Tous les jours dans Culture Médias, Thomas Isle dresse le portrait sonore de l'invité. Ce vendredi, c’est Élodie Frégé, pour le 28e Festival de la Correspondance de Grignan 2024 du 2 au 6 juillet avec pour thème "Lettres de héros".
Retrouvez "Le portrait sonore de l'invité" sur : http://www.europe1.fr/emissions/le-portrait-inattendu
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00:00C'est un plaisir de recevoir ce matin la chanteuse et comédienne Elodie Frégez. Bonjour Elodie !
00:05Bonsoir !
00:06Bonsoir !
00:07Et merci d'être là parce que je sais que vous avez galéré pour venir aussi.
00:10Ah oui mais maintenant j'utilise le Vélib à tout prix, ou mes pattes tout simplement, qui sont encore valides.
00:17Mais ça devient très dangereux en fait, très très dangereux. J'ai failli mourir trois fois juste pour venir jusqu'à là.
00:23Merci d'être là.
00:24C'est vrai que la circulation est complexe, même à vélo vous imaginez ? Si on reste courtois, ça va !
00:30Oui voilà c'est ça, mais c'est pas toujours le cas.
00:32Alors avant de parler du festival dans lequel vous vous mettez dans la peau de Marilyn Monroe,
00:37on va dresser d'abord votre portrait sonore des petits sons pour mieux vous connaître. Voici le premier.
00:45C'est tout moi !
00:47Votre grand-père maternel était accordéoniste, c'est avec lui que vous découvrez la musique,
00:54mais votre premier instrument ce n'est pas un accordéon, c'est un orgue. Pourquoi l'orgue ?
00:59Comment vous savez ça ? Je l'ai retrouvé il n'y a pas longtemps, figurez-vous, c'est un petit orgue,
01:06il doit y avoir deux octaves, qui fait vraiment un son très très typique des années 80.
01:13J'avais commencé à prendre les notes et le solfège sur ce petit clavier,
01:17qui fonctionne toujours avec de très grosses piles, qui utilise énormément d'énergie.
01:22Ouh la honte ! Je suis passée à la guitare.
01:25À force de voir et d'entendre votre père jouer notamment ça à la guitare.
01:29Non ce n'était pas le radeau de la méduse, ce bateau qu'on se le dise au fond des portes.
01:39C'est vraiment le chanteur qu'on a envie d'imiter, on ne peut pas s'en empêcher.
01:43On ne peut pas le chanter normalement.
01:45D'ailleurs mon père l'imitait super bien, vocalement il y avait vraiment entre la moustache et l'imitation.
01:52Guitaristiquement je ne me souviens plus trop, mais en tout cas ça m'a donné envie d'apprendre la guitare.
01:56Vous avez voulu faire de la guitare vous aussi, à vos huit ans, votre grand-mère vous a offert une guitare.
02:01Que j'ai toujours aussi, une guitare espagnole, nylon, qui sonnait assez grassement je trouve.
02:06Et que d'ailleurs je vais rejouer bientôt, parce que je l'avais oublié.
02:10Donc merci de me rappeler sa présence.
02:12C'est toujours votre instrument de prédilection la guitare.
02:14Oui, mais depuis quelques temps j'ai envie d'apprendre à jouer du piano,
02:19parce que ça me permettrait de composer différemment et de trouver d'autres harmonies, d'autres manières d'écrire.
02:25Et puis alors nous, Elodie Frégé, on vous a découvert avec ça.
02:28Tu as volé, tu as volé, non c'est pas moi, j'ai pas volé l'orange.
02:33Tu as volé, tu as volé, non c'est pas moi, j'ai pas volé l'orange.
02:39Parce qu'on pense toujours à Michel quand on entend l'orange de la Starac.
02:42Mais c'est aussi vous, c'est aussi votre histoire.
02:44A 21 ans vous remportez la finale de la Starac saison 3.
02:47D'ailleurs je me suis rendu compte en revoyant ces images de l'orange que visiblement vous chantiez tous en playback.
02:52Que j'avais changé de sexe.
02:54Non pas ça, mais vous chantiez tous en playback sur cette chanson.
02:57Ah bon ? Je ne me souviens pas.
02:59Je ne pensais pas qu'à la Starac on chantait en playback parfois.
03:01Mais là visiblement, alors c'était peut-être que pour cette chanson-là.
03:03Je ne me souviens pas du tout.
03:04Quel souvenir vous gardez ?
03:05Parce que j'ai fait tellement de fausses notes je crois à cette époque-là que je ne suis pas sûre de chanter en playback.
03:10Il paraît que vous n'aimez pas trop revoir ces images.
03:12Je ne suis pas hyper à l'aise avec...
03:15Alors je ne sais pas si c'est lié à un sentiment du trac et de l'angoisse que j'éprouvais à ce moment-là.
03:21Parce que c'est vrai que c'était quand même quelque chose, émotionnellement.
03:24Ou si c'est juste parce que j'ai conscience que je ne m'étais pas encore trouvée.
03:28Et que j'ai l'impression d'avoir affaire à une étrangère.
03:31Et même vocalement, je ne m'étais pas...
03:33C'est très étrange de m'entendre chanter parce que ce n'est pas la même voix, ce n'est pas la même incarnation.
03:39Et ça me fait un peu bizarre.
03:41Mais après je ne renie rien.
03:43Je suis très heureuse de passer par là.
03:45J'ai LP Gay.
03:46C'est vrai que vous avez changé d'image après, notamment avec ce titre.
03:55À l'odeur de ton odeur.
03:57Au doigt, il fait chaud.
04:00On passe sur les lèvres.
04:02On l'aime bien ce titre.
04:03C'est une belle chanson.
04:04Je ne m'en lasse pas.
04:05Merci Benjamin Biolay pour ce cadeau.
04:07Benjamin Biolay sur le jeu des sept erreurs.
04:09Des clips signés Catherine Breillat.
04:11On dit souvent que le deuxième album...
04:13Parce que ça c'était votre deuxième album.
04:14Et Jacob Van Dormaal pour ce clip-là.
04:16Très bien.
04:17Et on dit souvent que le deuxième album est déterminant dans la carrière d'un artiste.
04:20Ça l'a vraiment été pour vous là, pour le coup.
04:22Parce que le premier album, vous l'assumiez peut-être un petit peu moins.
04:25Vous l'aimiez un peu moins.
04:26C'était juste à la sortie de L'Astaraque.
04:28Oui, c'est vrai qu'on n'avait pas tellement le temps d'aller écrire des chansons.
04:31De prendre le temps d'être inspiré.
04:33Et il y avait déjà des chansons qui étaient là à nous attendre.
04:36Quelque part sur un bureau de DA chez Mercury.
04:39Je salue Universal et Mercury qui m'ont accompagné pendant de longues années.
04:43Mais que j'ai quitté à l'amiable, évidemment.
04:47Et en fait, c'est vrai que j'avais essayé.
04:50J'avais écrit le texte de « Je te dis non » qui avait été réalisé par Catherine Bria pour le clip.
04:55Et c'était déjà quelque chose qui me mettait sur la voie du deuxième album.
04:59Il y avait trois chansons, je crois, qui étaient vraiment à vous.
05:01Oui, c'est ça.
05:03Et encore, c'était tout neuf, c'était tout frais.
05:05Je ne savais pas trop, je n'osais pas.
05:07Et puis, je me suis mise à écrire après.
05:09Parce que je crois que j'avais vraiment envie de m'exprimer avec mes propres mots.
05:13Et surtout, d'utiliser mon instrument qui était la guitare classique comme un instrument d'accompagnement.
05:19Et en fait, Benjamin m'a entendu jouer mes maquettes.
05:22Il m'a dit « Mais qu'est-ce que tu fais ? En ce moment, je t'ai vu à l'Astarak. »
05:25Et je lui ai joué des maquettes.
05:27Et il m'a dit « Mais tu ne chantes pas du tout pareil quand tu t'accompagnes et quand tu écris tes chansons. »
05:30C'est vrai que la révélation, elle a commencé à avoir lieu à ce moment-là.
05:34Voilà, et aujourd'hui, vous utilisez un autre instrument, votre voix, mais différemment.
05:38Puisque vous faites les correspondances de Marilyn Monroe.
05:41Et on va en parler dans un instant.
05:43J'ai eu peur.
05:45Moi-même, j'ai eu peur.
05:48On a tout de suite prévu.
05:50Vous êtes ventriloques.
05:52Et personne ne le sait.