Club Sport en France - Émission 78 - Les Échecs entrent au CNOSF

  • il y a 2 mois
Le CSF, c'est le rendez-vous incontournable de Sport en France, le lieu de passage de tous les athlètes et de découverte de toutes les disciplines. L'endroit parfait pour recevoir la Fédération Française des Échecs, devenue officiellement le 109e membre du CNOSF le 23 mai 2022.

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00:00♪ Générique de Scrum Life ♪
00:24Eh oui, dès le générique, on a envie de taper sur cette batterie.
00:27Bonjour à toutes et à tous, ravi de vous retrouver dans le club,
00:30un club qui vous ouvre ses portes, vous en avez l'habitude,
00:33tous les jeudis sur Sport en France.
00:34CSEF, cette semaine, qui, vous le savez,
00:37est l'émission du mouvement olympique et paralympique français,
00:41eh bien, sabre le champagne.
00:42Eh oui, parce qu'on accueille au sien du Comité national olympique et sportif français
00:46un nouvel arrivant, un nouveau membre de cette famille.
00:49C'est le 109e, la Fédération française des échecs.
00:54Eh oui, viens avec nous pour fêter ce moment,
00:58pour aborder l'actualité fédérale, évoquer les champions,
01:03parce qu'on va avoir deux champions, non pas autour de cette table,
01:05mais à distance, qu'on va vous présenter dans quelques secondes.
01:08Et puis aussi, les chantiers à venir avec, évidemment, de nos côtés,
01:12le président de cette fédération, Éloi Rollange.
01:15Bonjour Éloi.
01:16Bonjour Maxime, bonjour à tous.
01:17Beaucoup de choses, effectivement, à aborder avec donc, eh bien,
01:21ça y est, c'est arrivé dans la famille du CNOSF.
01:25Le 109e enfant, ça fait quoi ?
01:27Eh bien, donc, c'est quelque chose qu'on attendait depuis longtemps.
01:30C'est une reconnaissance extraordinaire pour notre sport,
01:32qui est définitivement un sport,
01:35avec cette reconnaissance du Comité national olympique et sportif français.
01:40On est enchanté, c'était très attendu par tous,
01:43parce que tous les joueurs amateurs et champions
01:47sont convaincus que les échecs ont une exigence de performance
01:51qui est native dans le sport, qui fait vraiment partie du monde du sport.
01:55On va gratter des pourcentages partout où on peut,
01:57on va vraiment être à la recherche,
01:58on va s'équiper en staff et en entraînement et en tout ce qu'on peut imaginer.
02:02Et donc, pour nous, c'était évident, mais aujourd'hui, c'est officiel.
02:05Et ça fait plaisir d'être le 109e aussi,
02:07parce que 109, ça fait un peu fraîcheur, nouveau venu du 109.
02:12Éloi, qui a la particularité d'avoir bien connu et de bien jouer encore aujourd'hui,
02:16mais d'avoir bien connu ce sport, 3e des France 1996, il me semble ?
02:193e des France 1996 au CR, tout à fait.
02:22J'ai été dans les 5 meilleurs français au classement.
02:26Je suis grand-maître international.
02:27Et donc, effectivement, jusqu'à mes 22-23 ans,
02:29j'étais joueur d'échecs professionnel, tout simplement.
02:33On en a quelques-uns aussi des joueurs professionnels encore aujourd'hui,
02:37voire même de plus en plus, ça se développe et les résultats vont avec.
02:40On a même un champion du monde qui nous accompagne en blitz.
02:43C'est parti, rapide, on aura l'occasion d'évoquer tous les formats
02:47au cours de cette émission.
02:48Maxime Vachier-Lagrave est avec nous à distance.
02:51Bonjour, Maxime.
02:52Bonjour, Maxime. Bonjour, Éloi.
02:54Oui, effectivement.
02:56Deux Maximes qui se rencontrent.
02:57Heureusement, on n'est pas face à face dans une partie d'échecs.
02:59J'aurais beaucoup de mal. Comment allez-vous ?
03:02Ça va très bien, là.
03:03Bon, formidable.
03:04On va évoquer avec vous, évidemment, ce développement de la pratique
03:08et puis votre carrière à vous, ainsi que pour Cyriel Monpeur.
03:11Bonjour, Cyriel.
03:13Bonjour. Bonjour à tous.
03:15Maître fide, c'est ça, pour Fédération internationale des échecs, il me semble.
03:19Donc, vous aussi, excellente joueuse.
03:22Et en plus, à la ville, je crois que vous êtes chercheuse dans le domaine médical, il me semble.
03:28C'est ça, oui.
03:28Je suis ingénieure dans le cycle de formation et je travaille dans le domaine de la santé, du diabète.
03:34Ancienne championne de France U20, il y a quelques années, il me semble, Cyriel également.
03:40On a des têtes bien pleines, je vous promets, je vais être sérieux pour cette émission.
03:45Et ça va être un vrai plaisir pour mon chef d'édition, Julien Perronais,
03:48qui n'a pas forcément l'habitude ennuereux, en tous les cas, de vous recevoir tous les trois.
03:53Et évidemment, on va aussi rembobiner un petit peu,
03:58puis apprendre à connaître aussi la discipline, les bases,
04:00même si tout le monde en a entendu parler des échecs, voire même y a joué.
04:04On vulgarise un petit peu, tout de suite, dans l'objet du désir.
04:15Alors, on a quelques images, très belles images, un petit peu prétexte, comme on dit, pour évoquer la base.
04:23Mon cher Elouah, je commence par vous.
04:25Le maître va essayer de démocratiser le jeu, en votre position de président, c'est facile.
04:30Comment se déroule une partie d'échecs ?
04:33On s'affronte forcément un contre un, c'est comme un bras de fer, mais c'est un bras de fer mental.
04:38Comment on joue dans une partie d'échecs ?
04:40Les échecs, c'est un jeu de plateau.
04:42Il y a les blancs contre les noirs, donc il y a deux camps.
04:46Chaque joueur représente un des camps.
04:48Ces camps sont constitués d'équipes de pièces.
04:51Il y a les pions, qui sont le premier rempart.
04:54Comme on peut les voir à l'écran, il y en a huit pour chacun.
04:57La petite monnaie.
04:58La petite monnaie, c'est ce qu'on va sacrifier le plus volontairement.
05:01Après, il y a les tours, les fous, les cavaliers,
05:03qui vont avoir des comportements différents sur l'échiquier.
05:06La tour va aller tout droit.
05:08Le fou en diagonale, le cavalier va sauter.
05:10La dame est une combinaison de la tour et du fou.
05:12Et le roi, qui est la pièce principale.
05:14Si on se fait manger le roi,
05:16c'est-à-dire qu'il est attaqué et qu'on ne peut plus échapper à cette attaque,
05:20la partie est perdue.
05:21C'est ce qu'on appelle l'échec-émat.
05:23On va jouer chacun un autre tour.
05:24C'est un jeu d'informations complètes.
05:25On a toutes les informations sur l'échiquier.
05:27Chacun son tour de jouer.
05:28Les blancs commencent la partie, les noirs répondent.
05:30On suit les possibilités de déplacement des pièces
05:33pour arriver à ce fameux échec-émat.
05:35Il va falloir construire.
05:36Après, il y a du calcul, de la stratégie, du milieu de jeu, des finales,
05:40des séquences de jeu.
05:41C'est un jeu extrêmement profond, extrêmement complexe.
05:45On l'a appelé pendant assez longtemps la Formule 1 des jeux de l'esprit.
05:48Il est vraiment intense et non résolu par les ordinateurs.
05:52Les ordinateurs sont certes très forts,
05:54mais n'ont pas été au bout de l'exploration des centaines de milliards
05:58de possibilités de positions offertes par le jeu.
06:01C'est très simple au départ.
06:02Ça s'apprend rapidement.
06:04Par contre, les développements sont quasiment infinis.
06:07Maxime, Cyriel, pour celles et ceux qui, comme moi,
06:10sont des joueurs de quelques soirs dans l'année ou du dimanche,
06:14ne le savent pas forcément.
06:15Mais en plus, à l'image d'un coup du foulard au football,
06:19d'un coup de fou au handball,
06:21il y a des stratégies qui portent des noms.
06:23C'est-à-dire que vous maîtrisez une palette technico-tactique
06:26assez impressionnante.
06:27Je ne sais pas qui veut se lancer, Cyriel ou Maxime,
06:30pour aborder ce flanc-là.
06:32Mais c'est assez impressionnant.
06:34Oui, tout à fait.
06:36Il s'agit d'un apprentissage qu'on effectue tout au long
06:40de notre vie échiquienne.
06:42Moi, ça fait 25 ans que je joue.
06:45Et avec mes divers entraîneurs, j'ai appris d'abord
06:48les techniques de base, que ça peut s'appeler fourchette,
06:51clouage, peu importe, baiser de la mort.
06:56Ça donne moins envie d'un coup.
07:01C'est politique.
07:03Après, tout ce qui va être en construction de partie,
07:09ça va être la reconnaissance de ces schémas principalement
07:12et pas mal évidemment de calculs et d'établissement de stratégie
07:18avant la partie d'abord, puis en cours de partie.
07:21Puisqu'il y a toujours une adaptation à quels sont
07:24les plans de mon adversaire.
07:26Bien sûr.
07:27Et en plus, ces schémas tactiques,
07:29Cyrielle, vont évoluer selon aussi la forme de la partie.
07:32C'est-à-dire que ce qu'on apprend aussi,
07:35c'est qu'il y a des parties classiques, longues,
07:38des formats au long cours qu'on aime consommer évidemment.
07:41Puis, il y a des parties beaucoup plus cadences,
07:43beaucoup plus rythmées, beaucoup plus rapides.
07:45Maxime en est un élément présent et fort.
07:48Mais Cyrielle, on peut évoluer dans d'autres schémas
07:51que les parties classiques au long cours.
07:53Effectivement.
07:54Du coup, il y a aussi des parties plus rapides.
07:57On appelle par exemple des parties blitz.
07:59On a globalement 5 minutes chacun par partie.
08:02On a aussi des parties format rapide,
08:04donc plutôt 15 minutes chacun.
08:06Une heure, par exemple.
08:07Et en plus, c'est…
08:0815-20 minutes.
08:0915-20 minutes, oui.
08:10Oui.
08:11Et donc, oui, c'est complètement différent.
08:13Mais au final, on a toujours les mêmes schémas,
08:17les mêmes, comme l'a dit Maxime, les mêmes tactiques,
08:20les mêmes reconnaissances de forme et tout,
08:22qu'il faut connaître et qu'on acquiert au fil du temps.
08:27Alors Cyrielle nous a éclairé sur la durée d'une partie de blitz.
08:30Maxime, vous en êtes champion du monde,
08:32vous en avez été champion du monde.
08:34Est-ce que justement, ces différences-là de format,
08:39de cadence, ils influent sur, justement,
08:43cette palette tactique que vous avez développée
08:45ou est-ce qu'en fait, c'est à force d'intégrer,
08:47de connaître cette discipline qu'on est capable
08:50d'appliquer ces schémas à une vitesse folle ?
08:53Alors, il y a des modifications de stratégie,
08:55évidemment, qui s'appliquent par rapport,
08:57notamment, la différence la plus claire,
09:00c'est entre les parties blitz, en effet, les parties longues.
09:03Donc, je laisse beaucoup plus de place à l'instinct.
09:07Et également, il y a un point très important,
09:11c'est donc sur des parties longues,
09:14je vais chercher à faire des calculs assez profonds,
09:18donc une dizaine, 15 coups à l'avance s'il le faut.
09:22C'est impressionnant.
09:23Excusez-moi, Maxime.
09:24S'il le faut.
09:25S'il le faut.
09:26Et donc, ça prend du temps, tout ça.
09:28Alors qu'en blitz, je vais plutôt calculer
09:30tout un tas de variantes pelle-mêle
09:32et avec 3-4 coups de profondeur
09:34et donc tenter des pièges, des pièges, des pièges
09:37en permanence et en influant sur le temps
09:41et donc en mettant la pression au temps,
09:42faire en sorte que mon adversaire
09:43ne puisse pas trouver les solutions.
09:45Je peux vous assurer que les GAFA
09:47n'ont des problèmes pour les algorithmes avec vous.
09:49Ils ne vous bluffent pas comme ça.
09:51Cyrielle, vous avez, vous aussi,
09:53à l'instar de Maxime et Luiz,
09:54une cadence que vous préférez,
09:56un rythme de jeu qui vous va bien ?
10:00Moi, je préfère les parties classiques.
10:03Donc, globalement, 1h30 par personne pour la partie.
10:08Parce que justement, ça demande plus de…
10:11Enfin, de moins jouer à l'instinct.
10:13Ça demande plus de calculs et des variantes compliquées
10:16et c'est ce que je préfère.
10:18Il va être beaucoup question de compétition,
10:22de vos carrières.
10:23On va évoquer aussi le développement fédéral.
10:26Mais la genèse de vos différentes carrières,
10:30en plus de parties qui sont en long cours,
10:32il y a des heures d'entraînement,
10:33des heures de compétition qui sont passées par là,
10:36où est venue cette envie,
10:39cette fureur pour les échecs l'un comme l'autre
10:42et puis surtout, cette envie d'y rester,
10:44malgré les quelques contraintes
10:46qui peuvent s'offrir quand on est en tournoi.
10:49On part sur quelques jours à 6-7 heures d'échecs quotidiens.
10:54Donc, comment on gère tout ça
10:56et surtout, comment la fougue, elle demeure ?
11:00Peut-être Cyrielle pour commencer.
11:02Je vais commencer.
11:03Moi, pour ma part, j'ai commencé à l'âge de 5 ans,
11:07grâce à mon grand frère.
11:09Au début, je pense que je n'aimais pas trop jouer aux échecs.
11:13Comme tous les enfants,
11:14je pense que ce n'est pas forcément un sport de prédilection,
11:17mais j'adorais gagner et je gagnais beaucoup.
11:21C'est ce qui m'a poussée à continuer finalement
11:23et c'est un peu plus tard que j'ai vraiment aimé le jeu,
11:26vers 12 ans, on va dire.
11:29J'ai vraiment aimé la beauté du jeu.
11:33C'est un jeu qui est à la fois simple,
11:35comme ça, on pense qu'il est simple,
11:36mais en fait, il est très compliqué.
11:38Il y a énormément de possibilités
11:40et c'est ça qui est génial,
11:41c'est qu'en fait, c'est un jeu qui est vraiment riche.
11:45On ne fait jamais deux fois la même partie.
11:48C'est ce qui me pousse à chaque fois à continuer,
11:52à jouer.
11:53C'est la créativité qu'on peut avoir avec ce jeu.
11:57Donc, il y a eu la nourriture de la compétition
11:59et puis après, on apprend à aimer comment on construit la victoire.
12:03C'est un peu ça.
12:04Maxime, votre cheminement a été un petit peu le même
12:09ou il y avait aussi déjà une passion,
12:11peut-être charnelle d'ailleurs pour ce jeu,
12:14le côté physique de bouger ses pions
12:16qui sont souvent beaux, uniques,
12:19des choses comme ça ?
12:21Oui, c'est assez difficile avec le recul de savoir.
12:24J'ai commencé les échecs à 5 ans, pareil.
12:28C'est mon père qui m'a appris les règles,
12:30donc j'ai tout de suite accroché au jeu.
12:32Alors, voilà, c'est difficile de dire si…
12:36Je pense qu'à la fois, il y avait vraiment la passion du jeu,
12:38mais évidemment, à ce niveau-là, tout le monde est compétiteur
12:43et j'étais compétiteur dès le départ.
12:45Ensuite, je suis rentré en club
12:47et au fur et à mesure des tournois, des victoires,
12:49j'ai continué à apprécier toujours plus le jeu d'échecs.
12:53C'est sûr qu'ensuite, évidemment,
12:55maintenant que j'en ai fait mon métier
12:57depuis quasiment une quinzaine d'années,
12:59enfin entre 10 et 15 ans,
13:01il y a des périodes où c'est plus difficile
13:05en termes d'engagement
13:06puisque ça demande un engagement quasi quotidien
13:10et que ce soit en tournoi ou même en dehors des tournois,
13:14clairement, 6, 5, 6 heures, 7 heures par jour parfois.
13:19En tournoi, ça tourne plutôt à 8 heures par jour
13:22consacrées aux échecs ou à la préparation,
13:26qu'elle soit physique, mentale.
13:28Maxime, vous êtes top 10 mondial.
13:30Vous êtes champion du monde de blitz sortant.
13:33C'était en 2021 du côté de Varsovie.
13:357 à 8 heures par jour, ça veut dire que vous ne faites que ça.
13:38Vous vivez avec ce statut de top 10 mondial,
13:41vous vivez de votre passion.
13:44Oui, alors après, 7 ou 8 heures par jour,
13:46ce n'est pas tout le temps ça.
13:48Au quotidien, on s'entend.
13:49Oui, au quotidien, on va dire entre 5 et 8 heures.
13:52Mais de toute façon, c'est clair,
13:54c'est un engagement très exigeant.
13:57Mais voilà, c'est aussi la chance que j'ai
14:00de pouvoir vivre à fond ma passion
14:03et de viser le plus haut possible.
14:06Cyrielle, de votre côté, on vous a dit chercheuse.
14:10Vous profitez même d'un break pour être avec nous
14:13et c'est très gentil à vous de nous accorder ce temps.
14:16De votre côté, ce n'était pas imaginable
14:19de laisser passer le côté pro.
14:22Comment vous avez cheminé pour accéder
14:25à un niveau quand même international ?
14:27Oui, alors en fait, je pense que malheureusement,
14:30je n'avais pas le niveau pour être professionnelle.
14:32Et puis, j'aime bien mon métier.
14:36J'adore mon métier.
14:37J'adore la science.
14:39Et donc, c'est pour ça que je me suis plutôt dirigée
14:42vers ce métier-là.
14:44Mais c'est vrai que des fois,
14:46ma passion, elle me rattrape en fait.
14:48Et parfois, j'aimerais m'entraîner beaucoup plus,
14:51jouer beaucoup plus.
14:52Et malheureusement, je n'arrive pas à trouver le temps.
14:56Mais du coup, c'est pour ça que je réfléchis
14:59en fait dans quelques années,
15:01à peut-être prendre une année sabbatique
15:04pour vraiment vivre de ma passion.
15:07Voilà, en cours de réflexion.
15:10Intéressante cette réflexion.
15:11La Fédération française des échecs
15:13qui donc s'adapte aussi à ses choix de carrière, de vie
15:17si vous voulez atteindre le haut niveau,
15:19si vous voulez performer
15:20ou tout simplement découvrir la discipline.
15:22La Fédération française des échecs,
15:23on apprend à la connaître dans « Fais déconnage ».
15:29Depuis le 23 mai 2022,
15:32commençons par une très belle nouvelle.
15:34C'est officiel,
15:35vous voilà dans le giron du CNOSF Éloi.
15:38Tout simplement, au-delà de cette reconnaissance,
15:42on va dire d'un défi sportif,
15:45d'une appartenance à cet écosystème sportif,
15:48qu'est-ce que ça apporte concrètement ?
15:50En quoi c'était attendu ?
15:51Vous avez parlé d'un travail de longue haleine.
15:53En quoi ce travail était nécessaire ?
15:55Alors, on bénéficie en étant membre du CNOSF
15:58du service aux fédérations.
16:00Déjà, c'est une première chose.
16:02On va pouvoir s'adresser au CNOSF
16:04sur beaucoup, sur tout un ensemble de sujets.
16:07Des requêtes ?
16:08Voilà, des requêtes, des conseils.
16:10Comment développer la fédération du futur ?
16:13Être mis en relation avec les autres fédérations ?
16:15Il y a des groupes de réflexion au sein du CNOSF
16:17qui adressent ces sujets-là,
16:19que ce soit économique,
16:20que ce soit social,
16:21que ce soit économique,
16:22que ce soit sociétal.
16:23Donc, on peut intégrer ces commissions,
16:25bénéficier des rapports,
16:26et donc construire, co-construire
16:28avec les autres fédérations,
16:30le monde sportif de demain.
16:32Donc, prendre part à ces enjeux,
16:34c'est quelque chose d'important.
16:36Et nous, en tant que fédération,
16:38effectivement, on souhaite avoir
16:40de l'impact sociétal,
16:42et s'associer au CNOSF
16:44le permet d'autant plus.
16:46Maintenant, au côté pratico-pratique,
16:48c'est aussi au niveau de l'économie,
16:50le CNOSF étant extrêmement structuré
16:52sur les territoires,
16:54au niveau des régions
16:56et des départements,
16:58la fédération étant structurée
17:00en ligues et comités départementaux,
17:02on va pouvoir aussi,
17:04au niveau territorial local,
17:06développer les échecs
17:08en bénéficiant de certaines structures.
17:10Des salles, par exemple,
17:12pour des compétitions ?
17:14Exactement.
17:16Donc, ça, c'est simple,
17:18mais ça, c'est deux points
17:20qui sont très importants.
17:22Donc, on peut aussi associer,
17:24au-delà de l'image
17:26et de ce petit côté relais tapé à la porte,
17:28ça peut être lié aussi
17:30à des nouveaux financements pour vous,
17:32à des nouvelles entrées d'argent aussi,
17:34ou ça n'a rien à voir ?
17:36Si, bien sûr.
17:38C'est-à-dire que quand on discute
17:40avec les partenaires,
17:42puisque les échecs, en ce moment,
17:44bénéficient d'une dynamique extraordinaire,
17:46c'est l'entreprise sur LinkedIn
17:48qui a cassé l'algorithme,
17:50on en parlait tout à l'heure,
17:52qui a fait plus de 10 millions de vues,
17:54qui a trouvé un public
17:56auprès des entreprises
17:58pour financer et aider les champions
18:00où la discipline échec.
18:02Donc, quand on parle à des futurs partenaires,
18:04effectivement, avoir la délégation,
18:06la reconnaissance du ministère,
18:08c'est une chose très importante.
18:10Avoir la reconnaissance de l'autre côté
18:12du mouvement sportif dans son ensemble,
18:14et quand on parle aux partenaires,
18:16ça change.
18:18Qu'est-ce qui a changé
18:20dans cette dernière demande ?
18:22Qu'est-ce qui a eu de tangible
18:24pour que le CNO fasse ce move
18:26en votre faveur ?
18:28Je pense que le point déterminant
18:30qui est de nature
18:32à vraiment faire changer les esprits,
18:34c'est l'obtention de la délégation
18:36par le ministère des Sports.
18:38C'est-à-dire qu'à partir du moment
18:40où le ministère nous reconnaît
18:42pleinement comme un sport,
18:44ça fait le petit signal
18:46que c'est l'opportunité
18:48pour le CNOSF
18:50de reconsidérer, effectivement,
18:52cette demande sous un nouvel angle.
18:54Il y a une nouvelle présidente
18:56au CNOSF, Brigitte Henriquez,
18:58qui a accueilli vraiment avec bienveillance
19:00cette proposition.
19:02Donc, cet ensemble de choses
19:04a permis la discussion,
19:06a permis à nous, Fédération,
19:08de présenter sereinement notre discipline
19:10et notre sport,
19:12notamment la partie physique
19:14qui était le point d'achoppement.
19:16Mais quand on voit les champions d'échecs
19:18passer 30 ans,
19:20on commence à régresser,
19:22parce que le corps
19:24suit un peu moins bien,
19:26la tête va un peu moins vite,
19:28et du coup,
19:30ça pour moi est un facteur
19:32assez déterminant.
19:34Les champions d'échecs sont jeunes,
19:36le deviennent vite,
19:38c'est assez défini.
19:40L'effort physique pour jouer un tournoi de 9 ou 10 jours,
19:42en étant 10 heures par jour
19:44confronté aux meilleurs joueurs du monde,
19:46il est titanesque.
19:48On sort de la partie et on est vidé plus qu'un marathon.
19:50C'est vraiment un effort important.
19:52Et pour la discipline blitz,
19:54ça demande une certaine agilité.
19:56On a quelques secondes dans la tête pour prendre une décision
19:58et quelques fractions de secondes
20:00pour exécuter le coup,
20:02attraper la pièce, aller la jouer.
20:04J'ai pu exprimer ça devant l'Assemblée générale du CNOSF
20:06avec le soutien du bureau
20:08et du conseil de l'administration
20:10qui avaient au préalable
20:12validé le fait que cette demande
20:14puisse accéder à l'AG.
20:16L'Assemblée générale a ratifié à 85%
20:18le 109ème membre
20:20du CNO.
20:22On en est vraiment très satisfait.
20:24Vous avez entendu, Maxime, il va falloir demander des royalties
20:26sur cette demande, c'est grâce au blitz.
20:28Et grâce à votre titre à Varsovie le 30 décembre
20:30et à votre agilité
20:32qu'on en est là en partie.
20:34On va voir avec quelques images
20:36que va nous proposer notre chef d'édition
20:38et Pierre Driot, le réalisateur
20:40de Club Sport en France en ce jeudi
20:42des images de blitz
20:44et de ce titre
20:46du côté de Varsovie.
20:48C'est vrai, Maxime,
20:50que ce moment-là
20:52c'est un peu un pinacle
20:54dans une carrière quand on a 5 ans
20:56qu'on découvre qu'on a envie,
20:58qu'on rêve d'être champion du monde
21:00et y parvenir, ça doit quand même être assez dingue, non ?
21:02Alors bien sûr,
21:04c'était un moment assez dingue.
21:06Après, encore une fois,
21:08l'appétit vient en mangeant,
21:10donc j'espère que ce n'est pas
21:12mon dernier titre, mon dernier gros titre.
21:14Et en tout cas,
21:16si je demande des royalties, je vais demander
21:18quelques années de rap du coup.
21:20Ah, ça l'a piqué.
21:22Ça l'a piqué l'histoire des 30 ans.
21:24C'est bien.
21:26C'est un vrai compétiteur.
21:28Il a bien raison.
21:30Votre carrière et d'être tourné
21:32vers ces parties un petit peu plus rapides,
21:34ça s'est construit comment, Maxime ?
21:36C'est une discussion avec vos coachs ?
21:38C'est lié à certaines qualités ?
21:40Vous parliez tout à l'heure
21:42de la capacité à réfléchir,
21:44à anticiper sur plusieurs coups.
21:46Qu'est-ce qui vous amène à tirer
21:48la quintessence de votre potentiel
21:50sur ces parties-là ?
21:52Alors, en partie classique,
21:54vous êtes un cadreur aussi, évidemment,
21:56mais qu'est-ce qui vous amène
21:58aux parties-là ?
22:00Oui, j'ai peut-être des predispositions
22:02en partie vraiment très rapide,
22:04notamment en partie blitz.
22:06Encore une fois, cette capacité
22:08à calculer pas forcément
22:10beaucoup plus profondément
22:12que mes adversaires,
22:14mais vraiment plus vite.
22:16Ça fait un peu la différence.
22:18Après, c'est sûr que la différence
22:20entre partie longue, rapide et blitz
22:22est assez faible dans le sens
22:24où tous les meilleurs joueurs du monde
22:26font partie de l'élite
22:28sur les autres cadences.
22:30C'est fou.
22:32C'est dingue d'imaginer un petit peu
22:34quand on parle de prédispositions
22:36à ce niveau-là, ça veut dire que ça doit être
22:38exceptionnel puisque les prédispositions,
22:40déjà les meilleurs joueurs du monde
22:42les ont tous.
22:44Un joueur d'échec ?
22:46Est-ce qu'il y a un vrai nom pour joueur d'échec ?
22:48Non. Enfin, joueur d'échec.
22:50On s'entend, évidemment.
22:52Il n'y a pas de nom resserré.
22:54Très bien, c'est noté.
22:56Malgré cette absence de reconnaissance
22:58jusqu'à très récemment,
23:00on est dans une période
23:02très faste au niveau français,
23:04au niveau d'élite.
23:06On a Alireza et Fiocucha
23:08qui disputent en ce moment
23:10un énorme tournoi à Madrid.
23:12On aura l'occasion d'en parler.
23:14On a Maxime, numéro 2 français,
23:16en étant 10e mondial.
23:18C'est une chance incroyable.
23:20Est-ce que sur ce volet-là,
23:22vous avez déjà senti
23:24qu'on capitalise à la base ?
23:26Est-ce qu'ils font émerger
23:28nos champions,
23:30un vivier de nouveaux joueurs ?
23:32Est-ce qu'ils amènent du monde
23:34en termes de contingence fédérale et de licence ?
23:36Il y a un cercle vertueux pour le haut niveau.
23:38On a des champions emblématiques,
23:40sympathiques et chaleureux
23:42qui apparaissent dans les médias
23:44et qui inspirent toute la base.
23:46La base étant les jeunes qui commencent
23:48à faire de la compétition.
23:50On est également une fédération
23:52très structurée.
23:54Ça fait 25 ans que la fédération
23:56a entamé un mouvement pour avoir
23:58les comités départementaux et les ligues.
24:00Avoir des championnats de France jeunes
24:02qui réunissent à peu près
24:048 000 à 10 000 enfants au niveau départemental
24:06jusqu'à 1 500 qui se réunissent au niveau national
24:08tous les ans à Agen,
24:10lors du championnat de France des jeunes.
24:12Un grand rassemblement, une grande fête.
24:14On est très forts dans les écoles.
24:16Les enseignants, les professeurs des écoles
24:18en premier degré n'hésitent pas
24:20à utiliser les échecs
24:22pour développer les compétences
24:24en mathématiques,
24:26pour que les enfants discutent
24:28entre eux, partagent et échangent
24:30autour des coups.
24:32On est sur temps scolaire dans beaucoup d'écoles.
24:34C'est du temps trimestre sport
24:36ou encore du temps d'éveil ?
24:38Des activités d'après-midi
24:40où on est vraiment sur les créneaux sport ?
24:42Non, on est en école primaire
24:44sur le temps scolaire.
24:46Ce matin, on va faire échecs
24:48au service des mathématiques.
24:50On va faire des petits plans.
24:52On va compter sur combien de cases
24:54peut aller le fou, voir les coordonnées des cases.
24:56C'est un échec qui est de trouver la case B2.
24:58Est-ce que la case B2 et C3 sont en diagonale ?
25:00On va voir des exercices comme ça.
25:02C'est un programme qui est lancé qui s'appelle
25:04classe échec. Il y a plus de 3 000 écoles
25:06qui vont le faire à la rentrée.
25:08Notre fédération est très jeune.
25:10Deux tiers des licenciés ont moins de 20 ans.
25:12Ça part du scolaire.
25:14On voit nos champions.
25:16Ils inspirent. On a un réseau d'entraîneurs
25:18qui est très bon.
25:20On a une excellence française mondiale.
25:22On est actuellement 5e nation mondiale
25:24derrière les 4 gros qui sont durs à contourner.
25:26Russie, Etats-Unis, Inde et Chine.
25:28On est juste derrière.
25:30On est en train d'arriver.
25:32On a des champions qui cartonnent.
25:34Dans les catégories U10, U8 ou U12,
25:36on est la meilleure nation mondiale.
25:38C'est plutôt intéressant pour plus tard.
25:40Dans la catégorie
25:42La France est célèbre de noblesse récente,
25:44il y a aussi un titre
25:46de vice-champion d'Europe des Nations
25:48en 2021 en mixte.
25:50Comment ça se fait qu'il y a cet écart ?
25:52Un sport, une discipline
25:54qui est complètement mixte au départ.
25:56On joue un échec.
25:58Ce côté cérébral qu'on a peut-être
26:00beaucoup mis en avant.
26:02Pourquoi il y a des titres décernés
26:04chez les hommes et les femmes
26:06en rapprochement au mixte ?
26:08Pourquoi tout le monde n'est pas
26:10dans le même sujet ?
26:12C'est un énorme sujet.
26:14On est un sport mixte par excellence.
26:16Un sport inclusif et mixte par excellence.
26:18Culturellement,
26:20on s'aperçoit que les compétitions
26:22sont séparées.
26:24On va faire la compétition mixte
26:26et la compétition joueuse.
26:28C'est quelque chose qu'on a envie de changer.
26:30On a une équipe qui a été élue récemment.
26:32On va proposer la modification
26:34au niveau des championnats de France jeunes
26:36de les rendre intégralement mixtes.
26:38C'est une amélioration des parents.
26:40Pourquoi vous séparer ?
26:42Il y a des fédérations nationales ?
26:44Des pères qui ont pris ces décisions ?
26:46Il y a d'autres fédérations
26:48qui ont franchi le pas.
26:50Traditionnellement, on a séparé
26:52les filles et les garçons,
26:54comme à l'école à l'époque.
26:56On a ça sur les bras.
26:58On pense que c'est une amélioration
27:00pour le haut niveau des joueuses
27:02de faire jouer tout le monde ensemble.
27:04C'est vrai qu'il y a un niveau
27:06actuellement qui fait
27:08que les garçons jouent mieux que les filles.
27:10Alors qu'au départ, à l'entrée,
27:12dans les écoles, c'est 50-50.
27:14Il se passe des choses
27:16dans notre dispositif fédéral
27:18ou culturellement dans la société
27:20qui font que les filles, aux échecs,
27:22finissent par être moins performantes.
27:24On est en train d'affronter ces barrières,
27:26de faire l'état des lieux,
27:28de comprendre ce qui se passe.
27:30Probablement, cette option de mixité
27:32des championnats jeunes sera une bonne chose.
27:34D'accord. Première décision.
27:36Cyrielle, il y a une évolution
27:38de la société, ce qui était
27:40peut-être vrai, en tout cas presque normal,
27:42et j'utiliserai des guillemets
27:44quand vous avez commencé à 5 ans,
27:46l'est peut-être un peu moins aujourd'hui.
27:48Cette évolution, elle vous semble normale ?
27:50Normale, non, mais c'est vrai que
27:52je l'ai remarqué.
27:54Quand j'étais championne de France
27:56moins de 20 ans, il n'y avait pas
27:58beaucoup de participantes.
28:00C'est vrai qu'on était beaucoup plus
28:02j'étais beaucoup plus petite
28:04à l'âge de 10 ans, par exemple.
28:06Donc oui, c'est dommage.
28:08Hélois a raison, c'est une question
28:10vraiment compliquée. Je pense qu'il y a
28:12beaucoup d'explications,
28:14beaucoup d'hypothèses, et ce n'est pas facile d'y répondre.
28:16Hélois, Cyrielle nous dit
28:18que quand elle était jeune en compétition,
28:20il n'y avait pas beaucoup de filles.
28:22On est sur quel ratio en termes de licenciés
28:24chez vous ? Ratio homme-femme,
28:26si tant est que vous l'ayez en tête, évidemment.
28:28Oui, c'est 20% de licenciés femmes.
28:30Au championnat de France jeune, c'est un peu moins marqué.
28:32C'est-à-dire qu'on doit avoir
28:34peut-être deux tiers, un tiers
28:36sur les participants et participantes.
28:38Mais c'est quelque chose
28:40qui est un...
28:42On veut montrer que les qualités hommes-femmes
28:44dans le sport, en tout cas les échecs, ont tous les atouts
28:46pour le démontrer.
28:48Donc c'est un chantier qu'on adresse vraiment très fortement.
28:50C'est nos deux grands chantiers. Il y a les scolaires
28:52et il y a la mixité.
28:54Donc on l'a bien compris, après cette intégration au CNOSF,
28:56les chantiers demeurent, et les deux principaux.
28:58Vous les avez évoqués.
29:00Avant de terminer,
29:02on parlait de cercles vertueux.
29:04J'ai suivi, comme de nombreuses personnes,
29:06une...
29:08C'est une miniserie, on va l'appeler comme ça,
29:10sur Netflix, c'est nos camarades de Netflix,
29:12le jeu de la dame.
29:14Est-ce que, dans ce processus
29:16de fidéliser les plus jeunes
29:18et d'avoir un storytelling
29:20sexy et sympathique,
29:22ça a pu drainer aussi un peu de monde,
29:24ce genre de phénomène-là,
29:26l'histoire ?
29:28Alors, ce qu'il faut savoir,
29:30c'est que les échecs sont un sport qui est millénaire
29:32et qui est extrêmement populaire.
29:34Donc il y a 5 millions de Français qui jouent aux échecs,
29:36une partie par an ou plus.
29:38Et 25 millions de Français qui connaissent les règles.
29:40Donc on part quand même
29:42d'un inconscient collectif majeur.
29:44Les gens aiment les échecs et pratiquent les échecs,
29:46beaucoup. Donc on a un coup de projecteur
29:48phénoménal avec cette série
29:50Netflix qui, en plus,
29:52tombe pendant le confinement.
29:54Donc les gens sont chez eux, n'ont pas grand-chose à faire,
29:56voient la série et en même temps
29:58vont jouer en ligne aux échecs
30:00parce que ça se pratique aussi parfaitement en ligne.
30:02Donc c'est un e-sport naturel.
30:04Donc ça a fait que
30:06tout ce vivier de personnes qui
30:08connaissaient les échecs, aimaient les échecs,
30:10avaient dans un coin de leur tête l'envie d'un jour jouer aux échecs,
30:12ont pu le transformer
30:14à ce moment-là.
30:16C'est-à-dire que le crédit temps utilisé à entendre le mot
30:18échec dans cette série ou au quotidien
30:20fait qu'effectivement les parties en ligne,
30:22le streaming, tout ça est plus suivi.
30:24Vous sentez tout ça ?
30:25Tout à fait. Et on a une offre qui est extraordinaire.
30:27L'offre en ligne est extraordinaire.
30:29Que ce soit pour jouer,
30:31on trouve un adversaire exactement du même niveau que nous.
30:33C'est-à-dire quand on est débutant, on trouve un débutant
30:35en cliquant sur le bouton jouer.
30:37On a un adversaire du même niveau. Moi, quand je suis
30:39en train de jouer, je clique et je tombe
30:41sur un grand maître avec qui je vais faire une partie
30:43à niveau égal. Donc il y a une fréquentation
30:45qui est très grande,
30:47une grande densité de joueurs.
30:49Et on a aussi les streams.
30:51C'est-à-dire l'accès
30:53à la connaissance échiquienne,
30:55que ce soit des cours d'initiation pour débutants
30:57jusqu'à des cours pour très bons joueurs de club.
30:59On a des super streamers,
31:01des super ambassadeurs qui couvrent
31:03les médias Internet,
31:05les plateformes de streaming,
31:07Twitch, Youtube et ainsi de suite.
31:09Masterclass. Masterclass, en proposant des contenus
31:11vraiment extraordinaires pour tout public qui marche bien.
31:13Donc on peut apprendre
31:15sur Internet, on peut jouer sur Internet
31:17et on peut ensuite découvrir les clubs. Il y en a 850 en France.
31:19On a un maillage qui est colossal.
31:21A 20 km de chez vous,
31:23même dans la plus haute ruralité,
31:25il y aura un club d'échecs à côté.
31:27Et on va terminer avec un petit peu d'actu.
31:29Si vous le voulez bien, Maxime Vachier-Lagrave,
31:31vous transformez en consultant de luxe
31:33pour Club Sport en France.
31:35Est-ce que vous pouvez nous parler de la compétition
31:37que dispute Alireza en ce moment à Madrid ?
31:39Le tournoi des candidats.
31:41Je sais qu'en tant que sportif d'élite,
31:43vous aimeriez y être, évidemment.
31:45Mais est-ce que vous pouvez nous expliquer
31:47comment se tourne ce tournoi des candidats
31:49qui est un peu le tournoi des challengers
31:51pour aller affronter un champion du monde ?
31:53C'est ça ?
31:55C'est exactement ça.
31:57Le tournoi des candidats,
31:59c'est pour...
32:01Il y a eu un processus
32:03de désignation de ces candidats
32:05via des tournois qualificatifs.
32:07Ils sont au nombre de 8.
32:09Ils se jouent en partie longue,
32:11en mode aller-retour.
32:13Ça fait 14 parties par joueur.
32:15Il y a eu une compétition
32:17à la fin de la semaine.
32:19Je l'ai déjà faite.
32:21C'est relativement éprouvant
32:23en termes de préparation d'avant-tournoi.
32:25Vous avez terminé 2e, je crois.
32:27C'est bien ça.
32:29Évidemment, il y a une préparation
32:31d'avant-tournoi qui est énorme
32:33pour pouvoir simplement
32:35être au niveau requis
32:37pour pouvoir remporter ce tournoi
32:39qui est vraiment un des tournois
32:41les plus exigeants, bien évidemment.
32:43C'est là que
32:45la nuance,
32:47la spécificité de ce tournoi
32:49est claire.
32:51Être 2e ou 8e,
32:53c'est la même chose
32:55dans le sens où on n'est qualifié à rien.
32:57Exactement.
32:59La déception restera la même.
33:01C'est mieux tout de même
33:03de finir 2e que 8e,
33:05mais seule la victoire compte.
33:07C'est pour aller défier Magnus Carlsen, c'est ça ?
33:09C'est ça.
33:11C'est un match qui est en 14 parties
33:13pour le titre mondial.
33:15Vous arrivez rincé et lui, il est bien.
33:19Comme je l'ai dit, ce sera en mars 2023
33:21et ensuite, pour ce match,
33:23généralement, il y a une préparation
33:25qui dure entre 4 et 6 mois
33:27pour les joueurs.
33:29Magnus Carlsen est le vainqueur
33:31du tournoi des candidats.
33:33Ça veut dire, Maxime, que sur la temporalité
33:35d'une saison, on dispute
33:37un nombre de tournois assez limité
33:39pour avoir le standing et la préparation
33:41qu'on veut avoir. On ne peut pas psychologiquement,
33:43mentalement, physiquement, enchaîner
33:45semaine après semaine tournois
33:47et tournois. C'est trop dur.
33:49J'ai le quotidien d'un joueur
33:51de tennis, simplement.
33:53Je fais à peu près 6 mois de compétition par an.
33:55Ça fait
33:5710 à 15 tournois. Ça va dépendre
33:59avec des cadences diverses.
34:01Les tournois durent
34:03une semaine ou deux semaines
34:05et les plus longs durent un mois.
34:07Un tout petit peu plus
34:09que ce tournoi
34:11que dispute Alireza en ce moment
34:13à Madrid. Impressionnant
34:15le rythme et l'intensité.
34:17J'espère qu'on a eu l'occasion
34:19de vous le montrer chez vous
34:21avec cette « initiation »
34:23aux échecs et surtout
34:25cette venue de nos champions
34:27et de la Fédération française des échecs
34:29qui nous a fait l'amitié d'être avec nous.
34:31Cyriel, Maxime, merci de nous avoir
34:33accompagnés à distance
34:35dans cet épisode du club.
34:37On vous retrouve, je l'espère, dans vos diverses
34:39compétitions les uns les autres.
34:41Cyriel, Siyane et Sabatik, vous nous prévenez.
34:43On amènera une équipe de tournage
34:45pour suivre votre retour aux affaires
34:47et bien au très haut niveau.
34:49On l'espère en tout cas.
34:51Merci Éloine de nous avoir accompagnés.
34:53Vous qui êtes président depuis un an
34:55maintenant de cette fédération.
34:57Dans une semaine, vos 46 ans, je vous souhaite un bon anniversaire
34:59en avance.
35:01Merci à tous de nous avoir suivis.
35:03C'était un plaisir en tous les cas
35:05de vous avoir.
35:07Merci aux équipes en régie.
35:09Sandrine, Paul, Julien, Pierre
35:11qui étaient là
35:13évidemment pour nous accompagner
35:15tout au long de cette émission
35:17et pour vous la faire vivre.
35:19A très bientôt pour de nouvelles aventures
35:21dans le club sur Sport en France. Bye bye.
35:33Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org

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