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Tous les jours dans Culture Médias, Thomas Isle dresse le portrait sonore de l'invité. Ce vendredi, c’est Alain Chamfort, auteur, compositeur et interprète, pour la sortie de son nouvel album "L’impermanence" et pour son spectacle musical "Le Meilleur de moi-même" les 25 et 26 mars au Théâtre de l’Oeuvre.

Retrouvez "Le portrait sonore de l'invité" sur : http://www.europe1.fr/emissions/le-portrait-inattendu

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Transcription
00:00 Culture Média sur Europe 1 avec Thomas. Il est votre invité ce matin, Thomas. Vous recevez Alain Chanfort.
00:05 Et Alain, on va écouter quelques petits sons pour mieux vous connaître. Voici le premier.
00:09 Croyez-vous que je sois jaloux ? Pas du tout, pas du tout.
00:17 Moi, j'ai entre ma fille, un pièce à bout.
00:23 Vous avez 17 ans Alain Chanfort. Quand vous chantez, jouez sur un petit orgue électrique,
00:28 des reprises des Stoes, des Beatles, du Rhythm and Blues, dans des groupes qui sont repérés par
00:33 un directeur artistique de Vogue. Et vous êtes en rendez-vous quand soudain débarque Jacques Dutronc.
00:40 Je ne le connaissais pas à ce moment-là. Vous ne le connaissiez pas ?
00:42 Bah non, je ne savais pas qui c'était. Sauf que lui décide de vous prendre dans sa bande.
00:45 Ah oui, alors bon d'accord. Je pensais que vous vouliez parler de la première rencontre. Il est
00:49 arrivé dans le bureau, j'étais en rendez-vous avec le directeur artistique qui souhaitait nous
00:53 signer. Et Dutronc fait irruption dans le bureau avec deux, trois copains. Ils ont foutu le bureau
00:57 du mec en l'air, ils lui ont mis des claques derrière la tête. Ils ont balancé tous les
01:03 objets du bureau par terre. Enfin, j'ai dit "mais qu'est-ce que c'est que ces mecs ?" Et puis
01:05 finalement on s'est retrouvés dans le bar à côté, ça s'appelle Canary. Et puis après on s'est
01:10 pu quitter. Et alors donc vous avez vécu la grande vie avec lui à 17 ans quand même ?
01:14 Oui bien sûr, pour moi la grande vie. Je découvrais ce qu'était la vraie vie tout
01:19 simplement parce que je vivais chez mes parents, j'avais une petite vie de petit garçon sage et
01:23 tout. Et puis d'un seul coup... Il avait paniqué comme tout le monde quand même. C'était la grande
01:27 vie. Quand je dis grande vie, c'est que vous alliez dans les relais château. Ah oui, on se privait de
01:31 rien. Il nous entraînait avec lui partout. Et puis j'ai connu surtout toutes les couches de la société.
01:38 Dutronc était apprécié par tellement de gens différents. Ça allait de l'intelligentsia parisienne
01:46 aux galas très populaires. On avait accès à beaucoup de choses que j'ai découvert à ce
01:53 moment-là. Et puis ensuite arrivait 68, vous rencontrez Dick Rivers qui vous fait enregistrer
01:57 vos premiers 45 tours à 19 ans. Et puis vous rencontrez une autre légende, Claude François.
02:02 Vous composez d'abord pour lui et puis il vous propose de chanter.
02:05 Ça c'est en 1974. C'est marrant parce qu'on sent la pâte Claude François.
02:16 On reconnaît Claude François là. Il vous a parrainé, il vous a pris sous son aile un peu Claude François ?
02:21 Oui, il m'a entraîné dans son énergie et il m'a surtout imposé au monde des médias et tout ça à
02:30 l'époque. Il voulait vraiment ma réussite. Il me produisait donc c'était justifié.
02:37 Mais grâce à lui quand même ça a été très vite. Vous disiez que vous aviez une forme de fascination
02:43 pour lui, sa façon de se mettre en scène, de chercher à impressionner les médias tout en
02:47 en étant assez généreux ? Oui, il avait à la fois beaucoup de qualités, énormément de défauts.
02:53 C'est un personnage très contrasté mais on ne pouvait pas lui reprocher son énergie, son charisme,
02:58 sa séduction. Il avait de l'humour et puis une volonté à toute épreuve. Il avait envie
03:06 d'être numéro un tout le temps. Il voulait que vous ayez du succès mais pas trop quand même.
03:10 Après à la fin il s'est énervé un petit peu mais bon. Moi je n'entretiens pas cette
03:16 idée, cette histoire là parce que je trouve qu'il a été indispensable pour moi et que je préfère
03:21 garder tous les aspects positifs qu'on a eu ensemble. Et puis à un moment vous reprenez
03:24 votre liberté, vous arrivez à CBS et vous trouvez un parolier qui a eu un petit succès,
03:28 un certain Serge Gainsbourg qui vous écrit votre tube Manu Reva. On a retrouvé cet archive
03:34 d'Europe 1 du 1er février 1975, c'est dans l'émission 567.
03:39 Je suis venu te dire que je m'en vais Et tes larmes n'y pourront rien changer
03:49 Comme dit Sébien Verlaine, nous allons vers... Je suis venu te dire que je m'en vais
04:01 Tu te souviens des jours anciens mais tu blagues Tu suffoques, tu blémis à présent que sonne le goût
04:16 - Il est joli ce duo - C'est magnifique. Julien Péchenay m'avait fait parvenir par
04:21 intermédiaire de mots de ma compagne et donc je le connaissais. Je le connais depuis hier
04:25 mais j'étais super étonné, je ne me souvenais pas du tout de ce moment. - Julien, le roi des archives,
04:32 est allé ressortir ça et c'est vrai que lui, contrairement à Claude François, il n'y avait
04:36 pas du tout de jalousie, il était très heureux de votre succès et du succès de Manu Reva en
04:40 particulier. - Oui, qui aurait pu se plaindre d'un succès tel que celui-ci. Puis ça a surtout permis
04:46 notre collaboration de se poursuivre et de faire un album à la suite de Manu Reva qui était
04:50 magnifique avec Chasseurs d'Ivoire, Malaise en Malaisie. C'est un album que je suis fier d'avoir
04:56 fait. - On va continuer à parler de tout ça et de votre carrière Alain Chanfort. Après le journal
05:01 Permanence, sur Europe 1, nous serons avec un invité inattendu, un certain Alain Chanfort.
05:06 A tout de suite !