• il y a 4 mois

Tous les jours dans Culture Médias, Thomas Isle dresse le portrait sonore de l'invité. Ce lundi, c’est Michèle Bernier, comédienne, pour la série "La Stagiaire", diffusion de la saison 9 à partir du 27 août à 21h10 sur France 3.

Retrouvez "Le portrait sonore de l'invité" sur : http://www.europe1.fr/emissions/le-portrait-inattendu

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Transcription
00:00Et puis elle était là il y a un an lors de la première de la saison et comme cette saison s'est très bien passée
00:05et que je suis un petit peu superstitieux, eh bien on l'a invitée de nouveau
00:08en cette rentrée pour lancer l'année en beauté. Bonjour Michel Bermier. Et bonjour Thomas, bonjour tout le monde.
00:14Merci beaucoup d'être là ce matin. Avant de parler de la nouvelle saison
00:18inédite de la stagiaire qui arrive demain soir, on va d'abord dresser votre portrait sonore. C'est la tradition.
00:23Des petits sons pour mieux vous connaître. Voici le premier.
00:31Vous êtes complètement fan de Clo-Clo, c'est vrai ça ?
00:38Oui je l'ai été surtout, très très jeune et ma maman m'avait offert des places à l'Olympia
00:47et elle comprenait pas pourquoi je gesticulais comme ça sur les bouteilles.
00:51Et donc c'était un rythme fou, c'était quelqu'un d'incroyable.
00:57Moi j'adore tellement danser et chanter en même temps et il faisait tout ça très très bien.
01:02Et puis c'est vrai que ça reste quand même, on met ça le soir à une soirée, ça ne parie même pas.
01:09C'est redoutable.
01:10Et oui, même mes enfants, même les jeunes aiment ça. C'est un truc de fou.
01:14Mais alors vous allez chanter ça aussi, écoutez.
01:28Mais oui, mais oui, l'école est finie.
01:31A l'âge de 8 ans, vous entrez dans une école privée, pour filles, dans le 16ème arrondissement de Paris.
01:36Il paraît que vous faites des danses et des tours de chants sur du Sheila dans la cour.
01:39C'est vrai ça ?
01:40L'école n'était pas privée, elle était publique mais bon c'est pas grave.
01:43Je me suis fait punir pour ça surtout. Je chantais Sheila dans la cour et la directrice n'aimait pas ça du tout.
01:52Donc j'étais collée tout le temps à cause de ça.
01:55Donc j'en ai parlé avec Sheila.
01:57C'est là qu'on voit que c'était vraiment une autre époque.
01:58Parce qu'aujourd'hui, un enfant qui chanterait Sheila à l'école, je pense que ça ne poserait pas énormément de problèmes.
02:02Il a une mention, je pense même.
02:04Surtout, il y en aurait peu, je pense. Je pense qu'il serait très très peu nombreux.
02:07Et en même temps, vous dites que vous étiez un petit peu à part à l'école, qu'on se méfiait de vous,
02:12notamment parce que vous ne portez pas le nom de famille de votre père. J'étais très étonné de ça.
02:16Oui, ce n'était pas très à la mode à l'époque. En fait, mes parents ne se sont jamais mariés.
02:22Et la loi française disait que celui qui déclarait l'enfant était considéré comme le père de l'enfant ou la mère de l'enfant,
02:30et donc avait l'autorité seule.
02:32Donc à ma naissance, mon père a dit, c'est ta mère qui va te déclarer.
02:39Et puis moi, tant pis quoi.
02:41Donc j'étais un peu née de père inconnu, alors que je connaissais très bien mon père.
02:48Et ma mère le connaissait aussi très bien.
02:50Ce qui fait que j'ai vécu pendant à peu près une dizaine, dix-douze ans, je portais le nom de ma mère.
02:57Et puis la loi a changé.
02:59Et donc c'était possible d'avoir deux parents qui n'étaient pas mariés et d'être reconnus par les deux.
03:07Donc en 1972, je crois que j'ai été reconnue par mon père.
03:11Mais je suis appelée Berniès à ce moment-là.
03:13Mais en attendant, à l'école, ça n'a pas toujours été ça ?
03:15Non, parce que ça ne se faisait pas trop.
03:17J'étais un peu la fille du diable, déjà.
03:19Professeur Choron, Haragiri, tout ça, ce n'était pas non plus...
03:21Oui, c'est ça aussi qui jouait.
03:23Ça jouait aussi, d'avoir des parents pas mariés, d'être un petit peu comme ça.
03:27Déjà une fille un peu dans l'originalité, ce n'était pas très très bien vu.
03:33Je l'aurais voulu longtemps d'ailleurs.
03:35Parce que ça m'a donné l'idée de dire, pourquoi est-ce qu'on est toujours puni de ses parents ?
03:42Même s'ils n'ont rien fait de mal.
03:44Mais c'est la réputation.
03:46J'imagine que pour tous les enfants qui ne comprennent pas pourquoi on n'aime pas leurs parents,
03:51pour telle ou telle raison, se disent, pourquoi c'est moi qui morfle aussi ?
03:55Est-ce qu'il est vrai qu'un jour, la directrice de l'école a même dit à votre mère,
03:59il faudra penser à un métier pour votre fille, elle est idiote ?
04:01Oui.
04:02Vraiment ?
04:03Vraiment.
04:04Cette phrase a été dite ?
04:05Oui, cette phrase a été dite.
04:07Vous savez, madame, votre fille est bête.
04:09Il va falloir penser à faire quelque chose.
04:11On a changé d'école déjà.
04:13Déjà on a changé d'école.
04:15Je suis peut-être bête, mais bon, ce n'est pas grave.
04:17Mais disons que cette espèce de phrase, où ma mère a été tellement choquée,
04:23et qu'on parle de sa fille comme ça,
04:25je n'ai jamais compris qu'on puisse dire une chose aussi horrible à un parent.
04:31Comme quoi, ils ont bien fait de penser que je n'étais pas si bête que ça.
04:35Et puis ce métier, finalement, vous l'avez trouvé.
04:42Générique du Petit Théâtre de Bouvard.
04:45Comment vous êtes arrivée là d'ailleurs ?
04:47Eh bien, à l'époque, j'étais au Café Théâtre,
04:50je jouais une pièce qui s'appelait « L'amour c'est comme un bateau blanc »,
04:54extrait d'une chanson du groupe Odeur, de l'époque.
04:57D'ailleurs, il y avait Antoine Decomte ce matin,
04:59et son très très copain, avec Ramon Pipin.
05:02Enfin, toute cette bande.
05:03Et puis on trouvait que c'était un peu rigolo,
05:05« L'amour c'est comme un bateau blanc »,
05:06ça faisait un peu cul-cul, guimauve,
05:08alors qu'on ne racontait pas des choses du tout comme ça sur scène.
05:11Et donc, à l'époque, traînait comme ça,
05:15dans tous les Café Théâtre de Paris,
05:17l'idée que Philippe Bouvard cherchait des jeunes comédiens
05:21pour faire des improvisations pour son émission de télévision.
05:25Donc, on était quelques-uns comme ça,
05:27à se dire « Bon, on va aller voir ce que c'est ».
05:31Et puis, en fait, Philippe était assis sur un bateau blanc,
05:37assis sur sa chaise, devant une table,
05:40dans l'entrée du petit pavillon Gabriel,
05:42là où enregistre Michel Drucker, depuis toujours.
05:45Et il avait son assistante, et puis son réalisateur,
05:49et une montre à côté de lui,
05:51et quand on est tous arrivés, il a dit « Bon, j'ai une demi-heure,
05:56donc qui commence ? »
06:03Et en plus, on ne savait vraiment pas ce qui nous attendait,
06:06la télévision, ce n'était pas encore ce que c'est aujourd'hui.
06:10Donc, on est arrivés, on s'est dit « Bon, on va essayer un... »
06:14Moi, j'en ai fait deux ou trois, je crois,
06:16le troisième, il l'a pris.
06:18Mais voilà, quoi.
06:19Et après, je suis restée deux ans et demi.
06:21Ah oui ?
06:22Et puis, vous êtes devenu une star dans la rue,
06:24on vous reconnaissait ?
06:25Ah bien, nous, on n'en revenait pas,
06:27parce qu'en plus, les émissions étaient enregistrées,
06:29donc les gens, c'était 19h30, je crois, à l'époque.
06:33Quand on était à 19h30 dans la rue,
06:35on disait « Mais qu'est-ce que vous faites là ?
06:37Dépêchez-vous ! Rentrez chez vous !
06:39Allez, vite, vite, vite ! »
06:40Et bien, ce qui était fou, c'est qu'on a atteint des scores,
06:42parce qu'on était dans le livre des records,
06:44des audiences.
06:45À l'époque, on avait quasiment 17 millions de téléspectateurs,
06:49parce que les gens, de tous les bords, de tous les styles,
06:52tout le monde regardait l'émission,
06:54parce qu'il y avait un côté, effectivement,
06:56instantané, improvisé, qui ne l'était pas.
06:59On était obligés de travailler.
07:02Et donc, cette espèce de truc,
07:04on prenait une tasse, ça nous faisait un chapeau,
07:06on prenait des cuillères en bois, on faisait les majorettes,
07:08enfin, je veux dire, c'était comme ça,
07:10et on ne refaisait jamais les sketchs.
07:12Ça, c'était le truc avec Philippe,
07:14et il a eu raison, c'est qu'on ne refaisait jamais les sketchs.
07:17Et puis alors, le cinéma vous boudait un peu, quand même,
07:20à l'époque, même si vous avez beaucoup de succès à la télé.
07:22Oui, il boude toujours !
07:23Mais il y a quand même une rencontre qui a un peu changé la donne.
07:25Écoutez ça.
07:26Ça fait combien de temps que vous êtes entrée au Méridien ?
07:30Presque un an.
07:33Et depuis un an ?
07:35Depuis un an, je suis là, je vous regarde.
07:38J'ai du mal à rentrer chez moi.
07:40Je fais des ursup.
07:42Ah oui, ça.
07:44C'est vrai.
07:46Ça ne vous coûte pas trop cher, puisque je le fais avec bonheur.
07:51Voilà, Michel Bernier qui déclare sa flamme à Francis Perrin
07:54dans les Parisiens.
07:55Très joli film choral de Lelouch,
07:59Claude Lelouch.
08:00C'était le premier volet du genre humain, c'est ça ?
08:02Oui.
08:03Et c'est le premier vraiment réalisateur
08:04à vous donner un rôle un peu différent
08:06de ce qu'on avait vu de vous jusqu'à là.
08:08Je vous ai sorti un peu du comique, quoi.
08:10J'ai toujours adoré Claude Lelouch.
08:12C'était ma passion.
08:13J'ai l'impression d'être tatouée de ses films.
08:15Je les ai tous vus de nombreuses fois.
08:18Et j'ai passé mon temps de démarrage d'actrice
08:21au Café Théâtre et au Théâtre
08:23à envoyer des invitations à Claude Lelouch
08:25et je ne le voyais jamais.
08:26Donc je me disais, bon, peut-être un jour, peut-être un jour.
08:30Et je joue Nuit d'Ivresse, la pièce de Belasco
08:33avec Francis Huster.
08:35Francis et Claude sont très amis.
08:37Et donc, évidemment, je me dis, si ça se trouve,
08:39mon rêve va enfin se réaliser.
08:41Et effectivement, Claude est venu voir le spectacle
08:45et il m'a laissé un mot tellement adorable.
08:49Et quelques temps plus tard, il m'a appelé.
08:51Et voilà, j'ai fait trois films avec lui.
08:53Ça, c'est formidable.
08:54Merveilleux.
08:55Mais vous disiez, le cinéma, il continue à me snobber.
08:58C'est une souffrance pour vous, ça,
09:01de ne pas faire plus de cinéma ?
09:03Je pense qu'on peut souffrir pour des choses
09:05beaucoup plus graves que ça.
09:06Non, j'ai trouvé ma place au théâtre, à la télévision.
09:10J'ai tout du bois, tout ça se passe très, très bien.
09:14Je suis plutôt gâtée.
09:15Le dernier film que j'ai fait,
09:17c'est Les Folies Fermières de Jean-Pierre Améris.
09:19Je me dis, tiens, Jean-Pierre Améris,
09:21tout ça, c'est un peu classe.
09:23Et puis bon, tout le monde s'en fout.
09:26Non, mais j'ai la sensation que je n'ai pas de place.
09:29Alors, je pense que pour beaucoup de femmes
09:30qui ont passé la soixantaine, c'est déjà compliqué.
09:33Quand on est une femme qui fait rire,
09:35c'est encore plus compliqué.
09:37On ne sait pas trop.
09:38Moi, je suis à un âge où on ne sait pas
09:40si on doit me coller en jeune grand-mère,
09:42en vieille grand-mère, en pas encore grand-mère,
09:45en vieille rock, en je ne sais pas quoi.
09:47Donc, c'est très compliqué.
09:48L'emploi est difficile.
09:49L'emploi est difficile.
09:50Heureusement, à la télévision,
09:51ils sont plus open bar.
09:53Et puis, le succès, il est là à la télévision
09:55avec une dernière saison qui a réuni
09:57plus de 5 millions de téléspectateurs
09:59pour la Stagia.
10:00Et vous revenez demain sur France 3.
10:03On va en parler dans un instant.
10:05Restez avec nous, c'est Culture Média qui continue.