• il y a 5 mois
Ce mois-ci dans les Grandes Questions du Sport, Patrick Chêne et ses invités reviennent sur le bénévolat dans le sport. Dans une première partie, état des lieux de la situation en France et dans un second temps, discussion autour de l'avenir du bénévolat avec les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 en toile de fond. Invités : Lilia DOUIHECH-SLIM (Vice-présidente du Think Tank Sport et Citoyenneté) François BOUCHON (Président de France Bénévolat) Frédéric DE LANNOY (DTN de la Fédération Française du Sport d'Entreprise) Manuel BARBANCHON (Responsable des partenariats chez Groupama Rhône-Alpes Auvergne) Hugo ANEST (Président de la ligue Ile-de-France de Badminton)

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Sport
Transcription
00:00Bonjour à tous, vous êtes les bienvenus dans les grandes questions du sport aujourd'hui.
00:21Quel thème important ? Le bénévolat et le sport amateur, on l'a déjà dit beaucoup
00:27et souvent dans cette émission. Sans les associations, parce qu'il y a d'ailleurs
00:31l'image pour le pays tout entier hors du sport, sans les associations, il n'y a pas
00:35grand chose qui avancerait puisque c'est par le bénévolat justement qu'on arrive
00:38à faire avancer, notamment les grands clubs sportifs, ceux qui recrutent, qui comptent
00:44de très très nombreux amateurs qu'il faut gérer, ce sont les bénévoles dans le sport
00:49amateur qui sont les plus actifs. Pour parler de tout ça, avec moi, Lilia Douillet-Schlimm,
00:53vous êtes vice-présidente du Simtank Sport ici à la Citoyenneté, je vais en profiter
00:57pour vous dire que nous sommes en partenariat avec ce Simtank pour cette émission cette
01:02année. Frédéric Delannoy, on va parler d'abord d'Hugo Anest, président de la Ligue
01:09Île-de-France de badminton. Ensuite, Frédéric Delannoy est avec nous, vous êtes DTN de
01:14la fédération de sport en entreprise. Et puis François Bouchon est avec nous, président
01:19de France Bénévolat, donc pour parler, vous l'avez bien compris, de cette force
01:23souvent invisible qui permet au sport français de se porter assez bien. Alors, on part d'une
01:30étude IFOP qui a été réalisée à partir de mars 2003, auprès de 3155 personnes de
01:3715 ans et plus, donc une étude sérieuse, qui nous montre, alors qui est peut-être
01:42une bonne nouvelle, vous allez me dire, un recul de la sur-représentation des 65 ans
01:47et plus parmi les bénévoles. Alors, on va voir qu'on peut aussi mettre un peu en
01:51perspective ce chiffre, on le dira dans quelques instants. On voit aussi que les 35-49 ans,
01:57bien 23% des français, 23% se consacrent à un engagement dans une association et pour
02:04les 50-64 ans, 20% contre 22% en 2019. Alors, est-ce que l'accroissement de l'engagement
02:11des jeunes compense le repli constaté au niveau des aînés ? Pas tout à fait, on
02:16a 38% des français qui déclarent donner de leur temps, c'est un tout petit peu en
02:21baisse et le niveau se rapproche de celui de 2019 puisqu'on avait eu quand même, évidemment,
02:26la crise du Covid qui a posé beaucoup de problèmes. C'est peut-être la première
02:29question que j'ai envie de vous poser et je le disais, c'est un peu open bar ici,
02:33vous intervenez quand vous le souhaitez. Est-ce qu'on a rattrapé le manque généré
02:37par le Covid, la crise du Covid ? Alors, oui, en effet, on a rattrapé, en particulier
02:43pour les jeunes, on a même dépassé puisque les jeunes sont en accroissement à la fois
02:47sur le bénévolat associatif mais également sur le bénévolat informel en dehors des
02:51associations constituées. En revanche, vous le soulignez, il y a un recul, un repli du
02:57bénévolat des seniors dans les associations et ça, c'est une préoccupation importante
03:02et ça touche aussi le sport et le monde associatif dans le sport, le monde associatif en général
03:07et donc la gouvernance des clubs et la gouvernance des associations sportives. Enfin, je pense
03:11qu'on en reparlera. Alors, ce qu'on voit également dans ce sondage, c'est que les
03:17bénévoles sont moins réguliers mais plutôt enclins à faire des choix d'actions ponctuelles.
03:23On le verra en parlant des Jeux Olympiques de 2024, évidemment, mais on va quand même
03:26préciser que si les grands clubs qui réunissent beaucoup de licenciés dans ce pays, ce sont
03:32les amateurs, évidemment, les bénévoles, pardon, qui font avancer les choses. Une chose
03:38importante, c'est la motivation et j'aimerais bien qu'on commence là-dessus aussi, de
03:41parler de l'humain avant de parler de chiffres. Les Français, un sur deux, disent que le
03:47bénévolat, et c'est assez intéressant parce qu'il renverse un peu la tendance,
03:51on n'est pas sûr qu'est-ce que je vais apporter, mais il y a une sorte de « salaire
03:55» pour ces bénévoles, c'est un épanouissement personnel. 23% parlent également d'acquisition
04:00de compétences et 18% citent, alors ça m'étonne que ce chiffre soit aussi faible, la reconnaissance
04:07sociale. J'étais persuadé que le monde associatif, que je connais bien, il y avait
04:10quand même un des moteurs, c'était la reconnaissance et exister un peu dans la
04:14société autrement que par des actions égoïstes. Est-ce que ça vous surprend aussi qu'il
04:18y a seulement 18% qui viennent chercher de la reconnaissance sociale ?
04:22Pas vraiment, en réalité, moi je le vois dans mon expérience personnelle, parce que
04:28ça fait assez longtemps que je suis bénévole. C'est très compliqué quand on évoque notre
04:35engagement bénévole, les gens ne le comprennent pas forcément, de donner du temps pour une
04:40cause qui n'est pas dans nos compétences professionnelles, pas dans notre cercle social,
04:46de manière gratuite et désintéressée, c'est pas forcément compris et du coup pas forcément
04:53valorisé socialement. Par contre, au sein même des bénévoles, on a plus tendance
04:58à se valoriser par des actions de valorisation du temps passé, de valorisation même des
05:06réussites qu'on peut avoir dans le bénévolat.
05:09Frédéric Delannoy, je rappelle que vous êtes d'ETN, de la fédération de sport d'entreprise.
05:12Quelles sont les motivations que vous voyez au quotidien dans l'action des bénévoles ?
05:16Alors, dans le monde de l'entreprise, je pense que si on avait ciblé le questionnaire sur
05:20la reconnaissance sociale, on y est vraiment. Dans le monde de l'entreprise, c'est une
05:24capacité d'exister autrement que par son métier et d'afficher des compétences, d'assumer
05:30des compétences qui ne sont pas du tout liées à la hiérarchie de l'entreprise, ce qui
05:34est un des éléments très intéressants d'ailleurs, c'est qu'on inverse parfois
05:38les pyramides de responsabilité dans le sport d'entreprise avec un ouvrier qui va diriger
05:44dans l'équipe son patron éventuellement.
05:46Alors, avec Lélia Douillet-Schlimm, je n'ai jamais parlé, vous êtes vice-présidente
05:50je rappelle du Think Tank Sport et Citoyenneté, de la situation dans le sport. Il y a eu un
05:54baromètre national de la pratique sportive en 2022. Est-ce qu'on est en crise ? Est-ce
05:58qu'on est serein ? Quelle est la situation du sport et justement de l'action des bénévoles
06:02en France actuellement ?
06:04Alors, le sport, il faut le savoir, c'est le deuxième domaine d'engagement bénévole
06:09en France après l'action caritative.
06:11D'accord.
06:12C'est plutôt bon signe pour notre pays, disons.
06:14Et on a, pour vous donner une idée, on a 360 000 associations sportives en France, donc
06:21une association sur quatre et pour faire, je ne sais pas si vous l'avez évoqué tout
06:24à l'heure, mais on a 90% au niveau global d'associations qui fonctionnent uniquement
06:29sur la base de bénévoles et dans le sport, c'est 86%.
06:3386% où il n'y a que des bénévoles, il n'y a même pas une secrétaire salariée ou quelqu'un
06:38qui va apporter son expérience en étant salarié, c'est un chiffre impressionnant.
06:43Et donc en termes de volume de travail, on peut estimer, alors il y a un chiffre qui
06:49a été évoqué, c'est 300 millions d'heures, ce qui correspond à 180 000 emplois en équivalent
06:54temps plein.
06:55Et donc le bénévolat sportif représente un quart du travail bénévole de l'ensemble
07:00du secteur associatif.
07:01Alors on a évoqué tout à l'heure les différents profils, voilà, plutôt jeunes, vous en avez
07:08parlé, c'est le cas aussi dans le sport, plutôt des hommes encore, malheureusement
07:11on n'arrive pas…
07:12Au niveau national, pourtant quand on prend le bénévolat, enfin les bénévoles, on a
07:18aujourd'hui une représentation égale de femmes et d'hommes, ce n'est pas le cas
07:23dans le sport.
07:25Au niveau global, on est vraiment 50-50, on est revenu, parce que pendant le Covid, il
07:30y avait plus d'hommes que de femmes, et on est revenu à parité pratiquement.
07:34Et donc, si j'ai bien compris, ce n'est pas le cas dans le sport.
07:37Non, alors dans le sport, on est à 46% simplement de femmes, mais on a quand même dans le sport
07:45une échéance avec une loi de 2022 qui fixe… enfin on doit avoir une parité intégrale
07:54dans les instances sportives à horizon 2024 pour les instances nationales et à horizon
07:592028 pour toutes les instances au niveau territorial.
08:02Donc il y a un vrai besoin finalement pour le mouvement sportif d'inclure plus de femmes
08:08bénévoles et chez les jeunes aussi.
08:09Il y a aussi une tendance, quand on est sur des postes à responsabilité, d'avoir plus
08:14de bénévoles plus âgés, et donc 63% des responsables d'associations sportives ont
08:19plus de 45 ans.
08:20D'accord, ce qui n'est pas très âgé quand même.
08:22On va retrouver en duplex Manuel Barbanchon, qui est responsable des partenariats chez
08:28Groupama à Rhône-Alpes.
08:29Est-ce que vous avez la même tendance ? Puisque je rappelle qu'une de vos actions pour favoriser
08:34la pratique du sport dans votre partenariat avec les associations sportives, c'est justement
08:38de les aider, si j'ai bien compris, à gérer, à recruter des bénévoles.
08:43Oui, tout à fait.
08:44Alors, on est sur cette thématique du bénévolat qui est complètement transverse à l'ensemble
08:49de nos partenariats sportifs.
08:50Juste sur cette partie du bilan, je valide tout ce qui a été dit par les intervenants
08:57sur le plateau.
08:58Moi, j'ai aussi une remarque particulière et qui, je trouve, mérite qu'on se penche
09:06particulièrement sur ce sujet, c'est qu'à l'heure actuelle, on parle beaucoup d'inclusion.
09:10Le bénévolat a toujours été un lieu d'inclusion et d'intégration pour le monde du sport et
09:16pour la société en général.
09:18Et quand on regarde les dernières données, on voit que malheureusement, le bénévolat
09:25se transforme vers « plus je suis diplômé, plus je vais vers le bénévolat ». Et on
09:30perd une partie de la population qui malheureusement n'est pas diplômée ou n'a pas pu faire
09:37des études.
09:38Et ces gens-là ne vont plus vers le bénévolat aussi.
09:40Or, à l'heure actuelle, on sait, et nous, on est une société mutualiste basée sur
09:44beaucoup de bénévoles, on sait tout ce que peut apporter le bénévolat dans la construction
09:49d'un parcours personnel, évidemment pour soi, mais aussi dans la construction de son
09:57CV, de son parcours professionnel.
10:00Et c'est un point sur lequel on doit être particulièrement vigilant.
10:03Donc, on travaille sur tous ces sujets dans son ensemble et je pense qu'on aura l'occasion
10:07d'y revenir.
10:08Et je voulais souligner ce point-là sur le constat.
10:10Merci.
10:11Peu diplômé, moins bénévole, comment on peut expliquer ça ?
10:14Oui, c'est exact.
10:15C'est une fracture associative qui existe, sur laquelle on se bat.
10:20On se bat, c'est peut-être lié aussi au remboursement des frais, qui n'est pas très
10:23simple.
10:24C'est juste.
10:25Enfin, on mériterait un crédit d'impôt, actuellement il y a une déduction fiscale,
10:30encore faut-il payer l'impôt sur le revenu, ce que 50% des Français au moins ne payent
10:36pas.
10:37Donc, il y a un vrai problème, qu'on adresse avec le Parlement, croyez-moi.
10:40Malheureusement, même si les PLF le prévoient dans certains amendements, ils ne sont pas
10:45retenus par le gouvernement, c'est dommage.
10:47Marlène Schiappa s'y était engagée il y a un an, précisément.
10:50Malheureusement, cette année, ça a encore été retoqué au niveau de l'amendement.
10:55Donc, je le déplore.
10:57Mais je crois que ce serait une excellente initiative du gouvernement de dire, les remboursements
11:03de frais, c'est un crédit d'impôt et ça peut passer par la comptabilité de l'association
11:07d'ailleurs, au même titre que les services à domicile, qui sont beaucoup pratiques.
11:09Donc voilà, c'est le genre de lutte que l'on fait avec nos députés, nos sénateurs.
11:15Alors, 41% des bénévoles sportifs sont des parents.
11:19Et ça, c'est quand même très très impliquant et très spécifique du sport, puisque c'est
11:24par la pratique de l'enfant dans le club que le parent va accompagner les enfants en
11:31déplacement, va tenir une table d'arbitrage, une buvette, un guichet, comme on le retrouve.
11:36Ça, c'est une tendance spécifiquement sportive.
11:38Spécifique au sport, parce que dans les autres secteurs, on est plutôt à 26%.
11:42Ah oui, c'est énorme comme différence.
11:4341 à 26.
11:44Tout à fait.
11:45Mais c'est lié effectivement au fait qu'on va accompagner son enfant dans son club et
11:49que donc on va petit à petit assumer des fonctions bénévoles.
11:53Et puis aussi, peut-être pour terminer sur ce constat, les bénévoles dans le sport
11:58font plus des tâches administratives et organisationnelles plutôt que sportives.
12:03Plutôt que de l'arbitrage ou de l'encadrement technique.
12:06Oui, mais ça, c'est presque bon signe dans les clubs, je ne sais pas ce que vous en pensez,
12:10mais tout ce qui est administratif, tout ce qui est accompagnement d'enfants, etc.
12:13est fait par les bénévoles.
12:14Et tout le côté éducatif, notamment dans les clubs sportifs qui forment des sportifs
12:21qui peuvent être un jour de haut niveau, on a besoin d'éducateurs spécialisés et
12:26ceux-ci sont rémunérés, faiblement souvent, mais sont rémunérés.
12:29Est-ce que c'est le cas dans votre club par exemple ?
12:30Oui, c'est complètement le cas dans le badminton et puis c'est lié aussi à la réglementation,
12:34l'encadrement de groupes d'enfants comme d'adultes.
12:37On a besoin d'avoir des personnes diplômées, compétentes, en capacité d'accueillir tout
12:41type de public.
12:42Et du coup, c'est effectivement le rôle de la professionnalisation de ces compétences d'encadrement.
12:48Comment genre ça ? Est-ce que c'est encadré au niveau salaire, au niveau avantages ?
12:53Il y a la Convention nationale du sport qui réglemente les salaires sur les professionnels
12:58en tout cas, même s'il y a des filières d'encadrants bénévoles qui existent dans
13:01le badminton en tout cas.
13:04Et puis après, et je rejoins sur ce qui a été un petit peu dit sur l'engagement bénévole
13:08et surtout sur les fonctions de dirigeant, le rôle de dirigeant employeur et bénévole
13:14employeur n'est pas simple et peut faire peur et fait peut-être moins peur à des
13:19personnes plus diplômées quand on ne l'est pas.
13:22C'est vrai que ça fait peur, c'est beaucoup de démarches administratives, c'est l'inconnu.
13:26Je voudrais quand même ajouter, si je puis dire, c'est qu'il y a une certaine désaffection
13:31en particulier sur les fonctions d'organisation de gouvernance, le bénévolat de gouvernance
13:36et comme vous le soulignez, on va davantage vers le bénévolat ponctuel, des jeunes bénévolats
13:40d'action, très bien.
13:41Mais dans l'association, dans l'associatif au sens large, il faut toujours, enfin c'est
13:47notre recommandation, faire en sorte que les bénévoles soient associés au projet associatif
13:51qui en l'espèce est le projet sportif.
13:54Donc éloigner finalement les bénévoles nouveaux ou anciens de la pratique sportive, c'est
14:00un peu gênant et c'est pourquoi en effet ça arrive en quatrième ou cinquième position
14:04que l'on associe à des fonctions de coaching, d'arbitrage, des fonctions qui sont proprement
14:09sportives.
14:10Donc associant le bénévole, il va peut-être se sentir un peu frustré.
14:14Donc il faut à tout prix dans l'accueil et dans la rédaction des missions que le
14:20projet sportif apparaisse, à mon sens, c'est le projet associatif qui compte.
14:24Voilà, ça c'est notre recommandation en tant que France Bénévolat, acteur de l'accompagnement
14:29du bénévolat.
14:30Il me semble important d'associer les bénévoles au projet.
14:33Et puis pour mobiliser les bénévoles, on a besoin de ce projet, de toute façon, parce
14:38que c'est le fil rouge de l'engagement associatif.
14:41On voit d'ailleurs souvent que les parents s'engagent pour les enfants, pour les uranges,
14:45etc.
14:46Mais que le club, et ça doit être le cas chez vous aussi, que le club phare va être
14:51aussi le fédérateur, puisque tout le monde va se retrouver dans le club, professionnel
14:55ou de haut niveau en tout cas, et avoir une identification grâce à… c'est une locomotive
15:00formidable pour recruter les bénévoles pour les enfants que d'avoir une équipe, une
15:04j'allais dire, qui va avoir des résultats et qui va amener les gens à aller assister
15:08aux compétitions, parfois même jouées par les éducateurs des enfants.
15:13Et ça, c'est un cercle très vertueux dans les clubs.
15:15Ça aide beaucoup, mais c'est vrai qu'aussi en tant que président de ligue régionale,
15:19on a aussi tendance à aller vers autre chose que le sportif.
15:22Parce que finalement, on vient dans une association pour le sport, mais on a tout l'aspect social
15:28et la vie en collectivité et en collectif dans nos infrastructures.
15:33Alors François Bouchon rappelait tout à l'heure qu'on en avait terminé avec l'impact
15:36du Covid, mais ça avait été un des impacts les plus forts, parce qu'on peut parler
15:40de finances, on peut parler de ce qu'on veut, ce qui avait été très très dur dans
15:43les associations justement, c'était cette disparition de vie sociale, du barbecue,
15:48de la buvette, du loto, de tout ce qu'on fait pour ramener des fonds à l'association,
15:52et ça avait été un traumatisme fort dans les clubs, vous l'aviez vécu sans doute.
15:57Oui, même si, moi ça fait presque 20 ans que je suis engagé dans l'associatif et
16:02dans le badminton, j'ai vu l'évolution de la manière dont les personnes s'engageaient
16:07dans le bénévolat.
16:08Quelle était cette évolution ?
16:09Effectivement, c'est ce qui a été dit, on est sur des moments d'engagement très
16:13ponctuel, on veut bien aider, mais sur des choses très précises, très ponctuelles,
16:18quelques heures, parfois quelques minutes, mais on s'engage de moins en moins dans
16:22des fonctions de dirigeant qui prennent effectivement un peu plus de temps, dès qu'il y a une
16:26notion de responsabilité c'est tout de suite un petit peu plus compliqué, donc ça,
16:30ça a beaucoup changé, et les pratiques ont changé, ça on oublie de le dire, et puis
16:33les pratiques sont liées au bénévolat, la pratique du sport a changé dans les clubs
16:37et dans l'associatif.
16:39Je veux bien rebondir sur la question de la responsabilité et de la dimension ponctuelle,
16:44je pense qu'il y a une corrélation assez forte d'ailleurs sur le rajeunissement des
16:46bénévoles et la notion de ponctualité, et la notion de diplôme, parce que de plus
16:51en plus les écoles, les universités, imposent à leurs étudiants d'avoir un temps de bénévolat,
16:56en particulier dans le monde du sport, dans les études sportives, il y a même des contraintes
17:00pour contribuer à l'organisation pour un volume d'heures dans l'année sur des manifestations
17:05en tant que bénévole.
17:06Donc on retrouve la dimension jeune, la dimension étudiante dans ce cadre particulier du sport.
17:12Sur la question de la responsabilité aussi, on s'aperçoit qu'il y a de plus en plus
17:18de pressions mises sur le monde associatif, dans le milieu du sport j'entends, sur la
17:23prise en charge de dimensions, de politiques d'intérêt général qui sont nécessaires
17:28mais qui sont imposées au mouvement associatif de manière beaucoup plus importante qu'au
17:33secteur privé, rémunéré, entrepreneurial, et ça peut aussi être une forme de frein.
17:41On s'engage dans le monde associatif, moi ça fait 30 ans que je travaille dans le monde
17:44du sport avec différentes expériences, on s'engage dans le monde associatif, d'abord
17:49sportif, parce qu'on aime un sport ou parce qu'on a un enfant qui y est, ce qui est aussi
17:53une bonne entrée, et puis par rapport à l'activité, et on découvre qu'en fait
17:58on a des responsabilités plus importantes sur d'autres secteurs qui peuvent être un
18:02frein, même si encore une fois, l'impact social du sport est important et qu'il faut
18:06le souligner.
18:07Moi j'aimerais qu'on parle de la fédération de sport en entreprise justement, en quoi
18:13est-ce spécifique pour vous, quand vous entendez les témoignages d'autres personnes dans
18:17le monde associatif sportif classique, en quoi, et il y a DTN d'ailleurs, c'est bien
18:23qu'il y a une organisation massive et importante, d'abord, ma question est toute simple, comment
18:28arrive DTN de la fédération de sport en entreprise ?
18:32Alors, comment on y arrive, parce qu'on a beaucoup travaillé et qu'on a mérité,
18:36non mais je plaisante ?
18:37Pourquoi le sport en entreprise ?
18:38Non mais plus sérieusement, voilà.
18:39Comment ?
18:40Parce que…
18:41C'est pas parce que vos enfants faisaient du sport en entreprise ?
18:43Non, non, ça c'est clairement pas le cas, moi j'avais été DTN de fédération olympique
18:47auparavant, et il y a la dimension d'intérêt général pour le coup, c'est vraiment,
18:52l'enjeu de la fédération c'est de contribuer au développement de l'activité physique
18:56de tous par l'entreprise, et puis la dimension entrepreneuriale justement est très particulière
19:01par rapport au monde associatif traditionnel, puisque nous avons, nous comme membres de
19:06notre fédération, des associations, des comités socio-économiques, et des entreprises
19:10en tant que telles.
19:11Donc on n'a pas que des bénévoles, on a des professionnels qui sont payés par leurs
19:15entreprises pour gérer le sport, on a dans les très grosses entreprises maintenant,
19:19il y a les business officers, comme on dit en français, maintenant il y a même des
19:23sports officers, dans de rares entreprises, mais ça se développe.
19:27Qui ont compris que la pratique du sport de leurs employés va avoir un impact.
19:32Et donc on a des bénévoles aussi dans les associations d'entreprises qui sont des
19:36bénévoles, qui peuvent être des bénévoles déguisés, c'est-à-dire que je suis typiquement
19:42l'assistante du directeur des ressources humaines qui va passer, ou l'assistant, j'en
19:46raie les choses, mais qui va passer deux heures par jour pour m'occuper de cette dimension.
19:52Est-ce qu'on est dans le bénévolat ou dans la critique ?
19:53Et puis on a donc cette grande diversité des vraies associations sportives historiques
19:58dans lesquelles j'évoquais la possibilité de se réaliser autrement que dans le métier,
20:03dans lesquelles on va avoir des gens qui passent des heures et des heures, aussi bien d'ailleurs
20:06pour le coup dans l'organisation administrative que dans l'encadrement, puisque certains
20:11sportifs un peu aguerris vont embarquer leurs collègues et encadrer naturellement les
20:16choses, alors pour le coup sans beaucoup de qualifications, ça fait partie d'ailleurs
20:20de notre job.
20:21C'est cette action horizontale, avec justement tous les acteurs dont vous parliez, qui va
20:26vous différencier d'une fédération comme l'AFSGT ?
20:29Alors oui, le projet n'est pas tout à fait le même et l'histoire est un peu différente
20:33si on prend cette fédération, nous c'est vraiment, en fait, on est très proche comme
20:36fédération du sport scolaire, du sport universitaire, c'est-à-dire c'est la fédération d'un
20:40temps de la vie et un large temps de la vie, même le plus important, et donc c'est ça
20:46qui me semble-t-il nous différencie, et puis c'est le fait que par rapport à l'ensemble
20:51des fédérations qui se structurent autour de titres, autour d'équipes, on ne travaille
20:56pas là-dessus, on travaille vraiment sur le développement de la pratique, donner le
20:58goût, un peu d'événements, parfois des très gros, mais d'abord donner le goût et
21:04la pratique à l'ensemble des acteurs de l'entreprise qui, en termes de bénévolat, se traduit
21:10par faire germer, et beaucoup de nos dirigeants jeunes, nous on a deux générations de dirigeants
21:15parce qu'on est une jeune fédération avec une vieille histoire, on existe depuis les
21:18années 50, et historiquement c'était les clubs corporatifs, on appelait ça comme ça,
21:23et donc on a eu des dirigeants, moi quand je suis arrivé il y a dix ans à la fédération,
21:28nos dirigeants avaient une moyenne d'âge qui était des retraités déjà bien avancés,
21:33et les nouveaux sont arrivés par la pratique, et pas par la pratique sportive, mais par
21:36la pratique d'activité physique, voire des managers qui disent moi je veux faire profiter
21:41de mon expérience dans mon entreprise et les autres entreprises, donc on a une vraie
21:45diversification. Et est-ce qu'il y a, pour faire le lien avec Manuel Barbanchon qu'on va retrouver,
21:49est-ce qu'il y a un lien justement entre cette implication de l'entreprise qui va générer du
21:56bénévolat pour la pratique du sport et le sponsoring ? Est-ce qu'on trouve généralement un
22:00cousinage entre les entreprises présentes dans le monde du sport en tant que sponsor et impliquées
22:06dans la pratique du sport dans leur entreprise ? Alors insuffisamment, l'activation d'entreprises
22:12sponsors qui vont mettre en place des choses au sein de leur entreprise se développe avec les
22:17Jeux très clairement beaucoup plus. Les grandes entreprises partenaires de l'Organisation des
22:22Jeux Olympiques et Paralympiques ont beaucoup investi là-dessus. Après l'impact sur le
22:25bénévolat là pour le coup se fait différemment. Il y a une dimension dans le sport d'entreprise et
22:31dans l'entreprise et le sport, ce sont deux choses différentes aussi qui est intéressante, c'est
22:35toute la dimension de, alors on est à la frontière du bénévolat, je ne sais pas s'il faut le qualifier
22:40de bénévolat, mais de toute la notion de mécénat de compétence et de mise à disposition de
22:45compétences auprès du mouvement associatif d'entreprise. En tout cas, ça a les mêmes
22:50vertus pour le sport. Dans le développement associatif et dans la professionnalisation des bénévoles.
22:55Alors allons voir Manuel Barbanchon, justement responsable des partenariats chez Groupama
22:59Ronalp. On parle plus du sport dans l'entreprise mais de l'entreprise dans le sport. La démarche,
23:06parce que l'entreprise dans le sport, la vision classique, je viens mettre un panneau,
23:12je fais un peu de visibilité, de notoriété, tout ceci je pense est complètement balayé. Comment
23:17aujourd'hui une entreprise comme la vôtre s'implique dans le sport et comment va-t-on
23:21retrouver le thème qui nous intéresse aujourd'hui, le bénévolat et le sport amateur ? Exactement,
23:27c'est une parfaite introduction. On dépasse aujourd'hui la dimension du panneau du bord du
23:32stade ou maintenant la laid de bord de terrain. Nous, on est une entreprise mutualiste qui agit
23:38sur 12 départements dans lequel on a aujourd'hui noué pratiquement 500 partenariats avec le plus
23:46petit club de la région jusqu'au plus grand club de la région, on peut dire l'Olympique lyonnais,
23:51même si les temps sont un peu plus compliqués. On a une verticalité de niveau extrêmement
23:57importante et puis on n'est pas, nous, le sponsor d'un seul sport. Finalement, quand on a réfléchi
24:03à un lien de cohérence dans le monde du sport, le bénévolat s'est affiché assez clairement,
24:08à la fois parce que notre structure de mutuelle fait que nous sommes pilotés aussi et administrés
24:14par des bénévoles, donc on connaît bien cette question du bénévolat dans notre gouvernance et
24:19en fait les parallèles sont très simples, mais aussi parce que c'est un lien naturel et rassembleur
24:26dans le sport. Je pense qu'on parlait tout à l'heure de la notion de bénévole qui était engagée,
24:31on parlait des 46% des parents, je pense que le sport a se reposer la question de sa cause. Oui,
24:40le sport forme les champions de demain et aujourd'hui en France, on est plutôt en réussite
24:43sur le sujet. Maintenant, quand on voit les volumes de licenciés ou quand on voit un certain
24:47nombre de choses, l'association sportive locale, régionale sont sa première cause et vous l'avez
24:55dit en plateau, c'est de faire du commun, c'est de faire société et ça pour une entreprise comme
25:02nous, qui souhaite impacter socialement, sociétalement sa région par le biais du sport,
25:09et j'en reviens à mes premiers propos, c'est extrêmement important parce qu'on a un impact
25:13social, on a un impact sociétal, on fait du lien et on pense que par cette intervention-là, on permet
25:19à tous les territoires de se développer, de bien vivre, de faire de l'inclusion, de faire de
25:25l'intégration, de faire de l'andie, de faire plein plein plein de questions parce qu'on entretient
25:29du commun sur nos territoires. Après, on travaille et on est en train de travailler avec le think tank
25:35sport et citoyenneté, j'en profite pour faire un petit clin d'œil à Julien qui n'est pas là,
25:39mais vous connaissez bien, sur une démarche d'impact très concrète, sur des actions,
25:47on en reparlera, créer un trophée des bénévoles avec la région aura, mais aussi sur des actions
25:53qu'on va dévoiler bientôt autour de la formation, autour de l'implication, des parcours féminins,
26:01un certain nombre de choses sur lesquelles on souhaite avoir des actions très concrètes et
26:06qu'on souhaite mesurer parce que c'est important pour une entreprise comme nous quand on s'engage
26:10de dépasser aussi la dimension de la communication et la dimension marketing. Alors il y a une chose,
26:17on va terminer cette première partie là-dessus, ce sont les compétences. Il se trouve que je suis
26:22président d'un club à Avignon, un club de basket, et que lorsqu'on dit à quelqu'un dans le comité de
26:28direction, on dit bon il faut un trésorier et là c'est un hasard si vous avez quelqu'un qui
26:34travaillait auparavant dans la banque ou qui travaille même toujours dans la banque, mais
26:37souvent il n'y a pas la compétence. Donc est-ce que ce n'est pas justement l'avenir que d'orienter
26:42ce bénévolat et l'action des entreprises vers de la mise à disposition, alors comme vous le disiez
26:48tout à l'heure, du vrai bénévolat ou sur les heures de travail, mais d'amener de la compétence
26:54au club ? Est-ce que cette tendance existe ? Je trouve que c'est très bien en tout cas de parler
26:58de sport en entreprise et avec le bénévolat parce que le bénévolat ce sont des associations et
27:03pourquoi pas des associations sportives. Donc le sport est déjà inscrit dans le rapport extra
27:08financier des entreprises, dans le code du commerce. Nous sommes à la veille d'inscrire le bénévolat et
27:14la vie associative, figurez-vous, également dans le rapport extra financier des entreprises,
27:18la performance extra financière et on s'en réjouit. Et je trouve que c'est l'occasion unique que de
27:23lier à la fois le sport et le bénévolat. Et justement le bénévolat, vous parlez de compétence,
27:29c'est un exercice unique de ces compétences. Par exemple, on peut avoir des personnes sur
27:37un ordinateur toute la journée puis qui tout à coup se retrouvent, pourquoi pas, leader d'une équipe
27:42de basket ou de badminton. Et donc des qualités nouvelles se font jour et l'entreprise, je ne sais
27:49pas si vous avez cette expérience vous-même, mais l'entreprise peut découvrir de nouvelles
27:53compétences, de nouvelles qualités à ses collaborateurs. J'ai tout récemment un exemple
27:57en tête de quelqu'un qui était dans une mission de surveillance à l'intérieur, de sécurité dans
28:04l'entreprise et qui, à l'occasion de la création d'une salle de sport en interne, a pris, ce que
28:09j'évoquais tout à l'heure, a pris les rênes, a pris la présidence de l'association, a encadré les
28:14collègues, donc il les salue le matin et le soir. Donc on est vraiment dans cette réalisation et
28:20l'émergence de compétences ou la valorisation de compétences que le parcours professionnel a
28:25pas réussi à mettre en place. Sur votre question, on pourrait presque prendre la
28:29proposition l'inverse, c'est-à-dire je ne suis pas compétent comme trésorier aujourd'hui mais
28:34comment forme-t-on les bénévoles, et ça c'est un sujet récurrent dans le bénévolat,
28:39comment forme-t-on les bénévoles pour que le bénévolat soit un outil d'acquisition de
28:44compétences qui, me semble-t-il, était dans le sondage qu'on évoquait en introduction,
28:47un point important. On peut aussi acquérir des compétences et on acquiert des compétences par
28:51bénévolat. On évoquait Julien Jappert qu'on salue aussi du Think Tank. Est-ce que cette dimension
28:57formation montée en compétences des bénévoles existe chez vous ? Alors chez nous, oui c'est
29:04ce qu'on essaye de faire justement avec groupe à main, mais même dans le milieu sportif. Il y a
29:10énormément maintenant de fédérations qui créent leurs propres organismes de formation et qui
29:16proposent des certificats en faveur des bénévoles pour leur apprendre justement à mieux exercer des
29:25fonctions de dirigeants. Donc il y a tout ce système au niveau aussi des instances des comités
29:31olympiques, nationaux et régionaux, et c'est mis en place. Vous parliez tout à l'heure de l'équivalent
29:37temps plein des bénévoles en France, notamment dans le monde sportif. Est-ce qu'on est en passe ? Je
29:43crois qu'il y a des changements, même administratifs, qui sont en train de changer dans les clubs pour
29:47valoriser ces équivalents temps plein. Qu'est-ce qu'on peut faire avec ces chiffres-là ? Comment on
29:51peut, peut-être fiscalement, peut-être comment on peut renvoyer l'ascenseur en valorisant ce
30:00temps de travail qui est donné gratuitement à une association ? Il y a la valorisation comptable du
30:06bénévolat. Je n'aime pas beaucoup ça parce que le bénévolat n'a pas de prix. Exactement. C'est un peu
30:11stupide que de le valoriser mais bon les commissaires aux comptes nous imposent de valoriser,
30:17enfin la comptabilité nous impose de valoriser le bénévolat et donc on le valorise en effet.
30:21Cela étant, cette dimension économique du bénévolat elle existe évidemment, elle est très importante
30:28mais selon moi ce n'est pas la valeur principale. Le bénévolat ce n'est pas dans le champ économique,
30:33c'est tout autre chose. Mais ça peut faire levier par exemple face aux administrations ou à Bercy en
30:38disant on prend quand même une force. C'est exact, c'est ce qu'on appelle la mesure d'impact.
30:42C'est tout à fait considérable, vous vous rappeliez 180 000 équivalents salariés, des salariés il y
30:49en a trois fois moins je crois. Le volume horaire du sport, les trois quarts, c'est du bénévolat.
30:58Les trois quarts du volume horaire du sport c'est du bénévolat. Bon il faut quand même le dire et le répéter.
31:02Donc c'est tout à fait considérable. Je pense que Bercy doit être sensible à ça bien sûr.
31:07On va se retrouver dans quelques instants pour la deuxième partie de cette émission, là on a bien
31:12mis les détours, placé les contours du bénévolat en France et on va s'appuyer sur quelques exemples
31:18notamment sur Paris 2024 ou sur des jeunes dirigeants qui vont nous parler de leur parcours
31:26pour être un peu plus concrets et peut-être vous donner envie de vous impliquer dans une
31:31association sportive. A tout de suite.
31:44C'est la deuxième partie des grandes questions du sport. Nous évoquons aujourd'hui le bénévolat
31:48qui représente vraiment une part importante du dynamisme du sport en France, vous vous en doutez.
31:55On va parler un peu maintenant, cette saison, de Paris 2024. Alors il y a une dynamique évidemment
31:59qui monte petit à petit mais qui va évidemment atteindre, je l'espère, un paroxysme lorsque les
32:05Jeux vont arriver, Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024. Est-ce que c'est une... J'enfonce des portes
32:12ouvertes, mais est-ce que ça va être une opportunité de recruter des milliers et des milliers de
32:18bénévoles ? Mais est-ce qu'on va avoir un effet sur la longueur ou est-ce qu'on va être sur la
32:24tendance que vous évoquiez tout à l'heure, Hugo Hanest, du coup de main de là c'est pas quelques
32:31minutes ce sera quelques jours. Est-ce qu'on peut s'attendre à une lame de fond de bénévolat dans
32:35le sport grâce aux Jeux Olympiques de 2024 ? C'est une bonne question. Ce silence juste avant la réponse en disait-on.
32:45C'est une bonne question. Alors d'un point de vue effectivement Ligue Régionale, c'est aussi
32:52une vraie question pour nous d'anticiper la suite et l'après JOP. Comment on capitalise sur toute
33:00cette émulation autour du sportif et de la performance pour arriver effectivement à attirer
33:04évidemment de nouveaux pratiquants mais aussi de nouveaux bénévoles ? C'est à mon avis difficile
33:10à quantifier. Est-ce qu'on aura une bouffée d'air qui va nous permettre d'avoir de nouveaux bénévoles
33:17et nouveaux bénévoles impliqués et aussi sur les fonctions dirigeants ? On va donner des chiffres
33:21quand même. L'organisation des JOP, comme vous dites très bien Jeux Olympiques et Paralympiques, a besoin
33:27à peu près de 45 000 bénévoles et pour l'instant on en est à 300 000 candidatures. Bon c'est au moins
33:33un signe que ces Jeux, contrairement à ce qu'on peut entendre sur quelques antennes pessimistes,
33:37ces Jeux auront un impact et un impact positif sur la France évidemment comme elle l'a eu sur
33:42d'autres pays même si économiquement, même si on verra après par tranches tous les impacts de ces
33:48Jeux. Mais parlons justement de ces bénévoles. 300 000 candidatures pour 45 000 bénévoles. On va
33:54avoir 250 000 frustrés. Est-ce qu'ils vont se reporter vers les fédérations, vers leur entreprise
34:02pour être bénévoles ? Alors beaucoup sont déjà. Dans les 300 000 candidats, il y a déjà beaucoup
34:08de bénévoles. On le voit, les fédérations ont été interrogées par le COJOP pour mettre en place
34:12ce recrutement et on a eu beaucoup beaucoup de candidats internes de nos fédérations, même des
34:18salariés parfois, qui vont prendre des congés pour remplir cette mission bénévole. Donc il y a
34:22déjà cette dimension. Après, difficile, on ne lit pas dans le mar de café, mais il est probable me
34:29semble-t-il que sur une part et notamment les plus jeunes, ceux qui sont sur des interventions
34:35un peu ponctuelles, aient envie d'aller un peu plus loin. La proportion est incapable de la calculer
34:42mais ça ne peut pas ne pas générer ce type d'effet. La difficulté qu'on a c'est quelle est la
34:46capacité du mouvement sportif actuel, nous, à accueillir ces gens et à leur donner une place
34:52dans notre monde déjà organisé, avec des jeunes. On l'a dit à plusieurs reprises, on est
34:58plutôt sur des dirigeants sportifs qui ont une moyenne d'âge qui est plus proche de la fin de
35:03carrière que du début. Et donc comment on va réussir à ouvrir les portes pour donner un peu de
35:09sang neuf à notre mouvement sportif, qui je crois on a bien besoin. Alors on ne fait pas n'importe
35:13quoi avec les bénévoles, c'est important aussi. Moi j'aimerais Frédéric Delanoix que vous nous
35:16parliez de cette charte sociale des grands événements sportifs européens. Vous avez
35:21travaillé donc sur la partie bénévolat de cette charte. En fait c'est un projet qui part de la
35:26charte sociale qui a été faite dans le cadre des Jeux Olympiques et Paralympiques, puisque c'est la
35:30première qui a existé dans l'histoire des Jeux. Qui est une bonne nouvelle quand même, on voit qu'on
35:34progresse dans une bonne direction. À partir de cette charte, dans le cadre d'un projet européen
35:39accompagné par la Commission européenne, on a été une dizaine d'acteurs à travailler sur la
35:44conception de cette charte, son élargissement, et c'est celle des Jeux Olympiques et Paralympiques.
35:49Ce n'est pas l'événement de tout le monde qu'on rencontre tous les quatre matins. Et donc on a
35:54été un certain nombre d'organisateurs à tester et à réagir et à interagir avec cette charte sur
36:01des événements de tailles différentes. Donc pour mémoire, le comité d'organisation des Jeux
36:06Olympiques et Paralympiques, France 2023 pour le rugby, la fédération italienne de volets pour les
36:13championnats européens, et puis vraiment des petites manifestations. Nous, on était sur une
36:17manifestation qu'on a organisée cette année qui sont les Jeux Européens du sport d'entreprise.
36:21Donc on avait 8000 participants à Bordeaux pendant quatre ou cinq jours. Et nous, on est
36:26allé chercher pour le coup pas loin d'un millier de bénévoles sur une action ponctuelle, qui se
36:32répartissait entre les bénévoles des clubs organisateurs, qui sont les bénévoles un peu
36:37classiques des clubs qui se sont étoffés, et puis un pool de bénévoles qu'on est allé chercher avec
36:44tous les moyens qu'on a pu mobiliser pour participer à cette organisation. Et donc sur la partie
36:49bénévole, ce qu'on a mis en place dans cette charte, c'est d'abord, alors c'est une charte avec des
36:54engagements assez généraux puisqu'ils peuvent s'appliquer à tout type d'événements, c'est la
36:59prise en considération, c'est, un peu à la limite du droit d'ailleurs, la définition de missions
37:05assez précises. Donc parfois ça peut être qualifié en offre d'emploi, il y a tout un sujet autour de
37:11ça, mais ces missions précises pour nous elles sont importantes pour que d'une part le bénévole
37:15sache à quoi il s'engage, et deux, qu'on puisse faire ce qu'on a mis en place après, c'est une
37:19certification de ses compétences. Je me suis, et donc nous tous les bénévoles qui l'ont demandé,
37:24quand ils ont satisfait, parce qu'on a fait une vraie évaluation, sont repartis avec une
37:30certification de compétences sur les missions précises, et c'est quelque chose qu'on a maintenant,
37:34depuis le mois de juin, on a organisé ces jeux, sur tous les événements qu'on fait, quelle que soit
37:38leur ampleur, on doit mobiliser des bénévoles, on met en place cette valorisation qui peut
37:45servir quand on est en recherche d'emploi. J'ai fait aussi ça, parce qu'on considère que le bénévolat,
37:50encore une fois, c'est démontrer des compétences et qu'il n'y a pas de raison de les ignorer,
37:55de les laisser en dehors de son cv, finalement c'est une forme de lettre de recommandation un
37:59peu systématique. Vous pouvez utiliser ce document, vous pourriez l'utiliser, le passeport bénévole qui
38:05existe depuis presque 15 ans maintenant, justement qui permet de tracer les compétences, et pourquoi
38:12pas de l'utiliser dans un parcours VAE auprès d'entreprise, je pense que c'est ça l'objectif.
38:18Alors, on a le passeport bénévole, il y a d'autres outils, je pense que le gouvernement s'y applique
38:23également, mais non c'est tout à fait important en termes de suivi des bénévoles, puisqu'il y a un
38:29focus fort l'an prochain sur cet arrivée de 45 000 bénévoles, ce serait tout à fait dommage de
38:35pas capitaliser et de faire en sorte, d'ailleurs on parlait de la féminisation du sport, voilà une
38:41excellente occasion d'avoir 45 000, peut-être pas femmes, mais au moins pourquoi pas une majorité
38:47de femmes ou de jeunes femmes. Au monde du sport de ouvrir la porte. Exactement. On a eu des critiques
38:55aussi par rapport à ces bénévoles, il faut aussi balayer tout le spectre des réactions, et notamment
39:01Lilia Douillet-Chelim, je ne sais pas si vous avez été sensible à la critique d'Alexis Corbière de la France
39:07Insoumise, qui a dit que finalement ce n'était pas cohérent de demander à 45 000 personnes de donner
39:13leur temps bénévolement alors que ce type d'événement brasse des milliards d'euros. Est-ce que
39:19c'est une critique recevable ? C'est une critique qu'on peut entendre, il y a toute une critique sur
39:24justement ce modèle des mégas événements qui sont un peu remis en cause pour diverses
39:30raisons, que ce soit des raisons environnementales ou des raisons sociétales comme ici, on peut être
39:36pour ou contre ce type d'événement, il n'en reste pas moins que les Jeux Olympiques, c'est du sport,
39:42que le mouvement sportif, le modèle sportif européen, il est fondé sur le bénévolat, alors là on a
39:47des chiffres qui font un petit peu 300 000 bénévoles, voilà ça fait rêver, ça peut faire peur à certains,
39:55mais effectivement le modèle sportif fonctionne comme ça et c'est assez intéressant
40:02effectivement que le comité olympique se base sur ce fonctionnement pour
40:10essayer d'attirer le plus de monde au sport, et puis il faut rappeler aussi que ce sont
40:17des bénévoles qui ont consenti, tu l'as rappelé tout à l'heure, mais ce sont des bénévoles qui
40:25sont déjà dans le mouvement sportif pour la plupart, qui savent à quoi s'attendre et donc...
40:31On a un peu l'habitude dans les associations, il y a des missions qui sont précises comme vous le disiez,
40:36qui sont assez formatées parfois, mais c'est la conversion d'engagements réciproques, il y a un
40:42cadre de l'engagement bénévole dans l'association, pour le mouvement olympique ça peut être tout à fait
40:47la même chose, donc moi ce qui m'a plus gêné dans cette affaire, c'est d'appeler ça des volontaires
40:54bénévoles, des volontaires tout court, parce que c'est tellement plus simple et tellement plus
40:57international, on est dans la mode un peu anglo-saxonne, c'est sans doute le cas des événements
41:04sportifs internationaux, j'entends bien, mais le mot bénévole il est tellement beau, il est
41:10tellement chargé de valeurs extraordinaires que je trouve dommage de ne pas l'utiliser, alors je
41:15m'en suis ouvert auprès des institutions du monde olympique, malheureusement je n'ai pas été entendu,
41:19mais très très franchement pourquoi on n'appelle pas, d'ailleurs entre nous on les appelle des
41:23bénévoles, pourquoi on appelle ça des volontaires, surtout qu'en grande majorité ils sont français,
41:30donc voilà, je trouve ça gênant et dommage, on a raté une occasion, d'autant que la langue de
41:36Pierre de Coubertin était le français et puis qu'elle est langue officielle et elle prévaut sur
41:40l'anglais, figurez-vous, en cas de divergence. – C'est un autre combat que nous évoquerons sans doute
41:45lors d'une émission future, on va revenir vers Manuel Barbanchon pour parler de ces bénévoles,
41:51et de ce volontaire si vous voulez pour les Jeux olympiques, et de voir comment, qu'est-ce qu'ils
41:56attendent, on parlait tout à l'heure de la reconnaissance, on va voir ce trophée des bénévoles
41:59du sport, vous allez nous en parler, et puis ensuite on partira d'un exemple concret d'engagement avec
42:05Hugo Hannest, alors Manuel Barbanchon, un exemple concret, le trophée des bénévoles du sport qui a
42:13eu lieu le 26 septembre 2023, la région Auvergne Rhône-Alpes et Groupe AMA en tant qu'acteurs,
42:20c'était la première édition, donc racontez-moi un peu les objectifs de ce type de manifestation,
42:26et le concret, qu'est-ce qui s'est passé ? – Très concrètement, cet engagement il est parti de ce que
42:31je vous ai expliqué tout à l'heure, d'une expérience personnelle aussi, bien sûr dans le bénévolat
42:37sportif depuis mon plus jeune âge, et en fait dans les clubs, on valorise assez facilement les
42:45sportifs, c'est normal, c'est l'objet premier, on a parfois le joueur du mois, ou la révélation,
42:53etc. On valorise assez facilement aussi les arbitres parce qu'on en a beaucoup besoin,
42:58et c'est un type de bénévolat qu'on a beaucoup besoin, on valorise les partenaires dans des clubs
43:03de structures plus importantes, et on oublie très souvent, il y a quelques clubs qui le font,
43:11et c'est très bien, et on le salue, les bénévoles. Et on a souhaité, parce qu'on sait que c'est un des
43:18vecteurs, le bénévole donne beaucoup, attend très peu, mais quand on sait le reconnaître,
43:24on a un effet de multiplicateur extrêmement important. Donc on a voulu avoir une première
43:28action très concrète sur la valorisation des bénévoles, la région Ronald-Pauvergne,
43:33Laurent Wauquiez, Alexandre Nanquis, Sandrine Schex nous ont très vite rejoints sur ce projet,
43:37qui faisait sens aussi sur la région qui est très sportive, parce qu'on allait valoriser ces
43:45bénévoles et qu'on créait un événement spécifique pour eux. Alors cet événement, on l'a entouré très
43:50concrètement d'une conférence, un peu à l'image de l'émission qu'on fait aujourd'hui, avec des
43:56grands acteurs du monde du sport, que sont David Douillet, Laura Flessel, qui est aussi la marraine
44:00du projet Entreprise, qui sont venus parler de ces problématiques, qui ont beaucoup intéressé,
44:06on voit que c'est un thème qui est important, qui mobilise le monde du sport, qui n'est pas
44:13clivant, donc c'est vraiment un thème rassembleur, et on a remis ces trophées des bénévoles. Alors
44:19des bénévoles coach, arbitre, mais aussi ce qu'on a appelé vie du club, c'est-à-dire vous l'évoquiez
44:28tout à l'heure, des éléments tellement importants, le barbecue, la buvette, celui qui s'occupe des
44:35maillots, celui des gens qui passent leur vie à s'occuper des autres, et on a eu des témoignages
44:41incroyables et une émotion incroyable pendant cette cérémonie. Notre directeur général, Francis
44:47Tomine, qui a remis plusieurs trophées, l'a largement salué. On a des gens qui ont passé leur
44:53vie aux bénévolats, qui se sont vus remettre un trophée, somme toute symbolique, mais dans l'enceinte
44:59de la région Ronald-Pauvergne, qui avaient les larmes aux yeux et qui racontaient 40 ans d'engagement
45:06bénévole, 30 ans d'engagement bénévole, et pratiquement aucun ne réclamait, tous remerciés,
45:13remerciés pour tout ce que cet engagement leur avait apporté, donné, et donné sens à leur vie
45:19pour beaucoup. Tout est résumé dans le bénévolat, cette petite reconnaissance qui va être, j'aime bien
45:26dire que ces émotions, tout ça, c'est le salaire du bénévole en fait. Il est là pour ça. Alors parlons
45:31justement des dirigeants de demain. Avec Hugo Hanès, vous avez 35 ans, vous avez débuté dans le club de
45:39Gagné en 2003, donc ça fait quand même 20 ans. Et racontez-nous un peu, moi j'aime bien partir
45:45d'exemples concrets, comment, alors qu'on vient à jouer au badminton, comment on se retrouve à
45:49s'engager, quelles sont d'abord les opportunités, parce qu'il faut déjà qu'on vienne vous chercher,
45:55qu'on ne frappe pas obligatoirement à la porte, quelles sont les motivations, et comment on se retrouve
45:59ensuite à la tête d'une ligue comme l'Île-de-France aussi vite ?
46:03Aussi vite, ça a pris 20 ans tout de même.
46:06Alors je ne pense pas qu'il y a 20 ans, à l'âge de 15 ans, vous pensiez déjà, il faut absolument que je sois président de la Ligue.
46:12Non, pas vraiment, mais d'ailleurs je pense que le bénévolat, ce n'est pas une carrière, donc on ne s'imagine pas.
46:16C'est un parcours.
46:17On va se retrouver, c'est plus un parcours effectivement, et puis on débute par des petites choses, ce qui a été évoqué,
46:22on donne un coup de main dans une buvette, on donne un coup de main pour encadrer un groupe de plus jeunes,
46:27on donne un coup de main pour ouvrir des créneaux, les fermer, parce qu'il y a ça aussi dans l'infrastructure sportive.
46:31Et puis petit à petit, on s'engage dans un comité directeur de club, là où j'ai commencé,
46:37et puis on se prend un peu au jeu sur l'aspect, effectivement, on prend des responsabilités quand on est plus jeune.
46:46Ça va de pair parfois avec nos études ou pas.
46:50Et puis, de fil en aiguille, il y a aussi cette notion de renouvellement.
46:54Parfois les chaises se vident, parce que les bénévoles plus anciens en ont eu marre ou pas.
47:00Et puis c'est surtout des opportunités, effectivement, pour faire perdurer des structures.
47:06On l'oublie, mais parfois, quand la personne précédemment est partie, si personne n'y va, tout s'arrête.
47:15La vie sociale du club sportif s'arrête, l'organisation des compétitions, les moments de vie s'arrêtent.
47:22Donc il faut se lancer.
47:25Et puis, effectivement, je suis passé aussi par des échelons en club, en comité départemental,
47:31et puis à la Ligue depuis 2020.
47:34Donc voilà, très rapidement, ces 20 dernières années.
47:37J'aime bien votre récit, parce que je trouve que ça résume formidablement bien tout ce qu'il y a dans le bénévole.
47:43Vous avez le bénévole qui, jusqu'à 65, 70 ans, va avoir un rôle de tenir la buvette,
47:49d'aller chercher l'eau minérale pour les sportifs, d'ouvrir la salle, de fermer la salle,
47:54de faire les plannings d'occupation.
47:56Et puis d'autres qui vont s'engager pour diriger.
48:00Et donc c'est des compétences différentes qui ont toutes la même valeur, semble-t-il.
48:04Mais moi, je suis toujours un peu fasciné par ces gens qui restent dans l'ombre toute leur vie
48:08et sans qui le club n'avancerait pas.
48:10Et aujourd'hui, vous avez une responsabilité de préserver la motivation de ces gens de l'ombre, en quelque sorte.
48:17C'est là la vraie difficulté.
48:20C'est comment arriver à motiver d'autres à nous rejoindre
48:26pour faire perdurer le mouvement sportif qui, en France, est lié à l'associatif,
48:31ce qui n'est pas le cas partout dans le monde.
48:33Et c'est important aussi, on parlait des compétences tout à l'heure,
48:36on nous demande de plus en plus de professionnaliser nos compétences,
48:40en particulier quand on accueille du public jeune,
48:43où on a des responsabilités parfois qui peuvent aller assez loin.
48:48Et c'est vrai que cette professionnalisation des compétences,
48:51elle passe par notre formation personnelle,
48:55comment on se forme en tant que bénévole et dirigeant bénévole,
48:59et comment, à l'inverse de ce qui a été dit juste avant,
49:02comment on fait rentrer nos compétences professionnelles dans nos rôles de bénévole.
49:07Ce qui n'est pas simple non plus, puisqu'on est certes des bénévoles d'associations,
49:13nos associations ne sont pas des entreprises,
49:16même si parfois, en France on est un exemple,
49:19on a la taille d'une toute petite PME, il y a 11 salariés,
49:23donc tout de suite c'est des compétences aussi en plus à avoir.
49:28– Tout ça, ça me fait penser à cette question de la fidélisation finalement
49:31des bénévoles au sein des clubs,
49:34et c'est une vie sociale qu'il y a dans le club,
49:37et qu'il faut aussi maintenir, il y a les trophées,
49:39mais il y a aussi tout ce qu'on fait pour les bénévoles au jour le jour,
49:42d'être présents, de créer du lien, d'avoir des petites récompenses,
49:47des moments un peu collectifs aussi, je pense que c'est très important.
49:51Et je rejoins ce qui a été dit tout à l'heure sur le projet associatif,
49:55et c'est vrai qu'en ce moment, on voit que les associations sportives,
49:59peut-être ont peine à le déterminer,
50:02et c'est vrai qu'il faut redonner du sens aussi à l'engagement bénévole
50:06à travers ce projet, et peut-être pour les clubs,
50:09il y a une importance à se positionner et à vraiment réfléchir là-dessus
50:13sur leur rôle un petit peu social finalement,
50:16dans le territoire dans lequel ils se trouvent,
50:20et voilà, il y a plein d'implications derrière.
50:22Parfaitement, parce que je crois que le monde sportif
50:25aurait tout à fait avantage à re-réfléchir au cadre de l'engagement bénévole,
50:29et des acteurs comme nous, on est tout à fait ouverts à ça,
50:32parce que nos mondes sont un peu parallèles.
50:34Curieusement, on a 6000 associations membres, mais assez peu d'associations sportives.
50:38Pourquoi ? Parce que l'association sportive, elle est un peu tournée sur elle-même.
50:43C'est un peu du bénévolat de pratiquants ou d'adhérents,
50:46c'est assez spécifique, mais là, il aurait avantage à s'ouvrir à l'extérieur.
50:51Je pense que certains grands acteurs du monde sportif le disent,
50:54y compris aux acteurs de l'accompagnement du bénévolat,
50:57parce qu'on a beaucoup réfléchi avec les grandes associations caritatives
51:01sur ce que c'était que cette notion complexe du bénévolat,
51:04et ça s'appréhende d'une façon spécifique,
51:08et je pense qu'on a des choses à partager.
51:11Si j'avais un message aujourd'hui, ce serait de dire
51:14adhérez pas forcément à France Bénévolat, à d'autres,
51:17mais faisons en sorte de mélanger nos grands réseaux associatifs,
51:21les associations sportives comme les associations humanitaires, sociales,
51:25et cet objet du bénévolat, cette notion du bénévolat,
51:28on la traite entre nous, et je suis sûr qu'on aurait tous avantage.
51:32On partage les mêmes valeurs, les valeurs du sport et du bénévolat
51:35sont extrêmement proches, voire même identiques.
51:38Donc ouvrons le monde sportif au bénévolat et aux acteurs du bénévolat.
51:43Je vais terminer en parlant d'une initiative du Comité olympique sportif français
51:49avec le programme Dirigeants de demain,
51:52qui veut justement s'adresser à ces dirigeants de demain
51:57jusqu'à l'âge de 34 ans, de 16 à 35 ans exactement,
52:02et avec des modules thématiques.
52:05Donc on est « recruté » ou « sélectionné »
52:08et on peut être formé dans des modules thématiques
52:12qui sont liés aux grands enjeux du sport.
52:15Il y a du club à la fédération, l'approche du rôle de dirigeant,
52:18l'évolution de la pratique sportive, la gouvernance du sport,
52:21l'approche socio-économique, etc.
52:23L'approche des systèmes de prévention et de lutte
52:25contre toutes les formes de violence et de discrimination.
52:27Vous parliez tout à l'heure de la responsabilité de dirigeant,
52:29elle passe par là aussi.
52:31Merci infiniment en tout cas de votre contribution.
52:34Le plus important reste pour moi, je suis peut-être un peu à l'ancienne,
52:38mais la reconnaissance ça compte beaucoup,
52:40vous avez donné une petite touche personnelle.
52:42Moi je suis président d'un club où il y a des joueurs professionnels,
52:44mais il y a 400 personnes qui ne sont pas professionnelles
52:46et qui sont bénévoles.
52:48Le petit mot des professionnels, le respect, le bonjour,
52:52le fait qu'ils soient conscients que s'ils sont payés,
52:54c'est justement grâce à ces 400 personnes,
52:56ça reste pour moi un des grands moteurs.
52:58Il faut se professionnaliser évidemment,
53:00il faut avancer, il faut s'organiser,
53:02mais garder le côté humain et la reconnaissance
53:05qui va faire qu'on avance et qu'on va encore accepter
53:07de donner du temps bénévolement.
53:09Merci beaucoup de votre implication dans cette émission.
53:11Moi je vous retrouve dans quelques jours
53:13pour un nouveau numéro des Grandes Questions du Sport.
53:17Merci de votre fidélité.

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