07 Alors je vais vous dire, on privilégie ceux qui sont déjà étudiants, plutôt que de
05:11 prendre des gamins de cinquième...
05:12 - C'est vrai, mais c'est pas la même chose !
05:14 - Mon job n'est pas de faire l'éducation des gamins !
05:17 - Non.
05:18 - L'entreprise n'est pas là pour faire l'éducation des gamins.
05:21 Dire bonjour, bonsoir, au revoir monsieur, au revoir madame, c'est le job des parents.
05:26 - C'est les citoyens.
05:27 - C'est le job des parents.
05:28 - Bonjour, merci, au revoir, je suis désolé.
05:29 - Je suis désolée, j'exagère un peu sur le merci, bonjour, mais quand même !
05:33 - Dernier point, l'histoire de stage favorise toujours ceux, pardonnez-moi du peu, mais
05:39 qui ont effectivement des amis, des contacts et des trucs, et ça fait, pardonnez-moi
05:43 là encore du peu, dans des CV où vous voyez un gamin qui à l'âge de 5 ans a déjà
05:47 fait son stage à l'entreprise Tartemuche, qui effectivement est dans le système, est
05:52 lancé, et vous avez d'autres, parce que moi aussi je suis arrêté par des parents
05:56 qui cherchent des stages, pas très loin d'ici, dans le CDI, qui me disent "nous on n'arrive
06:01 pas à trouver, parce que nos enfants ne sont pas dans le système".
06:03 Donc ils font des stages, je ne donnerai pas de nom d'entreprise, mais ils font de petits
06:08 stages et quand ils arrivent dans le supérieur, on regarde ce qu'ils ont fait en dessous,
06:11 et bien on leur dit "bah non, vous savez, pour entrer..."
06:14 - Et bien on va changer ça !
06:15 - Non mais attendez, ça c'est dans la bousse.
06:17 - Vous voyez, on a plein de témoignages d'auditeurs, hein, mon beau-fils à 15 ans il a fini par
06:22 trouver, car on ne connaît personne qui possède une grosse entreprise, sinon c'est nul, car
06:26 pour trouver c'est galère, et c'est les mêmes dates que pour tous les élèves, ça il a
06:30 raison, et donc une entreprise n'a pas 50 postes, c'est exactement ce qui se passe.
06:34 - On va essayer, c'est pas obligatoire, enfin ! On a un devoir de citoyens.
06:38 - Je voudrais simplement dire deux choses.
06:40 Il est parfaitement exact que tel que fonctionne notre système français, aujourd'hui, les
06:45 jeunes, et là on parle d'élèves, si je comprends bien ce que dit Sophie de Menton,
06:48 ne trouvent des stages que par relation.
06:50 Combien de fois nous-mêmes avons été interpellés par des amis, des amis d'amis, des amis d'amis
06:55 d'amis qui nous disent "ah mon fils, ma fille est en telle classe et voudrait un stage,
07:00 est-ce que tu peux aider à le trouver ?" Ça c'est une chose qui est parfaitement exacte,
07:03 et c'est faux de dire que n'importe qui peut avoir accès à un stage.
07:07 Deuxième chose, et là je vais plutôt dans le sens de Sophie de Menton, il est vrai qu'il
07:10 faut multiplier les passerelles entre le monde étudiant, même scolaire, fin de scolarité
07:17 et étudiant, parce que les jeunes ne connaissent rien au monde du travail, et qu'une initiation
07:22 d'une semaine est toujours mieux que rien.
07:24 Mais je le répète, ceux qui obtiennent des stages sont ceux qui ont déjà des parents
07:28 ou des amis de parents qui peuvent les aider.
07:30 C'est vrai, mais on peut avoir le boulot du jour, on peut avoir le contact du journal,
07:34 tout ça.
07:35 Stop, stop, on en reparle dans un instant, c'est l'heure du journal.
07:39 Et on est ensemble avec vous pour commenter l'actualité avec aujourd'hui Sophie de
07:53 Menton, chef d'entreprise, présidente du mouvement Éthique, Alexis Poulin, journaliste,
07:58 directeur de la publication du Monde Moderne.
08:00 On vous retrouve également tous les jeudis matin sur Sud Radio, c'est difficile à dire,
08:05 pour l'édito politique, et également le vendredi entre midi et 13h dans Poulin sans
08:11 réserve, Virginie Leguay, journaliste et éditorialiste politique, et Jean-Claude Beaujour,
08:16 avocat, président du Forum Transatlantique.
08:17 On va dire quelques mots du coup de cœur de Sophie de Menton.
08:21 Juste vous remercier parce que nous sommes très nombreux, vous êtes très nombreux
08:28 à nous écouter via les applis, les enceintes concernées, connectées, pardon, concernées
08:34 aussi, absolument, on a une croissance digitale de +47%, donc je vous le dis chers auditeurs,
08:41 plus de 2 millions d'auditeurs connectés sur nos supports numériques en mois d'octobre.
08:46 Donc on est très contents et on va continuer à faire du bon boulot avec toute l'équipe
08:52 de Sud Radio.
08:53 On se met en accord.
08:54 Alexis, absolument, Alexis Poulin, peut-être un mot sur les stages de seconde annoncés
08:59 par Gabriel Attal ?
09:01 C'est-à-dire que l'accumulation des stages, il faut qu'un stage soit utile, alors c'est
09:05 bien pour découvrir la vie en entreprise, c'est bien pour voir, il y a déjà les stages
09:08 de troisième, les stages de seconde, les stages...
09:12 La question c'est, est-ce qu'il n'y aurait pas une réflexion en amont de fond à faire
09:17 pour que la découverte de l'entreprise se fasse, pas forcément par des stages, mais
09:22 dans les cursus, dans l'enseignement, dans la façon dont on enseigne l'économie, etc.,
09:27 plutôt que de dire on va faire simplement des stages une fois par-ci, une fois par-là,
09:32 et puis surtout le stage de troisième d'observation d'une semaine, enfin voilà, c'est quelque
09:35 chose qui met un peu tout le monde dans l'embarras.
09:37 Je ne sais pas si c'est comme ça qu'on découvre vraiment sous un meilleur jour l'entreprise.
09:41 Et vous savez qu'aux Etats-Unis et dans les pays anglo-saxons, les professeurs font des
09:45 petits séjours en entreprise, et je crois que, dans ce que vous dites, c'est tout à
09:49 fait juste, que le cursus passe peut-être par mobiliser les profs, parce qu'il y avait
09:54 des livres d'enseignement, il valait mieux qu'il n'y ait pas d'enseignement que l'enseignement
09:58 qui est donné sur l'entreprise.
09:59 - Moi je ferais plutôt venir les enseignants, je les ferais venir dans l'entreprise, je
10:03 ferais venir un avocat qui parle de son métier, je ferais venir un policier.
10:07 - C'est bien mieux.
10:08 - C'est déjà un peu les journées portes ouvertes dans les établissements scolaires
10:11 qui sont faites pour ça.
10:12 - Oui, mais il faudrait aussi que les enseignants, il y a une révolution culturelle, moi j'ai
10:17 des enseignants dans mon entourage qui me disent souvent "nous ne sommes pas là pour préparer
10:21 la vie professionnelle, nous sommes là pour délivrer du savoir".
10:24 J'entends.
10:25 Le problème c'est que si vous délivrez du savoir sans faire la connexion, un minimum
10:29 de connexion avec le monde de l'entreprise, dans un pays où on est quand même entreprise
10:34 adverse, et bien ça donne ce que ça donne.
10:36 - Vous voyez que nous sommes d'accord.
10:37 - Non mais je ne dis pas qu'il n'y a pas de problème, c'est sur la solution la plus adaptée,
10:42 et on voit bien qu'une politique publique ça suppose une certaine réflexion, c'est
10:46 sur la solution la plus adaptée à la recherche du résultat.
10:50 - Oui, il faudrait diffuser votre livre "L'entreprise expliquée aux enfants", c'est un film en
10:54 temps.
10:55 - Racontez-le chez Gallimard.
10:56 - Racontez, voilà.
10:57 - Et qui a beaucoup de succès, c'est les parents qui l'achètent.
10:59 - Très bien.
11:00 Alexis Poulin, votre coup de gueule ?
11:01 - Alors c'est un coup de gueule particulier parce que ça se passe chez nos amis américains
11:07 de l'autre côté de l'Atlantique.
11:08 Figurez-vous que le Guardian a publié la lettre aux américains d'Osama Bin Laden,
11:13 longtemps après qu'il l'ait écrite, et les américains, Woke de gauche, certains, ont
11:18 découvert cette lettre et se sont mis à lire sur TikTok des extraits de cette lettre
11:22 en disant "Waouh, ça a complètement changé ma vision du monde, c'est un truc de dingue,
11:26 il faut absolument que vous lisiez cette lettre parce que finalement il avait raison Bin Laden
11:31 en fait, le terroriste peut-être que des fois on peut..."
11:33 Et là c'est un déferlement de vidéos sur TikTok de jeunes et moins jeunes américains
11:39 et américaines qui lisent la prose d'Osama Bin Laden en disant "bah ouais après tout
11:44 il avait peut-être raison, c'est assez dingue".
11:46 Alors le Guardian a retiré la lettre de son site depuis.
11:49 Pourquoi ils l'ont republié cette lettre ?
11:51 Alors je pense parce qu'il y avait un chapitre sur la Palestine et sur l'utilisation d'Israël
11:55 par les américains etc.
11:56 Donc c'était en rapport à l'actualité et sans doute aux inspirateurs du Hamas.
12:01 Et là il y a un vrai problème parce que c'est quand même récent, le 11 septembre,
12:09 que les américains soient capables de faire ce grand écart-là et découvrent finalement
12:14 que oui les États-Unis ont aussi été une puissance impériale d'une certaine façon
12:17 depuis le Vietnam.
12:18 Enfin ils devraient le savoir.
12:19 Donc on parlait de l'éducation, je pense qu'il y a peut-être un problème aussi des
12:23 cours d'histoire aux États-Unis.
12:24 Et là ça montre quelque chose quand même de la société où on est capable de tout
12:28 et n'importe quoi en ce moment.
12:29 Il y a un grand brouillage des cerveaux et ça a inquiété de nombreux responsables politiques.
12:36 Ça m'avait totalement échappé effectivement.
12:38 C'est arrivé là, c'est hier et avant-hier et il y a un journaliste américain qui a
12:43 écrit, mais c'est incroyable ce qui se passe sur TikTok, je ne sais pas si vous avez vu.
12:45 C'est fou.
12:46 TikTok d'ailleurs qui est accusé par les États-Unis d'être un réseau d'influence
12:52 chinoise qui provoquerait aussi une certaine déstabilisation par ce biais-là.
12:57 Donc on est dans un monde quand même où l'information, la désinformation, la guerre
13:01 informationnelle est vraiment au cœur du sujet.
13:03 Bien sûr, et en particulier sur la guerre au Proche-Orient, là aussi vous parliez de
13:07 la culture, il y a parfois des choses un petit peu ahurissantes qui sont dites.
13:13 Virginie, alors vous, on va rentrer directement dans le sujet de la politique.
13:19 C'était quoi, un coup de gueule ?
13:21 Ah oui, un coup de gueule, franchement, que j'aurais pu faire hier, avant-hier et même
13:27 dimanche et qui concerne le refus d'Emmanuel Macron de participer à la marche contre l'antisémitisme.
13:33 Alors j'ai bien écouté tous ses arguments que je trouve tous plus surprenants les uns
13:38 que les autres.
13:39 Un président qui dit "je n'ai jamais participé à aucune manifestation, je ne vois pas pourquoi
13:43 je participerais à celle-là".
13:44 Deux questions.
13:45 Comment un président, certes il est président depuis 2017, comment un citoyen n'a pu ne
13:51 jamais participer à une manifestation ? Jeune, pendant ses études, c'est-à-dire qu'aucune
13:57 cause ne l'a jamais vraiment enflammé, ne l'a jamais poussé à aller dans la rue.
14:00 Je pense qu'il parlait peut-être en tant que président de la République.
14:01 Non, je n'ai jamais participé à aucune manifestation et il s'en vante.
14:05 Moi je suis choquée qu'un président se vante de n'avoir jamais participé à une manifestation.
14:09 Deuxième question, il dit "ah oui mais c'est pas le rôle d'un président de la République
14:13 d'aller manifester".
14:14 Ah bon, pourquoi ? Pourquoi ? Moi je rappelle que François Mitterrand est allé manifester
14:20 en 1990 contre le racisme et l'antisémitisme après les profanations des tombes jues de
14:25 Carpentras.
14:26 Je rappelle que François Hollande, beaucoup plus récemment, en 2015, a défilé en compagnie
14:30 de nombreux autres chefs de l'État après les attentats contre Charlie Hebdo et l'hyper-cachet.
14:36 Je ne sais pas pourquoi un président de la République doit s'interdire de manifester.
14:39 Et s'il ne voulait pas manifester, peut-être aurait-il pu, au lieu de dire "je serai avec
14:43 vous" par la pensée, ah bon, c'est quoi, c'est la télépathie d'un président de
14:47 la République ? Il aurait pu au moins peut-être aller saluer au début, rapidement, sa première
14:53 ministre, au moins 25, presque 30 je crois, membres de son gouvernement et le président
14:58 des deux chambres.
14:59 Ça, ça aurait été un signe d'unité de la nation pour une cause qui, me semble-t-il,
15:03 dépasse toutes les causes possibles.
15:04 Et ce n'est pas parce qu'on manifeste contre l'antisémitisme qu'on est animé par une
15:09 haine des musulmans.
15:10 Et c'est l'éternel balancement dans lequel le président est.
15:13 Et là, je trouve qu'il y a une confusion entretenue dans le débat public qui, me semble-t-il,
15:17 est lourde de conséquences.
15:19 On va peut-être l'écouter pour que vous puissiez réagir.
15:21 Et encore hier en Suisse.
15:22 Oui, c'était en Suisse hier.
15:23 La place d'un président de la République n'est pas d'aller à une marche.
15:26 Je le regrette.
15:27 Et les exemples qui ont été pris n'ont pas lieu d'être la dernière fois qu'un de mes
15:30 prédécesseurs a été à une marche.
15:31 C'était le lendemain d'un attentat avec 2 millions de personnes et plusieurs dizaines
15:35 de chefs d'État et de gouvernement qui étaient dans la rue en France.
15:38 Etait-ce le cas dimanche dernier ? Non.
15:40 La marche était d'une nature totalement différente.
15:42 Je m'en suis félicité.
15:43 J'en partage les attendus.
15:45 Mais mon rôle n'est pas de faire une marche.
15:47 Mon rôle est de travailler pour aider à la libération de nos otages, ce que j'ai fait
15:50 en appelant les responsables politiques qui m'aident à le faire en Israël et au Qatar.
15:54 Et mon rôle est de continuer à préserver dans cette période l'unité du pays et de
15:58 ne jamais renvoyer dos à dos les uns et les autres.
15:59 Je suis d'accord.
16:02 Virginie, au début j'étais comme vous, je me suis dit qu'il faut absolument qu'il y
16:05 aille.
16:06 Et j'ai réfléchi.
16:07 Vous êtes d'accord avec le président ? Oui, complètement.
16:10 Je pense que la situation que nous vivons n'est pas la même.
16:14 C'était l'an du coeur où il y avait d'autres chefs d'État étrangers qui étaient là.
16:18 Évidemment, le président français veut être là.
16:21 Je crois que la situation est tellement complexe, tellement compliquée, que ça aurait été
16:27 pris pour donner d'autres messages.
16:31 Je pense qu'on est sur une poudrière même en France.
16:34 Je crois qu'il n'avait pas à être à cette manifestation.
16:36 Ça n'apportait rien.
16:38 C'est un symbole, vous avez plus de 1000 actes antisémites qui ont été répertoriés.
16:44 Vous avez 40 de nos concitoyens qui ont été tués.
16:48 Je refuse de croire que la France est le plus beau symbole pour un président que de se
16:55 rendre physiquement longtemps ou de façon brève à une manifestation contre l'antisémitisme.
16:59 Je pense que personne ne peut douter qu'il est contre l'antisémitisme.
17:03 Vraiment, personne.
17:04 Personne.
17:05 Donc, manifester contre l'antisémitisme, en même temps, ça veut tout dire et rien
17:10 dire.
17:11 Oui, il y a des actes antisémites.
17:13 Oui, on est à un moment très difficile.
17:15 D'ailleurs, quel antisémitisme ? Est-ce qu'on n'est pas plus contre Israël, les
17:21 exections qui ont eu lieu dans tous les camps ? Et donc cet antisémitisme-là, en ce moment,
17:25 est très dangereux.
17:26 Oui, certains vous expliquent aussi...
17:27 Non, ma position est que j'ai trouvé bien qu'Emmanuel Macron n'y soit pas.
17:33 Alors, certains vous expliquent l'inverse et vous expliquent...
17:36 C'est ce qu'a dit Éric Zemmour.
17:38 Je veux dire, comme pour Marine Le Pen, c'est pas parce que le ciel est bleu qu'on ne va
17:41 pas dire qu'il est bleu.
17:42 Il dit que c'est le président de deux peuples.
17:44 C'est aujourd'hui.
17:45 Tous les Français !
17:46 Oui, justement.
17:47 Justement, c'est pour ça qu'il est pas là-bas.
17:48 Vous pensez qu'il aurait dû y aller ou pas ?
17:51 Non, moi je pense que c'est pas effectivement la place du président de la République parce
17:55 que sinon il marcherait sur plein de dossiers.
17:58 L'antisémitisme, heureusement qu'il y avait cette marche, mais c'est pas juste la marche,
18:04 en fait.
18:05 C'est qu'est-ce qu'on va faire pour lutter concrètement contre ce fléau et comment
18:10 le faire ? Et là, c'est là où le président est le plus utile.
18:13 Peut-être ce qui a manqué, c'est sa constance sur la scène internationale.
18:18 C'est le fait d'apporter son soutien conditionnel à Israël, puis ensuite de revenir sur ce
18:22 qu'il disait, de demander à cesser le feu, puis de revenir.
18:24 Le flottement permanent.
18:25 Voilà, ça c'est plus grave.
18:26 Ensuite, au plan intérieur, il y avait quand même les deux présidents des chambres qui
18:32 étaient là, les anciens présidents qui étaient là en première ligne aussi.
18:34 Qu'est-ce qu'il aurait à ajouter à ça ? Moi je suis assez d'accord que c'est pas son rôle
18:39 ni sa place d'être là-bas.
18:41 Qu'est-ce que ça dit ? Et il y a l'affaire Bellatar dont on va parler, qui vient se surajouter
18:47 là-dessus, où on explique, est-ce qu'il l'a écouté ou pas, qu'il a donc, cet homme
18:52 a été reçu quelques jours avant la manifestation, où il lui a dit "vous allez mettre le feu"
18:57 en gros, dit au président de ne pas y aller.
19:00 Non, il va mettre le feu au banlieue.
19:02 Non, non, ça c'est ridicule.
19:04 C'est une vision des banlieues ridicule et penser que la présence d'Emmanuel Macron
19:08 et une marche contre l'antisémitisme, quelle vision du monde on a quand on a ça dans la tête ?
19:12 Non, non, je suis pas d'accord du tout avec ça.
19:14 Non, non.
19:15 Et je suis pas d'accord non plus avec la vision des deux peuples.
19:18 Il y a une nation française qui est de plus en plus fracturée, et c'est pas nouveau,
19:22 mais ça devient vraiment critique, et le rôle du président ce serait de rassembler.
19:27 Justement, et là je suis tout à fait d'accord avec vous, le rôle du président ce serait
19:31 de rassembler, de donner la parole à Jean-Claude, qu'il n'a pas prononcé non plus.
19:35 Une allocution quelque chose de cet ordre là, mais qu'il n'a pas prononcé, je suis bien d'accord.
19:39 Son absence plus l'absence de mots, moi me paraît un peu problématique.
19:42 On se retrouve dans un instant Jean-Claude Beaujeu, vous pourrez réagir sur ce sujet tout de suite.
19:46 Sud Radio, votre attention est notre plus belle récompense.
19:50 Vous écoutez Sud Radio régulièrement ?
19:52 Complètement, je vous adore, mais vraiment, j'adore votre radio parce qu'il y a tout le monde qui s'exprime, vraiment.
19:58 Sud Radio, parlons vrai.
20:01 Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Exper.
20:07 Avec vous sur Sud Radio, alors Jean-Claude Beaujeu, est-ce que Emmanuel Macron...
20:12 Alors je vais vous dire, ce que je trouve, il y est pas allé, est-ce qu'il aurait dû y aller, est-ce qu'il aurait pas dû y aller,
20:18 dont acte, et je vais vous dire pourquoi je dis dont acte, parce qu'en réalité, notre débat depuis maintenant plusieurs jours
20:24 consiste à dire est-ce que Macron aurait dû y aller ou pas dû y aller.
20:27 Moi ce qui m'aggrave, ce qui m'aggrave, ce qui pour moi est grave, c'est qu'en réalité on constate plus que jamais
20:33 qu'on a importé le conflit israélo-palestinien en France, et qu'on assiste, moi j'entends, y compris hors antenne,
20:39 on assiste à une confrontation, une sorte de cristallisation, communautés juives, communautés musulmanes.
20:46 Et là je suis sidéré parce que nous aurions dû parler en français.
20:51 Moi je ne connais pas les communautés, je ne demande pas, je ne sais pas de quelle religion vous êtes.
20:55 Et c'est cela qui est grave, parce que tout est fait pour organiser, pour cultiver cette polarisation,
21:04 où on se dit si on y va la communauté ceci sera pas contente, si on y va pas la communauté cela nous sera pas contente.
21:09 Moi j'ai entendu quelqu'un me dire hier, dans la communauté juive, nous sommes une espèce en voie de disparition.
21:15 Des français seraient en voie de disparition.
21:17 - Mais quand vous dites tout est fait, c'est qui ?
21:19 - C'est de la manière dont les débats sont posés.
21:22 - À la télé ? Dans les médias ?
21:24 - Non, non, non, non, non. - Politiquement aussi ?
21:26 - Politiquement c'est de la manière dont... Non, non, mais laissez-moi vous donner mon point de vue. - Bah j'ai rien dit !
21:30 - Non, non, mais je vais jusqu'au bout. Tout est fait dans notre société désormais pour que l'orientation de la réflexion soit menée autour des communautés.
21:38 Moi je suis surpris de voir qu'on emploie de plus en plus ce mot qui d'ailleurs me gêne, la communauté quelque chose.
21:44 Mais la communauté, on pense que c'est un seul homme et qu'il représente, y compris par exemple chez les...
21:50 ce qu'on appelle communauté musulmane, y a des gens qui ne sont pas croyants, y en a qui sont pas croyants,
21:57 y a des tas de gens qui vous disent "on est silencieux".
22:00 Dans la communauté juive, c'est pas juste un seul homme qui...
22:02 Donc voilà, moi c'est cela qui me gêne.
22:04 - Oui, sauf qu'il y a des constances communautaires.
22:09 - Non mais Valérie, oui, il y a des études sociologiques sur la façon de voter,
22:14 mais ce sont souvent ceux qui font le plus de bruit et qui ne sont pas forcément majoritaires,
22:19 c'est là où nous devrions, je pense, et je n'ai pas la solution comme cela,
22:24 que faire pour retrouver ce qui se passait il y a 50-60 ans, c'est refaire société.
22:30 Comment éviter ce...
22:32 - Mais comment dit-on ces métisses il y a 60 ans, c'était terrible !
22:34 - Je comprends très bien votre interrogation Jean-Claude,
22:37 mais moi il me semble que c'est justement à cet égard-là que le président de la République aurait dû venir.
22:41 Se situer au-dessus des clivages, se situer ni d'un côté ni de l'autre,
22:45 et dire "je suis là parce que je suis le garant de l'unité de la nation".
22:48 - C'est la très stricte définition de son rôle, ça aurait une autre allure.
22:53 - Sauf que là où je rejoins Sophie, c'est que sa présence aurait été forcément interprétée.
22:57 - Non présence qui est interprétée !
23:00 - Mais je vous conseille la tribune de Malika Sorel qui est dans le Figaro aujourd'hui,
23:06 ces élus qui font le parti de la démographie du vote musulman.
23:14 - Exactement.
23:15 - Et on est en plein dedans, elle cite cette note de Terra Nova
23:19 qui expliquait ce qui allait se passer démographiquement,
23:23 c'est-à-dire qu'entre 2007 et 2012, ce sont entre 500 et 700 000 nouveaux électeurs
23:27 qui auront acquis la nationalité française et qui voteront plutôt à gauche.
23:31 Ces nouveaux électeurs français d'origine immigrée, enfants d'immigrés,
23:34 sont différents de ceux qui désormais âgés commencent à sortir du corps électoral.
23:39 François Hollande, elle le rappelle, avait dit en allant à Saint-Denis
23:43 "Ne sous-estimez pas la force de votre décision, avec le suffrage universel,
23:47 une voix en vaut une autre, si certains sont plus riches que vous, vous êtes plus nombreux qu'eux."
23:51 Et donc on comprend aussi la stratégie de Jean-Luc Mélenchon
23:56 qui a récolté dans les banlieues un certain nombre de voix.
24:00 - Notamment en Seine-Saint-Denis où sont élus de très nombreux députés de la France Insoumise.
24:03 - Jean-Luc Mélenchon en 2010, c'est toujours dans sa tribune, Malika Sorel,
24:08 dit en 2010, Jean-Luc Mélenchon disait qu'on ne doit pas porter le voile,
24:15 ça c'est s'infliger un stigmate, le passage à la religion et à l'ostentation ça empêche l'unité.
24:20 Vous vous rendez compte Jean-Luc Mélenchon disait ça.
24:22 Et donc aujourd'hui, effectivement, il y a un pari démographique qui est fait pour le vote.
24:28 Et je pense qu'Emmanuel Macron en tient compte.
24:32 - Tous les partis en tiennent compte, évidemment.
24:35 - Mais ça reste un pari parce qu'il y a beaucoup d'abstention dans ce pays, comme vous l'avez vu.
24:41 Et puis il n'y a pas de vote assigné, c'est-à-dire qu'on a vu en 2007, Nicolas Sarkozy,
24:49 qu'il y a quand même eu aussi un vote du côté des banlieues et des quartiers.
24:53 Enfin, ce n'est pas aussi simple.
24:55 Ce n'est pas parce que vous allez prendre des positions communautaires que vous aurez la communauté.
24:58 On l'a vu, alors ça on l'a vu par contre au niveau local.
25:01 - Il y a quand même un lien de cause à effet.
25:04 - Il y a un lien de cause à effet, mais dans la dérive justement de cette prise de vue communautaire de la vie politique.
25:11 Puisque, évidemment, c'est le nombre qui fait foi en démocratie.
25:15 - Mais comment vous expliquez alors cette consultation de Yacine Belatar ?
25:19 Écoutez, Georges Bensoussan, historien, qui était l'invité de Sonia Mabrouk sur CNews.
25:24 - Si les faits sont avérés, s'il a pris conseil par le biais de ses conseillers, bien sûr,
25:28 auprès de Yacine Belatar, qui est un humoriste, rappelons-le, qui n'est pas un politique, ni un journaliste, ni un intellectuel.
25:33 - Alors c'est à peu près de la même eau que la minute de silence qui a été respectée à l'Assemblée nationale pour la mort de Nahel,
25:40 fin juin ou début juillet, je crois, 2023.
25:43 Est-ce qu'on imagine le général de Gaulle prendre conseil auprès d'un humoriste, avant de prendre une décision capitale ?
25:49 Imagine-t-on le général de Gaulle recevoir Fernand Reynaud,
25:52 pour lui demander ce que pourrait penser la France profonde de sa participation à telle ou telle action ?
25:56 Où en est arrivée la fonction présidentielle ?
25:59 Où en est-on arrivé dans la désinstitutionnalisation de la société ?
26:02 Au sens où le principe d'autorité s'est effondré et où cette présidence-là ne l'incarne plus ?
26:08 - Alors c'est partiellement juste, sauf que quand il consulte, on l'engueule, quand il ne consulte pas, on l'engueule.
26:14 - Non mais on ne consulte pas quelqu'un qui a été condamné pour 4 mois de prison, avec du souci pour menaces de mort et de crime.
26:20 - Est-ce qu'il a vraiment été consulté ?
26:22 - Oui, il a vraiment été condamné.
26:23 - Écouter des gens comme ça, écouter, ça ne veut pas dire consulter.
26:26 - Mais recevoir à l'Elysée, ça a un sens.
26:28 - Vous voulez qu'on fasse du vocabulaire ? Consulter, recevoir, écouter ?
26:31 - Ce n'est pas pareil, consulter, à l'Elysée.
26:33 - Ce n'est pas le président qui a écouté.
26:34 - Non, ce sont des conseillers.
26:35 - D'abord, c'est Bruno Roger-Petit qui est son conseiller, et Frédéric Rose qui est son conseiller interne.
26:41 - Ce ne sont pas non plus n'importe qui, et puis c'est à l'Elysée que ça se passe.
26:45 - Oui, c'est à l'Elysée que ça se passe.
26:46 - Quelques jours avant la manifestation.
26:47 - Ça montre comment Emmanuel Macron s'entoure très mal depuis le début.
26:50 - Ça c'est vrai.
26:51 - Voilà, c'est simplement une péripétie de plus sur ce très mauvais entourage.
26:56 Mais imagine-t-on le général de Gaulle partager aussi une conversation diplomatique extrêmement grave et privée avec le chef d'état russe, comme l'a fait Emmanuel Macron ?
27:05 Non, enfin, je veux dire, dans la fonction présidentielle, il a fait bourde sur bourde, et il fait de la com' en fait.
27:11 C'est-à-dire que le pli a été pris depuis longtemps dans la vie politique, de faire de la communication politique et pas de faire de la politique.
27:19 Et puis surtout pas, alors le principe de l'autorité et de la fonction du chef de l'état, c'est quelque chose d'extrêmement flou pour tout le monde, parce que justement cette fonction, elle n'est plus incarnée.
27:28 - Alors il faut arrêter aussi de comparer indéfiniment au général de Gaulle.
27:32 - Ah bah c'est sûr, vous les avez encore.
27:33 - C'est peut-être un trait d'humour, ça ne vous aura pas échappé, Sophie, quand il dit en ce moment.
27:37 - Non pas, mais est-ce que tous les gens disent ça ? Non mais est-ce que vous émenez le général de Gaulle mis en examen ? Vous vous souvenez de la fameuse phrase quand même.
27:43 Donc d'abord, ensuite on est à une période très difficile et puis moi je trouve que, d'accord, je suis d'accord avec tout ce que vous dites sur Emmanuel Macron, sur la com', sur la maladresse, etc.
27:54 Mais il y a un moment où dans la période qu'on vit, il faut être un tout petit peu, faire autre chose que flinguer le chef de l'état toute la journée.
28:01 Mais je ne suis pas d'accord avec...
28:03 - Encore faut-il qu'il ne prête pas le flanc.
28:04 - Bah oui, mais il le prête.
28:06 - Ah bah d'accord.
28:07 - Donc on a le droit quand même de dire que...
28:09 - On peut dire que ça, on peut dire que ça, flinguer Macron.
28:13 - Il ne s'agit pas de le flinguer, comme vous dites, il s'agit simplement de relever des choses qui peuvent paraître extrêmement surprenantes.
28:18 - Il a fait aussi des trucs bien.
28:20 - Moi ça me rappelle ce qui s'est passé au tout début du premier quinquennat d'Emmanuel Macron avec Alexandre Benalla.
28:25 Que faisait Alexandre Benalla à l'Elysée ?
28:27 - C'est ça.
28:28 - Et comment Emmanuel Macron a-t-il réagi lorsqu'il a dit devant les députés réunis, ah qu'ils viennent me chercher ?
28:34 - C'est pourquoi on parle, on parle d'un président de la République qui a la plus haute fonction du pays, qui se doit quand même de...
28:39 - Bon, on a compris que vous ne l'aimez pas.
28:40 - Ah ça n'a rien à voir avec ça, par contre Sophie, moi je ne caricature pas vos propos, ne caricaturez pas le mien.
28:45 - Non, mais je veux dire, je déteste...
28:46 - Je dis simplement, mais ça n'a rien à voir, je dis simplement qu'un président de la République...
28:49 - C'est pas ça, c'est pas une question d'aimer ou pas aimer, il n'y a pas d'aime.
28:51 - Non, c'est une boucle qui me sert Macron quand même en ce moment.
28:53 - Non, non, non, non, non, non, non, c'est vous qui le dites. - C'est quelqu'un qui a un problème à incarner, c'est de fonctionner.
28:59 - Et adresser un périmètre clair, Jean-Claude Beaujour.
29:02 - C'est vrai, mais je ne sais pas quel est le périmètre clair en ce moment aussi.
29:05 - Vous voyez, je crains que nous ne fassions finalement ce que nous reprochons, parce que on s'arrête à tel ou tel mot, tel ou tel propos,
29:12 alors qu'on ne répond toujours pas au sujet qui est notre préoccupation, parce que faire une marche c'est très bien,
29:17 mais qu'est-ce qu'on fait pour que recule l'antisémitisme ? Qu'est-ce que l'on fait pour refaire société ensemble ?
29:23 Moi, je suis désolé, on a X millions de personnes qui se disent d'origine musulmane, X millions de personnes qui se disent d'origine juive,
29:32 X millions de personnes qui sont catholiques, etc. Qu'est-ce que nous faisons et comment reconstruire ce lien pour que nous fassions société ?
29:39 Moi, le fait, est-ce qu'il aurait dû aller parler, le fait qu'il ait dit ceci...
29:43 - Non, qu'il n'ait pas dit peut-être, qu'il n'ait pas dit.
29:45 - J'y viens, c'est pour ça que je vous dis, en faux au fond, et je suis en train de faire un appel du pied à Valérie,
29:50 reproposez-nous un débat là-dessus, qu'on ait le temps de réfléchir et qu'on fasse de véritables propositions,
29:56 parce qu'en réalité, Emmanuel Macron est aussi le produit d'une société qui a évolué, à sa décharge, on fait de la com',
30:04 on est copain avec tout le monde, comme j'ai dit.
30:06 - Sans hiérarchie.
30:08 - Avant, vous aviez trois personnes à avoir avant d'avoir un responsable,
30:13 vous êtes copain avec votre PDG, vous êtes copain avec Barack Obama, vous êtes copain avec tout le monde,
30:18 voilà, notre société a aussi dérivé.
30:20 - Un individualisme forcené.
30:22 - Et à la décharge de chacun, lorsque vous prenez, puisqu'on a beaucoup cité le général De Gaulle, une posture de chef,
30:28 on vous dit "il est trop guindé, trop ceci ou trop cela".
30:31 Donc c'est là où je dis, revenons au débat de fond, vous avez dit Valérie, et vous avez raison de poser le problème,
30:37 la communautarisation par les politiques de l'électorat, ça n'est pas nouveau, c'est arrivé à son paroxysme,
30:45 mais depuis très longtemps, les partis politiques le font, l'ont eu fait, parce que simplement, on n'approfondit pas les sujets.
30:54 Moi je vais vous dire, lorsque j'étais candidat en législative, on m'a envoyé dans l'Est parisien,
30:58 je ne correspondais peut-être pas sociologiquement à un électorat,
31:02 mais on a pensé qu'avec ma couleur de peau, je serais plus proche du 11e, 20e que du 16e, moralité de l'histoire.
31:08 En regardant les résultats par bureau de vote, ceux qui ont voté pour moi étaient des cadres blancs de l'Avenue de la République,
31:14 le CSP, c'est pour vous dire, et pourtant on était dans un grand parti.
31:18 C'est une erreur, mais qui est poussée à son paroxysme avec Mélenchon, et qui est détestable,
31:23 parce que cet homme est intellectuellement, je dis bien, de ce point de vue, intellectuellement malhonnête,
31:28 parce qu'il défendait hier la République, il défendait hier l'universalisme,
31:32 et aujourd'hui il ne vous parle que de communauté.
31:35 Mais le Président de la République fait aussi ce pari-là, en n'allant pas à la marche, et en recevant...
31:42 Alors j'ai envie de lui dire, gardons-nous de poursuites sur cette route,
31:47 parce que ça ne donne rien de bon, vous savez qu'aux Etats-Unis,
31:50 les démocrates pensaient que les noirs leur appartenaient comme électorat,
31:54 et bien chacun commence à déchanter.
31:56 - Sauf qu'il y a une réalité, que rappelle Malika Sorrel dans sa tribune,
31:59 il y a une réalité démographique qui est là, et qu'il va falloir prendre en compte.
32:02 On se retrouve dans un instant avec vous, sur Sud Radio.
32:04 - Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Exper.
32:09 - Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Exper.
32:15 - Et nous continuons de débattre, même pendant la publicité,
32:18 je vois une analyse de quelqu'un qui dit "je pense que la participation d'Emmanuel Macron
32:24 aurait redit la norme républicaine, accrue le nombre de participants,
32:29 et aurait suscité que des protestations marginales".
32:34 C'est la trouille, ils ont la trouille, ils ont peur.
32:38 - C'est le balancement qui crée la confusion, à force d'hésiter entre une chose et une autre.
32:43 - Et au lieu de ça, je poursuis l'observation, au lieu de quoi, dans cette attitude,
32:48 donne raison aux minorités actives islamistes et islamo-gauchistes,
32:51 la pression et la peur payent.
32:54 D'ailleurs, la décision de non-participation a été immédiatement saluée par Jean-Luc Mélenchon sur Twitter.
33:00 Donc c'est la trouille aussi, c'est le manque de courage.
33:03 - C'est la trouille, c'est de jamais savoir quoi faire, c'est l'improvisation permanente aussi.
33:07 Parce que, regardez, les rencontres de Saint-Denis, ça devait être un truc
33:11 où on se mettait ensemble pour parler, les deuxièmes rencontres, ça fait flop.
33:15 - Les "ennemies" rencontres.
33:16 - Voilà, parce qu'il y a ce côté palabre aussi chez Emmanuel Macron,
33:19 le grand débat, le machin, mais parler pour parler, parler pour rien dire,
33:23 parler pour que tout ça soit finalement oublié le lendemain et qu'on passe à autre chose,
33:27 c'est le vrai problème.
33:29 Et c'est ces silences qui en disent plus finalement que ces allocutions.
33:33 - Oui, on va avoir une belle page dans Figaro pour Ciotti qui dit
33:35 "Pourquoi je n'irai pas à Saint-Denis, on s'en fout".
33:38 - Ecoutez, la réflexion de...
33:41 - Mais c'est pas le sujet en fait.
33:42 - Non mais le sujet, c'est que Nicos aujourd'hui ne consulte pas.
33:45 - Non, écoutez, la réflexion de Florence Bergeau-Blackler, qui est, je rappelle, menacée
33:49 parce qu'elle a écrit un livre sur le frérisme,
33:52 elle relève cette phrase d'Emmanuel Macron hier
33:54 "Protéger les Français de confessions juives, ce n'est pas mettre aux pylories
33:58 ceux de confessions musulmanes".
34:00 Et elle dit "De plus loin que je me souvienne, la lutte contre l'antisémitisme
34:03 ne s'est jamais faite contre les musulmans".
34:05 - Exactement.
34:06 - Cette propagande est le pur produit du frérisme,
34:08 elle est arrivée au sommet de l'État, ce qui est très préoccupant.
34:11 - Je suis tout à fait d'accord avec ça.
34:12 - Nous rejoignons notre discussion de tout à l'heure
34:15 et de la minute de silence de Naël qu'évoquait Jordan Soussan.
34:18 - A l'Assemblée nationale.
34:19 - A l'Assemblée nationale.
34:20 - Oh, terrifiant.
34:21 - C'est la trouille.
34:22 - Oui, et l'improvisation, et la trouille, la confusion, et le fait que...
34:26 - L'imprécision des positions.
34:28 - Les partis qui étaient censés rassembler et être assez larges pour animer le débat politique
34:33 n'animent plus le débat politique.
34:35 Ce ne sont pas les partis politiques qui font le débat.
34:37 - Ils ont détesté les politiques.
34:38 - Non mais au-delà de ça, c'est simplement dire
34:40 qu'il y avait quand même une force sur l'animation du débat,
34:43 une presse d'opinion, etc.
34:45 Tout ça est en train de partir à la poubelle
34:48 et ça devient simplement un débat de communication,
34:50 d'agence de com', de lobby, et c'est plus de la politique.
34:54 - Et ça, ça n'est pas l'appadrage de tel ou de tel parti.
34:57 C'est tous les partis, c'est-à-dire qu'on est député parce que tel a beaucoup occupé
35:03 telle ou telle section de l'opinion publique à un moment donné.
35:08 Voyez le fait qu'on ne s'engage plus dans des élections locales
35:13 pour accéder à des élections nationales où ça vous donnait un ancrage,
35:16 où en fait on fait effectivement beaucoup de communication,
35:18 où peu importe les idées, peu importe ce que vous défendez,
35:21 la preuve c'est qu'on a envie de nous mobiliser plus sur tel ou tel propos
35:26 plutôt que quelles solutions, et là où je suis d'accord,
35:29 c'est qu'on refuse d'assumer ce que nous sommes.
35:33 Je veux dire, je trouve sidérant qu'on ait ces conversations aujourd'hui,
35:37 communauté contre communauté, moi je suis désolé.
35:40 - Sauf que c'est la réalité.
35:41 - Non mais Valérie, je ne suis pas en train de dire que ça n'est pas la réalité.
35:44 Je dis que je suis sidéré, qu'on n'est pas collectivement la capacité de dire,
35:49 de dépasser ça et de dire la force de la France,
35:52 c'est de dire qu'on est être français, c'est pas être musulman, juif, catholique ou athée,
35:56 c'est une certaine devance.
35:59 - Avec autre chose, c'est que tout le monde y compris les jeunes, les enfants, etc.
36:03 se dit "j'ai le droit de penser",
36:05 parce que les réseaux sociaux ont fait qu'ils ont l'impression que donner leur opinion est un droit.
36:09 Et ce que je voulais dire à propos de Macron,
36:11 je ne pense pas que ce soit une lâcheté physique, je crois qu'il ne sait pas.
36:15 Et dans ce monde divisé, il ne sait plus, il va d'un pied sur l'autre,
36:20 et je ne vois pas, je pense qu'il a complètement tout faux dans cette communication,
36:25 mais je crois que tout simplement, il ne sait plus s'il faut aller soutenir,
36:29 aller à une manifestation antisémite.
36:32 On lui explique "mais monsieur le Président, il va y avoir les banlieues qui vont se réveiller".
36:35 Vous n'avez pas entendu la gendarmerie et la police,
36:38 qui disent "nous n'avons pas les moyens de maîtriser nos banlieues".
36:43 Jamais ! Ils lui disent !
36:45 - Sophie, moi je vais dire quelque chose de basique, je vais faire du terre à terre.
36:51 - Normal, je suis blonde.
36:53 - Non, non, mais je vais faire du terre à terre.
36:55 Dans une famille, vous avez des gamins, et le rôle des gamins c'est de challenger leurs parents,
36:59 le rôle de tels, c'est de ne pas être d'accord, les frères et soeurs ne sont pas d'accord.
37:02 À un moment donné, vous êtes parent, vous dites "voici quelle est la règle",
37:05 et puis c'est tout.
37:07 Et alors il y a des gens qui vocifèrent, etc.
37:09 Vous avancez.
37:10 - Mais ce n'est plus le cas.
37:11 - C'est comme ça que je vois mon rôle de parent,
37:13 et vous ne dites pas forcément à vos enfants des choses qui leur font plaisir.
37:16 Vous leur dites "j'ai l'expérience de la vie, ça sera comme ça à un moment donné,
37:20 ça sera comme ça, et pas autrement".
37:21 On a besoin aussi, je ne vise pas spécifiquement tel ou tel,
37:25 mais nous avons besoin aussi d'autorité.
37:28 Ce sont des mots qui choquent aujourd'hui,
37:30 parce qu'au nom de la liberté, il n'y a plus d'autorité, il n'y a plus de voix,
37:34 on ne dit plus "c'est ça l'option".
37:36 Moi c'est ça qui me choque.
37:38 - Alexis ?
37:39 - Je trouve qu'en termes d'autorité, c'est surtout de l'autorité policière
37:42 et des choses comme ça qui tombent dessus.
37:45 Mais sur l'autorité morale, c'est aussi quelque chose qui est difficile à voir.
37:51 Ce qui me choque, c'est effectivement la désintégration de la nation.
38:01 Parce que derrière, c'est un pays, c'est aussi une nation, c'est une culture.
38:05 Rappelez-vous les mots d'Emmanuel Macron sur "je ne connais pas de culture française".
38:09 C'est ça aussi qui fait qu'on arrive à ce degré de perte de repère
38:14 et où on va se raccrocher au plus proche, c'est-à-dire la communauté,
38:18 c'est-à-dire la communauté religieuse, mais aussi la communauté sur les réseaux,
38:22 ou quoi que ce soit, plutôt que de chercher une communauté plus large,
38:25 qui serait la communauté nationale.
38:27 Et ça, c'est quelque chose qui a été totalement abandonné par de nombreux politiques.
38:31 Parce que la nation, c'est un gros mot, parce qu'il y a le projet européen,
38:34 parce qu'il y a le mondialisme, et parce que finalement,
38:36 être français, c'est quelque chose qui pose des problèmes.
38:39 Rappelez-vous le débat de Nicolas Sarkozy sur l'identité nationale.
38:44 C'est quoi être français ? Ce débat n'a jamais eu lieu.
38:46 Et aujourd'hui, je pense qu'on hérite de ça.
38:48 Ce débat n'a jamais eu lieu. C'est quoi être français ?
38:50 Moi, ce qui me choque, et vraiment ce qui me pose un problème vraiment profond,
38:56 c'est qu'Emmanuel Macron est chef de l'État depuis 2017.
38:59 Alors en 2017, on pouvait comprendre qu'il était débutant, qu'il apprenait,
39:03 que c'était très nouveau pour lui, qu'il était très jeune.
39:06 Depuis 2017, on est en 2023, et je constate jour après jour
39:10 que sur des questions aussi essentielles que les questions qui se posent aujourd'hui
39:13 à nous tous en tant que français, il donne une impression d'éternel balancement,
39:17 d'éternel flottement, d'éternel indécision, comme si une chose en valait une autre,
39:22 comme si, ah oui, bien sûr, il y a des communautés, je ne veux blesser personne.
39:26 Et ce "et en même temps" est mortifère, parce que ce "et en même temps"
39:29 de la part d'un président de la République qui ne peut pas prononcer de paroles fortes,
39:33 et j'allais dire qui, de nature, à faire descendre une cohésion dans le pays.
39:39 Moi, j'entends jamais rien. J'entends beaucoup de mots,
39:43 beaucoup de mots qui va, d'ailleurs, d'une semaine à l'autre.
39:45 Je me souviens, il y a quelques années, il a dit, je crois que c'était à Brut,
39:48 "Ah oui, si vous voulez me faire parler de violences policières, ben là, je suis d'accord."
39:51 Et puis, quelques jours après, au Figaro, il disait "Ah non, les violences policières,
39:55 oh non, c'est vilain, jamais je dirais ça."
39:57 - Mais regardez, en ce moment, il a tout le monde contre lui,
39:59 il a la communauté juive qui est en colère après ce qu'il a dit.
40:03 - Parce qu'on est nulle part, en fait.
40:05 - Oui, on est nulle part, et quand on est nulle part, on met tout le monde mal à l'aise.
40:10 - Je suis d'accord, je suis d'accord sur ce constat, on ne peut pas ne pas être d'accord.
40:13 Sauf que, je me demande si aussi le wokisme ambiant qui est repris par les médias
40:19 n'est pas quelque chose de terriblement déstabilisant.
40:21 - Quel wokisme ?
40:23 - Oui, le wokisme. On sait très bien qu'il y a une espèce de philosophie,
40:27 tout le monde a droit à tout, il y a les minorités opprimées,
40:30 il ne faut pas toucher à telle catégorie, on n'a pas le droit d'eux,
40:34 il faut compter les femmes, les hommes,
40:36 enfin, maintenant on n'a plus le droit de mettre son sexe sur un marqué masculin, féminin, autre, en classe.
40:42 Je veux dire que, par rapport à ça, il y a quand même une déstabilisation très forte,
40:49 qui est une déstabilisation sociétale.
40:51 Et ça, oui Macron a tort, mais cette déstabilisation sociétale, on ne sait pas comment la gérer.
40:57 On ne sait même pas, moi je vois mes petits 18 ans qui finissent par "oui, bah non,
41:03 oui, femme, homme, autre", enfin, je veux dire, comment on s'y retrouve ?
41:08 Et là, je crois qu'il y a une explication aussi, qui est très forte.
41:12 - Est-ce que c'est pas l'essentiel d'avoir des mots clairs ?
41:16 - Je vais vous dire un mot, je m'arrête là-dessus.
41:19 En fait, ce que vous êtes en train de dire, il faut arrêter de chercher,
41:23 puisque le président termine ce mandat,
41:25 arrêter de chercher qui sera le candidat, le machin,
41:29 il nous faut travailler sur un certain nombre de sujets essentiels.
41:33 Plutôt que de passer notre temps à viser qui sera le prochain candidat,
41:36 que je me mette dans le bon camp,
41:38 moi j'invite le plus grand nombre à travailler sur ça, ce sujet-là.
41:41 - Sur l'immédiateté.
41:42 - Qu'est-ce qu'être français aujourd'hui, que voulons-nous construire ensemble ?
41:46 Et là, après, on pourra chercher celui des candidats qui sera le plus à même.
41:50 - Mais qui va travailler ?
41:51 - Mais il y a des tas de groupes de travail.
41:53 - Oui, mais ils le font pas passer !
41:55 - Non mais, mais, mais, alors là pour une fois, c'est moi qui vais vous dire.
41:58 Vous dites déjà non à ma proposition.
42:00 - Ah non, non, non, non, je dis oui !
42:02 Je dis oui, je dis oui !
42:04 - Et bien, avec le certain nombre d'amis, c'est sujet de citoyenneté.
42:07 - Mais comment on fait passer ?
42:09 - Après, on verra. Travaillons déjà le corpus,
42:12 et puis après, ça se travaille.
42:14 Vous dites vous-même qu'il y a beaucoup de communicants.
42:17 - Mais oui !
42:18 - Voilà.
42:19 - Petit pause, j'ai signé la fin de la récréation.
42:21 - Et nous sommes respectueux des...
42:23 - On va parler de sujets essentiels.
42:25 Est-ce qu'il faut interdire les SUV en ville ?
42:27 C'est une proposition d'Anne Hidalgo,
42:29 mais qui a été reprise par d'autres maires.
42:31 A tout de suite.
42:32 - Et on est ensemble avec vous encore quelques instants avant midi.
42:49 Stationnement plus cher pour les SUV.
42:52 Pour les SUV, vous savez ce que c'est Sophie ?
42:55 Ce sont ces 4x4,
42:57 donc un tarif résidentiel plus élevé.
43:01 - Je suis confondue avec les UV.
43:02 - En tout cas à Paris.
43:03 Et puis, je pense que d'autres maires vont proposer la même chose.
43:07 Les écologistes qui militaient pour cette mesure l'ont partagé.
43:11 Au-delà de ça, c'est l'intrusion dans la vie, encore une fois, des Français.
43:16 Ces chèques réparation, fermeture éclair, les recevoir...
43:21 - C'est comme la destination.
43:22 Alors, une toute petite parentage, je sais.
43:24 C'est un autre sujet.
43:25 On nous dit depuis 3 jours ce qu'il va falloir faire des chèques restaurant.
43:29 Où est-ce qu'il faut les consommer ?
43:31 C'est payé par le patron et le salarié.
43:35 Et l'État nous dit ce qu'il va falloir qu'on achète avec ces chèques.
43:38 Et il change d'avis.
43:39 Je ferme la parenthèse.
43:41 - Vous avez raison, ça rentre à l'extrémité.
43:43 - C'est dingue parce que...
43:45 On a l'impression que 80% du temps de cerveau disponible des législateurs
43:49 est occupé à emmerder les gens.
43:51 Et c'est un truc de dingue parce qu'il y a des thématiques comme ça
43:55 qui reviennent systématiquement.
43:57 Et la voiture a visiblement été nommée comme l'ennemi du peuple.
44:00 Ou l'ennemi à abattre.
44:02 Quel qu'elle soit.
44:03 Alors oui, le SUV, évidemment, quel est l'intérêt d'avoir une grosse bagnole en ville ?
44:07 Mais on la prend aussi pour sortir de la ville.
44:09 On n'est pas forcément en train de rouler dans Paris avec son SUV.
44:12 - Si, si, il y a des gens qui circulent dans Paris avec leur SUV.
44:15 Et en assez grand nombre.
44:16 - Voilà.
44:17 Alors après, c'est le problème des constructeurs automobiles.
44:19 Est-ce qu'une voiture de cette taille-là sert à tout le monde ?
44:23 Est-ce que c'est nécessaire ?
44:24 Mais c'est le libre-arbitre, encore une fois.
44:26 C'est-à-dire que soit on choisit un modèle de société de consommation,
44:28 de démocratie libérale,
44:30 soit on choisit d'avoir tous des trabants et de vivre dans un pays communiste.
44:33 - C'est terrible.
44:34 - Voilà.
44:35 - Moi je suis dans la contre-relation.
44:37 - Un auditeur m'explique les questions de poids de voiture.
44:41 Mais vous avez la Tesla qui n'est pas un 4x4
44:43 et qui pèse 1850 kilos.
44:46 Là où un SUV, qui sont beaucoup améliorés, pèse entre 1200 et 1800.
44:51 Donc là aussi, ça va être complètement arbitraire et absurde.
44:55 - C'est-à-dire que tout va être sujet à la Tesla qui est une voiture électrique.
44:58 Et donc, gagnons du temps, trabants pour tout le monde et les soviets.
45:01 - Bravo Alexis !
45:03 - C'est ce qu'ils veulent, non ?
45:05 - Alors, mon horreur dans tout cela, c'est qu'en permanence,
45:10 il faut sanctionner des gens.
45:14 Vous savez, ce type de politique, c'est "on est toujours coupable de quelque chose".
45:18 En fait, j'en arrive.
45:20 Non mais, ceux qui initient toutes sortes de mesures,
45:22 j'en arrive à me dire, nous sommes même coupables de vivre.
45:26 Le seul fait de vivre nous rend coupables de quelque chose.
45:29 Donc je pense qu'on devrait s'arrêter de vivre,
45:31 comme ça on est sûr que la planète, elle ne sera plus en danger.
45:35 C'est exaspérant d'être anti-tout, à force de supprimer,
45:39 avec une forme d'hypocrisie,
45:41 parce que les mêmes qui sont contre le SUV,
45:44 mais ce sont les mêmes qui vous disent,
45:46 il ne faut pas fermer les usines, qu'il faut de l'emploi.
45:49 Alors il faut savoir, moi je ne suis pas contre,
45:51 on peut supprimer les voitures et dire dès maintenant,
45:53 et on ferme les usines dès demain.
45:55 - Mais pardon, la question n'est pas de supprimer les voitures,
45:58 la question n'est pas de supprimer les SUV,
46:00 la question est de faire une tarification plus élevée
46:04 pour les grosses voitures que sont les SUV qui circuleraient dans Paris.
46:07 Pardonnez-moi, ça ne me paraît pas.
46:09 Dieu sait si je n'aime pas Anne Hidalgo,
46:13 et Dieu sait si je trouve qu'elle a pris des mesures folles pour Paris depuis quelques années,
46:16 mais cette mesure-là, vous comme moi, on voit les SUV dans Paris.
46:20 Quel est vraiment l'intérêt de circuler en SUV dans Paris ?
46:24 Est-ce qu'on peut avoir des SUV pour faire de la route aux 10 km ?
46:27 Mais pourquoi dans Paris, qui est une ville déjà surencombrée et surengoutillée ?
46:32 - Oui, mais la punition, c'est ce que l'on est aussi.
46:35 - Je veux dire, Virginie, c'est pas que le SUV le débat.
46:38 - Oui, oui, c'est pas que le SUV.
46:40 - C'est les zones à faible émission.
46:42 - C'est un tout. C'est systématiquement tout.
46:46 Je suis d'accord avec vous qu'il faut assurer cette transition écologique, etc.
46:52 Mais vous voyez, ce sentiment où on est coupable,
46:56 chaque fois qu'on se réveille, il y a un truc qui fait qu'on se sent coupable d'exister.
47:00 - D'ailleurs, les jeunes ne veulent plus faire d'enfants.
47:02 - Et pourtant, je suis très à l'aise, je n'ai pas d'SUV,
47:04 et à Paris, je n'ai pas de voiture. Donc j'ai réglé le problème.
47:07 - Oui, mais je vous dis, on se sent coupable de tout.
47:10 C'est un sentiment d'étouffement.
47:12 - C'est au-delà, effectivement, du SUV.
47:14 C'est sûr, la gestion, et puis Anne Hidalgo, maintenant,
47:18 est un petit peu mal passée pour parler de...
47:21 - Ah bah il faut parler de son bilan carbone !
47:23 - De la commission des ontologiques des Rhin !
47:26 - Le sonatronique de bilan carbone !
47:28 - Elle est ridicule, et cette histoire est lamentable.
47:30 Sauf qu'il faut aussi un peu lâcher les gens sur le bilan carbone.
47:34 Ça commence à bien faire.
47:36 - Ça fait partie de ce tout que je critique.
47:38 C'est-à-dire que d'un côté, vous avez...
47:40 - C'est quand même un de ces arguments de poids depuis des années.
47:43 - Oui, mais c'est dingue, parce que via ce bilan carbone,
47:45 vous faites rentrer toutes les mesures de contrôle social possibles et imaginables.
47:48 - Exactement !
47:49 - C'est d'abord les vieilles bagnoles, après c'est les SUV,
47:51 après c'est la bouffe, après c'est votre moyen de transport,
47:53 après c'est où vous travaillez.
47:55 Donc, attention, parce que derrière cet objectif louable
47:59 de lutter contre le réchauffement climatique, etc.,
48:02 mais qui est déjà à horizon je sais pas combien,
48:04 on est en train de faire rentrer des mesures de contrôle social
48:07 et les gens sont en train de tomber dans le panneau.
48:09 - Et en rappel, la France, c'est la payse qui a le meilleur bilan carbone.
48:12 - Et en plus, grâce à nos centrales.
48:14 - Juste un point, juste un point.
48:15 Moi, là encore, le discours a son importance.
48:18 Je préférerais qu'on travaille sur la pédagogie
48:21 plutôt que de donner le sentiment qu'il y a d'un côté les bons,
48:24 et de l'autre côté les mauvais.
48:26 Et ce qui me gêne, mais je vous le dis sincèrement,
48:29 ce qui me gêne, c'est qu'il y a une catégorie de personnes
48:31 qui considèrent qu'elles ont la science infuse,
48:33 la vérité juste, qu'elles nous imposent,
48:36 et que vous n'avez plus le droit de dire quoi que ce soit,
48:38 vous n'avez même pas le droit d'avoir un avis différent,
48:40 on ne peut même pas débattre.
48:41 D'ailleurs, elles ne sont pas là pour débattre,
48:43 elles sont là pour nous imposer une idée qu'elles se font,
48:46 et parce qu'elles considèrent que l'idée qu'elles se font
48:48 de la société du monde de demain est la bonne,
48:51 elles vous disent "taisez-vous, rien à voir, circulez, vous exécutez".
48:54 C'est cela qui me choque.
48:55 - Oui, je comprends, mais c'est chaud.
48:57 - Malheureusement, les filles, les extrêmes qui sont très responsables de ça,
48:59 ils ont fait passer des idées.
49:01 Et c'est ça qui est terrible, c'est que ça a fini...
49:03 - C'est les écolo, plutôt.
49:04 - Oui, mais...
49:05 - Ce n'est pas que les écolo, c'est Davos.
49:07 - Ce n'est pas que les écolo.
49:08 - Je suis désolé, vous avez toute la théorie du World Economic Forum
49:11 qui est basée là-dessus, sur le bilan carbone,
49:13 sur l'échauffement climatique,
49:14 ce n'est même pas un camp politique contre un autre,
49:16 c'est un projet de société, vraiment.
49:18 - Phrase qui va faire réagir,
49:20 il ne nous reste pas beaucoup de temps pour en voir,
49:22 je vous l'ai déjà lue, mais là je vois que sur Twitter,
49:24 c'est très très très commenté,
49:27 cette phrase du président de la République,
49:29 "Protéger les Français de confession juive,
49:31 ce n'est pas mettre au pylori ceux de confession musulmane",
49:34 cette phrase, visiblement, fait énormément réagir.
49:38 - Cette phrase, elle est quand même logique.
49:40 - Elle est nageante.
49:41 - Elle est logique.
49:42 - Elle est dangereuse.
49:43 - Elle est dangereuse.
49:44 - Alors qu'est-ce qu'il peut dire "dangereuse" ?
49:46 - C'est une phrase dangereuse.
49:47 - Non, je ne crois pas.
49:48 - Moi je ne crois pas.
49:49 - C'est dû en même temps, soit.
49:50 - Mais non, non, non.
49:51 - Mais non, c'est pas dû en même temps.
49:52 - Moi je pense qu'il y a simplement accolé
49:54 à la lutte contre l'antisémitisme, la lutte contre le racisme, point.
49:57 Il l'a mal dit.
49:58 - Bien sûr.
49:59 - Mais c'est juste ça qu'il faut dire.
50:00 - Mais oui, mais enfin c'est dû...
50:02 - C'est quand même vrai ce qu'il dit.
50:04 - C'est pas parce qu'on lutte contre l'antisémitisme que...
50:07 - Oui.
50:08 - Il a raison, c'est une logique imperturbable.
50:10 - Il ne le dit pas exactement comme ça, on va dire que c'est un petit peu maladroit.
50:13 - La formulation, pardonnez-moi, n'est pas ce que vous dites.
50:15 - Est-ce que vous pouvez la redire Valérie ?
50:17 - J'ai perdu, non, j'ai perdu.
50:19 - Cette fois-ci elle va bien écouter.
50:20 - La prochaine fois, c'est fini pour aujourd'hui, très bonne journée sur Sud Radio.
50:24 - Merci pour votre invitation.
50:25 - Sud Radio, parlons vrai.
50:27 Parlons vrai.

Recommandations