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Éric Dupond-Moretti était l'invité de BFMTV au lendemain de la publication d'une lettre d'Emmanuel Macron dans la presse régionale appelant les "forces politiques républicaines" à "bâtir une majorité solide" pour gouverner.

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Transcription
00:00– Bonsoir Éric Dupond-Moretti. – Bonsoir Benjamin Luhamel.
00:03– Merci beaucoup d'être avec nous ce soir sur BFM TV,
00:06toujours ministre de la Justice, garde des Sceaux,
00:09pas encore démissionnaire, mais ça va peut-être venir,
00:11on en parlera dans un instant.
00:12Je voudrais commencer avec l'une des déclarations du jour,
00:15c'est celle du Président du Sénat, deuxième personnage de l'État,
00:18c'était ce matin au micro d'Apolline de Malherbe.
00:21« J'ai plaidé pour que nous prenions du temps, que nous enjambions,
00:30je suis très clair, la période importante où nous accueillons le monde
00:35aux Jeux Olympiques et aux Jeux Paralympiques et qu'ensuite,
00:40au début du mois de septembre, soit engagée la phase
00:44qui est la conséquence de ces élections, qui d'ailleurs doit se traduire
00:47avant la fin du mois de septembre, par un acte essentiel,
00:50le dépôt d'un projet de loi de finances, c'est ça le rendez-vous majeur
00:56qui sera issu de cette séquence électorale législative. »
01:00– Vous allez devoir faire des heures supplémentaires ?
01:01– Je n'en sais rien, mais j'ai regardé cette interview
01:05et j'ai trouvé que le Président Larcher était un homme sage et raisonnable
01:14et que sa voix est une voix importante dans cet énorme tumulte
01:20qui nous est imposé.
01:21– Pourquoi sage et raisonnable ?
01:23Il gratigne aussi le Président de la République, la majorité,
01:26en reconnaissant que l'échec consacré par ces élections législatives,
01:33ça vous le redonnez aussi, ça fait aussi partie de la sagesse du Président Larcher ?
01:36– Non mais vous savez qu'il est dans l'opposition au Président Larcher.
01:38– Ça ne l'a pas échappé.
01:39– Et il ne va pas d'un seul coup être la géographe du Président de la République,
01:45mais pour autant, qu'est-ce qu'il dit ?
01:47– Il dit que personne n'a gagné.
01:50Je veux dire, moi je suis mais abasourdi par ce que j'entends.
01:55Tous les mardis pendant deux ans, tous les mardis, au QAG, les fameuses QAG,
02:01j'ai entendu des gens nous dire que nous n'avions strictement aucune légitimité.
02:08– Question gouvernement, les QAG.
02:10– Question gouvernement, oui, parce que nous n'avions pas de majorité absolue.
02:16Et les mêmes, mais les mêmes, on peut citer les noms, mais tout le monde les connaît,
02:22nous racontent aujourd'hui qu'ils ont gagné dans une espèce d'exercice de culturisme politique.
02:30On a gagné, alors il ne suffit pas de dire qu'on a gagné,
02:33même en utilisant des vers de Jean Ferrat, c'est ce qu'a fait M. Mélenchon.
02:39Personne n'a gagné, attendez, nous n'avons pas gagné,
02:44ils n'ont pas gagné et l'autre bloc n'a pas gagné non plus.
02:47– Mais Éric Dupond-Moretti, c'est intéressant,
02:49vous soulignez effectivement une forme de deux poids deux mesures
02:51sur le fait qu'aujourd'hui, le Nouveau Front Populaire étant le premier bloc,
02:55il revendique de gouverner là où il vous appelait minorité présidentielle,
03:00c'était ce qu'on entendait précisément lors de ces questions au gouvernement.
03:03Mais quand il vous disait cela,
03:05vous leur répondiez aussi que vous étiez les plus nombreux.
03:08De fait, ils sont les plus nombreux,
03:10certes avec moins de députés que vous en aviez pendant deux ans,
03:12mais quand on regarde bloc par bloc,
03:15le Nouveau Front Populaire est la première force politique.
03:17Est-ce qu'il n'y a pas une forme d'anomalie démocratique à continuer de dire
03:22non, non, ils ne sont pas légitimes pour gouverner ?
03:24– Alors allez jusqu'au bout de cette question,
03:28c'est vous qui faites les questions, moi je fais les réponses,
03:30mais rappelez-vous que 30 motions de censure ont été votées par cette gauche
03:37qui dit aujourd'hui on a gagné alors que nous avions davantage de députés
03:41et qu'ils disaient alors que nous n'avions pas la majorité absolue,
03:44ils ont même voté des motions de censure avec le Rassemblement national,
03:48et puis la différence c'est que nous, nous avons avancé sur beaucoup de textes,
03:53beaucoup de textes, la législature d'après 2022,
03:57il y a plus de textes qui ont été votés que dans la précédente législature,
04:01et je vous donnerai tout à l'heure un certain nombre d'exemples précis.
04:04Alors laissez-moi poursuivre le raisonnement,
04:07ce qui me choque par ailleurs,
04:09c'est pas qu'il n'ait pas la mémoire des mots qu'ils ont prononcés de façon récurrente,
04:14c'est que dimanche soir, qu'est-ce qu'ils disent les uns et les autres ?
04:18Ils disent, nous savons, je sais, nous savons,
04:22que nous n'avons pas été élus seulement sur notre personne,
04:27pas seulement sur notre étiquette, mais nous avons été élus
04:30parce que d'autres, des adversaires politiques, ont voté pour nous,
04:35il y a des socialistes qui savent et qui ont dit,
04:38dimanche soir, on a été élu parce que des gens de Renaissance,
04:42des LR, ont voté pour nous, des LR, pareil,
04:45nous avons été élus parce que des socialistes, des communistes,
04:49des Verts, des Renaissance, ont voté pour nous,
04:51c'était le barrage qui avait été mis en place contre le IRR.
04:56– Donc pour vous, le nouveau Front Populaire est illégitime aujourd'hui
04:59à revendiquer Matignon, non mais pour que les choses soient claires.
05:02– Laissez-moi aller jusqu'au bout du raisonnement,
05:04donc dimanche soir, dans la presse régionale, qu'on appelle la PQR,
05:09tout le monde sort en disant, on sait tout ça,
05:12on regarde tout ça avec beaucoup d'humilité et on va se souvenir
05:17des conditions dans lesquelles nous avons été élus,
05:19mais ça, ça veut dire quoi M. Duhamel ?
05:21Ça veut dire qu'un LR qui va voter socialiste,
05:24il le fait en se pinçant le nez, mais il le fait.
05:28Un électeur communiste qui va voter LR, il le fait en se pinçant le nez,
05:34c'est vrai pour tout le monde, pour tout le monde.
05:37– Dans l'entre-deux-tours en 2022, Éric Dupond-Moretti,
05:39certains ont voté pour Emmanuel Macron face à Marine Le Pen,
05:42– J'entends.
05:42– Certains électeurs de gauche, je ne suis pas certain qu'entre la loi immigration,
05:46la nomination de Rachida Dati au gouvernement, l'assurance chômage,
05:48ils aient été tout à fait servis par le gouvernement pendant deux ans.
05:52Cet argument des conséquences du Front Républicain du barrage,
05:56je ne suis pas sûr que pour vous, il soit forcément le meilleur.
05:58– Mais je ne l'ai pas exposé encore.
06:01– C'est ce que vous disiez.
06:02– Donc vous critiquez un argument que je n'ai pas encore eu le temps d'exposer.
06:05Vous êtes trop rapide.
06:06– Vous voyez venir.
06:07– Non, non, vous ne me voyez pas venir, parce que les électeurs ont fait un effort.
06:10Moi par exemple, dans ma circonscription, j'ai voté pour quelqu'un
06:13qui n'appartient pas au groupe auquel de cœur j'appartiens.
06:18Je l'ai fait pour faire barrage.
06:19Bon, mais alors, les électeurs ont fait un effort,
06:25ils ont fait des efforts, et parfois surhumains,
06:28et les élus seraient incapables de faire le même effort.
06:32Les élus, finalement, c'est je prends, j'ai pris, mais je ne donne rien.
06:36– Éric Dupond-Moretti, comment on s'en sort ?
06:38Hier, le Président de la République fait cette lettre aux Français
06:42en appelant à ce large rassemblement.
06:46Les socialistes disent niet, on reste au Nouveau Front Populaire
06:50avec notamment les Insoumis.
06:52Les Républicains disent pas question, pas de coalition.
06:57– Vous avez entendu Gérard Larcher ce matin ?
06:58– Pacte législatif possible.
07:00– Oui, pacte législatif, la possibilité de soutenir.
07:02Bref, cet appel du Président, pour l'instant, il sonne dans le vide.
07:05Donc moi, je veux bien que vous expliquiez qu'il faut que les élus soient à la hauteur,
07:08mais en l'État, il n'y a pas de solution pour gouverner
07:11et pour avoir une majorité absolue.
07:13– Non, mais là, on assiste par exemple à un choix du Premier ministre.
07:18À gauche, on nous dit, vous aurez un non vendredi.
07:20Ce n'est pas de ça dont on a besoin.
07:22On a besoin de savoir comment on peut travailler ensemble
07:25dans l'arc républicain, je le précise,
07:27et les filles, ce sont des extrémistes, le RN également,
07:33quel texte on peut préparer ensemble.
07:36On n'a pas besoin de noms,
07:37on n'a pas besoin de guéguerre pour obtenir les postes,
07:41on a besoin de programmes sur lesquels on peut travailler ensemble.
07:44Je vous ai dit tout à l'heure que je vous donnerais des exemples,
07:46je vais vous en donner un.
07:46– Et qui a envie de travailler avec vous aujourd'hui, Éric Dupond-Moretti ?
07:48Vous entendez les déclarations des uns et des autres ?
07:51– Excusez-moi, de quoi il est question là ?
07:53Il n'est pas question de personne, il n'est pas question de poste,
07:56il est question du pays,
07:58parce que moi je veux bien tout ce que vous voulez,
08:00si vous pensez qu'il suffit d'avoir un nom vendredi donné par la gauche
08:05pour que ce nom soit celui du Premier ministre,
08:08vous voulez que je vous dise ?
08:10Dans quelques jours, il y a une motion de censure,
08:14et on va retourner sur les mêmes errements.
08:16– C'est pour ça qu'un Premier ministre du Nouveau Front Populaire
08:19n'est pas nommé, c'est parce qu'au fond,
08:20il sera de toute façon renversé dans les jours à venir.
08:22– Mais la seule majorité absolue aujourd'hui,
08:25elle implique que les gens travaillent ensemble.
08:27– Et ils ne le veulent pas.
08:28– Non, non, attendez, ils ne le veulent pas pour le moment,
08:30qu'est-ce que vous voulez que je vous dise moi ?
08:32On va les enfermer comme on le fait en conclave à Rome,
08:35jusqu'à ce que sortent de la fumée blanche,
08:37mais c'est l'intérêt du pays qui est en jeu.
08:39Donc après, chacun rendra des comptes aux électeurs,
08:43et je le redis, les électeurs des gens de gauche qui ont été élus ou réélus,
08:47des gens de chez nous, parce que nous avons perdu également,
08:50des gens qui appartiennent au LR,
08:52eh bien, ce ne sont pas les électeurs de cœur, ils ont fait un effort.
08:57Et je vais vous dire quelque chose,
08:58là en ce moment, il y a deux jours,
09:00l'ancien procureur national antiterroriste
09:02qui a donné conseil à mes côtés, Jean-François Ricard,
09:05m'a remis un rapport sur la façon dont nous devons avancer
09:11sur la question qui est une question essentielle du narcotrafic.
09:14Il y a eu les opérations Plasnet, Plasnet XXL,
09:18puis il faut toucher le haut du spectre.
09:20Parallèlement à ça, M. Duhamel,
09:22il y a une commission d'enquête sénatoriale,
09:25dirigée par un LR, M. Blanc, sénateur,
09:29et le rapporteur s'appelle M. Durand, socialiste.
09:33Eh bien, ce rapport va nourrir ma réflexion.
09:37Ça veut dire qu'il y a quelqu'un qui appartient à la majorité présidentielle,
09:40votre serviteur, un socialiste, un LR…
09:43– Ce qui était la majorité présidentielle,
09:44non, je ne suis pas sûr qu'on puisse encore l'appeler comme ça.
09:46– Oui, j'entends bien, mais quand elle était relative,
09:48on l'appelait la majorité présidentielle,
09:51et on rappelait tous les mardis qu'elle était relative.
09:55Mais voilà trois blocs, si j'ose dire,
09:58qui sont prêts à aller sur un texte qui est essentiel,
10:02essentiel pour nos compatriotes.
10:05On l'a fait sur ce texte, on l'a fait sur beaucoup de textes.
10:08Moi, il y a dix textes que j'ai portés qui ne venaient pas de chez nous.
10:16Qui étaient des propositions de loi, socialistes, LR…
10:19– Oui, mais alors Éric Dubon-Moretti, c'est intéressant ce que vous dites,
10:21puisqu'au fond, vous prenez l'exemple d'un travail parlementaire
10:25qui pourrait rassembler, sinon un consensus, du moins une majorité.
10:31Que vous vous en satisfaisiez ou non,
10:34le Nouveau Front Populaire est arrivé en tête.
10:36Parmi les revendications existentielles du Nouveau Front Populaire,
10:39il y a l'abrogation de la réforme des retraites.
10:43Est-ce que ça, vous imaginez, une seconde,
10:46le camp présidentiel que vous représentez ?
10:48Ça peut passer, si, puisque le RN également dit
10:51qu'il voterait cette abrogation de la réforme des retraites.
10:53– D'accord, il y a ce texte,
10:55il y a d'autres textes qui ne passeront jamais.
10:57On ne veut pas travailler avec Elifi, vous le savez.
11:01Donc, soit on fait avancer le pays, et on trouve cette majorité absolue,
11:05et elle existe, je vais vous dire M. Duhamel, c'est pas compliqué,
11:08il suffit de le vouloir, et les députés le doivent aux électeurs.
11:12Il n'y a pas de mandat impératif, c'est vrai,
11:15mais quand on sait comment ils ont été élus,
11:17le respect des électeurs, et d'ailleurs, c'est ce que veulent les Français.
11:23Il y a des sondages qui commencent à sortir,
11:25et les Français souhaitent qu'on puisse travailler ensemble.
11:27Mais la question, ce n'est pas une question de poste, ce n'est pas un nom,
11:31c'est sur quel texte on est prêt à travailler ensemble.
11:35Il y a des textes sur lesquels, évidemment, ça ne passera pas,
11:38celui que vous venez de citer en est un exemple,
11:41et il y a des textes qui doivent passer.
11:43– Vous entendez ?
11:44– Parce que l'intérêt du pays, c'est mieux que ses choix, que ses noms,
11:51et d'ailleurs, on nous reproche, alors ça c'est quand même cocasse,
11:56de ne pas nommer un Premier ministre, il n'y a toujours pas un nom qui est sorti,
12:00ça veut dire qu'ils n'arrivent même pas à s'entendre là-dessus.
12:02– Oui, mais alors, pardon, mais ça c'est réversible,
12:03ça veut dire que si demain ils nous annonçaient par exemple
12:05que c'était Olivier Faure qui était désigné,
12:07vous ne seriez pas Emmanuel Macron, pour autant vous ne le nommeriez pas ?
12:10– Alors ça c'est réversible, mais changer de paradigme et se dire
12:15qu'on pourrait bosser ensemble sur des textes importants pour le pays,
12:20sur une durée d'ailleurs, qui peut être une durée de un an,
12:22ça, ça ne le serait pas, c'est quand même curieux.
12:24– Il y a eu des réactions, Adrien Clouet, député insoumis de Haute-Garonne,
12:27a parlé d'un coup d'État permanent concernant,
12:30à la suite de la lettre du Président de la République,
12:31Mathilde Panot, présidente du groupe à l'Assemblée,
12:34elle dit ne pas vouloir se faire voler les élections.
12:37Vous maltraitez les institutions quand on lit ces réactions
12:40des membres de la force insoumise ?
12:42– Pardonnez-moi, le Président de la République a permis aux Français
12:46d'aller aux urnes, j'indique d'ailleurs que de ce point de vue,
12:50la démocratie est gagnante puisque les Français sont allés
12:53massivement aux urnes, vous faites hum.
12:55– Quand on voit la situation politique, je ne suis pas certain
12:57que les Français se disent que tout cela est d'une clarté absolument limpide.
13:01– J'entends, mais ils sont allés voter les Français,
13:03et ça dans une grande démocratie comme la nôtre,
13:05excusez-moi de vous le rappeler, ça n'est pas rien.
13:08Alors ensuite, les formules définitives, tout ce que, d'accord,
13:11toute la nuance de Mme Panot, on sait à quel point elle est en général
13:15et en particulier toujours extrêmement nuancée,
13:18moi je vous dis quelque chose de très très simple, très simple,
13:22il y a moyen de travailler ensemble, on l'a déjà fait,
13:26il en va, il en va de la façon dont notre pays doit progresser,
13:32on a cette année, il faut que ce soit une année utile pour le pays,
13:37et il y a beaucoup de textes qui nous attendent
13:41et qui n'attendent plus une assemblée avec une majorité absolue,
13:47voilà, cette coalition, pacte législatif,
13:51peu importe au fond les mots qui vont être choisis.
13:55– C'est intéressant ce que vous dites parce que sur cette majorité absolue
13:58que vous appelez de vos voeux, dans la majorité aujourd'hui,
14:01du moins le camp présidentiel, moi aussi il faut que je me déshabitue
14:03à dire majorité présidentielle.
14:05– Vous pouvez dire relative, vous pouvez dire ce que vous voulez.
14:07– Oui, enfin ce n'est pas la première, bref, ça c'est de la sémantique.
14:09Vous avez d'un côté ceux qui, dans votre camp,
14:12Gérald Darmanin, Aurore Berger disent,
14:14il faut regarder exclusivement du côté des Républicains,
14:16et puis vous en avez d'autres qui disent, non, non, non,
14:18par exemple François Bayrou, la recherche d'une coalition n'a de sens
14:21que si on tient les deux bouts, qu'on s'adresse aux deux bords,
14:24vous comment est-ce que vous vous situez par rapport à cette question-là
14:27au sein du camp présidentiel ?
14:29– Moi j'appartiens à un gouvernement dans lequel il y a des personnalités
14:33qui ont des sensibilités différentes, et on a travaillé.
14:38– Donc quand Gérald Darmanin dit,
14:40il faut regarder que du côté des Républicains, il se trompe.
14:43– Écoutez, j'ai travaillé avec Gérald Darmanin.
14:45– Ça ne m'a pas échappé.
14:46– Tout à fait la même sensibilité que lui, j'ai travaillé avec d'autres,
14:50il y a dans ce gouvernement, je le répète, des personnalités différentes,
14:55elles sont parvenues à travailler ensemble,
14:57mais pourquoi vous voulez que des députés responsables
15:01et qui savent dans quelles conditions ils ont été élus,
15:04ne réussissent pas à travailler ensemble ?
15:06De quoi on parle ? On parle de poste ?
15:09– Oui.
15:09– Non mais vous faites ouais-ouais.
15:10– Non mais pas du tout, on vous entend,
15:12je constate simplement que, en l'État,
15:15ceux-là que vous appelez à être responsables
15:17font le choix de ne pas vouloir travailler avec vous,
15:19pour l'instant, et peut-être que les choses évolueront.
15:21– Vous avez fait référence tout à l'heure à l'interview du président Larcher,
15:24qu'est-ce qu'il a dit le président Larcher ?
15:25Il a dit, moi je ne veux pas d'un Premier ministre de gauche,
15:28et je ferai tout pour m'y opposer,
15:30et je ferai tout pour que le gouvernement soit censuré.
15:33Est-ce qu'on va avancer comme ça ?
15:35On va avoir une motion de censure sur chaque texte ?
15:38Mais ce n'est pas ce que veulent les Français, je suis désolé.
15:40– Un mot encore sur ce nouveau Front Populaire,
15:42la CGT Cheminot appelle à des rassemblements devant les préfectures
15:45et à proximité de l'Assemblée Nationale, jeudi prochain,
15:47le 18 juillet, le syndicat qui demande, donc lui précisément,
15:50la constitution d'un gouvernement autour du programme du nouveau Front Populaire.
15:53Pas de très bon augure pour les Jeux Olympiques,
15:55si la situation continue comme ça,
15:56comment est-ce que vous jugez cette pression qui est mise
15:59par la CGT Cheminot sur le président de la République ?
16:02– Il faut que chacun fasse ce pour quoi il est fait.
16:06Le syndicat pour faire du syndicalisme, pas de la politique,
16:11d'ailleurs les syndicats disent souvent qu'ils sont apolitiques,
16:14et là c'est une belle occasion de le démontrer,
16:16et puis il faut que les politiques trouvent la solution,
16:19pas plus compliqué que ça.
16:21Pas que ça passe aux yeux de nos compatriotes pour une espèce de chantage.
16:25– C'est du chantage, c'est ce qu'ils font ?
16:26– C'est pas ce que je dis là, pour le moment…
16:28– Beaucoup d'idées de mots.
16:30– Pour le moment, ce sont des mots qui ont été utilisés,
16:32ce qu'ils vont aller jusqu'au bout, ce n'est pas quand on lit la constitution.
16:37– Mais quand par exemple vous avez lu Adrien Quatennens dire,
16:40qui fait ce tweet sur X, qui appelle à organiser une marche populaire
16:46vers Matignon.
16:48– C'est le Trumpisme de M. Quatennens, qu'est-ce que ça veut dire ça ?
16:52Franchement, qu'ils se mettent dans une salle, tous, tous M. Duhamel,
16:56nous et les autres, et que l'on sorte un programme de gouvernement
17:02et un programme législatif.
17:05Est-ce que l'on va se priver de textes importants
17:08parce qu'on n'arrive pas à trouver les noms,
17:10et qu'il y a là une course maintenant au poste ?
17:14Les Français ils vont regarder ça de près, voyez-vous, de près.
17:18Et quand on lit la constitution sur la question précédente
17:22que vous me posiez, ce n'est pas le syndicat qui nomme le Premier ministre,
17:26c'est le Président de la République, garant de nos institutions,
17:29et qui doit, me semble-t-il, prendre le temps,
17:33parce que tout ça ne va pas se faire à la va-vite.
17:35– Et donc ça peut attendre, juste pour terminer sur Gérard Larcher,
17:37ça peut attendre septembre, comme il semble le laisser entendre ?
17:40– Écoutez, on va accueillir le monde entier,
17:42le Président Larcher l'a redit ce matin,
17:45moi je ne suis pas le maître des horloges,
17:47le Président de la République choisira la temporalité
17:50qu'il estime être la bonne.
17:51– Et donc ça ne vous gêne pas de rester garde des Sceaux jusqu'au mois de septembre ?
17:54– Mais pas du tout, moi je vais vous dire quelque chose.
17:57– Il n'y a pas grand-chose à faire en ce moment ?
17:59– Non, il y a beaucoup plus de choses à faire que vous l'imaginez,
18:03et ne fût-ce que les affaires courantes que l'on va envisager,
18:07c'est un travail à temps plein, je puis vous le dire.
18:10– Si on lit des témoignages de ministres qui disent
18:12« on est là, on veut partir », on entend Gabriel Attal qui dit
18:16« j'ai des fourmis dans les jambes pour aller au Parlement »,
18:19on a quand même l'impression que les ministres,
18:20ils ont un peu envie de prendre la poudre d'escampette.
18:22– Écoutez, M. Duhamel, chacun pense pour soi,
18:26moi je vais vous dire quelque chose,
18:28si demain je ne dois plus être garde des Sceaux
18:30parce que le gouvernement nouvellement constitué
18:34ne souhaite pas que je le sois encore,
18:38j'aurais, je l'ai dit ce matin à l'un de vos confrères,
18:40un petit pincement au cœur, parce que j'aime ce ministère,
18:43parce qu'il y a du travail à faire,
18:44parce que j'aime les gens avec qui je travaille,
18:46mais je partirais, parce que l'intérêt du pays,
18:48c'est bien plus important que les états d'âme d'un ministre, voilà.
18:52– J'aimerais vous faire écouter l'interview, la réaction
18:56d'un, on va dire, macroniste historique, Gilles Le Gendre,
18:59il a été, lors de la première législature,
19:01président du groupe En Marche à l'Assemblée Nationale,
19:04il a été candidat à l'occasion de ses élections législatives,
19:07il a perdu puisqu'il n'a pas eu l'investiture.
19:11Écoutez ce qu'il disait, c'était sur le plateau de Maxime Switek ce matin.
19:15– La macronie est terminée, le macronisme s'est fini.
19:18– Certains parmi les macronistes historiques disent,
19:20je ne le comprends plus Emmanuel Macron,
19:22je ne comprends plus comment il résonne, il a perdu la tête,
19:24je ne comprends plus comment il fonctionne.
19:26Est-ce que vous dites la même chose ?
19:32– La question doit être évidemment posée pour nous.
19:35Vous savez, il avait fait naître un rêve exceptionnel,
19:39on a tout abandonné pour le suivre,
19:41et de voir comment, au bout de 7 ans, le rêve se fracasse,
19:45mais c'est d'abord une immense tristesse, une immense tristesse.
19:51Et ensuite, un examen de conscience,
19:53comment avons-nous pu autant nous tromper ?
19:57– Implacable, comme constat sur les 7 années de macronisme.
20:03Le macronisme s'est fini.
20:04– Non, attendez pas, implacable, ce n'est pas vrai.
20:07C'est certes un réquisitoire,
20:09moi je me méfie toujours des formules définitives.
20:12Vous, vous les adorez les journalistes ?
20:14– Non.
20:14– Écoutez, souvenez-vous, le RN devait amener Jordan Bardella à Matignon.
20:20C'était acquis pour tout le monde.
20:21Pour les phrases définitives, on va s'en méfier.
20:25Il exprime un certain nombre de choses, il est libre de le faire,
20:28moi je ne partage pas son avis.
20:30– Le macronisme, ce n'est pas fini, il ne faut pas tourner la page.
20:34– Ça, c'est de la polémique pour la polémique.
20:35– Non, mais attendez, c'est quelqu'un qui est parti de son temps.
20:37– Entre ceux qui souhaiteraient que le président démissionne,
20:41parce que ce serait soi-disant la solution,
20:43je vous rappelle d'ailleurs à ce propos que la période dans laquelle nous sommes
20:47peut s'achever dans un an, pas avant, je le concède,
20:49mais peut s'achever dans un an, et puis ça ne changerait strictement rien.
20:53Et puis pardon, mais le président de la République,
20:55il a été élu par les Français et son mandat se termine en 2017.
20:58– Vous continuez de dire que la dissolution c'était une super idée.
21:00– Écoutez, je vais vous dire, le président a dit clarification.
21:05Clarification, ça implique quoi ?
21:07Ça implique que d'abord, quand on appelle les Français à aller voter,
21:13on ne peut pas en faire le reproche au président de la République.
21:15Mais dans quelle démocratie on peut reprocher au chef de l'État
21:21de demander au peuple la parole, premièrement ?
21:25Deuxièmement, il y a un certain nombre de clarifications qui sont opérées.
21:29Côté RN, on a vu un certain nombre de choses
21:31qui avaient été soigneusement, méticuleusement cachées.
21:37Et puis on a vu que les Français souhaitaient faire barrage,
21:41et je le redis, il n'y en a pas un qui peut dire,
21:43j'ai gagné sur mon nom et sur mon étiquette.
21:46Donc ça, c'est une forme de clarification.
21:48Et j'ajoute d'ailleurs que les Français,
21:50lorsque le président de la République a dans un premier temps
21:53parlé de la dissolution, ils ont dit qu'ils y étaient favorables.
21:59Non mais il faut avoir de la mémoire, monsieur Duhamel.
22:01– Sondage où effectivement, il se disait favorable à la dissolution.
22:04Éric Dupond-Moretti, nos confrères de Libération ont révélé
22:06que des membres du camp présidentiel avaient dîné
22:08avec Marine Le Pen et Jordan Bardella.
22:10Édouard Philippe, l'ancien Premier ministre, lui-même a reconnu
22:12avoir dîné avec Marine Le Pen.
22:14Est-ce que vous aussi, vous auriez pu dîner avec elle ?
22:16– Non.
22:18Vous savez, la dernière relation que j'ai eue avec elle,
22:21le dernier échange, c'était à l'Assemblée nationale,
22:24où je lui ai dit, Madame, avant de nous donner des leçons,
22:28débarrassez-vous de vos gudards, tout le monde sait qui sont les gudards,
22:32ce sont des gens ultra violents, de l'extrême droite la plus dure,
22:36débarrassez-vous de vos amis néo-nazis,
22:38ne les cachez pas, il faut que vous vous en débarrassiez,
22:41et Madame Le Pen me promet une plainte,
22:45que d'ailleurs, M. Duhamel, elle n'a jamais déposée.
22:48– Mais c'est un problème politique.
22:50– Et attendez…
22:51– Parce que vos échanges avec l'ORN, effectivement, on les connaît,
22:54on les a amplement commentés, sur le fait qu'un responsable de la majorité,
22:59haut responsable, qui a vocation à être candidat à l'élection présidentielle
23:01de l'an 2027, dîne avec Marine Le Pen.
23:03Qu'est-ce que cela dit ?
23:04– Moi d'abord, je suis un homme libre et je suis respectueux
23:07de la liberté des autres.
23:09Moi, je vous dis que je n'aurais pas été partager un repas avec Mme Le Pen,
23:14en revanche, en revanche, il ne me déplairait pas
23:20de partager des moments avec certains de ces électeurs
23:25dont je pense qu'ils sont dupés par ce parti.
23:30Deux mots là-dessus, vous m'y autorisiez ?
23:32– Allez-y, et ensuite, une dernière question.
23:33– Parce que là, je les entends chuiner de partout,
23:36ils disent, on a volé l'élection, d'abord, ils appelaient à la dissolution,
23:40un peu de mémoire là encore, parce que les mûrs,
23:42ils ont des oreilles mais ils ont de la mémoire.
23:44Deuxièmement, allons ces 4 ou 5 brebis galeuses,
23:47ce n'est pas 4 ou 5 brebis galeuses, c'est plus de 50 brebis galeuses,
23:51ceux qui se sont exprimés avec des propos racistes, antisémites,
23:56homophobes, tout ce que vous voulez.
23:57Troisièmement, regardez, on dit, mais dès qu'on critique le Rennes,
24:01on dit, vous ne respectez pas les électeurs, c'est l'espèce de bouclier.
24:04Monsieur Mardela, il avait dit quoi sur l'Ukraine ?
24:07Il avait dit, on soutiendra l'Ukraine.
24:10Il est avec qui, là ?
24:11Trois jours après, avec Orban, qui est russophile.
24:15– Qui est en déplacement.
24:17– Ça, c'est pas respecter les électeurs, voilà.
24:22– Deux questions encore, Éric Dupond-Moretti,
24:23la première, si je suis votre logique sur le Rassemblement national,
24:28est-ce qu'il faut, la semaine prochaine, les empêcher d'accéder
24:31à des postes à responsabilité à l'Assemblée nationale ?
24:33Ils ont été, lors de cette législature, entre 2022 et 2024,
24:36ils ont eu des postes de vice-président de l'Assemblée nationale.
24:38Est-ce qu'il faut mettre un cordon sanitaire comme le demande la gauche ?
24:43– D'abord, ces élections sont des élections démocratiques, d'accord ?
24:49Moi, je n'ai rien à dire là-dessus.
24:50– Démocratique, sauf qu'il y a d'un côté la gauche qui dit, il faut empêcher.
24:54D'ailleurs, en gros, il suffit, si tout le monde se met d'accord,
24:57on peut empêcher les membres du Rassemblement national
24:58d'accéder à ces postes à responsabilité.
25:00Et d'autres disent, au contraire, précisément comme ils ont fait,
25:02140 députés, ils ont vocation à accéder à ce type de postes.
25:06– Pourquoi vous ne me laissez jamais finir mes propos ?
25:09Ça doit être bien trop lent pour vous.
25:11Bon, le barrage, il a eu lieu aux dernières élections,
25:14c'est les Français qui ont fait que M. Bardella,
25:17qui s'y voyait déjà, n'est pas un matignon.
25:20Bien, il y aura un certain nombre de discussions,
25:23et les députés voteront de la même façon d'ailleurs,
25:26ils voteront pour l'élection du président de la présidente de l'Assemblée nationale.
25:30– Est-ce qu'un vice-président RN de l'Assemblée, ça vous choque ?
25:32– Moi, à titre personnel, moi ? Plutôt, oui.
25:36– Donc, ça c'est une réponse claire, il faudrait plutôt faire en sorte
25:40qu'il n'accède pas à ces responsabilités.
25:41– Mais elle n'engage que moi.
25:43– Mais c'est clair, et c'est vous ce soir que j'interroge sur ce plateau.
25:46– Qui a été invité, voilà.
25:47– Une dernière question, Éric Dupond-Moretti,
25:49il y a quelques semaines, c'était sur ce plateau,
25:50je vous demandais si vous aviez mis votre robe d'avocat au pressing.
25:54Même question.
25:56– Qu'est-ce que je vous avais répondu ?
25:57– Pas encore.
25:59– Et bien, pas encore.
26:00– Qu'est-ce que vous allez faire après, puisque vous disiez,
26:03si d'aventure, je dois quitter la place Vendôme,
26:06ce sera avec un pincement au cœur.
26:07Il faut dire que la perspective se rapproche plus
26:09que quand je vous posais la question il y a quelques semaines,
26:10puisqu'il n'y avait pas encore cette dissolution.
26:13C'est quoi la suite pour Éric Dupond-Moretti ?
26:14C'est redevenir avocat, c'est monter sur les planches ?
26:18Je rappelle que vous aviez effectivement été au théâtre.
26:21Est-ce que c'est être président du Conseil constitutionnel,
26:23comme on l'a lu dans les colonnes de l'opinion ?
26:26C'est quoi la suite pour vous ?
26:27– Écoutez, ce n'est pas moi qui me suis exprimé dans les colonnes de l'opinion.
26:30Je pense que vous avez pu le constater,
26:32à la lecture forcément attentive de cet article.
26:35Bien, je n'ai rien à dire de plus, je ne sais pas,
26:40je ne me projette pas dans la perspective de l'après.
26:43Je vous dis simplement que ma place de ministre,
26:46même si j'y suis attaché, même si j'aime les gens avec qui je travaille,
26:50même si on a un certain nombre de textes importants
26:53pour la sécurité de nos compatriotes,
26:55même s'il y a tout ça, si je devais partir,
26:57monsieur, pardon, je ne vais pas vous dire d'un côté,
27:00ils sont incapables de nous sortir un programme législatif
27:03parce qu'ils veulent des postes et ils veulent être Premier ministre,
27:07ministre, etc.
27:08Moi, je ne suis pas dans cela.
27:10Donc, si je dois partir, j'aurai, oui, un pincement au cœur,
27:13je partirai, et alors ensuite, vous m'inviterez,
27:15puis je vous dirai ce que je fais.
27:16– Mais vous avez une petite idée quand même ?
27:18– Oui, mais elle ne vous regarde pas forcément, voilà.
27:22Écoutez, j'ai ma part d'intime, je viens de croire ici…
27:25– C'est pas un secret ?
27:27– C'est pas un secret, monsieur Duhamel, mais pardon,
27:30je ne suis pas suffisamment intime avec vous
27:32pour vous dire les choses que j'envisage,
27:34mais j'envisage aussi de rester ministre.
27:36Et si ça ne doit plus être le cas pour le pays,
27:39j'accepterai cela parce que, au fond, je vous l'ai dit,
27:43les États d'âme, voilà, on en a tous,
27:46mais le pays, c'est quand même beaucoup plus important.
27:48Et je ne peux pas adresser ce message-là aux nouveaux élus
27:51sans faire en sorte que je ne me l'applique pas moi-même, voilà.
27:56– Merci beaucoup, Éric Dupond-Moretti, d'avoir été l'invité de…
28:00On patientera, ce n'est pas notre principale qualité,
28:01mais on patientera.

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