Marche contre les violences policières / Le Pape et les migrants / Macron nouvelle aide carburant

  • l’année dernière
Mettez vous d'accord avec Alexandre De Galzain, journaliste, responsable du service politique de Livre Noir; Michel Taube, Fondateur du site d'information Opinion Internationale, fondateur « d 'Ensemble contre la peine de mort »; Ergun Toparslan, vice président et Porte parole de Territoires de Progrès et Régis de Castelnau, Avocat (blog : « Vu du droit »), Auteur de « Une justice politique » (L'artilleur) et membre de la rédaction Front Populaire

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##METTEZ_VOUS_D_ACCORD-2023-09-25##
Transcript
00:00 - Le 10h midi avec les débats politiques à 11h moins le cas à peu près.
00:12 Allez on déborde un petit peu.
00:13 Aujourd'hui pour commenter cette actualité, tentez de vous mettre d'accord.
00:16 Michel Thauve, bonjour.
00:17 - Bonjour.
00:18 - Fondateur du site d'information Opinion Internationale, fondateur d'Ensemble contre
00:22 la peine de mort.
00:23 On va en reparler justement avec vous.
00:25 Ergoun Troparslan, vice-président et porte-parole de Territoire de Progrès.
00:29 Bonjour à vous.
00:30 Régis De Castelnau, bonjour Régis.
00:33 Votre blog, vous êtes avocat, vue du droit, c'est votre blog sur lequel vous vous exprimez
00:38 en toute liberté.
00:39 Vous avez publié une justice politique aux éditions L'Artilleur.
00:42 Vous êtes membre de la rédaction de Front Populaire.
00:45 Bonjour à vous.
00:46 Et Alexandre de Galzin, bonjour.
00:47 Vous êtes journaliste au service politique de Livre Noir.
00:51 Nous devions avoir Monsieur Tegner ce matin mais qui était un petit peu occupé.
00:57 Voilà, mais ce n'est que partie remise et on est ravi de vous rencontrer et de vous
01:01 accueillir ce matin.
01:02 Et Jamel qui va venir vous remettre votre micro.
01:06 On va évidemment revenir sur l'interview d'Emmanuel Macron.
01:09 Inutile, ou utile, en tout cas pourquoi est-il intervenu hier ? On peut se poser la question.
01:14 En tout cas, moi ce que j'ai remarqué, c'est que ce n'est pas de sa faute.
01:16 Ce n'est jamais de sa faute.
01:17 C'est de la faute de l'Europe, c'est de la faute des collectivités.
01:20 Est-ce qu'il y a une vision politique dans ce qu'il a exprimé hier ? On va en débattre.
01:25 Les carburants, alors il a annoncé une nouvelle aide, nouvelle usine à gaz.
01:30 Point d'interrogation, je suis très négative ce matin.
01:32 La marche contre les violences policières, un policier attaqué qui a dégainé son arme
01:39 et puis le peuple françois à Marseille.
01:40 Beaucoup de sujets ce matin.
01:43 On va commencer avec ce qui a retenu votre attention aux uns et aux autres.
01:47 Michel, commençons avec vous.
01:49 - Alors en fait, ça concerne un Français qui est déjà malheureusement connu, Tayyab
01:55 Ben Abderrahman, qui est un chef d'entreprise français, qui en 2020, en se rendant au Qatar,
02:01 avait été arrêté, séquestré, torturé, enfin libéré en octobre 2020, puis retourné
02:07 en France.
02:08 Et depuis, il se bat pour faire éclater la vérité sur ce qui lui est arrivé au Qatar.
02:13 Il est en guerre judiciaire avec le patron du PSG, M.
02:19 Al Haifi, pour des sombres histoires qui les opposent devant la justice tous les deux.
02:26 Mais ce sur quoi je veux attirer l'attention de nos concitoyens, c'est qu'en fait, il a
02:32 appris, Tayyab Ben Abderrahman, par un courrier qui a été transmis, qu'en fait il est condamné
02:36 à mort depuis le mois de mai au Qatar.
02:39 Il a été condamné à mort par Comte Humas, par la justice du Qatar, qui ordonne son arrestation
02:45 au plus vite pour que la peine de condamnation à mort soit exécutée au plus vite.
02:50 Et c'est profondément choquant.
02:53 C'est choquant parce que les faits qui lui sont reprochés ne sont absolument pas dignes
02:59 d'une condamnation à mort dans un pays, j'ai envie de dire, démocratique, que n'est pas
03:05 le Qatar.
03:06 Mais ensuite, et surtout, il est français.
03:08 En ce titre, il a droit d'une part à une aide consulaire lorsqu'il est condamné à
03:13 mort dans le pays même où il réside, heureusement pour lui, ça n'est pas le cas.
03:16 Mais il a besoin d'aide, d'assistance de l'État français.
03:20 Et c'est vrai que la France est extrêmement silencieuse sur son dossier.
03:23 Et c'est fort regrettable.
03:25 Mais voilà, je trouve que ce n'est pas tous les jours, heureusement, qu'on apprend qu'un
03:28 français est condamné à mort.
03:30 C'est extrêmement troublant, ça choque profondément.
03:32 Lui et sa femme sont profondément meurtris d'avoir appris cette condamnation à mort.
03:41 Ses avocats sont évidemment en vent debout et ont saisi l'État français sans réponse
03:46 pour le moment et vont d'un jour à l'autre, d'ailleurs, s'exprimer beaucoup plus fortement
03:51 dans les médias.
03:52 Mais voilà, comme vous le rappelez souvent Valérie, je suis le fondateur d'un centre
03:56 de la peine de mort.
03:57 Il y a une quinzaine de français qui sont condamnés à mort dans le monde.
04:01 Alors, il y en avait très peu, mais depuis qu'il y a eu l'État islamique, beaucoup
04:06 de français, il y a une douzaine de français qui seraient condamnés à mort en Syrie et
04:10 en Libye pour des faits de terrorisme.
04:12 Mais à part ces cas-là, les rares cas de français condamnés à mort sont surtout
04:16 poursuivis pour trafic de drogue.
04:18 Notamment, il y a Serja Klaoui en Indonésie qui est condamné à mort, qui est toujours
04:22 dans les geôles indonésiennes.
04:24 François Hollande était intervenu à dernière minute avant son exécution en 2016, si ma
04:30 mémoire est bonne.
04:31 Un Allemand, malheureusement, avait été exécuté à la même époque en Indonésie.
04:35 Mais voilà, un français de plus condamné à mort, Thayer Benhamderman, c'est profondément
04:39 choquant et il faut que la France l'aide et l'accompagne et demande au Qatar.
04:45 L'émir du Qatar était hier soir au Parc des Princes pour assister au match PSG-OM.
04:50 Il faut que cesse cette triste affaire.
04:54 - Oui, une réaction peut-être Régis ?
04:57 - Oui, d'abord je voudrais dire que la France, comme tous les pays, n'extrade pas ses nationaux.
05:04 Il est donc en France en sécurité mais il ne peut plus voyager parce qu'on ne sait pas
05:08 ce qui peut lui tomber dessus.
05:09 Je veux dire, c'est un vrai scandale.
05:13 C'est un vrai scandale qui se double d'une complaisance de la France vis-à-vis du Qatar,
05:18 pas que de la France.
05:19 Mais c'est assez étonnant la façon dont ils avaient eu la Coupe du monde de football,
05:24 qu'on avait adapté tous les scandales qu'il y a eu autour avec les travailleurs tués
05:29 sur les chantiers.
05:30 Et il y a eu aussi, on a oublié, il y avait un livre qui avait été écrit par deux journalistes
05:37 qui montraient la porosité de l'influence du Qatar sur le monde politique français.
05:42 Toutes tendances confondues.
05:44 Je me rappelle que Mme Hidalgo avait pris leur parti dans un conflit de diffamation
05:51 quelconque quand elle était venue au secours du Qatar.
05:54 Ils ont arrosé tout le monde, il faut le dire.
05:57 Ils ont arrosé tout le monde.
05:58 Il est possible qu'ils continuent de le faire mais on a véritablement une attitude qui
06:03 est tout à fait, à mon avis, au niveau des autorités françaises, relativement indigne
06:09 concernant ce que se permettent ces pays, tout prétexte qu'ils sont fournisseurs d'énergie.
06:16 Ce n'est pas la première fois, on avait déjà été alerté notamment il y a quelques
06:21 années par des sportifs de haut niveau, notamment un footballeur professionnel franco-marocain,
06:26 Abdeslam Mouadou, qui a été confronté au système de tutora qu'il y a chez eux sur
06:31 les contrats de travail avec son passeport qui a été pris et qu'il ne voulait pas
06:36 lui redonner son passeport, ni à lui, ni à sa femme pour entrer.
06:38 Évidemment, la diplomatie doit entrer en jeu dans ces situations-là mais on sent
06:42 évidemment qu'il y a des parcours judiciaires assez inquiétants dans des pays qui sont
06:48 nos partenaires économiques.
06:49 - Oui, absolument.
06:50 Vous voulez ajouter quelque chose sur le sujet ?
06:53 - Juste par rapport à ce que vous disiez Régis, malheureusement trop vrai.
06:58 Dans mon média, j'ai publié aussi une interview d'un de vos confrères, cher Régis, Philippe
07:04 Fetoussi, qui explique la généalogie de ces relations presque incestueuses entre la
07:09 France et le Qatar, ce qui est très fort dommage alors que vous avez d'autres pays
07:13 de la région qui signent un traité de paix avec par exemple Israël, le Maroc, les Émirats
07:19 Arabes Unis, Baraïn, bientôt l'Arabie Saoudite.
07:21 Voilà, le Qatar n'est malheureusement pas sur ce chemin et en plus il se permet condamnément
07:26 à nos ressortissants.
07:27 Franchement, c'est très choquant.
07:28 - Allez, on marque une toute petite pause, on se retrouve après le journal sur Sud Radio
07:32 pour commenter l'actualité, parler de l'interview d'Emmanuel Macron et puis de la visite du
07:37 pape à Marseille.
07:38 A tout de suite.
07:39 - Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Exper.
07:46 - Bienvenue dans le 10h midi si vous nous rejoignez pour les débats avec aujourd'hui Michel Taube,
07:52 fondateur du site d'opinion internationale et fondateur d'Ensemble contre la peine de
07:59 mort, Ergun Toparslan, vice-président et porte-parole de Territoires de Progrès, Alexandre
08:09 de Galzin, journaliste au service politique de Livre Noir, le média d'Éric Tegner et
08:15 régis de Castelnau, avocat, vous avez publié une justice politique aux éditions L'Artilleur,
08:20 vous êtes membre de la rédaction de Franc Populaire et on peut vous lire sur votre blog
08:24 "Vu du droit", l'interview d'Emmanuel Macron, qu'en avez-vous retenu, le prix des carburants,
08:30 une nouvelle aide annoncée par Emmanuel Macron, on va parler des violences policières et
08:34 du pape François.
08:36 On avance avec vos coups de cœur, vos coups de gueule.
08:40 Régis, c'est un coup de gueule qui fait suite à l'un des sujets évoqués par Emmanuel
08:45 Macron, à savoir le Niger.
08:47 Alors quand j'ai reçu la petite information de Juliette sur le programme de ce matin,
08:54 je me suis dit bon, comme je vais entendre beaucoup de critiques sur Emmanuel Macron,
08:59 on va charger la mule un peu plus.
09:02 Donc je ne vais quand même pas m'en priver.
09:04 Bonsoir.
09:05 Bonsoir.
09:06 Bon.
09:07 Et puis en plus, ça renvoie à un de mes coups de gueule précédents.
09:09 C'était un peu, je veux dire, l'amateurisme diplomatique d'Emmanuel Macron.
09:15 Donc concernant l'Afrique, il patauge, il passe son temps à faire des remontades et
09:21 sur le Niger, il avait dit mais vous allez voir ce que vous allez voir.
09:25 La CDAO va intervenir militairement et ensuite il a refusé de rappeler son ambassadeur.
09:30 Alors que sur le plan sur le plan de droit international, la France reconnaît, comme
09:37 disait de Gaulle, des états et pas des régimes.
09:40 Donc le malheureux ambassadeur ne l'était plus d'ambassadeur.
09:44 Donc il s'est retrouvé enfermé dans son ambassade.
09:50 Emmanuel Macron a dit il est pris en otage alors que tout le monde lui a répondu c'est
09:56 vous qui l'avez pris en otage.
09:57 En fait, il faut le laisser rentrer.
09:59 Maintenant, c'est terminé.
10:00 Et moyennant quoi, ça y est, on recule.
10:04 L'ambassadeur va rentrer.
10:05 Les troupes vont être évacuées du Niger.
10:08 Toutes les remontades n'ont servi à rien.
10:12 Ils se retournent contre lui.
10:13 Ce que je voudrais noter, c'est que la presse internationale, et merci les logiciels de
10:19 traduction automatique, moi qui n'ai pas fait en dehors de l'allemand de langues vivantes
10:25 à l'école, j'ai fait du latin et du grec.
10:27 Donc grâce à ça, je vais sur la presse internationale en Asie, en Amérique latine,
10:34 aux Etats-Unis.
10:35 Il est en permanence brocardé.
10:39 Personne ne le prend au sérieux.
10:41 Je parle de la presse, personne ne le prend au sérieux.
10:43 Et je pense qu'il serait souhaitable qu'il arrive à une certaine maturité.
10:50 Je reste là pour l'instant, puisqu'on parlera après de son intervention d'hier.
10:55 Il se présente encore trop comme un amateur.
10:58 Vous trouvez une réaction sur le Niger, Michel Thaube ?
11:02 En fait, c'est un bras de fer.
11:04 Il a perdu le bras de fer.
11:05 C'est-à-dire qu'en fait, il a voulu être plus royaliste que le roi en exigeant le rétablissement
11:11 du président sortant, enfin qui a été déchu, Bazoum, au Niger.
11:16 Et en fait, malheureusement, le rapport de force est en notre défaveur.
11:20 Et vous avez des autorités maintenant au Niger, soutenues par une grande partie de
11:26 la population qui veulent le départ de la France, qui veulent maintenir ce putsch.
11:32 Et donc Emmanuel Macron, qui a joué les gros bras, il est obligé de céder.
11:36 Et là où je suis d'accord avec Régis, c'est que ce qui est terrible, c'est que
11:40 pour nous Français, les conséquences, même presque quotidiennes, vont être terribles.
11:45 C'est qu'on a vraiment beaucoup, beaucoup perdu en Afrique.
11:49 Et Emmanuel Macron a commis beaucoup d'erreurs.
11:51 Ce n'est pas le lieu de le dire, mais la réalité, je ne prends que un sujet, mais
11:55 sur les migrants.
11:56 Et d'ailleurs, hier, il a rappelé une chose qui est tout à fait vraie.
11:59 Emmanuel Macron, il a dit qu'au Niger, depuis qu'il y a eu ce coup d'État fin juillet,
12:04 il y a eu beaucoup plus d'attentats terroristes islamistes qu'il n'y en avait eu 18 mois
12:08 auparavant avec une forte présence française.
12:10 Et malheureusement, Daesh est de retour, non pas en Syrie, en Libye, mais en Afrique et
12:18 au Sahel.
12:19 Et là, une des conséquences dramatiques, ça va être qu'on va avoir beaucoup de migrants
12:24 qui vont vouloir fuir ces régions-là et venir en France, en passant notamment par
12:28 la Tunisie.
12:29 Et donc ça, c'est dramatique.
12:30 Et malheureusement, on aurait dû trouver des moyens de rester sur place parce que là,
12:36 ça va vraiment être très fort.
12:38 Pourquoi Daesh revient ? Je vous rappelle la visite de Mme Nuland, la chef des déocons
12:46 américains, disons les choses comme elles sont, elle est vice secrétaire d'État.
12:50 Les Américains jouent...
12:52 Celui qui a pris le pouvoir, le général, a été formeuse aux États-Unis.
12:57 Les Américains nous savonnent la planche.
13:00 Donc ça, on aurait pu l'apprécier, on aurait pu le comprendre.
13:03 Donc non, non, je pense qu'il se joue une partie compliquée en Afrique et malheureusement,
13:09 de notre côté, elle est menée par des amateurs.
13:10 On continue notre tour de table.
13:14 Alexandre de Galzin, vous, c'est un coup de gueule.
13:18 Vous voulez revenir sur ce procès qui s'ouvre aujourd'hui de l'assassinat des deux policiers
13:23 de Magny-en-Ville.
13:24 C'est exactement ça.
13:25 Alors en fait, vous ne connaissez peut-être pas le nom de Mohamed Lamine Aberrouz.
13:30 Sachez simplement qu'il s'agit du complice potentiel de Larossi Abala, qui le 13 juin
13:37 2016 avait assassiné Jean-Baptiste et Jessica Salvin.
13:41 Ils ont été assassinés parce qu'ils étaient policiers.
13:45 En fait, c'est ce que revendiquait le terroriste dans une vidéo de 13 minutes qu'il avait
13:49 diffusée.
13:50 Et le problème, c'est qu'aujourd'hui, force est de constater que rien n'a changé.
13:53 Les menaces et les violences contre les forces de l'ordre, ça devient même un programme
13:58 politique.
13:59 Vous l'aurez deviné, je pense notamment à LFI et à la NUPES de façon plus générale.
14:04 Le souci, c'est que quand je pense à la manif qui s'est déroulée ce week-end, quand on
14:09 s'en prend aux violences policières de cette façon, en fait sans mesure, c'est même
14:13 plus l'excès de violence à l'excès de violence qu'on s'en prend, mais en fait, c'est la police.
14:17 On ne va pas se mentir.
14:18 En fait, ce qui gêne toute cette gauche, c'est l'idée même de la répression, c'est l'idée
14:22 même de l'autorité.
14:23 En fait, on voit comment elle se comporte à l'Assemblée.
14:24 On voit comment elle traite les institutions.
14:26 En fait, il y a un problème derrière ça, c'est que qui a entendu ces dernières années
14:32 la gauche défendre les policiers caillassés dans les banlieues ? Personne.
14:36 Le Parti Socialiste et le Parti Communiste ont refusé de participer à la manifestation
14:42 de samedi.
14:43 Ils ont refusé.
14:44 Ils sont membres de la NUPES.
14:45 Cela étant, ils ne se désolidarisent pas toujours des propos qui sont tenus dans la
14:49 NUPES.
14:50 Et en fait, le problème, c'est que le discours sur Magnanville, c'est que à chaque fois,
14:57 le même discours qu'on entend, c'est "oui, c'est horrible, mais ça ne serait pas arrivé
15:00 si la police était violente, ça ne serait pas arrivé s'il y avait une telle répression,
15:03 etc."
15:04 - Si la police n'était pas violente.
15:05 - Voilà, exactement.
15:06 Si la police n'était pas violente, etc.
15:07 - C'est ce discours, c'est le discours anti-police, vous dites, qui génère ce genre de...
15:12 - Voilà.
15:13 Et en fait, le souci, c'est que la police, au bout d'un moment, elle doit exercer une
15:16 force de violence légitime si elle veut vraiment réprimer ce qui se passe dans les quartiers.
15:20 Donc, M. Darmanin l'avait dit, mais sans le faire, évidemment, c'est "la peur doit changer
15:24 de camp".
15:25 Et aujourd'hui, si tous les policiers sont encore, sept ans après, inquiets à l'idée
15:30 de rentrer chez eux, en dehors de leur service, inquiets pour leur famille, c'est notamment
15:33 à cause de Magnanville et à cause de cette gauche qui préfère flatter son électorat
15:37 plutôt que de protéger les forces de l'ordre et les concitoyens.
15:40 - Réaction ?
15:41 - Je ne suis pas d'accord.
15:42 - Allez-y, on ne vous mettra pas d'accord.
15:43 - Non, je ne suis pas d'accord.
15:44 C'est un amalgame.
15:47 L'affaire de Magnanville où le couple Salvin, c'est comme ça qu'il s'appelait, a été
15:52 massacré devant leur petite fille.
15:54 Une abomination, c'est un acte terroriste.
15:56 Les débordements et la violence dont j'assume tout à fait de dire que LFI est à l'origine.
16:06 La police assassine, tout ce qu'on a vu autour de l'affaire Adamat-Raoré, etc.
16:12 Il y a une responsabilité politique écrasante dans la dégradation.
16:16 Mais je pense qu'on ne peut pas assimiler ce qui s'est passé à Magnanville parce que
16:20 ça a été organisé, c'était du terrorisme.
16:23 - C'est un climat général qui s'instaure dans la police en fait.
16:26 - Oui, non, je pense que...
16:30 Rappelez-vous, rappelez-vous Koulibaly qui a tué au moment de l'affaire de l'assassinat
16:40 des journalistes de Charlie Hebdo.
16:43 Il avait abattu une malheureuse policière municipale parce qu'elle était en uniforme.
16:47 Les terroristes attaquent ceux qui représentent un ordre qu'ils combattent.
16:53 Mais les violences, et on va parler sûrement de la vidéo que j'ai vue, ce n'est pas la
17:01 même chose.
17:02 Je pense que ça ne veut pas dire qu'ils n'ont pas de responsabilité.
17:04 Mais on ne peut pas dire qu'LFI a une responsabilité dans les actes terroristes.
17:08 Mais ils ont une responsabilité dans les violences dirigées contre les policiers.
17:14 Je ne sais pas si vous avez vu...
17:15 - C'est le climat de peur qui règne au sein de la police aujourd'hui.
17:18 - Oui c'est ça. - Il s'est passé à Lyon où ce policier a été tabassé parce qu'il
17:23 avait fait une remarque à deux personnes qui roulaient en scooter en faisant courir
17:32 des dangers aux passants.
17:34 Et qui a été passé à tabac parce qu'il a fait état de sa qualité de policier.
17:39 Il était en civil, il n'était absolument pas en service.
17:42 Je rappelle aussi qu'un des deux agresseurs, parce que la vidéo était extraordinaire,
17:50 c'est une femme qui est venue le protéger, il était dans le coma, etc.
17:55 Un des deux agresseurs était un militaire.
17:58 C'est-à-dire que l'armée française aujourd'hui devient un refuge pour un certain nombre de
18:04 gens qui s'engagent.
18:05 Ce n'est plus une armée de conscription.
18:07 Et on se retrouve avec des problèmes de cette nature.
18:10 Moi ça m'avait interpellé ça.
18:11 Je pense, pour conclure, qu'on ne peut pas assimiler l'affaire de Malienville à la violence
18:20 à l'encontre des policiers déclenchée par une politique surtout chez LFI.
18:26 Oui, mais je pense que c'était par rapport au fait que les policiers aujourd'hui sont
18:32 peut-être moins mobilisés et ont peut-être moins envie de travailler, de devenir policier
18:37 ou même de rester dans cette profession qui est de plus en plus ciblée.
18:40 Que ce soit par les terroristes ou par d'autres individus.
18:44 D'ailleurs, moi je suis d'accord avec Régis.
18:48 Il ne faut pas tout mélanger.
18:50 Même s'il y a un climat général qui peut hâter certaines passerelles, on va dire.
18:57 Mais là, vous avez beaucoup de témoignages de policiers depuis l'annonce de ce procès
19:01 qui procède, dont je regarde qu'il est autant tardé à arriver ici sous 7 ans.
19:07 Je trouve que c'est un dysfonctionnement grave, qui serait d'ailleurs un motif de
19:15 poursuite de la Cour européenne des droits de l'homme, parce que la longueur des procès
19:19 est un motif de manque de respect d'un procès équitable.
19:23 Mais bon, il y a de nombreux témoignages de policiers ces jours-ci qui disent que depuis
19:27 Malienville, la peur les habite hors de l'exercice de leur fonction, que c'est jusqu'à leur
19:35 domicile qu'ils sont obligés de se protéger, que leur relation souvent avec leur épouse
19:41 ou leur époux, leur famille a changé parce que la peur se diffuse dans leur entourage,
19:48 etc.
19:49 Et ça effectivement, Malienville, d'une part, et ensuite lorsque vous voyez des violences
19:54 policières à répétition dans un tout autre cadre, y contribue malheureusement largement.
19:58 On va marquer une pause, Ergoun, vous pourrez réagir.
20:01 Effectivement, on va parler de ces images assez effrayantes de ce week-end, de cette
20:05 voiture de police prise en chasse par des manifestants avec des barres de fer.
20:09 Ce policier obligé de descendre avec son arme pour se protéger.
20:13 On y revient dans un instant.
20:14 Et on va reparler de l'interview d'Emmanuel Macron hier soir, du pape à Marseille également.
20:26 Ces images très violentes de cette attaque contre des policiers ce week-end, des milliers
20:33 de manifestants.
20:34 Alors ça a un peu fait flop quand même, cette manif de manifestants contre les violences
20:38 policières.
20:39 Vous voulez peut-être réagir à notre précédent débat, Ergoun Toparslan ?
20:41 Non, non, pour dire aussi qu'il y a une gauche républicaine qui est dans l'avant-garde
20:45 aussi dans la défense de nos forces de l'ordre.
20:47 Je pense que l'un des ministres d'intérieur les plus efficaces du quinquennat Hollande
20:51 est Emmanuel Vasse.
20:52 On était intransigeants là-dessus.
20:53 Effectivement, tout le monde a intérêt à revenir à cette raison-là et à défendre
20:58 nos policiers.
20:59 Parce que défendre nos policiers, c'est défendre notre République.
21:01 Et en partant de ce principe de base, ça nous évite de nous retrouver dans des situations,
21:05 dans des images et des réactions comme ce qu'on a pu voir lors de cette manif honteuse
21:08 de ce week-end-là.
21:09 Oui, avec Sandrine Rousseau qui encore une fois fait parler d'elle, qui dit "mais que
21:14 faisait cette voiture toute seule ?"
21:15 Quelqu'un disait "c'est un petit peu la fille qui se fait violer" et à qui on dit
21:19 "mais t'avais pas une jupe trop courte ?"
21:20 C'est un peu ça.
21:21 Vous l'avez revenu Régis sur ces images assez terrifiantes de ces manifestants avec
21:29 des barres de fer qui poursuivent cette voiture de police ?
21:31 Alors bon, on avait déjà vu, je ne sais pas si vous vous rappelez, il y avait un policier
21:36 qui était entillé, qui était sorti, qui était resté droit face aux coups de barres
21:41 de fer dont on nous a dit que c'était le petit-fils du grand écrivain de droite.
21:49 Ah bon, ça me...
21:51 Bernanos ?
21:52 Bernanos, évidemment.
21:53 Et donc, là c'est pareil, moi je trouve que le policier qui est descendu a fait preuve
22:03 d'un grand sang-froid.
22:04 C'était en train de mal tourner cette affaire.
22:07 Je rappelle que dans l'affaire précédente dont je parlais, il y avait eu un cocktail
22:10 molotov qui avait été lancé dans la voiture, tout simplement, excusez du peu.
22:14 Et là, il est sorti avec son arme, on entend très bien, il dit "bouge, bouge".
22:20 Il a le cran de sûreté qui est mis, ça a été identifié.
22:25 Et une fois que les manifestants qui étaient en train, qui étaient prêts au lynchage
22:31 ont été suffisamment saisis, il est remonté dans la voiture pour repartir.
22:35 Mais les réactions, et je pense en particulier à Sandrine Rousseau, au bout d'un moment,
22:42 un tel niveau de stupidité, soyons clairs, de mauvaise foi, ça devient insupportable.
22:48 Ah oui, mais les manifestants n'avaient pas d'armes, tu penses ?
22:53 Armes par destination des barres de fer.
22:55 - Des barres de fer énormes, gigantesques.
22:57 - Non, moi sur cette manifestation, ce que je veux dire tout simplement, je ne comprends
23:03 pas qu'elle n'ait pas été interdite.
23:04 Tout simplement.
23:05 Je considère que le motif, parce qu'il faut lire le mot d'ordre d'appel à manifester,
23:11 qui date de racisme d'État, racisme systématique.
23:15 Ils appellent les populations racisées à se rassembler.
23:19 Le communiqué d'appel à manifester parle de la mort de Nahel.
23:23 Je trouve cette instrumentalisation scandaleuse de la mort tragique de ce jeune homme.
23:30 Tout est scandaleux dans cet appel et ce n'est pas pour rien que le Parti Socialiste et le
23:34 Parti Communiste ont décidé de ne pas participer à cette manifestation.
23:37 Mais encore une fois, je trouve que dans le contexte actuel, trois mois après les émeutes
23:42 qui ont marqué plus de 550 communes dans notre pays, je trouve qu'il y avait un motif
23:48 en termes d'ordre public d'interdire ces manifestations.
23:51 Ça n'a pas été fait par le ministre de l'Intérieur.
23:53 - On aurait crié à la dictature.
23:55 - Mais non, ce n'est pas la dictature.
23:56 - On aurait crié.
23:57 - Oui, on aurait crié.
23:58 - Les lois, toutes les libertés sont encadrées et limitées par la loi.
24:01 Donc je suis désolé, on ne peut pas manifester sur n'importe quel motif.
24:04 Si quelqu'un veut manifester en disant des propos antisémites, racistes, etc., il n'a
24:09 pas le droit de le faire.
24:10 - En France, il y a des sacrées manifestations.
24:11 - Donc je suis désolé, il y avait un motif.
24:14 D'ailleurs, j'ai envie de dire que ça aurait servi d'exemple.
24:17 D'ailleurs, il y a eu d'autres manifestations déjà interdites sur ce même motif.
24:21 Et donc, je pense que ça aurait été préférable de l'interdire.
24:24 Et qu'on ne vienne pas après s'étonner, effectivement, qu'il y ait des violences
24:27 contre la police, comme sur ces appels à manifester.
24:30 C'est une expression, c'est la liberté d'expression, la manifestation.
24:36 C'est une des modalités d'exercice de ce que garantit l'articulons de la Déclaration
24:40 des droits de l'homme.
24:41 Le contrôle se fait a posteriori et par le juge.
24:44 Bien, il y a le trouble à l'ordre public, je suis d'accord.
24:47 Là, maintenant, on a compris.
24:48 Alors cette manifestation, moi, je suis contre les interdictions a priori.
24:53 Quand Darmanin vient dire "oui, mais je demande au préfet d'interdire toutes les manifestations
25:00 qui sont organisées par un tel, un tel ou un tel".
25:02 Non, non, non, ça, c'est pas possible.
25:04 En revanche, là, je pense que ça crée un précédent tout à fait incontestable.
25:08 - Mais on l'avait déjà le précédent.
25:09 - On est au cinquantième peu de siècle.
25:10 - On l'avait déjà, ça a commencé avec les gilets jaunes.
25:11 - Non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non,
25:12 non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non,
25:13 - Les mecs, ils ont attaqué un ministère, ils sont rentrés avec un phénique dans un
25:15 ministère.
25:16 - Il n'y a pas pire, je crois.
25:37 - Je pense que c'est pas une façon de gérer.
25:46 Bon, donc, mais je vais donner une précision.
25:49 Quand je dis "contrôle à postériori par le juge", là, en l'occurrence, c'est une
25:55 des premières fois où on disait "manifestation contre la police".
25:58 C'était quasiment ça, mais on avait mis un certain nombre d'autres choses.
26:01 Je rappelle que dans cette manifestation, il y avait le syndicat de la magistrature
26:05 qui appelait, c'est-à-dire les gens qui jugent la postériori.
26:08 C'est quand même très intéressant, ça.
26:11 - Absolument.
26:12 - Et qui avait appelé les émeutiers à la fête de l'Humard, qui avait appelé les émeutiers
26:15 du début de l'été, des révoltés.
26:18 Donc, on a de sérieux problèmes, y compris au sein de nos institutions.
26:24 - Alors, juste vous citer Fergan Asiari, qui est un chercheur, qui tweetait ce week-end
26:32 "un habitant des quartiers sensibles a plus de chances d'être tué, pillé et agressé
26:36 par son voisin ou d'être roué de coups par sa propre famille que d'être molesté par
26:40 un policier".
26:41 Alors, il explique qu'il est sain, évidemment, qu'on regarde comment fonctionne la police,
26:45 mais il observe aussi que "rares sont les protestations en provenance de ces quartiers
26:49 contre leurs propres démons.
26:50 Les faits divers, les plus sordides qui s'y déroulent régulièrement ne déclenchent pas
26:53 la même émotion que les violences policières".
26:56 Et cela est étayé par des chiffres très concrets et très factuels.
27:02 Donc, la police, normalement, elle est là pour vous protéger.
27:05 - Et quand on se confronte à ça, ils appellent la police, d'ailleurs, dans ce genre de situation.
27:08 - Et 84% des Français, je crois, ont confiance en leur police.
27:11 - Oui, oui, c'est bon.
27:13 On va clore ce chapitre.
27:15 Un petit mot sur Emeric Caron, quand même, qui, je ne peux pas m'empêcher...
27:20 - La proximité Versailles.
27:21 - Voilà, la proximité Versailles, qui, pour plusieurs fois, est allé accompagner en retard
27:28 son enfant à l'école à Versailles.
27:30 - Plusieurs fois.
27:31 - Oui, plusieurs fois à Versailles.
27:32 Je rappelle qu'il est député du 18e arrondissement de Paris.
27:35 Il y a cette interview formidable qu'il avait accordée à Sud Radio à Patrick Roger, où
27:39 il parle des quelques kilomètres qui le séparent du 18e et de cette sociologie de ce quartier
27:46 qui l'intéresse, en parlant un peu de bêtes sauvages, j'en ai l'impression.
27:49 Et donc voilà, c'est un peu le fait de ce que je dis, faites pas ce que je fais, parce
27:52 qu'il est député, il se croit permis d'entrer dans l'enceinte de l'école.
27:56 A priori, on n'a pas tous les faits, on n'a qu'une version, qui est celle de l'école,
27:59 mais on aurait peut-être tort de s'en priver.
28:01 Mais ce côté "j'habite le 18e, mais mes enfants sont à l'école à Versailles", même s'il
28:06 est séparé de sa compagne, je doute qu'il puisse aller du 18e jusqu'à Versailles, emmener
28:12 son fils ou sa fille à l'école le matin.
28:16 C'est un peu la marque de fabrique de la France Insoumise, l'ensemble des députés ont été
28:20 parachutés, ils se défendaient d'avoir été parachutés.
28:24 Une mobilité sociologique, je pense aux jeunes guiraux qui s'est retrouvé dans le nord
28:29 de la France, sur une circonscription qui allait bien.
28:32 Ici c'est pareil, s'il aurait vraiment eu du courage politique, c'est de se présenter
28:36 là où on vit, là où on a vécu, là où on grandit, là où on travaille.
28:38 Là effectivement, ça aurait fait preuve d'un courage.
28:40 Et s'il était aussi convaincu que c'est dit là, il irait essayer de convaincre les
28:44 habitants de Versailles.
28:45 A mon avis, c'est mal barré, et comme il a manqué énormément de courage et d'un
28:49 pragmatisme lupétien.
28:51 - Le symbole de Versailles face au 18e, c'est terrible.
29:00 - Oui, alors la seule chose qui est bien, c'est qu'on voit qu'il amène son fils à
29:04 l'école, donc ça veut dire que...
29:07 - Sa fille.
29:08 - Sa fille, pardon.
29:09 - C'est pas une école privée au moins.
29:10 - Bah je sais pas, on sait pas.
29:12 - C'est pas une privée je crois.
29:13 - C'est celle de la mairie qui est un peu...
29:16 - Bon, Alexandre de Gassin ?
29:18 - Non oui, effectivement, ce qu'on voit c'est que c'est toujours la même hypocrisie.
29:22 En fait, il a même pas fait l'effort de déménager, d'aller vivre dans ce quartier
29:26 etc. qu'il aime tant apparemment.
29:28 Et oui, en fait, on voit que la sociologie l'intéresse, mais pas tellement non plus,
29:32 pas jusqu'au point non plus...
29:33 - Le quotidien.
29:34 - Exactement.
29:35 - Et la mixité sociale moyen pour...
29:36 - Faudrait pas subir ça non plus.
29:37 - Not in my backyard, comme disent les Anglais, c'est-à-dire...
29:40 - Alors, je voudrais ajouter une toute petite chose, Valérie, je parle beaucoup aujourd'hui.
29:44 C'est que l'incident, il est né du fait qu'il est rentré, il avait pas le droit de rentrer,
29:51 il a mis son bazar comme d'habitude semble-t-il, et que la directrice de l'école a appelé
29:55 la police.
29:56 Il dit "comment on appelle la police ?" Et c'est pas par hasard, moi je me suis un petit
29:59 peu renseigné, il casse les pieds à tout le monde.
30:03 C'est-à-dire il est d'une arrogance.
30:04 - Non.
30:05 - Si, si, c'est bien de ça qu'il s'agit.
30:08 - C'est ironique.
30:09 - Donc il est là, oui, c'est moi que v'là, et donc c'est ça qui a fini par exaspérer
30:18 le personnel enseignant, et qui fait qu'il y a eu ce petit scandale.
30:23 Bon, écoutez, pour quelqu'un qui veut pas qu'on tue les moustiques parce que c'est pas
30:26 gentil, à quoi peut-on s'attendre, effectivement ?
30:29 - On peut respecter l'institution, respecter les règles.
30:33 Si les portes sont fermées, on les respecte et on se lève un peu plus tard.
30:39 - Mais c'était pas la première fois et tout.
30:41 - Ça motive plus d'être respectueux que d'être élu.
30:42 - Bien sûr.
30:43 - Bah oui.
30:44 - Bah oui.
30:45 - Évidemment.
30:46 - Ça donne du devoir.
30:47 - Voilà.
30:48 On va continuer.
30:49 Et pourquoi ne pas l'inviter pour avoir sa version ? Je doute qu'il ait très envie
30:52 de venir expliquer sa version.
30:54 - Il a pas fini de le surprendre, vous verrez qu'il serait capable de venir.
30:57 - Pourquoi pas.
30:58 Mais je vous conseille d'aller réécouter l'interview avec Patrick Roger.
31:00 Vous allez voir, c'est assez représentatif peut-être de sa personne, où il explique
31:08 qu'il vit à quelques kilomètres entre le 18ème et Versailles.
31:11 - Ça fait 45 minutes en voiture.
31:13 - Oui, c'est un peu loin.
31:14 Allez, on se retrouve dans un instant, on va parler du pape François.
31:17 Tout de suite.
31:18 - Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Exper.
31:24 Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Exper.
31:29 - Petite précision, Aymeric Caron a effectivement répondu en disant qu'il se défendait de
31:35 cette accusation ridicule, que tout cela était fait dans le but de lui nuire politiquement,
31:41 qu'il est arrivé à 8h32, qu'on lui a demandé à ce que sa fille attende dehors alors qu'il
31:45 pleuvait et qu'elle attende 8h40 pour entrer avec d'autres enfants retardataires.
31:50 Et donc, lui, il a dit "j'ai préféré accompagner ma fille jusqu'à sa classe afin de la mettre
31:54 à l'abri".
31:55 Et il annonce qu'il attaquera tous ceux qui relaient cette information qui est destinée
32:01 à lui nuire politiquement.
32:02 - Mais ce n'est pas ça qui lui nuit politiquement !
32:06 - Non, ce qui lui nuit politiquement, c'est d'habiter à Versailles, effectivement.
32:10 Mais bon, il y aura peut-être une suite à venir.
32:13 - Il n'y a rien de diffamatoire là-dedans.
32:16 - Ergoun Thau-Parchand, vous aviez un coup de cœur qui fait partie des sujets dont on
32:24 voulait débattre ce matin.
32:25 - Oui, un coup de cœur du week-end de ce samedi, évidemment, dans le cadre de la visite
32:31 du pape François à Marseille avec ses prises de parole et ses prises de position assez
32:35 fortes qui ont fait qu'il y a eu une grosse actualité lors de ce week-end, notamment
32:39 en ce qui concerne les immigrés.
32:41 Il a, lors de sa messe, pris la parole.
32:44 Il a également rendu visite à un monument pour tous les immigrés qui seraient morts
32:50 dans la Méditerranée.
32:51 Et ce déplacement-là a eu un aspect assez retentissant et plutôt historique sous cela.
32:58 On a vu que ça a créé beaucoup de malaise politiquement.
33:00 Tout d'abord dans la droite populiste qui essaie à chaque fois d'instrumentaliser
33:05 la chrétienté et les racines judéo-chrétiennes de notre pays.
33:07 Ils sont retrouvés un peu dans une position de difficulté.
33:10 On a eu Jordan Bardella le lendemain qui nous a fait les éloges du pape précédent parce
33:15 que le principal défaut de ce pape-là serait le fait qu'il soit argentin et qu'il n'ait
33:19 pas bien compris les problématiques de l'Europe.
33:21 Donc si on remonte un peu plus la chronologie, le pape Jean-Paul II lui aussi était à l'origine
33:26 par contre du texte qui était, je ne savais pas que j'allais rentrer autant dans le texte
33:29 du christianisme, mais Ergas Migrantes qui est un texte évidemment qui rappelle l'importance
33:36 de la fratérénité de l'humanité et le combat contre le nationalisme qui sont contraires
33:42 aux valeurs humaines et le fait de pouvoir accueillir la misère du monde sur chacun de
33:46 notre territoire.
33:47 Donc un coup de cœur pour cette visite qui a été très chahutée, un peu critiquée
33:52 notamment dans son approche politique et qui au final s'est plutôt bien déroulée, d'ailleurs
33:56 assez bien déroulée et avec des gros messages et des symboles forts pour toute notre humanité.
34:02 Oui alors effectivement il y a eu des polémiques, des débats et ce matin je vous disais, j'ai
34:09 entendu Philippe Val qui pointait une chose, à savoir que le pape ne parle pas de l'Afrique,
34:16 ne parle pas des dictateurs corrompus qui affament leur peuple et qui sont aussi une
34:22 des raisons des migrations.
34:23 Et puis il n'a pas non plus évoqué l'Arabie Saoudite qui a exécuté purement et simplement
34:28 des centaines de migrants qui ont débarqué là-bas.
34:31 Et ça c'est vrai que culpabiliser encore une fois la France, l'Europe, il sait faire
34:37 le pape.
34:38 Il n'est pas rentré dans les détails des origines des immigrations.
34:40 Non mais j'ai trouvé que l'analyse de Philippe Val était intéressante aussi.
34:46 Non mais le pape a le moralisme sélectif, ça c'est certain.
34:51 Non mais si.
34:53 Après moi j'ai parlé, je l'assume complètement d'ailleurs sur les réseaux sociaux j'ai
34:58 été accusé de tous les noms mais bon peu importe.
35:00 J'ai un immense respect pour sa sainteté le pape.
35:03 Je pense que c'est une personnalité spirituelle qui compte dans ce monde de fou.
35:09 Il y en a d'autres, il n'est pas la seule.
35:11 Je respecte tout cela mais en même temps il exerce un chantage émotionnel sur les
35:17 européens qui est vraiment profondément choquant.
35:20 Comme je l'ai dit à plusieurs reprises, si les migrants, ne serait-ce qu'une centaine
35:26 de migrants, allez une centaine, demandaient le droit d'asile sur le territoire du Vatican,
35:32 100, 200, 300, 500, que penseraient les cardinaux, que penserait la garde suisse qui assure la
35:39 police et l'armée entre guillemets du Vatican, je pense qu'ils changeraient peut-être de
35:43 doctrine.
35:44 Le problème c'est qu'effectivement c'est bien beau d'avoir un moralisme universaliste
35:49 mais qui ne peut pas tenir lieu de politique.
35:51 Et Emmanuel Macron a eu bien raison hier de rappeler qu'on ne peut pas accueillir toute
35:55 la misère du monde d'Exit Michel Rocard.
35:57 Donc je pense effectivement, le pape est peut-être dans son rôle, c'est une doctrine sociale
36:02 de l'église qui n'est d'ailleurs pas partagée par d'autres parties de l'église catholique
36:07 mais il n'a pas de leçons à nous donner, j'ai envie de dire, sur la politique migratoire
36:14 de nos pays souverains.
36:15 - Alors vous allez répondre, petite parenthèse, je ne sais pas, on a appris une chose extraordinaire
36:19 hier de la part de Thomas Porte, député de la France Insoumise, vous allez me dire que
36:23 c'est la voie là, on leur tape dessus mais ils font un peu exprès, Thomas Porte qui
36:26 nous a appris que Michel Rocard était d'extrême droite.
36:29 - Ah ça !
36:30 - Ah bah oui ! On ne va pas accueillir, je cite son tweet, on ne va pas accueillir toute
36:34 la misère du monde, cette phrase d'Emmanuel Macron est une honte absolue.
36:37 Les mêmes mots que l'extrême droite, les mêmes mots que les racistes pendant que des
36:40 gens meurent en Méditerranée.
36:41 Donc on rappelle que cette phrase a été prononcée en 89 par Michel Rocard qui était
36:47 socialiste, Premier ministre socialiste.
36:51 Donc voilà un peu de culture politique.
36:54 - Dans l'entourage, il y avait un gars qui s'appelait comment dans son entourage très
36:58 très proche ? Jean-Luc Mélenchon !
36:59 - Ah oui, absolument !
37:00 - Jean-Luc Mélenchon !
37:01 Non mais c'est le niveau de nullité politique d'ignorance, enfin c'est effrayant.
37:08 - Alors pour vous Alexandre, cette visite, Alexandre de Gazin, cette allocution, enfin
37:14 l'occusion, ce discours du pape, culpabilisateur ou pas ?
37:19 - Bah en fait la première chose c'est qu'on a l'impression qu'une partie de la droite
37:24 découvre en 2023 qui est Jésus.
37:26 C'est-à-dire que quelque part, quand le pape dit "il faut sauver les migrants en mer",
37:32 évidemment que si on voit une embarcation de migrants, on ne va pas la laisser couler.
37:34 C'est évident et ça c'est quand même le premier propos du pape qu'il faut rappeler.
37:38 Évidemment que le message chrétien est lié à ça et donc je vous rejoins tout à fait
37:42 sur ce que vous avez dit à ce niveau-là.
37:43 En revanche, moi ce qu'il m'a gêné aussi c'est une forme d'hypocrisie de la gauche
37:47 qui passe son temps à taper sur les racines chrétiennes de la France, qui fait l'éloge
37:51 de Robespierre, je pense notamment à Etoine Léaumant qui a passé son week-end à faire
37:54 des citations de la Bible, alors c'est un merveilleux, on l'a rendu évangéliste.
37:57 Mais c'est vrai que maintenant ils se permettent effectivement de… ils critiquent la morale
38:02 chrétienne à longueur de journée et puis maintenant ils nous refont la morale à partir
38:06 du pape.
38:07 Et l'autre truc que je voudrais rappeler c'est que quand le pape parle, il ne parle
38:09 pas en l'occurrence ex cathédra, c'est-à-dire que ça ne rentre pas dans le dogme et ça
38:12 veut dire que c'est l'opinion personnelle du pape qui est son regard sur comment le
38:18 monde pourrait tourner.
38:19 Mais ce n'est pas du tout de l'ordre du dogme, c'est-à-dire que les chrétiens
38:21 n'ont aucune « obligation » de suivre ce que le pape dit en l'occurrence.
38:26 Il y a quand même des encycliques du Vatican, mais une chose est sûre c'est que même
38:31 au Vatican, même dans l'Église catholique, la doctrine elle évolue.
38:35 Il y a un sujet que je connais bien qui est la peine de mort.
38:38 Pendant 1800 ans, même plus, presque 2000 ans, l'Église catholique, au nom de Jésus,
38:45 au nom des textes sacrés, etc. était pour la peine de mort, légitimait la peine de
38:50 mort.
38:51 Jésus a fait pratiquer la peine de mort comme jamais on l'a fait dans l'Histoire,
38:54 l'Inquisition l'a fait, et puis Jean-Paul II est arrivé et Jean-Paul II a complètement
38:59 changé la doctrine de l'Église en réformant le catéchisme en disant non pas qu'il était
39:05 totalement contre la peine de mort, c'est-à-dire que l'homme d'État a milité pour l'abolition
39:10 universelle de la peine de mort, mais dans les textes religieux, en l'occurrence le
39:15 catéchisme, il était dit que la peine de mort est légitime mais de nos jours il existe
39:21 d'autres moyens de se protéger contre les crimes criminels.
39:23 Bref, la peine de mort, l'Église a changé de point de vue.
39:26 Donc on pourrait imaginer que l'Église change de point de vue sur les migrants également,
39:30 sur d'autres motifs religieux qui seraient invoqués.
39:33 Mais voilà, là je pense que le Pape a été peut-être un peu au-delà de ce que les évangiles
39:39 disent, parce que les évangiles à l'époque n'avaient pas à gérer les problèmes que
39:43 l'on a à gérer aujourd'hui.
39:44 Il y a aussi des prises de position qui étaient attendues sur la fin de vie, etc., qui sont
39:48 absolument pas satisfaisantes pour n'importe quel progressiste.
39:50 Mais le message là-dedans qui est pour moi assez important, c'est qu'on voit qu'on a
39:54 la nécessité de retrouver des grandes idéologies comme à l'époque.
39:57 La droite ne peut pas se cacher derrière, les racines judéo-chrétiennes pourront uniquement
40:00 se positionner.
40:01 On voit bien avec ça, j'espère qu'ils vont prendre du recul sur ces positions-là.
40:04 Et la gauche pareil, qui se retrouve à un peu aduler le Pape François, etc., c'est
40:09 un peu étrange.
40:10 Donc on a besoin, toutes à chacun, en tout cas la classe politique, de retrouver des
40:14 grandes idéologies qui nous permettent de répondre à nos enjeux de société.
40:16 On a parlé de fin de vie, on parle du droit des homosexuels qui est toujours problématique
40:21 dans les prises de position de l'Église.
40:22 Donc on voit la meilleure des solutions à tout cela, c'est évidemment de faire une
40:25 séparation ferme entre les sujets religieux et les sujets d'oriente.
40:28 - Rendez à César ce qui est à César.
40:30 - Après ce qu'on voit aussi quand même, c'est que...
40:32 - Alors, Valérie ?
40:33 - Oui, attendez, Alexandre avait commencé.
40:34 - Oui, juste pour finir.
40:35 - Alexandre de Quelson.
40:36 - Oui, en fait, ce qu'on peut remarquer aussi, c'est que même si la France se déchristianise
40:39 en masse depuis une cinquantaine d'années, on voit quand même que les prises de position
40:42 du pape comme ça à Marseille, ça suscite énormément de commentaires.
40:45 C'est-à-dire qu'on a parlé que de ça durant tout le week-end.
40:48 Donc peut-être qu'effectivement il y a encore un regain d'intérêt qui revient vers ces
40:54 sujets-là.
40:55 Et en tout cas, la prise de position du pape était très attendue et elle a été très
40:58 commentée.
40:59 - Oui, mais ça n'a pas cartonné en tout cas en termes d'audience.
41:01 Alors après, oui, un auditeur me le disait, mais c'était...
41:03 - Oui, mais le vélodrome était rempli.
41:04 - Le vélodrome était rempli, certes, et puis ça a fait effectivement parler.
41:07 Beaucoup d'auditeurs me disent "il n'a pas parlé de l'Arménie, il n'a pas parlé des
41:09 chrétiens d'Orient".
41:10 - Les orthodoxes.
41:11 - Oui, c'est les orthodoxes, mais chrétiens d'Orient, il aurait pu en dire un mot, etc.
41:19 Donc voilà, c'est le pape, effectivement, ce que vous disiez.
41:22 Régis, vous vouliez réagir ?
41:23 - Alors, minute complotiste.
41:26 D'abord, je veux rendre hommage à la conversion de la gauche française à la religion catholique.
41:33 C'était très impressionnant.
41:35 Les bouffeurs de curés qui, comme les bourgeois de Calais, allaient à Restituissance.
41:39 C'était très beau.
41:40 J'ai passé une mauvaise semaine, Valérie, parce que moi je suis issu d'une vieille famille
41:45 royaliste.
41:46 - Entre le roi et le pape ?
41:47 - C'était horrible.
41:49 Donc c'est ma matrice culturelle familiale ancienne.
41:53 - Vous auriez dû être content alors si c'est une famille royaliste.
41:57 - Non, non, non, mais justement, moi je suis un dissident, je suis républicain et mécréant.
42:05 Il a fallu se taper Charles III qui est anthroposophe et puis après, à toutes les sauces, il y
42:12 a eu le pape.
42:13 Bon, sur le fond, deux observations.
42:17 La première observation, c'est qu'effectivement, il a été très sélectif, le pape, et il
42:21 a oublié de parler de la façon dont les gens arrivaient en Méditerranée pour s'y
42:28 noyer.
42:29 C'est-à-dire qu'il a vaguement parlé des trafiquants, des passeurs, etc.
42:34 Il y a un gros problème.
42:35 Et ma minute complotiste, c'est de dire que je trouve ça quand même très curieux.
42:39 On a 7000 personnes qui sont arrivées de façon concertée.
42:44 On ne va pas nous dire que c'était par hasard qu'ils ont trouvé un bateau pneumatique
42:48 sur les plages.
42:49 Tout ça a été organisé.
42:50 - Vous voulez dire que c'est un pape qui a organisé leur venue une semaine avant ?
42:51 - Mais alors le complot, il est où ?
42:52 - Non, non, non, attendez, attendez.
42:53 - Mais le complot, il est où ? Allez-y.
42:54 - Non, non, non, le complot, il est très simple.
42:55 - On n'est pas sûrs.
42:56 - Le complot, il est très simple.
42:57 Toute la presse en a parlé en disant "mais qu'est-ce que c'est que cette arrivée brutale
43:05 avec autant de monde ?".
43:06 C'était nécessairement organisé.
43:08 La concordance de temps avec la visite du pape en France qui nous a, tout le week-end,
43:17 sorti toutes ses considérations pro-migrants parce que c'est son droit.
43:24 C'est son droit le plus strict.
43:26 Moi, ça ne me concerne pas au plan religieux ou spirituel, ce n'est pas mes affaires.
43:29 Mais je constate qu'il a pris une position très directement politique à un moment où
43:35 les opinions publiques étaient très sensibilisées à ça.
43:39 - Absolument.
43:40 - Et l'affaire de l'empêchement du hasard, je ne crois pas une seconde que ce soit dû
43:44 au hasard.
43:45 C'est tout.
43:46 - Donc, Régis, vous êtes comme les croyants les plus obtus, vous ne croyez pas au hasard.
43:51 - Il a annoncé la minute complotiste.
43:54 - On se retrouve dans un instant avec vous pour commenter l'actualité de votre quotidien.
44:03 Un auditeur me dit "allez parler de ce qui intéresse les Français, à savoir le prix
44:07 de l'essence".
44:08 On va en parler.
44:09 A tout de suite.
44:10 - Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Exper.
44:15 - Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Exper.
44:20 - Alors, on va revenir sur l'interview d'Emmanuel Macron.
44:23 Hier soir, il a annoncé qu'il souhaitait que le carburant soit vendu à prix coûtant
44:32 et il relance l'idée d'une indemnité limitée.
44:35 On a vu le flop de la vente à perte où la semaine dernière, Elisabeth Borne s'est fait
44:41 renvoyer dans ses buts puisque tous les distributeurs ont quasiment refusé cette vente à perte.
44:48 Et donc maintenant, on va demander de faire prix coûtant.
44:52 Le président de la République a demandé au gouvernement de remettre en place une
44:57 indemnité carburant pouvant attendre 100 euros par voiture et par an.
45:01 Je ne sais pas où vous irez avec ça, mais ça ne va pas très très loin.
45:05 Et donc, voilà.
45:08 Est-ce que ça va fonctionner ce prix coûtant ?
45:11 - On l'a déjà fait le prix coûtant.
45:15 Ce qui a été innovant, ça aurait été cette vente à perte, mais la réaction des distributeurs
45:19 a été assez stupéfiante pour moi parce que pendant très longtemps, et en tout cas
45:23 ils pratiquent, c'est comme un système de solde qui a été mis en place et cette vente
45:26 à perte, elle était sur une courte durée.
45:28 Ils ont refusé de le faire.
45:29 J'espère qu'ils l'assumeront aussi dans leur campagne publicitaire où ils font la
45:32 concurrence à chacun d'entre eux.
45:34 Ils se présentent comme les défenseurs du pouvoir d'achat, mais là, pour le coup,
45:37 ils ont fait très vite marche arrière.
45:38 Prix coûtant, c'est le service minimum vu le coût que ça peut avoir aujourd'hui pour
45:44 le portefeuille des Français.
45:45 Et pour revenir à ce fameux chèque, ça fait partie des dispositifs qui ont pour vocation
45:50 de protéger le pouvoir d'achat des Français.
45:51 Le contexte va être difficile, il va être encore un peu plus dur au début de l'année
45:54 prochaine avec les prix de l'énergie.
45:56 Donc dans tout ça, il faut que chacun de nos constituants s'y retrouve pour pouvoir
46:00 aller travailler et continuer à vivre.
46:01 - Alexandre ?
46:02 - En fait, ce qu'on voit déjà, c'est qu'il y a un côté où ça commence à être structurel
46:07 comme problème, le prix du carburant.
46:08 Ça fait longtemps et c'est parti pour durer encore longtemps.
46:10 Donc l'Arabie Saoudite et la Russie ont baissé leur production de barils pour les mois à
46:14 venir.
46:15 Et en fait, la réponse toujours, c'est le chèque.
46:17 On voit qu'il a du mal à faire des réformes quand même Emmanuel Macron.
46:21 La seule qui est vraiment été remarquée, c'est celle des retraites.
46:24 On a vu le résultat.
46:25 Et donc, en fait, le souci, c'est qu'il a peur de faire une réforme.
46:28 Donc, en fait, la seule réponse qu'il trouve, ça va être un chèque.
46:32 Et en fait, le problème, c'est que les chèques, ça ne permet pas de répondre aux problèmes
46:35 structurels.
46:36 Je vais donner un exemple, justement, là, c'est sur les travailleurs.
46:39 Ça s'applique uniquement aux travailleurs qui se rendent à leur lieu de travail.
46:41 Moi, je viens d'Île-et-Vilaine.
46:43 Je connais des gens, par exemple, qui font le trajet Plohermel-Rennes.
46:46 Donc, ça fait 45 minutes, je crois, en voiture.
46:49 Et en fait, si on leur proposait, regardez, vous avez une ligne de train, une ligne de
46:53 bus qui vous rajoute peut-être 5-10 minutes, mais en fait, qui est moins cher parce que
46:57 vous prenez un abonnement et qui est plus écologique.
47:00 En fait, à ce moment-là, évidemment que les gens accepteraient.
47:02 Mais le souci, c'est qu'en fait, pour ça, il faut vraiment une politique sur le long
47:06 terme vis-à-vis des transports, ce qui n'est absolument pas fait pour l'instant.
47:08 - Non, ce qui n'est pas le cas.
47:10 - Il y a une solution, c'est le covoiturage.
47:12 Mais le problème, c'est que c'est une question à chacun de décider.
47:16 Et ça suppose qu'on vive en sécurité, qu'on soit sûr des personnes qui vont nous prendre, etc.
47:20 Non, mais moi, j'ai trouvé Emmanuel Macron hier souvent gêné aux hors-tournures, pas
47:25 précis, pas clair, comme s'il annonçait même des mesures, comme si ça n'avait pas été
47:30 concerté probablement avec le gouvernement.
47:32 Je ne sais pas, je l'ai trouvé un petit peu sur la question salariale, sur la question
47:37 de dénégociation avec les industriels dans l'alimentaire, sur l'essence.
47:41 Voilà, j'ai trouvé qu'il n'était pas encore tout à fait revenu de sa semaine royale et
47:48 papale.
47:49 - Enfin, il nous a dit qu'on pouvait être fiers, qu'on les avait bien accueillis.
47:51 - Il a même remercié les Français.
47:53 - Il a remercié les Français, ça leur fait une belle jambe, pardon de parler comme ça.
47:56 - Oui, c'était pas mal, c'était une belle semaine.
47:58 - Oui, c'était une belle semaine, mais je pense aux gens qui sont obligés de reposer
48:02 le paquet de pâtes au supermarché ou qui n'arrivent pas.
48:06 Vous allez me dire que c'est du populisme, mais c'est quand même la réalité.
48:09 - C'était bien, on a eu une Coupe du Monde, on a eu le Pâbes, le Roi.
48:13 - Et ça vous fait manger ? - Non, mais on se dit que ça nous rassure
48:16 pour les Jeux Olympiques, c'est la grandeur de la France, tout le monde s'inquiétait
48:18 un peu pour ça.
48:19 On sait faire, on sait accueillir, on sait organiser.
48:21 - Mais la raison pour laquelle il est gêné, c'est qu'il n'ose pas avouer, tout simplement,
48:28 qu'on est dans une économie de marché et que l'État n'a plus, sauf vraiment s'il
48:33 intervient massivement comme il l'a fait dans les conséquences de la crise Covid,
48:38 mais l'État n'a plus la main.
48:39 C'est-à-dire que sur la définition des prix de tous les produits, ce n'est pas l'État
48:45 qui décide.
48:46 Par exemple, sur la question des salaires, il a annoncé, ce qu'on savait déjà, c'est
48:50 que le 16 octobre, il y a une grande conférence sociale qui va s'ouvrir entre les patrons
48:55 et les salariés, les organisations patronales et syndicales.
48:58 Ce n'est pas l'État qui va décider.
49:00 Donc, sur tous les sujets importants dans l'économie, ce n'est plus l'État qui
49:04 décide.
49:05 Et il n'a pas l'honnêteté de l'avouer totalement.
49:08 Donc, en fait, il tourne autour du pot.
49:10 - Je voulais pas le dire à ce moment-là, c'est pour ça.
49:13 - Oui, mais telle est la réalité de notre société.
49:15 - Il demande aux entreprises d'augmenter les salaires, il demande aux entreprises de baisser
49:19 les prix, il demande aux collectivités de compenser, d'une certaine manière, le cadeau
49:27 qui a été fait de la baisse de l'annulation de la taxe d'habitation.
49:32 Régis, vous en pensez quoi de ces annonces ?
49:35 - Écoutez, moi, je fais partie des gens qui boycottent Emmanuel Macron depuis le début,
49:41 donc je n'ai pas écouté.
49:42 - Mais vous allez quand même critiquer, c'est ça ?
49:45 - Oui, mais attendez, ça c'est une seconde nature de critiquer Emmanuel Macron.
49:51 Non, quand je vous entends, et puis j'ai vu ce matin un petit peu des petits extraits,
49:55 c'est effectivement ce flou.
49:57 C'est quelqu'un qui est désemparé au plan politique, me semble-t-il.
50:02 C'est vrai qu'il est tout content, j'aime bien ce que dit Michel sur la semaine papale
50:08 et royale.
50:09 Alors là, il est à son affaire, François le prend par le bras, il est tout heureux,
50:16 c'est ce qu'il adore, narcisse comme il est, mais dès lors qu'il s'agit de prendre les
50:21 problèmes politiques qui sont très sérieux, qui sont des problèmes sociaux majeurs, on
50:26 va avoir un hiver difficile.
50:27 Alors là, on a quelqu'un qui est évasif, qui est flou, dont on a l'impression qu'il
50:33 godille.
50:34 Moi, je suis un peu, enfin, je trouve ça préoccupant pour mon pays.
50:38 - Et Valérie quand même, je voudrais dire autre chose, c'est qu'il a redit hier, très
50:42 rapidement, ce qu'il va détailler cet après-midi à l'Elysée, c'est qu'il annonce quand même
50:48 une sacrée pilule très très amère pour les Français, qui est celle de la planification
50:54 écologique, qui va se traduire par des efforts gigantesques demandés aux Français pour
51:00 respecter davantage l'environnement, faire des économies de CO2, etc.
51:04 Et ça va être très très dur, ça va être très très violent dans tous les secteurs
51:08 de la vie, l'immobilier, les transports, l'énergie, ça va être très très très violent.
51:14 Et il a, je pense, décidé de mettre le paquet tant qu'il est président de la République,
51:19 donc encore une fois, les 3-4 années qui viennent, de ce côté-là, vont être extrêmement
51:23 douloureuses parce que ça va entraîner des surcoûts de consommation contraintes pour
51:29 être plus écologique pour les Français, et ça va être très très dur à faire passer.
51:34 - Ça va être très dur, mais c'est un passage nécessaire et obligatoire.
51:37 - Mais pas aussi vite, pas aussi vite.
51:38 - Bien sûr que si, aussi vite, parce qu'aujourd'hui quand on voit...
51:40 - Et pas dans une crise aussi...
51:41 - Si on ne rattrape pas notre retard.
51:43 - On n'est pas à 3 ans.
51:44 - Ici on est en retard dans l'immobilier, c'est clairement le cas, aujourd'hui on voit,
51:49 et la planification qui est proposée aujourd'hui pour les passoires thermiques, etc. elle est
51:53 quand même assez large, et aujourd'hui on a la capacité d'aller la chercher.
51:56 Sauf qu'il faut comprendre aussi que c'est dans notre intérêt, si on a des logements
51:59 et des habitations mieux isolés, on va avoir des factures d'électricité moins importantes.
52:03 - Mais de là à interdire la location ou la vente de biens immobiliers parce qu'ils seraient
52:07 énergivores, c'est un vrai scandale.
52:09 - Non, parce que...
52:10 - Il y a un crash immobilier qui se fait préparer...
52:11 - Il ne demande pas de...
52:12 - Il y a un crash immobilier qui se prépare en partie parce que les nouvelles règles
52:16 environnementales contraignent et en serrent le marché de l'immobilier.
52:20 - Pas autant que ça.
52:21 - Mais si, il faut un minimum de caractéristiques.
52:22 - C'est un seuil minimum qu'il faut aller chercher.
52:23 Franchement avoir un logement noté en dépersion énergétique en E ou en F, c'est vraiment
52:28 pas difficile à atteindre aujourd'hui.
52:29 - C'est très difficile à atteindre.
52:30 - Non, je suis désolé.
52:31 - Pour les plus pauvres, c'est très difficile à atteindre.
52:32 - Les propriétaires, je suis désolé.
52:33 - Non, mais les propriétaires...
52:34 - Mais mettez ça un coup !
52:35 - Les propriétaires, ils ne peuvent pas forcément mettre 50 000 euros pour élever un immeuble.
52:38 - Il y a des dispositifs d'accompagnement justement, il y a des gens qui font ça très bien.
52:41 - Mais ils sont insuffisants.
52:42 - Mais c'est vrai.
52:43 - Il y a 50% du coup qui est pris en charge.
52:45 - Macron qui critiquait Hidalgo, il fait sur les collèges de secteur...
52:48 - C'est plus simple que ça.
52:49 - Le problème c'est qu'il met toutes les mesures en même temps, d'un coup il met un gros pack
52:55 effectivement au mauvais moment.
52:56 - Avec 100 de gaz.
52:57 - Alors qu'en fait, ça fait depuis 2016 qu'il avait promis d'agir par exemple sur les passoires
53:00 énergétiques, qu'il avait promis qu'on allait faire je ne sais plus 300 000 logements par
53:03 an, quelque chose comme ça, il ne l'a pas fait.
53:04 - Si, on a fait un million.
53:05 - Non, il ne l'a pas fait.
53:06 Il a dit 300 000 logements par an sur 5 ans, mais un million c'est un chiffre déjà qui
53:10 est assez contesté et ensuite ça ne fait pas...
53:12 Sur 6 ans ça fait 1,8 million normalement, donc on n'y est pas.
53:14 Et en fait le souci c'est qu'il met tout le paquet au bon moment et c'est pour ça que...
53:17 - Ma prime rénov' on a cherché le million de logements par an, en rénovation.
53:20 - Non, c'est pas vrai.
53:21 - Sauf que c'était des rénovations uniquement, des rénovations simples à 1 euro etc.
53:26 On voit aujourd'hui que c'est insuffisant par rapport à l'enjeu environnemental qu'on a.
53:29 Et c'est là qu'on est obligé d'accélérer.
53:30 - Mais quand vous...
53:31 On a une auditrice qui nous dit "obligatoire, mais comment les gens vont payer les travaux
53:36 si les gens avaient les moyens ? Ils le feraient."
53:37 - Non mais justement, il y a des accompagnements, il y a des aides où les pollueurs prennent
53:41 en charge une partie de ces travaux-là et il y a des financements à des taux très
53:43 bas là-dessus pour des rénovations globales.
53:46 Vraiment, vous pouvez m'appeler, je suis spécialisé dans le domaine.
53:48 - A suivre.
53:49 Merci à tous les quatre.
53:51 Dans un instant André Bercoff qui va reparler du Pape.
53:54 Restez à l'antenne de Sud Radio.

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