Tous les matins après le journal de 8h30, Emmanuelle Ducros dévoile aux auditeurs son «Voyage en absurdie», du lundi au jeudi.
Retrouvez "Voyage en absurdie" sur : http://www.europe1.fr/emissions/chronique-en-absurdie
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00:00Emmanuelle Ducrot bonjour. Bonjour Dimitri, bonjour à tous. Vous nous parlez ce matin d'une affaire d'eau, beaucoup d'eau dans cette chronique.
00:06Oui, hier c'était la journée mondiale de lutte contre la désertification et la sécheresse. Je vous en parle avec un peu de retard mais je le fais parce qu'hier le BRGM a publié une carte qui a attiré mon attention.
00:17Le BRGM c'est le Bureau de Recherche Géologique et Minier, c'est un établissement public spécialisé dans l'étude des sous-sols.
00:23Il a donc publié une impressionnante carte de France animée, on y voit la reconstitution des nappes phréatiques depuis le 1er janvier 2023.
00:31Ah oui, on se rappelle, début 2023 c'était la grande sécheresse, on partait de très loin.
00:34Oui, c'est ce qu'explique le BRGM. En janvier 2023, en plein hiver donc, 80% des nappes phréatiques du territoire français étaient à un niveau bas ou très très bas.
00:43En juin 2023, c'était la catastrophe. Un an après, on est dans une situation paradoxale où plus de 90% des nappes du territoire sont à un niveau compris entre le modérément haut et le très haut.
00:54Le printemps 2024 a été le plus humide des 15 dernières années, Anissa le sait très bien. Après le déficit criant des nappes, elles sont désormais gorgées d'eau, elles débordent.
01:03Bon, ça a l'air d'être une bonne nouvelle, qu'est-ce qu'il faut comprendre de cette carte ?
01:06De cette carte et de l'analyse dans le temps, que la France dans l'absolu ne manque pas d'eau, mais que la répartition de la pluviométrie devient erratique avec le changement climatique, avec des épisodes de sec et de pluie hors normes.
01:17Et là on se dit, et si on avait une solution supplémentaire pour stocker l'eau quand elle abonde, comme maintenant ?
01:22Oui, ça paraît évident en fait de dire ça.
01:24Ben pas pour tout le monde. C'est le moment de reparler du fameux débat sur les réserves de substitution. Vous savez, c'est bassine, comme disent les opposants qui les détestent tant.
01:32Personne ne dit que c'est une solution universelle, mais le niveau des nappes phréatiques à maintenant démontre l'absurdité de l'opposition.
01:39Parlons par exemple de la région Poitou-Charentes, là où il y a par exemple cette bassine de Sainte-Sauline.
01:43Faible relief, sol calcaire filtrant, les nappes phréatiques se vident et se remplissent très très vite.
01:48Et quand elles sont pleines, comme depuis des mois, comme maintenant, elles débordent, l'eau part directement à la mer.
01:54La stocker, ça ne laisse pas le milieu, ça serait utile en été non seulement aux agriculteurs, mais aussi à la biodiversité, au soutien des rivières.
02:01Ne pas le faire, ne pas stocker cette eau, ça répond seulement à une préoccupation idéologique.
02:06C'est une fantaisie de gens qui n'ont jamais manqué de nourriture.
02:09Mais il va falloir mettre le logiciel à jour, parce que le changement climatique nous prive de cette sécurité.
02:14Pour l'instant, comme le dit un agriculteur du Poitou-Charentes, on pleure deux fois à l'inondation et puis à la sécheresse.
02:20Absolument, ça ne va jamais. Soit il y en a trop, soit il n'y en a pas assez.
02:24De plus en plus.
02:26Signature Europe 1, Emmanuel Ducrox, merci beaucoup Emmanuel.