• il y a 7 mois

Tous les jours dans Culture Médias, Thomas Isle dresse le portrait sonore de l'invité. Ce mercredi, c’est Patrick Fiori, chanteur, pour son nouvel album "Le chant est libre" paru le 9 février 2024 et pour sa tournée.

Retrouvez "Le portrait sonore de l'invité" sur : http://www.europe1.fr/emissions/le-portrait-inattendu

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Transcription
00:00 - Bonjour, et alors quel plaisir de recevoir ce matin le chanteur que j'ai le plus repris en fin de soirée étudiante
00:07 avec son cube de l'époque déchiré !
00:09 - Bien sûr !
00:11 - Je vous faisais une légère revisite du texte !
00:13 - Bien sûr !
00:15 - Bonjour Patrick Fiori !
00:17 - Et une légère revisite de la justesse aussi !
00:19 - Les notes étaient réinventées !
00:21 - Ça se travaille, c'est pas grave !
00:23 - Merci de me recevoir en tout cas !
00:25 - Je vous rappelle que le champ est libre !
00:27 - On peut en parler après !
00:29 - Allongez-vous !
00:31 - On va en parler de cet album, le champ est libre, tout à l'heure.
00:34 Mais avant d'en parler, la tradition ici, c'est le portrait sonore.
00:37 Pour apprendre à mieux vous connaître avec des petits sons, voici le premier !
00:40 - C'est comme ça que je t'aime
00:48 - Ça c'est pour une certaine génération, parce que je pense que s'il y a des jeunes qui nous écoutent...
00:53 - Ah, quoi que quand même !
00:55 - Il suffit que je fasse une reprise aujourd'hui !
00:58 - C'est le M. Pokora des années 70 !
01:01 - C'est ce qui s'est passé d'ailleurs !
01:03 - C'est en voyant la télévision Mike Brandt que vous vous êtes dit "je veux faire ça" ?
01:08 - Cet homme merveilleux et d'autres !
01:11 Je me suis dit... Il me transmettait des émotions par sa puissance vocale et puis sa détermination.
01:19 Et puis il y en a eu d'autres, il y a eu Balavoine, il y a eu Goldman, il y a eu Johnny...
01:24 Et moi j'ai été touché par Piaf, j'ai été touché par Brel...
01:27 - Des grandes voix !
01:28 - J'avais la chance de veiller un petit peu plus tard que les autres,
01:30 parce que mes parents avaient compris que la musique, en tout cas tout ce qui était proche de la musique, m'intéressait beaucoup.
01:36 Alors frères et sœurs allaient se coucher, c'était des chambres de fortune parce qu'on était famille d'accueil,
01:40 donc dès qu'il n'y avait plus de bruit à la maison, dès que les 17 gosses dans une chambre s'étaient endormis,
01:45 plus mes frères et sœurs, je me mettais devant la télé et je voyais la tête de mon père qui passait et qui ne me grondait pas,
01:50 qui me faisait "tu ne te couches pas trop tard" et je lui disais "non papa" et j'étais déjà sous influence.
01:54 Donc merci à tous ces gens !
01:55 - Vous vous êtes mis à chanter, votre oncle vous a fabriqué une guitare,
01:58 vous avez commencé à faire les mariages, les baptêmes, les communions, et alors vous chantez notamment ça...
02:03 - Les abeilles...
02:09 - Oui je chantais !
02:10 - Vous chantiez les abeilles de Bourville !
02:11 - Ce qui est étonnant, c'est qu'on n'imagine pas à Bourville un chanteur à voix comme les autres que vous êtes.
02:18 - Oui mais c'était pas... Quand on a 5 ans, je chantais cette chanson à 5 ans, et le feu de Johnny Hallyday, bref...
02:23 Mais à 5 ans, on ne sait pas qu'on va devenir chanteur, surtout !
02:26 - Mais les abeilles de Bourville, vous les chantiez au mariage ?
02:29 - Au mariage, au baptême, partout où on nous invitait, ça marchait !
02:32 - Ça marchait !
02:33 - À l'époque, ils connaissaient ça !
02:35 - Mais après, il y avait aussi "on peut vivre dans la richesse même sans le sou".
02:40 - "La tendresse de Bourville" !
02:42 - Il a eu de jolies chansons, Bourville !
02:43 - Bien sûr !
02:44 - Et puis alors à 12 ans, vous faites vos premiers pas dans la musique, sur la scène de l'Opéra de Marseille,
02:49 dans la comédie musicale "La Légende des Chansonniers de Provence".
02:53 - Pourquoi les santons sont toujours blancs de peau ?
02:59 Sur tous les horizons, les hommes sont égaux.
03:04 - Oui mais j'ai l'âge où la voix n'est pas... J'étais pas un homme encore !
03:08 - Vous n'aviez pas mué encore ?
03:10 - Non, j'avais pas mué, mais heureusement, j'ai pu muer correctement.
03:12 - Oui, c'est une très belle voix, cela dit !
03:15 - J'ai réussi à garder un peu l'essentiel.
03:17 - On vous reconnaît, je trouve.
03:18 - En fait, c'était pour rapprocher le classique à cette époque-là.
03:20 C'est pour ça que j'ai accepté de faire cette comédie musicale-là,
03:23 parce que c'était pour moi une rigolade.
03:25 - Vous jouiez le fils du Rémouleur ?
03:26 - Oui ! C'est rigolo !
03:28 - C'est pas bien !
03:31 - C'est pour rapprocher le classique, et le classique n'a jamais voulu de moi.
03:35 Et ça, je sais que je vais le retrouver dans les alertes Google.
03:37 Le classique n'a jamais voulu de Patrick Fiori, contrairement à Florent Pagny.
03:42 Bref, du coup, je n'ai pas insisté, je suis allé vers la pop, la musique populaire.
03:47 C'est quand même important.
03:49 Et puis, je me suis dit, un jour, je fréquenterai le classique.
03:52 Et puis, c'est arrivé. Il fallait juste attendre quelques années.
03:54 - Et alors, vos parents, ils ont été d'un soutien indéfectible.
03:56 Je trouve ça toujours très beau de voir ça.
03:59 Déjà, quand vous décidez d'arrêter l'école à 16 ans, ils acceptent ?
04:01 Ils ne vous disent pas "Passe ton bac d'abord" ?
04:03 - Déjà, ils savaient que je n'étais pas mauvais à l'école.
04:06 Donc, ils se sont dit, ce parachute-là que nous offre la scolarité,
04:10 il va le trouver ailleurs.
04:12 En fait, ils m'ont fait confiance.
04:13 Et nous, ils nous ont fait confiance. Je ne suis pas le seul.
04:15 Mais ils me l'ont dit. Ils m'ont dit, Patrick, il ne faut pas que tu te plantes.
04:18 C'est important.
04:19 J'ai dit, papa, maman, si je veux faire ça, c'est pas "j'ai envie",
04:23 c'est "je veux le faire parce que je sais que c'est ce qui va me rendre heureux".
04:26 Et alors, quand j'ai dit ce mot magique, mon père m'a dit, écoute, on va t'accompagner.
04:30 Mais bon, quand même, garde cette idée que les études, c'est quand même un parachute important.
04:35 - Mais c'est aller loin. Parce que votre père, il est allé jusqu'à se ruiner
04:38 pour financer la maquette de votre premier 45 tours.
04:40 - Mon père s'est ruiné tout court pour nous, pour toute la famille.
04:43 En tout cas, ils ont essayé de se venir aux besoins de tous les enfants, donc 5 enfants.
04:48 Et puis oui, moi, ça coûtait plus cher que les autres.
04:50 C'était une maquette en studio.
04:52 Et puis on s'est fait croquer, tout ça, à l'époque, évidemment.
04:55 Quand vous avez, je veux dire, une certaine notoriété,
04:59 ou quand on commence à vous respecter un peu, on fait attention.
05:02 Ou alors, ou on vous fait un cadeau, ou on vous enclume.
05:05 Il n'y a pas de demi-mesure.
05:06 Donc à l'époque... - Oui, et puis vous ne connaissez pas le milieu.
05:09 - Je ne connaissais personne, je connaissais surtout mes parents.
05:11 Et donc mon père a travaillé très très fort.
05:13 Et on s'est fait se croquer pendant des années et des années.
05:16 - Ils ont financé notamment ce premier 45 tours en 85.
05:19 - Stéphanie, c'est ça.
05:20 - Vous avez de la chance, on n'est pas à la télé, donc on ne voit pas votre coiffure de l'époque.
05:25 - C'est pas grave.
05:27 Ça y est, j'ai compris qu'il fallait assumer.
05:29 De toute façon, avec les médias aujourd'hui, on est mort.
05:31 Mais ne vous inquiétez pas, vous aussi.
05:33 - Merci.
05:34 - C'est très rare quand même de voir des parents aussi investis dans le rêve de leur enfant.
05:38 Moi je trouve ça très beau.
05:39 Et ça vous a aidé parce que derrière, vous gagnez des concours de chant,
05:43 vous faites quelques apparitions à la télé.
05:45 Et puis un jour, on vous propose de faire l'Eurovision.
05:48 - Qu'est-ce que j'aimais de cette chanson, Mama Corsica ?
05:59 J'ai même acheté deux titres à l'époque, c'est vous dire.
06:01 - C'est même acheté une mandoline exprès.
06:03 - 15 mai 1993, vous chantez en français et en corse.
06:07 Ce titre signé François Valéry.
06:09 Et vous terminez quatrième, comme Slimane.
06:12 - Comme Slimane, comme Natacha St-Pierre.
06:14 Et comme je ne sais plus qui, mais on est quatre à avoir terminé quatrième.
06:18 Et j'ai vu Slimane.
06:20 J'ai regardé l'Eurovision entièrement du début jusqu'à la fin, jusqu'à plus Soif.
06:25 Jusqu'à plus où les paupières tombaient parce qu'il y avait la France, deux points, etc.
06:29 D'ailleurs j'étais très content pour l'Arménie, elle a mis 12 points à la France.
06:31 Ça m'a fait plaisir parce que j'ai des origines arméniennes.
06:34 Et puis j'ai adoré la prestation de Slimane.
06:38 Je ne savais plus quoi faire, je voulais faire des vidéos, me manifester, être là-bas.
06:41 Et voilà, donc bravo.
06:44 - Quatrième, c'est beau.
06:46 Et puis un jour le parolier Eddy Barnet, qui a 4000 chansons au compteur, vous convoque pour une édition.
06:52 Et puis là c'était parti.
06:53 - C'est la chanson de fin de soirée, c'est ça ?
06:59 - On va quand même finir avec cette chanson, ce portrait sonore.
07:02 - Merci.
07:03 - Il y a Hubert aussi.
07:04 - Et Hubert, bien sûr.
07:06 - Il y a Hubert et Eddy Barnet, pour les gens, c'est celui qui a découvert Céline Dion.
07:10 - Ah oui, d'accord.
07:11 - Très très fort.
07:12 Et puis le chant est libre, donc c'est votre nouvel album dont on va parler dans un instant.
07:16 On revient dans deux minutes sur Europe.