Le Club Sport en France ouvre ses portes au Mondial du Vent ! Avec deux des meilleurs riders français, Flora Artzner et Titouan Galea, Maxime Gras reviendra sur cet événement phare du Wingfoil, première étape de la Coupe du monde GWA, ainsi que sur l'organisation de cet événement spectaculaire avec Céline Cabal, adjointe au maire chargée de l'organisation du Mondial du Vent. Le CSF, c'est le rendez-vous incontournable de Sport en France, le lieu de passage de tous les athlètes et de découverte de toutes les disciplines.
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00:00Salut à toutes et à tous, ravi de vous retrouver dans Club Sport en France.
00:27On est en configuration intimiste ce soir à l'occasion de ce nouvel opus.
00:32CSEF, je ne vous le présente plus, l'émission des fédérations et aussi des événements de la France du sport.
00:38Ce soir, c'est cette catégorie qu'on va ouvrir avec un événement qui s'est terminé le 1er mai du côté de l'E4.
00:44On va parler du Mondial du Vent.
00:46Ça fait rêver, rien que d'y penser.
00:49Petite destination touristique avant l'heure des grandes vacances, des grandes transhumances.
00:53Ce Mondial du Vent, il a été remporté en wing foil slalom par une personne qui est avec nous et qui nous a fait l'amitié de monter jusqu'à nous.
01:02Flora Arsner est là.
01:04Bonjour Flora.
01:05Bonjour.
01:06Toutes mes excuses pour cette petite voix qui a pris le vent, mais on va passer un bon moment ensemble.
01:12Mondial du Vent, c'est un rêve de gosse au départ.
01:15Ça sonne quoi chez vous quand on dit Mondial du Vent ?
01:17Ça évoque quoi pour la championne que vous êtes ?
01:19Le Mondial du Vent, c'est connu.
01:20Ça fait 25 ans que ça existe, 25 ans qu'il y a les plus grands champions, notamment en planche à voile.
01:24Moi, je viens de la planche à voile, qui y vont.
01:26C'est un rêve de gosse d'y participer, d'être entourée de personnes aussi talentueuses.
01:32Entourée, on va l'être aussi sur ce plateau de gens talentueux clairement, puisqu'il fut votre pendant côté masculin en slalom également.
01:41Titouan Galléa, le Montpellierain, nous fait l'amitié de nous accompagner et parler de sa discipline, de ce Mondial du Vent pendant la prochaine demi-heure.
01:48Salut Titouan !
01:50Salut à tous !
01:51Bienvenue sur votre plateau, même si vous n'êtes pas avec nous.
01:54Tous les sportifs, tous les athlètes sont chez eux ici sur Sport en France.
01:57Titouan, même question en mode ritournel, qu'est-ce que cette épreuve représente pour vous ?
02:04Est-ce que c'est par exemple un éveil à ces disciplines que ça a pu être pour le gosse que vous étiez ?
02:11Le Mondial du Vent, c'est l'une des premières compétitions qu'on a dans l'année.
02:17Cette année, c'était la première étape de notre Coupe du Monde.
02:19C'était un événement important.
02:21C'était cool de retrouver tout le monde là-bas, tous les riders qu'on connaissait l'an dernier, et voir plein de nouvelles têtes.
02:30C'est toujours un beau rendez-vous.
02:31Un beau rendez-vous qu'on va évidemment détailler, et notamment avec Céline Cabal qui nous fait l'amitié d'être avec nous,
02:37adjointe au maire de Lecate, chargée de l'événementiel et du tourisme,
02:41et donc organisatrice de cet événement qui est le Mondial du Vent.
02:46Bonjour Céline.
02:47Bonjour.
02:48Et nous dire un petit peu comment vous avez vécu ce 25e anniversaire.
02:53C'était un chiffre symbolique avec une organisation qui a dû être un peu particulière à ce titre, j'imagine.
02:59Oui, 25e édition du Mondial du Vent.
03:02On tenait à le fêter comme il se doit.
03:06On a organisé cette première étape de la Coupe du Monde de Wing Foil.
03:13On en a profité avec le GWA qui est l'organisateur pour grossir un petit peu les effectifs.
03:20Donc on est arrivé à avoir 83 compétiteurs sur les 6 jours.
03:24Ah oui, effectivement.
03:25C'est un gros succès déjà sportif, et un succès d'organisation qu'on va évoquer sans plus tarder dans notre première rubrique Fait Décodage.
03:34Si on accepte cette fichue année 2020, 25 éditions depuis 1997 et la création de ce Mondial du Vent.
03:52Céline, je me tourne à nouveau vers vous.
03:55Mondial du Vent, c'est un nom qui fleure bon dans l'écosystème médiatique, populaire aussi, local et national.
04:04Mais au-delà de l'événement, c'est aussi une ville qui est très associée de par l'histoire et l'envie de son maire à la ville de Lecate finalement.
04:14C'est vraiment un événement qui n'a pas bougé parce que tout simplement il est attaché à cette ville.
04:21Oui, c'est ça. Monsieur le maire Michel Pi a souhaité dès son élection en 1995 créer des événements qui marquent la saison et toute l'année aussi.
04:33La filière glisse était en plein développement.
04:36Et comme on a un spot quand même qui est assez réputé, tous les riders allaient en Espagne et se sont arrêtés à un moment donné à Lecate.
04:46On a voulu vraiment créer un événement pour que tous les riders se retrouvent.
04:50Au départ, on a démarré en windsurf en 1997.
04:54Ensuite, le kitesurf est apparu très vite.
04:57On a créé des épreuves qui démêlaient tous les deux, des épreuves de vitesse.
05:01On a évolué avec les disciplines.
05:05On a toujours été assez précurseurs dans le domaine de la glisse pour arriver aujourd'hui au wing foil.
05:12Céline, dans ce cadre-là, qu'est-ce qui participait à la vision au départ de Michel Pi ?
05:18Certes un événement sportif, mais avec ce site de la Franqui, les qualités exceptionnelles en termes de vent, de régularité, de luminosité aussi.
05:27Est-ce qu'il y avait une envie d'événementialiser, de transformer Lecate d'un point de vue touristique ?
05:33C'était quoi l'idée au départ, réellement, en dehors du sport ?
05:36En dehors du sport, c'était lancer la saison touristique, faire fédérer tous les acteurs locaux,
05:42parce que forcément la filière glisse a d'énormes retombées sur la commune.
05:46Et créer une récurrence chaque année pour que tout le monde se retrouve et qu'il y ait une vraie économie qui découle derrière.
05:55Comment, Flora, vous décririez cet événement en tant que compétitrice aujourd'hui ?
06:03Le fait que ça draine un petit peu de monde, que ça puisse être aussi familial, de découverte,
06:08c'est quelque chose, j'imagine, qui est aussi important en termes de levier, de licencier,
06:13en tout cas de personne à faire séduire, à séduire autour de cette pratique.
06:17Oui, j'imagine que c'est important. Après moi, ça ne fait que deux ans que je participe au Mondial du Vent.
06:21L'année dernière, c'était à huis clos parce que c'était en plein Covid, donc c'était un petit peu particulier.
06:25Cette année, c'était super parce qu'il y avait beaucoup de monde, c'était ouvert.
06:28Il y a plein d'activités à côté. Il y a aussi du skateboard, des démonstrations de planche à voile, etc.
06:33Nous, riders, on a assez focus parce que c'est quand même la première étape de la Coupe du Monde,
06:37donc il y a un très gros enjeu pour nous pendant cet événement.
06:40Mais c'est vrai que ça draine beaucoup de monde.
06:42C'est aussi, je pense, inspirant pour des femmes, des jeunes, des enfants, de voir tous ces riders à l'eau.
06:49Donc oui, ça reste très chouette.
06:51Étape de Coupe du Monde, effectivement, étape à domicile.
06:56Titouan, par rapport à ce que nous dit Flora, est-ce qu'effectivement,
06:59il y a une gestion qui est un petit peu différente sur les émotions, sur l'approche sportive ?
07:04Donner le meilleur, est-ce que ce n'est pas encore plus dur malgré le soutien du public ?
07:11Non, non. C'est cool.
07:14Je pense que c'est l'une des étapes où on a le plus de public qu'on connaît.
07:19Moi, j'habite en France depuis quelques années maintenant.
07:22Donc, avoir pas mal de proches parmi nous durant une compétition, c'est assez spécial dans l'année.
07:27Quand on va faire des compétitions à l'autre côté de la Terre, au Brésil ou dans des îles ailleurs,
07:32il n'y a pas forcément de public.
07:35Ou alors, ce n'est pas un public qu'on connaît nous personnellement.
07:38Donc, c'est sûr que c'est plus chaleureux ici en France, à la maison.
07:42Alors, qu'est-ce qui fait la spécificité ?
07:45Vous discutez entre riders, entre compétiteurs.
07:48Qu'est-ce qui fait que les plus grands riders, historiquement et encore aujourd'hui,
07:52mettent une petite place dans ce calendrier, au-delà du fait que ce soit une étape Coupe du Monde ?
07:56Qu'est-ce qui fait la reconnaissance de ce Mondial du Vent
07:59comme une étape importante dans une saison pour la débuter ou pour passer du bon temps et faire des bons runs ?
08:04Je pense qu'il y a plusieurs choses.
08:06Déjà, comme le disait Céline, c'est un endroit où il y a beaucoup de vent.
08:09Il y a des conditions météo qui sont super pour faire de la planche à voile, du kite ou du wing foil.
08:14Là, on a eu, par exemple, pendant trois jours, du vent fort.
08:17Du matin au soir, ce n'est pas forcément le cas sur tous les spots.
08:21Il fait globalement beau à cette période de l'année.
08:24Il y a vraiment déjà ces conditions météo-là qui sont chouettes.
08:27Ensuite, il y a une ambiance aussi pendant tout ce Mondial qui est assez riche,
08:33avec plein de choses qui sont organisées, souvent le soir.
08:36Puis, comme disait Tuto, on est beaucoup de Français à faire du wing foil à l'échelle internationale.
08:42Ça ramène aussi pas mal de monde.
08:45Je crois que c'est la seule étape Coupe du Monde en France.
08:48Du coup, il y a aussi tous ces licenciés-là français qui ont un bon niveau,
08:52qui n'ont peut-être pas forcément les moyens d'aller à l'autre bout du monde, qui peuvent venir.
08:55Vous le disiez tout à l'heure, on a à peu près 80 riders en Coupe du Monde.
08:58C'est énorme.
09:00Ça montre bien que ça a du succès.
09:03– Ça a pris, comme le wing foil en France.
09:05On aura l'occasion d'en reparler.
09:07Sur cette édition 2022, Céline,
09:11on a cette Coupe du Monde qui se greffe sur le casting
09:17et qui ramène aussi des athlètes de la compétitivité
09:21et donc un angle supplémentaire, une reconnaissance supplémentaire au Mondial du Vent.
09:27Qu'est-ce que ça draine aussi en termes de reconnaissance de la part des riders
09:33et de retombées pour le cas ?
09:35Est-ce que vous avez pu faire un peu le bilan de cette édition ?
09:39– Alors, on n'a pas encore fait le bilan complet puisque vous en faites partie.
09:43Donc, on attend encore un petit peu.
09:45– C'est un sacré honneur.
09:46– C'est vrai que ça fait de grosses retombées médiatiques.
09:49Et en fait, le fait que les riders participent énormément sur les réseaux sociaux,
09:54ça fait parler de l'E4.
09:56Ça peut-être donner envie à des gens de venir en vacances à l'E4
10:00quand ils voient le magnifique décor que nous avons.
10:04Et voilà, les retombées, elles sont toujours bonnes
10:08parce que c'est vrai qu'il y a toujours un bon retour des riders.
10:11Il y a toujours une bonne ambiance.
10:13Et on voit d'ailleurs que cette année, le niveau s'est élevé en wing
10:17et ils se tiraient un peu tous.
10:19Donc, c'était sympa.
10:21– Et au niveau de ces retombées, au niveau de la GWA,
10:25de l'organisateur de la Coupe du Monde,
10:27est-ce que c'est une situation qui est pérenne ?
10:30Est-ce que vous vous situez dans le haut du panier de ces étapes de Coupe du Monde ?
10:34Comment vous avez pris le pouls auprès de l'organisateur ?
10:38– On est habitué à travailler avec eux depuis de nombreuses années
10:42parce que le GWA, c'est une filiale du PKA qui existait avant sur le kite.
10:48Donc, c'est vrai qu'on a toujours, ça fait 20 ans qu'on a des relations avec eux.
10:52Et quand on se positionne sur les prochaines compétitions au mois de septembre,
10:58on les contacte ou eux nous contactent
11:02et on met peut-être un ou deux mois à se mettre d'accord
11:05sur les compétitions qu'on va programmer.
11:08– Alors, il y a de la découverte, il y a de la compétition
11:11et puis le Mondial du Vent a toujours été historiquement un découvreur de tendance.
11:17Qu'est-ce qu'il y a actuellement en couveuse,
11:20parmi les pratiques de nos champions et d'autres jeunes, des riders ou autres,
11:25qui pourrait être la découverte des prochaines années,
11:29qui pourrait apparaître, pourquoi pas, pour la 26e édition ?
11:32Céline, dites-nous.
11:34– Je ne sais pas, c'est à eux de nous faire part des nouvelles découvertes.
11:38Là, c'est vrai que le wing a vraiment pris le pas un petit peu
11:41sur la planche et sur le kite,
11:44mais on voit quand même qu'on arrive à faire pas mal de choses
11:47toujours en freestyle, en kite et en planche ou en windsurf.
11:52Et c'est vrai que les trois mêlées, ça fait vraiment de belles images sur l'eau
11:58et le public est ravi de ça.
12:00Donc voilà, après, dès qu'il y aura une nouveauté,
12:04forcément, on la retrouvera au Mondial du Vent.
12:06– Flora, qui est à mes côtés, a son oeil malicieux,
12:09peut-être qu'elle a des choses à nous dévoiler.
12:11Est-ce qu'il y a des petites pratiques en coulisses, là,
12:13des jeunes qui se lancent dans de nouvelles choses encore plus nomades,
12:16encore plus faciles d'accès, encore plus ludiques, je ne sais pas.
12:19Dites-nous tout.
12:20– Oui, le wingfoil, c'est vraiment le dernier nez des sports de glisse.
12:22C'est à la croisée entre la planche aval et le kitesurf.
12:24On en parlera peut-être un peu plus tout à l'heure, pour ceux qui ne connaissent pas.
12:27Mais on a expérimenté avec des riders, on s'est mis autour de la table,
12:30on s'est dit qu'est-ce qu'on pourrait faire vraiment de fou avec cette discipline.
12:34Et il y a un peu moins d'un mois, à la Roca Cup, on a testé le border cross,
12:38par exemple, Titouan faisait partie.
12:39Donc on a mis des obstacles, il fallait sauter des obstacles en wingfoil.
12:43En fait, le wingfoil, c'est un support quand même qui est très, très polyvalent.
12:47Où on peut sauter, où on peut surfer la houle,
12:49et qui vraiment permet d'exploiter des choses
12:51qui sont moins faciles à exploiter en planche aval et en kitesurf.
12:54Donc il y a peut-être des choses comme ça à pousser et à découvrir
12:57pour vraiment pousser encore plus le côté fun du sport, je pense.
13:02– Très bien, on note pour la suite.
13:04C'est en mouvement, comme la pratique de cette discipline.
13:07Et ça, c'est un bonheur de pouvoir en parler et de discuter de ça autour de ce plateau.
13:11Céline, l'année prochaine, on s'invite, on la fait on-site, l'émission.
13:14Ok ? – Ah oui, avec plaisir !
13:16– Ok, on lance ça alors, on prend les paris
13:19et on se laisse sur ce rendez-vous pour la prochaine édition.
13:23Merci de nous avoir accompagnés, Céline, pour cette première partie,
13:26de nous avoir parlé du volet organisationnel.
13:30Maintenant, le sportif, avec nos deux champions
13:33qui vont rester avec nous pour la suite dans Fait débat.
13:36Il va être question de la pratique du wingfoil.
13:46– On l'a dit, wingfoil, pratique très récente, Flora, 2019.
13:55Ses contours, en tout cas, après des pratiques un peu plus baroques,
13:59mais en tout cas un peu légiférées, un peu officialisées.
14:03Première question qui est un peu personnelle et qui va découler de ça.
14:08Comment vous y êtes venus ? Vous, c'est la planche au départ.
14:12Comment on passe de l'une à l'autre,
14:15le côté justement ludique, découverte, qui vous a fait kiffer ?
14:19– Oui, c'est ça, le côté nouveauté.
14:21Moi, je faisais de la planche à voile, j'ai testé la planche à voile à foil aussi.
14:24Déjà, j'avais mes premières sensations en foil.
14:26Titouan fait du foil depuis très longtemps aussi.
14:29Et le foil, c'est assez incroyable parce que ça va sous l'eau
14:33et ça permet vraiment, il y a ce qu'on appelle un avion,
14:36ça permet vraiment de soulever, d'avoir cette sensation un peu de liberté.
14:39– Vous savez, quand on m'a demandé à Julien Perrony, notre chef d'édition,
14:41de nous repasser quelques images, on s'est délecté des images du plan,
14:45d'ailleurs de la franquie à l'occasion de la première partie.
14:48En même temps, vous poursuivez vos explications,
14:50notamment cette planche de foil, j'aurais dû le faire avant d'ailleurs,
14:53repréciser de quoi il retourne.
14:55Effectivement, avec cette sensation de surfer l'eau, d'être sur l'eau,
14:59on le voit très bien, et en plus de pouvoir voler.
15:02Je vous ai coupé du coup.
15:03Vous poursuiviez une très belle explication, Machère.
15:06– Voilà, donc moi, la première fois que j'ai vu ça, je me suis dit,
15:08mais qu'est-ce que c'est ? Enfin voilà, ça ne m'a pas forcément…
15:11Je me suis dit, mais je ne savais pas que c'était aussi incroyable
15:14une fois qu'on me mettait le pied dessus.
15:16J'ai mis un peu de temps à m'y mettre, ça fait à peine un peu plus d'un an
15:19que je m'y suis… un an et demi que je m'y suis mise.
15:22Et voilà, la première fois que j'ai mis le pied dessus…
15:23– Mais c'est vous !
15:24– Oui.
15:25– Oui, c'est vous, là. Très bien.
15:27– La première fois que je m'y suis mise, j'ai eu une sensation assez incroyable,
15:32cette sensation de voler au-dessus de lui, de pouvoir tourner super facilement.
15:37Et voilà, depuis, je n'ai plus touché une planche à vol.
15:40– Trop ringard. Voilà, ringardisé.
15:42Titouan, même question et même cause, peut-être ?
15:48– Oui, c'est-à-dire que c'est un sport tout nouveau.
15:52Ça faisait des années que la planche à vol existait, que le kitesurf existait.
15:57Et là, il y a deux ans, ça vient d'arriver.
16:00Donc c'est le sport un peu tendance que tout le monde a envie d'essayer
16:03et qui apporte plein de nouvelles opportunités,
16:06de manières de rider, d'exploitation.
16:10Donc c'est sûr que tout le monde a envie d'essayer.
16:13Et voilà, ça fait plaisir de faire partie des pionniers au moins d'un des sports.
16:18On était un peu trop vieux pour la planche à vol et le kitesurf,
16:21mais là, être au début d'un nouveau sport, c'est plutôt cool.
16:24– Ah, Titouan, vous l'avez dit, c'est vrai qu'il y a un côté pionnier.
16:27On est à la lisière entre l'aventure et le sport de haut niveau,
16:30même si ça se réglemente très vite, tout ça s'est allé très vite.
16:35Donc, même s'il y a un bord de sportifs qui veulent faire évoluer un peu les choses encore et bouger,
16:41on a le freestyle d'un côté, le slalom de l'autre.
16:44Est-ce que vous pouvez nous faire le distinguo, peut-être Flora,
16:47de ces deux disciplines qui font aujourd'hui le wingfold de haut niveau ?
16:52– Oui, là par exemple sur l'écran, on voit Titouan en train de faire du freestyle.
16:55Donc du freestyle, c'est des sauts.
16:57Donc faire les sauts les plus hauts et les plus engagés possibles.
17:00Titouan, c'est un des premiers par exemple à faire les backflips.
17:03Ce sont des choses, quand même, un foil sous les pieds, ce n'est pas si évident.
17:07Donc en fait, on a à peu près 7 minutes pour faire les figures les plus incroyables possibles.
17:13Ça, c'est pour le freestyle.
17:15Et on se mesure avec quelqu'un d'autre en même temps.
17:17Et puis comme ça, dès qu'on gagne, on se mesure contre le plus fort,
17:20jusqu'à arriver en demi-finale et en finale.
17:22– C'est un match-up où on partage le plan d'eau, c'est ça ?
17:24– Oui, oui.
17:25– Ok, pendant 7 minutes ?
17:26– Oui, c'est ça à peu près.
17:27– Waouh, ça c'est une sacrée gestion à avoir, Titouan.
17:31– Oui, c'est sûr, il ne faut pas perdre son temps, il faut bien se concentrer.
17:36– Et le programme, comment il évolue au gré des différences du vent, j'imagine ?
17:42Même si, on l'a dit, avec cette tramontane du côté de l'E4 par exemple,
17:46on a un vent qui est relativement régulier, il y a assez peu de surprises.
17:49Comment s'est amené à évoluer votre programme par exemple ?
17:51Cette part d'improvisation, elle peut venir d'où ?
17:55– La différence, ça va être en fonction de la force du vent.
17:59On va pouvoir performer des tricks différentes.
18:03Du vent plus fort, on va avoir des tricks avec plus de hauteur et sûrement plus radicaux.
18:08Et quand on a du vent plus léger, c'est sûr qu'on a moins d'auteur
18:13et c'est moins dur de faire des rotations un peu extrêmes, on va dire.
18:18Donc voilà, en fonction des conditions de vent,
18:20on va avoir des figures qui sont assez différentes.
18:22Et une des particularités aussi du wheeling, c'est qu'on va dans les vagues.
18:27Cette étape, il n'y avait pas de vagues parce que le plan d'eau ne s'y prête pas,
18:31mais on a des étapes qui sont dans les vagues
18:33et ça, ça amène aussi un gros facteur à cette discipline qui est le surf freestyle.
18:39– Ce qui, sur une série, peut changer du tout votre programme, du coup j'imagine.
18:44– Oui, voilà, c'est pour ça que c'est intéressant cette année.
18:48Pour le moment, vu qu'il n'y a pas autant de disciplines,
18:52il n'y a pas le surf, le freestyle sur le plan d'eau plat avec des vagues.
18:58Tout est assez général, c'est pour ça qu'aujourd'hui,
19:01c'est encore important d'être un rider assez complet.
19:03Et donc cette première étape, on a été sur un plan d'eau plat,
19:06mais on va avoir encore une autre étape, par exemple dans un lac,
19:10en Suisse, la prochaine étape, où on aura du vent plus léger,
19:14donc il faudra être fort dans du vent aussi léger.
19:16Et après, on aura une étape dans les vagues au Canary,
19:19où il faudra être fort dans le vent fort avec des vagues.
19:22Donc voilà, c'est important d'être un rider qui veut s'adapter à tout.
19:28– Oui, adaptable et complet, effectivement, c'est votre cas.
19:31Champion du monde, je crois, dans les deux disciplines, il me semble ?
19:34Je parle sous votre contrôle, évidemment, Titouan ?
19:36– Oui, l'an dernier, j'ai été sacré double champion du monde de la discipline,
19:41sur les deux disciplines.
19:42– Tranquille, tranquille, tranquille Pépère.
19:44Ça, c'était pour la partie freestyle.
19:46Notre champion du monde de slalom, pourrait-elle nous expliquer, du coup,
19:50cette partie slalom qui est en train de faire votre légende ?
19:54– Alors la partie slalom, c'est totalement différent.
19:57Donc là, c'est de la vitesse.
19:58– D'accord.
19:59– Donc on a un départ, on part, il y a plusieurs bouées, il y a un parcours.
20:02Donc l'idée, c'est d'être le plus rapide possible.
20:05Voilà, pas tomber, être stratégique aussi par rapport aux autres.
20:08Donc là, il n'y a pas de saut, c'est vraiment de la vitesse pure.
20:13Alors, on part en peloton, mais il faut arriver le premier sur la ligne.
20:18– C'est ça.
20:19– Très bien.
20:20– Il faut gérer les départs, il ne faut pas tomber aux bouées,
20:23il faut être stratégique, parce que des fois, il y a des bouées
20:26qui sont assez hautes par rapport au plan d'eau,
20:29et donc il faut savoir quand est-ce qu'on monte
20:31et on peut être plus rapide par rapport aux autres.
20:33Voilà, c'est toute une stratégie à mettre en place.
20:35Donc c'est vrai que c'est assez différent, et c'est ça qui est chouette,
20:37comme disait Titouan, il faut être polyvalent.
20:39Et donc voilà, quand on participe à tous ces différents parcours,
20:42que ce soit freestyle ou slalom, il faut s'entraîner aux deux,
20:47quand il y a de la vague également, donc c'est chouette.
20:50– Alors, vous vous doutez bien que c'est une pratique
20:53qui, quand on la regarde et on a cette chance-là aujourd'hui,
20:56donne très vite envie, assez ludique.
20:59Malgré tout, est-ce qu'il y a une approche pour débuter,
21:02je ne sais pas, un autre sport, quelque chose d'un petit peu plus doux
21:06pour ces apprentissages du vent, de manier un petit peu les deux,
21:11la planche et le wing ?
21:13Est-ce qu'il y a des apprentissages à acquérir sur d'autres disciplines ?
21:16– Alors oui, on peut faire à la fois du kitesurf ou de la planche à voile,
21:19mais on peut aussi tout simplement commencer le wingfoil
21:22en commençant sur une très grosse planche, juste pour sentir l'équilibre,
21:25sentir tenir la voile dans la main, même sur la plage,
21:28pour comprendre comment ça fonctionne, comment fonctionne le vent.
21:32On peut commencer en douceur, et après petit à petit,
21:35se mettre sur une planche avec un foil, avec une grosse planche et un gros foil,
21:39pour commencer à avoir les premières sensations de vol,
21:41et c'est ça, je pense, qui est assez incroyable la première fois qu'on en fait.
21:45– Et cette sensation-là, on peut la ressentir très vite,
21:50vous nous le disiez, est-ce qu'on imagine,
21:53dans une discipline aussi jeune et qui est en train encore de pousser,
21:57est-ce qu'on s'imagine qu'on va être, alors à l'époque,
22:01champion du monde, vainqueur de coupe du monde,
22:03on part sur quoi à ce moment-là, quand ça se lance ?
22:06Juste un plaisir ?
22:07– Je pense qu'il y a vraiment deux parcours très différents
22:10entre Titouan et moi, moi la compétition c'est tout nouveau,
22:13je ne viens pas de ce monde-là à la base,
22:16ma première compétition c'était à l'E4 l'année dernière,
22:18et je ne m'étais jamais imaginée faire du sport à haut niveau.
22:21– Vous avez une carrière en civil qui avait commencé ?
22:24– Non mais je suis ingénieure, je m'entraîne avec les biodiversités marines,
22:26donc pour les parcs, les réserves, j'ai très longtemps travaillé à l'étranger,
22:29sous les tropiques, et voilà, je faisais de la planche à voile comme ça,
22:32pour le kiff, et puis quand j'ai intégré F1,
22:35donc la marque avec laquelle je suis actuellement,
22:38je leur ai dit, j'aimerais bien participer au Mondial du Vent,
22:40il y a toutes les stars dont je suis fan, et voilà,
22:43et ils m'ont dit, allez ok, et puis j'ai fait deux podiums,
22:46et c'est comme ça que c'est parti.
22:47Mais pour ma part, c'est vraiment nouveau,
22:49et ça montre qu'en fait, on peut ne pas venir de ce milieu-là,
22:53mais quand même performer,
22:54et c'est assez incroyable de vivre cette aventure avec de tels riders.
22:58– Oui, d'avoir des étoiles dans les yeux,
22:59et en même temps de damer le pion à des gens qu'on admire au départ,
23:02c'est assez singulier.
23:04Et Titouan, donc un petit peu différent pour votre part,
23:07vous nous le suggériez tout à l'heure,
23:09malgré tout, est-ce qu'on s'imagine être dans les pionniers,
23:13mais aussi un vainqueur,
23:15parce que vous c'est allé aussi très très vite,
23:17avec beaucoup de titres, des victoires en Coupe du Monde,
23:21voilà, comment se fait cette carrière
23:25dans un sport qui est en train de prendre de l'ampleur là ?
23:28Comment vous menez ça ?
23:31– Comme a dit Florent un peu plus tôt,
23:33j'avais quand même pas mal d'expérience déjà en foil,
23:36je viens du kite foil,
23:37en fait j'ai fait 4 années à haut niveau en kite foil,
23:40en équipe de France,
23:41et j'ai fait plusieurs autres sports aussi,
23:43du surf foil, du stand-up paddle sur foil,
23:45donc j'avais quand même un beau capital en heures de navigation sur un foil,
23:51et aussi un peu d'expérience en régate,
23:54pour tout ce qui est en race et en régate,
23:57donc du coup c'est sûr que ça m'a aidé pour performer l'an dernier,
24:01et puis aussi j'ai très vite bien apprécié cette activité,
24:07je n'ai pas forcément cru au début comme tout le monde,
24:11mais ça m'a très vite plu,
24:12notamment aller dans les vagues,
24:13et un peu le freestyle,
24:15donc voilà tout ça a fait que je pense que ça m'a amené au top l'an dernier.
24:20– Vous vous demandez vos objectifs pour la saison,
24:23c'est insultant Titouan avec ces titres là,
24:25c'est évidemment enchaîner sur une nouvelle coupe du monde,
24:29et puis pourquoi pas au Brésil rafler un nouveau titre mondial ?
24:33– Oui complètement, c'est l'un de mes objectifs,
24:37comme je l'ai dit plus tôt,
24:38on va avoir tous les types de conditions cette année,
24:41avec des étapes tout autour du monde,
24:43donc je pense que je suis aussi un athlète assez polyvalent,
24:46donc j'espère défendre mon titre dans les deux disciplines.
24:50– Oui avec une ambition certaine, et c'est tant mieux.
24:54De votre côté du coup, Florent, vous vous êtes prise au jeu,
24:57l'idée c'est d'enchaîner ces huit étapes de coupe du monde,
25:00on est automatiquement qualifié quand on a assuré sur la première étape,
25:03comment ça se passe là ?
25:04– Alors cette année c'est un peu particulier comme c'est nouveau,
25:06il n'y a pas encore ce système de qualification,
25:08ça arrivera à partir de l'année prochaine,
25:10donc là on peut tous participer,
25:13et oui l'idée c'est de participer à ces différentes étapes,
25:17parce que c'est quand même une aventure assez incroyable,
25:20il y a une dynamique qui est assez belle aussi entre les riders.
25:24– On a bien compris, l'adrénaline c'est fichu,
25:26là vous ne pouvez pas revenir en arrière maintenant.
25:27– Non et puis c'est dingue en fait, quasiment tous les mois
25:29il y a des nouveaux moves qui sont inventés,
25:31là on est en train de vivre les débuts d'un sport,
25:33donc c'est incroyable, je pense comme à l'époque en planche à voile,
25:36et nous on en fait partie, toutefois il est super humble,
25:39mais il est exceptionnel à son niveau,
25:41il a lui-même fait partie des personnes qui ont inventé des tricks,
25:45donc c'est assez dingue de pouvoir vivre ça aujourd'hui,
25:48et je pense que c'est important de…
25:50voilà moi j'ai mis un peu là mon boulot de côté,
25:52et c'est de faire les compètes.
25:54– Votre regard Titouan sur le foil que vous avez découvert assez tôt,
26:00vous nous l'avez dit, qu'est-ce qui fait qu'aujourd'hui,
26:03en France particulièrement,
26:05c'est le sentiment qu'on peut avoir nous médiatiquement parlant,
26:08il y a un petit temps d'avance,
26:10il y a cette émulation qui semble supérieure,
26:13cette envie de découverte,
26:14est-ce que c'est parce qu'on est un pays de voileux,
26:16est-ce que c'est parce qu'il y a cette curiosité
26:19de la part du monde de la glisse de manière générale,
26:22ou est-ce que c'est complètement faux de ma part
26:25d'avancer le fait qu'en France on est assez en avant-garde sur ça ?
26:30– Non, cette question on me l'a déjà posée,
26:34je n'ai pas su tout bien répondre,
26:36mais je pense que les facteurs sont multiples,
26:38la France a quand même toujours été au top dans le secteur de la voile,
26:42avec toutes les traversées,
26:44du Rhum, Jacques Vabre,
26:46toutes les courses au large,
26:48et même en voile de régate,
26:50je pense qu'on n'est pas mauvais au niveau olympique,
26:54pour tous les formats olympiques,
26:56et donc pareil en kite,
26:58on a souvent été dans les premières places ou les compétitions,
27:04et parmi les pionniers,
27:06on faisait partie quand même des pays qui étaient assez regardés,
27:10je pense, en windsurf et en kitesurf,
27:12donc il n'y a pas de raison que ce ne soit pas le cas pour le wingfoil.
27:16Après, qu'est-ce qu'il y a d'autres facteurs ?
27:18Il y a une grande marque qui nous sponsorise,
27:20Florian Roy, qui est française,
27:22qui est aussi leader dans la discipline,
27:24donc je pense qu'il y a vraiment des facteurs multiples,
27:28les conditions s'y prêtent aussi,
27:30en France, la communauté est grande,
27:32il y a vraiment énormément de facteurs, je pense,
27:37après, il y a des endroits comme Hawaii,
27:39c'est très développé aussi,
27:41mais pour avoir fait quand même un peu le tournoi de l'an dernier,
27:44notamment avec les compétitions,
27:46c'est vrai qu'en France, c'est très développé,
27:48ça s'est développé très vite.
27:50Oui, en espérant, et on a quelques épreuves en voile
27:53avec des IQfoil pour Paris 2024,
27:56que vos disciplines deviennent vite olympiques,
27:59le kite commence à y venir,
28:02ce serait vraiment top pour la suite des événements vous concernant.
28:06Merci en tout cas de nous avoir accompagnés,
28:09Titouan depuis Montpellier,
28:11Flora ici, avec de beaux objectifs cette saison,
28:14on ne manquera pas d'en parler évidemment sur ce plateau,
28:17et puis on prend rendez-vous,
28:19toujours au moment du printemps,
28:21ce Mondial du Vent, la 26ème édition 2023,
28:25elle est déjà sur les rails,
28:27on l'a bien compris avec Céline,
28:28qu'on attendait de débriefer l'exercice
28:30pour lancer l'opération 26ème édition,
28:33on sera là évidemment pour en parler sur Sport en France.
28:36Merci aussi aux équipes en régie,
28:38autour de Nicolas Baillé,
28:39aujourd'hui il y avait Paul Lebrecht,
28:41il y avait Julien Peyronné,
28:42il y avait Sandrine David,
28:43du côté de la vision aussi,
28:46il y a toujours du monde, on les salue,
28:48évidemment pour qui, sans qui,
28:50l'émission n'aurait pas été possible.
28:51Désolé encore pour les petits soucis de voix,
28:53on se retrouve en tout cas jeudi prochain
28:55pour un nouvel opus de Club Sport en France.
28:57A ciao !
29:00Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org