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Tous les matins après le journal de 8h30, Emmanuelle Ducros dévoile aux auditeurs son «Voyage en absurdie», du lundi au jeudi.
Retrouvez "Voyage en absurdie" sur : http://www.europe1.fr/emissions/chronique-en-absurdie

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Transcription
00:00Emmanuelle Ducrot, c'est à vous. Bonjour Emmanuelle. Bonjour Dimitri. Bonjour à tous. On va parler de ce chiffre terrible révélé hier, celui des violences
00:06conjugales. Police et gendarmerie l'an dernier ont enregistré
00:11271 000 victimes, c'est près de 1000 chaque jour.
00:13271 000 plaintes, ce sont les chiffres communiqués hier par le ministère de l'intérieur.
00:17Ils sont marqués par une hausse de 10 % en un an et par un doublement depuis 2016. Et qu'est-ce qui explique cette
00:24inflation de violences conjugales ? Alors paradoxalement, et je prends toutes les précautions qui s'imposent, une amélioration de la situation
00:29pas celle des victimes en elles-mêmes évidemment, mais selon les services du ministère de l'intérieur, un contexte de libération de la parole et
00:36d'amélioration des conditions d'accueil des victimes.
00:39Le tabou social autour des violences conjugales existe encore, mais il est en train très doucement de se lever. Ça tient à plusieurs choses.
00:46Les campagnes de prévention, la publicité faite autour du numéro d'appel gratuit
00:513919 qui donne des conseils aux victimes,
00:53puis un traitement médiatique accru, et puis aussi la formation des policiers et des gendarmes
00:58pour mieux recueillir les témoignages et les plaintes. Alors les violences paraît-il sont toujours largement
01:04sous-déclarées. Les services de l'état reconnaissent qu'une grande partie des faits n'est jamais signalée ou alors elles le sont très tardivement. Une enquête
01:11statistique menée en 2022 par les services de l'état estimait que seuls 14 %
01:15des victimes avaient finalement porté plainte pour les faits subis dans l'année écoulée.
01:20Il y a encore un immense chemin à parcourir. Les services de l'état ont recensé 115 homicides conjugaux commis en France en
01:282023 et quatre fois plus de tentatives. C'est un tous les trois jours. Qu'est-ce que l'on sait des victimes ?
01:32Alors elles sont à 85 % des femmes, à 15 % des hommes, et les mises en cause sont à 86 %
01:38les hommes. La plupart des victimes, les trois quarts en fait, ont entre 20 et 45 ans.
01:42Et pour ce qui concerne les violences en elles-mêmes, dans les deux tiers de cas on a affaire à des violences physiques.
01:48Pour le tiers estompe, à des violences verbales, psychologiques, du harcèlement, des menaces.
01:534 % des victimes rapportent en plus des faits de violences sexuelles.
01:56Une forme d'abus n'excluant pas évidemment les autres. Pour 2 % des victimes,
02:01les faits ont mené au suicide ou à une tentative de suicide selon les services de l'état. Et la situation est la même sur tout le
02:06territoire ? Non, il y a des grandes disparités territoriales. Le Pas-de-Calais, la Réunion, le Nord, la Somme et la Seine-Saint-Denis
02:13figurent parmi les départements qui affichent les plus les plus forts taux de victimes enregistrées pour 10 000 habitants.
02:19Pour les services de l'état, les communes rurales affichent globalement moins de violences conjugales
02:24enregistrées. Et le taux des femmes victimes de violences augmente avec la taille des communes dans lesquelles elles résident.
02:29Alors le savoir n'est pas du tout anecdotique parce que ça doit permettre de mieux orienter les politiques publiques
02:34pour poursuivre la libération de la parole et l'accueil des plaintes. C'est quoi le numéro d'appel ?
02:3939 19. Voilà. Gratuit, 7 jours sur 7, 24 heures sur 24. C'est toujours bien de le rappeler.
02:45Merci beaucoup. Signature Europe 1 Emmanuel Ducrot.