• il y a 6 mois

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00:00Bonjour à tous et bienvenue pour cette deuxième journée des épreuves de spécialité du
00:17BAC.
00:18Nous nous retrouvons aujourd'hui pour corriger l'épreuve de HLP de ce mardi 21 mars.
00:24Et pour cela, j'accueille Laurent Payet-Chevalier.
00:26Bonjour.
00:27Bonjour.
00:28Vous êtes professeur au lycée Notre-Dame-du-Grand-Champ à Versailles et donc nous allons corriger
00:32ensemble la partie philosophie de l'épreuve de HLP.
00:36Alors, nous allons voir un petit peu ce sujet.
00:39Donc, nous avions un texte de Nietzsche et donc avec un premier exercice d'interprétation
00:44philosophique.
00:45Qu'est-ce que vous avez pensé de ce sujet ?
00:48C'est un texte somme toute très classique, peut-être avec deux petites difficultés.
00:52Une au tout début du texte, sur la question du moi, est-ce que c'est un mot, est-ce
00:57que c'est une réalité ?
00:58Et puis à la fin du texte, où l'auteur semble littéralement se contredire.
01:01Il se contredit carrément.
01:03Il se contredit carrément.
01:04Et une fois qu'on a dépassé cette difficulté, alors effectivement, on regarde dans l'intitulé
01:12de l'exercice, donc d'après ce texte, pourquoi sommes-nous tous autre chose que
01:16ce que nous paraissons être ? La difficulté, c'était d'avoir un « nous » dans l'intitulé
01:21alors qu'on parle du moi.
01:23Exactement.
01:24Alors, ça peut paraître extrêmement surprenant puisque le sujet dit « nous », « sommes-nous
01:27tous autre chose que ce que nous paraissons être ? » alors que le sujet traite de moi.
01:31Quel rapport entre le moi et le nous ? En fait, il faut se rappeler que dès le début
01:35du texte, en fait, ce qu'on appelle le moi est une question de langage.
01:40Nietzsche, dès le début, veut faire la différence entre une réalité et la manière
01:45de le dire.
01:46Et toute la question dès le début, finalement, c'est une question de philosophie du langage.
01:50Quand j'emploie le mot « moi », qu'est-ce que je dis ? À quoi cela réfère ?
01:55Chez Nietzsche, il y a une petite tendance, alors ceux parmi nous, de nos camarades, de
01:59nos élèves qui sont lecteurs de Nietzsche, ils le savent très bien, pour Nietzsche,
02:02un mot, surtout quand cela concerne l'être humain, un mot décrit une réalité du corps,
02:06précise.
02:07Mais justement, là, le moi ne décrit aucune réalité spécifique.
02:11Bien plus, dit-il, le moi c'est un langage, des préjugés, on a l'impression qu'il
02:16y a un contenu, qu'il y a quelque chose là, mais en fait, ce n'est pas le cas.
02:20Alors la première difficulté consistait peut-être à montrer que le moi, ce mot, ne permet pas
02:26vraiment de décrire la chose à cause du langage et des préjugés.
02:30Alors qu'est-ce que l'on décrit quand on veut dire « moi » ? Alors si on descend
02:34un tout petit peu dans le texte, on voit qu'il y a une suite de mots, la colère,
02:40la haine, l'amour, ça doit nous inquiéter.
02:43Comment se fait-il qu'on passe de l'unité du mot « moi » à une pluralité de termes
02:50Est-ce que cette pluralité de termes est finalement plus adéquate pour décrire le réel ?
02:54Nietzsche dit que non, parce que si on remonte à la ligne troisième, il parle de superlatif,
02:59d'état extrême.
03:01La colère, qu'est-ce que c'est ? C'est un état extrême du corps.
03:03La haine, c'est un état extrême du corps, l'amour aussi.
03:07Mais alors, si ce sont des états extrêmes du corps, est-ce qu'ils peuvent dire ce que je suis ?
03:13Littéralement non, parce que je ne suis pas une colère, je ne suis pas une haine,
03:19je ne suis pas l'amour, je suis autre chose.
03:22Et alors, toute la difficulté du texte est là.
03:24Qu'est-ce que je peux être si je ne suis pas l'amour, la haine que j'exprime ?
03:30Et bien peut-être que là, encore chez Nietzsche, il faut faire attention aux virgules.
03:35L'amour, ou plutôt la colère, virgule la haine, la haine virgule l'amour.
03:40Et virgule que Nietzsche lui-même comment ?
03:43Des degrés intermédiaires, atténués, même des degrés inférieurs.
03:47Ce petit quelque chose qu'il y a entre les deux, entre la colère et la haine,
03:51ces états ne se suivent pas immédiatement.
03:54Il y a quelque chose, qu'est-ce que c'est ?
03:56On n'est jamais que colère, on n'est jamais que amour.
03:59Exactement, il y a quelque chose entre les deux.
04:01Et comment nommer ce quelque chose ?
04:03Problème, il semble que nous n'ayons pas de mot.
04:07Alors, immédiatement, Nietzsche va renvoyer ces états, la colère, la haine, à des quantités,
04:13tout bien pesées, à des accumulations, des quantités,
04:18comme un débordement de ce que je suis.
04:22Et donc des choses qui sont observables.
04:24Et là, dans le texte de Nietzsche, il y a un premier renversement.
04:29Justement, les choses sont observables.
04:31Il dit, cela est fait pour égarer l'observateur,
04:35et l'observateur, il va l'opposer à l'être agissant.
04:39Il y a donc deux manières de voir les choses.
04:41Je peux me regarder moi-même comme un observateur extérieur,
04:44et me définir par ma colère, la haine, l'amour, etc.
04:48Mais je ne suis pas un observateur de moi-même, c'est une illusion.
04:51Je suis en réalité, quoi ?
04:53Un être agissant.
04:55Et si alors, à partir de maintenant, nous reprenions la réflexion sur le moi,
05:00non pas en tant qu'observateur, mais en tant qu'être agissant.
05:03Un être agissant qui croit, qui refuse de prendre sur lui-même
05:08les mots préfabriqués pour se dire.
05:11Alors là, il y a un problème.
05:13C'est qu'on est coincé avec.
05:15Comment exprimer autrement la colère qui est la mienne ?
05:18Je suis en colère.
05:19Comment exprimer autrement la joie ? Elle est là.
05:22Mais, regardons bien le texte de Nietzsche.
05:25Il dit que nous faisons une erreur logique.
05:27Il dit, et je le cite,
05:29Nous tirons une conclusion d'un matériau
05:31dans lequel les exceptions l'emportent sur la règle.
05:35Tiens donc, une conclusion, c'est logique.
05:39Pourquoi donc Nietzsche parle-t-il ici de conclusion, plus bas d'alphabet,
05:43alors qu'il nous a semblé qu'on était dans l'ordre de l'affectif ou du psychologique ?
05:48C'est parce qu'en fait, Nietzsche, dès le début, procède par négation.
05:51Il a un raisonnement logique.
05:52Il a un raisonnement logique, par négation.
05:54Je ne suis pas la colère.
05:55Je ne suis pas cela.
05:56Le langage ne dit pas.
05:59Cela laisse la possibilité, en fait, de dire ce que je suis.
06:03Mais le dire comment ?
06:05Comment le moi peut-il finalement dire ce que je suis,
06:07alors que nous venons de dire que le moi ne permet pas de dire ce que je suis ?
06:11Parce que nous avons changé de point de vue.
06:13Il ne s'agit plus du point de vue de l'observateur, mais de l'être agissant.
06:17Il dit, et je le cite à la fin,
06:18Or, cette opinion sur nous-mêmes, que nous avons trouvée par cette mauvaise voie,
06:23que ce qu'on appelle le moi ne laisse pas de participer de notre caractère et de notre destin.
06:28Oui, cela fait partie de moi, mais cela participe de moi.
06:33Donc, ce n'est pas tout moi, mais c'est compris ou c'est contenu dans ce que je suis.
06:37Donc, finalement, la question, pourquoi sommes-nous toute autre chose que ce que nous paraissons être ?
06:40Pour Nietzsche, d'une part, parce que le langage échoue à dire cette réalité,
06:46que les mots que j'emploie dans leur multiplicité,
06:49en fait, ne font que décrire des états comme des quantités, etc.,
06:53auxquels je ne peux m'identifier.
06:54Je ne suis pas la haine, je ne suis pas la colère.
06:55Mais, peut-être que fondamentalement, ces mots étant des mots d'observateur,
07:00ne sont pas des mots de l'être agissant.
07:02Et on pourrait même se demander, est-ce que l'être agissant, finalement, a besoin de se dire ?
07:06Ou est-ce qu'il ne suffit pas d'être, d'agir, tout simplement ?
07:10La parole peut-elle dire le moi ?
07:12Ou le fait d'être agissant, le fait d'être inséré dans le réel, finalement, ne suffit-il pas ?
07:19Toute la question.
07:20Toute la question, oui.
07:22Eh bien, merci beaucoup, Laurent, pour ce corrigé.
07:25Je vous rappelle qu'un corrigé écrit de l'épreuve de HLP
07:27est disponible sur le site de l'étudiant.
07:29Et nous nous retrouvons tout de suite pour corriger la partie littérature.
07:41Nous corrigeons donc maintenant l'essai littéraire du sujet d'HLP.
07:44Et pour cela, j'accueille Valentin Grimaud.
07:46Bonjour.
07:47Bonjour.
07:47Donc, vous êtes professeur au lycée Frédéric Joliot-Curie à Damaril-Elysse.
07:52Donc, sur cet essai littéraire,
07:57on avait une référence à un thème de cours, la recherche de soi.
08:00Qu'est-ce que vous avez pensé de ce sujet ?
08:02C'est vrai que quand on le lit pour la première fois,
08:05on se dit quand même que ça tombe pile dans un thème du cours.
08:09En effet, comme vous l'avez dit, le premier semestre terminal,
08:12qui est sur la recherche de soi,
08:15et qui permet de remobiliser les deux sous-thèmes,
08:19qui sont l'expression de la sensibilité et les métamorphoses du moi.
08:23Le moi qui est un mot qu'on retrouve dans la formulation du sujet.
08:28Alors du coup, qu'est-ce qu'il fallait comprendre dans le sujet ?
08:31Enfin, comment on comprenait le sujet ?
08:32Est-ce qu'il y avait des termes importants à définir ?
08:35Alors, dans la question du sujet,
08:38qui est la littérature permet-elle de déchiffrer l'alphabet de notre moi ?
08:42Il y a une citation du texte de Nietzsche sur lequel les élèves ont travaillé.
08:48Donc d'abord, il me semble que la borne importante, c'est celle de la littérature.
08:52Donc il faut prendre tout ce qui a à voir avec l'utilisation du langage,
08:56à l'écrit, à l'oral, l'utilisation des mots.
09:01Ce qui s'apparenterait justement à ce que Nietzsche appelle le royaume des mots dans son texte.
09:08Donc il faudra veiller pour les candidats à avoir surtout des exemples littéraires,
09:13au moins 90 %, même si on peut parfois valoriser des parallèles avec d'autres formes d'art.
09:19C'est une question totale qui demande, avec ce « permet-elle »,
09:23si la littérature a cette capacité, cette liberté, cette possibilité.
09:28Donc c'est un type de question qui invite à une réflexion d'ordre dialectique,
09:34même si on essaiera de ne pas être dans une réponse trop binaire,
09:38en oui et en non, mais en essayant de montrer quand même des nuances et des tensions.
09:44Donc qu'est-ce qui fait l'objet de la question ?
09:46C'est de savoir si on peut déchiffrer, donc à comprendre avec des synonymes,
09:50décoder, analyser, interpréter, lire entre les lignes, rendre compréhensible.
09:57Est-ce qu'on peut décoder l'alphabet de notre moi ?
10:01Le moi qui s'opposerait au « je », qui serait plutôt la surface, la manière dont on s'exprime,
10:06le moi serait plutôt cette entité intérieure caractérisée par Nietzsche par les pulsions,
10:12les processus internes, donc quelque chose qui est caché en nous, dont l'accès est plus difficile.
10:18Comment est-ce qu'on pourrait arriver à déchiffrer son alphabet ?
10:22Et donc avec l'alphabet, il faut comprendre l'idée que notre moi aurait une langue étrangère,
10:27qu'il ne serait pas la nôtre.
10:29Et donc, comment est-ce qu'il serait possible que notre alphabet,
10:32celui de notre langage, puisse rendre l'alphabet du moi ?
10:36Dans l'opposition de ces deux langues, est-ce que la littérature peut rendre lisible le moi intérieur ?
10:43Ça, c'est la problématisation du sujet, du coup.
10:45Il me semble qu'on pourrait reformuler en effet la question en se demandant
10:50si la littérature peut traduire le moi intérieur,
10:53sachant que toute traduction peut être tout à fait infidèle,
10:57mais peut aussi être créatrice dans le sens où elle apporte quelque chose de nouveau.
11:02Et du coup, quelles connaissances on pouvait mobiliser ?
11:05Il était important de mobiliser pour ce sujet ?
11:08Il me semble qu'il y a quelques viviers d'exemples qui étaient impossibles à échapper,
11:13qu'il faut donc exploiter correctement,
11:16qui ne doivent pas juste être des mentions, mais qui doivent être utilisées dans l'argumentation.
11:21Bien sûr, les confessions de Rousseau, je pense, sont incontournables.
11:27Peut-être aussi des poètes romantiques, comme Hugo,
11:31qui ont exprimé leurs émotions, qui ont fait appel au lyrisme.
11:36Peut-être aussi le symbolisme, qui a précisément une démarche de déchiffrement du monde,
11:42de décodage de ce qui est caché derrière la nature et les apparences.
11:46On peut penser aux correspondances de Baudelaire, par exemple,
11:49ou aux lettres du voyant de Rimbaud.
11:53Les lettres qui peuvent être des lettres épistolaires,
11:56mais qui peuvent être des lettres d'un alphabet qui serait caché derrière le réel.
12:00On peut penser aussi aux entreprises de monologue intérieure,
12:04à l'écriture de Virginia Woolf, puis peut-être à Samuel Beckett,
12:08ou enfin à des auteurs et autrices qui ont donné dans l'autofiction,
12:14donc l'écriture de soi, la fictionalisation de soi.
12:17Pas mal de références possibles sur ce thème.
12:21Est-ce que vous pouvez proposer un plan qu'on aurait pu faire sur ce sujet ?
12:28Oui, je vous propose un plan en deux parties.
12:31Il y aurait deux orientations qui sont en tension
12:35et qui montrent un certain rapport de la littérature entre les mots et le réel.
12:44Dans une première partie, on pourrait montrer que la littérature
12:46est bien une entreprise de décodage et que par les mots, elle fixe,
12:50elle essaye de fixer l'alphabet du moi.
12:53Trois déclinaisons de cette idée-là.
12:54D'abord, elle permet l'expression de soi,
12:57elle permet de faire ressortir nos émotions, elle permet le lyrisme.
13:03On peut penser par exemple aux méditations poétiques,
13:06qui est l'idée d'une réflexion de Lamartine,
13:08avec des poèmes comme L'Isolement ou Le Lac.
13:11Mais la littérature permet aussi de s'analyser soi-même
13:15et de donner un sens à sa propre vie.
13:17Pensons aux entreprises autobiographiques ou mémorialistes,
13:21par exemple celle de Chateaubriand avec les mémoires d'Outre-Tombe,
13:24qui cherche à donner un sens à sa vie grâce aux mots.
13:28Enfin, une troisième déclinaison peut être la littérature
13:31comme décodage du moi intérieur derrière le jeu social.
13:37Donc, toutes les littératures qui sont plutôt avec un angle sociologique,
13:43comme par exemple les ouvrages d'Annie Ernaux,
13:45ou ceux d'Edouard Louis ou de Didier Ribon,
13:48qui cherchent derrière l'apparence une identité peut-être plus profonde.
13:55Mais malgré cela, il semble que même si la littérature
13:58cherche à décoder le moi et son alphabet,
14:03elle se heurte à l'impossibilité de totalement le traduire.
14:08En effet, imaginez, si vous connaissez l'alphabet d'une langue,
14:11ça ne vous garantit pas la compréhension de cette langue.
14:13Ce n'est pas parce qu'on connaît l'alphabet d'une autre langue
14:16qu'on comprend les mots ou même les phrases.
14:18Donc, deux idées dans cette deuxième grande partie.
14:23D'un côté, la littérature excelle peut-être dans le fait de montrer l'impossibilité
14:28d'une connaissance parfaite de ce langage, du moi.
14:32Ce qu'on a pu voir, par exemple, dans le surréalisme,
14:34avec l'entreprise d'enregistrement des rêves ou de l'inconscient,
14:38qui montre qu'on approche quelque chose qui parle différemment,
14:42qui parle une autre langue.
14:44Ou peut-être le nouveau roman, le théâtre de l'absurde,
14:46qui s'interroge sur la possibilité de se connaître soi-même.
14:50Pensons à Enfance de Nathalie Sarraute,
14:53ou peut-être au personnage Molloy dans le livre de Samuel Beckett.
14:58Enfin, il me semble qu'on pourrait finir par l'idée que la littérature,
15:02en cherchant à traduire ce langage du moi,
15:06n'y arrive pas totalement et donc comble le vide avec de la création.
15:12Ce qui serait par exemple le cas d'Arthur Rimbaud,
15:15qui dit « Je est un autre » et qui va essayer d'inventer autre chose.
15:20Ou alors de Marcel Proust, qui sur un long roman en sept tomes
15:24va déployer toutes les possibilités de sa conscience.
15:28Ou enfin, par exemple, avec l'exemple de Georges Pérec,
15:31qui, dans W, le Souvenir d'enfance,
15:35comble les manques dus au trauma de sa propre histoire
15:40avec une histoire inventée, qui est celle de W.
15:43Et W, qui est donc un nom qui est résumé sous une lettre de l'alphabet.
15:49Effectivement.
15:50Écoutez, merci beaucoup, Valentin, pour tous ces éléments de correction.
15:54Je vous rappelle que le corrigé de l'épreuve de HLP écrit
15:57est disponible sur le site de l'étudiant.
15:59Sur la chaîne YouTube, vous allez pouvoir retrouver également
16:02les corrigés vidéo des épreuves de SES et de mathématiques du mardi 21 mars.
16:07Et vous retrouverez également les corrigés vidéo
16:10des épreuves de SES, mathématiques et physique-chimie d'hier,
16:13donc du lundi 20 mars.
16:15Et sur le site de l'étudiant, vous allez retrouver tous les corrigés écrits
16:18des autres épreuves de spécialité.
16:20Merci à tous de nous avoir suivis.
16:29Sous-titrage Société Radio-Canada

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